Synode 2023, quo vadis ?

Depuis l’automne 2021, les Eglises locales ont entamé la phase locale du Synode voulu par le pape François : de bas en haut, des fidèles aux évêques. Et sur trois ans ! Inédite, cette entreprise ecclésiale fait des remous là où on ne l’attendait pas forcément… Mais le réalisme de la base ne fait pas défaut : à quoi bon tout ce raffut ?

PAR THIERRY SCHELLING | PHOTOS : VATICAN.NEWS, PIXABAY, CATH.CH, DR

Le site du Vatican arbore un logo qui mène au contenu sur le Synode en anglais, italien et espagnol. Les onglets sont clairs : Qu’est-ce que le Synode 21-23, Processus synodal, Ressources, Nouvelles, Contacts. Les moyens de communiquer sont assurés : le site est régulièrement mis à jour ; le processus est définitivement lancé…

Localement

Des quatre coins du monde catholique, les conférences épiscopales ont ouvert un processus approfondi de synodalité – de rencontres entre membres de l’Eglise, agent.e.s, paroissien.ne.s, « cadres », etc. –, s’attirant parfois les foudres de collègues soucieux de l’unité de l’Eglise devant les issues des débats : oui à un clergé marié, oui à l’ordination des femmes, oui à une bénédiction pour couples de même sexe, plus de présence féminine dans les instances décisionnelles ecclésiastiques, assez de cléricalisme… De quoi agiter non seulement les ouailles, mais également les médias. Et même le « petit monde du Vatican »1…

Même le Pape…

Le Pape lui-même, dans son petit Etat du Vatican, avance pas à pas : femmes nommées désormais systématiquement dans les Dicastères de la Curie – et bientôt des laïcs à leur tête 2 à parité avec des cardinaux. Grâce à la publication de la nouvelle constitution apostolique Praedicate Evangelium (mars 2022), qui a déplacé le curseur de façon ré-vo-lu-tion-nai-re (mais pas tout le monde a encore saisi !) : ce n’est plus l’ordination qui justifie la nomination à un poste de décision, mais la mission donnée par l’évêque local à un.e baptisé.e selon compétence ! Les prochains mois devraient voir l’arrivée de personnes à des postes curiaux comme jamais auparavant on avait même pu l’envisager… Comme dit, une réforme pas à pas.

Chi va piano…

C’est aussi cette lenteur du processus – inhérente à une telle envolée au niveau de l’Eglise catholique romaine qui est universelle – qui est revendiquée par les protagonistes, le Cardinal Grech en tête. Comme Secrétaire du Synode des évêques, il recommande de prendre le temps d’écouter et de s’écouter avant toute chose, et, le cas échéant, de reprendre l’exercice d’écoute pour arriver à un consensus – l’opposé du compromis comme on peut le voir dans nos démocraties.

En effet, une des incompréhensions entre le modus procedendi de l’Eglise et ce qu’en ont compris la plupart des médias, c’est bien la différence fondamentale, constitutive, de l’Eglise, qui ne fonctionne pas comme un Etat. Le synode n’est donc pas un parlement qui négocierait des lois, des amendements, des abrogations, voire des censures. Mais une assemblée – on dit ekklesia en grec, qui a donné Eglise – de croyant.e.s qui, au nom de leur baptême, vocation et ministère dans l’Eglise locale, se mettent toutes et tous à l’écoute de l’Esprit et les un.e.s des autres, pour discerner où le vent souffle… Et cela prend du temps.

… va lontano !

Ainsi donc, il est désormais clair qu’une majorité de fidèles en Suisse et ailleurs est pour le choix d’un prêtre de se marier, pour l’accession des femmes à l’ordination sacramentelle, pour la bénédiction religieuse des couples de même sexe, pour l’accès aux laïcs responsables de communautés ecclésiales à la présidence des mariages et des baptêmes (cela est déjà le cas dans le diocèse de Bâle par exemple), pour la jugulation du pouvoir du prêtre rendu parfois hors proportion…. Pourquoi les fidèles se tromperaient-ils systématiquement s’ils pratiquent la synodalité ? Car le Peuple de Dieu a ce sensus fidelium qui est proche de ce que l’on pourrait appeler bon sens renforcé par l’écoute de l’expérience des autres… Et les divers rapports des Eglises locales mis en ligne 3 sont rafraîchissants de pertinence, voire parfois d’une insistance certaine quant à des changements concrets.

Le (bon) sens des fidèles

En effet, après Synode 72 et AD2000, beaucoup de fidèles ont été tellement désillusionnés que leur avis est désormais tranché… quand ils et elles le donnent encore : « De toute façon, à quoi ça sert, on me l’a demandé déjà deux fois… et rien n’a suivi, même pas au niveau œcuménique », raconte Germaine, Genevoise octogénaire, qui a perdu espoir de voir les choses changer officiellement. « Alors j’opère le changement à partir de mes choix : je vais au culte et j’amène mon mari, protestant, à la messe et nous communions en toute bonne foi ! »

Ce sensus fidelium, c’est vrai, peut être facilement « contaminé » par ce que des détracteurs de ce processus d’écoute réciproque ne manquent pas de relever : épouser les idées contemporaines et donc, vouer l’Eglise à sa perte, en vidant la vérité de l’Evangile enchâssé dans la Tradition pluriséculaire de « Notre Mère l’Eglise »… Mais ces idées du monde qui pénètrent jusqu’à l’âme de bien des fidèles n’est-ce pas la phase d’acculturation 4 que l’on repère dans l’Histoire de l’Eglise au contact de cultures nouvelles ? Encore faut-il connaître l’Histoire de l’Eglise… 5

Exemples de révolutions

Le grec a été supplanté par le latin dans l’Europe occidentale, qui lui-même a disparu lorsque la plèbe, le peuple, a donné naissance aux langues dites romanes. Le culte marial s’est proportionnellement développé au sein du peuple au fur et à mesure que le culte aux divinités féminines de la religion de l’Empire romain était banni, puis interdit, dès la fin du IVe siècle. Concepts théologiques – la Trinité, consubstantiation… – ou discipline ecclésiastique – célibat des prêtres, sacrement du mariage, règles entourant la communion… – formalisés par la « minorité dirigeante » (comprendre le clergé) ne sont-ils pas nés par interaction avec la culture philosophique et politique ambiante ? Pourquoi donc craint-on désormais d’« épouser » certaines idées du monde moderne ? La fracture entre Eglise et société est relevée dans maints comptes-rendus synodaux par des Eglises aussi distantes que celles de l’Australie, de l’Autriche ou du Brésil…

Matériel accessible à tou.t.es !

Force est de constater qu’après la phase locale, les catholiques suisses semblent être passés à autre chose. Même si, sur les sites des six diocèses helvétiques, les documents sont accessibles : une mine d’or pour sentire cum Ecclesia, sentir avec l’Eglise (expression de saint Ignace de Loyola), voire sentire Ecclesiam, sentir l’Eglise – pape François demandait au clergé de « sentir l’odeur des brebis » !

S’il est vrai que les prochaines phases – nationale, continentale, universelle – sont entre d’autres mains que les fidèles de la base, les synthèses locales sont disponibles, « travaillables » et pourquoi pas inspiratrices de changements locaux… Elles réclament par contre un exercice des plus louables : leur lecture, voire relecture, qui, selon Ignace, est un moyen plus profitable encore de comprendre l’Esprit de Dieu. Mais qui va les lire, voire les relire ? Il en va de notre responsabilité de baptisé.e.s consulté.e.s et désormais informé.e.s – mais qui prendra le temps pour cela ?

1 Pour paraphraser le célèbre film Le petit monde de Don Camillo…
2 Il y en a déjà un, Paolo Ruffini, préfet du dicastère de la communication, depuis 2018.
3 La liste s’est allongée tout au long de l’été : tapez « conférence épiscopale de… » et vous trouvez le rapport final.
4 La première phase de rencontre entre l’Evangile et ses hérauts, et une culture humaine, consiste à se comprendre mutuellement : on appelle cela « acculturation » qui, bien vécue, peut se transformer en « inculturation » où l’un ou l’autre des éléments de la culture rencontrée sont utilisés explicitement dans le contexte ecclésial (théologie, discipline, etc.).
5 Cf. L’Essentiel d’octobre 2021.

