Retable d’Estavayer de Hans Geiler

Monastère d’Estavayer

Par Amandine Beffa | Photo : Jean-Claude Gadmer

Le retour du retable de Hans Geiler chez les dominicaines d’Estavayer est l’occasion de se pencher sur cette remarquable œuvre du XVIe siècle. Comme l’étymologie l’indique (retable vient du latin retro tabula altaris qui signifie en arrière de la table d’autel), les retables étaient à l’origine placés derrière les maîtres-autels. Leur fonction permet d’évoquer la vie du Christ et de la Vierge Marie. 

Celui d’Estavayer présente le Christ hier (les panneaux latéraux) et aujourd’hui (le panneau central).

Le panneau de gauche figure la visite des bergers à la crèche. Joseph se tient à l’écart de la scène. Son rôle a longtemps été considéré comme secondaire, mais certaines lectures y voient aussi une forme d’humilité. Les premiers plans sont laissés à Jésus et à celle dont le « oui » a tout permis. 

Le panneau de droite met en scène la visite des mages. Leurs différences de barbe et de position sont la marque traditionnelle de leurs différences de sagesse et de compréhension du mystère. Celui qui est imberbe est considéré comme le plus jeune et celui dont la barbe est la plus longue comme le plus âgé. Ce dernier est à genoux et a retiré son couvre-chef, marquant ainsi son adoration. Celui du milieu semble indiquer au plus jeune que l’enfant qui est devant eux vient des Cieux.

Au centre, la Vierge à l’Enfant est entourée de saint Dominique (à droite) et de saint Thomas d’Aquin (à gauche). Saint Dominique tient dans ses mains les Evangiles. 

Saint Thomas d’Aquin portait à l’origine un ostensoir dont il ne reste plus que le socle. De son autre main, il montre l’Enfant-Jésus. Il propose en quelque sorte une rapide catéchèse sur la présence réelle dans l’eucharistie : c’est le même Christ présent dans les bras de sa mère et dans l’hostie consacrée.

L’Evangile est un des attributs de saint Dominique et l’eucharistie celui de saint Thomas d’Aquin. S’ils ont surtout été choisis pour faciliter leur identification, cela n’empêche pas une lecture plus théologique. La Parole de Dieu et l’eucharistie sont deux moyens de rencontrer le Christ aujourd’hui. Ce même Christ que bergers et mages ont eu la chance de rencontrer à la crèche.

Accompagner sur un chemin de foi

Par Chantal Salamin
Photo: DR
« Laissez les enfants venir à moi, ne les empêchez pas, car le royaume de Dieu est à ceux qui leur ressemblent. » (Mc 10, 14) Nous connaissons tous cette parole de Jésus. Et Marc nous dit même que Jésus se fâchait quand les disciples éloignaient les enfants de lui. Bien plus qu’une remontrance à l’égard des disciples et une invitation à leur ressembler, c’est une urgence pour nous de nous approcher de Jésus avec les enfants. S’approcher de Jésus avec les enfants, comme nous le disent les catéchistes du site idees-cate.com, c’est « se laisser interpeller, se laisser déplacer, se laisser transformer… c’est aussi recevoir énormément ! Recevoir en plein cœur l’écume de l’enfance : sa pureté, sa légèreté, son innocence, sa fraîcheur, sa joie, sa tendresse, son optimisme ».

Et pour nous accompagner dans cette belle aventure, deux grands réservoirs d’activités et de contenus : idees-cate.com et kt42.fr. Ces deux sites internet sont remplis de trésors à découvrir : des jeux, des contes, des prières, des chants, des vidéos, des bricolages, des dessins, des pistes de réflexion… des activités de toutes sortes. 

Des activités aujourd’hui
Tout au long de l’année, vous trouverez de quoi vivre chaque jour le présent de Dieu : des calendriers liturgiques ludiques et pédagogiques, des réflexions sur les textes de la messe, des activités pour chaque temps… et notamment pour le Carême.

Pour un avenir meilleur
Sur kt42.fr, vous trouverez des thématiques qui préparent pour demain : communion et eucharistie, sacrements, Bible et Evangiles, charité-solidarité… et « création-écologie ».

Quelques exemples de ce que vous pouvez trouver pour ce thème proche de celui de ce numéro : un quiz pour les enfants sur l’environnement, un livret sur l’histoire des déchets (à compléter avec ce que nous vivons aujourd’hui), un livret de jeux sur les récits de la Genèse, des vidéos, un vitrail à créer, des BD, etc.

Bonne recherche et découverte !


Le site: idees-cate.com

Le site: kt42.fr

De l’Eden au Paradis céleste: un jardin

Par François-Xavier Amherdt
Photo: DR
Le récent parcours « L’Avent autrement » 2020, proposé par une équipe œcuménique du canton de Vaud, nous invitait fort justement à découvrir chaque jour, durant les quatre semaines avant Noël, une nouvelle plante à connotation biblique, liturgique ou théologique. C’était bien vu, car des premières pages (Genèse 1-3) aux dernières (Apocalypse 22) de la Bible, Dieu « se met au vert ».

Au début de l’Ecriture, il « plante » Adam, puis Eve, dans le jardin d’Eden pour qu’ils le gardent et lui fassent porter du fruit (Genèse 2, 15). Le Seigneur s’y promène à la brise du jour (Genèse 3, 8) à la recherche de l’homme qui se cache de honte. Au terme de la Révélation, le Dieu de l’Apocalypse nous promet, par son ange porteur de bonnes nouvelles définitives, de part et d’autre du fleuve de la vie, dans la terre nouvelle sous les cieux nouveaux, des arbres qui fructifient douze fois, une fois chaque mois, et dont les feuilles sont un remède pour tous, croyants ou non (Apocalypse 22, 2, citant Ezéchiel 47, 12).

Source d’espérance
Que voilà une belle source d’espérance pour tous les agriculteurs et vignerons que nous sommes appelés à être ! Car le Créateur fait « verdir la terre de verdure : des herbes portant semence et des arbres fruitiers donnant sur la terre selon leur espèce des fruits contenant leur semence » (Genèse 1, 11-13). Il dit, et les choses sont, 3e jour : la fécondité durable est installée, avec une réserve infinie de semences contenues dans les fruits eux-mêmes.

Comment dès lors l’être humain créé homme et femme à l’image de Dieu (Genèse 1, 27) pourrait-il ne pas se faire jardinier et veiller à la sauvegarde de la création ? Chaque chrétien·ne est appelé ainsi lui aussi à se mettre au vert, car il n’est que le représentant du Seigneur au cœur du cosmos, il ne peut s’en croire le propriétaire. Et les arbres se déploient dans les deux Testaments, comme les cèdres du Liban et les palmiers, si bien que le « juste » selon le cœur de Dieu leur ressemble (Psaume 1). Et Jésus promet le Royaume telle la graine de moutarde devenant un arbre tellement majestueux que les oiseaux du ciel s’abritent dans les branches (Matthieu 13, 32). Quand François verdit l’Eglise avec Laudato si’, il ne fait que traduire les Ecritures.

Dieu se met au vert

Aujourd’hui à en croire certains, chacun doit être écoresponsable, vivre dans un écoquartier avec son petit écojardin. Mais bientôt tous les écogestes ne suffiront plus à sauver notre planète. Il faut donc revenir à des fondamentaux sous peine de finir dans des écocimetières. Le point sur l’écospiritualité.

