Une ménagerie dans notre cœur…

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur Vallée d’Illiez (VS), décembre 2020

Par Arlette Antony | Photo: Unspash, Arlette Antony

Que ce soit l’attaque sournoise d’un loup dans nos alpages, la visite nocturne d’un renard dans le poulailler du voisin, la piqûre redoutable d’un moustique-tigre ou d’une tique infectée : vous en conviendrez, l’annonce de ces faits divers ne laisse personne indifférent et suscite une réaction. Les uns, sensibles à ces agressions, encourageront vivement un contrôle attentif de ces prédateurs, voire engageront une lutte acharnée contre eux, ordonnant même leur extermination. Les autres, à l’opposé, soutiendront fermement leurs droits: «C’est la loi de la nature, laissons-la s’exprimer librement…» « Faire entrer le loup dans la bergerie » : qui ne connaît pas cette expression ? Elle exprime le danger qu’il y a de laisser entrer quelqu’un dans un lieu où sa présence peut faire beaucoup de mal. La Torah rappelle aux Juifs : « Attention ! Si tu ne contrôles pas ton animal intérieur, tu peux tomber très bas. » 

Il s’agit bien de « contrôle ». En nous accompagnant dans notre ménagerie intérieure, le Père dominicain Servais Pinkaers nous apprend à en faire l’inventaire. Il nous rend attentifs aux dangers potentiels que ces animaux représentent pour notre vie spirituelle et nous incite à discerner leur menace. C’est alors le moment de nous positionner, en toute liberté. Nous pouvons apprendre à les dompter, avec patience et persévérance, jusqu’à maîtriser leurs provocations. Mais, en gardant les yeux fermés, nous pouvons aussi décider de les ignorer. Choisissons notre camp !

Prêts pour le combat spirituel ?… Calme – Confiance – Courage !

Armés du bouclier de la foi, entrons vaillamment à la rencontre de cette ménagerie intérieure qui habite dans le désert de notre cœur… Peut-être aurons-nous la surprise d’observer et la volonté d’affronter :

Le lion de l’orgueil et de la domination,
Le coq et le paon de la vanité,
Le chat de la flatterie et
Le renard de la fourberie.
Le serpent de l’envie,
L’ours de la possessivité,
La pie de la jactance et
Le singe de la moquerie.

Nous y trouvons encore…
Le rhinocéros de la brutalité et
Le pachyderme insensible,
La mule entêtée,
L’anguille fuyante,
Le lièvre peureux et
La chèvre qui murmure sans cesse,
Le porc étalé dans son plaisir,
Le chien colérique,
Les mouches bourdonnantes des soucis et
Le ver rongeur de l’inquiétude. 1

Jn 1, 29 :
« Voici l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde »

Devant une telle faune, il nous apparaît bien difficile à nos seuls efforts de dompter ou de chasser tous ces animaux. Il est donc nécessaire que le Christ-Hostie soit notre repos et notre maître, notre compagnon de route et notre Sauveur pour nous aider dans cette tâche et nous sauver des dangers de mort que ces bêtes représentent. […] La présence de Dieu me change radicalement de grâce en grâce, me guidant à travers mon désert intérieur comme la nuée durant le jour et la colonne de feu durant la nuit.2

1 Bestiaire inspiré du Père Servais Pinckaers (1925-2008), La quête du bonheur, Ed. Téqui, Paris 1979, pp. 64-65.
2 Conclusion : Propos du Père Nicolas Buttet.

Crèches en pays fribourgeois

A l’approche de la fête de la nativité, prévoyez une promenade magique à Estavayer-le-lac, elle séduira ceux qui ont une âme d’enfant.

Par Bénédicte Jollès
Photos: Sophie Giuliano
En avez-vous marre des magasins bondés, des vitrines surfaites ou des interminables listes au Père Noël ? Accordez-vous une pause en suivant en famille l’itinéraire des crèches tracé dans les ruelles médiévales de la vieille ville d’Estavayer-le-Lac au bord du lac de Neuchâtel. L’initiative, lancée par l’Office du tourisme il y a 23 ans ne cesse de faire des émules.  Elle vous permettra de découvrir plus de septante crèches installées sur les fontaines, dans les jardins ou aux fenêtres des maisons fribourgeoises. La plupart sont confectionnées par les habitants de la ville. Les Staviacois créateurs de crèches et leur entourage se mettent à l’ouvrage plusieurs mois avant Noël. Tous dévoilent avec enthousiasme leur création. « La crèche est le plus beau bricolage que l’on peut faire », explique Cécile Duffey. Les yeux émerveillés des enfants ou des visiteurs qui vont de maison en maison sont sa récompense. Nostalgie de l’enfance ? Besoin de retrouver un ancrage spirituel ? Chacun a ses motivations. Les commerçants peuvent aussi participer à la manifestation en utilisant leur vitrine. Et les paroisses font souvent de l’événement un outil d’évangélisation. 

Crèches sculptées en bois, cousues dans une toile de lin, en terre cuite colorée… classique ou originale, chacune a son charme et son style. La nuit, l’ambiance est encore plus féérique car toutes les créations sont illuminées. Si vous êtes courageux vous marcherez à pied, sinon un petit train vous conduira à travers la ville.

Informations

Quand ?
Du 5 décembre 2020 au 6 janvier 2021. 

Comment ?
Si vous le pouvez, passez à l’Office du tourisme et demandez le dépliant. Sinon, suivez les indications fléchées dans le centre de la ville. Les vendredis, le week-end et les jours fériés : un petit train traverse la ville, il est gratuit pour les enfants et payant (Fr. 3.–) pour les adultes. Des visites au flambeau sont également prévues.

