L’âne, le bœuf, l’avion de ligne

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur Vallée d’Illiez (VS), décembre 2020

Par Gérald Voide | Photo: DR

« Des animaux et des hommes », c’est le thème central de ce magazine L’Essentiel. En décembre, comment ne pas penser à l’âne et au bœuf de la crèche ? Nous trouvons mentionnés ensemble ces deux animaux dans le prophète Isaïe : « Le bœuf connaît son propriétaire, et l’âne, la crèche de son maître. Israël ne le connaît pas, mon peuple ne comprend pas. » (Is 1, 3) Dans ce verset, Dieu se plaint : le bœuf et l’âne connaissent leur propriétaire et la crèche de leur maître, alors que le Peuple ne connaît pas son Maître, Créateur, Sauveur et Seigneur. 

Nous pouvons envier et imiter l’âne et le bœuf. A la crèche, ils étaient tout proches du Fils de Dieu qui venait de naître à la vie humaine. Au début de ce temps de l’Avent et de cette nouvelle année liturgique, je voudrais vous souhaiter une proximité toujours plus grande avec le Seigneur.

J’ai reçu une petite lettre avec cette histoire qui nous encourage à être proches de notre Dieu. Un garçon demande à son père : « Papa, quelle est la taille de Dieu ? » Le papa lève les yeux vers le ciel. Il voit un avion passer et demande à son fils : « Quelle est la taille de cet avion ? » Le garçon répond : « Il est très petit. Je peux à peine le voir. » Le père l’amène à l’aéroport et, s’approchant d’un avion, il demande : « Maintenant, mon fils, quelle est la taille de cet avion ? » – « Papa, il est énorme ! » Et le père de poursuivre : « La taille de Dieu dépend de la façon dont tu es près ou loin de lui. Plus tu es proche de lui, plus il sera grand et énorme ! C’est ça la vérité. Ton intimité avec Dieu te montrera la grandeur de Dieu dans ta vie ! »

Que Dieu nous aide à nous approcher de lui et à nous attacher à lui. C’est mon souhait pour nous tous en ces temps perturbés. 

Mon lien avec la faune

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur Aigle (VD), décembre 2020

Texte et photo par Jean-Michel Lonfat, c.r.b

En raison du thème proposé par le dossier romand «Des animaux et des hommes», nous avons invité le chanoine Jean-Michel Lonfat à rédiger cet éditorial, lui qui vit au cœur de la montagne à longueur d’année, à l’Hospice du Grand-Saint-Bernard.J’ai grandi aux Marécottes, à quelques centaines de mètres du zoo. J’y ai découvert de très près les animaux typiques des Alpes : le lynx, le loup, le chamois, le bouquetin et autres marmottes. Je les apercevais parfois, de plus loin, lors de mes promenades au-dessus du village. Le loup restait invisible, mais mon frère et moi entendions parfois ses hurlements à travers la nuit.

En entrant dans la congrégation du Grand-Saint-Bernard, ma relation à l’animal s’est un peu estompée. Durant mes années de ministère en paroisse, je n’ai pas eu beaucoup d’occasions de contact avec eux.

Depuis maintenant sept ans que je vis au Grand-Saint-Bernard, j’ai l’impression d’avoir renoué une amitié : je vois parfois, depuis ma chambre, des bouquetins ; je surprends des marmottes filant devant mes pas ; j’ai trouvé des traces de loups dans la neige, cet hiver. J’ai redécouvert la faune sauvage : libre, furtive, et belle surtout.

Et puis, qui dit Grand-Saint-Bernard dit chiens. Figure emblématique du col, ils ont, durant des siècles, aidé les chanoines à sauver des vies dans la montagne, souvent au péril de leur propre vie. Ça n’est plus le cas aujourd’hui. Les technologies modernes les ont remplacés. Leur histoire reste cependant intimement liée à celle de notre Maison. Beaucoup de gens découvrent l’histoire –et parfois même l’existence – de notre congrégation en s’intéressant d’abord à ces fidèles compagnons à quatre pattes. Et nous autres, chanoines, regardons avec bienveillance ces chiens superstars, plus célèbres que nous. Ils vous attendent avec nous, l’été prochain !

Jeux, jeunes et humour – décembre 2020

Par Marie-Claude Follonier

Question d’enfant

Jésus est-il vraiment né le 25 décembre ?

Les Evangiles ne nous donnent pas le jour exact de la naissance de Jésus. Il est peu probable que cela soit le 25 décembre. Alors, pourquoi y fête-t-on Noël ? C’est que les premiers chrétiens ont repris à leur compte la fête du Sol invictus commémorée par les Romains. Cette fête marque la victoire de la lumière sur la nuit, car les jours commencent à rallonger à partir du solstice d’hiver, soit autour de Noël. La symbolique est puissante : elle permet de montrer, sur le plan de la foi, que Jésus est la vraie lumière qui guide nos vies.

Par Pascal Ortelli

Humour

C’était le temps où on était assez emprunté pour expliquer aux enfants les origines de la vie. Dans un village valaisan, le jour de la Fête-Dieu, Louis, 6 ans, et sa mère assistaient à la procession qui passait juste devant un poulailler. L’enfant aperçut un coq juché sur une poule et demanda à sa mère le pourquoi de cette attitude. La mère, gênée lui intima l’ordre de regarder les fidèles réunis autour du Saint-Sacrement et de prier le petit Jésus. 

Louis obéit mais revint à la charge :
« Pourquoi le coq est monté sur la poule ? »

Réponse agacée de la maman :
« C’est pour mieux voir la procession ! »

Par Calixte Dubosson

Et si je me posais des questions pour mieux fêter Noël?

Par Chantal Salamin

Photo: DRA l’approche de Noël, nous ne sommes pas tous dans les mêmes dispositions selon ce que nous vivons actuellement ou ce que cette fête nous rappelle : deuil ou naissance, conflits familiaux ou heureux souvenirs, solitude ou grand rassemblement. Alors qu’avez-vous besoin de retrouver pour bien vivre cette fête ? De l’espoir, de la tendresse, de la chaleur humaine ou simplement le sens de Noël ?

Le site internet noel.catholique.fr a été élaboré sur la base de nos questions, auxquelles il propose des réponses diversifiées par leurs formes et leurs sources. Vous y trouverez donc des vidéos, des témoignages, des chants et des éclairages de religieux et religieuses, de saints, d’artistes… et d’enfants.

A la base du site… nos questions !
Des questions sur la fête en elle-même : Noël n’est-il qu’un joli conte ? Qu’est-ce que la couronne de l’Avent ? Pourquoi le Père Noël ressemble-t-il à saint Nicolas ?

Et des questions sur comment la vivre : Triste ou seul à Noël, que faire ? Pourquoi des décorations à Noël ? Comment vivre Noël dans la paix et la joie ? Comment vivre Noël en famille ? Comment vivre Noël autrement ?

Des réponses diversifiées… notamment des plus petits !
Dans l’émission « Paraboles d’un curé de campagne », le Père Pierre Trevet Noël, nous offre quelques « enfandines ». Quand les enfants découvrent tout ce qui tourne autour de Noël, les confusions et imprécisions de ceux-ci sont pour nous un rappel. Noël loin d’être une fête infantilisante est une fête à la source de notre rajeunissement, car si nous vieillissons, Dieu est toujours plus jeune que nous. L’évangile du jour de Noël nous le dit : « A tous ceux qui l’ont accueilli, il a donné le pouvoir de devenir enfant de Dieu. »

Merci les enfants !

