Changement d’époque

PAR THIERRY SCHELLING | PHOTOS : DR

«Si nous voulons que tout reste tel quel, il faut que tout change», lit-on dans le célèbre ouvrage italien Il Gattopardo, mis en scène par Visconti (1963)… et cité par le pape François dans son discours à la Curie romaine (2019) ! Quel amalgame des genres ! Et le pontife de renchérir: «Nous ne sommes plus en chrétienté, nous ne le sommes plus! Nous ne sommes plus les seuls aujourd’hui à produire la culture, ni les premiers, ni les plus écoutés !» Voilà, c’est dit.

Devant un tel changement d’époque, soit on se rue sur le passé pour s’en gargariser, soit on le relit, certes, mais pour en détacher le dynamisme, l’évolution, les oscillations, et préparer l’avenir – explique-t-il en substance quelques lignes plus tard. Et de citer le compositeur allemand Gustave Mahler : « La tradition est la garantie du futur et non pas la gardienne des cendres ! »

Modernité zen

Malgré son âge (84 ans), Papa Bergoglio est d’une modernité sereine, loin de secouer le cocotier pour n’en agiter que les palmes. Mais convaincu que le catholicisme contemporain ressemble plus à la graine de moutarde, ou au grain semé dans les champs, les ronces, les pierres, et la bonne terre – où ne pousse qu’une « semaille » sur quatre ! – qu’à un hypothétique retour au clinquant d’antan (Benoît XVI ressortait les ornements de pontifes ayant vécu à la Renaissance ou à la toute fin du Risorgimento !).

Nouvelle évangélisation

Jean-Paul II avait répondu au même questionnement avec son concept de « nouvelle évangélisation », invitant l’Eglise à « s’avancer vers de nouvelles frontières » 1 ; Benoît XVI avait érigé l’impulsion wojtylienne en Conseil pontifical ; François, lui, opère le changement à partir de ces périphéries – migrants, pauvres, divorcés, gays, personnes âgées, malades – pour regarder toujours et d’abord le Christ (le centre
de l’Eglise) et se laisser évangé­liser à nouveau… Plus tant nova et vetera mais plutôt nova et cetera !

1 Redemptoris missio, 7 décembre 1990, no 30.

Via Jacobi: Moudon – Montpreveyres

Temple de Vucherens.

Texte et photos par Pascal Ortelli

Le mythique chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle traverse la Suisse romande, de Fribourg à Genève. Au-delà des sentiers battus, la Via Jacobi regorge de curiosités. Chaque mois, L’Essentiel prend son bâton de pèlerin et en réalise un tronçon sous forme d’une balade familiale à faire sur la journée. Aujourd’hui, cap sur Montpreveyres pour une étape entre rivières et forêts.

Départ depuis la gare de Moudon, 3h45 aller simple, 14 km

1. Montez dans la Ville-Haute qui regorge de curiosités historiques. Au sommet, vous y découvrirez la fontaine de Moïse juste à côté du musée du Vieux-Moudon. Descendez à gauche dans la rue principale du bourg jusqu’à la Broye.

2. Longez la rivière jusqu’au pont de Bressonnaz que vous traverserez pour suivre sur quelques mètres le Carrouge avant de le franchir sur une frêle passerelle pour rejoindre la route principale à proximité de Syens. Suivez bien les panneaux jaunes car le tracé tourne plusieurs fois jusqu’au bois de Bioley que vous franchirez en lisière pour atteindre Vucherens.

3. Là, depuis le temple qui surplombe le village, ne manquez pas d’admirer les Préalpes. Longez la Bressonne par la route jusqu’à la bifurcation d’Ecorchebœuf où vous continuerez tout droit pour rejoindre le bois de la Côte.

4. Au milieu, tournez à droite et attaquez la descente sur le pont par des escaliers raides. La beauté du lieu vaut bien cet effort. Remontez ensuite la piste finlandaise jusqu’au temple de Montpreveyres.

5. De là, regagnez l’arrêt de bus du village, le long de la route de Berne. En 25 minutes vous pourrez rejoindre Moudon en transports publics.

Curiosité

Le temple de Montpreveyres où un vitrail rappelle que les chanoines du Grand-Saint-Bernard y avaient fondé un prieuré avant 1160.

Coup de cœur

Le musée Eugène Burnand à Moudon
C’est le seul peintre romand à avoir son propre musée. Une halte bienvenue pour commémorer en cette année le centenaire de sa mort.

Culture et foi selon Paul (Philippiens 4, 8)

PAR FRANÇOIS-XAVIER AMHERDT | PHOTO : DR

C’est une véritable charte culturelle que saint Paul inscrit dans la lettre aux Philippiens. Cette épître rayonne d’appels à la joie («Réjouissez-vous sans cesse», placé juste avant notre passage, 4, 4), alors même que son auteur est en captivité. Elle convient donc parfaitement à la coloration d’allégresse que le pape François donne à son pontificat (La joie de l’Evangile, La joie de l’amour, Réjouissez-vous et soyez dans l’allégresse, pour citer les titres de trois de ses documents essentiels) et à la constitution du Concile Vatican II sur l’Eglise dans le monde de ce temps Gaudium et spes (Joie et espérance).

Cette dernière propose du reste de mettre en œuvre les intuitions pauliniennes avec son beau chapitre sur la culture au sein de la société actuelle [section II de la
2e partie, « Quelques principes relatifs à la promotion culturelle », no 57-62]. Au nom de l’Incarnation, affirme l’apôtre des nations, la culture chrétienne se tisse de « tout ce qu’il y a de vrai, de noble, de juste, de pur, d’aimable, d’honorable, tout ce qu’il peut y avoir de bon dans la vertu et la louange humaine ». (Philippiens 4, 8)

Participer de l’intérieur

Cela signifie, d’une part, que les chrétien·ne·s insérés dans le monde ont d’abord à valoriser ce qui se vit et se fait de beau et d’authentique dans le contexte contemporain. L’Esprit Saint est à l’œuvre en cet âge, il soulève la pâte de l’humanité, tel un ferment secret mais divin, et bien des réalités estimables, pertinentes, courageuses et dignes d’intérêt se vivent « en dehors des frontières ecclésiales ». La culture chrétienne, c’est participer de l’intérieur à la vie culturelle civile et y apporter un éclairage évangélique.