Par Myriam Bettens | Photos : DR, Pxhere, PixabayPour les tenants de l’écospiritualité, changer le monde passe avant tout par une transformation de soi-même. Figure emblématique de ce mouvement en francophonie, Michel-Maxime Egger pointe le besoin de retrouver un équilibre intérieur. Selon lui, les problématiques écologiques et socio-économiques sont spirituelles et manifestent une perte du sens. Cette inclination à lier écologie et spiritualité fait partie d’une tendance nouvelle en Suisse romande. On entend des écologistes faire référence à des thèmes spirituels comme des acteurs religieux intégrer la transition climatique à leur spiritualité. C’est ce qu’ont observé les chercheurs de l’enquête Vers une spiritualisation de l’écologie ? soutenue par le Fonds national suisse (FNS) et menée par une équipe de recherche sous la direction d’Irene Becci à l’Université de Lausanne. Christophe Monnot s’intéressait particulièrement aux liens entre Eglises et écologie dans le cadre de ce projet. Il constate que dans la complexité de la crise climatique, le religieux par ses grands récits fournit des moyens simples et pratiques d’aborder cette crise.

De nouvelles formes du croire

« Malgré la sécularisation, une part importante d’individus reste en quête de sens. L’écospiritualité permet de réenchanter les aspects alarmistes de la crise. L’accent sur la responsabilité individuelle redonne un but à cette militance », relève Christophe Monnot, maître de conférences à l’Université de Strasbourg. « Ces spiritualités autour de l’écologie sont moins contraignantes et dogmatiques que les religions. Nous les avons désignées comme une forme subtile de spiritualité. » Pour Nils Phildius, l’écospiritualité implique « un travail des profondeurs ». Ce pasteur officiant pour l’Eglise protestante de Genève (EPG) estime que nous avons perdu « le rapport au vivant sacré ». Ceci a conduit l’humanité à la situation dans laquelle elle se trouve actuellement. Depuis deux ans, l’EPG a créé un poste autour de ces questions, afin « de retrouver le lien avec le créé » et Nils Phildius l’occupe depuis septembre 2020. Encore en phase exploratoire, le réformé désire s’appuyer sur les propositions du Laboratoire de transition intérieure, fondé en 2017 par Pain pour le Prochain et Action de Carême. Ce projet postule que la transition socio-écologique véritable implique une mutation des cœurs et des consciences par une profonde révision des valeurs qui sous-tendent nos modes de vie. Il s’inscrit dans le mouvement plus large de l’écopsychologie.

Une écologie intérieure

Les ateliers pratiques invitent à explorer le lien au vivant.

« Témoigner des émotions qui habitent chacun et faire le point sur ce qui émerge en nous » fait partie intégrante du parcours d’écospiritualité lancé en septembre dernier au Centre Sainte-Ursule de Fribourg. Destinés à prendre conscience de l’urgence climatique en se connectant à ses émotions, ces ateliers s’inspirent du « Travail qui relie » (TQR) de l’écopsychologue Joanna Macy. Les ateliers pratiques de TQR invitent à explorer le lien au vivant, à ressentir et exprimer les émotions, souvent négatives, face à un système destructeur de vie et à construire progressivement une éco-cons­cience. Déployés sur cinq rencontres, à raison d’une séance par mois, l’animatrice Sœur Laurence Foret invite ainsi les transitionneurs en herbe à changer d’attitude vis-à-vis de la Création, en éprouvant intérieurement, à partir d’exercices pratiques, gratitude et compassion vis-à-vis de la Terre. « Ce changement de positionnement débouche sur un engagement concret dans la durée, car enraciné dans une relation différente au vivant », note-t-elle. Christophe Monnot relève néanmoins que « les limites à la sacralisation de la nature se pose fortement », bien que « l’écospiritualité dispose de ressources positives pour appréhender les problématiques écologiques ». Dès les années 1970, au début de la prise en compte de la Création dans la théologie, la tension entre animisme et christianisme a immédiatement été soulevée. Nils Phildius souligne aussi le danger de faire de la nature un Dieu. Pour lui, la mission de l’écospiritualité doit avant tout rester le moyen de « revenir à un rapport à la nature « don de Dieu » » en nous rappelant sans cesse que nous faisons partie intégrante de cette Création.

Du cœur aux mains

L’initiative EcoEglise, lancée en Suisse romande en octobre dernier par plusieurs œuvres d’entraide chrétiennes, arrive au constat que les ressources humaines et terrestres atteignent leurs limites. Il est donc urgent d’agir. L’objectif : offrir un éventail d’idées pratiques à mettre en œuvre dans sa communauté afin de concrétiser le désir de prendre soin de la Création dans les divers domaines impliquant l’Eglise. Les paroisses intéressées peuvent se soumettre à un écodiagnostic sous forme de questionnaire à choix multiples (QCM) afin d’évaluer les points à améliorer. Les domaines sont subdivisés en cinq catégories (célébrations et enseignements, bâtiments, terrain, engagement local et global, mode de vie) et permettent aux communautés « d’amorcer un changement qui parfois paraît insurmontable » aux dires de Lara-Florine Schmid, coordinatrice technique du projet. Elle souligne toutefois que « le changement de cœur amène du sens à toutes les autres actions ». En bref, l’écologie doit passer du cœur aux mains.

Les Eglises ratent-elles le coche ?

A l’occasion de la Journée internationale du climat, l’évêché de Lausanne, Genève et Fribourg a révélé son bilan carbone pour l’année 2019. Est-ce là le signe d’une transition écologique bien implantée et vécue dans les milieux ecclésiaux ? Ce n’est pas ce que semble dire Christophe Monnot dans son dernier ouvrage. Eglises et écologie. Une révolution à reculons, paru aux Editions Labor et Fides (2020), pointe plutôt la lenteur des Eglises catholiques comme protestantes à se mettre au vert.

La « révolution verte » s’est effectuée à reculons dans les Eglises, cela d’autant plus en Francophonie…
Christophe Monnot : Plusieurs facteurs expliquent ce retard. Les Eglises ne peuvent pas se lancer dans plusieurs projets simultanément, la justice sociale étant restée prioritaire. Les questions écologiques ont été déléguées à des œuvres chrétiennes externes. Il faut aussi relever que les ressources des Eglises romandes sont moins élevées que celles de leurs consœurs alémaniques.

Vous attribuez à l’Eglise le rôle de suiveuse. Est-ce contrainte par une prise de conscience plus générale qu’elle a dû se mettre au vert ?
CM : Les Eglises auraient pu être prophétiques, car il existait déjà très tôt des théologies en ce sens. La bulle de Jean-Paul II nommant saint François comme patron des écologistes date de 1979 ! Il a pourtant fallu attendre la pression de la rue et des membres pour que cela avance.

Des études montrent que l’affiliation à une Eglise peut même avoir un impact négatif sur l’engagement écologique.
CM : Oui, mais légèrement négatif. En fait, les membres conservateurs des Eglises neutraliseraient les prises de position et les engagements progressistes des autres. Les non-affiliés pratiquants se considérant comme spirituels sont aussi plus impliqués dans l’écologie.

L’arrivée des Eglises orthodoxes porteuses de conceptions théologiques alternatives sur la Création au sein du Conseil œcuménique des Eglises (COE) a amené un changement de perspective.
CM : Cela a ouvert d’autres voies d’interprétation. Il manquait chez les protestants un chaînon entre les Ecritures et notre lien à la Création. La rencontre avec la compréhension des orthodoxes de l’Esprit Saint, présent dans toute la Création, a permis une réinterprétation plus écologique des textes.

Jeûner en famille?