Durée :
45 min ou plus…

Renseignements :
estavayer-payerne.ch
ou auprès de l’Office du tourisme, tél. 026 662 66 80.

Nativité, Théodor Stravinsky

Eglise de Siviriez (FR) 

Par Amandine Beffa
Photo: Jean-Claude Gadmer

Tous les personnages des évangiles de la Nativité se trouvent sur le vitrail.

A première vue, ce vitrail de Stravinsky est plutôt chargé. L’artiste y a condensé tous les personnages des différents évangiles de la Nativité. Mais ce peut être une invitation à contempler l’Emmanuel à travers les yeux de chacun.

Il y a tout d’abord Marie et Joseph en adoration devant Jésus alors qu’ils ont été choisis pour accueillir. Ils nous invitent à contempler tout ce que Dieu a fait dans notre vie. Nous pouvons venir devant l’Enfant pour rendre grâce.

Continuons avec les bergers. Ce sont les premiers qui sont venus rencontrer le Sauveur annoncé par les anges. Ils étaient certes dans les environs (Luc 2, 8-18), mais ce ne sont pas ceux que l’on aurait invités en premier. Ni pour un Roi (les bergers vivent en marge de la société et ne sont pas réputés pour leur apparence soignée) ni pour le Fils de Dieu (ce ne sont pas les hommes les plus religieux de la région). Les bergers nous invitent donc à venir devant l’Enfant avec ces parties de nous que nous cachons, dont nous avons honte. Viennent ensuite les mages (Matthieu 2, 1-12). Ils sont à l’opposé des bergers : ils sont cultivés, probablement riches étant donné les cadeaux qu’ils offrent, et venus de loin. Stravinsky les a représentés majestueux : si on compare leur tenue à celle des bergers, on remarque de beaux tissus longs et lourds, des couleurs nobles, des bijoux. Les mages nous invitent à venir devant l’Enfant avec ce qui est beau en nous, ce dont nous sommes fiers.

Les anges tiennent aussi une place importante dans le vitrail. Ce sont les messagers de Dieu. Nous pouvons nous approcher de l’Enfant pour entendre ce qu’il a à nous dire et, peut-être, ce qu’il attend que nous disions. Est-ce qu’il y a dans nos vies des personnes que nous tenons un peu éloignées (comme les bergers) et à qui nous pourrions annoncer une bonne nouvelle ?

Finalement, tout en haut, il y a Dieu le Père qui offre son Fils par amour. Nous pouvons alors, nous aussi, prendre le temps de regarder l’Enfant avec amour.

La tradition de messe de la Saint-François d’Assise

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Sacré-Cœur, Ouchy-Lausanne (VD), décembre 2020

Par Antoine Tsimangha | Photo: Jean-Claude Gadmer

Notre curé, Vincent, nous a donné une bonne habitude qui est de bénir les maîtres des animaux lors de la messe dominicale la plus proche du 4 octobre.

Cette année, la fête de saint François d’Assise tombait particulièrement bien puisqu’elle se déroulait un dimanche.

A cette occasion, les animaux (propres et bien éduqués) sont autorisés à accompagner leurs maîtres durant la messe.

Cette célébration constitue une belle occasion de rappeler à tous que l’une des plus belles vocations que le Seigneur ait données à l’humanité soit de respecter et de prendre soins des autres êtres vivants de notre
planète.

Encourager les propriétaires d’animaux dans leurs responsabilités envers la création, tel est le sens des bénédictions durant la messe de la Saint-François.

Par ailleurs, chaque propriétaire sait que l’attention portée à son animal est rendue par l’affection et la fidélité de ce dernier.

Action de partage: un cadeau pour Noël

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP La Seymaz et UP Champel / Eaux-Vives, Saint-Paul / Saint-Dominique (GE), décembre 2020

Photo: FM

En collaboration avec les équipes de la Pastorale des milieux ouverts, nous proposons à nos lecteurs un geste de partage envers les plus fragiles.

Concrètement : ceux qui le souhaitent préparent un ou plusieurs cadeaux de Noël, une carte de vœux, ou encore une carte de prière. Sur le papier d’emballage, on apposera une étiquette qui indiquera le plus précisément possible à qui le cadeau contenu dans le paquet est destiné (une dame, un homme, un garçon de 8-10 ans, une adolescente…). Le ou les paquets sont ensuite déposés à la cure de Saint-Paul jusqu’au lundi 21 décembre à midi, dernier délai. Le tout sera ensuite confié aux équipes de la Pastorale des milieux ouverts pour être distribué le 23 décembre.

Nous espérons par ce geste donner un peu, et pourquoi pas beaucoup de joie à ces petits que le Christ a lui-même appelés « ses frères » (cf. Mt 25).

Depuis le printemps, vous êtes nombreuses et nombreux à vous faire les bienfaiteurs « alimentaires » de ceux que la crise a précipités dans la précarité, voire la pauvreté. Pour Noël, soyons des porteurs de joie et de lumière ! Merci.