Un monument vivant

Le natif de Fully, ici en compagnie de Benoît XVI.

Les travaux de rénovation de la caserne de la Garde Suisse pontificale au Vatican débuteront en 2026. Christian Richard a été membre de la plus petite armée du monde pendant quinze ans. Durant ses années de service, le natif de Fully s’intéresse aux origines du corps militaire dont il fait partie. Nous avons saisi la hallebarde pour l’interroger sur la nouvelle caserne. Rencontre.

PAR MYRIAM BETTENS
PHOTOS : JEAN-CLAUDE GADMER, OSSERVATORE ROMANO

La Cité du Vatican appartient intégralement au Patrimoine mondial de l’humanité. Qu’est-ce que cela implique pour la rénovation ?

Lorsque les bâtiments sont inscrits, cela devient difficile de les modifier. Il faut une vraie justification. Dans le cas de la caserne, le bâtiment absorbe l’eau de la nappe phréatique située sous la cité du Vatican, lors de fortes pluies. Cela devient donc extrêmement difficile de l’entretenir selon les conditions de l’UNESCO. On parle même d’un risque d’effondrement. Malgré cela, le dossier préparé par la Fondation (ndlr. pour la rénovation de la caserne), doit être examiné par l’UNESCO pour en obtenir l’aval.

L’aspect écologique de la rénovation de la caserne est également très important ?

Exactement ! Construire sans lien étroit avec le développement durable va contre le bon sens pour l’avenir. L’un des exemples : une grande partie des déchets de la démolition seront rebroyés et réutilisés pour la construction de la nouvelle caserne. Toutes les installations seront évidemment aux normes actuelles de durabilité. Il y aura aussi un système de recyclage de l’air permettant d’avoir de la climatisation naturelle. Le développement durable est d’actualité au Vatican. Cela fait déjà plus de 15 ans que des panneaux photovoltaïques ont été installés, sur l’aula Paul VI (ndlr. la salle d’audience). A l’époque, ce fut une petite révolution.

Est-ce que la nouvelle caserne pose des défis techniques, militaires ou sécuritaires ?

A plus d’un titre, c’est le cas. Le mur d’enceinte pose déjà un défi diplomatique, car il délimite la frontière entre deux états. A la base, on parle de raser un bâtiment et d’en construire un nouveau, mais les rapports entre le Vatican, l’Italie et l’international sont imbriqués. Cela nécessite donc énormément de temps. Un autre exemple : la hauteur du nouveau bâtiment ne devra pas dépasser celle des colonnades, afin de ne pas faire ombrage à l’œuvre du Bernin. Ou encore la volonté de déplacer l’actuelle fontaine de la Cour d’honneur, de percer une porte dans ce mur d’enceinte pour réhabiliter l’ancienne voie de pèlerinage qui passait au travers de la cour.

Des voix au niveau politique se sont élevées pour contester la contribution financière allouée par la Confédération…

La Garde Suisse peut être vue de deux manières différentes. Tout d’abord comme garde catholique suisse au service exclusif du Vicaire du Christ et d’autre part, comme « monument vivant », faisant office de « carte de visite diplomatique » au Vatican, dont le rayonnement est mondial. Si l’on se limite à l’aspect confessionnel, je peux comprendre que cela puisse froisser la sensibilité religieuse de certaines personnes. D’autre part, ce n’est pas la première fois que la Confédération soutient financièrement une construction suisse dans le Vatican. Au début du XXe siècle, la chapelle de San Pellegrino degli Svizzeri, rongée par l’humidité, a fait l’objet d’une campagne de soutien en Suisse. La Confédération, par l’intermédiaire du Département de l’Intérieur et du Comité de la Société suisse des Monuments historiques, avait octroyé une subvention fédérale pour la restauration de la chapelle.

En même temps, tout dans cette caserne relie d’une manière ou d’une autre à la Suisse…

Oui complètement ! On peut même parler d’un « petit morceau de Suisse » au Vatican.

Biographie express

Né à Fully en 1970, Christian Richard est ancien sergent de la Garde Suisse pontificale de 1993 à 2008. Durant ses années romaines, il étudie l’histoire de cette armée si particulière. Six mille heures de travail et de passion plus tard, il publie, en 2019, aux éditions Faim de siècle, La Garde Suisse Pontificale au cours des siècles. Aujourd’hui, il poursuit sa carrière dans le monde du livre en tant qu’employé de la Médiathèque-Valais à Sion, un ancien arsenal réhabilité. Le monde militaire se cache aussi où on ne l’attend pas !

Vitrail du baptême du Christ Jean Prahin, Saint-Pierre-et-Paul (Le Brassus)

Il y a certes deux fils, mais un seul amour du Père.

PAR AMANDINE BEFFA | PHOTO : JEAN-CLAUDE GADMER

Proposer sur le même vitrail le baptême du Christ (Luc 3, 21-22) et le retour du fils perdu et retrouvé (Luc 15, 11-32) n’est pas forcément une évidence. Jean Prahin choisit pourtant de lier les deux scènes. L’artiste ayant une grande connaissance des textes religieux, ce ne peut être un hasard.

Au premier registre, le père accueille son fils dans une représentation que nous connaissons bien. En arrière-plan, sur la gauche, une servante présente « le plus beau vêtement » (Luc 15, 22), symbole de la fête des retrouvailles. Sur la droite, le fils aîné toise la scène de toute sa supériorité, refusant de prendre part à la joie.

Au second registre, Jean baptise Jésus. La main qui descend sur eux rappelle les Cieux ouverts et la voix du Père qui déclare : « Toi, tu es mon Fils bien-aimé ; en toi, je trouve ma joie. » (Luc 3, 22)

Ce vitrail nous parle de deux fils. Un fils qui revient auprès de son père après avoir cédé à la tentation. Un autre fils qui va être envoyé au désert pour affronter la tentation dont nous savons déjà qu’Il sortira victorieux. Un fils qui est parti loin de son père et un autre qui lui restera fidèle jusqu’au bout. A première vue, tout les sépare. Il semble d’ailleurs que nous soyons invités à n’en imiter qu’un des deux.

Toutefois, c’est le plus important qui les lie. Il y a certes deux fils, mais un seul amour du Père. Un Père qui se réjouit de notre présence, quel que soit le chemin que nous ayons parcouru. Une joie que mentionnent les deux extraits d’Evangile.

Nous sommes certes appelés à suivre et imiter Jésus, mais il serait dommage d’écarter trop vite le fils perdu. Parce qu’au final, le seul fils que nous ne sommes pas invités à imiter, c’est le fils aîné, celui qui refuse de partager la joie de son Père. En effet, si le Christ est un exemple parfait de la relation au Père, le fils perdu est le rappel que quoi qu’il arrive, nous pouvons toujours revenir. Et Jésus est le Fils envoyé pour que nous puissions revenir au Père.