D’autre part, le patrimoine culturel chrétien n’est pas de l’ordre du passé à sauvegarder. Il offre des ressources inestimables pour aujourd’hui dans les registres anthropologiques de la dignité de la personne, dotée d’une liberté de conscience, enracinée dans une intériorité s’ouvrant à la Transcendance, appelée à s’épanouir en communauté. L’articulation entre foi, vie et culture dans la perspective chrétienne peut se traduire dans une proposition d’éducation intégrale (globale), des pratiques sociales libératrices et des relations en vue de la communion. Au service de ce qui est « juste, pur et vertueux » !

En librairie – mai 2021

Par Calixte Dubosson et la librairie Saint-Augustin

Des livres

Le soir approche et déjà le jour baisse
Nicolas Diat – Robert Sarah

« A la racine de l’effondrement de l’Occident, il y a une crise culturelle et identitaire. L’Occident ne sait plus qui il est, parce qu’il ne sait plus et ne veut pas savoir qui l’a façonné, qui l’a constitué, tel qu’il a été et tel qu’il est. De nombreux pays ignorent aujourd’hui leur histoire. » Cette constatation du cardinal Sarah est sans appel. Pourtant, tout en faisant prendre conscience de la gravité de la crise traversée, le cardinal démontre qu’il est possible d’éviter l’enfer d’un monde sans Dieu, d’un monde sans homme, d’un monde sans espérance.

Pluriel

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Pourquoi avons-nous si peur de la mort ?
Joël Pralong

Pourquoi avons-nous si peur de la mort ? La pire épidémie est celle de la peur. A cause d’elle, nous fuyons la vie sans éviter la mort. La foi devrait pourtant nous en prémunir. Est-ce aussi simple ? Le Père Joël Pralong décrit les mécanismes en jeu dans la peur de mourir et indique les moyens d’avancer dans la vie avec davantage de sérénité, adoptant un point de vue à la frontière du psychologique et du spirituel. Avec clarté et de manière concrète, Joël Pralong nous permet de prendre conscience des mécanismes qui nous empêchent d’avancer. Et nous propose les moyens de nourrir la paix de l’esprit et du cœur.

Artège

Acheter pour 20.70 CHF

7 jours – 7 dons – 7 béatitudes
François-Xavier Amherdt

Mettre en relation à chaque fois un jour de la semaine avec un don de l’Esprit et une béatitude : l’option est inédite et suscite des associations originales. L’ouvrage propose ainsi un petit aperçu de la vie spirituelle au quotidien, polarisée par le Christ, notre unique « trésor », et fournit même un scoop : le numéro personnel du mobile du Seigneur, afin de rester en contact permanent avec lui, au cœur de toute activité pastorale. 

Lit Verlag

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Notre-Dame de Paris, la nuit du feu
Delalande, Bertorello, Fernandez

Paris, le 15 avril 2019. Vers 18h20, un feu démarre sous la charpente de Notre-Dame de Paris. Une demi-heure plus tard, l’incendie se généralise à l’ensemble de la cathédrale. Les yeux du monde entier assistent alors, impuissants, à ce qui pourrait devenir la destruction en direct de l’un des plus grands fleurons du patrimoine de l’humanité. A travers cette bande dessinée, revivez heure par heure les circonstances du drame et tentez de mieux comprendre. Par touches, revivez également les moments clés de la construction de Notre-Dame et plongez au cœur de l’histoire de ce monument, qui reste l’un des plus visités au monde à l’heure actuelle.

Glénat

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Les rites du catéchuménat

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur pastoral des Coteaux du Soleil (VS), avril 2021

« Allez ! De toutes les nations faites des disciples : baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit. » (Mt 28, 19) Cet appel de Jésus résonne encore à nos oreilles. C’est pourquoi le baptême est largement proposé aux bébés, bien sûr, mais aussi aux enfants plus grands et aux adultes.

PAR CHRISTOPHE ANÇAY

PHOTO : ANNICK VERCELLONI

Devenir fils ou fille de Dieu

Pour les petits enfants, le baptême est célébré après une préparation relativement courte. Les parents et le parrain et la marraine témoignent de leur foi au nom de l’enfant et s’engagent à élever celui-ci dans la foi de l’Eglise.

Pour les enfants en âge scolaire et les adultes, la préparation est plus longue car il y a une démarche d’évangélisation qui est proposée à celui ou à celle qui demande le baptême. Ce temps entre la demande de baptême et la célébration du sacrement est appelé le temps du catéchuménat. Il est ponctué de différents rites qui marquent la progression du catéchumène. Voici une présentation de ces différents rites.

L’entrée en catéchuménat

Tout d’abord, une petite célébration durant laquelle la personne exprime son désir de recevoir le baptême peut être célébrée.

Ensuite, vient l’étape importante de l’entrée en catéchuménat. Durant cette célébration, le futur chrétien est accueilli par la communauté et fait un premier pas dans l’Eglise. Il est marqué du signe de la croix sur le front et éventuellement sur différentes parties du corps (oreilles, yeux, lèvres, poitrine, épaules). Cette parole accompagne la première signation : « Quand nous avons tracé la croix sur votre front, c’est Dieu lui-même qui vous marquait dans votre cœur. » Après ce geste fort, le catéchumène est invité à écouter la Parole de Dieu durant une liturgie de la Parole. Celle-ci se termine par la remise d’un livre des évangiles et est suivie de l’engagement des catéchumènes à suivre Jésus et, de la part de l’assemblée, à les soutenir.

