Via Jacobi: Saint-Prex – Gland

Texte et photos par Pascal Ortelli

Le mythique chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle traverse la Suisse romande, de Fribourg à Genève. Au-delà dLe mythique chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle traverse la Suisse romande, de Fribourg à Genève. Au-delà des sentiers battus, la Via Jacobi regorge de curiosités. Chaque mois, L’Essentiel prend son bâton de pèlerin et en réalise un tronçon sous forme d’une balade familiale à faire sur la journée. Aujourd’hui, cap sur Gland pour une dernière étape 100 % vaudoise.

Départ depuis la gare de Saint-Prex, 5h40 aller simple, 23 km

1. Depuis la gare CFF, descendez dans la vieille ville et prenez à droite au bord du lac avant de remonter un peu dans les quartiers résidentiels pour rejoindre Buchillon. 

2. Au centre du village, prenez sur la droite pour entrer dans les Grands-Bois par la lisière nord jusqu’à l’Aubonne que vous traverserez grâce à une passerelle bétonnée. Vous longerez ensuite le cours de la rivière par un chemin de forêt. A sa sortie, ne soyez pas surpris : vous arriverez au beau milieu d’une plantation de kiwis à contourner pour rejoindre la route principale.

3. Attaquez ensuite la montée au milieu des vignes vers le charmant bourg de Perroy. A sa sortie, un agréable parc de jeux avec une vue imprenable sur le Léman offre une halte familiale bienvenue.

4. Descendez ensuite sur Rolle que vous traverserez le long des quais. La ville ne manque pas de curiosité avec son château, l’île de La Harpe et l’église Saint-Grat, l’un des premiers édifices néogothiques du canton.

5. Le tracé quitte alors le bord du lac pour serpenter dans la campagne. Vous découvrirez de charmantes localités viticoles comme Bursinel ou Dully.

6. Pour arriver à Gland, il vous reste à franchir le Lavasson qui s’écoule dans la forêt au-dessus de la clinique de La Lignière.

Le retour se fait aisément en train. 

Curiosité

L’église de Perroy, édifice typique de la fin du XVe siècle avec, au début XIXe, un nouvel aménagement intérieur néoclassique assez rare et précoce pour l’époque.

Coup de cœur

La plage à côté de l’embouchure de l’Aubonne dans le Léman, idéale pour un pique-nique ou une baignade. Pour la découvrir, il faut quitter un instant le tracé officiel et longer la rivière jusqu’au bout.

Quand l’enfant différent nous transforme

Il est des difficultés que ceux qui ne sont pas concernés peinent à imaginer, dont celle d’être parent d’un enfant différent, à cause du handicap ou de la maladie.

PAR BÉNÉDICTE DROUIN-JOLLÈS | PHOTO : FLICKR / CLAUDE PISCITELLI

Comment oublier le jour terrible où la vie a basculé suite à l’annonce d’un diagnostic médical, ou encore les nuits blanches et les rendez-vous de spécialistes plus ou moins décevants qui ont suivi ? Quand ce n’est pas le regard de l’entourage embarrassé ou craintif. Un vrai séisme ! Le handicap ou la maladie heurte autant le couple que la fratrie, chacun faisant face comme il peut. Certes, l’inquiétude, la honte, la jalousie et la colère les habitent parfois, mais avouons aussi que les enfants différents nous réapprennent l’essentiel de la vie loin de la course au succès et à l’efficacité. Ils vivent par les valeurs du cœur : la tendresse, la patience, la capacité d’adaptation au-delà des schémas et conventions parfois plus ou moins sensés : « Claire, ma fille trisomique, a été la grande épreuve de ma vie. Elle m’a aussi fait bouger intérieurement comme personne d’autre », avoue Martine sa maman âgée de 70 ans. Entre familles d’enfants différents existent une complicité et une compréhension immédiate qu’il faut encourager. Et quand nos paroisses leur réservent une place de choix, c’est très vite gagnant-gagnant. Musique, service de l’autel ou de l’assemblée, chorale… il y a mille façons d’inclure ces jeunes…

Bon à savoir

L’Office chrétien des personnes handicapées accueille  et conseille les parents d’enfants différents : och.fr

En librairie – octobre 2021

Par Calixte Dubosson et la librairie Saint-Augustin

Des livres

L’Eglise a besoin de créatifs
Amarù Cazenave

Tandis que les outils numériques fleurissent et ne cessent d’évoluer, la communication dans l’Eglise peine et se cherche encore. Animé par sa foi et son désir de partager Jésus comme un « bon plan », Amarù Cazenave transmet son expérience personnelle de la télévision sur les réseaux sociaux et dans l’Eglise institutionnelle à travers son site « Jésus Box ». Sa passion de transmettre l’invite à mettre à disposition des outils, des savoir-faire, mais surtout aider les communicants à se poser les bonnes questions pour trouver des réponses créatives.

Nouvelle Cité

Acheter pour 30.80 CHF

Ta vie est une mission
Marguerite Chevreul

Ce livre propose un cheminement intérieur pour découvrir la mission propre à laquelle Dieu nous appelle, celle qui nous rendra heureux et sera utile pour le monde. A travers de nombreux exemples et des exercices concrets, Marguerite Chevreul nous apprend à reconnaître nos talents et à les exercer dans toutes les dimensions de notre vie, aussi bien personnelle que professionnelle. Quels que soient notre âge ou notre situation, nous découvrons ainsi nos ressources profondes, sur lesquelles nous pouvons nous appuyer pour identifier notre vocation personnelle et donner du sens à notre existence.

Editions Emmanuel

Acheter pour 22.50 CHF

Sam et Salem, Respect BD
Jôli

Au travers de 25 courtes histoires, Jôli, dessinateur et scénariste, marié et père de quatre enfants, vaudois de 46 ans, cherche à interpeller le lecteur en montrant qu’il est possible pour un chrétien d’avoir un ami musulman et vice versa. Ces histoires se passent dans un pays musulman imaginaire. Au travers de cette BD, Jôli souhaite encourager chacun à aller à la rencontre de l’autre afin de bâtir des ponts et détruire des préjugés. Humour, réflexions et découvertes qui ne laisseront pas le lecteur indifférent !

Jôli

Acheter pour 20.00 CHF

La fraternité sinon rien
Benoist de Sinety

Le père Benoist de Sinety, acteur incontournable de l’Eglise d’aujourd’hui, nous livre son regard sur les évènements de diverses natures qui ponctuent notre quotidien, dans une lecture chrétienne de l’actualité, nous permettant de prendre du recul. Fort de son expérience de pasteur attentif aux signes des temps, Benoist de Sinety, sans céder aux réactions à chaud de la dictature de l’immédiat, dénonce dans ces chroniques l’injustice et les faux-semblants tout en pointant les étincelles d’espérance qui habitent le monde et l’Eglise.

Salvator

Acheter pour 28.40 CHF

Pour commander

Immunisés ou vaccinés ?

PAR CALIXTE DUBOSSON

PHOTO : PXHERE

« Comment se débarrasse-t-on d’une infection virale ? Il n’y a qu’une seule réponse : les défenses élaborées par notre système immunitaire », ainsi s’exprimait dernièrement le docteur Jacques-André Haury en se désolant que nos autorités sanitaires n’aient pas mis l’accent sur la prévention tout au long de cette malheureuse pandémie.

