Humour, joie et foi

Par Bénédicte Jollès
Photo: DR« Je croirai le jour où les chrétiens auront une gueule de ressuscités », écrivait Nietzsche. Honnêtement, nos raideurs ou nos crispations peuvent être des repoussoirs.

Et pourtant, la vie des saints est émaillée de fantaisies, ils font preuve d’une liberté intérieure souvent ignorée. Il est arrivé à saint Philippe Néri de tirer sur la barbe d’un garde suisse ou de mettre un chat sur l’autel pour éviter de léviter. Thérèse d’Avila interpelle le Seigneur : « Si c’est ainsi que vous traitez vos amis, je comprends que vous en ayez si peu. » Don Bosco présentait régulièrement des spectacles de magie aux jeunes et les attirait en nombre. Un jour, saint Vincent de Paul croise une religieuse nettoyant un couloir : « Ma Sœur, balayez-vous pour la gloire de Dieu ? – Oui, répond celle-ci, toute fière.
– C’est bien ce que je me disais, parce que, si c’était pour balayer le couloir, vous vous y prendriez autrement ! » L’humour recadre, dédramatise, et quand il sonne juste, il permet à une joie contagieuse de s’exprimer.

Un chrétien qui ne rit pas est en danger, un saint triste est un triste saint. Alors, même et surtout en temps de pandémie, célébrons, fêtons et blaguons, d’abord de nous-même et de nos limites, une belle façon d’éviter de se prendre au sérieux. Et si nous n’avons pas tous le talent du bon mot qui fait rire, nous pouvons au moins sourire.

Un humour très anglais, celui de saint Thomas More

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP Sainte-Claire (FR), juillet-août-septembre 2020

Par le Père Jean-Blaise Fellay sj | Photo: LDD

Sir Thomas More est un personnage exceptionnel. Grand érudit, un des meilleurs juristes de son temps, croyant sans faiblesse, d’une modestie charmante, bon père de famille, chancelier d’Angleterre, il est devenu un martyr de l’Eglise catholique. 

Né le 7 février 1478 à Londres, il étudie le droit à l’université d’Oxford. Il se lie à John Colet, chanoine de Salisbury, grand ami d’Erasme de Rotterdam. Ils forment le noyau de l’humanisme anglais, fondé sur l’étude des Lettres, de la Bible et des Pères de l’Eglise. Tenté par une vie de chartreux, More préfère se marier en 1505 et devient père de trois filles et d’un fils. Au service du cardinal Wolsey, Chancelier d’Angleterre, il est engagé ensuite au Conseil privé du roi Henry VIII, devient trésorier de la Couronne, speaker du Parlement, puis Chancelier d’Angleterre en 1529. C’est la première fois qu’un laïc accède à ce poste. 

Le roi Henry VIII veut à tout prix un héritier mâle et donc obtenir du pape Clément VII l’autorisation de divorcer. Il attend beaucoup des capacités diplomatiques et juridiques de son chancelier. Mais More est également versé en théologie, et c’est un catholique convaincu. Il s’estime fidèle serviteur du roi mais plus encore fidèle disciple du Christ. Il ne peut approuver la décision royale de prendre la tête de l’Eglise d’Angleterre et de briser avec Rome. Il n’assiste pas au mariage du roi avec Anne Boleyn. C’est la rupture.

More est dégradé. Mis en jugement le 1er juillet 1535, il est condamné à être « pendu, éviscéré et écartelé » pour trahison. Le roi concède une faveur à son ancien chancelier en commuant la peine en une simple décapitation. More commente : « Dieu préserve mes amis de la même faveur ! »

Lors de l’exécution, More, affaibli par les rigueurs de la détention, peine à monter les marches de l’échafaud. Avec sa politesse coutumière, il s’adresse à l’officier qui l’accompagne : « Je vous en prie, Monsieur le lieutenant, aidez-moi à monter. Pour la descente, je me débrouillerai… » Face à la foule, il se déclare « Bon serviteur du Roi, et de Dieu en premier ». Au bourreau, il affirme que « sa barbe est innocente de tout crime et ne mérite pas la hache ». Il la positionne de manière à ce qu’elle ne soit pas tranchée. Elle ne le sera pas. 