Soyons francs, le jeûne n’a guère la cote, et le Carême pas beaucoup plus. Et pourtant il est un temps de grâces proposé par l’Eglise. Et si nous profitions de l’occasion pour les vivre en famille ? Des portes et des échanges inattendus s’ouvriront. 

Par Bénédicte Drouin-Jollès | Photo : pixabayEt si pour une fois on voyait le Carême comme un moment à saisir, un temps unique et béni pour (re)venir ensemble à l’essentiel ? Cela nous motiverait pour oser proposer de pratiquer le jeûne en famille. Je ne sais pas ce qui se passe chez vous, mais moi j’y vais toujours sur la pointe des pieds… Mission impossible diront certains ; une chose est sûre, il faut préparer les esprits et les cœurs pour que chacun adhère de près ou de loin à cette démarche pourtant infiniment riche. Jean-François et Sylvia, parents de deux préadolescents, expliquent que « choisir ensemble une association à soutenir aide à faire passer l’idée de la restriction de nourriture, il a fallu deux ans avant que nous adoptions sereinement cette habitude ». Le coût modique des desserts et des goûters du vendredi est multiplié par 3 par les parents. Il a été offert l’année dernière pour les repas des orphelins du bidonville de Manille. Les enfants complètent en prenant ce qu’ils veulent de leurs économies.  « Beaucoup d’associations ont des vidéos bien faites qui permettent de s’ouvrir à d’autres réalités et motivent les plus récalcitrants », a remarqué Sylvia. 

Apprendre le partage
Le Carême devient alors l’occasion unique de ressentir de façon ponctuelle et volontaire la faim que plusieurs millions de personnes ou d’enfants subissent de façon continuelle. Nos jeunes en ont-ils conscience ? Nous faisons trop partie des nantis de la planète pour ne pas avoir le souci d’apprendre le partage, pour ne pas penser à remercier Celui de qui vient tout bien sur cette terre.

Traditionnellement l’Eglise évoque les trois P pour résumer le Carême : Pénitence, Partage et Prière. Une formule simple, facile à retenir, pour comprendre que la plus courageuse des privations reste une coquille vide si elle n’est pas nourrie par un véritable élan du cœur qui nous rapproche de Dieu et de nos frères. Une formule pour nous interroger chacun secrètement : quelle est ma faim de Dieu ? Quel est mon souci des pauvres ? Et enfin, qu’est-ce qui pourrait les faire grandir ? Beau et saint Carême !

Le Pape vert

Par Thierry Schelling
Photo: DR
Le 18 juin 2020, à cinq ans de l’encyclique Laudato si’, un document est publié par le Saint-Siège, travail interdicastériel, intitulé In cammino per la cura della casa comune (En chemin vers la guérison de la maison commune). Il s’agit d’un vade-mecum pour utiliser au mieux les ressources de la première encyclique sur l’environnement. C’est aussi le fruit d’une collaboration de plusieurs départements de la Curie romaine – une synergie encouragée par le Pontife depuis sa volonté de réforme de l’institution.

0,44 hectares écolos !
L’intérêt du Pape est concrétisé par ce nouvel ouvrage, qui ne doit pas être perdu sur un rayonnage de bibliothèque, fût-ce celle du Vatican ! Et ce n’est pas juste de le dire, mais c’est de le faire qui intéresse les auteurs : lors de la conférence de presse, on y apprend que les bâtiments de la Cité du Vatican sont équipés de panneaux photovoltaïques, que les coûts énergétiques pour allumer la voûte de la chapelle Sixtine ont été réduits de 60%, et ceux de la place Saint-Pierre et de sa colonnade, de 80%, tout comme l’installation électrique de la basilique Saint-Pierre elle-même ! Sans oublier la domotique intel­ligente dans les bureaux vaticans.

Bref, la fibre verte a non seulement été réclamée de la part du pape à toute l’humanité, mais elle a été suivie d’effets dans la Cité de 0,44 hectares ! Alors François, un éco-pape ? Le 9 octobre 2020, il a reçu de la Conférence épiscopale japonaise une papamobile qui fonctionne à l’hydrogène conçue par Toyota Mirai.

Recyclage et tutti quanti
Dès novembre 2016, une « île écologique » au cœur des jardins du Vatican a été dédiée au traitement et recyclage des déchets organiques. On sait également que ovins et gallinacés qui se retrouvent dans les assiettes de la Domus Santa Marta ont été élevés au grain et à l’air libre à Castel Gandolfo dans le respect de Mère Terre… 

François vegan ?
Une inconnue demeure : François a-t-il renoncé aux délicieux asados argentins, les fameux plats de viande de son pays natal, incontournables dans la gastronomie locale ?

Valeurs et engagement

Conseillère aux Etats et vice-présidente des Verts au parlement, Lisa Mazzone nous parle de ses convictions, de la manière dont les chrétiens peuvent s’engager dans la sauvegarde de notre maison terrestre et de Dieu… à vélo.

Par Myriam Bettens
Photo: Jean-Claude Gadmer
Croyez-vous en Dieu ?
(Rires) La question est à la fois compliquée et très personnelle. (Pause) Je ne pense pas que je crois en Dieu. Par contre – mais ce n’est pas facile à expliquer – il y a quelque chose qui nous relie au-delà du matériel. Une force que l’on doit soigner.

Si Dieu existait, serait-il plutôt vélo ou voiture ?
Il serait vélo ! Ce moyen de transport représente une certaine forme d’humilité face au besoin de toujours aller plus vite et de performer. Il a une dimension plus humaine. Je suis persuadée que dans l’amour du prochain il y a aussi celui de notre environnement. En préservant ce que nous avons reçu, nous permettons des conditions de vie dignes à autrui. 

Comment vos convictions et valeurs vous guident-elles dans vos engagements politiques ?
Elles constituent le centre de mon engagement. Je me suis toujours dit que les valeurs chrétiennes qui m’ont été transmises – tournées sur la parole de Jésus – restent très ancrées chez moi.

Pensez-vous que nous ayons utilisé les ressources terrestres à mauvais escient à cause de notre arrière-plan judéo-chrétien ?
Certainement que la question de l’humilité est à nouveau importante ici, mais la ligne du temps l’est également. Nous devons prendre conscience de la nécessité de laisser quelque chose pour les suivants. Je ne suis pas certaine que ce message soit institutionnellement porté par l’Eglise, mais j’en suis éloignée, bien que
Laudato si’ ait déjà permis d’ouvrir les yeux sur cette réalité.

De quelle manière la chrétienté peut-elle s’engager pour la sauvegarde de notre maison terrestre ?
Il y a un vrai enjeu d’exemplarité. L’Eglise peut déjà prendre la mesure de son impact sur l’environnement en évaluant la manière dont elle fonctionne ou comment est-ce qu’elle place son argent. Lorsque le pape parle, cela a une autorité certaine et joue un rôle important. Car le changement doit être précédé d’une prise de conscience. (Pause) Je trouve que dans ce cadre, le terme maison terrestre est important.

Avez-vous constaté des changements dans la société suite à la parution de Laudato si’ ?
Il y a eu un intérêt certain pour cette publication et la réflexion autour de la spiritualité dans les milieux écologistes. C’est un message fort. Une forme d’horizon, de croyance et d’espoir pour chacun de nous – notre destin commun autour de mêmes défis à relever.

Les chrétiens ont-ils une responsabilité morale plus grande vis-à-vis de la planète ?
Nous avons tous la même responsabilité morale vis-à-vis de la planète. Et nous ne pourrons relever les défis auxquels nous sommes confrontés qu’en étant unis. Nous nous trouvons encore trop dans une société valorisant le matérialisme – le profit plus que le lien –, c’est là que l’Eglise peut porter un message. L’adhésion à l’écologie est trop souvent comprise comme contraignante et rébarbative, alors qu’elle se caractérise par un réel espoir et une hiérarchie de valeurs qui peut nous guider.