Jeux, jeunes et humour – octobre 2022

Par Marie-Claude Follonier

Question jeune

Pourquoi prier Marie en octobre ?
En 1883, le pape Léon XIII décrète que le mois d’octobre serait celui de « la Sainte Reine du Rosaire », en mémoire de Notre-Dame du Rosaire, fêtée le 7 octobre. Les dominicains organisent un pèlerinage à Lourdes où l’on prie le rosaire, c’est-à-dire 150 « Je vous salue Marie » répartis en 15×10 mystères qui reprennent les grandes étapes de la vie du Christ : mystères joyeux (Annonciation, Visitation, Nativité, Présentation de Jésus au temple et recouvrement) priés le lundi et le samedi ; douloureux (agonie de Jésus, flagellation, couronnement d’épines, portement de la croix, crucifixion et mort) priés le mardi et le vendredi et les mystères glorieux (Résurrection, Ascension, Pentecôte, Assomption et couronnement de Marie). A cela s’ajoutent les mystères lumineux instaurés par Jean-Paul II (Baptême de Jésus, noces de Cana, prédication, Transfiguration, Eucharistie).

par Pascal Ortelli

Humour

M. le Curé avait pris en charge un enfant qui connaissait des difficultés au niveau de l’orthographe. Il lui proposait  des dictées et ainsi le petit faisait de réels progrès à la grande satisfaction des parents. Un jour, l’enfant lui apporta un billet de la part de ses parents qui disait qu’en récompense, ils lui offriraient un coq à Noël. Noël passa et rien ne vint. Le curé interrogea le petit pour savoir ce qu’il en était du cadeau promis. Celui-ci répondit : « Ah oui, M. le Curé. Mon papa m’a dit de vous dire que le coq va mieux ! »

par Calixte Dubosson

En librairie – octobre 2022

Par Calixte Dubosson et la librairie Saint-Augustin

Des livres

Petit manuel de synodalité
Dominique Barnérias – Luc Forestier – Isabelle Morel

Selon le pape François, « le chemin de la synodalité est celui que Dieu attend de l’Eglise au troisième millénaire ». Du synode des évêques aux assemblées paroissiales, des synodes diocésains aux chapitres des congrégations religieuses, les processus mis en place pour favoriser l’écoute mutuelle, le dialogue délibératif, l’acceptation d’une décision commune, conduisent à transformer les personnes en faisant mûrir leur réflexion et leur jugement. Ce Petit manuel de synodalité entend faire le point sur ce qui existe et se développe actuellement afin de contribuer à l’apprentissage communautaire que supposent toutes ces pratiques synodales.

Editions Salvator

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Il n’y a que les fous pour être sages
Raphaël Buyse

« Pour être vrai et pour que tu mènes bien ta vie, dit Dieu, il faut que tu saches que je n’aime pas trop les gens sages. Ceux qui obéissent à ce qu’ils croient être mes ordres, sans jamais se poser de questions ; ceux qui croient tout ce qu’on leur dit sans chercher à comprendre. » Raphaël Buyse nous laisse entrapercevoir la largeur, la hauteur et la profondeur de ce que la Tradition appelle le « don de sagesse ». Premier des dons du Saint-Esprit, il n’a rien à voir avec le pâle conformisme dont on entoure parfois la foi chrétienne. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, la sagesse de Dieu, comme l’explique l’auteur, est audacieuse, créative et même un peu « folle ». Elle nous entraîne dans l’aventure passionnante de l’Evangile, celle qui consiste non pas à clamer des certitudes et à réciter des leçons de catéchisme apprises par cœur, mais à prendre le risque d’aimer, de croire et d’espérer.

Editions Salvator

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EZ 37 – Guide pour rebooster nos paroisses
Jean-Hubert Thieffry – Bérénice GerbeauxVincent de Crouy-Chanel

S’inspirant du chapitre 37 du livre d’Ezéchiel où l’Esprit redonne vie aux ossements desséchés, ce guide nous entraîne dans les pas des premiers disciples et propose une démarche dynamique pour incarner les « cinq essentiels de la vie chrétienne » – la prière, la fraternité, la formation, le service et la mission – à tous les niveaux de la paroisse. Ils appellent non seulement à revitaliser ce qui existe déjà, mais aussi à faire de la paroisse un espace ouvert et en croissance. Pour cela, ils fournissent des outils concrets à adapter selon chaque réalité. 

Editions Salvator

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Thomas et Paquita – Ensemble vers le ciel
Rafael Villalta – Jean Juvanovic

Après avoir dû attendre plusieurs années, en particulier en raison de la guerre civile espagnole, Thomas et Paquita Alvira se marient en 1939. Ensemble, ils formeront une famille nombreuse et rayonneront par leur foi et leur générosité envers les autres. Leur existence nous apprend que l’on peut chercher et aimer Dieu dans la vie ordinaire en offrant à Dieu nos tâches quotidiennes les plus simples. Cette BD nous fait découvrir leur vie passionnante et passionnée. Leur cause de canonisation a été ouverte en 2009.

Editions Le Laurier

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Sur le parvis du temple

A la Pastorale des Milieux ouverts, l’Eglise remplit pleinement son rôle prophétique, d’une part, en interpelant l’Etat et la société sur la grande précarité. Et d’autre part, en ne réduisant pas les personnes à leurs étiquettes, tout en les rendant acteurs du changement.

PAR MYRIAM BETTENS 
PHOTOS : PASTORALE DES MILIEUX OUVERTS

Les framboises du potager font le bonheur des petits comme des grands. 

« A Genève, si l’on est pauvre, c’est parce qu’on n’a pas réussi ou qu’on est à l’aide sociale. En bref, on est un poids pour la société », détaille Inès Calstas concernant le regard porté sur la grande précarité. Elle poursuit : « Il y a beaucoup de culpabilité et de honte, alors que la grande précarité n’est jamais un choix ! » Provoquée bien souvent par « des accidents de la vie, de grandes cassures, voire même des injustices sociales », cette misère s’est matérialisée dans les interminables files d’attente pour des biens de première nécessité, lors de la crise Covid. Les Genevois ont-ils pour autant pris conscience que derrière la façade d’une des villes les plus riches du monde se cache une vraie détresse ?

« Il est certain que cela dérange et questionne beaucoup. On peut vite tomber dans le refus de cette réalité ou la critique en se donnant des réponses pour éviter de se confronter à cette grande précarité. La question est de savoir comment réagir à cette misère ? Est-ce qu’on se barricade ou on choisit d’essayer de faire quelque chose pour changer la situation ? » A la Pastorale des Milieux ouverts, on a choisi la seconde option en rendant les personnes en situation de grande précarité acteurs de ce changement.

Par le biais de « cercles de conversation », toutes les activités de la pastorale ont été choisies et planifiées ensemble. L’atelier couture permet d’acquérir des compétences dans ce domaine et de vendre les créations sur la boutique en ligne de la pastorale. Les potagers urbains, quant à eux, offrent l’opportunité de partager la récolte tout en faisant connaître ceux qui vivent la précarité au quotidien. Outre cela, la pastorale « essaie de trouver des partenariats avec des associations ou des entreprises pour donner un espoir de sortie de la grande précarité. Ces personnes sont motivées et capables. Le rôle de l’Eglise est aussi de déceler l’immense potentiel que ces personnes possèdent ».

Au service, mais comment ?

Une chose que la Pastorale des Milieux ouverts accomplit et dont on ne se rend pas compte ?
Inès Calstas : Une des choses que l’on ne sait peut-être pas concerne les mendiants. J’ai vu certaines de ces personnes mendier à genoux à la rue de Lausanne. Actuellement, elles ont un emploi. Je n’affirme pas qu’elles soient complètement sorties de la précarité, il ne faut pas se méprendre. La Pastorale des Milieux ouverts n’est pas une baguette magique qui fonctionne sans effort. Par contre, je crois qu’il est possible de sortir des personnes de la grande précarité, si on n’y met les moyens, de la bonne volonté, que l’on croit en Dieu et dans l’être humain. Nous avons relevé ces personnes qui mendiaient à genoux. Aujourd’hui elles sont debout.

Quel « service » apportez-vous aux Genevois, de manière générale ?
IC : Nous renflouons les caisses de l’Etat ! (rires). Nous avons un système pour les personnes en grande précarité et très endettées. Elles peuvent effectuer un travail bénévole à la ville de Genève ou auprès d’associations. En contrepartie, nous recevons de l’argent de fondations et de personnes qui croient en nous. Par ce biais, nous pouvons payer des dettes, qui autrement auraient été transformées en jour de prison. Ce procédé coûte cher à l’Etat et brise des personnes. Dans cette démarche, nous acceptons aussi en stage des jeunes soumis à un travail d’intérêt général ou lors de l’exécution d’une peine sous forme de surveillance électronique [bracelets, ndlr.]. Les stagiaires sont donc parfois des personnes à qui nous évitons la prison.