L’appel décisif

Le premier dimanche de Carême, à l’occasion de « l’appel décisif », c’est l’évêque qui dira avec Jésus : « Viens et suis-moi. » Cette démarche se fait à la cathédrale et le désir du baptême est solennellement reconnu et approuvé par l’évêque et inscrit dans un registre.

Ensuite, à l’occasion des scrutins (cela signifie que Dieu scrute les cœurs) ou rites pénitentiels, le catéchumène choisira de renoncer au mal pour suivre Jésus. En effet, plus nous grandissons dans l’expérience de l’amour de Dieu, plus deviennent évidents aussi nos manques d’amour.

Enfin, durant le temps pascal, le catéchumène deviendra fille ou fils de Dieu par le baptême. Pour les adultes, les autres sacrements de l’initiation chrétienne – communion et confirmation – sont conférés dans la même liturgie.

Prions pour les enfants qui se préparent à recevoir bientôt le baptême dans notre Secteur.

 

« Rites à la carte »

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur pastoral des Coteaux du Soleil (VS), avril 2021

PAR BLAISE RODUIT

Notre monde a vraiment besoin de signes et de repères, car plus le temps passe et plus l’humanité se perd, ne sachant plus trop à quel saint se vouer. Tout va très vite, tout est sujet à une technicisation constante. Cela nous inonde en permanence. Nous croulons littéralement sous les informations. Mais alors, où est la place pour Dieu et le sacré, là, au milieu de tout ce brouhaha et au sein de nos vies ? Nous pouvons réellement nous poser la question.

Il est vrai que les sacrements semblent de plus en plus désertés ou désincarnés. Ou apparaissant comme détournés de leur fonction première. Ils sont demandés par des personnes non pratiquantes, ou accomplis, par exemple, par des enfants ou des adultes déracinés ou sans lien direct avec l’Eglise ou leur foi. Du coup, quelle attitude adopter face à cette soif de piqueter le parcours humain, de la naissance à la mort, du baptême aux funérailles, en passant par une confirmation, un mariage ou le fait d’accompagner des malades en proie à des souffrances ou en fin de vie ?

Il est clair que l’homme ne peut pas exister sans rites. Je pense donc qu’il faut ouvrir nos espaces ecclésiaux à tout un chacun, faire preuve d’adaptation par rapport au monde qui nous englobe. Et évangéliser, la foi et la joie chevillées au corps, comme nous l’a proposé notre pape François dans son encyclique Evangelii Gaudium (La Joie de l’Evangile). Cela fera de nous des ouvriers du Royaume, célébrant des rites profondément humains et empreints d’amour, de solidarité et d’espérance.

 

Pourquoi des rites ?

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Sacré-Cœur, Ouchy-Lausanne (VD), avril 202 1

PAR MARC DONZÉ

PHOTOS : LEILA FORTIS

On a tous des habitudes.

Quand on se lave les dents, on n’a pas besoin de réfléchir sur la manière de mettre le dentifrice sur la brosse ou sur la manière de se rincer la bouche. Quand on met la table, on sait comment disposer les assiettes, les verres et les services. Quand, au travail, on se retrouve autour de la machine à café, on a des coutumes sur les conversations à entretenir ou sur l’horaire de ce temps de pause.

Les habitudes facilitent la vie de tous les jours… si elles sont bonnes et si elles ne deviennent pas un oreiller de paresse.

Il y a aussi des habitudes saisonnières : la fête de Noël en famille, la course des contemporains, la participation à un festival… et la liste pourrait être longue.

Pour la prière personnelle, il est bon d’avoir des habitudes, que l’on appellera plutôt des rites. Elle peut trouver place dans un lieu bien déterminé : un coin à prière, avec un tapis, une icône, une bougie, une Bible. Elle peut se vivre à un moment précis de la journée, par exemple tôt le matin quand tout est encore paisible. Elle peut se dérouler de façon structurée : mise en présence de l’Esprit ; lecture de l’Ecriture ; temps de silence et de méditation ; temps de louange et de demande et bénédiction pour la journée. A chacun de trouver son rite, en pensant que ce rite est important pour garder une régularité dans la prière. Mais il faut qu’il soit paisible, joyeux, libre, intérieur.

La prière communautaire est réglée par des rites. Il y a un missel pour l’eucharistie, des rituels pour les sacrements. Ces rites permettent de prier ensemble. Ils permettent aussi d’être reliés à l’Eglise à travers l’espace et le temps. Etre fidèles aux rites, bien sûr sans crispation, cela balise le déroulement de la prière et permet de la vivre avec un cœur paisible et en communion les uns avec les autres.

Que l’on cherche aujourd’hui les rites les mieux adaptés, en tenant compte aussi de l’histoire et de la foi, c’est bien légitime. Fidélité et aggiornamento doivent se tenir la main, comme il est écrit dans ce numéro.

 

Bénédiction des baptisés de l’année et de leur famille

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur de Saint-Maurice (VS), avril 2021

TEXTE ET PHOTOS PAR JEAN MARQUIS

Lors d’un baptême, les parents sont invités à concrétiser leur démarche en inscrivant le nom de l’enfant et la date de son accueil dans la communauté paroissiale et la grande famille de l’Eglise sur une pancarte en forme de fleur et de la fixer sur l’arbre des baptêmes à l’entrée de l’église. Cet arbre de Vie symbolise la vie éternelle et la mission de porter du fruit par la grâce du baptême.

Au terme de la messe dominicale du 7 février, Monsieur le Curé a béni ces familles ainsi que les parrains et marraines. Elles sont reparties avec leurs fleurs qui, au-delà du souvenir, évoquent leur souci d’être partout présence d’accueil, de bonté et d’amour.

Notons encore que Naomi et Maikol servaient la messe pour la dernière fois avec émotion et dignité. Après dix ans de fidélité, ils tenaient à témoigner devant l’assemblée de leur belle expérience au service de l’autel. Nous les remercions pour la joie de leur engagement et leur présentons nos meilleurs vœux pour leur avenir.