Le Christ: un écolo qui s’ignore!

Si Jésus était né au XXe siècle, aurait-il pris part aux manifestations pour le climat ? Serait-il une icône du militantisme contre le réchauffement climatique comme Greta Thunberg ? Lisa Mazzone relève que « Jésus a chassé les marchands du temple, car ce n’est pas des valeurs tournées vers le matérialisme qu’il désirait pour ce monde ». Pour le Christ, la nature et le règne animal occupent une place importante dans son enseignement. Il utilise des images issues de la Création pour enseigner ses auditeurs. Jésus est infiniment respectueux de l’environnement, qui constitue le moyen par excellence d’entrer en relation avec Dieu. Il enseigne dans les synagogues, mais n’y prie pas, préférant s’isoler dans la nature pour parler à son Père. D’ailleurs, pour la politicienne genevoise, « l’attention portée à l’environnement a pris une importance plus vécue » depuis qu’elle est devenue maman en mai dernier.

Biographie express

Lisa Mazzone est née le 25 janvier 1988 à Genève. Elle grandit à Versoix (GE) où elle poursuit sa scolarité obligatoire. Elle obtient sa maturité, puis étudie les lettres à l’Université de Genève (langues, littératures française, latine et comparée, études genre).

2011 : Election au Conseil municipal du Grand-Saconnex (-2013)

2013 : Election au Grand Conseil genevois (-2015)

2014 : Présidente des Verts genevois (-2016)

2015 : Election au Conseil national

2016 : Vice-présidente des Verts suisses (-2020)

2019 : Election au Conseil des Etats

2020 : Vice-présidente du groupe des Verts au parlement

En librairie – février 2021

Par Calixte Dubosson et la librairie Saint-Augustin

Des livres

Matthieu Talbot, de l’alcoolisme à la sainteté
Frédéric Kurzawa

La figure de Matthieu Talbot (1856-1925) incarne surtout le combat d’un ouvrier très modeste contre l’alcoolisme. Alcoolique très tôt lui-même, comme d’autres membres de sa famille, Matthieu Talbot va connaître une conversion radicale et renoncer à la boisson, au prix de profonds sacrifices et d’une forte volonté personnelle. Sa découverte de la foi catholique l’aide à surmonter son addiction et transforme son quotidien. Soucieux d’une exigeante vie chrétienne, attaché à la lecture en dépit de son faible niveau d’éducation, Matthieu Talbot rejoindra le tiers-ordre franciscain. Proclamé vénérable par le pape Paul VI et particulièrement populaire aux Etats-Unis, il offre un témoignage d’espoir à tous ceux qui souffrent du fléau de l’alcool, pour eux-mêmes ou dans leur entourage.

Editions Salvator

Acheter pour 24.40 CHFL’espérance est un chemin escarpé
Philippe et Charlotte Franc

La maladie psychique est une réalité qui fait peur. C’est pourquoi on préfère généralement la cacher, rajoutant à la souffrance qu’elle provoque, chez les malades et leur entourage, la douleur du rejet et de l’incompréhension. Charlotte et Philippe Franc souhaitent contribuer à briser ce tabou. Avec courage et humilité, ils témoignent de leur quotidien de parents confrontés à la schizophrénie de deux de leurs quatre enfants. Entre parcours médical chaotique, deuils successifs et luttes pour assurer à leurs enfants le meilleur avenir possible, ils partagent les épreuves qu’ils ont rencontrées. Mais ils témoignent aussi d’un amour familial qui a su les surmonter et rejoindre chacun dans son humanité. Un témoignage qui saura parler au cœur de tous.

Editions Mame 

Acheter pour 23.80 CHFPrends mes mains dans les tiennes
Attilio Stajano

Attilio Stajano est volontaire dans l’unité de soins palliatifs d’un hôpital bruxellois. A travers les personnes qu’il rencontre au sein de ce service, mais aussi à travers sa propre expérience de la fin de vie, il nous donne à voir des histoires et des sensibilités très différentes, qui ont pourtant toutes un trait commun : à la fin, quand les gestes et les mots se font rares, il ne reste que l’amour. 

Editions Mols

Acheter pour 31.90 CHF

Les éducateurs de l’espoir
Collectif

Au cours des siècles, des éducateurs se succèdent pour apprendre aux enfants à grandir en intelligence et en humanité. Cette bande dessinée des chercheurs de Dieu raconte la vie de trois d’entre eux : Jean-Baptiste de la Salle et Don Bosco, qui ont consacré leur vie à l’éducation et à la formation des enfants pauvres ; et Maria Montessori, qui s’est occupée des enfants handicapés, jusqu’alors maltraités et délaissés. Ils ont su, chacun à sa façon, s’adapter à ces enfants, pour leur apporter reconnaissance et juste estime de soi.

Bayard Jeunesse

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Le Cénacle

De la communauté religieuse à Tripadvisor

Par Myriam Bettens
Photos : DR
Au cœur de la Genève effervescente, les deux hectares de verdure du parc du Cénacle font presque oublier le tumulte du centre-ville tout proche. Ici, les voyageurs d’affaires, les touristes de passage dans la cité du bout du lac et certains services de l’Eglise catholique romaine à Genève (ECR) se côtoient quotidiennement. Un mélange de genre initié par le directeur du lieu dont le succès ne se dément pas.

La gestion du site est assurée par Alain de Sandol-Roy.

Un changement de cap
C’est en 1954 que les Sœurs du Cénacle ouvrent cette maison à l’accueil. Après plusieurs années d’intense activité, la communauté cherche à passer la main. L’ECR se porte acquéreur de la propriété et en confie la charge aux Pères du Saint-Sacrement, secondés par les Sœurs franciscaines missionnaires de Marie. En août 2002, les deux communautés désirent retourner à leur vocation missionnaire. La bâtisse nécessite de sérieuses rénovations et la possibilité de vendre se pose. Changement de cap, la gestion du Cénacle est ainsi confiée à Alain de Sandol-Roy et le défi est de taille. Le jeune directeur hôtelier doit trouver un moyen d’assurer l’autofinancement tout en pérennisant la vocation d’accueil. Le but est atteint en 2003 grâce à la diversification des sources de revenus.

Une clientèle diversifiée
« Nous avons aujourd’hui une clientèle religieuse, humanitaire, sociale et commerciale », détaille Alain de Sandol-Roy. L’établissement a ouvert ses portes à des organismes tels que l’UNICEF, Terre des Hommes, l’Hospice général ou encore Pro Senectute, autant dans le cadre de l’hôtellerie que de l’hébergement d’urgence. Le Cénacle n’en poursuit pas moins son objectif premier en favorisant la rencontre religieuse. Des groupes y viennent pour des retraites, des semaines de spiritualité, des sessions ou des journées religieuses. Le mouvement œcuménique des Cursillos y passe par exemple chaque année quelques jours. L’association « Fontaine de la Miséricorde », en hôte régulier, dispose de locaux à demeure dans le bâtiment et l’Aumônerie de prison ainsi que la Pastorale du monde du travail de l’ECR sont également installés au Cénacle. Le directeur déplore, par contre, l’absence de prêtre pour célébrer l’eucharistie : « Nous cherchons et espérons que nous pourrons bientôt avoir cette chance à nouveau. » Par ailleurs, la chapelle attenante à l’édifice principal est occupée chaque soir par des groupes de prière.