Je suis le chemin avec vous

PAR FRANÇOIS-XAVIER AMHERDT | PHOTO : PIXABAY

Parmi les définitions de son être et de sa mission en « Je suis », selon l’évangile de Jean, celle où Jésus se présente comme « Je suis le chemin, la vérité et la vie » est particulièrement évocatrice et englobante. A côté des formulations absolues, telle « Avant qu’Abraham existât, je suis » (Jean 8, 58), les expressions avec un qualificatif « Je suis le pain de vie » (Jean 6, 35) ; « la lumière du monde » (8, 12) ; « le bon pasteur » (10, 7-16) ; « la résurrection » (11, 25) : et « la vigne véritable » (15, 1) se réfèrent toutes au nom de Dieu manifesté à Moïse lors de l’épisode du buisson ardent (Exode 3, 14) : « Je suis qui je suis », et je montrerai au fil de l’histoire qui je serai en demeurant fidèle à mon Alliance avec Israël.

Quand il se révèle comme le chemin (odos), le Christ indique clairement qu’il restera aux côtés de son peuple nouveau. Dans le terme « sun-odos », le « Je suis-avec » précède la voie. Ce qui signifie bien que si le Fils de l’homme est la route vers le Père, il la parcourt toujours avec l’humanité. Nous sommes précédés par un « nous », celui des trois personnes de la Trinité dans leur circulation d’amour, qui nous ont faits à leur image et ressemblance, et celui de la communauté ecclésiale et humaine, sans laquelle nous perdons le Nord.

Or, selon la parole qu’il laisse en testament à ses apôtres après leur avoir lavé les pieds (Jean 13), en réponse à la question de Thomas, « Nous ne savons pas où tu vas » (Jean 14, 5), le Fils de Dieu se dit « chemin » en tant que « vérité » communiquée et « vie » transmise. Les trois termes avancent de concert. S’il ménage la voie du Royaume, c’est parce que le Père le lui en a révélé les mystères, qu’ainsi il nous rend libres grâce à la Vérité qu’il nous manifeste (Jean 18, 32) et vers la plénitude de laquelle l’Esprit Saint nous conduit (Jean 16, 13). De plus, cette route mène à la Vie éternelle en plénitude, auprès du Père que Jésus dévoile totalement : « Qui m’a vu a vu le Père » (14, 9), affirme-t-il à Philippe juste après notre verset.

Ainsi donc, l’itinéraire à la suite du Christ est « syn-odal », véridique et vital par nature. Ce qui implique des conversions spirituelles et structurelles en Eglise et une adhésion dans la foi, l’espérance et l’amour à la Trinité Sainte.

Une proposition…

PAR MYRIAM BETTENS | PHOTOS : ECR, ESPACE-MADELEINE

… de soutien à la future Maison d’Eglise

En 2024, une Maison d’Eglise ouvrira ses portes au cœur de Genève, sur la Plaine de Plainpalais. Pour soutenir ce projet architectural d’envergure, un concert de soutien a lieu le lundi 10 octobre prochain à 19h30, au Victoria Hall. Organisé par l’Eglise catholique romaine – Genève (ECR), l’Orchestre de Chambre de Genève et l’ensemble vocal Le Motet interpréteront le Requiem de Mozart, sous la direction de Gábor Takács-Nagy. Cette soirée musicale est l’occasion d’encourager les efforts déployés pour transformer le bâtiment en un lieu unique qui fera rayonner la présence de l’Eglise catholique au cœur de la ville.

« Dans ce lieu central, explique Fabienne Gigon, représentante de l’évêque pour la région diocésaine de Genève, le personnel administratif et pastoral de ECR sera sous le même toit et pourra proposer des activités de proximité, en lien avec leurs missions pastorales respectives. »

L’aménagement intérieur est dessiné par l’architecte Christian Rivola et le cabinet Ribo+. L’édifice sera éclairé par un puits de lumière traversant le bâtiment du sommet jusqu’au sous-sol. Un restaurant ouvrira ses portes à l’arrière du bâtiment. « La future Maison d’Eglise sera à la fois un lieu de culte pour les catholiques, de travail pour les collaborateurs de l’ECR, d’accueil, d’échange et de rassemblements », termine Fabienne Gigon.

Une levée de fonds projetant de réunir Fr. 2’255’000.– est en cours. Le concert est l’occasion de découvrir l’avancée des travaux et les personnalités impliquées dans ce projet d’envergure. La billetterie est en ligne sur le site de la ville de Genève sur billetterie-culture.geneve.ch

… et de pèlerinage intérieur

« Les Pèlerins » de l’artiste Johann Kralewski ont déjà pris place dans plusieurs églises de Suisse allemande, mais font halte pour la première fois en Suisse romande. « L’installation, sous cette forme, a spécialement été pensée par l’artiste pour le Temple de la Madeleine », confie Silvia Fiorini, coordinatrice de l’Espace-Madeleine, lors du vernissage de l’œuvre, le 16 août dernier.

Les 17 sculptures grandeur nature sont visibles dès l’entrée du temple. Ces pèlerins, disposés sur les bancs du temple, invitent à s’arrêter, à faire une pause sur nos propres chemins de pèlerinage. Plus loin, quelques souliers attirent l’œil du visiteur. L’artiste a tenu compte de la spécificité architecturale du lieu pour créer deux autres espaces, ou installations, rappelant le thème du pèlerinage. Né en 1949 en Pologne, le sculpteur et peintre Johann Kralewski vit depuis de nombreuses années en Suisse. Au travers de son art, il s’intéresse à de nombreuses problématiques sociétales. Il qualifie d’ailleurs lui-même ses Pèlerins de « pont entre la vie que l’on a laissée derrière soi, avec tous ses problèmes, et l’avenir, plein d’espoir, mais qui doit encore être façonné avec difficulté. Pèleriner, c’est partir, être prêt à affronter activement les risques et peut-être aussi souffrir en chemin ».

A visiter au Temple de la Madeleine jusqu’au 30 octobre, du mardi au dimanche, de 12h à 17h, avant qu’ils ne repartent en direction de l’Allemagne… Documentation et renseignements auprès de Silvia Fiorini à silvia.fiorini@ref-genf.ch ou auprès de l’Espace-Madeleine au 022 310 47 29.

L’eau et le feu

Dans cette rubrique, L’Essentiel propose aux Evêques des diocèses de Sion et de Lausanne-Genève-Fribourg, à l’Abbé territorial de Saint-Maurice et à leurs représentants de s’exprimer sur le sujet de leur choix. Ce mois, c’est Romuald Babey qui prend la plume.

PAR ROMUALD BABEY, REPRÉSENTANT DE L’ÉVÊQUE À NEUCHÂTEL
PHOTOS : CATH.CH, JEAN-CLAUDE GADMER

En écoutant la prédication d’un prêtre en ministère de remplacement dans ma paroisse cet été, j’ai continué sa réflexion sur la temporalité. En effet, ma paroisse fête les cinquante ans de son église cette année. « C’est une « bébé église » par rapport aux deux mille ans de christianisme ! », s’est exclamé l’abbé, tout en faisant la différence entre l’Eglise communauté et l’église bâtiment.

Si nous nous référons à l’échelle humaine, cinquante ans, c’est plus que la moitié de la vie, même si l’espérance de vie a augmenté ces dernières décennies, dans certaines régions du monde. Cinquante ans, ce sont des noces d’or ! Cela marque une certaine stabilité !

Pour nous souvenir du passé et mieux le comprendre, quoi de mieux que d’avoir une mémoire vivante ! Des témoins qui nous racontent… Et ensuite, laisser des traces pour que les générations futures puissent se souvenir.