«Jésus est né à ′Aime les bêtes′.»
Une petite perle d’enfant, une contrepèterie pour Bethléem


Le site: noel.catholique.fr

L’Avent: l’attention à l’autre

Et si vous profitiez de l’Avent pour mettre l’accent sur l’attention aux autres? Les occasions pour développer le sens de l’effort sont nombreuses en cette période de Noël où l’on cherche à faire plaisir, profitons-en!

Par Bénédicte Jollès
Photo: PixabayLes calendriers de l’Avent truffés de confiseries et de cadeaux ne nous facilitent pas la tâche. Ils amoindrissent les réjouissances de Noël en privant nos enfants de l’attente. Comment, dans ce contexte, leur permettre de découvrir la joie d’attendre et de penser aux autres, de préparer des surprises qui égaieront ceux qui les recevront ? Car notre « métier » de parents nous impose d’essayer d’ouvrir le cœur de nos têtes blondes pour éviter de les transformer en monstres d’égoïsme, en enfants-rois heureux d’accumuler et sourds à toute demande. Ici ou là, des paroisses ou des écoles proposent d’ailleurs des calendriers de l’Avent « à l’envers ». Chaque enfant, chaque famille est invité à déposer 24 objets dans un carton qui sera porté à une association. Voilà l’occasion pour chacun de prendre conscience que nous avons souvent beaucoup et trop de tout : nourriture, vêtements, jeux… Nous pouvons facilement les partager.

Permettez-vous à vos enfants d’expérimenter que le don de soi rend heureux ? Une urgence éducative aujourd’hui dans nos sociétés individualistes et consuméristes ! Avez-vous déjà été avec eux au contact de personnes démunies ? C’est sûrement un des plus grands cadeaux que nous pouvons leur faire, en prenant le temps de les y préparer et en respectant la réserve des plus timorés. Oui, il n’y a pas d’âge pour écouter, réjouir ou aider une personne isolée et rejetée. Le plus simple est de s’appuyer sur les talents personnels de chacun : le plus gourmand cuisinera un gâteau, le plus bavard prendra des nouvelles, l’artiste dessinera une carte de vœux ou jouera un morceau de musique… « Merci de m’avoir parlé avec votre fils, me disait un homme assis sur le trottoir, d’habitude les gens me fuient. » Ces expériences permettent à nos enfants de gagner en maturité et surtout, elles incarnent l’Evangile. C’est bien là un des trésors de notre foi : croire que ce que nous donnons aux plus petits et aux plus isolés (y compris de nos familles), c’est au Christ que nous le donnons. 

Follie, une drôle de paroissienne

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Sacré-Cœur, Ouchy-Lausanne (VD), décembre 2020

Par Alicia Jossi-Zamora et Vincent Roos | Photo: Jean-Claude Gadmer

La chienne Follie, que nous connaissons bien pour son assiduité à nos messes, a bien voulu perdre son temps pour répondre à quelques questions théologiques un peu «bêtes».

Follie, avec notre curé Vincent.

1. Que penses-tu de l’ordre naturel de la Création qui vous a octroyé, à vous animaux, une place subalterne par rapport aux humains ?
Dans Genèse 1, Dieu crée les animaux et les hommes le sixième jour. Nous ne sommes donc pas si éloignés de vous, ce que la science a par ailleurs confirmé. Avez-vous remarqué la ressemblance de tous les embryons de mammifères dans l’utérus de leur mère ?

Bien sûr, vous humains avez été créés à Son image contrairement à nous, humbles créatures. Vous en êtes-vous rendus dignes ? Au regard de l’histoire on peut en douter.

2. Connais-tu le péché, la notion du bien et du mal ?
Au Paradis, nous vivions tous en harmonie, le lion cohabitait avec l’agneau puisque Dieu nous avait donné les plantes pour nourriture. Puis, les humains ayant cédé à la tentation de l’interdit, et notre sort étant lié au vôtre, nous avons tous été chassés du jardin d’Eden et rejetés dans un monde de violence et de mort.

Comme nous n’avions pas mangé la pomme de l’arbre de la connaissance, notre nature innocente a été préservée : nous ne distinguons pas le bien du mal, nous ne savons pas ce que signifie pécher. Si nous tuons, c’est pour manger ou nous protéger. Nous ne violons pas mais cherchons juste à nous reproduire, comme nous y pousse notre instinct de survie. 

Par contre, si vous les humains vous vous laissez aller à agir comme des animaux, vous dénaturez votre nature et la pervertissez.

3. Crois-tu que vous ayez une âme et que vous irez au Paradis ?
L’âme, anima en latin, est le souffle de vie qui anime tout être vivant. Après les philosophes grecs, saint Thomas décrit trois sortes d’âmes, la végétative qui concerne les végétaux, les animaux et les humains ; puis l’animale pour les animaux et les hommes ; finalement l’âme spirituelle qui est le propre de l’homme. En 1978 déjà, le pape Paul VI déclarait : « Un jour, nous reverrons nos animaux dans l’éternité du Christ. Le Paradis est ouvert à toutes les créatures de Dieu. » Donc, n’ayez pas peur, nous nous retrouverons plus haut.

Dans cette époque troublée, accablée par toutes sortes de maladies, de désastres écologiques, vous les humains devriez écouter les paroles du pape François dans son encyclique Laudato si’ pour notre sauvegarde commune :

« J’invite tous les chrétiens à expliciter cette dimension de leur conversion, en permettant que la force et la lumière de la grâce reçue s’étendent aussi à leur relation avec les autres créatures ainsi qu’avec le monde qui les entoure, et suscitent cette fraternité sublime avec toute la création, que saint François d’Assise a vécue d’une manière si lumineuse. »

Des animaux et des hommes

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP Sainte Marguerite Bays (FR), décembre 2020

Texte et photo par Père Francis Basani

Ce jour-là, le loup habitera avec l’agneau, le léopard dormira avec le chevreau, le veau et le lionceau mangeront ensemble, et un petit garçon les conduira. La vache et l’ourse seront dans un même champ et leurs petits dans la même grange. Le lion, comme le bœuf, mangera du foin… (Le prophète d’Isaïe, 11:1-9)La question animale se fait de plus en plus présente dans le débat public : on réfléchit, on discute et on s’affronte au sujet de la préservation des espèces menacées, du bouleversement des équilibres écologiques, ou encore des conditions d’élevage et de la place de la viande dans les régimes alimentaires. La maltraitance animale est également un sujet brûlant, auquel un public toujours plus large est sensibilisé grâce à des initiatives, des reportages et des enquêtes de qualité. 

Dans les récits bibliques, la viande est consommée seulement les jours de fête. Mais l’interdiction de manger de la viande n’est jamais affirmée. Le peuple d’Israël, plus tard le christianisme considèrent qu’il y a un saut de nature entre l’homme et l’animal. 