Arrêter de fumer, s’alimenter sainement, boire du jus d’orange, manger du beurre, s’exposer au soleil, pratiquer régulièrement une activité physique, bien dormir, tout cela contribue largement à renforcer notre système immunitaire. Bien sûr que la fabrication dans un temps record des différents vaccins est à souligner et à féliciter. Peut-on dès lors parler d’une occasion manquée par un sauve-qui-peut général causé par un coronavirus semant la panique ? Oui, selon le constat que l’on est toujours plus intelligent après.

Pour nous, chrétiens, notre vaccin, c’est notre baptême mais pour qu’il agisse, il faut renforcer chaque jour son immunité qui passe par la prière quotidienne, la participation à l’eucharistie, la lecture et l’étude de la Parole de Dieu, l’engagement contre toutes les détresses qui nous entourent. Vaccinés et immunisés, nous contribuerons ainsi à rendre notre monde plus juste et plus fraternel.

Enfants : quelles activités de rentrée ?

Chaque rentrée est l’occasion de choix et de discernements pour équilibrer l’emploi du temps des plus jeunes : où les inscrire et pourquoi ? Des activités extrascolaires judicieusement choisies apportent beaucoup. Petite liste des points essentiels.

PAR BÉNÉDICTE DROUIN-JOLLÈS | PHOTO : PXHERE

Joie et détente : l’enfant en a besoin, le rythme scolaire ou familial est parfois trop intense, inutile de commencer trop tôt une activité qui n’est pas désirée par l’enfant, il doit être suffisamment mûr et motivé pour en profiter, sinon le découragement guette.

Ouverture aux autres : d’autant plus nécessaire que la fratrie est réduite.

Concentration et sens de l’effort : acquérir une nouvelle discipline est exigeant. Le soutien parental est indispensable pour faire face à la tentation du zapping qui arrive très vite sous l’influence des modes ou des amitiés. C’est important d’apprendre à aller jusqu’au bout de ce qui a été décidé ensemble. Il s’agit aussi pour les parents de faire preuve de discernement et de se rendre compte, en observant leur enfant au retour d’une activité, si elle lui correspond vraiment.

Confiance en soi : elle vient avec l’acquisition de nouvelles compétences.

Sens du beau et de l’harmonie : en privilégiant les activités artistiques : musique, danse, peinture…

Acquisition de valeurs humaines ou spirituelles : surtout si l’activité se passe dans un cadre chrétien : service de l’autel, scoutisme, mouvement eucharistique des jeunes… Les loisirs peuvent devenir un moyen d’édification personnelle important.

Le budget des activités extra-scolaires n’étant pas extensible, le temps disponible non plus, voilà autant de raisons d’appeler le jeune à une formulation approfondie de ses désirs. En attendant, il nous revient à nous d’oser proposer ce qui semble le plus formateur pour chacun.

Saillon en fête

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, décanat Sion (VS), septembre 2021

Comme promis, voici quelques images de l’ordination diaconale

de Christian Thurre et des ordinations sacerdotales des frères Simon

et Valentin Roduit, le 27 juin dernier à Saillon. Magnifique célébration !

PHOTOS : COLLECTIF ORDINATIONS 2021, LAURENCE BUCHARD, SANDRINE-MARIE THURRE, SAMUEL ROMEIRA, GÉRARD RAYMOND

 
 

Les JB3, toute une aventure…

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, décanat Sion (VS), septembre 2021

Le samedi 19 juin dernier a eu lieu la remise des diplômes JB3 à l’église de Plan-Conthey. Ce fut l’occasion de clôturer en beauté la partie théorique de cette toute belle formation de deux ans. Mais en fait, c’est quoi des JB ?

PAR KILLIAN BIANCHI, JB3 | PHOTO : PYP

Les JB, ce sont des Jeunes Bénévoles en Eglise, engagés dans leurs paroisses ou plus généralement dans le diocèse ; des jeunes missionnaires envoyés évangéliser nos églises ; des jeunes de tout horizon et de toute culture qui ne cherchent qu’une seule chose : vivre la Foi avec les autres.

Le concept des JB est séparé par catégorie d’âge :

  • JB Start: Dès la 8H, il est possible de commencer à s’engager en s’initiant à l’animation de groupe;
  • JB 1: Dès 13 ans, les outils d’animation d’un petit groupe;
  • JB 2: Dès 16 ans, développement des compétences personnelles propres à chacun et travail sur la Bible. En plus, apprentissage de comment animer une messe, un temps de prière, un camp, etc. et sensibilisation à ce que veut dire le fait d’avoir la responsabilité d’un groupe.

Le parcours de formation 3, proposé dès 18 ans, est riche en discussion, en réflexion et en partage. L’apprentissage à la lecture de la Bible, la théologie et les journées thématiques sont au cœur de ce qui est proposé. Avec les JB3, nous clôturerons ces deux ans d’ici à la fin de cette année avec la création et la réalisation d’un projet personnel paroissial ou diocésain. Il peut s’agir par exemple de créer une application ludique de questions/réponses sur des thématiques chrétiennes, d’organiser une soirée-jeunes en paroisse, etc.

Au-delà des riches journées vécues par chacun de nous cinq, les JB3, ce sont surtout de belles amitiés qui se sont construites et un esprit fraternel qui a été présent dès le début.

Il ne reste qu’à dire une seule chose : MERCI ! Merci à nos cinq référents qui, tout au long de notre parcours, nous ont accompagnés, aidés et épaulés. Sans eux, l’aventure JB n’aurait pas pu exister.

Pour terminer, comment parler des JB sans parler de Dieu, Lui qui a été, est et restera toujours présent dans nos cœurs. Il est notre Guide, notre Lumière sur le chemin de la Vie et surtout Celui pour qui nous avons voulu nous engager. Prions pour que toujours plus de jeunes puissent faire l’expérience de Dieu au travers de cette formation, lieu de départ propice au chemin de Foi.

Que vive encore longtemps l’âme des JB ! AMEN.

N.B. : le site www.tasoulafoi.ch donne encore plus d’informations sur ce que sont les JB et comment s’y inscrire.

L’éloge du « rien »

Le Tokimeku, cela vous dit-il quelque chose ? Pas de doute, vous êtes passé à côté du phénomène Marie Kondo, la papesse du rangement minimaliste. Accrochez-vous, car vous pourriez bien devenir un adepte de cet art à la fin de ce dossier ! Plaisanterie mise à part, la Japonaise à succès n’a rien inventé, car le renoncement à la possession de biens matériels pour se mettre à la suite du Christ existe depuis bien longtemps dans l’Eglise.