J’ai continué à cogiter, l’été s’y prêtant bien. Ce sont cette fois les vitraux du chœur de notre église qui m’ont inspiré. L’artiste fribourgeois Yoki, dont nous célébrons cette année les cent ans de la naissance, a choisi, pour ses deux grandes verrières, les thèmes de l’eau et du feu : « symboles des forces de la vie, éléments de purification et symboles de vie spirituelle que l’on retrouve constamment dans la liturgie », écrit-il.

L’eau et le feu sont également au cœur de l’actualité de cette période estivale. En effet, la canicule a provoqué une pénurie d’eau et a préparé le terrain aux feux de forêt. Ces deux éléments essentiels se complètent, s’opposent, s’attirent, s’annulent. La nature est déboussolée par l’activité humaine.

L’homme, dans la création, créature de Dieu, fait à son image, peut voir dans ce qui se passe la fin du monde ou la fin d’un monde. S’il se laisse envahir par le feu de l’Esprit de la Pentecôte, il sera le temple vivant voulu par Dieu. Et l’eau, baptismale cette fois, le purifie et fait de lui un homme nouveau.

Prendre soin des autres

Rencontre avec Sébastien Gauye, jeune Sédunois engagé

PROPOS RECUEILLIS PAR ALINE JACQUIER | PHOTO : GS

Sébastien, qui es-tu ?

Je m’appelle Sébastien Gauye, j’ai 22 ans et habite à Sion. Je suis une formation en soins infirmiers à la HES-SO. J’aime m’occuper des autres, prendre soin d’eux. Dans ma paroisse de Saint-Guérin, je suis notamment engagé en tant que responsable des servants de messe et depuis une année, je préside le Chœur des Jeunes de Saint-Guérin.

En juin dernier, tu as reçu ton diplôme de JB 3 (Jeunes bénévoles en Eglise) des mains de l’aumônier jeunesse diocésain. Peux-tu nous expliquer en quoi consiste cette formation ?

JB signifie « Jeune bénévole en Eglise ». Cinq parcours sont proposés en fonction des âges et des engagements des adolescents et des jeunes. Pour ma part, je viens effectivement de terminer la première volée du parcours JB3 qui s’adresse aux jeunes adultes à partir de 18 ans. Nous avons participé à six journées de formation et d’approfondissement sur la Bible et la théologie. Nous étions cinq jeunes venant des quatre coins du diocèse et des liens forts d’amitié se sont tout de suite créés entre nous. Nous avions aussi un travail de diplôme à réaliser.

Je crois savoir qu’il y a également un aspect pratique à cette formation. Sur quoi a porté ton expérience de terrain ?

Je suis parti du constat que je suis le même Sébastien que ce soit avec mes amis, avec mes patients et mes collègues ou dans mes différents engagements paroissiaux. Dès lors, il était important pour moi que cette unité se retrouve dans mon travail de diplôme. C’est pourquoi je l’ai effectué dans le cadre du projet « Un soin… juste ! » créé par une infirmière, Aline Pellerin, et qui offre des soins aux personnes en précarité.

Tes lieux de ressourcement ?

La marche et la prière du chapelet. J’allie régulièrement les deux en arpentant le sentier qui mène à la Basilique de Valère ou à l’Ermitage de Longeborgne. Ce sont des lieux calmes et reposants. Au milieu de ces pierres plusieurs fois centenaires, on ne peut que s’arrêter et contempler. Là-haut, j’ai fait la connaissance de l’abbé Joël
Pralong qui accueille et écoute les pèlerins et les gens de passage. De nos échanges,
il en a tiré un livre qui verra le jour prochainement. Mais je vous en parlerai plus en détail une prochaine fois !

La communauté des Béatitudes

De nombreuses communautés sont présentes en Suisse romande, comme autant de témoins de la vitalité et de la diversité de l’Eglise. Ce mois-ci, cap sur la communauté des Béatitudes présente à Venthône, au-dessus de Sierre.

PAR PASCAL ORTELLI | PHOTO : DR

Dates clés

1973 Fondation par Gérard Croissant et son épouse Jo ainsi que par un autre couple, marqués par une expérience saisissante de l’effusion du Saint-Esprit et de l’intimité avec Dieu.

1981 Essor de la communauté à Cordes où le cardinal Robert Coffy, archevêque d’Alby, la reconnait comme « pieuse union ».

2002 Le Conseil pontifical pour les laïcs la reconnait comme « association privée internationale de fidèles ».

2020 La communauté des Béatitudes est érigée en « famille ecclésiale de vie consacrée de droit diocésain » par la Congrégation romaine des instituts de vie consacrée.

Organisation : la communauté compte 760 membres dont 97 prêtres et 8 diacres sur 177 frères, 271 sœurs, 312 laïcs dont 11 diacres permanents et 51 « célibataires pour le Royaume » ainsi que 33 stagiaires en vue d’un engagement. 51 fondations sont présentes sur tous les continents et réparties en 27 pays.

Mission : « Contemplation, communion, compassion et mission » qui se déploient au travers d’un charisme marqué par la vie dans l’Esprit, la communion des états de vie et le rayonnement apostolique.

Présence en Suisse romande : foyer Saint-Joseph à Venthône en Valais où la communauté anime en particulier des retraites de jeunes qui se préparent aux sacrements.

Depuis 2017, une mission permanente a vu le jour à Lausanne à la paroisse Sainte-Thérèse.

Une particularité : la louange et une expérience forte du souffle de Pentecôte.

Pour aller plus loin : beatitudes.org

« S’engager au sein de la communauté des Béatitudes, c’est… »

Par frère Benoît Vary

« Pour moi, faire partie de la Communauté des Béatitudes c’est rendre le Christ présent dans tout ce que je vis et permettre à d’autres de le rencontrer. C’est vivre la vie dans l’Esprit Saint grâce notamment à l’eucharistie quotidienne dont les bienfaits se déploient dans l’oraison. Cette vie d’union à Dieu vient nourrir toute mon activité quotidienne (services, missions…) et me donne la joie de redire « oui » chaque jour, à l’école de la Vierge Marie. »

Rencontre avec le nouveau chancelier et son épouse

Gilles et Véronique Gay-Crosier Lemaire habitent Bramois depuis août 2021. Leur famille compte quatre enfants, Salomé-Anna, Zacharie-Ange, Gabriel-Elie et Rébecca-Marie. Gilles est le nouveau chancelier et directeur administratif du Diocèse de Sion depuis le 1er juillet.

PAR RÉGIS MICHELOUD | PHOTOS : ZACHARIE-ANGE GAY-CROSIER, LAURA CORVAGLIA

Leur formation

Gilles pensait travailler dans le secteur bancaire. A la suite d’un pèlerinage d’été à Lourdes, il a ressenti un appel encore vague. A la demande de ses parents, il termine sa formation bancaire, puis obtient un baccalauréat français à Sion. Il entame ensuite des études de philosophie et de théologie à Fribourg, Lugano, Bruxelles où il décroche son De Universa en philosophie et son baccalauréat en théologie à l’Institut d’Etudes Théologiques (IET). Sa licence à Rome complète sa formation en théologie. Les aléas professionnels font qu’il a suivi une formation de journaliste à Lausanne entre 2010 et 2012 couronnée par un certificat.

Véronique a passé son baccalauréat en droit à l’Université Saint Louis de Bruxelles, en vue de faire du droit canonique. La faculté ayant été fermée par manque de professeurs, elle enchaîne avec un baccalauréat en philosophie sans trop savoir pourquoi. Elle y rencontre de jeunes catholiques qui la mettent en contact avec un jésuite; lequel la convainc de poursuivre sa route avec un baccalauréat en théologie à l’IET à Bruxelles, où elle rencontre son futur époux. Décidée comme lui à aller à Rome pour sa licence, c’est l’Institut Jean-Paul II auprès de l’Université du Latran qui obtient sa faveur et elle y retrouve son mari. Elle y obtient une licence en Sainte Théologie du mariage et de la famille. Pour des raisons obscures, le doctorat s’imposait à elle. Il se réalisera en morale à l’Université de Fribourg, en 2008.