Gratitude

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Clins Dieu sur les Contrées (VS), février 2021

PAR CHARLES-ANDRÉ MUDRY, LENS | PHOTO : DR

Voici plus de 40 ans qu’une portion de cette terre – « Mondralèche » – nous a été prêtée après avoir fait vivre oh combien de générations et permis de nourrir toute la population des villages pendant des siècles.

N’ayant pas eu de formation d’alpagiste et par manque de moyens, les premières années ont été très très dures. Mais, grâce à la persévérance et à la foi dans ce que nous faisions, ce travail s’est transformé au fil des années en passion et a changé nos vies. Travailler dans un cadre majestueux, en contact direct avec la nature sauvage et vivifiante nous fournissait chaque jour un plaisir à cueillir et non plus un effort à fournir. Face à cette vie remplie de beauté et de nature, je n’ai pu que remercier le Créateur et ma Foi totale en lui n’a cessé d’augmenter.

Partant de mon vécu, je rentrais en opposition avec un monde qui exploite démesurément les ressources de cette terre, la pollue, l’empoisonne, la détruit au nom du seul profit. Je ne pouvais concevoir que nous puissions transmettre cette planète aux futures générations dans un état si misérable.

Cette situation m’a rendu encore plus passionné de la Vie, de cette nature, de cette montagne qui nous donne à cueillir le bon pour le corps, le coeur et l’Âme, nous permettant tout simplement de se sentir bien en soi. Je remercie le Ciel d’avoir pu vivre cette vie simple, sobre, dure mais combien gratifiante.

Oui, je suis dans la certitude qu’il y a un Créateur qui mérite toute notre adhésion, et nos remerciements devraient se concrétiser dans la préservation de la terre non seulement en paroles maisn aussi en actes ! Ensemble, unissons-nous au Créateur et à sa création. Par les temps qui courent, nous avons besoin de partager, d’espérer et de croire en son Amour Inconditionnel et en l’humain.

L’alpagiste

Agriculture et station de montagne

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Clins Dieu sur les Contrées (VS), février 2021

Les agricultrices et agriculteurs de Crans-Montana Région ont décidé de travailler ensemble pour mettre en oeuvre un Projet de développement rural agricole (PDR). Ils sont soutenus par les trois communes, Crans-Montana Tourisme et Congrès, le Canton et la Confédération. L’objectif du PDR, présidé jusqu’à la fin 2020 par Thibaud Beytrison, Conseiller communal de Crans-Montana, est d’augmenter les revenus des productrices et producteurs mais aussi de ceux qui transforment leurs produits et qui les vendent, aux habitants et aux touristes. En favorisant le commerce de proximité, il contribuera à la protection du climat et de la biodiversité.

PAR FRANÇOIS PARVEX, CRANS-MONTANA – INGÉNIEUR À SEREC ET PORTEUR DU PROJET PDR CRANS-MONTANA. (VOIR SEREC.CH) | PHOTOS : DR

Pour augmenter la valeur ajoutée des filières de la viticulture, de l’élevage, de l’agritourisme et des produits de niche, l’idée de projet du PDR est de relier les consommateurs et les agriculteurs en développant les circuits courts le long des sentiers pédestres et cyclistes du coteau, et de promouvoir ensemble leurs produits et leur offre agritouristique. 13 projets ont été formulés par les agriculteurs.

Le Chemin des pressoirs d’Ollon sera étendu à l’est et à l’ouest par un chapelet de points de production, de vente et d’animation situés le long du Chemin du vignoble valaisan, entre le Château de Villa et le Lac souterrain de Saint-Léonard. Il sera mis en valeur par une Maison des vins et terroirs à Corin, la Grange à Gaston Barras à Ollon transformée en lieu de culture, d’animation et de vente, une distillerie à Valençon et l’extension de l’offre du Château de Vaas par la rénovation de la grange attenante. Les exploitations des vignerons-encaveurs et des éleveurs seront en plus signalisées pour en faciliter l’accès.

Trois jeunes familles d’éleveurs pratiquant l’agriculture biologique participent au PDR ce qui est particulièrement réjouissant. Il s’agit à Icogne des Kamerzin avec La Fermette à Didi et des Nanchen avec La chèvre pédagogique de même que les Besson à Mollens avec Le Forgeron & La Bergère. Tous développent des offres de prestations diversifiées en plus de l’élevage de menu bétail : plantes aromatiques, séminaires, forge artisanale, hébergement proche de la nature. Une fromagerie est en projet chez les Cordonier à Lens et des promenades avec les yaks sont proposées à Chermignon par les Wyssenbach avec Yak’à ôser.

Pour lier le tout, un gros projet de marketing sera mis en oeuvre. Il mettra en valeur l’offre de produits locaux ainsi que l’écrin naturel exceptionnel dans lesquels ils sont produits grâce à des paysans dont on oublie trop souvent la contribution à la protection du paysage, du climat et de la biodiversité. Le meilleur moyen de protéger notre environnement est de consommer local et d’inciter nos nombreux hôtes à le faire.

Jeux, jeunes et humour – février 2021

Par Marie-Claude Follonier

Question d’enfant

Pourquoi les cendres ?
Le Mercredi des cendres marque le début du Carême. Le prêtre met alors des cendres sur notre front en disant : « Convertis-toi et crois à l’Evangile. » Dans la Bible, les Hébreux, lorsqu’ils s’étaient détournés de Dieu, s’asseyaient sur un tas de cendres et en mettaient sur leur tête pour signifier leur volonté de se rapprocher à nouveau de Lui. Les cendres sont symbole de renaissance, à l’image du phénix qui renaît du feu.
Durant ce jour, on brûle aussi les rameaux  du Jeudi saint de l’année précédente et on fait le signe de croix sur son front avec ces cendres devenues froides en symbole d’humilité.
Par Pascal Ortelli

Humour

Un zoo a découvert le moyen d’augmenter le nombre de ses visiteurs : en effet, dans une des cages du zoo, les gardiens ont réussi à faire cohabiter un loup et un mouton ! Devant la cage, un des visiteurs s’adresse à ses enfants à côté de lui :
– Regardez les enfants, n’est-ce pas formidable ? C’est vraiment quelque chose d’incroyable et de contraire aux lois de la nature. Un loup qui vit en permanence avec un mouton dans une même cage !
Et à côté d’eux, un gardien qui vient d’entendre la conversation ajoute :
– Oui, enfin, il faut quand même mettre un nouveau mouton tous les jours…
Par Calixte Dubosson

L’Espérance envers et malgré tout

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur Aigle (VD), janvier 2021

Par Jean-Marc Nemer | Photo: Sylvain Vauthier

Nous voici au début d’une nouvelle année. De quoi sera-t-elle faite ? Prenons le temps de rêver et, sur cette page blanche que nous offre 2021, écrivons nos souhaits les plus chers. Vœux de bonheur et de paix, d’amour et de santé – c’est ce que nous vous souhaitons. C’est ce que souhaite l’humanité entière. Pourtant, tant de personnes souffrent tout autour du globe ! Laissons-nous interpeller par nos frères et sœurs orientaux, qui nous offrent un beau témoignage d’espérance au milieu de leurs tribulations.

Parmi les chrétiens persécutés dans le monde, les plus connus sont ceux d’Orient, ceux-là même qui habitent la terre que le Christ a foulée il y a 2000 ans. Il semble pour beaucoup qu’ils appartiennent à un autre monde. C’est vrai en quelque sorte. Nombre d’Orientaux les considèrent comme des étrangers dans leurs propres terres. Nombre d’Occidentaux les considèrent simplement comme « ceux de l’Orient ». Des chrétiens d’ailleurs. Souvent incompris. Fréquemment aimés et soutenus.