Il faut regarder le beau portrait que le peintre Hans Holbein a fait de Thomas More. On perçoit dans ce visage la source de son humour. C’est un homme de conviction : grand croyant, ami fidèle, bon époux, excellent père, ministre loyal. Son intelligence lucide, un sens moral sans faille ont vite perçu les faiblesses des hauts personnages de son temps et la veulerie de leur entourage. Sa droiture contraste avec leur hypocrisie et leurs mensonges. Par son humour, il dénonce leurs crimes sans entrer dans l’insulte et la violence.

Moins d’une année plus tard, la tête de la malheureuse Anne Boleyn tombait également sous la hache du bourreau, au titre d’accusations aussi fallacieuses que celles qui avaient coûté celle de Thomas More. C’est le 19 mai 1935, quatre cents ans plus tard, que le pape Pie XI canonise le courageux martyr.

Jeux, jeunes et humour – juillet-août 2020

Par Marie-Claude Follonier[thb_image image= »4979″ img_link= »url:/wp-content/uploads/2020/06/Jeux_ete_2020. »]

Question d’enfant

Pourquoi ne travaille-t-on pas le dimanche ?

La Bible s’ouvre avec le récit de la création du monde où il est dit que « Dieu se reposa le septième jour ». Pour les juifs, aujourd’hui encore, le samedi (septième jour de la semaine) est réservé à Dieu et au repos : c’est le shabbat. Pour les chrétiens, le jour sacré est le dimanche, jour de la Résurrection du Christ et premier jour de la semaine chrétienne. Les grandes fêtent tombent un dimanche. On s’abstient si possible de travailler pour offrir plus de temps à Dieu et à sa famille.

Par Pascal Ortelli

Humour

– « Où j’étais quand j’étais pas né ? »  demande Paul, 4 ans, à sa maman.
– « Tu étais dans mon ventre. »
– « Et où j’étais avant d’être dans ton ventre ? »
– « Eh bien, tu étais dans ma tête. »
– « Et tu pouvais réfléchir quand même ? »

Par Calixte Dubosson

Lapin bleu: un site du feu de Dieu!

Par Chantal Salamin
Photos: DR
Humour, humilité, même racine, même chemin… Jean-Baptiste, alias Coolus de son nom d’artiste, est un religieux de la communauté de la Croix Glorieuse à Perpignan. De naissance, un handicap de la vue l’oblige à regarder les choses de très très près et en noir et blanc, handicap qui le pousse à observer beaucoup et parler peu. Et puis, Dieu est entré dans sa vie comme un feu, un feu qu’il transforme en dessin grâce à un personnage de BD, un lapin bleu, zélé et évangélisateur…

… qui invite à se regarder en vérité
Avec le lapin bleu, Coolus peut dire des choses sérieuses sans se prendre au sérieux comme révéler les comportements de ses frères religieux, plus facile avec des dessins qu’avec des mots qui risquent de blesser. Il n’était pas rare que ses dessins affichés dans la chapelle du couvent soulèvent les rires. Une invitation à tous à se regarder en vérité. De ces dessins sont nés les albums « Quel paroissien es-tu ? ».

… qui fait découvrir en profondeur la Parole de Dieu
Chaque semaine, la parole de Dieu pénètre Coolus, qui laisse émerger une mise en situation cocasse du lapin bleu. Derrière ses dessins, le religieux souhaite faire émerger la profondeur de la Parole, et pour aider les admirateurs de ses dessins à voir ce message divin, il les commente – couleur, symbole, composition – sur le site du lapin bleu (lapin-bleu.croixglorieuse.org). 

… et qui catéchise en BD
Un triptyque de trois tomes fait connaître Jésus de façon amusante et humoristique avec plein de trésors cachés, là aussi des commentaires sur son site internet : « Nuit blanche à Bethléem », « Galilée, une affaire qui tourne » et le dernier, qui a obtenu le Prix de la bande dessinée chrétienne d’Angoulême en 2019 : « Scandale à Jérusalem ».