Leur expérience professionnelle

Gilles assume d’abord la tâche de collaborateur scientifique auprès du Programme Interdisciplinaire d’Etudes catholiques et comme secrétaire auprès du Département de Patristique et Histoire de l’Université de Fribourg. Puis il est tuteur auprès des étudiants de l’Institut Philanthropos à Bourguillon/Fribourg et aumônier catholique francophone de l’Université de Fribourg. A partir du 1er janvier 2013, il est nommé chancelier du Diocèse de Lausanne, Genève et Fribourg. A ces divers postes, il multiplie les expériences et développe de nombreuses compétences.

De son côté, Véronique est d’abord membre de l’Equipe cantonale fribourgeoise des vocations avec son mari. Puis elle exerce le tutorat auprès de l’Institut Philanthropos à Bourguillon/Fribourg. Membre du conseil de communauté et de paroisse, elle a enseigné le catéchisme à l’école primaire du Botzet à Fribourg. Mais auparavant, elle a été assistante diplômée en morale fondamentale, puis assistante docteur en morale spéciale à l’Université de Fribourg et enfin a occupé une charge de cours un semestre en remplacement du professeur Thierry Collaud. Depuis janvier 2021, elle anime l’émission « Clair de Paradis » chaque premier mercredi du mois (à 10h) sur Radio Maria Suisse romande. Quand elle trouve encore un peu de temps, elle écrit des articles et participe à des colloques. Elle a publié un ouvrage en Enseignement social de l’Eglise. La mystique la passionne : Thérèse de Lisieux – sujet de sa thèse de doctorat – l’y a initiée. Véronique lui a d’ailleurs consacré un livre qui paraîtra début 2023.

Leur travail

Comme chancelier, Gilles établit et légalise des actes officiels (décrets, ordonnances, nominations, attestations…). Il est à disposition de l’évêque pour la préparation de dossiers, assiste à différents conseils diocésains, coopère avec des instances ecclésiales, étatiques et associatives. Il coordonne et répartit le travail au sein de la chancellerie diocésaine, organise des célébrations et manifestations. Les archives de l’évêché étant rattachées à la chancellerie, il a le souci, avec sa collaboratrice, de leur conservation, gestion et organisation. Il est aussi chargé de veiller à ce que les actes de curie soient rédigés, expédiés et conservés aux archives. De par sa fonction, il est notaire et secrétaire de curie. Enfin, il répond aux nombreuses questions des prêtres, agents pastoraux, secrétaires des paroisses et des fidèles.

Pour réaliser ce travail, il bénéficie de l’aide de collaboratrices et collaborateurs qu’il remercie. Car sans eux, il ne pourrait jamais faire tout ce travail.

Avec sa nomination à Sion s’ajoute le volet de directeur administratif. Etant en place depuis peu, il observe et découvre le fonctionnement diocésain. Riche de son expérience à LGF, des modifications seront peut-être apportées, en vue d’un meilleur fonctionnement.

Véronique coordonne son émission radiophonique et donne des conférences. Comme sa passion pour la « théologie des saints » la dévore, elle espère pouvoir encore la diffuser à travers des écrits – car la famille passera toujours avant.

Conclusion

Lorsque je leur ai demandé ce qui les motivait dans le choix de leurs engagements, la réponse a été immédiate : ce sont des appels de Dieu. Après la discussion que nous avons eue, je comprends leur enthousiasme. Une foi profonde guide leurs décisions. Une confiance en la Providence également, car il n’est pas rare qu’ils aillent à l’encontre de leurs impressions personnelles. S’abandonner n’est pas facile, mais ils y tendent de tout leur cœur.

La voix des jeunes

A tour de rôle, des jeunes de divers cantons romands profitent de cet espace de liberté pour évoquer un sujet qui les intéresse. Au tour d’Emile Abou Chaar de Neuchâtel de prendre la plume.*

* AVEC LA COLLABORATION DE BENJAMIN BENDER | PHOTO : DR

Je m’appelle Emile Abou Chaar et suis un jeune Libanais de 28 ans, aujourd’hui accompagnant spirituel au Centre Neuchâtelois de Psychiatrie et responsable de la pastorale de la santé et de la pastorale des jeunes pour le canton de Neuchâtel. Je suis aussi membre du nouveau Conseil des jeunes au Vatican pour le Moyen-Orient.

En 2019, après mes études de pharmacien, je suis venu en Suisse dans le cadre d’un échange avec l’Université Saint Joseph de Beyrouth pour suivre un CAS en accompagnement spirituel en milieu de la santé. En raison du Covid, j’ai dû reporter mon stage prévu en septembre 2020. Après une année passée au Liban, me voici de retour.

Représentant des jeunes maronites

Entre 2016 et 2019, j’étais responsable de la pastorale des jeunes du diocèse d’Antelias, au Liban. Il m’a été proposé de représenter tous les jeunes maronites du monde lors du Synode sur la foi, les jeunes et le discernement vocationnel. Lors de la réunion pré-synodale, j’ai rencontré 350 jeunes du monde réunis pour parler des jeunes avec des jeunes, tisser des liens avec la curie romaine, avec les cardinaux et les évêques puis rencontré le pape François. Une grande grâce.

Le synode, et après ?

Après un synode, la réunion post-synodale a permis de voir comment la démarche synodale s’est implantée dans les milieux de pastorales des jeunes du monde. Une expérience magnifique. J’ai coordonné une équipe francophone. On a parlé d’innovation dans la pastorale des jeunes et de Christus vivit (l’exhortation apostolique du pape François, fruit du synode). J’ai vu une différence et une amélioration globale depuis le synode. On est très enthousiaste à l’idée de faire participer les jeunes à la vie de l’Eglise. Il y a une plus grande écoute et une plus grande implication des jeunes. Il est capital de les inclure dans toutes les pastorales, pas que dans celle des jeunes.

Un bureau des jeunes au Vatican

Une première action concrète du synode, proposée par Mgr Alain de Raemy, évêque des jeunes en Suisse, a été la création de l’Organisme international consultatif des jeunes qui veut intégrer leurs voix dans les décisions du Vatican. C’est un groupe de vingt personnes choisies et nommées dans le monde entier en tant que consultants, afin d’améliorer la façon d’être et de faire de la pastorale des jeunes de l’Eglise universelle. C’est une première dans l’histoire de l’Eglise et j’ai ainsi été nommé pour représenter une voix du Moyen-Orient, depuis novembre 2019.

Un message pour les jeunes

Osez vivre la vie pleinement, sans peur, dans l’instant présent, dans votre réalité. A chaque jour suffit sa peine, mais en même temps la vie est très belle malgré tous les défis. Je viens d’un milieu où il y a beaucoup de défis. Chez nous, au Liban, il n’y a plus d’électricité, de médicaments, de travail. Profitez de ce que vous avez, car si une journée n’est pas vécue pleinement, c’est une journée de perdue.

Vous avez dit Synode ?

PAR L'ABBÉ CHARLES AKA

Une nouvelle année pastorale s’offre à nous au moment où l’Eglise entière est engagée sur le chemin du synode sur la synodalité. Elle sera occasion de rencontre, d’écoute, de discernement, de célébration. Nous faire vivre dans l’intimité de la communion d’amour trinitaire est l’objectif ultime. Ainsi nos communautés deviendront des écoles de communion, où l’on expérimente la foi, l’espérance et la charité. Faire éclore ce don de la communion est la mission de tout baptisé. Comment y parvenir ?

Comme le rappelle le livre de la sagesse, seul l’Esprit Saint envoyé d’en haut peut nous faire découvrir la volonté de Dieu et ce qui lui plaît (Sg 9, 13-18). C’est ce même Esprit qui scrute les profondeurs de Dieu qui fait naître et croître en tout homme la pensée du Christ (1 Co 2, 16). Ainsi,
se mettre à l’écoute de l’Esprit Saint dans la prière et la contemplation du Christ avant toute démarche pastorale et toutes autres activités d’évangélisation est primordial. Car si l’idéal du sage c’est une oreille qui écoute, c’est en écoutant l’Esprit Saint qui est à l’œuvre dans l’Eglise et dans le cœur de tout homme qu’il est possible de se mettre au service du Christ, de son Eglise et de communier aux joies et tristesses, aux espoirs et angoisses de nos frères et sœurs.