PAR MYRIAM BETTENS | PHOTOS : CIRIC, FLICKR, DR

Le bonheur passe par la poubelle

Cette tendance, née au Japon sous l’impulsion de Marie Kondo et son livre emblématique La magie du rangement, a fait des émules bien au-delà des frontières nipponnes. En témoignent les 8 millions d’exemplaires vendus de sa méthode parue en 2011. Son compatriote, Fumio Sasaki, constitue l’étape suivante de cette philosophie. Egalement auteur d’un best-seller, L’essentiel, et rien d’autre, le trentenaire tokyoïte se limite à 200 possessions en tout, en incluant les pots à épices ! Pour la papesse du rangement, le procédé consiste à ranger par catégorie d’objets en les triant en trois piles : à donner, à vendre et à conserver. Ces derniers valent la peine d’être gardés, car ils suscitent un tokimeku, une étincelle de joie, chez leur propriétaire. Les objets dont on se débarrasse, quant à eux, doivent être « remerciés ». Fumio Sasaki se place dans la pratique du Dan-Sha-Ri (refus, élimination, séparation) qui trouve ses racines dans le bouddhisme zen, plus précisément dans le concept wabi, c’est-à-dire la plénitude d’une vie simple et économe. Le danshari est composé de trois règles : le refus d’objets encombrants ou inutiles, la remise en cause de l’attachement matériel et la séparation définitive du désir de consommer de manière compulsive. Il viendrait à bout, selon le minimaliste star, de la perte de contrôle sur sa vie, car les objets ne nous possèdent plus, et permettrait de découvrir qu’opulence n’est pas toujours synonyme de bonheur.

Pas le moindre carton de déménagement à l’horizon. Pourtant, le petit appartement d’Alain* n’est agencé que de manière très spartiate. Le Genevois possède un lit, une table à manger et une chaise pour tout mobilier. Pas non plus de télévision, ni d’ordinateur ou de penderie bien remplie. Ses seuls « luxes » : un téléphone portable pour rester en contact avec sa famille, une machine à café automatique et un calendrier avec les photos de ses petits-enfants. Malgré cela, Alain ne s’imagine pas acheter plus de choses. Pour lui, « tout passe » et l’accumulation d’objets matériels n’est pas bonne en soi. Elle est vide de sens et « complique [même] la vie ». Son petit-fils de 8 ans conçoit la situation différemment, mais pour des raisons beaucoup plus pragmatiques : « Chez papi, on ne peut jamais être assis en même temps et c’est pas très pratique ! » lâche-t-il tout en pianotant sur sa console portable.

Un excès d’allègement

Alain le reconnaît, la configuration n’est peut-être pas la meilleure pour accueillir ses proches. Malgré tout, il préfère utiliser son argent pour leur faire plaisir ou partir en vacances. C’est cela qui le rend véritablement heureux. Or, si le détachement apporte le bonheur, pourquoi est-ce si difficile de sauter le pas ? « La possession offre une sécurité. Pour arriver à se débarrasser du superflu il faut la trouver ailleurs », affirme Michaël Gonin, professeur en éthique à la Haute Ecole de théologie (HET-PRO). Les raisons d’un allègement sont multiples : écologie, solidarité, gain de temps. Voire aussi plus profondes, comme « un refus d’un modèle de société imposé », selon Loïc Laîné, économiste, théologien et auteur de Heureux les sobres, paru en février dernier. Michaël Gonin souligne un autre aspect, celui de la quête de sens : « On peut réduire sa consommation, parce qu’autre chose apporte une raison d’être. » Or, le manque de repères et le besoin fondamental de transcendance poussent l’individu à se tourner vers des méthodes et des modèles clés en main. Le risque étant de tomber dans l’écueil du « consommer juste et du moins pour moins ». En cherchant à se libérer d’une emprise, nous devenons esclaves d’une autre. Le minimalisme est alors coupable de l’excès qu’il refuse.

Une quête de bonheur

La tradition de la grande Eglise n’invite pas à cet excès, au contraire « elle condamne les recherches d’ascétisme allant jusqu’à la mortification que l’on retrouve dans certains courants chrétiens », détaille Loïc Laîné. Le diacre permanent du diocèse de Nantes ajoute que « l’esprit du monachisme ne considère jamais l’ascétisme comme une fin en soi, mais lié à la dimension de charité dans une optique d’écoute de soi, de Dieu et de service aux autres ». La question du rapport aux biens traverse déjà de nombreux courants philosophiques grecs. Toutefois, « cette recherche [de bonheur] est d’abord orientée vers soi », différence fondamentale avec le christianisme. Pour Yvan Mudry, philosophe et théologien, l’expérience de base demeure similaire. Malgré l’étiquette différente, « la réalité du côté libérateur par la pratique d’une certaine sobriété reste bien présente » et si le développement personnel a pris tant de place dans les librairies, c’est aussi parce que « l’Eglise a trop mis de côté l’aspect du bonheur personnel. Alors que celui des autres passe aussi par le nôtre ». Loïc Laîné ajoute néanmoins qu’il existe un paradoxe fondamental dans la Bible concernant les possessions de ce monde. « Une certaine lecture de la tradition biblique associe bénédiction divine à prospérité matérielle. Alors qu’une autre nous invite à un usage plus raisonné des biens de ce monde en mettant en avant l’aspect de consentement aux limites. » Martin Kopp va même plus loin : « Jésus personnifie l’argent et l’institue comme un concurrent de Dieu. Il le représente aussi par des ronces et des épines qui empêchent de progresser. » Le théologien écologique protestant relève cependant que le minimalisme ouvre un champ de réflexion, car « faire décroître certains aspects identifiés de notre mode de vie donne de l’espace à d’autres pour grandir ».

Minimalisme ou sobriété heureuse ?

Les deux pratiques impliquent de se débarrasser du superflu pour se concentrer sur l’essentiel. Elles ont pour objectif principal d’apprendre à se détacher des choses matérielles, du pouvoir qu’elles exercent sur nous pour faire de l’espace dans sa vie et dans sa tête. En quoi la sobriété heureuse prônée par le pape François dans son encyclique Laudato si’ diffère-t-elle du minimalisme ? Ce qui diffère en grande partie concerne l’angle de ces deux propositions d’allègement. La sobriété volontaire ou heureuse a davantage une portée écologique, communautaire avec un pan spirituel important. Le minimalisme porté par la société sécularisée a pour but d’aider l’individu à simplifier son mode de vie en mettant au centre des valeurs qui comptent pour lui.

* Prénom fictif

Vive les camps !

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur de l’Entremont (VS), septembre 2021

Pandémie… rengaine interminable comme un chant à 23 couplets ! Les camps d’été autrefois si prisés ont vu cette année leur fréquentation baisser. La faute à cette incertitude qui fait tellement hésiter… que finalement l’on décide de ne rien décider.

PAR MICHEL ABBET | PHOTOS : CASIMIR GABIOUD

A tous ceux qui ont renoncé, on vous fait un petit cadeau : vous êtes invités à vous mettre dans la peau d’un jeune et à participer par procuration au camp de théâtre organisé par Gabidou et sa tribu…

Les débuts

Dès votre arrivée, vous voilà dépaysés. Vous vous trouvez en effet devant un chalet nommé… Vaticamp ! Rien que d’entendre ce jeu de mots, ça met déjà de bonne humeur !

Tiens, les autres participants arrivent, comment faire connaissance ?