Dans Genèse 1, Dieu dit : « Faisons l’homme à notre image, comme notre ressemblance… Dieu créa l’homme à son image, à l’image de Dieu il le créa, homme et femme il les créa. »

Dans l’Evangile, nous constatons que Jésus était « avec les bêtes sauvages ». Cette brève indication de l’Evangile peut ouvrir la proximité de Jésus avec la création animale. En cela consiste la dignité, la valeur du monde animal. Chaque animal a été pensé dans le Verbe ; il a été animé par Dieu ; il a été, avant même de naître, l’objet d’une intention et d’une sollicitude.

L’image des « bons bergers » qui portent avec amour leur brebis sur les épaules, comme on le voit dans la Bible, est dans toutes les mémoires. 

François d’Assise nous interpelle dans son cantique des créatures. La nature chez saint François est considérée comme l’œuvre de Dieu, plus exactement de la Trinité créatrice Père-Fils-Esprit. Toute créature est pour François, un frère ou une sœur. François d’Assise a une relation complètement différente avec la nature, il dialogue avec elle, c’est-à-dire qu’il considère tous les animaux et toute la création, les pierres, les plantes, comme des sujets avec lesquels on peut dialoguer. La fraternité touche aussi les animaux.

A Gubbio, la ville qui était aux prises avec les meutes de loups féroces, où la grêle ravageait les vignes, François appela tout le monde à la conversion. C’était le prix à payer pour être délivré de ces fléaux. Les habitants de la ville furent témoins de la marche du saint dans la forêt, pour aller au-devant du méchant loup, qui mit sa patte dans la main de François, après s’être engagé par pacte à ne plus faire de mal à personne. 

Bonaventure, le célèbre théologien franciscain relate, dans sa « Legenda maior », toute une série d’épisodes qui illustrent la relation entre François d’Assise et les animaux. Dans chaque récit, Bonaventure essaie moins de célébrer le Pauvre d’Assise en tant qu’ami des animaux particulièrement respectueux, que de le présenter comme l’exemple d’une foi passionnée en la création et en ses biens. 

A l’époque médiévale, l’animal était au cœur de la vie quotidienne. Compagnon des paysans, force de travail, source de nourriture, monture de guerre, sa place était complexe et paradoxale dans la société médiévale. Les hommes pouvaient être proches et féroces.

Au demeurant, ce qui est certain, c’est que les liens entre êtres humains et animaux étaient étroits – peut-être plus qu’à notre époque où l’urbanisation, l’élevage intensif et les logiques industrielles ont éloigné l’animal de l’humain. 

A cela s’ajoute un changement dans nos conceptions du monde puisque, après le Moyen Age, l’Occident moderne a progressivement instauré la distinction entre nature et culture, séparant l’individu civilisé de l’animal sauvage. Dans l’ordre de la nature, le plus gros mange le plus petit. 

Ces réflexions historiques restent encore en suspens car, les questions de violence animale et les modes d’alimentation qui en découlent connaissent une audience grandissante dans l’opinion ainsi que dans certaines sciences humaines.  

Il faut repenser le concept de dignité et d’intégrité de l’animal, il faut tirer les conséquences de notre quotidien. Pour exemple, convivialité, comportement et utilisation de la nourriture. Aujourd’hui, le rapport entre l’homme et l’animal est plus affectif. L’homme est destitué de son piédestal. C’est pour cela que beaucoup ne veulent plus manger de la viande.

L’été, les chiens de berger sont mes compagnons de vie

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP Sainte-Claire (FR), décembre 2020 – janvier-février 2021

Propos recueillis par Manuela Ackermann | Photo: Dominique Pasquier

Conteur et éleveur de vaches et de brebis, Dominique Pasquier rêvait depuis toujours de partir en estive, ce qu’il fait depuis cinq étés en France, puis en Suisse. Il nous raconte :

J’ai vécu ma première estive en 2016 dans les Pyrénées, une région où le mouton est roi, comme la vache en Gruyère. D’ailleurs, les moutons paissent d’abord la bonne herbe avant les vaches. C’est un endroit et des gens que j’ai beaucoup aimés. Je m’étais retrouvé avec un vieux berger de 69 ans, physiquement diminué, mais il trayait tous les matins 250 brebis à la main pendant plus de quatre heures ! Cela m’avait impressionné. 

A l’ancienne
Pendant l’été, le temps ne compte pas, tout est fait à l’ancienne. Ce berger, Marcel, avait passé ses 57 estives tout seul. Pour la première fois, il était accompagné. Je le trouvais rude avec les bêtes mais je me suis très vite rendu compte à quel point il était rude avec lui-même. Toute sa richesse tenait dans trois cartons à bananes, ça paraît d’un autre temps. Une belle leçon d’humilité, de passion. 

Ce qui me plaît beaucoup dans cette activité, c’est de passer huit heures par jour avec les moutons : partir le matin avec le troupeau, jusqu’à la chôme de midi vers un point d’eau, puis marcher jusqu’au soir pour les rassembler dans un parc de nuit. C’est une vie rythmée par les horaires, c’est chaque jour différent par le temps, le comportement des brebis. Il faut les conduire sur toutes les zones du pâturage, les moutons doivent profiter de l’herbe. La gestion de l’herbage est importante pour éviter de ruiner un endroit ni le laisser embroussaillé. 

Les chiens sont d’une grande aide. Avec eux une relation incroyable se crée, ce sont des compagnons de vie, on est ensemble 24h sur 24. Sur tout le flanc ouest du pic Chaussy, cette dernière année, ou la Dent de Jaman les étés précédents, j’ai eu l’impression de me sentir particulièrement petit. Cette montagne et cette nature sont plutôt indifférentes à l’homme. Les plus pénibles sont les journées de brouillard où on ne voit plus que vingt bêtes et on croise les doigts le soir pour en retrouver 550. 

Le temps de ruminer
Le moment le plus paisible c’est le matin, lorsque les moutons s’étalent gentiment pour pâturer et que la vue porte jusque sur le lac Léman d’un côté et les Alpes bernoises de l’autre. J’ai eu le temps de ruminer des contes dans ma tête, c’est une activité assez prenante et contemplative, je me déconnecte d’énormément de choses, c’est proche de l’expérience mystique. Ces alpages dégagent une belle énergie et en rentrant j’avais de nouveau plus d’imagination et de créativité. Etre berger, c’est le meilleur moyen de décrocher de ce mouvement dans lequel on est entraîné, sans se marginaliser grâce à son utilité. 

Beaucoup de gens aiment cette figure du berger, qui les fait rêver. « J’ai vécu des rencontres extraordinaires empreintes d’émotions, de grands moments hors du temps et insolites, comme un grimpeur âgé qui jouait « Jésus que ma joie demeure » de Bach à la flûte, avant d’attaquer la via ferrata. »

Parfois, un seul regard suffit…

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Sacré-Cœur, Ouchy-Lausanne (VD), décembre 2020

Par Alicia Jossi-Zamora et Vincent Roos | Photo: pxhere

Comme le dénonce le pape François dans son encyclique Laudato si’, pendant trop longtemps, les humains et l’Eglise ont privilégié un anthropomorphisme déviant qui a conduit à la maltraitance animale.

C’est vrai que, dans la Genèse, Dieu met la création à notre disposition, mais Il ne nous en donne pas la propriété, nous n’en sommes que les gérants et, comme dans tout contrat de gérance, viendra le jour où nous devrons rendre des comptes à son propriétaire.