Et bienvenue aux futurs baptisés !

 

Une page vient de se tourner

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, paroisse catholique de langue française de Berne (BE), avril 2021

Que les visages sourient, se ferment ou se masquent, l’ambon, fidèle au-delà de sa fonction, traverse les temps ordinaires – et chacun des autres moments – sans jamais cesser de rendre témoignage. A Dieu qui l’a suscité, comme à l’homme qui l’a façonné.

PAR ISABELLE PERRENOUD | PHOTO : ISTOCK/JASPER CHAMBER

De simple morceau de matière, il est devenu endroit sacré où se dépose le Livre, lieu respecté d’où s’élève la Parole. Engendré par l’inspiration, réalisé par le savoir-faire, sobre ou paré, toujours vêtu de beauté, il offre au Verbe le tremplin qui donne à chaque syllabe assez d’élan pour toucher la profondeur des cœurs.

L’ambon est heureux de sa mission. Il se sent vibrer ; il se sent vivant : il se sait au service de plus grand. A sa surface, effleurée par une brise légère, une page vient de se tourner, un souffle de passer. Il frémit. Une voix retentit. A peine au-dessus de lui. Si près. Si anciens et si nouveaux, tirés d’un psaume, des mots prennent leur envol, clairs et transparents. Pareils à des jets de lumière, ils déploient leurs ailes, emplissent l’espace, frôlent les vitraux, s’appuient sur quelques notes, avant de se laisser porter jusqu’au seuil des consciences : « Tu ne voulais ni sacrifice ni oblation, tu m’as ouvert l’oreille. » Arrivés là, entre tympans et étonnement, ils demeurent quelque instant en suspens. Sciemment. Les mots ne sont pas pressés d’en rajouter : gardant le silence, ils commencent à creuser une brèche dans cette fausse croyance, obscure et épaisse, selon laquelle, sans souffrance, nul ne peut s’approcher de Dieu. Surprises autant qu’effrayées, de vieilles douleurs claquent des dents. Craignant de se révéler soudain inutiles, elles grattent nerveusement les plaies entretenues aux seules fins de servir de marchepied vers l’Eternité.

Reprenant de la hauteur, frais et déroutants comme une source en plein désert, sans balbutier, avec autorité, les mots osent persister et signer : « Tu n’exigeais ni holocauste ni victime, alors j’ai dit : « Voici, je viens ! » » Stupeur ! Sueur sur les fronts de celles et ceux qui se sont créé mille maux, pensant réunir ainsi un capital de tourments suffisant pour leur permettre l’acquisition d’un morceau de Ciel. Se seraient-ils fourvoyés ? Leur monnaie d’échange, n’aurait-elle plus de valeur ? Salvateur questionnement.

A n’en pas douter, la brèche s’est élargie : à travers elle, l’amour s’avance. Une folle envie d’applaudir submerge l’ambon. Par souci des convenances, il se contient. Mais la joie est plus forte que la bienséance. Il exulte ; il répète : « Tu ne voulais ni sacrifice ni oblation, tu n’exigeais ni holocauste ni victime ; tu m’as ouvert l’oreille et voici, je viens ! Je viens ! » Qu’en retient l’assistance ? A-t-elle compris – enfin ! –, que le dolorisme ne sert qu’à avilir la dignité de l’homme et à massacrer l’innocence de Dieu ? Car le Père, tendrement mère, les bras grands ouverts, ne souhaite rien moins que le bien de chacun de Ses enfants. Sans souffrance.

 

La Pastorale de Santé dans L’UP La Seymaz

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP La Seymaz et UP Champel / Eaux-Vives, Saint-Paul / Saint-Dominique (GE), avril 2021

Madame Barbara Zanni, référente régionale de la Pastorale de la santé dans le canton de Genève, a été nommée par Mgr Charles Morerod à 20%, pour l’UP La Seymaz, dès le 1er février 2021.

TEXTE ET PHOTO PAR KARIN DUCRET

Madame Zanni, que veut dire la « Pastorale de la santé » ?

La Pastorale Santé soutient les traversées de la vie, maladie, vieillesse, mort et deuil dans des lieux qui ne sont pas d’Eglise.
Mme Cathy Espy-Ruf, responsable cantonale de la Pastorale de la Santé, dans l’impossibilité de proposer une présence d’aumônerie dans les 54 EMS du canton de Genève, et redoutant que les bénévoles, de moins en moins nombreux.ses ne s’épuisent, souhaitait néanmoins répartir les forces de la pastorale de la santé dans tous les établissements du canton. Pour ce faire, elle nomme des
aumônier.ère.s « Référents Régionaux Santé » (RRS) en soutien aux bénévoles en place.

Madame Zanni, aumônière, qui êtes-vous ?

Je suis née à Genève et y ai fait toute ma scolarité. Après deux ans de droit, puis une formation commerciale, j’ai travaillé dans une banque pendant 17 ans en gestion de fortune. Très souvent, je me disais « Seigneur, ma vie n’a pas de sens ! »… J’avais reçu le don de la foi très jeune dans une famille peu croyante ! J’ai arrêté de travailler à la naissance du premier de mes 3 garçons et quand ils ont grandi, j’ai commencé à faire du bénévolat dans ma paroisse : catéchisme, équipe de prière à Belle Idée, visites au Foyer de Saint-Paul… Lors d’une rencontre avec Mme Espy-Ruf, je lui ai fait savoir mon souhait ardent de servir mon Eglise, si possible auprès des aînés. Elle me proposait alors de suivre le cursus de formation pour devenir aumônière : AOT, « Accompagnement des personnes malades, âgées et en fin de vie », « Ecoute centrée sur la personne et ses états du moi selon Carl Rogers », formation à la mission ecclésiale, à la gestion de groupes, ministre extraordinaire de l’eucharistie, célébration de funérailles et célébrations Parole, Prière et Communion… soit 3 mois de stage intensif au CHUV, puis 10 mois de stage bénévole à l’aumônerie de Val Fleuri, et sa reprise en tant que responsable le 1er février 2015. En automne 2017, je deviens membre du Bureau Santé, organe de décision de la Pastorale de la Santé composé de sept membres représentant différents secteurs et activité (HUG, EMS, Bénévoles).

