Louer Dieu par et pour la création

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur Val d’Hérens (VS), octobre 2021

Les nouveaux vitraux réalisés par Isabelle Tabin-Darbellay et Michel Eltschinger à partir du Cantique des Créatures de saint François d’Assise (1182-1226), inaugurés pour les 70 ans de l’église de Saint-Martin, appellent à la contemplation et à la prière. En voici une libre méditation biblique.

PAR MONIQUE GASPOZ | PHOTOS : COPYRIGHT ROBERT HOFER, SION

Loué sois-tu, mon Seigneur, avec toutes tes créatures, spécialement monsieur frère Soleil, par qui tu nous donnes le jour, la lumière : il est beau, rayonnant d’une grande splendeur, et de toi, le Très Haut, il nous offre le symbole.

Le thème de la lumière traverse toute la révélation biblique. Dès le premier récit de la création, toi, notre Dieu, tu sépares la lumière des ténèbres (Gn 1, 3s). La lumière existe comme ta créature, reflet de ta gloire, signe de ta présence. La lumière est symbole de vie : naître, c’est voir le jour ! La lumière permet à toutes les autres créatures d’exister aux yeux des hommes. Elle permet à l’être humain de distinguer son chemin, qui doit, par le Christ, le conduire vers Toi.

A l’occasion de la guérison d’un aveugle-né, Jésus dit : « Je suis la lumière du monde. » (Jn 9, 5) Il ouvre les yeux des aveugles et leur montre le chemin de la vraie vie. Ta lumière que Jésus porte en Lui a été révélée lors de la Transfiguration dans un visage resplendissant et des vêtements éblouissants comme la lumière.

Avec ton aide, développons notre capacité intérieure à voir la lumière, à Te voir, à travers les beautés de la création et les solidarités humaines, pour devenir à notre tour des êtres lumineux, rayonnants d’amour.

Loué sois-tu, mon Seigneur, pour sœur Lune et les étoiles : dans le ciel tu les as formées, claires, précieuses et belles.

« Qu’il y ait des luminaires au firmament du ciel pour séparer le jour et la nuit ; qu’ils servent de signes, tant pour les fêtes que pour les jours et les années » […] Tu les plaças au firmament du ciel pour éclairer la terre, pour commander au jour et à la nuit, et Tu vis que cela était bon. (d’après Gn 1, 14-18)

Au milieu de la nuit, Tu as donné la lune et les étoiles comme repères dans le bleu profond du ciel. La lune, qui, nuit après nuit, grandit, s’arrondit comme pour donner naissance, puis rétrécit et disparaît pour mieux revenir… Elle compte le temps, le temps de la vie. Les étoiles, dix sur le vitrail, comme des repères pour orienter notre vie, comme les dix commandements. Trois en haut, comme Toi le Dieu trinitaire et relation. Sept en bas, comme les sept sacrements, les 7 dons de l’Esprit qui accompagnent et guident les hommes en chemin vers Toi.

Laissons-nous guider vers Toi, à travers les signes discrets que tu nous donnes.

Loué sois-tu, mon Seigneur, pour frère Vent, et pour l’air et pour les nuages, pour l’azur calme et tous les temps : grâce à eux tu maintiens en vie toutes les créatures.

L’Esprit, dans la Bible, c’est le souffle, et le vent, tantôt violent, tantôt porteur de fraîcheur et de douceur ; il demeure bien mystérieux. Tantôt il dessèche la terre, tantôt il répand sur elle l’eau féconde qui fait germer la vie. Tantôt il agite les vagues de la mer, tantôt il franchit les plus hautes montagnes. Le souffle de notre respiration, qui tour à tour prend et redonne, anime et maintient notre corps en vie, est le symbole de Ta Vie qui nous habite. Rendre son dernier souffle, c’est remettre définitivement sa vie entre Tes mains.

Le calme et la tempête, la pluie tombée du ciel, tous les temps que nous offre la météo, le défilé des saisons comme des nuages constituent l’environnement qui entoure l’existence des humains et de toutes les autres créatures et les maintient en vie.

Loué sois-Tu pour toutes les météos !

Loué sois-tu, mon Seigneur, pour sœur Eau qui est très utile et très humble, précieuse et chaste.

L’eau est puissance de vie. Là où elle manque, le pays devient désertique. L’eau est le symbole de Ton Esprit, capable de transformer un désert en verger florissant et Ton peuple infidèle en véritable peuple de l’Alliance. La Bible nous révèle que c’est Toi, Dieu, qui est source de vie pour l’homme et lui donne la force de s’épanouir dans l’amour et la fidélité.

En nous communiquant Ton Esprit par l’eau du baptême, c’est une vie nouvelle qui nous régénère. Lors de sa rencontre au bord du puits de Jacob avec une femme de Samarie, Jésus lui dit : « Si tu savais le don de Dieu et qui est celui qui te dit  » Donne-moi à boire « , c’est toi qui l’aurais prié et il t’aurait donné de l’eau vive. »

Loué sois-tu pour l’eau de notre baptême, don de Dieu qui nous fait vivre en plénitude.

Loué sois-tu, mon Seigneur, pour frère Feu qui éclaire la nuit : il est beau et joyeux, indomptable et fort.

Le feu produit lumière et chaleur, toutes deux nécessaires à la vie humaine. Dans le Nouveau Testament, le feu symbolise Ton Esprit. Lors de la Pentecôte, Tu envoies Ton Esprit manifesté sous la forme de langues de feu pour transformer ceux qui doivent répandre à travers toutes les nations la Bonne Nouvelle de Ton amour.

Après avoir rencontré Jésus par son écoute, sa Parole et dans le signe du Pain, les deux disciples d’Emmaüs se disent entre eux : « Notre cœur ne brûlait-il pas, lorsqu’il nous ouvrait les Ecritures ? » Une bougie qui éclaire, la lumière de la lampe éternelle qui signifie dans l’église Ta présence dans les hosties du tabernacle nous le rappellent.

Loué sois-tu pour le feu, signe de ta présence au milieu de nous.

Loué sois-tu, mon Seigneur, pour sœur notre mère la Terre, qui nous porte et nous nourrit, qui produit la diversité des fruits, avec les fleurs diaprées et les herbes.

Le vitrail nous montre la terre avec un cep de vigne portant de belles grappes. La vie de l’homme dépend des richesses de la terre et de la fertilité de son sol. L’humain entretient un lien privilégié avec la terre dont il est issu.

Dans l’évangile de Jean, Jésus dit à ses disciples : « Je suis la vigne et mon Père est le vigneron. Tout sarment en moi qui ne porte pas de fruit, il l’enlève, et tout sarment qui porte du fruit, il le taille pour qu’il porte encore plus de fruit. Je suis la vigne, vous les sarments. Celui qui demeure en moi et moi en lui, celui-là porte beaucoup de fruit. » Porter du fruit, c’est s’aimer les uns les autres comme le Christ nous a aimés.

Loué sois-tu pour les fruits d’amour, de tendresse, portés par les hommes de cette terre.

Loué sois-tu, mon Seigneur, pour ceux qui pardonnent par amour pour toi; qui supportent épreuves et maladies: heureux s’ils conservent la paix, car par toi, le Très Haut, ils seront couronnés. Loué sois-tu, mon Seigneur, pour notre sœur la Mort corporelle, à qui nul homme vivant ne peut échapper.

Dans le vitrail, la mort est symbolisée par le noir qui éclate, telle une graine qui germe en un faisceau de lumière. La croix rayonnante, plantée au centre du vitrail, le traverse comme un élan pour manifester que la vie est plus forte que la mort.

« Celui qui a ressuscité le Christ Jésus d’entre les morts donnera aussi la vie à nos corps mortels, par son Esprit qui habite en vous. » (Rm 8, 11) Saint Paul ajoute encore: « Oui j’en ai l’assurance : ni la mort, ni la vie, ni les anges, ni le présent, ni l’avenir, ni les puissances, ni les forces des hauteurs ni celles des profondeurs, ni aucune autre créature, rien ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu manifesté en Jésus Christ, notre Seigneur. » (Rm 8, 38)

Loué sois-tu pour le Christ qui a traversé la mort et nous promet la Vie.