Car Dieu aime toutes ses créatures et, lorsqu’Il dialogue avec Moise, Il n’oublie pas les animaux ; eux aussi auront droit au repos de shabbat :

« Pendant six jours tu feras tes travaux, et le septième jour tu chômeras, afin que se reposent ton bœuf et ton âne et que reprennent souffle le fils de ta servante ainsi que l’étranger. » (Ex 23, 12)

Cependant, siècle après siècle, l’animal a été relégué au rang d’objet, maltraité, surexploité, même s’il y a 800 ans le souci de la création existait déjà à l’exemple de saint François, patron des écologistes, et de son merveilleux « Cantiques des créatures ».

Depuis Darwin et jusqu’aux dernières découvertes en éthologie, nous ne cessons de découvrir des similitudes entre l’animal et nous. Nos émotions telles que la peur, la joie, la tristesse et même l’humour trouvent leur source dans notre animalité que nous ne devons ni refuser, ni ignorer, mais intégrer et identifier pour la
dominer.

La place que Dieu a donnée aux hommes ne doit pas nous conduire au mépris des autres créatures, de nos frères animaux comme dirait saint François. Ils ont tous une valeur par elles-mêmes et ce n’est certainement pas aux hommes de décider lesquels doivent disparaître. Ce serait un grave péché d’orgueil.

« J’aime les bêtes parce que j’aime Dieu et que je l’adore profondément dans ce qu’Il a fait. » (Léon Bloy)

Les animaux dans la Bible

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Nendaz – Veysonnaz (VS), décembre 2020

Par Félicien Roux | Photo: pixabay

Travailleuse et organisée, l’abeille est le symbole de l’intelligence. Elle transforme le nectar et le pollen des fleurs en miel, symbole de la sagesse. Son symbolisme a une portée spirituelle profonde. 

Dans la Bible, l’abeille est mentionnée quatre fois dans le texte hébreu (voir Dt 1, 44 ; Jg 14, 8 ; Ps 117(118), 12 ; Is 7, 18), six fois dans sa traduction grecque (voir Dt 1, 44 ; Jg 14, 8 ; Ps 117(118), 12 ; Pr 6, 8A-8C1 ; Si 11, 22 ; Is 7, 18) et cinq fois dans la traduction latine de la Vulgate (voir Dt 1, 44 ; Jg 14, 8 ; Ps 117(118), 12 ; Si 11, 2 ; Is 7, 18).

L’auteur sacré utilise ce mot soit au sens propre soit au sens figuré.
On en parle au sens propre dans deux endroits :

• Dans un épisode de l’histoire de Samson (Jg 14, 8), les abeilles produisent dans la carcasse d’un lion du miel, et Samson en le mangeant acquiert la sagesse.

• Et, en Si 11, 23, le sage en parle pour l’excellence de son miel, seulement dans les textes grecs et latins.

Ce petit insecte est souvent utilisé au sens figuré, comme comparaison d’une armée nombreuse pressant ses ennemis en leur infligeant de cruelles blessures (Dt 1, 44 ; Ps 117(118), 12 ; Is 7, 18). Cette comparaison est d’autant plus exacte que les abeilles d’Orient sont plus dangereuses que celles de nos pays : leurs piqûres sont plus douloureuses et entraînent la mort en quelques minutes.

La Septante présente un ajout intéressant sur l’abeille en Pr 6, 8A-8C, placé juste après la description de la fourmi.

1 La couleur violette signifie que cette référence est uniquement dans le texte grec.
2 La couleur verte indique que la référence est commune au texte grec et au texte latin.
3 L’Ecclésiastique (ou Siracide) est un livre deutérocanonique ou apocryphe, c’est-à-dire qu’on ne le trouve pas dans la liste des livres de la Bible hébraïque, ainsi que dans les Bibles protestantes.

Voici ces textes

Bible de Jérusalem (1998)

Dt 1, 44
Les Amorites habitant cette montagne sont saortis à votre rencontre, vous ont poursuivis comme l’auraient fait des abeilles et vous ont battus en Séïr jusqu’à Horma.

Jg 14, 8
A quelque temps de là, Samson revint pour l’épouser. Il fit un détour pour voir le cadavre du lion, et voici qu’il y avait dans la carcasse du lion un essaim d’abeilles et du miel.

Ps 117(118), 12
[Les peuples] m’ont entouré comme des guêpes, ils ont flambé comme feu de ronces, au nom de Yahvé je les sabre.

Si 11, 3
L’abeille est petite parmi les êtres ailés, mais ce qu’elle produit est d’une douceur exquise.

Is 7, 18
Il arrivera, en ce jour-là, que Yahvé sifflera les mouches qui sont à l’extrémité des fleuves d’Egypte et les abeilles qui sont au pays d’Assur.

Traduction officielle liturgique (2013)

Dt 1, 44
Mais les Amorites qui habitent cette montagne sont sortis à votre rencontre et, comme un essaim d’abeilles, ils vous ont poursuivis ; ils vous ont mis en pièces, de Séïr jusqu’à Horma.

Jg 14, 8
[Samson] revint quelques jours après pour la prendre, mais il fit un détour pour revoir le cadavre du lion. Il y avait dans sa carcasse un essaim d’abeilles et du miel.

Ps 117(118), 12
[Les nations] m’ont cerné comme des guêpes : (ce n’était qu’un feu de ronces) au nom du Seigneur, je les détruis !

Si 11, 3
L’abeille est un des plus petits êtres qui volent, mais ce qu’elle produit est d’une douceur exquise.

Is 7, 18
Il arrivera, en ce jour-là, que le Seigneur sifflera les mouches depuis les embouchures des fleuves d’Egypte et les guêpes du pays d’Assour.

Traduction œcuménique de la Bible (2012)

Dt 1, 44
Alors les Amorites qui habitent cette montagne sont sortis à votre rencontre et, comme un essaim d’abeilles, ils vous ont poursuivis ; ils vous ont mis en pièces de Séïr jusqu’à Horma.

Jg 14, 8
Quelques jours après, [Samson] revint pour l’épouser, mais il fit un détour pour voir le cadavre du lion : voici qu’il y avait dans la carcasse du lion un essaim d’abeilles et du miel.

Ps 117(118), 12
[Les nations] m’ont encerclé comme des guêpes ; elles se sont éteintes comme un feu d’épines, au nom du SEIGNEUR, je les pourfendais.

Si 11, 3
L’abeille est petite parmi les êtres ailés, mais ce qu’elle produit est ce qu’il y a de plus doux.

Is 7, 18
Il adviendra, en ce jour-là, que le SEIGNEUR sifflera les mouches qui sont à l’extrémité des canaux d’Egypte et les abeilles qui sont au pays d’Assyrie.

Le PLUS de la Septante:
Proverbes 6, 8A-8C

Bible d’Alexandrie 4 17 (2000)
Ou bien va-t-en vers l’abeille et apprends comme elle est travailleuse et comme il est noble, le travail qu’elle fait : 8B les fruits de ses peines, les rois et les particuliers les consomment pour leur santé, elle est désirée par tous et tenue en honneur ; 8C s’il est vrai qu’elle est faible quant à la force physique, c’est en honorant la Sagesse qu’elle s’est distinguée.