Pourtant, ils sont sur cette terre d’Orient depuis la nuit des temps. En dépit des vicissitudes de la vie sociale, culturelle et politique à travers les siècles, ils tiennent bon. Ils ont pris l’habitude, après chaque calamité, chaque exode, chaque vague d’immigration forcée ou voulue, de continuer avec ceux qui restent. Le petit reste.

Qu’est-ce qui anime ce petit reste ? Leur fidélité au Christ. Mon confrère et ami en Christ, Mgr Traboulsi, vicaire général au diocèse Chaldéen de Beyrouth, nous le rappelle : « alors que toutes les portes sont closes… Voir et toucher l’humanité réelle de Jésus, son humanité crucifiée mais ressuscitée ; telle est l’admirable audace des chrétiens d’Orient » (voir pp. 7-9 L’espérance chrétienne au Moyen Orient).

Pour les chrétiens persécutés, il y a une seule « porte » de sortie : celle de la « foi » (Ac 14, 27) en un Christ mort et ressuscité pour tous. Conscients qu’ils sont en pèlerinage sur la terre, comme tous les humains, ils sont épris de liberté. Mais leur liberté émane du Christ. A travers Lui, de génération en génération, ils expérimentent la liberté : celle des enfants de Dieu. Leur liberté est intrinsèque à leur fidélité, à une foi qui est trois fois sainte. Cette liberté pour les frères de Jésus s’exprime en faveur de la solidarité intracommunautaire, mais aussi et surtout avec les déshérités. L’espérance des chrétiens provient de la miséricorde enseignée par le Christ : « Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux. Ne jugez pas et vous ne serez pas jugés. » (Luc 6, 36-37a) Mais œuvrer à cette liberté fondée sur un Dieu miséricordieux et libérateur est, hélas pour beaucoup, une source de malheur qui pousse à leur persécution. Car l’amour vrai, l’amour qui se donne gratuitement et qui libère, est souvent mis à mal par l’inimitié qui sévit dans le monde. Pour comprendre pourquoi les chrétiens sont persécutés, écoutons Patrice de la Tour du Pin s’inspirant de la spiritualité christique orientale : « La lumière de Dieu veille ses germes, dans le Souffle de Dieu. Ils croissent et respirent, ils reproduisent la Parole et la transmettent. » Vivre par et à travers la Parole, la respirer et la transmettre, c’est là que résident le malheur et l’Espérance des Chrétiens persécutés.

Saint Pierre, vitrail de Paul Monnier

Eglise du Sacré-Cœur, Lausanne

Par Amandine Beffa
Photo: Jean-Claude Gadmer

Avec son vitrail, Paul Monnier nous présente saint Pierre dans sa force (il porte les clefs), mais aussi dans ses faiblesses (le coq qui rappelle le reniement).

Nous avons parfois une image parfaite des saints. Et parmi tous ceux qui ont fait des choses remarquables et dont l’exemple nous semble inaccessible, saint Pierre tient une place particulière. Il s’agit tout de même de la personne à qui Jésus a dit : « Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Eglise ; et la puissance de la Mort ne l’emportera pas sur elle. Je te donnerai les clés du royaume des Cieux : tout ce que tu auras lié sur la terre sera lié dans les cieux, et tout ce que tu auras délié sur la terre sera délié dans les cieux. » (Mt 16, 18-19)

Le vitrail de Paul Monnier nous invite toutefois à ne pas trop vite déclarer que la sainteté n’est pas pour nous. En effet, saint Pierre est peut-être représenté avec les clefs, mais aussi avec le coq. Bien sûr, Pierre est celui qui répond : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant ! » (Mt 16, 16) lorsque Jésus demande qui les disciples disent-ils qu’il est. Mais, il est aussi celui qui le renie trois fois (Mt 26, 69-75). 

Ces deux épisodes font de l’apôtre notre compagnon de foi par excellence. Ils nous rappellent que Dieu fait avec ce que nous sommes : le vitrail représente un homme qui tient fermement les clefs dans ses mains, comme quelque chose qu’il protégera et ne laissera pas tomber, tout en ayant derrière lui un coq qui rappelle ses doutes et ses manques. 

La pierre sur laquelle l’Eglise est bâtie est la confession de foi de Pierre. Et lorsque l’on bâtit sur la foi, le vent et la pluie peuvent assurément s’abattre sur la maison, elle ne vacillera pas. L’apôtre a certes eu peur pour sa vie et a préféré prétendre ne pas connaître cet homme qui allait être condamné, mais c’est sa foi qui l’a ramené au Christ après la résurrection.

Et c’est là que Pierre est un exemple : être saint, ce n’est pas être parfait comme une statue d’albâtre. C’est avoir la foi comme GPS, c’est laisser cette foi recalculer notre itinéraire vers Dieu lorsque nous nous éloignons un peu trop.

Chrétiens persécutés

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, décanat Sion (VS), janvier 2021

Par l’abbé Philippe Aymon | Photo: Foyer Dents-du-Midi

Père Clément Renirkens

« Le sang des martyrs est une semence de chrétiens » 

Le titre de cet article est de Tertullien (160 – 220), c’est une phrase qui a traversé les siècles et s’est révélée juste à travers le temps. Converti vers 193, Tertullien est bien au fait des persécutions. Il en parle en venant d’une époque où être chrétien était un choix qui distinguait le disciple du Christ des autres habitants de la cité, et le mettait en porte-à-faux avec l’Etat et l’empereur.

Mais le temps des martyrs ne s’arrête pas aux premiers siècles de l’Eglise. Le pape Jean-Paul II disait même qu’ils étaient plus nombreux au XXe siècle qu’au cours des dix-neuf précédents ! Le fascisme, le nazisme, le communisme et tant d’idéologies mortifères s’en sont pris aux chrétiens de toutes confessions, eux qui préféraient le Royaume des Cieux aux promesses des dictateurs qui persécutaient leur peuple pour faire advenir le bonheur ici-bas. 

Je me souviens de quelques rencontres. 

Avec Mgr Raymond-Marie Tchidimbo, évêque de Conakry, arrêté le 23 décembre 1970 sur l’ordre de Sékou Touré, et qui passa 8 ans au camp militaire de Boiro. 

Avec un prêtre français, un peu plus âgé que moi, qui se rendait en Chine comme homme d’affaires, afin de visiter l’Eglise du Silence et donner une formation aux chrétiens et aux séminaristes clandestins.

Enfin avec le fondateur du Foyer de Charité de Bex, le Père Clément Renirkens (1916-1999). Arrivé à Shanghaï en 1947, il est arrêté en 1953 et libéré en 1954 après les Accords de Genève. Son témoignage sur sa façon de vivre sa foi en prison est riche d’enseignement pour ceux qui ne peuvent assister à la messe chaque dimanche, comme dans certains pays de mission.