Donnant-donnant

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP La Seymaz et UP Champel / Eaux-Vives, Saint-Paul / Saint-Dominique (GE), décembre 2020

Par Thierry Schelling, votre curé | Photo: dr

Le dimanche 1er novembre – juste avant le reconfinement –, j’ai pu faire l’expérience que COLLABORER donnait sens au ministère de chacune et chacun, y compris votre curé : vendre icônes et CD de l’abbé Marc, surveiller un peu le nombre de participant-e-s – limité à une cinquantaine ! –, jouer de l’orgue, lire les noms des défunts, allumer les bougies, récolter la quête, s’assurer qu’il y a du désinfectant, c’est TOU.TE.S ENSEMBLE que cela a été… quadruplé avec élégance, tact et efficacité. MERCI à chacun.e, vraiment. Ce fut comme ma première expérience de faire Eglise concrètement – vous aurez compris que je suis très terra a terra, non ?

Du coup, je me demandais… à vous qui nous lisez, cela ne vous dirait pas de…

→ Rejoindre le groupe des lectrices et lecteurs aux messes de notre paroisse ? Le groupe, fort sympathique, accueille toute personne intéressée, forme et dresse un programme week-end après week-end, en toute liberté de vos disponiblités. S’adresser à notre coordinatrice Françoise Albert, 079 628 27 89.

→ Donner la communion à domicile lorsque la demande nous parvient à la cure ? Pour cela, contactez votre curé Thierry Schelling, 076 542 05 31.

→ Recevoir la communion ? Contactez-nous à la cure, 022 737 49 60 (matinée) et nous ferons le nécessaire !

→ Recevoir votre curé pour une lecture d’Evangile suivie, à domicile ?

→ …

Dites-nous de quoi vous auriez besoin et ce que vous pourriez nous offrir. Ainsi va l’Eglise, communauté de personnes douées et solidaires.

Pourquoi des animaux dans la crèche?

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP La Seymaz et UP Champel / Eaux-Vives, Saint-Paul / Saint-Dominique (GE), décembre 2020

Par Thierry Schelling | Photo: pixabay

C’est Karin qui pose la question. Frédéric et Pierre échangent leur avis, coloré d’une anecdote sur la « compagnie de Jésus ». Geneviève écoute, patiemment. Anne-Marie rappelle qu’il y a eu des célébrations de bénédictions d’animaux à Saint-Jo’. Nicolas regarde, silencieux. Notre comité de rédaction de L’Essentiel/Le Lien n’est-il pas déjà une petite… ménagerie à lui tout seul ?

Pourquoi des animaux dans la crèche ? Greccio, 24 décembre 1223 : le châtelain local arrange une grotte, une mangeoire, et trouve âne et bœuf. La première crèche vivante est née… à l’instar du Bambino Gesù : discrètement, lumineusement, au cœur des collines et des pauvres villageois…

Pourquoi des animaux dans la crèche ? Pour le bibliste averti, immédiatement reviennent les premières pages de la Genèse – la création des animaux – et le périple de Noé, qui sauve un « couple de chaque être vivant ». Pour les plus attentifs, il y a la vision d’Isaïe qui mêle serpents et enfants, herbivores et carnivores, vivant tous en shalom – comme signe de la paix céleste et définitive après « ze événements », pour nous, chrétien.ne.s, la résurrection de Jésus-Christ !

Pourquoi des animaux dans la crèche ? Que serions-nous, êtres humains, sans notre environnement ? D’ailleurs, dis-moi comment tu traites un animal, une plante, un ruisseau, et je te dirai qui tu es : « Le cœur est unique, et la même misère qui nous porte à maltraiter un animal ne tarde pas à se manifester dans la relation avec les autres personnes. » (Laudato si’, 92)

Pourquoi des animaux dans la crèche ? Parce que Jésus révèle que Dieu le Père compte chaque passereau (cf. Lc 12, 6). N’a-t-il rien d’autre à faire ? Mais les estimés 7,77 millions d’espèces animales, et les près de 300 mille végétales ne sont-elles pas « suffisantes » pour qu’un succédané – renard, colombe, ânon… ! 1 – fasse partie de l’épopée Jésus-Christ racontée par les évangélistes ? L’Incarnation du Fils de Dieu sur cette terre, notre Terre, obligeait presque le Créateur à bénir tout être vivant (la Première Alliance, l’Ancien Testament) et à sauver tout être vivant (la Nouvelle Alliance, le Nouveau Testament) ?

Pourquoi des animaux dans la crèche ? Pour ces raisons-là. Entre autres.

Notre comité de rédaction du L’Essentiel/Le Lien vous souhaite de belles et sereines fêtes de la Nativité 2020. Que nous continuions à faire du… lien avec le vivant, à le respecter, à le connaître – à l’aimer, comme Dieu aime.

1 Cf. J. Emériau, Guide de la faune et de la flore bibliques, DDB., 2013.

Bienheureuse proximité

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteurs de Sierre (VS), décembre 2020

Texte et photo par Marie-Françoise Salamin

En cette saison, les nuits de Judée sont fraîches. Enroulé dans la couverture de laine tissée par sa maman, Tobia peine à trouver le sommeil. Il faut dire que tout le pays vit dans une certaine agitation ces derniers temps. L’empereur ayant ordonné à chacun de venir se faire recenser dans son lieu d’origine, Bethléem n’échappe pas à l’arrivée de nombreuses familles qui cherchent à se restaurer et un lieu pour dormir.Tobia se tourne et se retourne sur la natte, en essayant de ne pas réveiller le reste de sa famille. Son père, Natan, le potier et Léa, son épouse, ont eu une journée bien remplie. La petite Rebecca s’est aussi endormie en tenant bien fort dans sa main sa poupée de chiffon.