Par un jeu tout simple ! Il faut se mettre en cercle, le premier dit son prénom, le second redit le prénom du premier auquel il ajoute le sien, le troisième doit déjà prononcer les trois prénoms… et ainsi de suite ; on termine par le premier qui croyait se la couler douce et qui doit maintenant nommer tous ses futur(e)s camarades…

Bientôt, les parents s’en vont, il faut aller mettre ses affaires en place… et s’installer dans le dortoir. Premiers contacts… Je peux me mettre là ?… Puis retour au rez-de-chaussée, premiers jeux, premier repas ! Hum délicieux ! Ouah ! Si c’est comme ça toute la semaine ! Et la jeune personne là, on dirait un prêtre. Non, non, pas encore, il est séminariste… C’est frère Alexandre ! Ah bon !

Premiers jours

Lundi et mardi, on apprend à jouer, à se détendre, à improviser, à se déplacer dans la salle polyvalente du village ! Super !

Et le dîner ! Hum que c’est bon ! Ensuite le foot. Tout le monde s’y met. Cool !

Mercredi débutent les choses sérieuses. On est séparé en 3 groupes… Voici la consigne : créer une pièce où cohabitent le temps de Jésus et le nôtre… Voici les thèmes. La pêche miraculeuse, les conseils de Jésus à ses disciples pour voyager « léger » et les moyens de transport actuels, la nourriture à travers la multiplication des pains. Bonne chance !

Préparation du théâtre

Et c’est ainsi que le théâtre a pris forme… Jeudi, vendredi, samedi, entre activités, répétitions, promenade, (on est même allé jusqu’au barrage d’Emosson en prenant le petit train…) le temps a passé plus vite que l’éclair ! Des amitiés naissent, on vit un petit moment de paradis…

Et voici déjà le dimanche ! La messe, il faut libérer les dortoirs, retrouver toutes ses chaussettes, mettre le tout pêle-mêle dans le sac. Et prendre un dernier repas ensemble avec les parents qui sont arrivés et se réjouissent d’assister au spectacle. Ah ! T’oublies pas de me donner ton adresse, et ton numéro de natel ! Quoi ? t’en as pas ? Ben c’est pas grave, moi non plus ! Et puis, de toute façon, on se reverra l’année prochaine. Parce que tu te réinscris ? Evidemment ! Alors moi aussi !

Et toi ? Renseigne-toi sur le site vocations.ch/camps-voc et… inscris-toi, tu ne le regretteras pas !

La Foi peut-elle être minimaliste ?

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Sacré-Cœur, Ouchy-Lausanne (VD), septembre 2021

En opposition avec une société de consommation où davantage de possessions matérielles conduisent à l’épanouissement et au bonheur, le Minimalisme fait le constat de la limite de ce système en mettant en avant une sobriété heureuse qui incite à consommer moins pour vivre mieux.

PAR PIERRE GUILLEMIN | PHOTOS : DR, PIERRE GUILLEMIN

Le Minimalisme veut nous aider à nous concentrer sur les choses vraiment importantes dans notre vie, d’avoir la liberté de faire des choses qui nous semblent vraiment importantes pour notre épanouissement. Nous pouvons ainsi libérer du temps et de l’énergie que nous passions jusqu’à présent à penser aux choses dont nous n’avions pas vraiment besoin. De cette manière, nous pouvons nous concentrer sur notre liberté, nos relations avec les autres c’est-à-dire des choses qui comptent !

Comme l’écrit Pierre Rabhi (essayiste, romancier, agriculteur contemporain minimaliste) : « Il nous faudra bien ré­-pondre à notre véritable vocation qui n’est pas de produire et de consommer jusqu’à la fin de nos vies mais d’aimer, d’admirer et de prendre soin de la vie sous toutes ses formes. »

Cette démarche minimaliste n’est pas
sans rappeler des exemples fameux de l’histoire de l’Eglise comme saint Martin de Tours (316-397), saint François d’Assise (1181-1226), les ermites, la vie monastique… Ces exemples sont en fait innombrables et démontrent que la conscience minimaliste est très présente dans l’Eglise, et ce, depuis les premiers chrétiens. Rappelons saint François d’Assise « c’est en s’oubliant que l’on se retrouve » c’est-à-dire que gratitude, prière, satisfaction du nécessaire contribuent pleinement à l’épanouissement de l’Amour de Dieu.

Mais le Minimalisme peut aussi amener à une vision réductrice de l’humanité. En effet, si la quête de sens et de bonheur se traduit par la volonté de se développer en tant que personne, elle peut aussi amener à une remise en question existentielle, en particulier celle de Dieu. « Je pense donc je suis – cogito ergo sum » (René Descartes 1596-1650) peut aussi être interprété comme le fait que la seule certitude que l’on peut avoir du monde, c’est l’existence de sa personne par le moyen de sa pensée. Alors le Minimalisme, en suivant cette voie, nous conduit à ne plus concevoir qu’un dialogue avec nous-mêmes ce qui est le contraire de cet Amour que Dieu nous invite à partager, à transmettre, à donner pour mieux recevoir car Les Ecritures nous enseignent ce rapport omniprésent entre l’Homme et Dieu qui est un perpétuel enrichissement.

Le Minimalisme serait-il une tentative de combler un vide ? Blaise Pascal (1623-1662) nous dit : « Il y a un vide en forme de Dieu dans le cœur de chaque homme qui ne peut être rempli par aucune chose qui ait été créée mais seulement par Dieu, le Créateur, qui s’est fait connaître aux hommes par Jésus. »

Mais si le Minimalisme est une tentative pour combler ce vide dont nous parle Blaise Pascal, il ne peut être la réponse car comme nous l’écrit Joseph Gotte (écrivain contemporain) : « Pour connaître un bonheur véritable, il faut apprendre à connaître Celui qui nous donne le souffle de la vie » car comme le rappelle le Concile de Vatican II : « L’Evangile est la source de toute vérité salutaire et de toute règle morale. » (Dei Verbum 7)

Le Minimalisme n’est pas une autre forme de la Foi du charbonnier. La Foi du charbonnier, c’est la Foi de l’homme qui croît tout simplement. En ce sens sa foi est minimale dans l’attitude mais elle reste riche et complexe car elle accepte l’ensemble de la Parole de Dieu sans aucun filtre.

Nous sommes invités au travers des Ecritures à une foi vraie qui est une véritable démarche de liberté et pas justement une solution minimaliste. Ce que Jésus-Christ nous laisse et nous enseigne, c’est la perpétuelle nouveauté d’une Bonne Nouvelle illustrée par des paraboles à déchiffrer inépuisablement : c’est ce qui constitue la richesse et la complexité de la Foi qui ne peut être minimaliste car pour comprendre cette Bonne Nouvelle, il faut y travailler, y réfléchir et agir dans une démarche véritable de compréhension de la Parole.

C’est aussi l’un des messages d’une parabole comme « Lève-toi et marche ». Certes, il s’agit bien d’une histoire relatée par saint Marc par laquelle Jésus montre l’étendue de l’Amour de Dieu en guérissant le paralytique. Mais c’est aussi et peut-être d’abord l’illustration que ce n’est pas la seule attitude qui fait la Foi mais nos actes, nos actions guidées par l’Amour de l’autre qui nous amènent à approcher la Lumière et renforcer notre Foi.