Bible de Jérusalem (1998)
On lit en note du verset :
Le grec ajoute :
« Ou bien, va vers l’abeille et vois comme elle est laborieuse, et combien auguste l’œuvre qu’elle accomplit. Rois et particuliers, pour leur santé, usent de ses produits, elle est recherchée et fameuse auprès de tous ; quoique chétive sous le rapport de la vigueur, elle se distingue pour avoir honoré la sagesse. »

Traduction œcuménique de la Bible (2012)
On lit en note du verset : Ici la version grecque introduit une glose caractéristique de la tendance édifiante de sa traduction de Pr :
« Ou bien va vers l’abeille et considère combien elle est laborieuse et combien noble est l’œuvre qu’elle accomplit. De ses produits les rois et les simples usent pour leur santé. Elle est désirée de tous et renommée. Bien que chétive sous le rapport de la vigueur, elle s’est distinguée pour avoir honoré la sagesse. »

Passage absent dans la Traduction officielle liturgique de la Bible (2013), qui traduit le texte hébreu.

4 Il s’agit de la traduction de D.-M. d’Hamonville des Proverbes, qui fait partie de la collection « La Bible d’Alexandrie » (n. 17), collection inaugurée en 1986, qui bénéficie de la compétence d’une équipe d’universitaires français réunis autour de M. Harl.

Notre maison commune

Par Thierry Schelling
Photo: DR
Laudato si’ (2015), regard unique de la part d’un Pape sur la maltraitance de notre planète, qui a voulu l’écrire sur la base de constats scientifiques et de leur relecture théologique pour les implications incombant à chaque baptisé.e. Cette appellation de « maison commune » est le nouveau nom pour « l’environnement », terme un peu galvaudé par les milieux politiques et économiques…

Contempler
Le premier pas du croyant envers Mère Terre est… sa contemplation qui demande silence, lenteur et gratuité. Car « la nature [est] comme un splendide livre dans lequel Dieu nous parle et nous révèle quelque chose de sa beauté et de sa bonté » (Laudato si’, 12). Mais pas seulement : nous pouvons y apprendre sur nous-mêmes, qui sommes tant « animaux » que parfois… bestiaux !

Aimer
Caresser plutôt que dompter ! On a longtemps appliqué à la lettre le biblique « Soumettez-la » (cf. Gn 1, 28). Du coup, propriétaires fonciers, les papes se gaussèrent d’avoirs ovins et bovins, quand ils n’entretenaient pas de sacrées écuries ! Paradoxe : la papauté fut régulièrement louée ou moquée par un riche bestiaire 1 ! Jusqu’au XXIe siècle, avec Jude Law (Pie XIII) jouant à cache-cache avec son kangourou dans l’excellente série The Young Pope2 !

Nourrir
François d’Assise calma la voracité du loup de Gubbio en demandant aux villageois de le nourrir, et non de le pourchasser. Et Fratello Lupo devint leur compagnon. En renversant le rapport de dominant-dominé, le Pape, dans la veine de l’Evangile des chamboulements, invite à la conversion : « Il y a […] une mystique dans une feuille, dans un chemin, dans la rosée… » Commençons petit.

1 Cf. A. Pavacini Bagliani, Le bestiaire du pape, Belles Lettres, 2018.
2 Mini-série écrite par P. Sorrentino (1re diffusion, 2016).

Nos animaux au paradis

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Troinex, Veyrier-Vessy et Compesières (GE), décembre 2020

Par Elsa Wack | Photo: Rico Wack

Notre chatte avait trois petits.
Un jour, l’un cessa de jouer.
Il avait une maladie.

Du coup il n’était plus petit.
Il mourut avec dignité.
Par rapport à moi enfant, il fut grand.

Au fond, que m’avait-il appris ?
Pas grand-chose, ou peut-être si :
Qu’on peut mourir sans pousser un cri.

Même après une courte vie,
Quand vient le temps, vient le temps. 

Je crois bien que Jésus l’agneau
L’a pris dans son paradis
Et mes autres animaux aussi.

En librairie – décembre 2020

Par Calixte Dubosson et la librairie Saint-Augustin

Des livres

Mon chien me conduira-t-il au Paradis ?
Xavier Loppinet

Pour toutes celles et tous ceux qui aiment leur chien et que leur chien aime d’une fidélité à toute épreuve. Pour toutes celles et tous ceux qui ont compris qu’ils ne dressent pas un chien à l’obéissance, mais que leur chien les éduque à la liberté.
Voici le livre qui chante en ce compagnon de vie un signe et un don de la providence divine dans l’existence de chacun. Un magnifique recueil où prophètes, saints et sages de toujours nous racontent comment, un jour, un chien les a sauvés. 

Ed. du Cerf

Acheter pour 30.60 CHFLa Bible et les animaux
Mauricette Vial-Andru

Dans l’Ecriture sainte, on rencontre près de septante mammifères, une quarantaine d’oiseaux, une vingtaine de reptiles et autant d’insectes. Ces animaux ont un rôle mais aussi une valeur symbolique, ils touchent l’être tout entier. Sans nier la réalité, ils lui ajoutent une nouvelle dimension en établissant des liens avec le Créateur. Ce livre, qui se lit comme un roman, fourmille de renseignements enrichissants et de belles histoires anciennes ou récentes, vraies ou légendaires, touchant à la foi. Il intéressera autant les enfants, à partir de 9 ans, que les adultes, agrémenté des jolies illustrations en couleur de Roselyne Lesueur. Une belle idée de cadeau. 

Ed. Saint Jude

Acheter pour 26.00 CHFStarets Séraphim, un moine de Sarov
Gaëtan Evrard

Dès l’âge de 7 ans, le petit Prochore nous plonge dans une aventure extraordinaire : la découverte de la beauté, de la joie et de la force de la prière. Accompagné par l’attention bienveillante de la Sainte Mère de Dieu, il chemine, prononce ses vœux monastiques et sera désormais appelé Séraphim, ce qui veut dire « flamboyant ». Quel est ce feu qui illuminera toute sa vie et celles des autres ? Une très belle bande dessinée qui permet de découvrir la vie du starets Séraphim de Sarov, une figure incontournable de la spiritualité orthodoxe.

Ed. Coccinelle

Acheter pour 23.90 CHFIncroyables chrétiens
Dominique Boulc’h

Les chrétiens sont incroyables. Quelle communauté humaine a autant œuvré pour le genre humain, en inventant les hôpitaux, les léproseries, l’accueil pour les personnes âgées ou avec un handicap, le soutien aux enfants des rues, les soins palliatifs, les premières banques alimentaires ? Quelle communauté humaine a vu naître en son sein tant de vocations héroïques comme le montre encore l’histoire récente, de la première résistance aux nazis à l’opposition farouche aux dictatures communistes cachées derrière le Rideau de fer ? Belle réponse à ceux qui réduisent les chrétiens aux affres de l’Inquisition !

Ed. Salvator

Acheter pour 35.60 CHF

Pour commander

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L’enfant et la vipère

Par François-Xavier Amherdt
Photo: DR
Bien sûr, il s’agit d’une vision idéale, eschatologique disons-nous en langage biblique, tournée vers la fin des temps. Mais la récente campagne de votation à propos de la chasse (septembre 2020) a montré combien la question du rapport aux animaux, dits « sauvages » ou « domestiques », pouvait être émotionnelle.

