Par Marie-Claude Follonier[thb_image image= »5451″ img_link= »url:/wp-content/uploads/2021/01/Dessin. »]
Question d’enfant
Qui sont les rois mages ?
Matthieu, dans son évangile, est le seul à parler de trois sages venus d’Orient.
Les premiers chrétiens les associent d’abord à Abimélech, Ochozath et Phicol qui, dans le livre de la Genèse, rendent visite à Isaac, un personnage qui préfigure le Christ.
Puis, on les assimile à des rois. Les noms de Gaspard, Melchior et Balthazar apparaissent au VIe siècle dans un écrit non retenu dans la Bible : l’Evangile arménien de l’enfance ainsi que dans la traduction latine d’une Histoire universelle. La visite des mages qui n’étaient pas juifs souligne l’universalité de la naissance de Jésus.
Par Pascal Ortelli
Humour
Un patient se rend chez son médecin et lui fait part de ses soucis. « Docteur, j’ai mal partout. Quand je touche mes genoux avec mon petit doigt, j’ai horriblement mal, de même quand je touche mon front, mes pieds, mon nez, mon ventre, mon épaule. C’est insupportable. Pouvez-vous me dire ce qui m’arrive ?
– Vous avez le petit doigt cassé », lui répond, imperturbable, le médecin.
Couverture du document de présentation par Portes Ouvertes Suisse.
Portes Ouvertes, c’est un réseau de 25 associations en Europe et en Amérique qui apportent une aide spirituelle et matérielle là où la détresse est la plus grande. Ces associations veulent montrer une photographie mondiale la plus exacte possible de cette dure réalité quotidienne que sont les persécutions qui entravent la liberté religieuse dans la vie privée, familiale, sociale, civile et ecclésiale.
Le contrebandier de Dieu C’est en 1955 que commence l’action des Portes Ouvertes, suite à l’appel reçu à Varsovie, derrière le Rideau de fer, par son fondateur le frère André. Depuis la parution de son livre autobiographique en 1967 « Le Contrebandier » jusqu’à aujourd’hui à 92 ans, le cœur de frère André n’a jamais cessé de battre pour l’Eglise persécutée. Pourquoi ce titre de « contrebandier » ? tout simplement, parce qu’avec sa petite « VW coccinelle », pleine de Bibles, il franchissait les frontières sous les yeux aveuglés des douaniers.
Aide à l’autonomie Avec ses projets d’aide à l’autonomie, l’organisation aide les chrétiens persécutés et discriminés à gagner leur vie, un soutien orienté selon leurs besoins, en étroite collaboration avec des autochtones, car ils savent quelle aide est nécessaire. Elle veille au-delà des interventions, prépare l’Eglise des régions instables ou menacées et l’encourage à persévérer dans l’annonce de l’Evangile.
Agissez vous aussi en priant (des ressources sur le site, notamment un calendrier mensuel pour prier chaque jour avec un pays différent) et en informant pour mobiliser la population pour qu’elle soit solidaire de l’Eglise persécutée, notamment lors du dimanche de novembre qui lui est dédié.
Portes Ouvertes se déplace à votre demande près de chez vous pour une présentation.
Difficile et dangereux Travailler avec des chrétiens persécutés est souvent difficile et dangereux et par conséquent relativement coûteux. Pour éviter de mettre les chrétiens encore plus en danger qu’ils le sont, Portes Ouvertes ne peut dévoiler que partiellement son travail.
Décidément, il n’y a pas de quoi pavoiser. Les nouvelles chaque matin, ne sont pas réjouissantes : le virus qui fait trembler le monde, le monde démoralisé par la pandémie.
L’Espérance a du mal à être au rendez-vous. Nous venons de fêter Noël, ce temps où se redit avec force cette Bonne Nouvelle: Dieu vient à la rencontre de l’homme ; en Jésus, il se fait le compagnon des hommes ; par l’Esprit, il leur apporte la Vie.
Si Dieu est avec nous, s’il nous soutient de sa présence et de la force de son Esprit re-créateur, pourquoi avoir peur ?
« Homme de peu de foi, pourquoi avez-vous douté, alors que je suis avec vous dans la barque. » dit Jésus à ses disciples (cf. Mc 4, 37-41). C’est cette présence qui fonde notre confiance. Et cette attitude profonde de confiance porte en nous ces fruits que sont l’espérance, la paix intérieure et la joie. Cette joie est un don de Dieu. Personne ne peut l’enlever (cf. Jn 16, 22). C’est la joie de la foi qui échappe au simple clivage psychologique entre optimisme et pessimisme.
Le disciple du Christ n’est ni un pessimiste désabusé ni un optimiste naïf. Il sait qu’avec Dieu, tout reste possible: l’avenir reste ouvert et la transformation du cœur des hommes est à l’œuvre aujourd’hui dans nos vies et dans le monde. Si Dieu est là, pourquoi avoir peur ? Confiance, la joie et la paix sont possibles.
Que la Nouvelle Année, malgré les difficultés, les épreuves, vous comble tous de Paix, de Joie, de Santé et de Bonheur.
Qu’il nous soit donné d’être habités et fortifiés par la promesse de Jésus : « Je suis avec vous chaque jour jusqu’à la fin des temps. » (Mt 28, 20)
Et Celui qui fait cette promesse sait le prix et le poids, et les luttes et les déchirements, et les émerveillements d’une existence humaine !
Sois devant nous, Seigneur Jésus, pour nous ouvrir ta route !
A vous tous,
Bonne et Heureuse Année 2021 !
Pas facile de se projeter vers demain dans les moments difficiles. Pourtant, nous croyons en la fidélité de Dieu et aux ressources de chacun pour faire de 2021 une bonne année! Voici quelques pistes:L’espérance Il ne s’agit pas de se complaire dans un optimisme factice mais d’espérer. L’espérance ne se fonde pas sur des moyens humains, forcément limités, mais sur Dieu Père tout-puissant et tout Amour. Croire en la Providence de Dieu ouvre un avenir.
La confiance L’idéalisation du passé et la peur de l’avenir ne sont pas porteuses. Entrons dans la confiance !
La prière Pour se confier à Jésus notre Bon Berger. Saint Paul dit que, si au lieu d’entretenir nos soucis, nous les présentons au Seigneur dans l’action de grâce, sa paix envahira tout notre être. 1 On peut prier en tout lieu et particulièrement dans la quiétude de nos églises paroissiales. Dans chacune d’elles, une boîte à intentions est déposée. Les Messes de semaines sont célébrées à ces intentions. Un temps d’adoration du Saint-Sacrement est proposé chaque vendredi à 9h à Courtepin.