Depuis les Actes, l’histoire de la Parole

PAR FRANÇOIS-XAVIER AMHERDT | PHOTO : DR

Dans le prolongement des évangiles, le livre des Actes des Apôtres présente la Parole de Dieu comme l’acteur principal de l’histoire du salut: «La Parole de Dieu croissait et se multipliait», affirme l’auteur au terme des deux premières séquences de la narration. (Actes 12, 24)

Dans la première, l’Esprit Saint, promis par le Père, se répand en abondance comme des langues de feu sur le groupe des douze et les rend capables d’annoncer l’Evangile dans toutes les langues de la terre, lors de l’événement fondateur de la Pentecôte (2, 1-13). De discours en guérisons, de comparutions en emprisonnements et en libérations miraculeuses, les apôtres déploient les potentialités de la Bonne Nouvelle à Jérusalem et constituent la première communauté chrétienne (2, 42-47 ; 4, 32-35). Après chaque persécution, ils reviennent auprès des leurs et rapportent les merveilles réalisées en eux et à travers eux par le Seigneur, si bien qu’une nouvelle Pentecôte leur advient pendant leur prière commune (4, 23-31). Puis, en un dynamisme irrésistible, la force de l’Esprit multiplie les fruits de la Parole dans toute la Judée et la Samarie et jusqu’aux extrémités de la terre, ainsi que le Christ l’avait annoncé avant son Ascension auprès du Père (1, 8).

Les voyages de Paul

Dans la deuxième séquence (6 à 12), les sept diacres sont institués, avec Etienne et Philippe. Puis Saül est mis à bas de sa monture lors de sa vocation. Ensuite, Pierre baptise le centurion Corneille et tous les siens. Enfin l’Eglise d’Antioche se fonde là où « pour la première fois les disciples reçurent le nom de « chrétiens » » (11, 26).

Par la suite, la question de l’accès des païens, à la foi, sans avoir à passer par la circoncision et la loi juive une fois réglée (par le concile à Jérusalem en Actes 15, 3e séquence), s’ouvre la dernière partie du récit avec les multiples voyages de Paul et ses plantations d’Eglises sur tout le pourtour de la Méditerranée, jusqu’à son dernier trajet vers Rome (16-28).

Depuis, c’est l’Esprit du Seigneur qui continue de manifester la fécondité de son message de libération, entre ombres et lumières, dans l’histoire de l’Eglise. A nous d’écrire les actes des témoins du XXIe siècle !

Sous le soleil du Bon Dieu

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur de l’Entremont (VS), octobre-novembre 2021

Les pieds sur terre, un caractère bien trempé, un sourire communicatif, une générosité jamais prise en défaut ! Elle est pourtant difficile à cerner, Romaine Pouget et pour cause ; elle a la liberté des personnes qui ont mis leur vie entre les mains de Dieu et n’a qu’un seul credo : aimer son prochain comme Dieu l’aime, elle. Alors, le plan de carrière, très peu pour elle… et c’est certainement pour cela que tout lui réussit. Entretien.

PAR MICHEL ABBET
PHOTOS : COLLECTION ROMAINE POUGET

Romaine, l’année dernière fut une année charnière…

Oui et non. Je sentais intérieurement qu’il fallait changer, donner une autre orientation à ma vie. L’épuisement professionnel guettait, il fallait dire stop.

Et tu as démissionné du poste de médecin-chef de l’hôpital de Martigny, que tu occupais depuis neuf ans. Vu de l’extérieur, c’était surprenant !

Certainement, puisque je n’avais pas d’autre poste en vue. Toutefois quand on s’épuise dans une situation et qu’il n’y a pas de développement possible malgré tous les efforts fournis, je crois qu’il faut savoir se retirer, quitter. J’ai longtemps hésité avant de prendre cette décision, notamment par souci de ce que cela allait impliquer pour le site de Martigny. J’ai confié mon avenir professionnel à la vierge Marie et finalement il m’est paru clair qu’il fallait aller « plus loin », même si on ne sait pas d’emblée « où » cela va nous mener. Maintenant, avec le recul, je me dis que c’était une « décision inspirée ». Mais cela n’a pas été tout seul.

Tu as « galéré » quelque peu ?

Disons que dans ma vie, j’ai l’habitude de répondre à un Appel… Et là, à part l’appel à quitter, je n’entendais pas l’Appel avec A majuscule, donc ça me stressait forcément un peu. C’est comme quand on marche en montagne dans le brouillard et qu’on voit un piquet après l’autre mais pas le but. J’avais depuis un moment l’idée de m’octroyer une année sabbatique pour prendre de la distance et donner de ma personne autrement et ailleurs. Des séjours en Argentine, au Togo et au Vietnam étaient envisagés… mais tous ces projets ont été systématiquement contrariés par la pandémie… rien de ce que je programmais ne se concrétisait. Comme je suis peu patiente de nature, je n’ai pas trouvé ça très confortable sur le moment !

Les piquets ?

Un des piquets a été par exemple « Notre Dame du Mont-Carmel ». Mon père Gaspard avait fait l’AVC (qui a conduit à son décès) le 16 juillet 2019, jour de Notre Dame du Mont-Carmel, alors que j’étais précisément à Lourdes (c’est aussi le dernier jour des apparitions). Par la suite, de façon assez incroyable (cf. suite…), je me retrouvais sans l’avoir prémédité très souvent dans des lieux qui lui étaient dédiés.

Et…

En septembre 2020, alors que le « plan Argentine » devenait une nouvelle fois très incertain, le Seigneur a soufflé à ma sœur Bénédicte d’aller demander au prêtre béninois Gildas Chibozo de « prendre Romaine au Bénin ». Il lui a répondu : « Oui, bien sûr, c’est une très bonne idée on va demander au père Théophile Akoha »… qui a dit : « Qu’elle vienne et on verra ! » Une fois de plus il a fallu attendre… La deuxième vague du Covid est arrivée en automne. Evidemment il fallait aider, j’ai repris provisoirement du service à l’hôpital de Martigny pour six mois, pour passer le gros de la crise.

Finalement…

Finalement la situation sanitaire s’est calmée et j’ai enfin pu « mettre les voiles ». Je suis partie pour Cotonou le lundi de Pâques 2021 et y suis restée presque trois mois. La semaine je travaillais à l’hôpital Saint-Luc (qui est le deuxième plus grand hôpital de Cotonou en termes d’affluence et qui dépend de l’archidiocèse de Cotonou), m’occupant surtout de la médecine interne et de la réanimation. J’étais logée à la résidence des prêtres, près de l’institut Jean-Paul II (Institut de formation notamment en pastorale de la famille ou les diocèses d’Afrique de l’Ouest envoie des prêtres, agents pastoraux se former pour 2-3 ans), ce qui m’a permis d’avoir la messe quotidienne et de faire communauté avec eux.

Et… j’ai découvert après deux semaines que la statue de l’oratoire qui est dans cour de l’hôpital Saint-Luc est… Notre Dame du Mont-Carmel !

On voit tes yeux briller !

Oh oui ! Rien ne m’a coûté ! J’ai très rapidement réalisé que j’allais devoir longtemps dire merci pour cette Afrique. C’est comme si le Seigneur m’avait mise globalement en été. Je n’avais qu’à soigner les personnes, à prier, à découvrir des frères et sœurs aux magnifiques valeurs humaines et un nouveau pays. Grande joie intérieure de partager avec eux cette simplicité de vie, de découvrir une autre culture, de chanter et prier avec eux et de prendre soin d’eux comme ils ont si bien pris soin de moi.

Magnifiques valeurs humaines ?

La première chose qui m’a sauté aux yeux quand je suis arrivée au Bénin, c’est la vie ! La joie, la relation avec Dieu, avec les autres, en toute simplicité. Je me suis sentie d’entrée bien, dans une société où les valeurs essentielles vont de soi. Les gens parlent naturellement de Dieu par exemple et ceci quelle que soit leur religion. On « rend grâce » parce que l’on a bien dormi, on « bénit » le Seigneur d’être en vie, on demande une « pluie de bénédictions » pour celui qui a son anniversaire, on lui demande de nous soutenir dans tous les passages difficiles, bref, Dieu fait partie du « quotidien ». Le contexte fait que l’on a vraiment conscience que la vie est passagère et qu’elle peut basculer à tout moment.

Et par rapport à nos valeurs ?…

Par rapport aux « couleurs et à la chaleur » africaines, une impression un peu de « gris et de froid » au niveau de l’humanité occidentale, comme si l’on s’était mis un peu en hypothermie générale… Peut-être parce que de ce côté-ci, pour le moment, on a mis de côté la Source de la Vie… en pensant être des sources nous-mêmes et en éludant au maximum les questions existentielles essentielles… en courant dans tous les sens…

Au niveau médical…

Bien sûr, c’est un peu un « désert » au niveau des moyens techniques et il faudra vraiment les aider pour ceci. On peut aussi parfois imaginer une meilleure organisation pour sauver des vies, mais les qualités humaines des soignants sont remarquables, de même que l’attitude des malades et de leurs proches qui se plaignent rarement. Beaucoup de malades relativement jeunes ne peuvent être sauvés, mais quand on a fait « tout ce qu’on a pu » on le confie à Dieu. Il y a très peu de révolte par rapport au départ d’une personne.