Collaboration harmonieuse
Ainsi vaut-il la peine de prendre en considération la perspective de cet oracle du premier Isaïe, situé vers la fin du livret de l’Emmanuel, « Dieu avec nous » (chapitres 6 à 12). En annonçant le Messie du Seigneur comme une lumière pour les habitants du pays de l’ombre et comme un enfant prince de la paix (Isaïe 9, 1-6), le prophète le présente comme revêtu de l’Esprit du Seigneur. Le rejeton de la souche de Jessé, le père de David, recevra ainsi les six (plus un) dons de sagesse et d’intelligence, de conseil et de force, de connaissance, d’adoration (et d’affection filiale) (Isaïe 11, 1-2). Et la justice qu’il établira (versets 3-5) se traduira également par la réconciliation entre les espèces animales ennemies : « Le loup avec l’agneau, la panthère avec le chevreau, la vache avec l’ourse. » Puis la collaboration harmonieuse entre les animaux et les hommes : « Un petit garçon conduira le veau, le lionceau et la bête grasse nourris ensemble ; le nourrisson jouera sur le repaire de l’aspic et sur le trou de la vipère le jeune enfant étendra la main. » (versets 6 à 8)

Alliance cosmique universelle
Ainsi donc, sur la montagne sainte, remplie de la connaissance de Dieu, ce que le péché avait divisé et opposé se retrouvera définitivement réuni. Le symbole des jeux de pouvoir au sein des êtres créés (homme-serpent) se verra renversé et transmué en signe de communion. Le mal et la violence céderont le pas au shalom qui ne s’éteindra pas.

Cultiver le respect des animaux anticipe ainsi, en quelque sorte, le paradis qui nous est promis. La loi de la jungle y sera absorbée par l’alliance cosmique universelle. Je m’en réjouis.

Créer de la joie grâce aux animaux!

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteurs de Sierre (VS), décembre 2020

Par Chantal Salamin et famille Zappellaz | Photo: famille Zappellaz

Connaissez-vous l’Arche des Crétillons? et la famille Zappellaz? Alain et Emilie, ainsi que leurs 4 enfants, Théo (12 ans), Emma (10 ans), Méline (8 ans) et Maël (5 ans)… et leurs nombreux animaux vous accueillent depuis 2007 sur les hauteurs de Chalais pour déguster un verre ou un repas, observer, nourrir et caresser les animaux qui font la joie de tous, petits et grands.Dans la vie d’Alain et Emilie, des signes forts à l’origine de grandes décisions et de rencontres importantes. Partons à la rencontre de cette famille accueillante qui en toute simplicité et humilité nous partage ces signes, leur foi vécue au quotidien.

Comment est née l’Arche des Crétillons ?
Alain : « C’est un rêve d’enfant qui s’est réalisé ! J’ai toujours eu des animaux, tout d’abord de petits animaux domestiques dans notre maison à Réchy, puis des chèvres naines, des ânes et des moutons sur une parcelle que j’avais achetée au bout du village. J’aime les voir vivre, les observer dans leur cycle de vie, dans la nature aussi.
En 4e de collège, j’ai eu comme un flash, et sans hésitation, j’ai arrêté le collège du jour au lendemain. J’ai intégré l’école d’agriculture de Châteauneuf, puis j’ai poursuivi à la HES de Zollikofen, spécialisée dans l’agronomie, ayant toujours en tête le rêve d’une ferme pédagogique. C’est la commune qui m’a aiguillé vers le secteur des Crétillons.
Après 3 années de démarches administratives, la construction a pu démarrer en 2006, l’ouverture a eu lieu le 15 juillet 2007 et l’inauguration le 9 septembre, avec notamment une messe célébrée par l’abbé Daniel Reynard, alors curé de Chalais.

Comment vous êtes-vous rencontrés ?
Alain et Emilie : « Nous nous sommes rencontrés à Lourdes ! »

Emilie : « En fait, c’est venu d’un rêve que j’ai fait. Le Père Bernard Bitschnau qui s’occupait des jeunes à Lourdes était un ami de ma famille. A son décès en 1997, j’ai rêvé qu’il m’appelait à aller à Lourdes. J’en ai parlé à mes parents et en juillet, nous sommes partis toute la famille à Lourdes. Ce fut mon premier pèlerinage. »

Alain : « J’ai aussi vécu mon premier pèlerinage avec les jeunes de Lourdes en 1997 ! C’est la première fois que nos chemins se sont croisés. A cette époque, Emilie avait 9 ans et moi 16…  J’y suis retourné jusqu’en 2000. Puis, j’ai fait une pause pour me consacrer à mes études. J’y suis retourné en 2004, et c’est cette année-là que nous nous sommes revus et que le coup de foudre a eu lieu ! »

Alain et Emilie : « Nous aimerions bien y retourner et faire découvrir Lourdes à nos enfants, car Lourdes cela ne s’explique pas ça se vit ! »
Le chiffre 7, le chiffre de l’effusion de l’Esprit Saint, leur porte-bonheur. Alors quand sur une boutade de Pauline, la sœur d’Emilie, qui leur dit qu’ils doivent se marier le 7 du 7 2007… Et qu’en plus cela tombait sur un samedi ! Alain et Emilie se sont dit oui entre la maturité gymnasiale d’Emilie et l’ouverture de l’Arche… une sacrée année !

Quelle place a la foi dans votre vie ?
Alain et Emilie : « Nous vivons notre foi au quotidien : dans notre couple, avec nos enfants, en respectant la nature et nos animaux, à travers notre activité professionnelle tournée vers le partage et l’accueil.
La prière du soir est appréciée par nos enfants. Nous essayons aussi de les inviter à participer à la vie paroissiale (Eveil à la foi, messes des familles, servants de messe et sacrements). »

Quelle est votre plus grande joie ?
Alain : « C’est de voir ces enfants heureux grâce à mon rêve d’enfant et que l’émerveillement des enfants procure de la joie aux parents et grands-parents. »

Alain et Emilie : « De voir le plaisir qu’ont tous les enfants, les nôtres comme ceux des autres, au contact des lapins, des chèvres naines, des cochons, des poneys, des alpagas… Ce sont de beaux instants de bonheur partagés en famille ! »

cretillons.ch

A l’Arche des Crétillons, des offres pour petits et grands : buvette, jeu de piste ludique et pédagogique, anniversaires 

Carole Wyder: secrétaire du Secteur et directrice d’un salon de toilettage pour chiens et chats

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur Aigle (VD), décembre 2020

Texte et photo par Daniel Lenherr

Voici près de deux ans que Carole Wyder travaille à 50% à la cure d’Aigle en qualité de secrétaire et comptable du Secteur. Mais elle voue l’autre part de son temps à sa passion des animaux domestiques, les chiens et les chats en particulier.Originaire d’Espagne mais née en Suisse, Carole a obtenu la naturalisation en 2018. Maman de Jenifer (14 ans) et de Brayan (12 ans), la petite famille vit à Chessel. Depuis sa tendre enfance, elle s’intéresse et aime les animaux de compagnie. Aussi et au terme de sa scolarité, elle souhaite suivre un apprentissage d’aide-vétérinaire. Malheureusement, elle ne trouve pas de place et se résout à travailler comme auxiliaire dans un magasin de prêt-à-porter de la capitale vaudoise. Soucieuse de parfaire sa formation, elle entreprend alors un apprentissage de vendeuse en confection. CFC en poche, elle décroche un premier emploi auprès de l’enseigne Globus à Lausanne. Sollicitée par la Direction, elle abandonne la vente pour les bureaux de l’administration, occupe un poste à la facturation avant d’endosser, un an plus tard, la responsabilité des inventaires et de la gestion du système des stocks. Une restructuration interne la déplace ensuite à la caisse centrale. Après neuf ans de fidélité, elle ressent le besoin de vivre un nouveau défi.