La fraternité Certains sont guettés par le découragement. Parfois, c’est la solitude qui pèse. Soyons attentifs aux besoins de notre entourage. Notre curé Mietek est disponible pour rencontrer ceux qui le souhaitent (026 684 12 57). De plus, sur simple demande (026 684 12 73) un membre de l’équipe pastorale viendra volontiers animer et partager un temps de prière avec vous. Il est aussi possible de recevoir la communion.
La solidarité Les moments difficiles suscitent des trésors de générosité. Afin d’aider les personnes en précarité, vous êtes invités à déposer des denrées alimentaires non périssables dans les paniers disposés dans les églises de Courtepin, Cressier et Wallenried. Nous les redistribuerons.
Pour la nouvelle année comme pour l’avenir, entrons dans l’espérance !
1 Ph 4,6-7
Car moi, je connais les pensées que je forme à votre sujet. Pensées de paix et nonde malheur, pour vous donner un avenir et une espérance.Vous m’invoquerez, vous approcherez, vous me prierez,et je vous écouterai. Vous me chercherez et vous me trouverez ; oui, recherchez-moi de tout votre cœur. (Jr 29, 11-13)
«Le minuscule et invisible coronavirus nous a fait prendre conscience que ce qui se passe dans le monde nous concerne tous. Il a changé nos vies et notre monde au-delà de ce que les superpuissancesne pourraient jamais faire.» (Aloysius Ssekamatte, M.Afr.)
Qui aurait imaginé, il y a un an, que nous allions vivre tant de turbulences inédites : une tempête sanitaire, mais aussi une tempête économique, sociale et paroissiale ! Un véritable ouragan continue de déferler sur notre quotidien. Certaines de nos familles ont été touchées plus que les autres.
Heureusement, il y a tant de solidarité et d’amitié !Nous nous souhaitons une nouvelle année sans tumultes ! Pour 2021, l’unité et la complémentarité seront encore plus que nécessaires. Choisissons la confiance plutôt que la peur ! La prière nous soutient.
Notre rôle, aujourd’hui et demain, c’est de porter le gigantesque bazar qu’est notre monde, secoué par la Covid-19. Le désordre actuel, auquel n’échappent pas nos communautés, est comparable à celui de Capharnaüm. A l’époque de Jésus, Capharnaüm était une petite ville où se côtoyaient les pêcheurs galiléens non croyants et les juifs observants. Pour corser le tout, une garnison romaine s’était installée à côté de la ville. Or les Romains mangeaient du porc : ils étaient donc impurs et entraînaient dans leur sillage éleveurs de porcs et prostituées. Cette ville, peu recommandable, était un condensé des réalités de notre monde. Pourtant, c’est là que Jésus a choisi de résider. Il prêchait, enseignait et guérissait les blessés de la vie. Malgré le désordre qui y régnait, Jésus y était présent pour apporter la délivrance et l’amour de son Père.
Jésus, dans sa mission, a toujours impliqué les personnes qui venaient à Lui. Il disait : « Lève-toi, prends ton grabat et marche… » (Mc 2, 9). Il guidait, il soutenait, il accompagnait… et suscitait le dynamisme chez la personne, qui le suivait et devenait son messager. C’est cela « marcher avec ».
Cette pédagogie de Jésus me porte. C’est une pédagogie qui nous lance en avant, qui ne nous garde pas figés : elle nous éveille à la responsabilité des uns et des autres. Une pédagogie nécessaire et urgente dans nos communautés où nous cherchons souvent la vie facile, alors qu’elle ne le sera jamais !
Mes différentes expériences m’ont amené à avoir un regard sur les réalités du monde et de l’Eglise différent de celui de plusieurs personnes que je côtoie. Ayant vécu des contextes culturels et pédagogiques variés, mes observations peuvent surprendre ceux et celles que je rencontre. Ma foi n’est pas un alignement de certitudes ni de dogmes. Les jeunes m’ont appris à « former le cœur », comme le dit le pape François ; ils m’ont aidé à sortir des « traités » et m’ont ramené à l’essentiel, à avoir les pieds sur terre.
Ma gratitude va à toutes les personnes qui, à travers différents pays du monde, me portent : Dieu se manifeste à travers leurs prières et leurs attentions !
Je remets la rédaction de L’Essentiel à l’équipe pastorale. Un tout grand merci à toutes les personnes qui m’ont aidé à réaliser ce bulletin durant ces cinq dernières années !
Un merci particulier à Mesdames :
• Elisabeth Vorlet, pour ses réguliers et beaux articles ;
• Piroska Berchtold, pour ses belles photos ;
• Myriam Grandgirard, pour son dévouement et sa patience dans la mise en page du bulletin ;
• Béatrice Longchamp, pour la gestion des abonnements.
La chance qu’a la famille humaine, c’est que Dieu nous aime tous, chrétiens ou non. Et l’amour de Dieu n’est pas du domaine du mérite. Dieu nous aime gratuitement. Nous entrons dans la Nouvelle Année dynamisés par cet amour.
«Seigneur,montre-moi le chemin et prépare-moià le suivre.Donne-moila paix du cœur.» (Sainte Brigitte de Suède)
Avec la nouvelle année qui s’ouvre, jusqu’à la fin du mois, c’est la traditionnelle saison des vœux.
Cette période nous permet aussi de reprendre contact avec les personnes chères à nos cœurs.
Quelle bonne perspective… cela veut dire que l’avenir nous intéresse, que nous le voulons toujours plus beau et que, chacun comme nous le pouvons, nous allons nous y employer.
Nous avons commencé une nouvelle année liturgique il y a un peu plus d’un mois, avec le premier dimanche de l’Avent. Ce temps nous a permis de revenir en nous-mêmes, d’aller à l’essentiel, d’ouvrir notre cœur pour accueillir à Noël, Jésus, le seul qui nous donne la force de découvrir un avenir de joie, de paix et de bonheur.
A nous toutes et tous, emplis de la joie et de la lumière de Noël, de proposer à ceux que nous rencontrons dans des situations difficiles, de trouver la force pour ne jamais douter de l’Espérance qui est en eux.
« L’espérance ne déçoit pas, puisque l’amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par
l’Esprit Saint qui nous a été donné. » (Lettre de saint Paul, apôtre aux Romains)
Tout au long de cette année 2021, que le scintillement discret mais réel de l’Etoile qui nous indique la Présence du Christ dans nos vies, soit Lumière, Paix et Tendresse pour vous et pour tous ceux qui vous sont chers.