Tu vas donc retourner au Bénin ?

Grace à Dieu, oui ! A mon retour, j’ai vraiment ressenti le désir de pouvoir donner un peu de mon temps et de mes compétences à cette chère terre africaine qui me fait d’ailleurs tant de bien. Comme le Seigneur nous fait toujours désirer ce qu’Il veut nous donner, Il m’a trouvé un super plan professionnel « africo-compatible ». Je suis engagée dès septembre comme médecin-chef adjoint dans le service d’urgences de l’hôpital du Jura ce qui me permet de partir deux fois deux mois par an au Bénin, ce qui me permettra, entre autres, de contribuer au développement des soins aigus de l’hôpital Saint-Luc et de former les médecins sur place. La proposition écrite des ressources humaines m’est arrivée…le 16 juillet (jour de Notre Dame du Mont-Carmel)…

Alors, pour en parler, on prend rendez-vous pour un prochain entretien ?

Volontiers. A Cotonou ?

Merci beaucoup Romaine, bon vent et que Dieu t’accompagne !

Immunisés ou vaccinés ?

PAR CALIXTE DUBOSSON

PHOTO : PXHERE

« Comment se débarrasse-t-on d’une infection virale ? Il n’y a qu’une seule réponse : les défenses élaborées par notre système immunitaire », ainsi s’exprimait dernièrement le docteur Jacques-André Haury en se désolant que nos autorités sanitaires n’aient pas mis l’accent sur la prévention tout au long de cette malheureuse pandémie.

Arrêter de fumer, s’alimenter sainement, boire du jus d’orange, manger du beurre, s’exposer au soleil, pratiquer régulièrement une activité physique, bien dormir, tout cela contribue largement à renforcer notre système immunitaire. Bien sûr que la fabrication dans un temps record des différents vaccins est à souligner et à féliciter. Peut-on dès lors parler d’une occasion manquée par un sauve-qui-peut général causé par un coronavirus semant la panique ? Oui, selon le constat que l’on est toujours plus intelligent après.

Pour nous, chrétiens, notre vaccin, c’est notre baptême mais pour qu’il agisse, il faut renforcer chaque jour son immunité qui passe par la prière quotidienne, la participation à l’eucharistie, la lecture et l’étude de la Parole de Dieu, l’engagement contre toutes les détresses qui nous entourent. Vaccinés et immunisés, nous contribuerons ainsi à rendre notre monde plus juste et plus fraternel.

Une divine économie

Tout s’achète, tout se vend, le marché suffit à fixer la valeur d’un objet. Quelle place la foi peut-elle encore occuper dans le domaine économique ? Pour y répondre, Eric Jaffrain, consultant en marketing non-marchand, propose de revenir à la logique du don, à l’origine de la vie et de la communauté.

PAR MYRIAM BETTENS | PHOTOS : JEAN-CLAUDE-GADMER

Biographie express

Au bénéfice d’un parcours professionnel atypique, Eric Jaffrain a tout fait… ou pres­que : architecte de formation, directeur d’agences de publicité puis de marketing, animateur de radio, politicien, humanitaire ou encore pasteur. Aujourd’hui, cet homme de terrain passionné met en pratique sa citation favorite : « Donner, c’est créer de la richesse. » Pour ce faire, depuis 1989, il continue de former activement au marketing non-
marchand. Il dirige aussi l’association La Restaurée, fondée il y a 11 ans, dans le canton de Vaud et qui a pour projet d’aider les personnes actives brisées par la vie.

Comment appliquer le concept de marketing non-marchand et de don à notre économie ?

Je vais prendre un exemple, c’est plus parlant. Une entreprise de services RH romande a fait appel à moi. Elle perdait des clients, avait des difficultés à les fidéliser et à en trouver de nouveaux. En posant des questions pour mieux cerner le problème, je lui ai demandé ce qu’elle donnait à ses clients. Là, regard éberlué, elle me répond ne pas donner ses services mais les vendre. N’ayant plus rien à perdre, elle a été d’accord d’essayer ma méthode avec un client le lendemain. Ce dernier lui a demandé ce qu’elle pouvait lui offrir. L’entreprise romande a donc commencé par donner une prestation. Après des mois de tractations infructueuses, elle venait de sortir de l’entretien en ayant un gros contrat en poche. Elle est ensuite devenue une entreprise florissante de la région lémanique.

Le marketing non-marchand propose une vision plus holistique de l’économie ?

Absolument ! Aujourd’hui, l’économie se compose de la triade : produire-consommer-jeter. A l’inverse, le marketing non-marchand prône un autre paradigme, dans une optique d’économie circulaire. Nous nous situons ici dans le créer-utiliser-partager ou recycler. En développant le don, on se pose toujours la question de ce que nous apportons à l’autre sans chercher à lui vendre quelque chose.

Ce type de marketing est une chance de repenser l’économie et de donner un autre sens à la société…

L’économie telle qu’on la définit aujourd’hui n’en est plus une. Elle n’est qu’un système mécanique, soi-disant autorégulateur, servant à développer le profit. D’ailleurs, la valeur des produits du marché est subjective et ne se fonde sur aucune réalité. Or, le sens du mot économie vient du grec communauté dont le principe premier demeure le partage. Mais l’instinct de propriété érige des frontières, empêchant l’autre d’accéder à ce que tu as et à ce que tu es. Le marketing non-marchand, basé sur le don, élimine ces frontières et pallie le manque d’unité de l’économie actuelle. Car celle-ci ne permet pas de symbiose entre ce que je suis, ce que j’aimerais et ce que je fais réellement.

L’économie n’est-elle pas déjà obligée de s’adapter face à des désirs de consommation plus durable et éthique ?

Il existe une tendance et une réelle conscience pour ces questions, mais je ne pense pas que cela soit suffisamment fort. Pour transformer les mentalités, le mouvement doit être collectif. Dit autrement, les cœurs doivent changer, pas le concept. Nous n’assistons pas à un changement de société, mais seulement de comportements de consommation. C’est cela qui me gêne. Il ne faut pas se faire d’illusions, l’économie financière va toujours faire en sorte de suivre les tendances pour conserver la modalité acheteur-vendeur.

Un marketing non-marchand, c’est quoi ?

Le marketing classique repose sur le fait de vendre ou de forcer l’acte d’achat avec un consommateur pour cible. « Le marketing non-marchand ne considère pas l’individu comme cela, mais plutôt comme un citoyen, voire un donateur. Le mode de transaction étant basé sur le don : de soi, de temps, d’argent ou en nature. » Il préconise de s’axer en priorité sur le besoin de l’autre. En d’autres termes, une entreprise plaçant en priorité le besoin de ses clients aura un retour sur investissement, et donc générera des recettes, comme l’enseigne Jésus : « Celui qui donne, reçoit. » Toutefois, il reste une nuance importante à souligner, le marketing classique crée artificiellement des besoins pour produire de l’argent. Dans le marketing non-marchand, il s’agit de répondre aux besoins réels et non induits par le marché. Ce type de marketing se situe aussi dans la ligne des principes bibliques que sont l’abondance et l’acceptation de la suffisance. « Si je remplis un verre jusqu’à ce qu’il déborde presque, l’économie actuelle prescrira d’accumuler des verres et de garder le tout pour moi. Le marketing non-marchand conseille de continuer à verser, afin que cela déborde et arrose tout l’environnement alentour. »

Moins pour plus…

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP Sainte Marguerite Bays (FR), septembre-octobre 2021

PAR NICOLE MONNEY | PHOTOS : CATH.CH

Voici plus d’une année que nous avons été frappés par une tempête insoupçonnée, venue de loin. Les dégâts ont été plus ou moins importants selon l’endroit de notre ancrage dans la vie. L’Eglise dans sa pastorale a aussi été très affectée, surtout dans une société qui relègue sa vie spirituelle, semble-t-il, au second plan. Cela s’est quand même un peu constaté dans cette pandémie. La priorité dans les nouvelles n’était malheureusement pas de savoir comment allaient les personnes, quel était leur état de santé, mais plutôt les statistiques, l’économie, comment survivre. J’ai pu participer à une permanence téléphonique que l’un des vicariats du diocèse avait mis sur pied et fort était de constater que la vie spirituelle n’était pas une priorité, même dans un moment de catastrophe. Pourtant, il est connu que lorsqu’on est dans le malheur, on a tendance à se tourner vers Dieu pour demander de l’aide !