Ce sont des témoignages de vie qui inspirent respect et humilité. Respect pour tant de témoins fidèles, humilité dans ce que nous vivons aujourd’hui. Certaines réactions face aux mesures sanitaires liées à la Covid-19 laissent pantois : « discriminés », « victimes », « atteinte à la liberté de culte ». C’est non seulement faux, c’est surtout irrespectueux en pensant aux vrais martyrs ou aux témoins de la foi. Ne confondons pas persécutions et contrariétés. Mais rassurons-nous, quand l’Etat s’en prendra véritablement à nous, nous aurons vite fait de découvrir la différence…

Œcuménisme dans nos campagnes

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP La Seymaz et UP Champel / Eaux-Vives, Saint-Paul / Saint-Dominique (GE), janvier-février 2021

Par Pierre Moser | Photo: DR

Loin de la ville et de ses tumultes. Une Genève différente, plus calme, plus résidentielle, moins stressée. Jussy, commune hors des sentiers battus, c’est le cas de le dire. Portrait bucolique que nos paroissiens d’Arve et Lac connaissent bien pour le vivre tous les jours. Et si on allait dire bonjour aux voisins protestants ? Ces voisins qui ont, en janvier déjà, préparé les rencontres œcuméniques de ce prochain Carême.

Au centre du village de Jussy, se tient, fièrement dressé, le temple de Jussy anciennement Sainte-Marie-Madeleine jusqu’à la Réforme. Classé par l’Office du patrimoine et des sites, ce bâtiment a été édifié à l’époque carolingienne sur l’emplacement d’une nécropole. Agrandi au XIe siècle et entre 1471 et 1482, il a été doté, vers 1577, d’un large clocher-porche 1.

Un des trésors de ce monument, car c’est le titre qu’il mérite, en est la charpente à élément mouluré, avec un plafond à couvre-joints peints de la fin du XVe début du XVIe siècle. Les clichés sont d’ailleurs explicites à ce sujet : cette charpente mérite à elle seule la classification comme élément du patrimoine genevois. 

Au chapitre des anecdotes, les six chapelles construites au XVe siècle ont été « recyclées » en prisons un siècle plus tard, à la Réforme. Elles ont vu passer des sorcières ainsi que leurs bourreaux. Pour les nostalgiques du temps passé, Calvin y a prêché. Et dans une rigueur toute d’époque : une amende sévère était imposée à tous ceux qui manquaient la sainte Cène.

Dans le cadre de la semaine de prière pour l’unité des chrétiens, une cérémonie œcuménique se tiendra le 20 janvier au temple de Jussy. 

Source : Office du patrimoine et des sites, Genève.

Moteur de son combat: la foi

Socialiste convaincu, intellectuel engagé, à 86 ans, Jean Ziegler ne songe pas à prendre sa retraite. Il vient de publier Lesbos, la honte de l’Europe, une dénonciation de la tragédie vécue par les réfugiés en mer Egée. Au front pour défendre les causes qui lui tiennent à cœur, il dévoile le moteur de son infatigable combat: sa foi. 

Par Myriam Bettens
Photo: Jean-Claude Gadmer
A la page 48 de « Chemins d’espérance » vous écrivez : « Je crois à la résurrection. L’infini du temps et de l’univers nous constitue. »
Jean-Paul Sartre dit que « toute mort est un assassinat ». Je partage son point de vue. Nous vivons parallèlement le destin du corps et celui de la conscience. Le corps va naturellement vers la mort, alors que la conscience a un destin cumulatif et infini. La résurrection demeure une évidence, mais personne ne sait comment cela se produit. 

Quelle est la nature de Dieu selon vous ?
Dieu est amour infini ! D’ailleurs, si nous pouvons prodiguer de l’amour à d’autres, c’est qu’il vient bien de quelque part. Il est aussi providence, ce que nous comprenons facilement. Par contre, le mal, nous est totalement incompréhensible. Raison pour laquelle nous devons rester humble et accepter de ne pas tout comprendre.

Est-ce la croyance en Dieu qui vous guide ?
Mon rapport à Dieu est une relation singulière, personnelle. Il détermine ma vie. Nous sommes responsables de notre vie et de chacun de nos gestes. Nous avons la responsabilité de chaque instant que nous vivons.

Vous citez souvent Bernanos : « Dieu n’a pas d’autres mains que les nôtres. » Est-ce de cette responsabilité que vous parlez ?
Exactement ! Toutes les cinq secondes sur notre planète un enfant de moins de 10 ans meurt de faim, alors que la production agricole mondiale pourrait nourrir le double de l’humanité. Il n’y a aucune fatalité : un enfant qui meurt de faim au moment où nous parlons est assassiné, j’en suis aussi responsable.

Vous avez la foi, mais à la manière de Victor Hugo, vous détestez toutes les Eglises, aimez les hommes et croyez en Dieu.
Oui, je crois qu’il a profondément raison. Ernest Renan disait que « le Christ n’est pas venu sur terre pour s’emparer du pouvoir et de la richesse, mais pour les détruire ». Bien que le pape François soit un cadeau du ciel, le Vatican est un exemple d’absurdité. On y trouve des richesses indécentes, alors qu’une partie du monde meurt de faim. Une flagrante contradiction ! 

Etre « un bon » chrétien aujour­d’hui, cela signifie quoi ?
Les Evangiles constituent le texte le plus révolutionnaire jamais venu au monde. Notre actuel ordre cannibale du monde doit être combattu de toutes nos forces. Pour être dignes de la grâce de Dieu, nous devons détruire les structures d’inégalité et d’exploitation de l’homme par l’homme. Ce monde est fait de main d’hommes et peut être changé par les hommes. Le chapitre 25 de l’évangile de Matthieu est lumineux à cet égard : le Christ y affirme sa radicale identité avec les plus pauvres, avec les plus humiliés. Qui veut le suivre doit nourrir les affamés, aider les réfugiés, venir en aide aux écrasés.

D’une confession à l’autre

Deux étapes fondatrices de ce révolté datent de ses années gymnasiales. A cette époque, Jean Ziegler décide de rompre radicalement avec son milieu protestant (son père, calviniste thounois, était juge et colonel à l’armée), il refuse la prédestination calviniste, part à Paris et s’enrôle dans les jeunesses communistes. Le marxisme lui fournit les instruments pour comprendre le monde, mais ne répond pas à ses questions existentielles. C’est auprès du jésuite Michel Riquet qu’il trouvera des réponses. Cette période marque un tournant dans sa vie : il décide de se faire appeler Jean et non plus Hans, puis se convertit au catholicisme. L’autre rencontre se déroule en 1964, lorsqu’il sert de chauffeur à Ernesto Che Guevara lors de la Conférence de l’ONU sur le sucre à Genève. La dernière nuit, alors qu’il demande à suivre le comandante de la lutte révolutionnaire jusqu’à Cuba, le Che lui répond : « Ici, c’est le cerveau du monstre, c’est ici que tu es né, c’est ici que tu dois lutter. »

Biographie express

• Hans (Jean) Ziegler est né le 19 avril 1934 à Thoune. 

• En 1953 il part à Paris où il s’inscrit à l’Institut d’études politiques et à la Faculté de droit.

• De 1972 à 2002, il est professeur de sociologie à l’Université de Genève. 

• En 1967, il est élu conseiller national socialiste, charge à laquelle il sera réélu plusieurs fois.

• De 2000 à 2008, il est rapporteur spécial de l’ONU pour le droit à l’alimentation.

• Depuis 2009, il est membre du comité consultatif du Conseil des droits de l’Homme des Nations unies, poste auquel il a été réélu en 2013, puis à nouveau en 2016.

• Il est l’auteur de plusieurs livres à succès traduits dans de nombreuses langues.