Dans cette mission, celui qui compte sur ses capacités personnelles, fait de Dieu son assistant, cède progressivement au pessimisme et aux considérations désabusées inspirées par la sagesse humaine. Au contraire, celui qui prend conscience que la vie est communion, relation et qu’il ne se suffit pas, cultive deux attitudes fondamentales pour discerner et accueillir la volonté divine sans nier la vérité du réel. La première consiste à épouser la mentalité du Christ. Une mentalité marquée par l’Esprit Saint qui inspire les actions et un langage de communion (ph 2, 1). L’humilité est la seconde attitude. Car ce ne sont pas nos insuffisances mais nos suffisances qui sont le plus grand obstacle à l’action de l’Esprit, et à la communion.

Puissions-nous dans la dynamique du synode sur la synodalité avoir une oreille qui écoute, des yeux pour contempler le Christ, un cœur ouvert à l’espérance pour tous et à la catholicité dans la communion.

Révolutionnaire !

PAR THIERRY SCHELLING | PHOTO : DR

Passée quasi inaperçue par le grand public, la dernière constitution régulant le fond et la forme de la Curie romaine, intitulée Praedicate Evangelium, a secoué le monde interne du Saint-Siège.

Pas seulement parce que la nomenclature a changé. Pas seulement parce que les tout premiers dicastères (terme remplaçant l’ancien terme de « Congrégation ») créés par François dès 2016, ont montré qu’il fallait du temps pour apprendre à travailler ensemble lorsqu’on a été relégué dans des conseils et des comités contigus et sans synergie. Mais parce qu’un curseur a été déplacé : désormais, ce n’est pas l’ordination de clercs qui légitime qu’ils soient seuls à gouverner, mais le baptême de tout.e un.e chacun.e qui, « missionné » par un évêque, peut légitimement gouverner dans l’Eglise…

Chefs et cheffes !

Si l’on prend notre diocèse de Lausanne-Genève-Fribourg, depuis septembre 2022, les cantons sont représentés par trois laïques, un laïc et un diacre : Mesdames Ruffieux, Pohl-Henzen et Gigon et Messieurs Racloz et Babey, font partie du Conseil de nominations de l’évêque et le représentent sur le terrain cantonal de manière légitime et canonique ! Mais c’est vrai que depuis des décennies, des chanceliers diocésains ont été chancelières, des théologiens théologiennes, des assistantes pastorales responsables de communautés UP ou paroisse. On va donc de l’avant : le baptême envoie en mission et pas juste par bénévolat (on pense au millier de catéchistes !) aussi pour décider dans l’Eglise.

Et au Saint-Siège ?

Le responsable du Dicastère de la communication est un laïc ; la directrice des musées du Vatican est une femme, la secrétaire de l’Etat du Vatican est une religieuse… Qui dit que pour finir, cela n’avance pas un peu quand même ?

Vous avez dit «Synode sur la synodalité» ???

PAR L’ ABBÉ DANIEL REYNARD
PHOTO : RAPHAËL DELALOYE

Le titre déjà peut déjà faire peur et on a envie de ne pas aller plus loin, c’est vrai que cela paraît déjà «du chinois».

Mais non n’ayez pas peur, essayons de comprendre ce que cela veut dire…

Le synode signifie marcher ensemble, aller de l’avant pour que les choses bougent et pour cela nous avons besoin de vous. Chacun a quelque chose à dire, chacun a quelque chose à apporter, chaque voix compte, chacun est à l’écoute de l’autre.

Le but de ce synode n’est pas de produire un document de plus, mais de faire germer des rêves, des espérances, de guérir de blessures anciennes, de tisser des liens, d’apprendre des uns et des autres et de se redonner des forces pour continuer d’avancer.

Si un synode sur la synodalité peut déjà paraître indigeste dans l’énoncé, ne vous inquiétez pas, il ne s’agit pas d’un tour de passe-passe compliqué mais plutôt d’une invitation à ce que l’ensemble de l’Eglise fasse entendre sa voix, vous et moi.

Nous ne pouvons avancer que si nous travaillons ensemble.

« Seul on va plus vite, mais ensemble on va plus loin » dit le proverbe africain.

Aucun chrétien ne doit être seul, avec ce Synode l’Eglise dit: La voix de TOUS compte parce que Dieu peut parler à travers N’IMPORTE QUI.

Si le mot synodalité paraît compliqué c’est sa mise en pratique qui l’est encore plus : comment là où je vis je peux faire Eglise, comment impliquer des personnes à faire Eglise, je crois que cela commence par l’attention portée à ceux qui sont souvent oubliés, exclus ou pas écoutés.

Qu’est-ce que Dieu a à nous dire à travers ceux que nous avons tendance à oublier ?

Ce chemin d’écoute commence par chacun d’entre nous.

Enfants au Togo

 

TEXTE ET PHOTOS PAR L’ABBÉ JEAN-JACQUES AGBO

L’association Enfants au Togo est une association fondée en 2006 par l’abbé Jean-Jacques Agbo sur l’impulsion de quelques amis proches.

Notre but est de venir en aide à des enfants qui en ont besoin au Togo, dans les villes de Lomé ou d’Aneho. Notre volonté est de partager ce que nous avons pour permettre à ces enfants de pouvoir grandir dignement, donc d’avoir de quoi subvenir aux besoins du quotidien. Ainsi nous faisons le lien entre des familles désireuses d’être solidaires ici, en Suisse, avec les structures qui s’occupent des enfants au Togo. A Lomé nous finançons des frais d’écolage pour une centaine d’enfants et à Aneho nous soutenons principalement l’orphelinat Divine Providence qui accueille actuellement autour de 70 enfants. Nous y apportons une aide financière afin d’assurer constamment un minimum de nourriture, ainsi qu’une aide matérielle pour apporter des produits d’hygiène ou des produits plus difficile à trouver sur place.

Notre action est financée par la générosité des personnes qui nous entourent et qui nous connaissent. Nous sommes tous bénévoles et faisons en sorte de n’avoir presque aucun frais de fonctionnement afin de reverser tout ce qui nous a été confié.

Nous sommes sept personnes à faire fonctionner notre association. Nous nous réunissons tous les deux mois selon l’actualité. Cette organisation fonctionne et n’a du sens que si des personnes se sentent concernées par notre action et nous soutiennent financièrement.

Pour cela, vous pouvez retrouver toutes les informations nécessaires sur : www.enfants-au-togo.org

En librairie – septembre 2022

Par Calixte Dubosson et la librairie Saint-Augustin

Des livres

La messe vécue pour les enfants
Maria Montessori

Si la pédagogie fondée par Maria Montessori est connue dans le monde entier, sa vision du catéchisme l’est beaucoup moins. Fervente catholique, elle s’est pourtant attachée à appliquer les grandes lignes de sa pédagogie à la transmission de la foi auprès des enfants. « La mère qui emmène son petit enfant avec elle à l’église, prépare un sens religieux en lui qui ne peut être suscité par aucun enseignement », déclare-t-elle notamment. Ainsi, Maria Montessori était convaincue de la grande capacité des tout petits à saisir le surnaturel, et de l’importance de leur parler de Dieu comme d’un père bienveillant et protecteur, tout amour. Dans ce livre, on retrouve l’intuition fondamentale de Maria Montessori : donner à un enfant non pas une instruction, mais un accompagnement de son développement pour s’unir au Christ.