Du coup je me suis posé la question, pourquoi si peu d’appels ? Est-ce que la foi individuelle est si forte que l’on n’a pas ressenti le besoin de recourir à cette permanence ? La confiance en Dieu déplace des montagnes, dit-on. Ou est-ce un signe distinct que l’Eglise n’est plus assez proche des personnes pour qu’on l’oublie même dans des situations aussi compliquées que cette pandémie ? Je n’ai à ce jour pas trouvé la réponse. Cependant, dès la sortie du confinement, j’étais plus que motivée pour mettre tout en œuvre pour que l’Eglise soit plus
visible.

J’ai cette chance d’être catéchiste dans les écoles primaires dans la région de Romont et enseignante de religion au CO de la Veveyse. Je suis donc en contact perpétuel avec la nouvelle génération de l’Eglise. Certes j’ai un programme plus ou moins précis à faire passer, mais j’ai vraiment pris le temps de leur parler de l’Eglise, cette communauté des chrétiens que nous constituons tous. Qu’ils ont une place à prendre, un rôle à jouer… que parfois c’est à eux de redonner un sens à la vie spirituelle en famille ; oser parler de Dieu à la maison. Je leur proposais des petites livraisons à domicile, vu que c’est devenu un peu la nouvelle mode ; le take away ou à l’emporter… Je leur proposais de lire tel ou tel passage de la Bible avec une prière ou un chant en famille ou du moins avec un membre. Parfois aussi je leur donnais des questions à poser aux parents sur un thème vu en classe. Les élèves revenaient parfois un peu déçus par les réponses ou le peu de discussion qu’il y a eu avec la famille. Toutefois, ils ont relevé le défi. Le but est atteint, ils ont ramené un peu de Dieu à domicile. Ce n’est certes pas évaluable, il y a eu du bon comme du moins bon. Finalement, c’est comme pour les plats qu’on commande sur les applications ou sur internet, on est parfois déçu et parfois très satisfait.

Un autre défi, cette fois-ci sur un plan plus pastoral m’attendait dès la rentrée scolaire 2020. En effet, toutes les célébrations de première communion ont été repoussées à plus tard…, mais quand ? Combien de temps faudra-t-il à cette pandémie pour se dissiper ?

Naïvement, je pensais que les familles seraient heureuses de savoir que les célébrations auraient lieu, même si c’était beaucoup plus tard et bien sûr en tenant compte des restrictions sanitaires. Eh bien, non ! C’était une douche froide, voire glaciale ! C’est à ce moment-là que j’ai constaté qu’une fois de plus je n’étais pas du tout sur la même longueur d’ondes, moi qui pensais que nous avions la chance de pouvoir vivre le sacrement de l’eucharistie malgré la pandémie. J’avais pensé que les enfants étaient prêts à vivre ce pourquoi nous les avions préparés pendant toute une année ; la rencontre dans l’intimité avec Jésus. Autant les familles souhaitaient autre chose ; vivre le sacrement oui, mais dans de bonnes conditions (familles, convivialité, la joie de la fête) ! Certes, ces conditions n’étaient pas vraiment réunies, puisque les enfants pouvaient n’avoir que 2 invités dans l’église et pas beaucoup plus à la maison. Et bien sûr, chorale, fanfare, apéritifs étaient aussi annulés. Il n’y avait plus grand-chose de la fête traditionnelle des années précédentes. Il va sans dire que bien des familles ont repoussé encore la première communion de leur enfant, mais d’autres pas. Les enfants ont aussi du coup pu inviter plus de personnes dans l’église. Cela s’annonçait triste comme fête…

Eh bien, non, c’était un moins pour un plus !

Il y avait moins de personnes lors des célébrations, mais bien des familles ont eu plus de plaisir parce qu’elles se sentaient plus proches de leur enfant. Il y avait une intimité, une sensation de faire communauté. Elles ont mieux pu participer à la messe, suivre ce qui se passait. Il y avait moins de bruit. L’ambiance était plus favorable au recueillement. A la sortie, tout le monde avait le sourire. Certains parents, dont c’était le 2e ou 3e enfant qui vivait ce sacrement, ont été vraiment enchantés et m’ont dit qu’ils ont préféré cette célébration pour les raisons citées plus haut. Evidemment, certains regrettaient que toute la famille n’ait pu assister à la fête.

En conclusion, par cette année de pandémie, j’ai appris à changer mon regard. J’ai appris à faire plus avec moins de moyens. L’essentiel n’est pas toujours ce que je crois. J’ai souvent entendu ou lu la phrase : « Il faut mettre le Christ au centre. » Oui, évidemment. Et je pensais l’avoir fait. Mais cette année, je l’ai mis au centre de ma vie, mais aussi de celle des autres. Non seulement je l’ai mis au centre, mais en plus je l’ai laissé agir.

Avec les enfants nous avons mis un accent sur la prière. Ils ont même fabriqué un grand chapelet qui est actuellement dans l’église de Siviriez !

Quelle belle année, malgré la pandémie ! Que cette nouvelle année pastorale soit tout aussi riche. N’hésitons pas à épurer nos cœurs et nos esprits afin de laisser la place à l’essentiel ; le Christ ressuscité, notre seul guide.

Vitrail du couronnement de la Vierge par l’Enfant Jésus, basilique Notre-Dame, Genève

PAR AMANDINE BEFFA | PHOTO : JEAN-CLAUDE GADMER

On considère parfois les vitraux dits sulpiciens comme des œuvres de moyenne valeur. Il est vrai qu’ils peuvent paraître un peu pâles à côté des verrières médiévales de la cathédrale de Chartres ou celles de Chagall à Zurich.

Il serait toutefois dommage de les délaisser trop vite. En effet, ils sont non seulement le témoignage d’une époque, mais ils ont en plus un intérêt théologique. C’est le cas du vitrail du couronnement de la Vierge réalisé par Claudius Lavergne pour la basilique Notre-Dame de Genève.

Il synthétise toute l’histoire du salut, superposant des événements appartenant à des périodes différentes. Il présente ainsi la façon dont ce qui est annoncé dans l’Ancien Testament s’accomplit dans le Nouveau Testament. C’est ce que l’on appelle un vitrail typologique.

Dans la partie basse, l’ange chasse Adam et Eve du jardin d’Eden. Le visage d’Eve est tourné vers le bas, sous le poids de la condamnation, mais celui d’Adam est tourné vers le haut. Il semble déjà annoncer une forme d’espérance.

La Vierge Marie porte Jésus dans ses bras. Si c’est elle qui terrasse le serpent des origines, elle utilise une lance ornée d’une croix. Elle nous guide ainsi du début des évangiles (la naissance de Jésus) à l’Apocalypse.

Jésus couronne sa mère. Il souligne ainsi la fidélité sans faille de Marie : de son « oui » à la question de l’ange jusqu’à son entrée dans la gloire.

Le Père domine toute la scène. De sa main gauche, il désigne la Vierge et l’enfant. Dans sa main droite, il tient un orbe crucigère, symbole de la domination du Christ sur le monde. Il indique ainsi que cet enfant est le Sauveur.

La colombe rappelle cet Esprit qui planait sur les eaux au moment de la Création et qui a accompagné chaque instant de l’histoire.

Concluons avec les paroles de l’Exultet, qui résument si bien toute la symbolique de ce vitrail : « Bienheureuse faute de l’homme qui valut au monde en détresse le seul Sauveur ! »

Moins pour plus…

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteurs de Sierre (VS), septembre 2021

En prononçant maintes fois ces mots, afin de rassembler mes idées concernant le thème de ce numéro, il m’est rapidement venu à l’esprit l’image de cette rencontre entre Jésus et le jeune homme riche venu lui demander, en quelque sorte, de l’aider à trouver un sens, un but plus « sérieux » à sa vie. Nous avons tous eu une pensée sympathique pour cet homme bien « comme il faut », avec ses nombreuses qualités, bien dans les rails… à qui Jésus dit : Il ne te manque qu’une chose ! une chose essentielle : « Vends tout ce que tu as, donne-le aux pauvres et ensuite, suis-moi… »

TEXTE ET PHOTO PAR FRÉDÉRIC MAYORAZ, CURÉ

Idriss le nomade

Un gars simple qui se contente de peu pour vivre libre en camping-car

#libre #nomade #vanlife #campingcarlife #minimalisme

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Moins pour plus… les références dans les Evangiles, ou la vie des saints, sont nombreuses pour nous inspirer un style de vie plus pur et plus saint. Il existe de multiples chemins dans le dépouillement. En choisir un, ne signifie pas uniquement opter pour une vie minimaliste : tout lâcher pour vivre l’aventure d’une vie libre de toute contrainte, car cela serait illusoire… même si ce mode de vie peut paraître, de l’extérieur, comme idéal.