«J’étais prêt à mourir pour Jésus»

Par Bénédicte Drouin Jollès
Photo: DRDans ma carrière de journaliste certaines rencontres restent gravées.  Comment oublier le Père Jacques Mourad, moine syrien, otage de Daech pendant cinq mois ? A plusieurs reprises, la mort s’est approchée de lui. Alors que la lame d’un couteau presse sa gorge, ses ravisseurs lui demandent de renier Celui pour lequel il a donné sa vie. A chaque fois, il refuse jusqu’à ce qu’un musulman lui permette de s’évader. Il avoue : « J’étais prêt à mourir pour Jésus. » Le chapelet lui permet de tenir. Quelle leçon de courage et de foi pour nous chrétiens européens qui hésitons à témoigner de notre foi. J’ai eu honte, je me suis sentie toute petite… 

Et pourtant le Christ nous a prévenus, Il n’est pas venu apporter la paix, mais la division (Matthieu 10, 34-35). « Heureux les persécutés pour la justice, car le royaume des cieux est à eux. » La dernière des huit béatitudes entendue trop distraitement est pourtant d’actualité. Plus de 250 millions de chrétiens sont chaque jour inquiétés, chassés, torturés. Ils n’ont jamais été aussi nombreux. Et si nous nous en faisions des amis à écouter et à soutenir, par notre prière ou par nos dons ? Nos existences et nos communautés en sortiraient vivifiées.

Semaine de prière pour l’unité des chrétiens

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP La Seymaz et UP Champel / Eaux-Vives, Saint-Paul / Saint-Dominique (GE), janvier-février 2021

Par Karin Ducret | Photos: DR

La Semaine pour l’unité des chrétiens ou Semaine de prière pour l’unité des chrétiens est une manifestation œcuménique annuelle. Elle est délimitée par la fête de la Chaire de saint Pierre à Rome 1, qu’on célébrait historiquement le 18 janvier, et la fête de la Conversion de Paul 2 qu’on célèbre le 25 janvier. Elle convie les chrétiens et chrétiennes des différentes confessions à prier d’un même cœur pour demander la grâce de l’Unité. L’édition 2021 a été préparée par la communauté monastique de Grandchamp (voir aussi en page 11).

C’est en 1908, aux Etats-Unis, que cette prière a pris la forme que nous lui connaissons aujourd’hui. Son « inventeur » est Paul Wattson, un prêtre épiscopalien qui venait de créer une communauté religieuse franciscaine au sein de l’Eglise anglicane américaine. L’unité des chrétiens, telle que Paul Wattson l’envisageait, signifiait en fait l’unité autour du Siège romain. Au milieu des années 1930, alors que la prière pour l’unité commençait à se répandre dans l’Eglise catholique et dans les communautés anglicanes favorables à une union avec Rome, c’est l’abbé Paul Couturier qui, à Lyon, lui a donné un nouvel élan : tout en gardant les mêmes dates, le prêtre lyonnais fait le choix de parler de Semaine de prière (une semaine de huit jours !), un vocabulaire perçu comme moins catholicisant ; et surtout, il lui assigne un nouvel objectif : prier pour l’unité « telle que le Christ la veut, par les moyens qu’Il voudra ». Soutenus par le métropolite Euloge, des orthodoxes participèrent à la Semaine en 1935.  Le mouvement de la Semaine de prière pour l’unité chrétienne prit alors rapidement une dimension interconfessionnelle et internationale. L’abbé lyonnais composa et envoya dans le monde entier ses fameux « tracts », qui donnaient un thème pour l’année, des textes bibliques et prières pour chaque jour de la Semaine, voire un chant composé pour l’occasion. Après la mort de l’abbé Couturier c’est le Père Michalon au sein du centre Unité Chrétienne qui reprit la tâche. Dès 1958, le matériel de la Semaine fut préparé en collaboration avec la commission Foi et Constitution du Conseil œcuménique des Eglises. Après le Concile Vatican II, la Semaine de prière pour l’unité chrétienne est préparée chaque année par une commission internationale et interconfessionnelle qui émane à la fois du Conseil œcuménique des Eglises et du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens. A partir d’un projet préparé par les Eglises d’un pays, cette commission choisit un thème pour l’année, sélectionne des textes de l’Ecriture et des formules de prière susceptibles de nourrir la prière individuelle et les célébrations, pour chacun des jours de la Semaine de l’unité. 

1 Cette fête désigne la charge apostolique de l’Apôtre et sa mission dans l’Eglise. Le Siège apostolique était ainsi célébré jadis le 18 janvier à Rome.
2 La conversion de Paul se réfère à l’un des événements de la vie de Paul de Tarse.

En librairie – janvier 2021

Par Calixte Dubosson et la librairie Saint-Augustin

Des livres

En mon âme et conscience
Philippe Barbarin

« Tout se dit, mais où est la vérité ? On a faussé tout ce que j’ai pu dire. On a interprété des faits en les détournant. On m’a traité de pédophile dans le métro, dans les rues, quand j’allais prendre le train. Je n’étais plus « audible ». J’étais coupable. Le temps est venu d’apporter mon témoignage. La vérité est nécessaire. Pour tous. » Tels sont les propos du cardinal Barbarin alors que le monde médiatique a réussi ce tour de force de transformer l’Affaire Preynat, cet abbé auteur d’innombrables abus sexuels sur les enfants, en l’Affaire Barbarin, coupable selon lui d’avoir tardé à écarter ce prêtre abuseur. « Méfiez-vous des journalistes, disait Bernard Cazeneuve, ils font des omelettes avec des œufs durs ! » Livre passionnant qui montre qu’insidieusement, on harcèle et persécute un évêque et, à travers lui, l’Eglise du Christ.

Edition du Plon

Acheter pour 34.30 CHFJe marcherai d’un cœur parfait
David Hennebelle

Dans ce roman, David Hennebelle revient sur la vie et la mort des moines de Tibhirine au cours de la décennie noire des années 1990. Ils partagent avec leurs voisins musulmans leurs valeurs spirituelles jusqu’à ce que les blessures béantes de l’Algérie ruinent cette harmonie. L’auteur raconte avec grâce le quotidien ardent de ces chrétiens venus accomplir leur quête d’absolu en pays musulman. Des années d’engagement et de dévotion célébrées dans une ode aux paradis perdus, une peinture lumineuse bientôt noircie par l’aveuglement des hommes.

Editions Autrement

Acheter pour 29.00 CHFDieu – Yahweh – Allâh
Collectif

Parmi les grandes religions du monde, il en est trois qui prônent la foi en un Dieu unique : le judaïsme, le christianisme et l’islam. Elles se sont développées comme les branches majestueuses d’un même arbre. Chacune possède ses propres règles, ses propres gestes, ses propres prières, ses propres fêtes, qu’il est souvent bien difficile de comprendre. Ce livre reprend plus d’une centaine de vraies questions posées par des enfants à propos de ces trois grandes religions. Pour connaître davantage sa religion et pour partir à la découverte de la vie des autres croyants.

Bayard Jeunesse

Acheter pour 29.20 CHFAvec les martyrs chrétiens d’aujourd’hui
Dominique Bar – Gaëtan Evrard

« Il y a davantage de martyrs aujourd’hui qu’aux premiers temps de l’Eglise. » Cette affirmation du pape François est confirmée par les faits quotidiens. « La croix se trouve toujours sur la route chrétienne » à travers le monde, quels que soient les continents. Si elle est visible surtout actuellement au Moyen-Orient et dans certains pays d’Afrique, les exactions, humiliations et persécutions à l’encontre des chrétiens s’intensifient dans tous les points du globe, en Asie, en Inde et même en Europe, dans l’indifférence de la plupart des médias. Une BD préfacée par Mgr Jeanbart, archevêque d’Alep, en Syrie.

Editions du Triomphe

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