Tobia, riche de l’imagination d’un enfant de sept ans, cherche à mettre des images sur les bruits qui parviennent à ses oreilles. Car des bruits, cette nuit, il y en a. Et des lumières aussi. D’ailleurs, même le ciel est plus clair que d’habitude. Par la petite fenêtre, Tobia a d’abord vu une étoile, plus grande que les autres. Puis, des lueurs, là-bas, vers les collines. Maintenant, il devine une procession de gens porteurs de torches et de lampes à huile. Tous se dirigent vers une vieille étable, à l’orée du village. Leurs propos sont étonnés, joyeux. Leurs pas alertes…
Tobia sent, sait que quelque chose d’important est arrivé. Il se lève sans faire de bruit, enroule sa couverture autour de ses épaules, va chercher le chien derrière la maison pour se donner du courage, et met ses pas dans ceux des pèlerins. 

La vieille étable baigne dans une lumière empreinte de tendresse et de joie. Tous les visiteurs, pour la plupart d’humbles bergers, sont en cercle autour d’un jeune couple et de leur enfant nouveau-né. Il émane de cet enfant tellement d’amour et de paix que chacune et chacun peut entendre le chant les anges, venus de l’au-delà…

Tobia regarde le bébé, serré contre sa mère.
Les paroles d’un psaume qu’il aime beaucoup lui montent dans le cœur :
Mon âme est comme un petit enfant,
Un petit enfant contre sa mère.

Alors, Tobia attache le chien à l’entrée de l’étable. Puis, doucement, il tente de se rapprocher du bébé. Il est attiré par lui comme la biche assoiffée par la source, comme l’affamé par l’odeur du pain, comme… un être humain par ce qui va donner sens à sa vie.
Marie comprend ce qui se passe. Par un geste, un regard, un sourire, elle invite Tobia à s’approcher, à embrasser son bébé Yeshouah.

Ce cœur à cœur avec le Fils de Dieu, ce moment de communion marque la vie de Tobia pour toujours.

Tobia a grandi. Il est devenu un homme.
A l’approche de la quarantaine, il est marié, père de famille, à la tête d’un petit commerce.
Il sera un des premiers à confier ses affaires à son fils aîné pour pouvoir aller écouter les paroles de vie éternelle que Yeshouah dépose dans tous les cœurs qui savent les recevoir.

Tobia a toujours gardé son âme en proximité avec le Tout-Puissant. Son cœur est prêt à accueillir le message d’amour et de paix de son Fils. Les événements tragiques qui vont suivre n’ébranleront pas sa foi. L’Esprit a déposé en lui la promesse de l’éternel salut.

Soyez dans la joie !
Je le répète :
Soyez dans la joie,
car le Seigneur est proche !
nous dit saint Paul.

Noël aujourd’hui

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP de Notre-Dame de Tours (FR), décembre 2020

Par l’abbé Marc Joye | Photo: René Delley

La pandémie, qui sournoisement continue de nous inquiéter, nous aura au moins rappelé que nous sommes tous bien petits et bien fragiles. Tous dans le même bateau, riches ou pauvres sans distinction. Non, les grands de ce monde ne sont pas tout-puissants !

J’y vois une invitation à accueillir à Noël le seul Tout-puissant qui va se revêtir de notre fragilité et devenir un petit enfant couché dans une crèche.

C’est Dieu qui vient à notre rencontre. Alors que César trône dans ses palais à Rome, Dieu est sur la paille à Bethléem.

Si nous voulons bien prendre notre place parmi les bergers qui viennent adorer Dieu en ce petit enfant, nous serons comblés par son Amour sans limite, éclairés de sa Lumière qui brille dans notre nuit, remplis de cette Paix et de cette Joie chantés par les anges.

La crèche vivante de saint François d’Assise

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Clins Dieu sur les Contrées (VS), décembre 2020

Par l’abbé Pablo Pico | Photo: DR

Vitrail de la chapelle d’Icogne (Jacques Le Chevallier, maître verrier).

Dans la Basilique Supérieure d’Assise figure une fresque de Giotto (1267-1337) représentant la scène de la Nativité jouée par saint François (1181-1226). En effet, une tradition attribue à ce dernier la première réplique de la crèche de Noël. Arrivé dans le village de Greccio en décembre 1223, le saint fait installer dans une grotte un boeuf, un âne et de la paille pour accueillir l’enfant Jésus. Le soir de Noël, les villageois sont invités à célébrer la messe de minuit devant la crèche vivante où la mangeoire sert d’autel. Au cours de l’homélie, « il poverello » étreint l’enfant dans ses bras pour l’embrasser tendrement, et il exhorte les fidèles à faire de même, en ravivant leur foi et ressusciter ainsi à leur tour Jésus dans leur coeur.

Car la contemplation de la naissance du Christ le fait naître dans le coeur du croyant, par la foi amoureuse. Si nous fermons notre coeur à la venue de Jésus en nous, sa naissance d’il y a deux mille ans est vaine. Au contraire, la méditation du mystère de Noël a le secret de pouvoir embraser nos coeurs. La magie de Noël, bien plus profonde que les guirlandes devant les vitrines des commerces, sans parler du père Noël, c’est de retrouver l’esprit d’enfance, de croire que cette nuit est différente de toutes les autres nuits, parce que Dieu a désormais pris le visage d’un enfant.

Or, l’Eucharistie réalise cette naissance de Bethléem, la « maison du pain », où Jésus fut déposé dans une mangeoire. A chaque messe, nous communions au « Pain Vivant descendu du Ciel » (Jean 6, 51). La liturgie, source et sommet de toute la vie de l’Eglise, rend présent les événements de la vie du Christ, de sorte qu’en participant à l’Eucharistie, nous devenons contemporains de la vie et des actions salvifiques de Jésus, y compris sa naissance.