Un demandeur d’emploi donnait son CV pour une embauche. L’employeur a constaté un trou en 2020 et lui a demandé ce qu’il faisait cette année-là, pourquoi il y avait un trou dans son CV. Il lui a répondu « En 2020, je me désinfectais les mains ». Eh oui, s’il n’y a jamais deux années qui se ressemblent, l’année 2020 a été une année particulièrement différente des autres. Un virus aussi petit qu’un atome a laissé une trace funeste à travers le monde. Les gens infectés par la Covid-19 se sont chiffrés à plusieurs dizaines de millions tandis que le nombre de décès a été plus haut qu’on ne peut l’imaginer. Le quotidien de chacun d’entre nous, sur le plan personnel mais aussi professionnel, et même sur le plan de la foi a été transformé. Pendant plusieurs mois, nous n’avons pas pu nous réunir pour célébrer l’Eucharistie qui nous est tellement chère, mais notre foi n’était pas « confinée » pour autant, car de nouvelles initiatives sont nées. Des chrétiens ont fait preuve d’imagination pour faire naître de nouvelles manières d’être en lien avec Dieu et avec son prochain. Beaucoup de solidarités ont été manifestées par des gens indépendamment de leurs orientations religieuses ou philosophiques. A ce propos, il faut saluer l’intrépidité de ceux qui étaient au front en première ligne, tels que le personnel soignant, les policiers, les pompiers, le personnel des grandes surfaces et beaucoup d’autres corps de métiers encore. Il faut aussi saluer la patience de vous, nos paroissiens, votre souplesse et votre compréhension par rapport aux imprévus. Et nous ne cesserons pas de prier pour nos paroissiens qui ont été emportés par ce virus. Que leurs âmes se reposent en paix ! Nos pensées vont vers les membres de leurs familles pour que Dieu soit la source de leur consolation. Nous rendons grâce au Seigneur pour tous ceux qui ont survécu à ce virus.
Bien que la pandémie soit probablement loin d’être jugulée, beaucoup s’interrogent déjà sur l’après-coronavirus. Le monde aura-t-il changé ? Notre société sera-t-elle différente ? Sommes-nous en train de découvrir une force de solidarité latente, mais toujours prête à émerger au cœur de l’humanité ? La catastrophe du coronavirus laissera-t-elle derrière elle une humanité contrainte de repenser sérieusement les valeurs, le vivre ensemble et l’avenir commun… ? Vouloir répondre à toutes ces questions à la fois pourrait avoir des conséquences psychologiques encore plus graves que le coronavirus lui-même. Alors, accueillons tout simplement l’an 2021 comme une année d’espoir ! Remettons-la dans les mains du Seigneur telle qu’elle sera ! Il ne nous laissera pas tomber.
Je vous souhaite tous mes meilleurs vœux. Que le bonheur, l’amour et la santé soient au rendez-vous au sein de vos foyers pour l’année 2021.
Tout est lié, affirme fort justement le pape François dans l’encyclique Laudato si’. L’écologie intégrale qu’il préconise englobe les relations entre êtres humains et animaux. Ceux-ci méritent notre attention et même notre affection, comme François d’Assise nous en montre l’exemple; ils nous le rendent bien d’ailleurs. L’animal peut être parfois un pré- cieux ami de l’homme.
Il s’agit donc de discerner entre l’exploitation éhontée de certaines espèces, notamment à des fins consuméristes de masse, et les outrances de l’antispécisme qui revendique des droits pour l’animal exactement semblables aux droits de l’homme. Un petit chien est mignon, mais il ne peut être mis sur le même plan qu’un nouveau-né du point de vue de la foi chrétienne et biblique. Et la lutte contre la faim des enfants dans le monde reste prioritaire. Seul l’être humain est créé à l’image et selon la ressemblance même de Dieu. Les autres êtres vivants ont droit à tout notre respect, mais manger de la viande n’est éthiquement pas répréhensible. Prudence et mesure sont ici de mise. Comme en toutes choses.
Dans l’Ecriture sainte, on rencontre beaucoupd’animaux. Ils ont un rôle mais aussi une valeursymbolique; ils touchent l’être tout entier. Sans nierla réalité, ils lui ajoutent une nouvelle dimensionen établissant des liens avec le Créateur.
Par Calixte Dubosson Photos : Jean-Claude Gadmer, cath.ch/Jacques Berset, pxhere, ciricRécemment, lors d’une séance de catéchèse avec des enfants de 8 ans, je leur ai proposé de dire le prénom de leur papa, de leur maman et de leurs éventuels frères et sœurs. L’un d’entre eux a pris la parole : « Mon papa s’appelle Nicolas, ma maman Laetitia, mon frère Kevin et Tessy. » « Tessy, c’est le nom de ta sœur ? » « Non, c’est le nom de notre chienne ! » Une anecdote qui pourrait se multiplier à l’infini tant il est désormais acquis pour les enfants qu’un animal qui a une si forte présence dans le quotidien fait partie de la famille.
Le chien, le chat et Dieu
Présence, le mot est lâché. Et puisque notre article aborde le sujet des animaux comme créations de Dieu, il est bon de s’arrêter à ce qu’un animal symbolise : non seulement la présence continue de Dieu à sa création mais aussi une image de ce que Dieu est en lui-même. Par exemple, un chien pourrait traduire par son comportement la fidélité et la joie. Tous ceux qui en possèdent un, même si cela demande beaucoup plus d’entretien qu’un autre animal, sont unanimes pour exprimer la joie que leur procurent les marques de tendresse et d’affection dont il est capable et cela sans les baisses d’humeur que nous connaissons tous.