Quelle est votre mission dans notre UP La Seymaz ?

Ma mission en tant que RRS dans l’UP La Seymaz est d’apporter notamment un soutien aux bénévoles et aux prêtres dans les lieux comme la Villa Mona, La Louvière, la Méridienne, la Coccinelle, et d’effectuer des remplacements lorsque les bénévoles ne sont pas disponibles. Le territoire de l’UP La Seymaz est très étendu et les paroisses vivent des réalités très diverses. Créons donc des liens entre nous, unissons nos forces et avançons tous vers un seul but, celui de servir ensemble, dans la joie et l’unité, un seul Dieu au service des plus faibles et des plus fragiles. Je me réjouis de vous rencontrer. (zannibar@hotmail.com)

 

Vestiaire solidaire de la Pastorale…

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP La Seymaz et UP Champel / Eaux-Vives, Saint-Paul / Saint-Dominique (GE), avril 2021

… des milieux ouverts (PMo) à Sainte-Clotilde

Février 2021, la Pastorale des milieux ouverts (PMo) du vicariat épiscopal installe son vestiaire solidaire à Sainte-Clotilde.

A l’heure de l’ouverture, Inès Calstas, sa responsable, a bien voulu répondre aux questions de L’Essentiel.

PROPOS RECUEILLIS PAR PASCAL GONDRAND | PHOTOS : ERIC ROSET, PASCAL GONDRAND

Inès Calstas, un vestiaire solidaire à Sainte-Clotilde, c’est une première?
La PMo dans notre jargon, c’est la Pastorale des milieux ouverts, ou plus clairement la pastorale de rue. La PMo œuvre en faveur de personnes se trouvant dans une extrême précarité. Il y a quelques années nous avions mis en place un accueil pour des individus n’ayant pas accès à l’assistance sociale ou à d’autres institutions d’aide. Il s’agit donc d’une population « hors radar » qui ne souhaite pas vraiment se faire connaître. Cette population est dès lors difficilement identifiable. Il arrive que certaines personnes soient soutenues via d’autres canaux – des particuliers par exemple. C’est ce qui nous a poussés à ouvrir un vestiaire social à leur intention.

En raison de la pandémie de Covid-19, nous avons été surpris, lorsque la PMo a travaillé en « open chart » au printemps 2020 à la paroisse protestante de Montbrillant, après la fermeture du « sleep-in » et du vestiaire de la paroisse protestante de la Servette, de recevoir autant de vêtements, même de marque – Giorgio Armani, Dior, etc. –, d’excellente qualité. Nous sommes alors partis du principe que si nous recevions beaucoup de dons, nous pouvions également en distribuer beaucoup. Très vite un problème d’entreposage de tous ces dons s’est posé. Et en décembre 2020 la paroisse catholique de Sainte-Clotilde nous a fait savoir, au travers de sa présidente, Sandra Golay, qu’elle disposait de locaux pour accueillir un vestiaire, soit une salle de stockage au sous-sol de la cure, en cours d’aménagement, et une salle pour les distributions. Nous avons donc sauté sur cette opportunité, d’autant que pour la première fois, la PMo – catholique – était en mesure de s’enraciner dans une paroisse catholique. Et vraiment, nous en sommes très heureux.

Après l’expérience que nous avons vécue à Noël 2020 à Sainte-Clotilde – nous avions alors organisé une fête en faveur des enfants défavorisés au cours de laquelle nous avions pu distribuer des centaines de jouets et de jeux pour tous les âges – nous avons ouvert ce nouveau vestiaire en collaboration avec FiFlo, la Boutique Solidaire, sous la conduite de Floriane, une fille au punch incroyable, et Kits Hygiène qui collecte et distribue des produits d’hygiène via les associations pour les femmes afin de remédier à ce que l’on peut appeler « la précarité menstruelle ».

Les personnes qui nous aident, elles-mêmes dans le besoin, sont plus que des simples bénévoles, elles sont vraiment parties au projet. Et pour elles, il s’agit d’un véritable travail rémunéré grâce à une fondation qui nous a donné des sous. De plus, grâce à Mgr Pierre Farine, évêque auxiliaire émérite, nous avons pu entrer en collaboration avec des forains. C’est ainsi qu’une de leurs familles avec laquelle nous nous sommes liés d’amitié, Katia Crêpes, nous offre ses services – fabrication de crêpes et de barbes-à-papa.

Ce vestiaire paraît donc très féminin…
Effectivement, nous sommes une majorité de femmes, mais les hommes sont les bienvenus, nous en avons quelques-uns !

Donc aujourd’hui vendredi 12 février, c’est le grand jour ?
Il est 10h et nous sommes en train d’effectuer la mise en place des « rayons ». Nous allons inaugurer l’ouverture du vestiaire à midi et chacun pourra déguster une crêpe au sucre, au caramel ou au Nutella avant de faire son « shopping ». Par ce froid de canard la distribution des crêpes n’aura pas lieu à l’extérieur, devant la camionnette de Katia Crêpes, mais à l’intérieur de la cure de Sainte-Clotilde, où Katia et son équipe les confectionneront dans la cuisine. Le vestiaire sera ouvert une fois par
mois.

Combien attendez-vous de personnes ?
Lorsque nous étions à la Servette, nous recevions une soixantaine de personnes à chaque distribution. Nous allons recevoir ici ces habitués et, comme il se doit, le bouche-à-oreille va certainement développer tous ses effets.