Mais il y a une autre naissance du Christ, encore plus ineffable que celle de la crèche ou celle dans nos coeurs, c’est sa naissance éternelle dans le sein du Père (Jean 1,18). Le psaume deuxième dit : « Tu es mon Fils, moi aujourd’hui, je t’ai engendré ». Cet engendrement du Fils dans le sein du Père a lieu dans l’aujourd’hui de Dieu, hors du temps, éternellement. Et c’est cette naissance ineffable qui révèle le vrai sens des deux autres. C’est parce que l’Enfant couché dans la crèche est le Fils éternel du Père que nous pouvons l’adorer. Imaginez les sentiments de Marie pour son nouveauné qu’elle enveloppe de langes et couche dans la paille. Avec quel émerveillement, avec quelle tendresse, avec quel amour elle le presse sur son coeur de mère.

À notre tour, nous allons bientôt célébrer Noël. La belle tradition de représenter cet heureux événement (ou avènement) avec les personnages de la crèche dans un coin du salon, au pied du sapin, nous aide à méditer sur l’inouï de la visite de l’Emmanuel « Dieu avec nous » (Mt 1,23). Au retour de la messe de Noël (si les mesures sanitaires nous le permettent), nous déposerons l’Enfant-Jésus dans la mangeoire, pour l’adorer. Que cette re-présentation de la Nativité nous donne de faire vivre dans notre coeur, devenu une crèche vivante, l’Enfant-Jésus, le Fils du Père éternel.

Noël 2020: Lumière et ténèbres

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, unité pastorale de la Champagne (GE), décembre 2020

Pour l’équipe pastorale: abbé Robert Truong, curé
Photo: pixabay

Très chers paroissiens dans la Paix du Christ,

Il fait bon, en cette fête de Noël, de nous retrouver entre parents, familles et amis, membres de la même communauté de foi ; il fait bon nous trouver reliés, à la faveur des moyens de communication et de communion modernes ; il fait bon non seulement de savoir, mais de percevoir par nos yeux, nos oreilles et nos cœurs qu’en ce moment et ce jour, des millions de personnes prennent le temps de se laisser joyeusement habiter par les évocations, les images, les lumières, les traditions et les espérances de Noël. Et tout cela malgré les crises sanitaires de Covid-19 et ses conséquences qui tombent sur toute l’humanité.

Il fait bon, ainsi, de prendre rang parmi le peuple en marche qui a vu une grande lumière et qui, aujourd’hui, se donne du temps, de l’ambiance et de la tendresse pour regarder et célébrer cette grande lumière dont parlait le prophète Isaïe (Is 9, 1-13). Une grande lumière a resplendi, une grande lumière continue de resplendir et se donne à voir avec plus d’éclats en certains instants privilégiés, en certaines oasis importantes et décisives pour la suite du chemin. 

Noël n’est pas la fête des enfants plus que des autres. Mais Noël est la fête de l’enfance, de l’enfance d’un monde qui n’en finit pas de naître à travers les siècles, porté et appelé par une longue suite de fidélités.

Que tels soient nos célébrations, nos réveillons et nos repas de Noël. Que telle soit aussi, comme mémoire bonne à garder pour la beauté de la fête, la fête de Lumière qui brille dans les ténèbres du monde.

Paroissiennes et paroissiens de la Champagne chers à mon cœur, je vous souhaite de lumineuses fêtes de Noël et de fin d’année. Je me souviens de vous dans nos célébrations. 

L’Avent, une attente habitée

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP de Notre-Dame de l’Evi (FR), décembre 2020

Par Sœur Anne-Françoise Camélique

Ce qui caractérise le temps de l’Avent, c’est l’attente. Dans notre monde pressé, du « tout, tout de suite », permettre de vivre un temps d’attente, de silence est un cadeau, un espace. Ce n’est pas une attente vide, inutile, du temps perdu, c’est comme une vigilance du cœur et des yeux pour découvrir ce qui germe du monde nouveau. C’est une attente longue, mais habitée par une promesse heureuse.

La liturgie de l’Avent nous invite à veiller, à nous tenir prêts, à nous convertir pour accueillir Celui qui vient. La joie est présente dans les textes et les prières liturgiques car l’Incarnation du Fils de Dieu nous apporte la réconciliation et la joie du salut. Aussi l’Avent vient nous redire qu’il faut consentir à l’attente pour laisser plus d’espace à Dieu et pour raviver notre désir d’un recommencement qui s’adresse à notre désir d’aller au-delà de la routine du quotidien et accéder ainsi au cœur de nous-mêmes, là où nous trouvons Dieu.

Veiller se veut alors l’expression de notre fidélité à Dieu et du soin que nous mettons à vivre avec Lui parce que c’est Lui d’abord qui s’est approché de nous par son Incarnation, assumant pleinement notre condition humaine. 

L’Avent est donc un temps d’attente joyeuse, de vigilance, une attente qui n’est pas vide, mais qui est centrée sur la personne de Jésus que nous nous préparons à accueillir. Cette attente est en même temps un temps d’espérance, animée d’une certitude : le Seigneur est venu, il vient encore et il sera toujours présent dans notre monde et dans notre vie. Notre vigilance est celle d’un cœur qui aime, d’un cœur dont l’amour souhaite ardemment la venue de Celui qui vient s’inscrire dans notre humanité. 