Autre exemple, celui du chat qui est au contraire plus difficile à cerner et qui penche plutôt vers une indépendance et une liberté souveraine. Le chat peut nous révéler que Dieu n’est pas quelqu’un qui est là pour faire nos quatre volontés mais qu’il est une personne à part entière qui, malgré un apprivoisement réciproque garde toute sa liberté et son indépendance. Pour illustrer ce propos voici ce qu’en dit un confrère prêtre qui nous rappelle que notre Dieu est trinité : « Quand je médite le mystère de la Trinité, je suis traversé par une sensation plutôt curieuse qui fait que je crois un instant avoir tout compris et dans les secondes qui suivent, à cause d’un détail qui vient tout remettre en question, j’ai l’impression de ne plus rien comprendre. Cela me fait penser à ce chat que j’ai tenté l’autre jour d’approcher en le regardant bien dans les yeux, en lui disant des paroles rassurantes et qui, au moment où je décidai de le prendre dans mes bras, s’est enfui à la vitesse de l’éclair. » En caricaturant on peut conclure qu’en parlant de son propriétaire, le chien dit : « Mon maître ! » alors que le chat, dans sa superbe, déclare : « Mon esclave ! »
Les animaux dans la Bible
Pour revenir aux enfants du catéchisme, une de leurs questions revient assez souvent : « Y aura-t-ilune résurrection pour l’animal que j’aime ? Y aura-t-il des animaux au paradis ? »
Pour y répondre, un détour par la Bible s’impose tout naturellement. Comme on peut s’y attendre, les animaux sont très présents dans les textes sacrés. J’en retiendrai deux passages. Le premier est l’ancêtre des fables de La Fontaine puisqu’il fait parler l’ânesse de Balaam. Lors d’un voyage que Dieu jugeait inutile, Balaam et son ânesse arrivèrent vers un lieu escarpé, et soudain la bourrique vit l’ange du Seigneur posté sur le chemin, son épée dégainée à la main. Le baudet se serra contre le mur et coinça le pied du cavalier. Alors Balaam se mit à frapper l’ânesse qui se mit à parler : « Que t’ai-je fait pour que tu me frappes par trois fois ? » (Nb 22, 28) L’ange du Seigneur donna raison à l’ânesse et dit à Balaam qu’elle lui avait sauvé la vie. On le voit, les animaux domestiques sont une aide essentielle pour l’homme et souvent, ils sont plus « sages » que l’homme. Le prophète Isaïe (1, 3) ne dit-il pas que « le bœuf connaît son propriétaire, et l’âne, la crèche de son maître. Israël ne le connaît pas, mon peuple ne comprend pas » ?
Y aura-t-il des animaux au paradis ? Il y en a parfois à la messe…
Les bêtes associées au salut
Le deuxième texte est un extrait du psaume 35 au verset 7 : « Tu sauves, Seigneur, l’homme et les bêtes. » Il est rare que la Bible associe le salut de l’homme avec celui des animaux. Le Père Robert Culat émet une hypothèse intéressante que je vous livre : « Le mode alimentaire donné à l’homme et à la femme dans la Genèse est un signe de la paix et de l’harmonie qui règnent entre toutes les créatures. Dans le paradis terrestre, avant le péché, aucun être n’exerce de violence sur un autre et ne le tue pour s’en nourrir. Ce n’est qu’après l’irruption du péché, dont les conséquences sont clairement montrées au chapitre 3 de la Genèse, que la situation se dégrade : rupture des relations harmonieuses entre l’homme et Dieu, entre l’homme et la femme, entre l’homme et les autres créatures… Et ce n’est qu’après le déluge que Dieu permettra à Noé de tuer les animaux pour s’en nourrir. » 1
Pour le Père Culat, l’état paradisiaque détruit par le péché de l’homme sera un jour définitivement restauré. Lorsque tout sera accompli, l’homme pécheur disparaîtra pour laisser la place à l’homme nouveau recréé par et dans le Christ. C’est aussi en Isaïe (11, 6-8) que l’on trouve cette annonce du Royaume à venir : « Le loup habitera avec l’agneau, le léopard se couchera près du chevreau, le veau et le lionceau seront nourris ensemble, un petit garçon les conduira. La vache et l’ourse auront même pâture, leurs petits auront même gîte. Le lion, comme le bœuf, mangera du fourrage. Le nourrisson s’amusera sur le nid du cobra ; sur le trou de la vipère, l’enfant étendra la main. » Oui, Dieu sauve l’homme et les bêtes et il est certain que celui qui a créé une telle diversité dans la flore et la faune sur la terre, donnant aux animaux une personnalité qui les distingue des autres créatures, saura bien nous préparer un ciel où l’animal et les hommes ne se comporteront plus en prédateurs mais comme des êtres, vivant désormais en parfaite harmonie. D’ailleurs sous Noé, Dieu établit une alliance avec eux. S’il décide de sauver les espèces animales du déluge, est-ce pour les supprimer à tout jamais dans l’éternité ? On peut donc avancer sans trop de témérité qu’il y aura des animaux au paradis de Dieu.
1 Robert Culat, « Tu sauves, Seigneur, l’homme et les bêtes ». Pour une théologie de lanon-violence.
Dieu a donné aux animaux une personnalité qui les distingue des autres créatures.
La résurrection des animaux
Quant à dire si la chienne Tessy va ressusciter, le réformateur anglican John Wesley au XVIIIe siècle pensait que la création avait une dignité en soi et qu’au ciel les animaux seraient dotés non seulement d’une intelligence améliorée mais aussi de liberté. Dans un livre dont je vous conseille la lecture, le Père dominicain Franck Dubois affirme : « Peu importe de savoir quel animal sera présent au Ciel et sous quelle forme. On peut retenir toutefois que seul l’homme, à proprement parler, ressuscitera, dans et par le Christ. D’une manière ou d’une autre, le reste des vivants et la création tout entière seront associés à cette résurrection. Ce qui compte, c’est de comprendre que la solidarité entre l’homme et le reste de la création ne s’interrompt pas avec la mort et la venue du monde à venir. Or, cela implique des conséquences précises pour l’homme d’aujourd’hui dans son rapport avec la nature. Il ne peut l’abandonner. Il doit bien plutôt l’embarquer avec lui dans sa course vers les Cieux. » 2 Voilà qui devrait rassurer le petit frère de Kevin.
2 Frank Dubois, Pourquoi les vaches ressuscitent (probablement), Le Cerf, 2019.
La solidarité entre l’homme et le reste de la création ne s’interrompt pas avec la mort.
«Il n’y a pas de respect de l’animal qui ne passe d’abord par le respect de l’homme…»La vie animale est en péril sur la Terre. De l’avis des scientifiques, l’extinction de nombreuses espèces animales s’accélère. Selon eux, cette disparition est la rançon inévitable du progrès. Mais est-ce là ce que Dieu voulait ? A-t-il livré les animaux aux caprices des humains ?
Nos amies les bêtes marquent leur territoire dès le livre de la Genèse. Dans le premier récit de la Création, Dieu crée les animaux, après la végétation et avant l’arrivée de l’être humain, qui apparaît en même temps que les animaux terrestres (Gn 1, 26). Mieux, Dieu bénit les animaux (Gn 1, 23). Mais si Dieu a une parole pour les animaux, il n’instaure pas avec eux un dialogue comme il le fait avec l’être humain. Ce dernier, créé à l’image et à la ressemblance de Dieu, est un être à part. C’est cette ressemblance qui le distingue de l’animal.