En conclusion, ne confondons pas forme et fond. La Foi est riche, complexe et ne se résume pas à quelques prières ou doctrines choisies au gré de ses envies. La Foi n’est pas Minimaliste et ne peut l’être, heureusement ! En revanche, l’attitude du Croyant, du Disciple, s’accommode parfaitement d’une expression minimaliste du mode de vie : cette attitude minimaliste est la forme de la démarche du Croyant, du Disciple qui est un moyen (pas unique !) de s’épanouir dans la Foi en embrassant toute sa richesse et sa complexité.

La sobriété et le lion (1 Pierre 5, 8-9a)

PAR FRANÇOIS-XAVIER AMHERDT | PHOTO : PXHERE

C’est l’un des textes proposés par la Liturgie des heures au dernier office de la journée, aux complies du mardi soir : « Soyez sobres, soyez vigilants : votre adversaire le démon, comme un lion qui rugit, va et vient à la recherche de sa proie. Résistez-lui avec la force de la foi. » (1 Pierre 5, 8-9a) La tempérance, l’une des quatre vertus cardinales avec la justice, la force et la prudence, ne vaut pas que pour la sobriété de consommation, elle est associée à la foi et à la vigilance, elle permet de recentrer nos énergies pour tenir tête aux plus redoutables ennemis.

Ainsi donc le slogan « moins pour plus » convient pour l’ensemble du chemin existentiel et spirituel. Moins de biens, moins de nourriture, moins d’activités, moins de divertissements, c’est se donner la chance d’une vraie pauvreté intérieure, d’un authentique respect de notre corps et de la planète, d’une concentration sur l’essentiel, d’un approfondissement de la vie intérieure. Aucune frustration masochiste dans cette perspective. Au contraire, la sobriété peut être dite « heureuse », car elle conduit à apprécier chaque réalité, chaque aliment, chaque entreprise, chaque rencontre à sa juste valeur.

Participer au combat spirituel

Dans ses exhortations aux fidèles, au terme de sa première épître, l’apôtre Pierre en fait le moyen de surmonter la souffrance que connaît l’ensemble de la communauté des frères répandue dans le monde (verset 9b). Et surtout, il y voit la possibilité de s’opposer à l’action destructrice du Diviseur, le « diabolos », représenté sous la figure métaphorique du « lion lacérant et rugissant ». L’image provient du Psaume 22(21), 14, dont Jésus crie le commencement sur la croix : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » (Matthieu 27, 46) Vivre la tempérance, c’est donc participer au combat spirituel du Christ et de l’Eglise contre le mal et le mensonge, contre la souffrance du péché, de la violence, de la surconsommation et de la dévoration.

Prier ce texte néotestamentaire dans la communion des saints, avant de s’endormir, c’est s’en remettre au Dieu de toute grâce qui, dans le Christ « nous rétablit, nous affermit, nous fortifie,
nous rend inébranlables et nous appelle à sa gloire éternelle »

(1 Pierre 5, 10).

Le minimalisme

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Sacré-Cœur, Ouchy-Lausanne (VD), septembre 2021

PAR LEILA FORTIS
PHOTOS : ANTOINE MBOMBO TSHIMANGA ET LEILA FORTIS

Pour certains, le minimalisme a une connotation négative : se contenter du minimum et en faire le moins possible.

Pour d’autres, il est dans l’air du temps. Courant d’art contemporain dans les années 60, il se décline aujourd’hui à plusieurs niveaux : de l’économie au design en passant par le style ou la spiritualité. Un mode de vie, en somme, qui nous permettrait de nous recentrer pour optimiser notre temps de travail et de loisir.

Les adeptes de Marie Kondo, entre autres gourous, en savent quelque chose, puisque ses conseils de rangements et de développement personnel promettent la sérénité de l’esprit, et l’ouverture à la disponibilité de l’âme et du cœur.

Bien avant notre époque, un précurseur du minimalisme nous est bien connu par son message : l’amour est la finalité de ce que chacun d’entre nous cherche. En Marc 6, 7-13, Jésus envoie ses disciples en mission avec des consignes bien précises : pas d’argent, pas de vêtements de rechange, la Parole pour seul bagage. Le fait de ne pas avoir de préoccupation matérielle va aider les apôtres à intégrer cette manière d’être, à la vivre intérieurement dans leur cœur et à la vivre extérieurement à travers leurs actions. Dieu est dans la simplicité de la vie et le partage avec les autres.

En ce temps de pandémie, malgré les restrictions, l’essentiel a été maintenu : l’écoute, la parole (même avec le masque), la Parole, la présence, la vie.

Préserver la vie est une priorité, comme le dit si bien André Malraux : « La vie ne vaut rien, mais rien ne vaut la vie. »

« Une Eglise pauvre pour les pauvres »

PAR THIERRY SCHELLING

PHOTO : DR

Moins…

Le leitmotiv du pape François, « une Eglise pauvre pour les pauvres », lancé il y a huit ans, pouvait sonner un peu naïf, voire comme une politesse feutrée de salon vatican…

Force est de constater qu’en bon jésuite, François a été pragmatique : moins de personnel dans les dicastères de la Curie, appliquant plus strictement le quinquennat prévu pour tous les collaborateurs du Saint-Siège ; moins de salaire pour les cardinaux et travailleurs dans la Cité du Vatican à la suite de l’année de pandémie qui a évidemment secoué ses finances ; moins de conseils pontificaux désormais rassemblés en dicastères interdisciplinaires ; moins de pompe liturgique pour une sobriété de la célébration de l’eucharistie par celui qui n’en demeure pas moins d’abord l’évêque de Rome ; moins de retenue quant à partager sa pensée à des dizaines de journaux « tout public » ; moins de destinations phares (capitales européennes) pour ses déplacements de pasteur universel ; moins d’automatismes dans la nomination tant d’évêques que de cardinaux, notamment en Italie, où nombre d’archevêques métropolitains n’étaient pas évêques auparavant, et où les titulaires de Milan, Venise, Turin, Gênes ne sont plus traditionnellement des sièges cardinalices ; moins de frais liés à son train de vie : hors palais apostolique, cantine à midi, pas d’usage de Castel Gandolfo pour les vacances…

…pour plus

Plus de femmes dans les départements de la Curie ; plus d’utilisation des réseaux sociaux (Tweeter, Youtube…) ainsi que du mode « vidéo » pour ses messages ; plus de cohérence dans les finances à la fois de l’Eglise universelle et de l’Etat du Vatican ; plus de collaboration au service de la Parole du pape de la part des organismes concernés : journal « Osservatore Romano », Vatican news, radio et télé vaticanes… ; plus de visites apostoliques ciblées ; plus de mise en avant des migrants et des pauvres, qui, du coup, ont obtenu plus de commodités (dispensaire, douches, cantine…) au Vatican…

Moins d’autoréférentiel pour plus de périphérique en somme. Comme il l’avait promis !

Moins pour plus

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur Aigle (VD), septembre 2021

PAR VINCENT LAFARGUE | PHOTO : PIXABAY

Lorsque nous avons annoncé, au printemps, notre action de récolte de denrées alimentaires non périssables à la messe, lors d’une des célébrations, les applaudissements ont éclaté spontanément à la fin de cette proposition. Et un paroissien m’a dit : « C’était le moment ! »

Nous avons tous vu les images de ces files interminables, à Genève notamment, de personnes en quête de sacs de nourriture. Des gens à qui la Covid a fait perdre leur emploi, les projetant dans une situation plus que précaire dans bien des cas.