Moins pour plus… choisir ce chemin prend tout son sens lorsqu’on prend du temps pour soi, pour découvrir Dieu, se découvrir soi-même, s’ouvrir aux autres et partager les découvertes que nous faisons afin d’aider ceux qui ne peuvent pas sortir de leur train-train quotidien et qui rêvent d’espace, de liberté, de plénitude.

La vrai vie

Pour donner un exemple concret, depuis quelques mois je suis 2 youtubers qui ont pris un jour la décision de tout lâcher (boulot, famille, maison, relations…) pour partir sur les routes et découvrir ce qu’est pour eux la « vraie vie » et ce qu’elle peut leur apporter – la nature et ses beautés, le « ici et maintenant », profiter de belles surprises au gré des paysages et des rencontres – et surtout pour la partager avec leurs followers qui rêvent de pouvoir eux aussi entreprendre ce voyage.

Pour ces deux aventuriers de la vie, il a fallu qu’ils se préparent non seulement matériellement, mais aussi dans leur tête : choisir une vie minimaliste ne se fait pas sur un coup de tête, il y a des joies, des doutes, des frustrations, des espérances, des échecs… et le plus important cette question : « Quel sens donner à tout cela ? » Eh bien, pour ces deux personnes – ils le rappellent d’ailleurs souvent dans leurs vidéos – c’est une occasion de partager et de donner plus de leur temps afin d’accompagner, dans leur rêve, ceux qui ne peuvent pas voyager, pour les raisons qui leur sont propres : maladie, vieillesse, pauvreté, solitude… de pouvoir leur apporter, à travers leur vécu, un rayon de lumière pour éclairer chaque matin.

Tendre vers les réalités den haut

Personnellement, je vois cela comme une manière de s’abandonner, de vendre tout ce que l’on a, non seulement pour recevoir plus, mais aussi pour pouvoir donner plus de rêve, de joie, de bonheur à ceux qui nous entourent et qui comptent sur nous… et d’éloigner le spectre de ce jeune homme de l’évangile qui part au loin tristement, parce qu’il avait de grands biens qui, en définitive, profiteront à qui ?

Pour revenir à nos deux youtubers, je dois avouer que personnellement j’attends chaque fin de semaine, avec plaisir, la vidéo de ce qu’ils souhaitent nous partager de leur voyage à travers les richesses des paysages et des rencontres qu’ils ont la joie de vivre.

Moins pour plus… oui, lorsque nous sommes prêts à nous dépasser, à vaincre nos peurs et nos appréhensions, pour tendre vers les réalités d’en haut, des réalités qui commencent déjà là où nous vivons, ici et maintenant. Alors ouvrons nos yeux et les oreilles de nos cœurs pour ne pas les manquer.

Zéro déchet Suisse

PAR CHANTAL SALAMIN | PHOTOS : DR

Vivre sans déchets ? Non, ce n’est pas impossible ou réservé à des écologistes extrémistes. Cela s’apprend, tout simplement ! Adopter ce mode de vie, c’est non seulement préserver la planète, mais également améliorer sa qualité de vie et réduire ses frais de consommation. Mais alors comment s’y prendre ?
Commencez par visiter le site de l’association ZeroWaste Switzerland : zerowasteswitzerland.ch

C’est évident

Pour réduire drastiquement sa quantité de déchets, un principe simple à suivre au quotidien : « Rethink et Refuse (repenser et refuser), Reduce (réduire), Reuse et Repair (réutiliser et réparer) et Recycle et Rot (recycler et composter), en utilisant des matériaux durables et en motivant les changements de notre modèle économique et culturel actuel ».

Et cela s’apprend

Pour vous accompagner vers ce nouveau mode de vie, l’association propose des activités et événements pour tous – aussi en virtuel – comme des cafés thématiques, des ateliers interactifs, des conférences et même du coaching personnalisé, répartis en trois thématiques : « aliments & boissons », « cosmétique, nettoyage & vêtements », « travail, maison & cadeaux ».

Entreprises et communes y trouvent également des conseils adaptés.

Moins pour plus

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, décanat Sion (VS), septembre 2021

PAR LE CHANOINE LIONEL GIRARD
PHOTO : JHS

Cela ressemble à un de ces titres aguicheurs dont les publicitaires raffolent… et pourtant l’enjeu d’un tel slogan au programme paradoxal invite à changer radicalement de référentiel, dans le quotidien de nos activités ordinaires donc aussi dans la vie spirituelle.

Oui stoppons cette course effrénée à additionner ou multiplier les possessions de toutes sortes ; après avoir fait le bilan de tout ce qui nous entoure voire nous encombre, osons faire ce choix inhabituel et peut-être difficile du « moins », qui dépasse l’allègement du superflu et se concentre autour du juste nécessaire, du vrai, du bien, bref, de l’essentiel.

Le confinement de 2020-2021, vécu comme une retraite imprévue, a pu favoriser cette prise de conscience. Ainsi beaucoup d’entre nous en ont profité pour ranger leurs armoires ou galetas, soigner leur jardin, retrouver le temps de cuisiner, d’entretenir des liens parfois fragilisés par la concurrence virtuelle…

Et cette expérience a trouvé un écho dans la vie paroissiale, avec nos assemblées restreintes, sobres mais non moins ferventes. En arrivant à l’avance, notre cœur s’est trouvé « plus » disposé à La Rencontre vivifiante.

Veillons désormais à entretenir cet élan : moins préoccupés de nous-mêmes et plus centrés sur le Christ, manifestons son amour dans une généreuse disponibilité engagée à son service.

Du temps pour Dieu… et pour soi

PAR MYRIAM BETTENS

PHOTOS : ABBAYE D’HAUTERIVE

Le coronavirus affecte la santé mentale et psychique des Suisses. Les propositions « bien-être » se déclinent à l’infini et le public est preneur. Certains préfèrent se tourner vers un temps de retraite dans une congrégation religieuse. L’Abbaye de Hauterive propose aux jeunes hommes de 18 à 35 ans de vivre l’expérience monastique durant cinq jours. A défaut de rester cloîtré chez soi…

Une parenthèse

« L’idée n’est pas venue de nous, mais émane de plusieurs jeunes. Ils nous ont dit qu’il était dommage que la communauté reste séparée des fidèles. Finalement, ils nous voyaient de loin sans très bien savoir ce que nous vivions. Ils souhaitaient nous connaître
de l’intérieur », affirme le frère Henri-Marie Couette, responsable du stage. Cette requête a interrogé les frères, ils ont donc réfléchi à la manière de donner vie à cette demande. Depuis presque dix ans maintenant, rares sont les occasions où personne n’a répondu présent à l’offre des cisterciens. Deux ou trois stages sont proposés chaque année, le premier en juillet et le second entre Noël et Nouvel An. Ces deux parenthèses offrent la possibilité d’intégrer toutes les activités de la communauté durant cinq jours. En plus de la prière et des travaux quotidiens avec les moines, ces derniers réservent du temps aux stagiaires pour des entretiens individuels.

Des demandes en augmentation

Le stage de juillet n’a pu avoir lieu en raison de la pandémie. Par contre, l’intention de reprendre dès la fin de l’année demeure, cela « dans la mesure où la situation sanitaire s’améliore suffisamment ». Par contre, le responsable « continue de recevoir des demandes de jeunes », signe que la proposition « fait toujours écho chez eux ». Il note également que la crise actuelle a fait augmenter le nombre de demandes d’accueil à l’hôtellerie de l’Abbaye. « Cette situation interroge les gens et soulève beaucoup de questions fondamentales. Presque instinctivement, ces hôtes devinent que la vie monastique peut offrir des pistes de réponses pour eux. »

Enfants : quelles activités de rentrée ?

Chaque rentrée est l’occasion de choix et de discernements pour équilibrer l’emploi du temps des plus jeunes : où les inscrire et pourquoi ? Des activités extrascolaires judicieusement choisies apportent beaucoup. Petite liste des points essentiels.

PAR BÉNÉDICTE DROUIN-JOLLÈS | PHOTO : PXHERE

Joie et détente : l’enfant en a besoin, le rythme scolaire ou familial est parfois trop intense, inutile de commencer trop tôt une activité qui n’est pas désirée par l’enfant, il doit être suffisamment mûr et motivé pour en profiter, sinon le découragement guette.

Ouverture aux autres : d’autant plus nécessaire que la fratrie est réduite.

Concentration et sens de l’effort : acquérir une nouvelle discipline est exigeant. Le soutien parental est indispensable pour faire face à la tentation du zapping qui arrive très vite sous l’influence des modes ou des amitiés. C’est important d’apprendre à aller jusqu’au bout de ce qui a été décidé ensemble. Il s’agit aussi pour les parents de faire preuve de discernement et de se rendre compte, en observant leur enfant au retour d’une activité, si elle lui correspond vraiment.