Diacre et vétérinaire, Loïc Guiouillier met en garde contre la dérive d’un anthropomorphisme qui tend à faire passer l’animal avant l’homme. « Derrière les cas difficiles que j’ai eus à résoudre en tant que vétérinaire, j’ai toujours trouvé des situations de détresse humaine : solitude, difficultés économiques, manque de respect pour le travail des éleveurs et de leur production… Il n’y a pas de respect de l’animal qui ne passe d’abord par le respect de l’homme, car c’est lui qui est à l’origine du lien avec l’animal. »
« La Bible ne dit pas explicitement comment l’animal participe au salut en Jésus-Christ, explique Fabien Revol, spécialiste de la Création, à l’Institut catholique de Lyon. En revanche, des indices permettent de penser que l’animal, comme toute créature, a une destination eschatologique. » En conclusion, si Rex, Minette, Nemo et consorts, sont des créatures de Dieu, rien n’assure que nous les retrouverons au paradis.
L’aube est le moment de la journée où le ciel commence à s’éclaircir avant le lever du soleil. C’est donc aux premières lueurs du jour que les oiseaux nous gratifient de leurs belles mélodies en fréquence et en diversité.
Le chœur de l’aube se produit principalement durant la période de reproduction dès mars et est plus prononcé entre mai et juin. Les femelles pourraient repérer les mâles par leur répertoire plus riche. La défense d’un territoire constitue l’une des fonctions du mâle et l’importante activité vocale à l’aube pourrait constituer un signal fort d’avertissement pour les intrus potentiels. Le chant de l’aube servirait donc de moyen de communication.
Le merle, ce ténor au chant mélodieux et plein de variations, est difficile à décrire car, très inventif, il contraste avec son plumage noir ébène.
La pie, bavarde, réputée voleuse en raison de son attirance pour les objets brillants qu’elle emporte, est très élégante avec sa marche saccadée faite de grands pas puis une succession de petits bonds.
L’hirondelle niche dans les granges et les étables. De couleur noir bleuté, avec une queue en fourchette, elle gazouille ou trisse. En automne, elle s’en va vers le sud à cause d’une carence alimentaire liée à la basse température, les petits insectes n’étant plus présents. L’hirondelle reviendra au printemps et retrouvera naturellement son nid.
Mais l’automne fait revenir nos petits oiseaux de jardin. Ils sont là qui s’affairent, picorent, volètent, s’activent et, partout, ce sont des bruissements d’ailes, pépiements et gazouillis. Rouges-gorges, chardonnerets, verdiers, pinsons, tous cachés mais reconnaissables par leur mélodie !
Nous savons que saint François d’Assise parlait aux oiseaux. Cependant, il n’était pas simple d’esprit : il avait plutôt la grâce de la simplicité. Par ses causeries, il était donc un des précurseurs du dialogue interreligieux. Italien, il fonda la famille franciscaine. Défenseur de la nature, il vivait en harmonie avec elle et savait que la nature était un équilibre à préserver. C’est certainement la raison pour laquelle il a composé le Cantique des Créatures.
En 1979, le pape Jean-Paul II l’a nommé « Patron céleste des écologistes » car, huit siècles plus tard, son message est toujours d’actualité.
Remercions ce Dieu-créateur pour tant de beautés et, comme saint François d’Assise, apprenons à les écouter et à les aimer. Car, si les oiseaux ont des ailes pour voler, les hommes ont des cœurs pour aimer.
« Des animaux et des hommes », c’est le thème central de ce magazine L’Essentiel. En décembre, comment ne pas penser à l’âne et au bœuf de la crèche ? Nous trouvons mentionnés ensemble ces deux animaux dans le prophète Isaïe : « Le bœuf connaît son propriétaire, et l’âne, la crèche de son maître. Israël ne le connaît pas, mon peuple ne comprend pas. » (Is 1, 3) Dans ce verset, Dieu se plaint : le bœuf et l’âne connaissent leur propriétaire et la crèche de leur maître, alors que le Peuple ne connaît pas son Maître, Créateur, Sauveur et Seigneur.
Nous pouvons envier et imiter l’âne et le bœuf. A la crèche, ils étaient tout proches du Fils de Dieu qui venait de naître à la vie humaine. Au début de ce temps de l’Avent et de cette nouvelle année liturgique, je voudrais vous souhaiter une proximité toujours plus grande avec le Seigneur.
J’ai reçu une petite lettre avec cette histoire qui nous encourage à être proches de notre Dieu. Un garçon demande à son père : « Papa, quelle est la taille de Dieu ? » Le papa lève les yeux vers le ciel. Il voit un avion passer et demande à son fils : « Quelle est la taille de cet avion ? » Le garçon répond : « Il est très petit. Je peux à peine le voir. » Le père l’amène à l’aéroport et, s’approchant d’un avion, il demande : « Maintenant, mon fils, quelle est la taille de cet avion ? » – « Papa, il est énorme ! » Et le père de poursuivre : « La taille de Dieu dépend de la façon dont tu es près ou loin de lui. Plus tu es proche de lui, plus il sera grand et énorme ! C’est ça la vérité. Ton intimité avec Dieu te montrera la grandeur de Dieu dans ta vie ! »
Que Dieu nous aide à nous approcher de lui et à nous attacher à lui. C’est mon souhait pour nous tous en ces temps perturbés.
En raison du thème proposé par le dossier romand «Des animaux et des hommes», nous avons invité le chanoine Jean-Michel Lonfat à rédiger cet éditorial, lui qui vit au cœur de la montagne à longueur d’année, à l’Hospice du Grand-Saint-Bernard.J’ai grandi aux Marécottes, à quelques centaines de mètres du zoo. J’y ai découvert de très près les animaux typiques des Alpes : le lynx, le loup, le chamois, le bouquetin et autres marmottes. Je les apercevais parfois, de plus loin, lors de mes promenades au-dessus du village. Le loup restait invisible, mais mon frère et moi entendions parfois ses hurlements à travers la nuit.
En entrant dans la congrégation du Grand-Saint-Bernard, ma relation à l’animal s’est un peu estompée. Durant mes années de ministère en paroisse, je n’ai pas eu beaucoup d’occasions de contact avec eux.
Depuis maintenant sept ans que je vis au Grand-Saint-Bernard, j’ai l’impression d’avoir renoué une amitié : je vois parfois, depuis ma chambre, des bouquetins ; je surprends des marmottes filant devant mes pas ; j’ai trouvé des traces de loups dans la neige, cet hiver. J’ai redécouvert la faune sauvage : libre, furtive, et belle surtout.