Mais c’est loin d’être un problème uniquement présent dans les grandes villes. A la cure d’Aigle, c’est presque chaque jour que nous offrons des bons de
la Migros à qui les demande, pour aller acheter des produits de première
nécessité. La précarité a considérablement augmenté dans notre région suite
à l’épidémie que nous avons traversée.

Nous pouvons tous faire un effort, nous priver de quelque chose pour le donner à qui en a besoin. C’était le sens de notre action printanière avec ces
denrées non périssables. MERCI INFINIMENT à toutes les personnes
qui nous ont apporté de quoi garnir des sacs qui ont trouvé très facilement preneur.

Il nous faut continuer, et pas seulement en direction des nécessiteux mais aussi de notre planète. Nous pouvons tous apprendre à fermer le robinet d’eau
lorsqu’elle s’écoule inutilement, à trier nos déchets, à consommer de manière plus réfléchie. Nous avons tous à réapprendre le « moins » pour le « plus » : moins pour moi, histoire d’offrir plus aux autres.

J’ai peu

Est-ce suffisant ?

Et demain ?

J’ai décidé

En mon cœur

De le partager

Avec mon prochain

Toi Seigneur

Multiplie-le

Pour une vie en abondance

Carlo C. Action de Carême

Une divine économie

Tout s’achète, tout se vend, le marché suffit à fixer la valeur d’un objet. Quelle place la foi peut-elle encore occuper dans le domaine économique ? Pour y répondre, Eric Jaffrain, consultant en marketing non-marchand, propose de revenir à la logique du don, à l’origine de la vie et de la communauté.

PAR MYRIAM BETTENS | PHOTOS : JEAN-CLAUDE-GADMER

Biographie express

Au bénéfice d’un parcours professionnel atypique, Eric Jaffrain a tout fait… ou pres­que : architecte de formation, directeur d’agences de publicité puis de marketing, animateur de radio, politicien, humanitaire ou encore pasteur. Aujourd’hui, cet homme de terrain passionné met en pratique sa citation favorite : « Donner, c’est créer de la richesse. » Pour ce faire, depuis 1989, il continue de former activement au marketing non-
marchand. Il dirige aussi l’association La Restaurée, fondée il y a 11 ans, dans le canton de Vaud et qui a pour projet d’aider les personnes actives brisées par la vie.

Comment appliquer le concept de marketing non-marchand et de don à notre économie ?

Je vais prendre un exemple, c’est plus parlant. Une entreprise de services RH romande a fait appel à moi. Elle perdait des clients, avait des difficultés à les fidéliser et à en trouver de nouveaux. En posant des questions pour mieux cerner le problème, je lui ai demandé ce qu’elle donnait à ses clients. Là, regard éberlué, elle me répond ne pas donner ses services mais les vendre. N’ayant plus rien à perdre, elle a été d’accord d’essayer ma méthode avec un client le lendemain. Ce dernier lui a demandé ce qu’elle pouvait lui offrir. L’entreprise romande a donc commencé par donner une prestation. Après des mois de tractations infructueuses, elle venait de sortir de l’entretien en ayant un gros contrat en poche. Elle est ensuite devenue une entreprise florissante de la région lémanique.

Le marketing non-marchand propose une vision plus holistique de l’économie ?

Absolument ! Aujourd’hui, l’économie se compose de la triade : produire-consommer-jeter. A l’inverse, le marketing non-marchand prône un autre paradigme, dans une optique d’économie circulaire. Nous nous situons ici dans le créer-utiliser-partager ou recycler. En développant le don, on se pose toujours la question de ce que nous apportons à l’autre sans chercher à lui vendre quelque chose.

Ce type de marketing est une chance de repenser l’économie et de donner un autre sens à la société…

L’économie telle qu’on la définit aujourd’hui n’en est plus une. Elle n’est qu’un système mécanique, soi-disant autorégulateur, servant à développer le profit. D’ailleurs, la valeur des produits du marché est subjective et ne se fonde sur aucune réalité. Or, le sens du mot économie vient du grec communauté dont le principe premier demeure le partage. Mais l’instinct de propriété érige des frontières, empêchant l’autre d’accéder à ce que tu as et à ce que tu es. Le marketing non-marchand, basé sur le don, élimine ces frontières et pallie le manque d’unité de l’économie actuelle. Car celle-ci ne permet pas de symbiose entre ce que je suis, ce que j’aimerais et ce que je fais réellement.

L’économie n’est-elle pas déjà obligée de s’adapter face à des désirs de consommation plus durable et éthique ?

Il existe une tendance et une réelle conscience pour ces questions, mais je ne pense pas que cela soit suffisamment fort. Pour transformer les mentalités, le mouvement doit être collectif. Dit autrement, les cœurs doivent changer, pas le concept. Nous n’assistons pas à un changement de société, mais seulement de comportements de consommation. C’est cela qui me gêne. Il ne faut pas se faire d’illusions, l’économie financière va toujours faire en sorte de suivre les tendances pour conserver la modalité acheteur-vendeur.

Un marketing non-marchand, c’est quoi ?

Le marketing classique repose sur le fait de vendre ou de forcer l’acte d’achat avec un consommateur pour cible. « Le marketing non-marchand ne considère pas l’individu comme cela, mais plutôt comme un citoyen, voire un donateur. Le mode de transaction étant basé sur le don : de soi, de temps, d’argent ou en nature. » Il préconise de s’axer en priorité sur le besoin de l’autre. En d’autres termes, une entreprise plaçant en priorité le besoin de ses clients aura un retour sur investissement, et donc générera des recettes, comme l’enseigne Jésus : « Celui qui donne, reçoit. » Toutefois, il reste une nuance importante à souligner, le marketing classique crée artificiellement des besoins pour produire de l’argent. Dans le marketing non-marchand, il s’agit de répondre aux besoins réels et non induits par le marché. Ce type de marketing se situe aussi dans la ligne des principes bibliques que sont l’abondance et l’acceptation de la suffisance. « Si je remplis un verre jusqu’à ce qu’il déborde presque, l’économie actuelle prescrira d’accumuler des verres et de garder le tout pour moi. Le marketing non-marchand conseille de continuer à verser, afin que cela déborde et arrose tout l’environnement alentour. »

Moins pour plus…

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP Sainte Marguerite Bays (FR), septembre-octobre 2021

PAR NICOLE MONNEY | PHOTOS : CATH.CH

Voici plus d’une année que nous avons été frappés par une tempête insoupçonnée, venue de loin. Les dégâts ont été plus ou moins importants selon l’endroit de notre ancrage dans la vie. L’Eglise dans sa pastorale a aussi été très affectée, surtout dans une société qui relègue sa vie spirituelle, semble-t-il, au second plan. Cela s’est quand même un peu constaté dans cette pandémie. La priorité dans les nouvelles n’était malheureusement pas de savoir comment allaient les personnes, quel était leur état de santé, mais plutôt les statistiques, l’économie, comment survivre. J’ai pu participer à une permanence téléphonique que l’un des vicariats du diocèse avait mis sur pied et fort était de constater que la vie spirituelle n’était pas une priorité, même dans un moment de catastrophe. Pourtant, il est connu que lorsqu’on est dans le malheur, on a tendance à se tourner vers Dieu pour demander de l’aide !