Confiance en soi : elle vient avec l’acquisition de nouvelles compétences.

Sens du beau et de l’harmonie : en privilégiant les activités artistiques : musique, danse, peinture…

Acquisition de valeurs humaines ou spirituelles : surtout si l’activité se passe dans un cadre chrétien : service de l’autel, scoutisme, mouvement eucharistique des jeunes… Les loisirs peuvent devenir un moyen d’édification personnelle important.

Le budget des activités extra-scolaires n’étant pas extensible, le temps disponible non plus, voilà autant de raisons d’appeler le jeune à une formulation approfondie de ses désirs. En attendant, il nous revient à nous d’oser proposer ce qui semble le plus formateur pour chacun.

Saillon en fête

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, décanat Sion (VS), septembre 2021

Comme promis, voici quelques images de l’ordination diaconale

de Christian Thurre et des ordinations sacerdotales des frères Simon

et Valentin Roduit, le 27 juin dernier à Saillon. Magnifique célébration !

PHOTOS : COLLECTIF ORDINATIONS 2021, LAURENCE BUCHARD, SANDRINE-MARIE THURRE, SAMUEL ROMEIRA, GÉRARD RAYMOND

 
 

Les JB3, toute une aventure…

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, décanat Sion (VS), septembre 2021

Le samedi 19 juin dernier a eu lieu la remise des diplômes JB3 à l’église de Plan-Conthey. Ce fut l’occasion de clôturer en beauté la partie théorique de cette toute belle formation de deux ans. Mais en fait, c’est quoi des JB ?

PAR KILLIAN BIANCHI, JB3 | PHOTO : PYP

Les JB, ce sont des Jeunes Bénévoles en Eglise, engagés dans leurs paroisses ou plus généralement dans le diocèse ; des jeunes missionnaires envoyés évangéliser nos églises ; des jeunes de tout horizon et de toute culture qui ne cherchent qu’une seule chose : vivre la Foi avec les autres.

Le concept des JB est séparé par catégorie d’âge :

  • JB Start: Dès la 8H, il est possible de commencer à s’engager en s’initiant à l’animation de groupe;
  • JB 1: Dès 13 ans, les outils d’animation d’un petit groupe;
  • JB 2: Dès 16 ans, développement des compétences personnelles propres à chacun et travail sur la Bible. En plus, apprentissage de comment animer une messe, un temps de prière, un camp, etc. et sensibilisation à ce que veut dire le fait d’avoir la responsabilité d’un groupe.

Le parcours de formation 3, proposé dès 18 ans, est riche en discussion, en réflexion et en partage. L’apprentissage à la lecture de la Bible, la théologie et les journées thématiques sont au cœur de ce qui est proposé. Avec les JB3, nous clôturerons ces deux ans d’ici à la fin de cette année avec la création et la réalisation d’un projet personnel paroissial ou diocésain. Il peut s’agir par exemple de créer une application ludique de questions/réponses sur des thématiques chrétiennes, d’organiser une soirée-jeunes en paroisse, etc.

Au-delà des riches journées vécues par chacun de nous cinq, les JB3, ce sont surtout de belles amitiés qui se sont construites et un esprit fraternel qui a été présent dès le début.

Il ne reste qu’à dire une seule chose : MERCI ! Merci à nos cinq référents qui, tout au long de notre parcours, nous ont accompagnés, aidés et épaulés. Sans eux, l’aventure JB n’aurait pas pu exister.

Pour terminer, comment parler des JB sans parler de Dieu, Lui qui a été, est et restera toujours présent dans nos cœurs. Il est notre Guide, notre Lumière sur le chemin de la Vie et surtout Celui pour qui nous avons voulu nous engager. Prions pour que toujours plus de jeunes puissent faire l’expérience de Dieu au travers de cette formation, lieu de départ propice au chemin de Foi.

Que vive encore longtemps l’âme des JB ! AMEN.

N.B. : le site www.tasoulafoi.ch donne encore plus d’informations sur ce que sont les JB et comment s’y inscrire.

L’éloge du « rien »

Le Tokimeku, cela vous dit-il quelque chose ? Pas de doute, vous êtes passé à côté du phénomène Marie Kondo, la papesse du rangement minimaliste. Accrochez-vous, car vous pourriez bien devenir un adepte de cet art à la fin de ce dossier ! Plaisanterie mise à part, la Japonaise à succès n’a rien inventé, car le renoncement à la possession de biens matériels pour se mettre à la suite du Christ existe depuis bien longtemps dans l’Eglise.

PAR MYRIAM BETTENS | PHOTOS : CIRIC, FLICKR, DR

Le bonheur passe par la poubelle

Cette tendance, née au Japon sous l’impulsion de Marie Kondo et son livre emblématique La magie du rangement, a fait des émules bien au-delà des frontières nipponnes. En témoignent les 8 millions d’exemplaires vendus de sa méthode parue en 2011. Son compatriote, Fumio Sasaki, constitue l’étape suivante de cette philosophie. Egalement auteur d’un best-seller, L’essentiel, et rien d’autre, le trentenaire tokyoïte se limite à 200 possessions en tout, en incluant les pots à épices ! Pour la papesse du rangement, le procédé consiste à ranger par catégorie d’objets en les triant en trois piles : à donner, à vendre et à conserver. Ces derniers valent la peine d’être gardés, car ils suscitent un tokimeku, une étincelle de joie, chez leur propriétaire. Les objets dont on se débarrasse, quant à eux, doivent être « remerciés ». Fumio Sasaki se place dans la pratique du Dan-Sha-Ri (refus, élimination, séparation) qui trouve ses racines dans le bouddhisme zen, plus précisément dans le concept wabi, c’est-à-dire la plénitude d’une vie simple et économe. Le danshari est composé de trois règles : le refus d’objets encombrants ou inutiles, la remise en cause de l’attachement matériel et la séparation définitive du désir de consommer de manière compulsive. Il viendrait à bout, selon le minimaliste star, de la perte de contrôle sur sa vie, car les objets ne nous possèdent plus, et permettrait de découvrir qu’opulence n’est pas toujours synonyme de bonheur.

Pas le moindre carton de déménagement à l’horizon. Pourtant, le petit appartement d’Alain* n’est agencé que de manière très spartiate. Le Genevois possède un lit, une table à manger et une chaise pour tout mobilier. Pas non plus de télévision, ni d’ordinateur ou de penderie bien remplie. Ses seuls « luxes » : un téléphone portable pour rester en contact avec sa famille, une machine à café automatique et un calendrier avec les photos de ses petits-enfants. Malgré cela, Alain ne s’imagine pas acheter plus de choses. Pour lui, « tout passe » et l’accumulation d’objets matériels n’est pas bonne en soi. Elle est vide de sens et « complique [même] la vie ». Son petit-fils de 8 ans conçoit la situation différemment, mais pour des raisons beaucoup plus pragmatiques : « Chez papi, on ne peut jamais être assis en même temps et c’est pas très pratique ! » lâche-t-il tout en pianotant sur sa console portable.

Un excès d’allègement

Alain le reconnaît, la configuration n’est peut-être pas la meilleure pour accueillir ses proches. Malgré tout, il préfère utiliser son argent pour leur faire plaisir ou partir en vacances. C’est cela qui le rend véritablement heureux. Or, si le détachement apporte le bonheur, pourquoi est-ce si difficile de sauter le pas ? « La possession offre une sécurité. Pour arriver à se débarrasser du superflu il faut la trouver ailleurs », affirme Michaël Gonin, professeur en éthique à la Haute Ecole de théologie (HET-PRO). Les raisons d’un allègement sont multiples : écologie, solidarité, gain de temps. Voire aussi plus profondes, comme « un refus d’un modèle de société imposé », selon Loïc Laîné, économiste, théologien et auteur de Heureux les sobres, paru en février dernier. Michaël Gonin souligne un autre aspect, celui de la quête de sens : « On peut réduire sa consommation, parce qu’autre chose apporte une raison d’être. » Or, le manque de repères et le besoin fondamental de transcendance poussent l’individu à se tourner vers des méthodes et des modèles clés en main. Le risque étant de tomber dans l’écueil du « consommer juste et du moins pour moins ». En cherchant à se libérer d’une emprise, nous devenons esclaves d’une autre. Le minimalisme est alors coupable de l’excès qu’il refuse.