Comment allez-vous gérer les contraintes liées au Covid-19 ?
Eh bien, j’ai été très étonnée car à la Servette, la discipline en matière de gestes barrières s’est imposée naturellement. Je suis absolument certaine qu’il va en aller de même, ici, à Sainte-Clotilde.

Cette action est-elle destinée à s’inscrire dans la durée ou devrait-elle demeurer ponctuelle ?
Nous nous sommes lancés au début du confinement, au printemps 2020, et je pense qu’elle devrait se poursuivre, en tous cas tant que les besoins perdureront.

Bravo à la PMo ! La paroisse Sainte-Clotilde vous souhaite plein succès dans votre action et tient à vous assurer de tout son soutien !

Découvrir la beauté vers l’autre…

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP La Seymaz et UP Champel / Eaux-Vives, Saint-Paul / Saint-Dominique (GE), avril 2021

PAR DANIELLE SUTER

…chemins vers Dieu ? Témoignage

24e volée de l’Atelier Œcuménique de Théologie (AOT)

En me promenant dans la vieille ville j’ai croisé une amie avec qui j’avais fait le parcours de l’AOT il y a quelques années. Je lui ai dit que j’avais envie de (re)faire l’AOT… Cette dernière me répond : mais tu l’as déjà fait, tu n’as pas peur de t’ennuyer ?… Oui c’est vrai… mais il y a toujours une curiosité qui m’anime.

Je ne sais pas si c’est le thème, mais je pense que ce n’est pas le plus important.

Ai-je envie de m’engager pour deux ans ? La question me traverse l’esprit. Mais alors pourquoi recommencer :

Il y a dans ce parcours un approfondissement de la Bible ou peut-être une première approche de ce livre qui peut nous sembler d’abord difficile. Des explications des textes à partager avec des théologiens de différentes confessions, des regards croisées qui mettent en lumière ce qui peut nous opposer, ou alors nous réunir. Des discussions parfois animées nous emmènent peut-être à changer notre regard ou à nous conforter dans nos idées.

Quoi qu’il en soit, le plus important est de discuter, partager, poser des questions, dans les cours ou dans les petits groupes mensuels, les ateliers, avec de nouvelles rencontres, participants ou enseignants.

Je suis en chemin, l’AOT aussi, c’est une belle route.

La 25e volée de l’AOT aura pour thème : Dieu aujourd’hui ? Entre incertitudes et confiance
N’hésitez plus à vous inscrire !
www.aotge.ch

Rites à la carte ?

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, décanat de Sion (VS), avril 2021

PAR L'ABBÉ CHARLES AKA | PHOTO : PXHERE

La vie est jalonnée de rites qui pénètrent la totalité des activités humaines. Cela est surtout vrai dans le domaine de la religion. Un grand nombre de pratiques religieuses sont soumises à des règles précises, codifiées par l’autorité religieuse qui en fixe le déroulement. La forme se perpétue mais le contenu est méconnu par beaucoup aujourd’hui. Les célébrations sont de plus en plus vécues par des personnes qui sont en « conflit » avec les rites séculaires de l’Eglise. Ceux-ci sont célébrés en présence de non-croyants, de non-pratiquants, ou même de fidèles qui veulent « un rite à la carte ». On cherche le sacré, sans le sacrement. Comment réagir face à cette situation ? Rigorisme ou adaptabilité ad libitum ?

Rigorisme ou pas, c’est le sens même du rite qui est menacé. En effet, les rites font partie du trésor spirituel de l’Eglise. Ils aident notamment les communautés religieuses à ne pas perdre leurs racines et à vivre pleinement le mystère célébré. Ainsi la participation répétée aux célébrations selon un certain rite marque non seulement l’appartenance à la communauté religieuse, mais met ses membres en lien avec les générations passées dans la communion à la même foi. Le baptême d’un nouveau-né par exemple a une dimension privée et surtout communautaire. Par ce sacrement, l’enfant devient membre d’une communauté chrétienne qui a ses us et coutumes. La tendance à concevoir son rite ou à rejeter les rites établis par l’Eglise n’est-elle pas le signe d’un individualisme ? En effet, sans ressusciter le vieux débat sur les rites dans l’Eglise, l’apparition de « rite à la carte » peut être interprétée comme une réponse à ces questions issues de quêtes individuelles, puisque c’est désormais l’individualité qu’on tente de définir dans le contexte de la modernité. Les individus recherchent une assise à travers le rite qui permet de créer un marquage dans leur vie personnelle.

Ainsi la recherche de « rites à la carte » peut être vue comme les symptômes d’une ignorance du sens des rites doublée d’une recherche individuelle. Entre rigorisme et complaisance, ne serait-il pas indiqué d’appliquer un remède pastoral ? Sans exclure les situations particulières, il s’agit de vivre une sérieuse préparation aux différents sacrements avec une explication qui éduque les fidèles au sens des rites pour une belle et fructueuse célébration qui respecte la discipline des sacrements.

 

L’eau bénite

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Clins Dieu sur les Contrées (VS), avril 2021

Par Thérèse Gerber
Photo: DR

L’eau bénite à la Veillée pascale invite-t-elle le croyant à rappeler son baptême ? Pourquoi et quand se signer avec de l’eau bénite ? Le temps de pandémie donne l’occasion d’apporter quelques précisions sur ce rite du signe de croix avec l’eau du bénitier à l’entrée de l’église.

Réservoir d’eau bénite, Lens.

Depuis plus d’une année, en entrant dans une église, c’est devenu naturel de prendre du désinfectant et de se frotter les mains, sans même faire le signe de croix. Se désinfecter est vraiment nécessaire, ça ne devrait pas pour autant supprimer les rites d’entrée dans un lieu saint. Certains diocèses en France ont trouvé la parade : un distributeur à pédale. En Italie, en 2009 déjà, lors de la pandémie de grippe A H1N1, Luchiano Marabese, a eu l’idée de créer un bénitier électronique, répondant aux besoins d’hygiène.