Du coup je me suis posé la question, pourquoi si peu d’appels ? Est-ce que la foi individuelle est si forte que l’on n’a pas ressenti le besoin de recourir à cette permanence ? La confiance en Dieu déplace des montagnes, dit-on. Ou est-ce un signe distinct que l’Eglise n’est plus assez proche des personnes pour qu’on l’oublie même dans des situations aussi compliquées que cette pandémie ? Je n’ai à ce jour pas trouvé la réponse. Cependant, dès la sortie du confinement, j’étais plus que motivée pour mettre tout en œuvre pour que l’Eglise soit plus
visible.

J’ai cette chance d’être catéchiste dans les écoles primaires dans la région de Romont et enseignante de religion au CO de la Veveyse. Je suis donc en contact perpétuel avec la nouvelle génération de l’Eglise. Certes j’ai un programme plus ou moins précis à faire passer, mais j’ai vraiment pris le temps de leur parler de l’Eglise, cette communauté des chrétiens que nous constituons tous. Qu’ils ont une place à prendre, un rôle à jouer… que parfois c’est à eux de redonner un sens à la vie spirituelle en famille ; oser parler de Dieu à la maison. Je leur proposais des petites livraisons à domicile, vu que c’est devenu un peu la nouvelle mode ; le take away ou à l’emporter… Je leur proposais de lire tel ou tel passage de la Bible avec une prière ou un chant en famille ou du moins avec un membre. Parfois aussi je leur donnais des questions à poser aux parents sur un thème vu en classe. Les élèves revenaient parfois un peu déçus par les réponses ou le peu de discussion qu’il y a eu avec la famille. Toutefois, ils ont relevé le défi. Le but est atteint, ils ont ramené un peu de Dieu à domicile. Ce n’est certes pas évaluable, il y a eu du bon comme du moins bon. Finalement, c’est comme pour les plats qu’on commande sur les applications ou sur internet, on est parfois déçu et parfois très satisfait.

Un autre défi, cette fois-ci sur un plan plus pastoral m’attendait dès la rentrée scolaire 2020. En effet, toutes les célébrations de première communion ont été repoussées à plus tard…, mais quand ? Combien de temps faudra-t-il à cette pandémie pour se dissiper ?

Naïvement, je pensais que les familles seraient heureuses de savoir que les célébrations auraient lieu, même si c’était beaucoup plus tard et bien sûr en tenant compte des restrictions sanitaires. Eh bien, non ! C’était une douche froide, voire glaciale ! C’est à ce moment-là que j’ai constaté qu’une fois de plus je n’étais pas du tout sur la même longueur d’ondes, moi qui pensais que nous avions la chance de pouvoir vivre le sacrement de l’eucharistie malgré la pandémie. J’avais pensé que les enfants étaient prêts à vivre ce pourquoi nous les avions préparés pendant toute une année ; la rencontre dans l’intimité avec Jésus. Autant les familles souhaitaient autre chose ; vivre le sacrement oui, mais dans de bonnes conditions (familles, convivialité, la joie de la fête) ! Certes, ces conditions n’étaient pas vraiment réunies, puisque les enfants pouvaient n’avoir que 2 invités dans l’église et pas beaucoup plus à la maison. Et bien sûr, chorale, fanfare, apéritifs étaient aussi annulés. Il n’y avait plus grand-chose de la fête traditionnelle des années précédentes. Il va sans dire que bien des familles ont repoussé encore la première communion de leur enfant, mais d’autres pas. Les enfants ont aussi du coup pu inviter plus de personnes dans l’église. Cela s’annonçait triste comme fête…

Eh bien, non, c’était un moins pour un plus !

Il y avait moins de personnes lors des célébrations, mais bien des familles ont eu plus de plaisir parce qu’elles se sentaient plus proches de leur enfant. Il y avait une intimité, une sensation de faire communauté. Elles ont mieux pu participer à la messe, suivre ce qui se passait. Il y avait moins de bruit. L’ambiance était plus favorable au recueillement. A la sortie, tout le monde avait le sourire. Certains parents, dont c’était le 2e ou 3e enfant qui vivait ce sacrement, ont été vraiment enchantés et m’ont dit qu’ils ont préféré cette célébration pour les raisons citées plus haut. Evidemment, certains regrettaient que toute la famille n’ait pu assister à la fête.

En conclusion, par cette année de pandémie, j’ai appris à changer mon regard. J’ai appris à faire plus avec moins de moyens. L’essentiel n’est pas toujours ce que je crois. J’ai souvent entendu ou lu la phrase : « Il faut mettre le Christ au centre. » Oui, évidemment. Et je pensais l’avoir fait. Mais cette année, je l’ai mis au centre de ma vie, mais aussi de celle des autres. Non seulement je l’ai mis au centre, mais en plus je l’ai laissé agir.

Avec les enfants nous avons mis un accent sur la prière. Ils ont même fabriqué un grand chapelet qui est actuellement dans l’église de Siviriez !

Quelle belle année, malgré la pandémie ! Que cette nouvelle année pastorale soit tout aussi riche. N’hésitons pas à épurer nos cœurs et nos esprits afin de laisser la place à l’essentiel ; le Christ ressuscité, notre seul guide.

Vitrail du couronnement de la Vierge par l’Enfant Jésus, basilique Notre-Dame, Genève

PAR AMANDINE BEFFA | PHOTO : JEAN-CLAUDE GADMER

On considère parfois les vitraux dits sulpiciens comme des œuvres de moyenne valeur. Il est vrai qu’ils peuvent paraître un peu pâles à côté des verrières médiévales de la cathédrale de Chartres ou celles de Chagall à Zurich.

Il serait toutefois dommage de les délaisser trop vite. En effet, ils sont non seulement le témoignage d’une époque, mais ils ont en plus un intérêt théologique. C’est le cas du vitrail du couronnement de la Vierge réalisé par Claudius Lavergne pour la basilique Notre-Dame de Genève.

Il synthétise toute l’histoire du salut, superposant des événements appartenant à des périodes différentes. Il présente ainsi la façon dont ce qui est annoncé dans l’Ancien Testament s’accomplit dans le Nouveau Testament. C’est ce que l’on appelle un vitrail typologique.

Dans la partie basse, l’ange chasse Adam et Eve du jardin d’Eden. Le visage d’Eve est tourné vers le bas, sous le poids de la condamnation, mais celui d’Adam est tourné vers le haut. Il semble déjà annoncer une forme d’espérance.

La Vierge Marie porte Jésus dans ses bras. Si c’est elle qui terrasse le serpent des origines, elle utilise une lance ornée d’une croix. Elle nous guide ainsi du début des évangiles (la naissance de Jésus) à l’Apocalypse.

Jésus couronne sa mère. Il souligne ainsi la fidélité sans faille de Marie : de son « oui » à la question de l’ange jusqu’à son entrée dans la gloire.

Le Père domine toute la scène. De sa main gauche, il désigne la Vierge et l’enfant. Dans sa main droite, il tient un orbe crucigère, symbole de la domination du Christ sur le monde. Il indique ainsi que cet enfant est le Sauveur.