En cette période de l’Avent, préparer Noël, c’est d’abord prendre du temps de silence et de recueillement pour nous mettre à l’écoute d’une Parole qui vient d’ailleurs, pour l’entendre résonner au plus intime de notre être et nous mettre au service de ce mystère qui nous dépasse. 

Nous sommes appelés à rester éveillés, non par crainte ni par peur, mais pour construire une société plus fraternelle. Au cœur de la simplicité de notre vie quotidienne, nous sommes invités à lever les yeux pour attendre le Seigneur qui vient afin de nous réjouir de sa venue en lui disant : « Viens, Seigneur Jésus… Viens… »

A l’approche de ce temps de Noël, l’équipe pastorale vous invite à plonger à nouveau au plus profond de votre espérance, à poursuivre le chemin malgré et avec les exigences du virus ! Que Jésus Sauveur soit pour chacune et chacun cette Espérance cachée et présente, qui vous guide sur les chemins du bonheur. 

QUE LA LUMIÈRE DE NOËL ILLUMINE VOS CŒURS !

Attente

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP des Boucles du Rhône (GE), décembre 2020

Par Jean-Marc Lacreuze | Photo: pixabay

Au moment où commence une nouvelle année liturgique par le temps de l’Avent, nous voici plus que jamais en attente. Jamais, jusque-là, nous n’avons vécu dans une telle incertitude du lendemain. Quand j’écris ces lignes, je ne sais pas… Je ne sais pas dans quel état sanitaire nous serons lorsque vous les recevrez… 

Et pourtant, dans mon cœur, j’attends un renouveau, comme le peuple hébreu dans l’attente du Messie, du Sauveur. 

Ce mois de décembre va nous conduire à Noël, aurore d’un monde nouveau. Dimanche après dimanche, nous marcherons vers la lumière de l’espérance : merci à l’équipe qui a préparé notre Avent en communauté ! 

Le premier dimanche est marqué par le signe de l’attente de Celui qui vient comme la lumière. Nous en avons tant besoin en ces temps de ténèbres. Mais, dans mon cœur, je le sais, le tunnel, même s’il est long, n’est pas sans fin. La lumière est au bout et les jours vont recommencer à s’allonger, espérance d’un printemps meilleur que celui que nous avons vécu. Je peux déjà apporter la lumière du pardon (2e dimanche), cette main tendue par Dieu pour me conduire quand je suis dans le brouillard du doute. Et aussi le pardon que je peux accorder, petite lumière que j’offre autour de moi, lumière de joie et d’espérance, cette joie soulignée le troisième dimanche. Le masque cache le sourire de mon visage, mais mon regard peut exprimer la joie partagée, joie d’une espérance, encouragement à rayonner de la lumière qui illumine mon cœur envers et contre tout. Cette lumière vient de ma relation intérieure, de la prière, dans la disponibilité de Marie (4e dimanche), dans sa confiance en un avenir qu’elle non plus ne connaissait pas avec précision. Elle fait confiance, nous montre le chemin de cette confiance. Que Marie nous accompagne sur ce chemin d’attente et d’espérance. Avec elle, avec tous les croyants, portons-nous les uns les autres dans la prière et dans l’appel qui conclut toute la Bible :

Viens, Seigneur Jésus !

Veiller? Attendre? Guetter?

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur Notre-Dame des Glaciers (VS), décembre 2020

Texte par Jocelyne Wanderscheid

Ralentir le rythme, oser même s’arrêter pour mieux veiller, attendre et guetter.
Veiller ? Attendre ? Guetter ?
En ce temps de l’Avent
j’attends l’enfant à naître
en moi, en toi, et en ce monde,
entièrement tournée vers Lui, avec le désir d’être habités,
transformés, puis inspirés par Lui. 

Je guette la venue de cet enfant à naître en moi, en toi, et en ce monde,
avec le désir de devenir des êtres nouveaux et d’entrer avec Lui, tous ensemble,
dans des jours plus justes et plus beaux.
Je ne suis pas la seule qui veille, qui attend, qui guette,
nous sommes des milliards sur la planète.
Mais il y a surtout Lui qui nous veille, qui nous attend, qui nous guette, inlassablement, car Il nous l’a promis, cet enfant à naître, c’est Lui qui nous ouvre ce nouvel avenir : celui de nous savoir, chacun, chacune, à présent
aimé de Son Père comme son enfant.

En avant vers l’Avent

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur Notre-Dame des Glaciers (VS), décembre 2020

Texte par le chanoine Jean-Pierre Liaudat, curé | Photo: DR

Le 29 novem­­bre, premier dimanche de l’Avent, nous avons débuté une nouvelle année liturgique. L’année B, année où nous redécouvrirons la Bonne Nouvelle selon saint Marc.

Une nouvelle étape nous est ainsi proposée. C’est le temps de l’Avent. Ce temps qui nous invite à préparer la venue du Christ. 

Nous sommes invités à entrer sans crainte dans ce temps de la veille, de la préparation, du témoignage ! 

La situation sur le front sanitaire échappe toujours à notre maîtrise et nous allons encore naviguer à vue. 

Comme Abraham, appelé à la foi, il s’agit pour nous de vivre cette situation exceptionnelle dans la confiance, sans trop savoir où Dieu nous conduit. 

Nous sommes dans un tunnel, au bout, la lumière nous attend. 

Situation exceptionnelle, année pastorale exceptionnelle durant laquelle nous risquons à nouveau de vivre des temps d’ascèse spirituelle. 