Et puis, qui dit Grand-Saint-Bernard dit chiens. Figure emblématique du col, ils ont, durant des siècles, aidé les chanoines à sauver des vies dans la montagne, souvent au péril de leur propre vie. Ça n’est plus le cas aujourd’hui. Les technologies modernes les ont remplacés. Leur histoire reste cependant intimement liée à celle de notre Maison. Beaucoup de gens découvrent l’histoire –et parfois même l’existence – de notre congrégation en s’intéressant d’abord à ces fidèles compagnons à quatre pattes. Et nous autres, chanoines, regardons avec bienveillance ces chiens superstars, plus célèbres que nous. Ils vous attendent avec nous, l’été prochain !
Les Evangiles ne nous donnent pas le jour exact de la naissance de Jésus. Il est peu probable que cela soit le 25 décembre. Alors, pourquoi y fête-t-on Noël ? C’est que les premiers chrétiens ont repris à leur compte la fête du Sol invictus commémorée par les Romains. Cette fête marque la victoire de la lumière sur la nuit, car les jours commencent à rallonger à partir du solstice d’hiver, soit autour de Noël. La symbolique est puissante : elle permet de montrer, sur le plan de la foi, que Jésus est la vraie lumière qui guide nos vies.
Par Pascal Ortelli
Humour
C’était le temps où on était assez emprunté pour expliquer aux enfants les originesde la vie. Dans un village valaisan, le jour de la Fête-Dieu, Louis, 6 ans, et sa mère assistaient à la procession qui passait juste devant un poulailler. L’enfant aperçut un coq juché sur une poule et demanda à sa mèrele pourquoi de cette attitude.La mère, gênée lui intima l’ordre de regarder les fidèles réunis autour du Saint-Sacrementet de prier le petit Jésus.
Louis obéit mais revintà la charge : « Pourquoi le coq est monté sur la poule ? »
Réponse agacée de la maman : « C’est pour mieux voir la procession ! »
Photo: DRA l’approche de Noël, nous ne sommes pas tous dans les mêmes dispositions selon ce que nous vivons actuellement ou ce que cette fête nous rappelle : deuil ou naissance, conflits familiaux ou heureux souvenirs, solitude ou grand rassemblement. Alors qu’avez-vous besoin de retrouver pour bien vivre cette fête ? De l’espoir, de la tendresse, de la chaleur humaine ou simplement le sens de Noël ?
Le site internet noel.catholique.fr a été élaboré sur la base de nos questions, auxquelles il propose des réponses diversifiées par leurs formes et leurs sources. Vous y trouverez donc des vidéos, des témoignages, des chants et des éclairages de religieux et religieuses, de saints, d’artistes… et d’enfants.
A la base du site… nos questions ! Des questions sur la fête en elle-même : Noël n’est-il qu’un joli conte ? Qu’est-ce que la couronne de l’Avent ? Pourquoi le Père Noël ressemble-t-il à saint Nicolas ?
Et des questions sur comment la vivre : Triste ou seul à Noël, que faire ? Pourquoi des décorations à Noël ? Comment vivre Noël dans la paix et la joie ? Comment vivre Noël en famille ? Comment vivre Noël autrement ?
Des réponses diversifiées… notamment des plus petits ! Dans l’émission « Paraboles d’un curé de campagne », le Père Pierre Trevet Noël, nous offre quelques « enfandines ». Quand les enfants découvrent tout ce qui tourne autour de Noël, les confusions et imprécisions de ceux-ci sont pour nous un rappel. Noël loin d’être une fête infantilisante est une fête à la source de notre rajeunissement, car si nous vieillissons, Dieu est toujours plus jeune que nous. L’évangile du jour de Noël nous le dit : « A tous ceux qui l’ont accueilli, il a donné le pouvoir de devenir enfant de Dieu. »
Merci les enfants !
«Jésus est né à ′Aime les bêtes′.» Une petite perle d’enfant, une contrepèterie pour Bethléem
Et si vous profitiez de l’Avent pour mettre l’accent sur l’attention aux autres? Les occasions pour développer le sens de l’effort sont nombreuses en cette période de Noël où l’on cherche à faire plaisir, profitons-en!
Par Bénédicte Jollès Photo: PixabayLes calendriers de l’Avent truffés de confiseries et de cadeaux ne nous facilitent pas la tâche. Ils amoindrissent les réjouissances de Noël en privant nos enfants de l’attente. Comment, dans ce contexte, leur permettre de découvrir la joie d’attendre et de penser aux autres, de préparer des surprises qui égaieront ceux qui les recevront ? Car notre « métier » de parents nous impose d’essayer d’ouvrir le cœur de nos têtes blondes pour éviter de les transformer en monstres d’égoïsme, en enfants-rois heureux d’accumuler et sourds à toute demande. Ici ou là, des paroisses ou des écoles proposent d’ailleurs des calendriers de l’Avent « à l’envers ». Chaque enfant, chaque famille est invité à déposer 24 objets dans un carton qui sera porté à une association. Voilà l’occasion pour chacun de prendre conscience que nous avons souvent beaucoup et trop de tout : nourriture, vêtements, jeux… Nous pouvons facilement les partager.
Permettez-vous à vos enfants d’expérimenter que le don de soi rend heureux ? Une urgence éducative aujourd’hui dans nos sociétés individualistes et consuméristes ! Avez-vous déjà été avec eux au contact de personnes démunies ? C’est sûrement un des plus grands cadeaux que nous pouvons leur faire, en prenant le temps de les y préparer et en respectant la réserve des plus timorés. Oui, il n’y a pas d’âge pour écouter, réjouir ou aider une personne isolée et rejetée. Le plus simple est de s’appuyer sur les talents personnels de chacun : le plus gourmand cuisinera un gâteau, le plus bavard prendra des nouvelles, l’artiste dessinera une carte de vœux ou jouera un morceau de musique… « Merci de m’avoir parlé avec votre fils, me disait un homme assis sur le trottoir, d’habitude les gens me fuient. » Ces expériences permettent à nos enfants de gagner en maturité et surtout, elles incarnent l’Evangile. C’est bien là un des trésors de notre foi : croire que ce que nous donnons aux plus petits et aux plus isolés (y compris de nos familles), c’est au Christ que nous le donnons.
La chienne Follie, que nous connaissons bien pour son assiduité à nos messes, a bien voulu perdre son temps pour répondre à quelques questions théologiques un peu «bêtes».
Follie, avec notre curé Vincent.
1. Que penses-tu de l’ordre naturel de la Création qui vous a octroyé, à vous animaux, une place subalterne par rapport aux humains ? Dans Genèse 1, Dieu crée les animaux et les hommes le sixième jour. Nous ne sommes donc pas si éloignés de vous, ce que la science a par ailleurs confirmé. Avez-vous remarqué la ressemblance de tous les embryons de mammifères dans l’utérus de leur mère ?