Le site: lapin-bleu.croixglorieuse.org

BD Lapin Bleu sur le shop

KidsGames 2020: Relève le défi ! Du 9 au 14 août – Lonay

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Morges (VD), avril 2020

Photo: DR

Les KidsGames, une semaine d’olympiades pour les enfants de 7 à 14 ans avec un programme sportif, ludique et créatif, couplé à une découverte biblique. L’accent est mis sur la solidarité, le respect et le vivre ensemble.

Le défi des KidsGames est de réussir à « FAIRE ÉQUIPE » avec nos différences ! Notre slogan 2020, « RELÈVE LE DÉFI », encouragera chaque enfant à se défier !

Les KidsGames réunissent plus de 2400 participants répartis dans 18 sites régionaux.

Par des tournois sportifs et les découvertes bibliques, nous travaillons la valeur et le potentiel de chaque enfant. Dans une équipe, tous les individus ont un rôle à jouer et une place à prendre. C’est ce que nous voulons expérimenter lors de ces olympiades.

Public : 7 à 14 ans
Dates : 9-14 août
Lieu des joutes : Lonay, Pampigny, Rolle (nouveau !)
Prix de la semaine : Fr. 90.–

Informations et inscriptions : www.kidsgames.ch (Attention, places limitées !)

Contact :
– Lonay-Pampigny : morgespdj@kidsgames.ch, 078 633 42 03
– Rolle : alice.nielsen@cath-vd.ch, 078 709 28 97

Points de vue sur le Covid-19

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP Prilly-Prélaz  – Le Chemin (VD), juillet-août 2020

Par David Chappuis, infirmier | Photos: pixabay, DR

Une tempête s’est abattue sur le monde. Chacun a réagi différemment, et surtout comme il a pu. Il y a eu toutes les réactions, tous les extrêmes. Ceux qui rient, ceux qui pleurent, ceux qui sont en colère, ceux qui sont indifférents… Découvrez leurs témoignages.Critique
Dans ce monde de compétition et de comparaison à outrance, cet état d’esprit fort répandu et qui semble de plus en plus normalisé, on est venu mettre un joug supplémentaire sur le quotidien des personnes : la critique. Vite répandue et diffusée par les réseaux, comme si ceux-ci nous aveuglaient à la sagesse et à la raison en nous faisant parler sans filtre…

Confrontation
Je suis infirmier dans une équipe de soins dans un service de long séjour à la Fondation Clémence. Je suis régulièrement confronté à la souffrance. Et pour soigner celle-ci, le soignant aura besoin de comprendre la cause pour pouvoir agir en conséquence. Sans comprendre d’où vient la souffrance, vouloir agir sur celle-ci est comme un soldat aveugle qui part au combat : tous ses coups seront voués à l’échec. Il n’a qu’une faible chance d’avoir un impact… Comprendre la cause, comprendre ce qu’il y a derrière la réaction de la personne, permet dans les limites de ses compétences, d’accompagner, de rejoindre la personne dans son besoin.

Aujourd’hui dans le contexte du Covid-19, tout le monde a été touché. Soignants et soignés, grands et petits, toutes générations confondues.

La souffrance
Que ce soit dans le monde professionnel ou en dehors de celui-ci, il est nécessaire de ne pas sous-estimer les souffrances et les peurs des uns et des autres. La critique de tel ou tel comportement nous empêche de pouvoir donner plus loin, de pouvoir donner un soin. Elle répand le vide et sème le chaos. Nous ne voyons que ce qui frappe les yeux, mais connaissons-nous ce qui se cache dans le cœur des gens ? Quand on souffre, quand on a mal on réagit. Alors prenons le temps de chercher à comprendre, d’écouter.

S’arrêter
Ce temps particulier de confinement, de ralentissement, voire d’arrêt de la société devrait nous pousser à nous arrêter dans cette course effrénée aux obligations, aux impératifs… S’arrêter pour réfléchir à notre condition, à nos fonctionnements, à nos attitudes envers notre prochain. Changer nos fonctionnements face à nos priorités pour ne plus subir notre quotidien. Mais être libre et pouvoir choisir, être intentionnel dans les temps que nous donnons aux diverses activités que nous avons.