Les horaires du temps de l’Avent et de Noël seront établis semaine après semaine, à cause du manque de visibilité en l’avenir. Nos habitudes reprendront quand les feux sanitaires seront à nouveau au vert. Malgré tout, la vie du secteur continue et le conseil de communauté vous aidera à la vivre au mieux. 

Soutenons également les treize jeunes de nos paroisses qui débutent le chemin de préparation au sacrement de confirmation. La fête de confirmation est prévue le 16 mai 2021 à Salvan.

Dès le 17 février 2021, nous entrerons dans le Carême, par le mercredi des Cendres. Vous pourrez vous y préparer en gardant précieusement L’Essentiel pour en lire les dernières pages qui vous aideront à entrer déjà un peu dans ce temps.

Mais en attendant, je souhaite à chacune et chacun une bonne entrée en AVENT et une bonne préparation à la fête de NOËL. 

Quatre semaines

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur Notre-Dame des Glaciers (VS), décembre 2020

Texte par le curé | Photos: Patrick Nelis

Le temps de l’Avent, c’est quatre semaines pour gravir les marches vers le soleil de Dieu. Veillez, veillez sans relâche : soyez vigilants. Voilà en quelques mots le message du premier dimanche de notre montée vers l’espérance.

Le temps de l’Avent, c’est quatre semaines pour rejoindre Jean le Baptiste au désert. Convertissez-vous, changez vos cœurs, préparez la route au Seigneur. Voilà proclamé par le prophète, le message du deuxième dimanche de notre montée vers l’espérance.

Le temps de l’Avent, c’est quatre semaines pour s’élever au-dessus du quotidien, être témoins et oser dire sa foi au grand jour. Celui qui vient est plus grand que tout, il est paix, justice et amour sans fin. Voilà le message du troisième dimanche de notre montée vers l’espérance.

Le temps de l’Avent, c’est quatre semaines pour accueillir l’impossible, être sans crainte et mettre toute sa confiance en la Parole de Dieu. Le Seigneur est avec toi, dira l’ange à Marie. Le Seigneur est avec nous à tout jamais. Voilà le message du quatrième dimanche de notre montée vers l’espérance.

Nous allons fêter Noël!

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP Sainte-Claire (FR), décembre 2020 – janvier-février 2021

Par le Chanoine Jean-Jacques Martin | Photo: Lucette Sahli

Mais alors, mes amis, qu’est-ce que Noël ? Sur quoi repose notre joie ? Que peut-on espérer ? J’ai tapé « Noël » sur Google et j’ai trouvé comment visiter l’atelier du Père Noël, rencontrer des petits lutins. J’ai vu les marchés de Noël, les boules colorées, les guirlandes et les sapins. J’ai vu les recettes de cuisine, les idées de cadeaux… vraiment tout, sauf… ce que nous dit l’Evangile ! Alors je nous pose la question : qu’est-ce que Noël ? Sur quoi repose notre joie ? Que peut-on espérer ?

Je regarde la crèche et devant ce spectacle silencieux, je m’interroge. Cela n’est pas du tout ce que l’on attendait. Mais c’est tellement humain, tellement simple et naturel, que c’en est renversant, divin, surnaturel. Les pauvres, les blessés, les exclus, les pécheurs, les damnés, les noyés, les ratés de la terre, dans leur douleur, peuvent comprendre les premiers. Noël, c’est d’abord pour eux. 

S’il y a un Dieu, un maître de l’impossible, c’est chez eux qu’il va se manifester.

Pas de Père Noël mais un enfant Emmanuel. C’est dans l’ouverture même de tout notre être que Dieu vient nous rejoindre, au cœur, au creux de l’humanité. Il est le sourcier de toutes les énergies enfouies, pour nous guérir, pour nous sauver, pour nous ressusciter.

L’heure est à la fête et à la joie, à la famille et à l’amour, aux bras grands ouverts pour la prière et l’amitié.

Belle et sainte fête de Noël à vous toutes et tous !

Prier en direct avec les sœurs de Grandchamp

Par Pascal Ortelli
A Areuse (NE), la communauté monastique de Grand- champ rassemble des sœurs de différentes confessions chrétiennes. Sa vocation œcuménique au service de la réconciliation l’amène à proposer depuis de nombreuses années des temps de prières œcuméniques. En raison de la pandémie, on peut les suivre en direct.

Une bonne surprise
Depuis plusieurs années déjà, on peut suivre en direct via un canal audio (www.grandchamp.org) les quatre temps de prière qui jalonnent leur journée tout comme les eucharisties du jeudi soir et du dimanche matin. La possibilité de prier à distance avec la communauté de Grandchamp a été proposée bien avant la pandémie. «Et ce d’abord pour que nos sœurs vivant en EMS puissent rester en communion avec nous, confie sœur Pascale. Nous n’avions pas prévu que cela intéresserait d’autres personnes et ce fut une bonne surprise !»

Cette année pour la première fois, les sœurs ont également retransmis les retraites de Pâques et de Pentecôte. «Le fait d’être suivies en direct par des internautes nous poussent à être davantage à l’écoute et concentrées sur notre prière personnelle et communautaire», ajoute sœur Pascale.

Modelées par la Vie
Vie de prière et vie fraternelle, voilà les deux composantes qui permettent aux sœurs de déployer leur mission d’accueil. L’hospitalité et les retraites spirituelles sont en effet à l’origine de leur communauté.