Une quête de bonheur

La tradition de la grande Eglise n’invite pas à cet excès, au contraire « elle condamne les recherches d’ascétisme allant jusqu’à la mortification que l’on retrouve dans certains courants chrétiens », détaille Loïc Laîné. Le diacre permanent du diocèse de Nantes ajoute que « l’esprit du monachisme ne considère jamais l’ascétisme comme une fin en soi, mais lié à la dimension de charité dans une optique d’écoute de soi, de Dieu et de service aux autres ». La question du rapport aux biens traverse déjà de nombreux courants philosophiques grecs. Toutefois, « cette recherche [de bonheur] est d’abord orientée vers soi », différence fondamentale avec le christianisme. Pour Yvan Mudry, philosophe et théologien, l’expérience de base demeure similaire. Malgré l’étiquette différente, « la réalité du côté libérateur par la pratique d’une certaine sobriété reste bien présente » et si le développement personnel a pris tant de place dans les librairies, c’est aussi parce que « l’Eglise a trop mis de côté l’aspect du bonheur personnel. Alors que celui des autres passe aussi par le nôtre ». Loïc Laîné ajoute néanmoins qu’il existe un paradoxe fondamental dans la Bible concernant les possessions de ce monde. « Une certaine lecture de la tradition biblique associe bénédiction divine à prospérité matérielle. Alors qu’une autre nous invite à un usage plus raisonné des biens de ce monde en mettant en avant l’aspect de consentement aux limites. » Martin Kopp va même plus loin : « Jésus personnifie l’argent et l’institue comme un concurrent de Dieu. Il le représente aussi par des ronces et des épines qui empêchent de progresser. » Le théologien écologique protestant relève cependant que le minimalisme ouvre un champ de réflexion, car « faire décroître certains aspects identifiés de notre mode de vie donne de l’espace à d’autres pour grandir ».

Minimalisme ou sobriété heureuse ?

Les deux pratiques impliquent de se débarrasser du superflu pour se concentrer sur l’essentiel. Elles ont pour objectif principal d’apprendre à se détacher des choses matérielles, du pouvoir qu’elles exercent sur nous pour faire de l’espace dans sa vie et dans sa tête. En quoi la sobriété heureuse prônée par le pape François dans son encyclique Laudato si’ diffère-t-elle du minimalisme ? Ce qui diffère en grande partie concerne l’angle de ces deux propositions d’allègement. La sobriété volontaire ou heureuse a davantage une portée écologique, communautaire avec un pan spirituel important. Le minimalisme porté par la société sécularisée a pour but d’aider l’individu à simplifier son mode de vie en mettant au centre des valeurs qui comptent pour lui.

* Prénom fictif

Vive les camps !

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur de l’Entremont (VS), septembre 2021

Pandémie… rengaine interminable comme un chant à 23 couplets ! Les camps d’été autrefois si prisés ont vu cette année leur fréquentation baisser. La faute à cette incertitude qui fait tellement hésiter… que finalement l’on décide de ne rien décider.

PAR MICHEL ABBET | PHOTOS : CASIMIR GABIOUD

A tous ceux qui ont renoncé, on vous fait un petit cadeau : vous êtes invités à vous mettre dans la peau d’un jeune et à participer par procuration au camp de théâtre organisé par Gabidou et sa tribu…

Les débuts

Dès votre arrivée, vous voilà dépaysés. Vous vous trouvez en effet devant un chalet nommé… Vaticamp ! Rien que d’entendre ce jeu de mots, ça met déjà de bonne humeur !

Tiens, les autres participants arrivent, comment faire connaissance ?

Par un jeu tout simple ! Il faut se mettre en cercle, le premier dit son prénom, le second redit le prénom du premier auquel il ajoute le sien, le troisième doit déjà prononcer les trois prénoms… et ainsi de suite ; on termine par le premier qui croyait se la couler douce et qui doit maintenant nommer tous ses futur(e)s camarades…

Bientôt, les parents s’en vont, il faut aller mettre ses affaires en place… et s’installer dans le dortoir. Premiers contacts… Je peux me mettre là ?… Puis retour au rez-de-chaussée, premiers jeux, premier repas ! Hum délicieux ! Ouah ! Si c’est comme ça toute la semaine ! Et la jeune personne là, on dirait un prêtre. Non, non, pas encore, il est séminariste… C’est frère Alexandre ! Ah bon !

Premiers jours

Lundi et mardi, on apprend à jouer, à se détendre, à improviser, à se déplacer dans la salle polyvalente du village ! Super !

Et le dîner ! Hum que c’est bon ! Ensuite le foot. Tout le monde s’y met. Cool !

Mercredi débutent les choses sérieuses. On est séparé en 3 groupes… Voici la consigne : créer une pièce où cohabitent le temps de Jésus et le nôtre… Voici les thèmes. La pêche miraculeuse, les conseils de Jésus à ses disciples pour voyager « léger » et les moyens de transport actuels, la nourriture à travers la multiplication des pains. Bonne chance !

Préparation du théâtre

Et c’est ainsi que le théâtre a pris forme… Jeudi, vendredi, samedi, entre activités, répétitions, promenade, (on est même allé jusqu’au barrage d’Emosson en prenant le petit train…) le temps a passé plus vite que l’éclair ! Des amitiés naissent, on vit un petit moment de paradis…

Et voici déjà le dimanche ! La messe, il faut libérer les dortoirs, retrouver toutes ses chaussettes, mettre le tout pêle-mêle dans le sac. Et prendre un dernier repas ensemble avec les parents qui sont arrivés et se réjouissent d’assister au spectacle. Ah ! T’oublies pas de me donner ton adresse, et ton numéro de natel ! Quoi ? t’en as pas ? Ben c’est pas grave, moi non plus ! Et puis, de toute façon, on se reverra l’année prochaine. Parce que tu te réinscris ? Evidemment ! Alors moi aussi !

Et toi ? Renseigne-toi sur le site vocations.ch/camps-voc et… inscris-toi, tu ne le regretteras pas !

La Foi peut-elle être minimaliste ?

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Sacré-Cœur, Ouchy-Lausanne (VD), septembre 2021

En opposition avec une société de consommation où davantage de possessions matérielles conduisent à l’épanouissement et au bonheur, le Minimalisme fait le constat de la limite de ce système en mettant en avant une sobriété heureuse qui incite à consommer moins pour vivre mieux.

PAR PIERRE GUILLEMIN | PHOTOS : DR, PIERRE GUILLEMIN

Le Minimalisme veut nous aider à nous concentrer sur les choses vraiment importantes dans notre vie, d’avoir la liberté de faire des choses qui nous semblent vraiment importantes pour notre épanouissement. Nous pouvons ainsi libérer du temps et de l’énergie que nous passions jusqu’à présent à penser aux choses dont nous n’avions pas vraiment besoin. De cette manière, nous pouvons nous concentrer sur notre liberté, nos relations avec les autres c’est-à-dire des choses qui comptent !

Comme l’écrit Pierre Rabhi (essayiste, romancier, agriculteur contemporain minimaliste) : « Il nous faudra bien ré­-pondre à notre véritable vocation qui n’est pas de produire et de consommer jusqu’à la fin de nos vies mais d’aimer, d’admirer et de prendre soin de la vie sous toutes ses formes. »

Cette démarche minimaliste n’est pas
sans rappeler des exemples fameux de l’histoire de l’Eglise comme saint Martin de Tours (316-397), saint François d’Assise (1181-1226), les ermites, la vie monastique… Ces exemples sont en fait innombrables et démontrent que la conscience minimaliste est très présente dans l’Eglise, et ce, depuis les premiers chrétiens. Rappelons saint François d’Assise « c’est en s’oubliant que l’on se retrouve » c’est-à-dire que gratitude, prière, satisfaction du nécessaire contribuent pleinement à l’épanouissement de l’Amour de Dieu.

Mais le Minimalisme peut aussi amener à une vision réductrice de l’humanité. En effet, si la quête de sens et de bonheur se traduit par la volonté de se développer en tant que personne, elle peut aussi amener à une remise en question existentielle, en particulier celle de Dieu. « Je pense donc je suis – cogito ergo sum » (René Descartes 1596-1650) peut aussi être interprété comme le fait que la seule certitude que l’on peut avoir du monde, c’est l’existence de sa personne par le moyen de sa pensée. Alors le Minimalisme, en suivant cette voie, nous conduit à ne plus concevoir qu’un dialogue avec nous-mêmes ce qui est le contraire de cet Amour que Dieu nous invite à partager, à transmettre, à donner pour mieux recevoir car Les Ecritures nous enseignent ce rapport omniprésent entre l’Homme et Dieu qui est un perpétuel enrichissement.