Une église est un lieu de prière et de célébration des offices liturgiques. Elle abrite le Saint Sacrement mais aussi parfois des objets de vénération, tels que des reliques de saints et martyrs ou des icônes. Il est important d’en prendre conscience au moment d’entrer. Gardons au moins le signe de la croix pour tourner son esprit vers Dieu, physiquement présent dans l’église.

« Dans l’Eglise catholique, l’eau bénite est considérée comme un sacramental, au même titre que les crucifix, médailles, images pieuses, rosaires, cendres et rameaux. Elle est utilisée pour les baptêmes, bénédictions de personnes, objets, ou lieux, mais aussi comme protection contre le démon.

Cette eau qui a reçu la bénédiction d’un prêtre est utilisée pour tracer le signe de la croix et éloigner le démon de ceux qui accomplissent ce geste avec foi, rompant avec l’agitation du monde extérieur. Le moment de tracer le signe de croix est le moment opportun pour tourner son esprit vers Dieu.

L’eau a toujours été associée à Dieu, dans la tradition biblique. C’est un élément purificateur, qui donne vie à la nature et à l’homme.

L’eau a toujours fait partie des rituels liturgiques bibliques. Jésus a été baptisé dans le Jourdain, a marché sur l’eau, a proclamé être la source d’eau vive : « Jésus lui répondit : – Quiconque boit de cette eau aura encore soif ; mais celui qui boira de l’eau que je lui donnerai n’aura plus jamais soif, et l’eau que je lui donnerai deviendra en lui une source d’eau qui jaillira jusque dans la vie éternelle » (Jean 4, 14). » 1

Tous les ans, prêtres catholiques et orthodoxes profitent respectivement des fêtes de Pâques et de Noël pour bénir leurs eaux.

Mais évidemment, il n’est pas question ici de remettre de l’eau bénite à l’entrée des églises, mais de revenir à ce rite et de le faire chez soi, à la maison, le matin en se levant, en partant pour un voyage, le soir avant d’aller se coucher, en bénissant nos enfants ou en apportant une petite bouteille à une personne malade. N’hésitons pas à demander au sacristain, à la sacristine ou même au prêtre s’il est possible d’avoir de l’eau bénite. Dans certaines églises la réserve est à disposition, vous pouvez aisément venir durant la semaine, avec votre propre bouteille et vous servir.

La parole de Dieu nous dit bien : « En vérité, en vérité, je te le dis, nul, s’il ne naît de nouveau de l’eau et de l’esprit ne peut voir le royaume de Dieu » (Jean 3, 3).

1 GAMERDINGER, Aliénor, « L’eau bénite purifie l’âme du péché et repousse le démon », Aleteia, mars 2016.

Litanies de saint Joseph

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteurs de Sierre (VS), avril 2021

PAR LÉONARD BERTELLETTO

PHOTO : RAPHAEL DELALOYE

Père céleste qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.

Fils, Rédempteur du monde qui êtes Dieu,

ayez pitié de nous.

Esprit Saint qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.

Trinité Sainte qui êtes un seul Dieu, ayez pitié de nous.

 

Saint Joseph, priez pour nous.

Illustre descendant de David, priez pour nous.

Lumière des patriarches, priez pour nous.

Epoux de la Mère de Dieu, priez pour nous.

Gardien de la Sainte Famille, priez pour nous.

Père nourricier du Fils de Dieu, priez pour nous.

 

Joseph très juste, priez pour nous.

Joseph très chaste, priez pour nous.

Joseph très prudent, priez pour nous.

Joseph très fidèle, priez pour nous.

 

Miroir de patience, priez pour nous.

Modèle des travailleurs, priez pour nous.

Soutien des familles, priez pour nous.

Consolation des malheureux, priez pour nous.

Espérance des malades, priez pour nous.

Terreur des démons, priez pour nous.

Protecteur de la Sainte Eglise, priez pour nous.

 

Agneau de Dieu, qui enlevez les péchés du monde,

ayez pitié de nous.

Agneau de Dieu qui enlevez les péchés du monde,

ayez pitié de nous.

Agneau de Dieu, qui enlevez les péchés du monde,

donnez-nous la paix.

 

Dieu, qui dans votre providence avez choisi saint Joseph pour être l’époux de la Mère de votre Fils, faites que l’honorant ici-bas comme protecteur, nous méritions de l’avoir comme intercesseur dans le ciel. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur. Amen.

 

Réjouissons-nous !

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur de l’Entremont (VS), avril 2021

PHOTO : DR

Le Christ est ressuscité des morts,

par la mort Il a vaincu la mort,

à ceux qui sont dans les tombeaux

Il a donné la vie !

Réjouissons-nous en ce jour de la Résurrection

car le Christ, hier accablé de moqueries,

couronné d’épines, pendu au bois,

aujourd’hui se relève du tombeau.

Réjouissons-nous car le Christ baigne

de sa clarté ceux que les ténèbres

de l’enfer retiennent captifs.

Réjouissons-nous en ce printemps de la vie,

car une espérance jaillit parmi les victimes

des guerres, des tremblements de terre,

parmi les affligés du corps et de l’âme.

Réjouissons-nous,

car par la croix toute tristesse est abolie,

et la joie inonde le monde.

Réjouissons-nous,

car le Seigneur est descendu au plus profond

de la terre, est descendu au plus profond

du cœur des hommes, où se tapit l’angoisse ;

Il les a visités, Il les a illuminés, et tourments, angoisse, enfer sont anéantis, engloutis

dans l’abîme d’amour ouvert au flanc percé

du Seigneur.

Réjouissons-nous, car Il est ressuscité le Christ,

la joie éternelle.

Père Michel Evdokimov, prêtre orthodoxe

 

Christ est ressuscité !

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur pastoral des Coteaux du Soleil (VS), avril 2021

PAR ISABELLE VOGT | PHOTO : MARIE-ANGÈLE CARRON

Il y eut la Passion, la Croix, et le tombeau.