Dans les années 1930, «les Dames de Morges», des femmes issues de l’Eglise réformée, proposent, sous l’égide de Geneviève Micheli (veuve et mère de trois enfants), une fois par an, des retraites spirituelles à Grandchamp. Très vite se fait sentir l’appel à y assurer une présence permanente et à puiser aux sources de la tradition monastique, peu présente dans le protestantisme. «Nous sommes entrées dans l’œcuménisme par les circonstances de la vie», relève sœur Pascale. Une première cha- pelle est inaugurée en 1936, tan- dis que les premières sœurs font profession en 1952.

Aujourd’hui, les sœurs accueillent à Grandchamp jusqu’à une trentaine de personnes pour un séjour de silence et de solitude, un temps de bénévolat ou une retraite proposée par la communauté. Le Conseil œcuménique des Eglises leur a confié la mission de préparer le carnet de la Semaine de prière pour l’unité des chrétiens en 2021 autour du thème: «Demeurez dans mon amour et vous porterez du fruit en abondance.»

Point de vente »

Plus d’infos:  grandchamp.org

Un modèle malgré elle

Professeure de droit, férue de course à pied, Astrid Epiney est la première rectrice dans l’histoire de l’Université de Fribourg. Une petite révolution dans cette institution plus que centenaire. Rencontre avec une femme aux multiples talents.

Par Myriam Bettens
Photos : UnicomTout est calme dans le bâtiment principal de l’Université de Fribourg. Seules les mesures de distanciation sociale et le marquage au sol rappellent l’agitation de ces derniers mois. A l’étage supérieur, Astrid Epiney, veille sur l’antre du savoir, désert en ce début de soirée. Première professeure de droit à l’Université de Fribourg et également première rectrice dans l’histoire de cette même institution, la Valaisanne d’adoption n’en tire pourtant pas de mérites personnels. « Cette position est probablement due à des circonstances favorables », note-t-elle. En d’autres termes, elle se trouvait « là au bon moment ». Par ailleurs, la rectrice souligne qu’il est très important que des femmes ayant accédé à des postes à responsabilités servent de modèles à d’autres jeunes femmes. Plus encline à rire d’elle-même que des autres, la professeure de droit ajoute avec humour : « Je ne me décrirais pas moi-même comme un modèle. »

Affiches sexistes et propos blessants

Malgré sa modestie, le Conseil d’Etat fribourgeois l’a remerciée « d’avoir accepté de mettre ses compétences au profit de (l’) Alma Mater (ndlr, l’Université) » et a salué « l’élection d’une femme à cette haute fonction […] ». La rectrice relève tout de même que le ratio hommes/femmes dans l’engagement de nouveaux professeurs n’est « pas si mal », cela place l’Université dans le rang des bons élèves en termes d’égalité de genre. La responsabilité de l’institution est donc de favoriser l’égalité à tous les échelons par des recommandations d’engagements et des mesures de prévention. Néanmoins, « les structures et mécanismes induisant des biais de genre restent très présents et personne n’est immunisé contre cela », affirme Astrid Epiney. Elle illustre notamment son propos par un exemple issu de son expérience personnelle. En novembre 2017, elle se retrouve sous le feu des critiques suite à la décision d’augmenter la taxe universitaire. « Au final du ressort du Conseil d’Etat », précise-t-elle. Mais « si un homme avait occupé mon poste, je ne pense pas qu’on aurait retrouvé des affiches sexistes dans les toilettes ou que certains des adjectifs utilisés à mon encontre auraient été employés », assure-t-elle encore.

Des cours et des courses

La fronde contre Astrid Epiney n’a toutefois pas été généralisée puisqu’elle a été réélue en 2018 pour un second mandat. En tant que rectrice, elle assume en grande majorité les tâches administratives liées à sa position. Cela tout en conservant une charge d’enseignement en droit, à raison d’un cours au semestre d’hiver et un séminaire pour celui de printemps. Lors de ses rares soirées de libres, elle consacre souvent ce temps à la rédaction d’articles de droit pour diverses revues scientifiques. Lorsqu’on la questionne sur son emploi du temps, elle lance d’un air taquin : « Je n’arrive jamais avant midi ! » Toute plaisanterie mise à part, c’est au sport qu’elle s’adonne sur le temps de midi, afin de s’aérer l’esprit et de se maintenir en forme « à (son) âge avancé ». Ni Morat-Fribourg, ni marathon de New York, mais plutôt quelques courses de montagne auxquelles elle participe volontiers en situation normale (ndlr, en référence au coronavirus). Autre talent caché de cette native de Mayence : l’orgue. Elle joue de cet instrument depuis plus de trente ans. « Le projet pour la retraite serait de reprendre les grandes fugues de Bach », révèle-t-elle. En attendant, sa paroisse profite de ses talents de musicienne. Mais gageons que c’est à l’Université qu’elle continuera à mettre les différentes voix au diapason.

La rectrice lors du Dies academicus de 2016.

Un emploi du temps réglé comme un métronome

→ 8h Arrivée au rectorat. Echanges avec le personnel du secrétariat sur les dossiers en cours

→ 8h15 Réunion avec le secrétaire général

→ 8h45 Entretien avec la directrice académique 

→ 9h15 Appel téléphonique à son homologue bâlois concernant un projet de collaboration scientifique  

→ 9h30-12h Rédaction de courriels et affaires courantes

→ 12h-13h Course à pied

→ 13h-13h30 Repas pris sur le pouce

→ 13h30-14h30 Rédaction d’articles et communiqués pour le rectorat

→ 14h30 Rencontre avec un doyen pour discuter des dossiers en cours

→ 16h Réunion avec tout le rectorat ou rédaction d’articles de droit pour des revues scientifiques

→ 20h La rectrice regagne son domicile

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