En 2009, elle entend vivre sa passion et effectue un stage auprès d’une toiletteuse à Epalinges. Simultanément, elle se met en quête de locaux qu’elle trouve à Aigle et ouvre en janvier 2010 son salon « Puppy’s toilettage professionnel » pour chiens et chats. Les débuts sont difficiles et nécessitent de limiter l’exploitation sur rendez-vous. Ainsi, elle peut s’assurer un revenu décent en travaillant comme auxiliaire à la Coop de Rennaz puis de Villeneuve. Quelques mois plus tard, elle accepte l’offre d’un ami de remplacer sa collaboratrice absente pour raisons de santé au sein d’une fiduciaire à Renens. Elle occupera cette fonction administrative et comptable à 50 % touchant à tous les domaines professionnels durant quatre ans avant d’être engagée en février 2019 au secrétariat du Secteur.

Carole apprécie la variété de ses activités quotidiennes, s’occupant de multiples tâches administratives, accueillant les gens de passage à la cure, certains pour solliciter un renseignement, d’autres pour se confier plus personnellement. Elle a l’art d’exercer ce rôle de premier contact avec le sourire en prime. Mais sa foi chrétienne se traduit aussi dans son engagement de catéchiste durant trois ans à Roche et, depuis l’an dernier, en qualité d’animatrice MADEP auprès d’un groupe de jeunes de 10 à 14 ans du village. Prônant et adepte du partage, elle ne se doutait pas que le coronavirus contrecarrerait cette philosophie. Mais pour sûr que son dynamisme et son esprit d’ouverture qu’elle traduit par « j’aime apprendre, j’aime le contact des gens, j’aime le regard des animaux, j’aime découvrir des tas de choses… » lui apporteront les solutions escomptées. 

L’araignée de Noël

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur Vallée d’Illiez (VS), décembre 2020

Conte de Alix Noble Burnand / rapporté par Francine Premand

Il faut reconnaître que son restaurant était connu loin à la ronde, et qu’on venait y manger de partout. Il réussissait particulièrement bien les poulets farcis aux dattes et aux olives, sur lit de poireaux et relevés d’une petite sauce au vin doux. Il servait ça avec un vin du pays, râpeux à souhait. Donc, c’était une bonne affaire en temps normal. Mais ces jours, c’était la panique ! Il devait être au four et au moulin, on ne trouvait plus un poulet dans toute la région et son restaurant ne désemplissait pas. Si au moins il avait pu compter sur quelqu’un de sérieux pour l’aider. Mais vraiment, les esclaves n’étaient plus ce qu’ils avaient été… ! Il fallait tout le temps être derrière eux, les surveiller pour que tout soit fait correctement… La clientèle a droit à des égards… surtout celle qui paie bien. 

Il avait ce soir-là tout le gratin de la garnison qui avait réservé une table. Dix-sept personnes. 

Il avait décidé d’installer leur table dans une petite salle à l’écart… comme ça, ils ne dé-
rangeraient personne, et per­sonne ne serait choqué qu’il les reçoive chez lui. Pour gagner du temps, il avait préparé la table le soir d’avant. Il allait y aller, pour vérifier que tout était en ordre, quand un client ventripotent et furieux déboula en bas des escaliers en clamant que c’était une honte, qu’il n’avait jamais vu ça dans un hôtel de cette catégorie.

Il courut dans la chambre du client furieux et découvrit, en effet, qu’une magnifique araignée bien velue avait élu domicile sur l’oreiller et commençait à lancer ses fils pour tisser sa toile. Le restaurateur, furieux, se mit à chasser l’animal à coups de torchon vengeur, dans toute la pièce. L’araignée fila le plus vite possible et disparut par une fente du parquet.

La fente s’ouvrait, un étage plus bas sur le plafond d’une petite salle. Juste sous l’araignée, s’étalait une table, nappée, fleurie, décorée, avec des couverts en argent, des gobelets en étain et des serviettes qui s’ouvraient en corolle…

Est-ce qu’une araignée est capable de sentiments en général et de sentiments de vengeance en particulier ? Je ne le sais. En tout cas, quand, un peu plus tard, le patron du restaurant fit entrer dans la petite salle réservée tous les gradés que comptait la garnison, il faillit avoir une attaque…Tous les gobelets, les services, les serviettes, les assiettes étaient recouverts d’une fine lingerie subtile, d’une toile légère et vaporeuse, comme si des siècles avaient passé en une heure…, et l’araignée, au beau milieu de la toile, semblait braver le patron. Au premier hurlement de rage, elle fila, fila, remonta le long du fil qui lui avait servi à descendre, s’enfila le long d’un parquet, puis déboucha par une fente, à l’extérieur. Elle se laissa glisser sur le sol, traversa la rue de sa démarche ronde et directe, manqua de justesse de se faire écraser par la sandale d’un homme, puis par le sabot de son âne, remonta le mur de l’autre côté de la rue, grimpa le long d’un figuier aux longues branches basses et se laissa glisser à travers les branches et la paille d’un vieux toit de cabane.

Elle observa tout, chercha le meilleur endroit et s’installa avec le soin maniaque de toute araignée digne de ce nom. Puis au fil de la nuit qui suivit, elle déposa sur la barbe sévère de l’homme qui ne dormait pas, un fil blanc comme un cheveu et tendre comme l’âge. Sur la tête de la femme, toute tranquille maintenant, elle cisela un diadème de perles soyeuses et nacrées, digne de la mère d’un roi sans royaume. Sur le corps de l’enfant, elle tissa une couverture aérienne et douce, plus fine que la soie. Puis elle fila jusque vers la petite fenêtre où elle fila, d’un fil tout spécial, une étoile à six branches, pareille à celle qui se dessinait dans le ciel…

Mais son étoile à elle, miracle de la nuit de Noël, était d’un beau fil doré !!! 

Béni sois-tu pour tous les animaux

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, décanat Sion (VS), décembre 2020

Par Françoise Destang «Paroles pour prier» | Photo: Marie-Renée Clivaz

Seigneur,
Béni sois-tu pour tous les animaux !
Alléluia pour les êtres vivants
qui glissent et qui grouillent dans les eaux.
Alléluia pour les oiseaux
qui volent au-dessus de la terre
contre le firmament du ciel.
Alléluia pour les bestiaux, les bestioles
et les bêtes sauvages.

Alléluia pour tous les êtres vivants,
ils sont féconds,
ils emplissent l’eau des mers,
ils se multiplient sur la terre.
Ils sont aussi des compagnons pour l’homme :
compagnons de travail,
compagnons de la vie quotidienne.

Seigneur, même s’ils sont dangereux et gênants
que notre être s’émerveille
de tous ces êtres vivants.