La colombe rappelle cet Esprit qui planait sur les eaux au moment de la Création et qui a accompagné chaque instant de l’histoire.

Concluons avec les paroles de l’Exultet, qui résument si bien toute la symbolique de ce vitrail : « Bienheureuse faute de l’homme qui valut au monde en détresse le seul Sauveur ! »

Moins pour plus…

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteurs de Sierre (VS), septembre 2021

En prononçant maintes fois ces mots, afin de rassembler mes idées concernant le thème de ce numéro, il m’est rapidement venu à l’esprit l’image de cette rencontre entre Jésus et le jeune homme riche venu lui demander, en quelque sorte, de l’aider à trouver un sens, un but plus « sérieux » à sa vie. Nous avons tous eu une pensée sympathique pour cet homme bien « comme il faut », avec ses nombreuses qualités, bien dans les rails… à qui Jésus dit : Il ne te manque qu’une chose ! une chose essentielle : « Vends tout ce que tu as, donne-le aux pauvres et ensuite, suis-moi… »

TEXTE ET PHOTO PAR FRÉDÉRIC MAYORAZ, CURÉ

Idriss le nomade

Un gars simple qui se contente de peu pour vivre libre en camping-car

#libre #nomade #vanlife #campingcarlife #minimalisme

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Moins pour plus… les références dans les Evangiles, ou la vie des saints, sont nombreuses pour nous inspirer un style de vie plus pur et plus saint. Il existe de multiples chemins dans le dépouillement. En choisir un, ne signifie pas uniquement opter pour une vie minimaliste : tout lâcher pour vivre l’aventure d’une vie libre de toute contrainte, car cela serait illusoire… même si ce mode de vie peut paraître, de l’extérieur, comme idéal.

Moins pour plus… choisir ce chemin prend tout son sens lorsqu’on prend du temps pour soi, pour découvrir Dieu, se découvrir soi-même, s’ouvrir aux autres et partager les découvertes que nous faisons afin d’aider ceux qui ne peuvent pas sortir de leur train-train quotidien et qui rêvent d’espace, de liberté, de plénitude.

La vrai vie

Pour donner un exemple concret, depuis quelques mois je suis 2 youtubers qui ont pris un jour la décision de tout lâcher (boulot, famille, maison, relations…) pour partir sur les routes et découvrir ce qu’est pour eux la « vraie vie » et ce qu’elle peut leur apporter – la nature et ses beautés, le « ici et maintenant », profiter de belles surprises au gré des paysages et des rencontres – et surtout pour la partager avec leurs followers qui rêvent de pouvoir eux aussi entreprendre ce voyage.

Pour ces deux aventuriers de la vie, il a fallu qu’ils se préparent non seulement matériellement, mais aussi dans leur tête : choisir une vie minimaliste ne se fait pas sur un coup de tête, il y a des joies, des doutes, des frustrations, des espérances, des échecs… et le plus important cette question : « Quel sens donner à tout cela ? » Eh bien, pour ces deux personnes – ils le rappellent d’ailleurs souvent dans leurs vidéos – c’est une occasion de partager et de donner plus de leur temps afin d’accompagner, dans leur rêve, ceux qui ne peuvent pas voyager, pour les raisons qui leur sont propres : maladie, vieillesse, pauvreté, solitude… de pouvoir leur apporter, à travers leur vécu, un rayon de lumière pour éclairer chaque matin.

Tendre vers les réalités den haut

Personnellement, je vois cela comme une manière de s’abandonner, de vendre tout ce que l’on a, non seulement pour recevoir plus, mais aussi pour pouvoir donner plus de rêve, de joie, de bonheur à ceux qui nous entourent et qui comptent sur nous… et d’éloigner le spectre de ce jeune homme de l’évangile qui part au loin tristement, parce qu’il avait de grands biens qui, en définitive, profiteront à qui ?

Pour revenir à nos deux youtubers, je dois avouer que personnellement j’attends chaque fin de semaine, avec plaisir, la vidéo de ce qu’ils souhaitent nous partager de leur voyage à travers les richesses des paysages et des rencontres qu’ils ont la joie de vivre.

Moins pour plus… oui, lorsque nous sommes prêts à nous dépasser, à vaincre nos peurs et nos appréhensions, pour tendre vers les réalités d’en haut, des réalités qui commencent déjà là où nous vivons, ici et maintenant. Alors ouvrons nos yeux et les oreilles de nos cœurs pour ne pas les manquer.

Zéro déchet Suisse

PAR CHANTAL SALAMIN | PHOTOS : DR

Vivre sans déchets ? Non, ce n’est pas impossible ou réservé à des écologistes extrémistes. Cela s’apprend, tout simplement ! Adopter ce mode de vie, c’est non seulement préserver la planète, mais également améliorer sa qualité de vie et réduire ses frais de consommation. Mais alors comment s’y prendre ?
Commencez par visiter le site de l’association ZeroWaste Switzerland : zerowasteswitzerland.ch

C’est évident

Pour réduire drastiquement sa quantité de déchets, un principe simple à suivre au quotidien : « Rethink et Refuse (repenser et refuser), Reduce (réduire), Reuse et Repair (réutiliser et réparer) et Recycle et Rot (recycler et composter), en utilisant des matériaux durables et en motivant les changements de notre modèle économique et culturel actuel ».

Et cela s’apprend

Pour vous accompagner vers ce nouveau mode de vie, l’association propose des activités et événements pour tous – aussi en virtuel – comme des cafés thématiques, des ateliers interactifs, des conférences et même du coaching personnalisé, répartis en trois thématiques : « aliments & boissons », « cosmétique, nettoyage & vêtements », « travail, maison & cadeaux ».

Entreprises et communes y trouvent également des conseils adaptés.

Moins pour plus

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, décanat Sion (VS), septembre 2021

PAR LE CHANOINE LIONEL GIRARD
PHOTO : JHS

Cela ressemble à un de ces titres aguicheurs dont les publicitaires raffolent… et pourtant l’enjeu d’un tel slogan au programme paradoxal invite à changer radicalement de référentiel, dans le quotidien de nos activités ordinaires donc aussi dans la vie spirituelle.

Oui stoppons cette course effrénée à additionner ou multiplier les possessions de toutes sortes ; après avoir fait le bilan de tout ce qui nous entoure voire nous encombre, osons faire ce choix inhabituel et peut-être difficile du « moins », qui dépasse l’allègement du superflu et se concentre autour du juste nécessaire, du vrai, du bien, bref, de l’essentiel.

Le confinement de 2020-2021, vécu comme une retraite imprévue, a pu favoriser cette prise de conscience. Ainsi beaucoup d’entre nous en ont profité pour ranger leurs armoires ou galetas, soigner leur jardin, retrouver le temps de cuisiner, d’entretenir des liens parfois fragilisés par la concurrence virtuelle…

Et cette expérience a trouvé un écho dans la vie paroissiale, avec nos assemblées restreintes, sobres mais non moins ferventes. En arrivant à l’avance, notre cœur s’est trouvé « plus » disposé à La Rencontre vivifiante.

Veillons désormais à entretenir cet élan : moins préoccupés de nous-mêmes et plus centrés sur le Christ, manifestons son amour dans une généreuse disponibilité engagée à son service.

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