Editions Artège

Acheter pour 26.30 CHF

Trois jours et trois nuits
Ouvrage collectif

« Les écrivains ont aimé Lagrasse. Là-bas, ils ont trouvé des amis, des conseillers, des guides, des hommes simples surtout. Personne n’était là pour convaincre l’autre. Mais le pari n’était pas gagné d’avance », écrit Nicolas Diat dans sa préface.

Que s’est-il passé dans cette abbaye des Corbières, entre Carcassonne et Narbonne ? A l’ombre de bâtiments immenses dont la fondation remonte au VIIIe siècle, quarante-deux jeunes chanoines mènent une vie de prière placée sous l’égide de la Règle de saint Augustin. Pendant trois jours et trois nuits, quinze écrivains les ont rejoints pour partager leur quotidien. Office, étude, travail manuel, promenade, repas, ils ont eu le privilège d’être sans cesse avec eux.

Voici les beaux récits de ces expériences inoubliables, pleines de péripéties et de surprises…

Editions Fayard

Acheter pour 37.50 CHF

Dieu n’est pas mort
Vance Null

Après une inspection du gouvernement local, le révérend Dave est appelé à Washington, DC pour défendre un groupe de familles chrétiennes mis en cause pour faire l’école à la maison. Convaincu que le droit d’éduquer ses propres enfants est une liberté qui vaut la peine d’être défendue, le révérend Dave s’engage dans cette affaire qui déterminera l’avenir de la liberté religieuse du pays tout entier. Après le succès des trois premiers volets, voici le quatrième de la série Dieu n’est pas mort. Ce film DVD se veut pourfendeur des idéologies dominantes qui se disséminent dans les programmes scolaires et dans les écoles, et comme le dit le révérend Dave, la Bible « barre la route au relativisme moral, à ceux qui confondent le bien et le mal ». Un film qui fait du bien en cette période afin de rappeler quelques fondamentaux.

Editions SAJE

Acheter pour 30.00 CHF

Le grand cahier de jeux catho
Camille Pierre et Sophie Mullenheim

Ce cahier de jeux est destiné à toutes les familles qui souhaitent découvrir et transmettre les grandes thématiques de la foi chrétienne en s’amusant. Chaque page propose des jeux de toutes sortes : rébus, mots fléchés, points à relier, arbres généalogiques à compléter, textes à trous, charades, devinettes… il y en a pour tous les goûts et pour tous les âges (3 niveaux). Plus de 130 jeux à réaliser seul ou en famille !

Editions Mame

Acheter pour 15.80 CHF

Pour commander

Nos ados à Lourdes

Cette année le pèlerinage des « ados de Lourdes » a rassemblé une trentaine de jeunes venus principalement du diocèse de Sion mais aussi de celui de Lausanne-Genève et Fribourg. Ils étaient encadrés par cinq animateurs et deux prêtres. Martine Pannatier et Louna Pincemin de Saint-Léonard y ont participé et nous partagent ce qu’elles ont vécu.

Ados au service
Ados au service

C’est en car que nous avons quitté le Valais vendredi soir vers 19h pour nous retrouver à Lourdes samedi matin à 9h. A peine arrivés, nous avons pris possession de notre campement au « Village des Jeunes ». Les ados logeaient sous tentes alors que les animateurs dormaient dans le chalet attenant, privilège de l’âge ! Les repas de midi étaient pris au réfectoire et préparés par notre formidable équipe cuisine. Quant à ceux du soir, nous les mangions autour du feu de camp.

Sur les pas de Bernadette

Comme nous étions arrivés deux jours avant le reste des pèlerins romands, nous en avons profité pour visiter la région, notamment les grottes de Bétharram. La partie ouverte au public s’étend sur 2,8 km et comprend une impressionnante dénivellation de 80 m. Avec la canicule qui nous guettait à l’extérieur, cette sortie fut très appréciée par l’ensemble du groupe. Nous nous sommes également rendus à Bartrès, petit village à 3 km de Lourdes, où se situe la bergerie, endroit où Bernadette gardait ses moutons.

La majorité de nos activités se passait au sanctuaire ou dans les environs. Pour certaines d’entre elles, notre groupe se séparait. Les plus âgés ont eu la possibilité, tout au long de la semaine, de seconder les hospitaliers et brancardiers auprès des malades et personnes en situation de handicap. Quant à nous, dont c’était la première fois à Lourdes, nous sommes allées marcher sur « les pas de Bernadette » en visitant les lieux où elle a vécu. Nous avons aussi appris à mieux la connaitre grâce à la comédie musicale qui est jouée à Lourdes durant tout l’été.

Lourdes, lieu de grâces

Marie avait dit à Bernadette : « Viens boire à la source et t’y laver. » Nous avons pu passer plusieurs fois à la grotte, boire à la source ainsi que nous rendre aux piscines pour y effectuer le geste de l’eau (l’immersion n’est actuellement plus possible en raison du Covid). Pour accompagner nos prières, nous avons brûlé des cierges aux intentions qui nous avaient été confiées. Au cœur de notre pèlerinage, nous avons vécu un moment fort de communion avec l’ensemble des autres pèlerins lors de la procession mariale.

Notre évêque, Mgr Jean-Marie Lovey, était aussi du voyage et a passé la soirée du jeudi en notre compagnie, au « Village des Jeunes ». Nous avons pu lui poser des questions et partager librement avec lui autour d’une raclette.

Vendredi matin, le réveil fut plus difficile que les jours précédents car il était synonyme de rangement du camp. Après la célébration mariale d’envoi et avant de monter dans le car pour rentrer chez nous, nous avons rempli une dernière fois nos gourdes à la source de la grotte en promettant à Marie et Bernadette d’y revenir l’année prochaine mais cette fois avec nos amies.

Notre Dame de Lourdes, prie pour nous !

A l’école du Christ pédagogue

Le Christ pédagogue, un modèle d’enseignant.

PAR FRANÇOIS-XAVIER AMHERDT | PHOTO : DR

Construit en parallèle de l’épisode des disciples d’Emmaüs (Luc 24, 13-35) par le même rédacteur, le troisième évangéliste Luc, le récit du cheminement du diacre Philippe avec l’eunuque de la reine Candace offre également une séquence pédagogique spécialement bien adaptée aux écoles catholiques comme à toute entreprise catéchétique et pastorale (Actes 8, 26-40).

Sortir sur les routes du monde

Il s’agit d’abord d’écouter l’interpellation de l’ange du Seigneur, qui nous invite à sortir sur les routes du monde pour y trouver des élèves potentiels en quête de sens à leur vie (1re étape).
Puis de les rejoindre dans les interrogations qu’ils portent, puisqu’ils sont déjà habités par l’action de l’Esprit, lequel toujours nous précède là où il nous envoie. « Comprenez-vous ce que vous lisez et cherchez ? », pouvons-nous demander aux jeunes et à leurs parents, à l’exemple de Philippe à l’adresse de l’intendant (2e étape).

Ensuite, il convient de nous laisser inviter dans leur « char existentiel », afin de nous mettre à leur portée et de déterminer si ce que nous désirons leur offrir peut correspondre à leur attente et combler leur soif (3e étape). Si oui, un projet éducatif selon une charte respectueuse de l’identité de chacun·e peut être établi, au service d’un enseignement structuré et d’un accompagnement existentiel étoffé (4e étape). Viendront peut-être les occasions favorables où les étudiants demanderont à en savoir plus sur la figure du Fils de Dieu de manière à vivre une rencontre personnelle avec lui (5e étape), à partager ainsi la prière et les sacrements (6e étape).

Partage humain et spirituel

Quoi qu’il en soit, qu’il y ait ou non un catéchuménat sacramentel, le cheminement se termine par un effacement des éducateurs, semblable à celui du diacre des Actes, pour laisser s’en aller dans la vie les jeunes, d’où qu’ils viennent et où que se dirigent leurs orientations d’avenir, sous la conduite du Seigneur (7e étape).

Un véritable parcours d’« école buissonnière », auprès du buisson ardent du partage humain et spirituel avec d’autres, avec des formateurs et avec le Christ pédagogue.

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