Le Minimalisme serait-il une tentative de combler un vide ? Blaise Pascal (1623-1662) nous dit : « Il y a un vide en forme de Dieu dans le cœur de chaque homme qui ne peut être rempli par aucune chose qui ait été créée mais seulement par Dieu, le Créateur, qui s’est fait connaître aux hommes par Jésus. »

Mais si le Minimalisme est une tentative pour combler ce vide dont nous parle Blaise Pascal, il ne peut être la réponse car comme nous l’écrit Joseph Gotte (écrivain contemporain) : « Pour connaître un bonheur véritable, il faut apprendre à connaître Celui qui nous donne le souffle de la vie » car comme le rappelle le Concile de Vatican II : « L’Evangile est la source de toute vérité salutaire et de toute règle morale. » (Dei Verbum 7)

Le Minimalisme n’est pas une autre forme de la Foi du charbonnier. La Foi du charbonnier, c’est la Foi de l’homme qui croît tout simplement. En ce sens sa foi est minimale dans l’attitude mais elle reste riche et complexe car elle accepte l’ensemble de la Parole de Dieu sans aucun filtre.

Nous sommes invités au travers des Ecritures à une foi vraie qui est une véritable démarche de liberté et pas justement une solution minimaliste. Ce que Jésus-Christ nous laisse et nous enseigne, c’est la perpétuelle nouveauté d’une Bonne Nouvelle illustrée par des paraboles à déchiffrer inépuisablement : c’est ce qui constitue la richesse et la complexité de la Foi qui ne peut être minimaliste car pour comprendre cette Bonne Nouvelle, il faut y travailler, y réfléchir et agir dans une démarche véritable de compréhension de la Parole.

C’est aussi l’un des messages d’une parabole comme « Lève-toi et marche ». Certes, il s’agit bien d’une histoire relatée par saint Marc par laquelle Jésus montre l’étendue de l’Amour de Dieu en guérissant le paralytique. Mais c’est aussi et peut-être d’abord l’illustration que ce n’est pas la seule attitude qui fait la Foi mais nos actes, nos actions guidées par l’Amour de l’autre qui nous amènent à approcher la Lumière et renforcer notre Foi.

En conclusion, ne confondons pas forme et fond. La Foi est riche, complexe et ne se résume pas à quelques prières ou doctrines choisies au gré de ses envies. La Foi n’est pas Minimaliste et ne peut l’être, heureusement ! En revanche, l’attitude du Croyant, du Disciple, s’accommode parfaitement d’une expression minimaliste du mode de vie : cette attitude minimaliste est la forme de la démarche du Croyant, du Disciple qui est un moyen (pas unique !) de s’épanouir dans la Foi en embrassant toute sa richesse et sa complexité.

La sobriété et le lion (1 Pierre 5, 8-9a)

PAR FRANÇOIS-XAVIER AMHERDT | PHOTO : PXHERE

C’est l’un des textes proposés par la Liturgie des heures au dernier office de la journée, aux complies du mardi soir : « Soyez sobres, soyez vigilants : votre adversaire le démon, comme un lion qui rugit, va et vient à la recherche de sa proie. Résistez-lui avec la force de la foi. » (1 Pierre 5, 8-9a) La tempérance, l’une des quatre vertus cardinales avec la justice, la force et la prudence, ne vaut pas que pour la sobriété de consommation, elle est associée à la foi et à la vigilance, elle permet de recentrer nos énergies pour tenir tête aux plus redoutables ennemis.

Ainsi donc le slogan « moins pour plus » convient pour l’ensemble du chemin existentiel et spirituel. Moins de biens, moins de nourriture, moins d’activités, moins de divertissements, c’est se donner la chance d’une vraie pauvreté intérieure, d’un authentique respect de notre corps et de la planète, d’une concentration sur l’essentiel, d’un approfondissement de la vie intérieure. Aucune frustration masochiste dans cette perspective. Au contraire, la sobriété peut être dite « heureuse », car elle conduit à apprécier chaque réalité, chaque aliment, chaque entreprise, chaque rencontre à sa juste valeur.

Participer au combat spirituel

Dans ses exhortations aux fidèles, au terme de sa première épître, l’apôtre Pierre en fait le moyen de surmonter la souffrance que connaît l’ensemble de la communauté des frères répandue dans le monde (verset 9b). Et surtout, il y voit la possibilité de s’opposer à l’action destructrice du Diviseur, le « diabolos », représenté sous la figure métaphorique du « lion lacérant et rugissant ». L’image provient du Psaume 22(21), 14, dont Jésus crie le commencement sur la croix : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » (Matthieu 27, 46) Vivre la tempérance, c’est donc participer au combat spirituel du Christ et de l’Eglise contre le mal et le mensonge, contre la souffrance du péché, de la violence, de la surconsommation et de la dévoration.

Prier ce texte néotestamentaire dans la communion des saints, avant de s’endormir, c’est s’en remettre au Dieu de toute grâce qui, dans le Christ « nous rétablit, nous affermit, nous fortifie,
nous rend inébranlables et nous appelle à sa gloire éternelle »

(1 Pierre 5, 10).

Le minimalisme

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Sacré-Cœur, Ouchy-Lausanne (VD), septembre 2021

PAR LEILA FORTIS
PHOTOS : ANTOINE MBOMBO TSHIMANGA ET LEILA FORTIS

Pour certains, le minimalisme a une connotation négative : se contenter du minimum et en faire le moins possible.

Pour d’autres, il est dans l’air du temps. Courant d’art contemporain dans les années 60, il se décline aujourd’hui à plusieurs niveaux : de l’économie au design en passant par le style ou la spiritualité. Un mode de vie, en somme, qui nous permettrait de nous recentrer pour optimiser notre temps de travail et de loisir.

Les adeptes de Marie Kondo, entre autres gourous, en savent quelque chose, puisque ses conseils de rangements et de développement personnel promettent la sérénité de l’esprit, et l’ouverture à la disponibilité de l’âme et du cœur.

Bien avant notre époque, un précurseur du minimalisme nous est bien connu par son message : l’amour est la finalité de ce que chacun d’entre nous cherche. En Marc 6, 7-13, Jésus envoie ses disciples en mission avec des consignes bien précises : pas d’argent, pas de vêtements de rechange, la Parole pour seul bagage. Le fait de ne pas avoir de préoccupation matérielle va aider les apôtres à intégrer cette manière d’être, à la vivre intérieurement dans leur cœur et à la vivre extérieurement à travers leurs actions. Dieu est dans la simplicité de la vie et le partage avec les autres.

En ce temps de pandémie, malgré les restrictions, l’essentiel a été maintenu : l’écoute, la parole (même avec le masque), la Parole, la présence, la vie.

Préserver la vie est une priorité, comme le dit si bien André Malraux : « La vie ne vaut rien, mais rien ne vaut la vie. »

« Une Eglise pauvre pour les pauvres »

PAR THIERRY SCHELLING

PHOTO : DR

Moins…

Le leitmotiv du pape François, « une Eglise pauvre pour les pauvres », lancé il y a huit ans, pouvait sonner un peu naïf, voire comme une politesse feutrée de salon vatican…

Force est de constater qu’en bon jésuite, François a été pragmatique : moins de personnel dans les dicastères de la Curie, appliquant plus strictement le quinquennat prévu pour tous les collaborateurs du Saint-Siège ; moins de salaire pour les cardinaux et travailleurs dans la Cité du Vatican à la suite de l’année de pandémie qui a évidemment secoué ses finances ; moins de conseils pontificaux désormais rassemblés en dicastères interdisciplinaires ; moins de pompe liturgique pour une sobriété de la célébration de l’eucharistie par celui qui n’en demeure pas moins d’abord l’évêque de Rome ; moins de retenue quant à partager sa pensée à des dizaines de journaux « tout public » ; moins de destinations phares (capitales européennes) pour ses déplacements de pasteur universel ; moins d’automatismes dans la nomination tant d’évêques que de cardinaux, notamment en Italie, où nombre d’archevêques métropolitains n’étaient pas évêques auparavant, et où les titulaires de Milan, Venise, Turin, Gênes ne sont plus traditionnellement des sièges cardinalices ; moins de frais liés à son train de vie : hors palais apostolique, cantine à midi, pas d’usage de Castel Gandolfo pour les vacances…

…pour plus

Plus de femmes dans les départements de la Curie ; plus d’utilisation des réseaux sociaux (Tweeter, Youtube…) ainsi que du mode « vidéo » pour ses messages ; plus de cohérence dans les finances à la fois de l’Eglise universelle et de l’Etat du Vatican ; plus de collaboration au service de la Parole du pape de la part des organismes concernés : journal « Osservatore Romano », Vatican news, radio et télé vaticanes… ; plus de visites apostoliques ciblées ; plus de mise en avant des migrants et des pauvres, qui, du coup, ont obtenu plus de commodités (dispensaire, douches, cantine…) au Vatican…

Moins d’autoréférentiel pour plus de périphérique en somme. Comme il l’avait promis !

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