Seigneur tu es amour créateur.
Béni sois-tu pour tous les animaux !

Une vision d’avenir

Partie prenante de la nouvelle vision de la Fédération catholique romaine neuchâteloise, son administratrice, Sonia Wyss, coordonne les actions et réflexions des acteurs de la Fédération. Elle met ses compétences administratives et RH au service de la pastorale afin d’envisager sereinement l’avenir de l’institution neuchâteloise.

Texte et photos par Myriam BettensLes graphiques, les statistiques, les bilans de fin d’année ou les budgets n’ont presque plus de secrets pour Sonia Wyss. Elle admet tout de même bien volontiers se situer encore « dans une phase d’apprentissage ». En effet, la nouvelle administratrice de la Fédération catholique romaine neuchâteloise avait plus l’habitude des humains que des chiffres. Engagée par l’organe financier de l’Eglise catholique neuchâteloise en 2013 pour s’occuper des ressources humaines, elle est nommée en début d’année 2020. « Cela s’est fait naturellement. Je reprenais des dossiers ici et là, puis on m’a demandé si je désirais reprendre le poste », déclare-t-elle. Sonia Wyss considère son rôle comme une manière de rendre « la vie plus facile administrativement parlant aux acteurs de terrain ».

Assurer la pérennité de l’institution

Ce n’est pas toujours aisé, car le grand défi auquel l’administratrice doit faire face concerne les contributions ecclésiastiques. « Nous devons réfléchir comment continuer à financer les actions pastorales à l’avenir », précise-t-elle. Depuis quelques années déjà, le montant de ces contributions volontaires ne cesse de s’éroder. Dans un canton où il n’est pas obligatoire de participer à l’impôt ecclésiastique, la Fédération catholique romaine neuchâteloise déploie des ressources jusque-là insoupçonnées pour atteindre la population. « Nous désirons encore améliorer notre communication auprès des Neuchâtelois, car il est extrêmement important de mettre en avant la fonction d’utilité publique de l’Eglise », affirme Sonia Wyss. Mais ce n’est pas le seul axe sur lequel l’organe financier de l’Eglise catholique romaine neuchâteloise désire s’investir. « Nous prospectons aussi dans la recherche de fonds, la mutualisation des coûts avec d’autres cantons et l’investissement immobilier », détaille-t-elle. Une problématique qui touche également les deux autres Eglises sœurs du canton : les réformés et les catholiques chrétiens. « Cette réalité nous rapproche et je pense que cela nous pousse à entreprendre plus d’actions œcuméniques. »

Le grand défi de l’administratrice concerne les contributions ecclésiastiques.

Un employeur en phase avec ses convictions

D’ailleurs, au début de l’automne dernier, Sonia Wyss a retrouvé les représentants de ces deux Eglises lors d’une commission financière inter-Eglises. Il était question d’étoffer le petit guide distribué avec la déclaration fiscale, cela afin de permettre aux contribuables une meilleure compréhension des enjeux de l’impôt ecclésiastique. Elle avoue avec un petit sourire qu’« elle n’est pas certaine que la planification des budgets puisse intéresser les lecteurs de L’Essentiel », mais relève qu’elle a trouvé auprès de la Fédération catholique romaine neuchâteloise un employeur en phase avec ses valeurs. Même si parfois, « on [la] prend pour la secrétaire en charge du procès-verbal lors de certaines séances », elle estime qu’« avoir choisi une femme en qualité d’administratrice permet une dynamique bénéfique et plus en phase avec son temps ». Ce n’est certainement pas la représentation de cet autre personnage féminin, veillant discrètement depuis le rebord de la cheminée et également choisi pour accomplir une mission de taille, qui contredirait la principale intéressée.

Un emploi du temps sonnant et trébuchant

→ 8h
En arrivant au bureau, Sonia Wyss allume de petites bougies sur la cheminée de son bureau à côté d’une icône de la Vierge à l’enfant

→ 8h15
Entame sa journée de travail en consultant son courrier électronique

→ 8h30
Affaires courantes

→ 9h45
Café avec sa collègue et échange sur les divers dossiers en cours

→ 10h-12h
Séance de commission financière inter-Eglises

→ 12h-13h
Pique-nique au bureau

→ 13h-14h
Vérification annuelle des comptes

→ 14h-16h
Préparation des salaires du personnel de l’Eglise catholique neuchâteloise

→ 17h30-18h30
Réunion des membres du bureau du Comité de la Fédération

→ 18h30-19h30
Rencontre du Comité de la Fédération catholique romaine neuchâteloise

→ 19h30-21h
Assemblée générale de la Fédération catholique romaine neuchâteloise

Le pélican, symbole de l’amour du Christ

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Clins Dieu sur les Contrées (VS), décembre 2020

Recherches de Claude Parvex | Photo: DR

Parmi les animaux représentés dans les églises du secteur pastoral, il en est un qui touche en particulier par l’interrogation qu’il pose au fidèle qui le découvre. Il s’agit du Christ Pélican.Une image forte du christianisme
Sur chaque montant de banc de l’église de Saint-Maurice et le bois gravé de la chaire de celle de Montana-Village, l’oiseau, le poitrail ensanglanté se révèle au dessus de sa nichée comme s’il perçait son flanc pour la nourrir de ses propres entrailles.

A partir de la Bible, la symbolique du pélican est présente dans tous les âges. On apprend que le mot pélican se trouve dans ABRAHAM qui, en hébreu, signifie Ab (Père) et Rarham (pélican). Dans la symbolique hébraïque, Abraham est le Père Pélican ou le Père miséricordieux. Les premiers chrétiens ont représenté Jésus ainsi en pensant à son sacrifice sur la Croix où il a versé son sang par amour pour tous les hommes, afin que tous aient la vie. Le pélican représente le sacrement de l’eucharistie : saint Augustin sera parmi les premiers à oser le rapprochement entre le Christ et l’oiseau. A l’image du pélican qui nourrit ses petits par son propre sang, le Christ donne sa vie pour la multitude.

La symbolique inspire les artistes, les théologiens et les musiciens
Le Christ pélican a largement été célébré dès le Moyen Age, par les auteurs, poètes et artistes de chaque époque. L’hymne « Adoro Te devote » de saint Thomas d’Aquin en est l’illustration admirable. Elle a été composée à l’occasion de l’introduction de la solennité du Corpus Domini (Fête-Dieu) en 1264, sur commission du pape Urbain IV.

Les versets 5 et 6 de cette hymne ont été harmonisés pour choeur-mixte a capella par Palestrina, c’est le « O Memoriale » chanté à l’Offertoire de la messe du jour de Fête Dieu en particulier.

5.O memoriale mortis Domini ! Panis vivus, vitam praestans homini ! Praesta meae menti de te vivere et te illi semper dulce sapere.

5. O mémorial de la mort du Seigneur, Pain vivant qui procure la vie à l’homme, Procure à mon esprit de vivre de toi et de toujours savourer ta douceur.

6. Pie pellicane, Jesu Domine, Me immundum munda tuo sanguine ; Cujus una stilla salvum facere totum mundum quit ab omni scelere.

6. Pieux pélican, Jésus mon Seigneur, moi qui suis impur, purifie-moi par ton sang dont une seule goutte aurait suffi à sauver le monde entier de toute faute.

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