Bien sûr, vous humains avez été créés à Son image contrairement à nous, humbles créatures. Vous en êtes-vous rendus dignes ? Au regard de l’histoire on peut en douter.
2. Connais-tu le péché, la notion du bien et du mal ? Au Paradis, nous vivions tous en harmonie, le lion cohabitait avec l’agneau puisque Dieu nous avait donné les plantes pour nourriture. Puis, les humains ayant cédé à la tentation de l’interdit, et notre sort étant lié au vôtre, nous avons tous été chassés du jardin d’Eden et rejetés dans un monde de violence et de mort.
Comme nous n’avions pas mangé la pomme de l’arbre de la connaissance, notre nature innocente a été préservée : nous ne distinguons pas le bien du mal, nous ne savons pas ce que signifie pécher. Si nous tuons, c’est pour manger ou nous protéger. Nous ne violons pas mais cherchons juste à nous reproduire, comme nous y pousse notre instinct de survie.
Par contre, si vous les humains vous vous laissez aller à agir comme des animaux, vous dénaturez votre nature et la pervertissez.
3.Crois-tu que vous ayez une âme et que vous irez au Paradis ? L’âme, anima en latin, est le souffle de vie qui anime tout être vivant. Après les philosophes grecs, saint Thomas décrit trois sortes d’âmes, la végétative qui concerne les végétaux, les animaux et les humains ; puis l’animale pour les animaux et les hommes ; finalement l’âme spirituelle qui est le propre de l’homme. En 1978 déjà, le pape Paul VI déclarait : « Un jour, nous reverrons nos animaux dans l’éternité du Christ. Le Paradis est ouvert à toutes les créatures de Dieu. » Donc, n’ayez pas peur, nous nous retrouverons plus haut.
Dans cette époque troublée, accablée par toutes sortes de maladies, de désastres écologiques, vous les humains devriez écouter les paroles du pape François dans son encyclique Laudato si’ pour notre sauvegarde commune :
« J’invite tous les chrétiens à expliciter cette dimension de leur conversion, en permettant que la force et la lumière de la grâce reçue s’étendent aussi à leur relation avec les autres créatures ainsi qu’avec le monde qui les entoure, et suscitent cette fraternité sublime avec toute la création, que saint François d’Assise a vécue d’une manière si lumineuse. »
Ce jour-là, le loup habitera avec l’agneau,le léopard dormira avec le chevreau,le veau et le lionceau mangeront ensemble,et un petit garçon les conduira. La vache et l’ourse seront dans un même champ et leurs petits dans la même grange.Le lion, comme le bœuf, mangera du foin…(Le prophète d’Isaïe, 11:1-9)La question animale se fait de plus en plus présente dans le débat public : on réfléchit, on discute et on s’affronte au sujet de la préservation des espèces menacées, du bouleversement des équilibres écologiques, ou encore des conditions d’élevage et de la place de la viande dans les régimes alimentaires. La maltraitance animale est également un sujet brûlant, auquel un public toujours plus large est sensibilisé grâce à des initiatives, des reportages et des enquêtes de qualité.
Dans les récits bibliques, la viande est consommée seulement les jours de fête. Mais l’interdiction de manger de la viande n’est jamais affirmée. Le peuple d’Israël, plus tard le christianisme considèrent qu’il y a un saut de nature entre l’homme et l’animal.
Dans Genèse 1, Dieu dit : « Faisons l’homme à notre image, comme notre ressemblance… Dieu créa l’homme à son image, à l’image de Dieu il le créa, homme et femme il les créa. »
Dans l’Evangile, nous constatons que Jésus était « avec les bêtes sauvages ». Cette brève indication de l’Evangile peut ouvrir la proximité de Jésus avec la création animale. En cela consiste la dignité, la valeur du monde animal. Chaque animal a été pensé dans le Verbe ; il a été animé par Dieu ; il a été, avant même de naître, l’objet d’une intention et d’une sollicitude.
L’image des « bons bergers » qui portent avec amour leur brebis sur les épaules, comme on le voit dans la Bible, est dans toutes les mémoires.
François d’Assise nous interpelle dans son cantique des créatures. La nature chez saint François est considérée comme l’œuvre de Dieu, plus exactement de la Trinité créatrice Père-Fils-Esprit. Toute créature est pour François, un frère ou une sœur. François d’Assise a une relation complètement différente avec la nature, il dialogue avec elle, c’est-à-dire qu’il considère tous les animaux et toute la création, les pierres, les plantes, comme des sujets avec lesquels on peut dialoguer. La fraternité touche aussi les animaux.
A Gubbio, la ville qui était aux prises avec les meutes de loups féroces, où la grêle ravageait les vignes, François appela tout le monde à la conversion. C’était le prix à payer pour être délivré de ces fléaux. Les habitants de la ville furent témoins de la marche du saint dans la forêt, pour aller au-devant du méchant loup, qui mit sa patte dans la main de François, après s’être engagé par pacte à ne plus faire de mal à personne.
Bonaventure, le célèbre théologien franciscain relate, dans sa « Legenda maior », toute une série d’épisodes qui illustrent la relation entre François d’Assise et les animaux. Dans chaque récit, Bonaventure essaie moins de célébrer le Pauvre d’Assise en tant qu’ami des animaux particulièrement respectueux, que de le présenter comme l’exemple d’une foi passionnée en la création et en ses biens.
A l’époque médiévale, l’animal était au cœur de la vie quotidienne. Compagnon des paysans, force de travail, source de nourriture, monture de guerre, sa place était complexe et paradoxale dans la société médiévale. Les hommes pouvaient être proches et féroces.
Au demeurant, ce qui est certain, c’est que les liens entre êtres humains et animaux étaient étroits – peut-être plus qu’à notre époque où l’urbanisation, l’élevage intensif et les logiques industrielles ont éloigné l’animal de l’humain.
A cela s’ajoute un changement dans nos conceptions du monde puisque, après le Moyen Age, l’Occident moderne a progressivement instauré la distinction entre nature et culture, séparant l’individu civilisé de l’animal sauvage. Dans l’ordre de la nature, le plus gros mange le plus petit.
Ces réflexions historiques restent encore en suspens car, les questions de violence animale et les modes d’alimentation qui en découlent connaissent une audience grandissante dans l’opinion ainsi que dans certaines sciences humaines.