Ils crurent que tout était perdu, ils ne comprenaient plus rien.

Ils avaient tant espéré en ce Jésus de Nazareth,

Le prophète successeur d’Elie et de Jean le Baptiste.

Et puis plus rien, le néant, la nuit, la peur.

Jusqu’à ce qu’une femme vienne leur dire :

« Il est ressuscité, le Vivant, je l’ai vu ! »

Ils ne crurent pas Marie de Magdala

et coururent à leur tour au tombeau – vide.

De cette absence, Dieu a fait une présence.

Il n’est plus là, l’homme Jésus, mais Christ, le Fils de Dieu,

est présent, hier comme aujourd’hui, tout au fond de nos cœurs.

Chacun.e de nous est le corps du Christ,

Et toutes et tous ensemble, nous sommes son Eglise.

C’est ça, le message de Pâques :

Christ est ressuscité, il vit pour toujours, dans nos cœurs,

alléluia !

OpenSky,le pari fou est lancé

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteurs de Sierre (VS), avril 2021

Chaque deux ans, le festival OpenSky rassemble, en temps normal, plus de mille trois cents jeunes de toute la Suisse romande sur un week-end à Fully pour prier, danser, chanter et louer Dieu.

Cette année, le festival aura bien lieu. Mais différemment.

PAR YVES CRETTAZ

Infos et inscriptions

sur www.opensky-fully.ch

 

Dans l’édition du mois de mars, on vous rapportait un interview de Pauline et Aurélie, deux sœurs croyantes, pratiquantes mais aussi récentes finalistes de la mythique émission Pékin Express sur M6. Elles devaient être les grandes invitées du festival OpenSky les 19 et 20 mars à Fully pour témoigner de leur parcours sur la chaîne française et de leur foi devant plus d’un millier de jeunes. Malheureusement, coronavirus oblige, elles n’ont pas pu se rendre dans le Bas-Valais.

Aujourd’hui, à la lecture de cet article, on peut donc en déduire que le festival OpenSky a été tout simplement annulé. Eh bien, non, détrompez-vous : le festival s’est réinventé et se passe actuellement, en mode corona-compatible bien évidemment. Les organisateurs ont décidé de maintenir cette quatrième édition dans un but d’évangélisation.

Se déroulant du 19 mars (jour de la Saint-­Joseph) au 23 mai (jour de la Pentecôte), la manifestation s’organise en présentiel à travers tout le Valais francophone.

Plus d’une vingtaine d’activités sur inscriptions et gratuites sont proposées, principalement réparties sur les week-ends. Les jeunes Valaisans (entre 16 et 30 ans) peuvent donc vivre différents temps d’adoration, de veillées, de célébrations, de témoignages, d’ateliers, mais également de formations.

En ce qui concerne la programmation, toutes les dates ne sont pas encore sorties mais on peut déjà vous confirmer la présence des deux sœurs lilloises Pauline et Aurélie. De plus, le groupe de pop louange français Be Witness sera également de la partie pour animer différents ateliers et célébrations, tout comme l’évêque suisse des jeunes, Alain de Raemy, qui revient pour célébrer une grande messe des jeunes. Plusieurs autres invités, principalement de la région, seront présents pour animer cette quatrième édition répartie sur plus de soixante-cinq jours.

Comme aiment bien dire les organisateurs, cette manifestation est « une porte d’entrée à la foi » pour permettre de montrer à chacun-e que la foi catholique sait aussi être jeune et dynamique. Cette année encore, malgré la pandémie et l’organisation différente, le comité a réussi le pari fou de faire vivre la foi aux jeunes dans un esprit jeune et solidaire… et en présentiel !

 

Il n’y a pas de mort

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP La Seymaz et UP Champel / Eaux-Vives, Saint-Paul / Saint-Dominique (GE), avril 2021

LE BILLET DE PASCAL DESTHIEUX, VICAIRE ÉPISCOPAL | PHOTO : DR

Je viens de visionner le Temps présent consacré aux expériences de mort imminente (EMI). Les scientifiques s’intéressent à ce phénomène vécu par tant de personnes, de provenances si différentes, mais qui concordent en parlant d’une sortie du corps, d’une lumière étincelante mais pas éblouissante, d’un sentiment de profond bien-être, d’une sortie du temps (puisque certaines voient défiler toute leur vie), de proches qui les accueillent, etc. Les études montrent qu’environ 4% de la population ont vécu une EMI ; peut-être l’avez-vous vécue vous-même, ou du moins connaissez-vous une personne qui est passée par là. Une paroissienne m’a raconté qu’elle s’était vu partir ; elle se sentait si bien. Puis, elle a entendu ses enfants pleurer, et pour eux, elle est revenue. Cela m’avait bouleversé.

Un « experiencer » proche de Genève, Jean-Paul Duc, auteur d’Entre la vie et la mort, mon cœur balance, témoignait : « Avant, j’avais une peur abominable de la mort. Aujourd’hui, cette peur a disparu. Complètement. Avez-vous peur d’un ciel bleu ? Si quelqu’un a peur de la mort, qu’il sache au moins que c’est inutile : il n’y a pas de mort. Quand vous la verrez, vous comprendrez. »

Est-ce que cela ne rejoint pas profondément notre foi en la Résurrection, que nous fêtons en ce début du mois d’avril ? La mort n’est pas le dernier chapitre de notre vie, mais un passage, une pâque vers la vie qui nous attend.

C’est justement ce que m’a dit un confrère, à qui j’ai rendu visite aujourd’hui à l’hôpital, peut-être pour la dernière fois : « Pascal, maintenant je vais consacrer les dernières forces qui me restent pour me préparer à ce passage qui m’attend. » Alors qu’il insistait sur ce mot de passage, son regard s’illuminait.

Bonne fête de Pâques, dans la joie du Ressuscité… orientés avec confiance et sérénité vers notre propre pâque !

 

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