Il faut repenser le concept de dignité et d’intégrité de l’animal, il faut tirer les conséquences de notre quotidien. Pour exemple, convivialité, comportement et utilisation de la nourriture. Aujourd’hui, le rapport entre l’homme et l’animal est plus affectif. L’homme est destitué de son piédestal. C’est pour cela que beaucoup ne veulent plus manger de la viande.
Conteur et éleveur de vaches et de brebis, Dominique Pasquier rêvait depuis toujours de partir en estive, ce qu’il fait depuis cinq étés en France, puis en Suisse. Il nous raconte :
J’ai vécu ma première estive en 2016 dans les Pyrénées, une région où le mouton est roi, comme la vache en Gruyère. D’ailleurs, les moutons paissent d’abord la bonne herbe avant les vaches. C’est un endroit et des gens que j’ai beaucoup aimés. Je m’étais retrouvé avec un vieux berger de 69 ans, physiquement diminué, mais il trayait tous les matins 250 brebis à la main pendant plus de quatre heures ! Cela m’avait impressionné.
A l’ancienne Pendant l’été, le temps ne compte pas, tout est fait à l’ancienne. Ce berger, Marcel, avait passé ses 57 estives tout seul. Pour la première fois, il était accompagné. Je le trouvais rude avec les bêtes mais je me suis très vite rendu compte à quel point il était rude avec lui-même. Toute sa richesse tenait dans trois cartons à bananes, ça paraît d’un autre temps. Une belle leçon d’humilité, de passion.
Ce qui me plaît beaucoup dans cette activité, c’est de passer huit heures par jour avec les moutons : partir le matin avec le troupeau, jusqu’à la chôme de midi vers un point d’eau, puis marcher jusqu’au soir pour les rassembler dans un parc de nuit. C’est une vie rythmée par les horaires, c’est chaque jour différent par le temps, le comportement des brebis. Il faut les conduire sur toutes les zones du pâturage, les moutons doivent profiter de l’herbe. La gestion de l’herbage est importante pour éviter de ruiner un endroit ni le laisser embroussaillé.
Les chiens sont d’une grande aide. Avec eux une relation incroyable se crée, ce sont des compagnons de vie, on est ensemble 24h sur 24. Sur tout le flanc ouest du pic Chaussy, cette dernière année, ou la Dent de Jaman les étés précédents, j’ai eu l’impression de me sentir particulièrement petit. Cette montagne et cette nature sont plutôt indifférentes à l’homme. Les plus pénibles sont les journées de brouillard où on ne voit plus que vingt bêtes et on croise les doigts le soir pour en retrouver 550.
Le temps de ruminer Le moment le plus paisible c’est le matin, lorsque les moutons s’étalent gentiment pour pâturer et que la vue porte jusque sur le lac Léman d’un côté et les Alpes bernoises de l’autre. J’ai eu le temps de ruminer des contes dans ma tête, c’est une activité assez prenante et contemplative, je me déconnecte d’énormément de choses, c’est proche de l’expérience mystique. Ces alpages dégagent une belle énergie et en rentrant j’avais de nouveau plus d’imagination et de créativité. Etre berger, c’est le meilleur moyen de décrocher de ce mouvement dans lequel on est entraîné, sans se marginaliser grâce à son utilité.
Beaucoup de gens aiment cette figure du berger, qui les fait rêver. « J’ai vécu des rencontres extraordinaires empreintes d’émotions, de grands moments hors du temps et insolites, comme un grimpeur âgé qui jouait « Jésus que ma joie demeure » de Bach à la flûte, avant d’attaquer la via ferrata. »
Comme le dénonce le pape François dans son encyclique Laudato si’, pendant trop longtemps, les humains et l’Eglise ont privilégié un anthropomorphisme déviant qui a conduit à la maltraitance animale.
C’est vrai que, dans la Genèse, Dieu met la création à notre disposition, mais Il ne nous en donne pas la propriété, nous n’en sommes que les gérants et, comme dans tout contrat de gérance, viendra le jour où nous devrons rendre des comptes à son propriétaire.
Car Dieu aime toutes ses créatures et, lorsqu’Il dialogue avec Moise, Il n’oublie pas les animaux ; eux aussi auront droit au repos de shabbat :
« Pendant six jours tu feras tes travaux, et le septième jour tu chômeras, afin que se reposent ton bœuf et ton âne et que reprennent souffle le fils de ta servante ainsi que l’étranger. » (Ex 23, 12)
Cependant, siècle après siècle, l’animal a été relégué au rang d’objet, maltraité, surexploité, même s’il y a 800 ans le souci de la création existait déjà à l’exemple de saint François, patron des écologistes, et de son merveilleux « Cantiques des créatures ».
Depuis Darwin et jusqu’aux dernières découvertes en éthologie, nous ne cessons de découvrir des similitudes entre l’animal et nous. Nos émotions telles que la peur, la joie, la tristesse et même l’humour trouvent leur source dans notre animalité que nous ne devons ni refuser, ni ignorer, mais intégrer et identifier pour la
dominer.
La place que Dieu a donnée aux hommes ne doit pas nous conduire au mépris des autres créatures, de nos frères animaux comme dirait saint François. Ils ont tous une valeur par elles-mêmes et ce n’est certainement pas aux hommes de décider lesquels doivent disparaître. Ce serait un grave péché d’orgueil.
« J’aime les bêtes parce que j’aime Dieu et que je l’adore profondément dans ce qu’Il a fait. » (Léon Bloy)
Gérer le consentement aux cookies
Pour offrir les meilleures expériences, nous utilisons des technologies telles que les cookies. En consentant à ces technologies, votre expérience sera meilleure. Sans ce consentement, ce que offre ce site internet peut ne pas fonctionner pleinement.
Fonctionnel
Toujours activé
Le stockage ou l’accès technique est strictement nécessaire dans la finalité d’intérêt légitime de permettre l’utilisation d’un service spécifique explicitement demandé par l’abonné ou l’internaute, ou dans le seul but d’effectuer la transmission d’une communication sur un réseau de communications électroniques.
Préférences
L’accès ou le stockage technique est nécessaire dans la finalité d’intérêt légitime de stocker des préférences qui ne sont pas demandées par l’abonné ou l’internaute.
Statistiques
Le stockage ou l’accès technique qui est utilisé exclusivement à des fins statistiques.Le stockage ou l’accès technique de données utilisées exclusivement dans des finalités statistiques sont anonymes et donc ne peuvent généralement pas être utilisées pour vous identifier.
Marketing
Le stockage ou l’accès technique est nécessaire pour créer des profils d’internautes afin d’envoyer des publicités, ou pour suivre l’internaute sur un site web ou sur plusieurs sites web ayant des finalités marketing similaires.