Garder son cœur
Tout peut s’écrouler, mais les gens restent. Toutes nos sécurités peuvent tomber, mais les gens continuent à vivre, ils sont là, présents dans notre quotidien, essayant d’avancer tant bien que mal. Sachons garder et prendre soin de ce qui a vraiment du prix et de l’importance : l’humain, nos proches. Je me pose souvent cette question, qu’est-ce que nous voulons leur apporter ?

Je veux apporter une lumière qui apporte réconfort et chaleur. Un sourire, une main sur l’épaule, un temps d’écoute… Chacun, selon ses capacités, peut apporter quelque chose. Cette lumière, elle brille depuis nos cœurs et elle rayonne sur nos actions et nos pensées. Gardons nos pensées, pour que l’ombre de la critique ne vienne pas ternir nos pensées, nos dires et nos actes.

L’impuissance
Dans cette période ou le Covid-19 était présent dans l’EMS, nous avons dû faire face à plusieurs défis, et nous avons été confrontés à l’impuissance. Malgré tout ce qui a été mis en place, la maladie a frappé. Et il y a eu beaucoup d’insécurité et de questions : comment se protéger ? comment contrôler les effets et les conséquences de cette maladie, etc. Il y a tellement d’incertitudes, tant au niveau de la santé que de l’économie… Face à nos limites, nous sommes confrontés à notre petitesse. Nous nous rendons compte que nous ne pouvons pas tout contrôler et tout maîtriser. Nous avons besoin de quelque chose de plus grand. Plus grand que nous, quelque chose qui soit au-dessus de cette réalité, au-dessus de ce qui nous dépasse.

Au-dessus de nous
Une question alors me vient : Comment trouver ce « plus grand », cet « au-dessus de nous » ? 

Un seul a osé dire : « Je suis le chemin, la vérité et la vie. » Il y a un chemin qui conduit dans la vérité, cette vérité qui nous affranchir de toute crainte et nous fait entrer dans la vie libre et abondante. C’est Jésus-Christ lui-même ! Une force au-dessus de cette réalité et qui n’en est pas tributaire. Jésus-Christ n’est pas de bois, ni de pierre mais il est vivant et il parle et agit encore aujourd’hui. Si on s’adresse à lui, alors il répond. Il n’enlève pas la tempête, mais il donne cette paix qui permet d’être stable tel un rocher au milieu de celle-ci. La mer et la tempête sont agitées mais sa paix nous donne d’être calmes et sereins car il parle, il montre, il révèle.

Sécurité révélée
Par son esprit, il révèle premièrement ce qui est en nous, nos sécurités dans lesquelles nous avons mis notre confiance (argent, vaccin, alliance, etc.). Il vient avec douceur, non pas pour juger, mais nous remplir de sa présence et de sa vie. Il pose cette question : si ton cœur est rempli d’un tas de choses, comment celui-ci peut-il être rempli de ma paix, de ma vie ?

Quelle foi ?
Il veut nous remplir de ses pensées. Il appelle nos cœurs à la foi. Est-ce suffisant pour changer une réalité, pour changer nos vies ? Une foi aussi petite qu’une graine de moutarde peut déplacer les montagnes, dit sa parole. Ne crains pas mais
crois seulement, nous dit encore un autre verset. Que croire ? Est-ce juste de la pensée positive, une élucubration de notre esprit lorsque, devant la glace, nous essayons vainement de nous convaincre que ça va aller ? Non, il y a plus. Il parle ! Notre foi vient de ce qu’on entend et ce qu’on entend vient de la parole de Dieu. Ecoutons-le, soit par son esprit soit par les écritures.

En conclusion
Ce temps d’épreuve avec le Covid-19, nous pousse à évaluer nos cœurs. Qu’est-ce qui demeure dans l’épreuve ? De l’amour, de la lumière, de l’encouragement ou de la critique, du désespoir, des ténèbres ? Gardons nos cœurs, car de là viennent les sources de la vie.

Le témoignage d’une famille endeuillée pendant la pandémie

Par Giuseppe Miano

Depuis déjà quelques mois, nous suivions avec mon épouse et mes enfants les informations concernant le Covid-19. Petit à petit, nous avons vu ce virus se rapprocher de notre pays. La Suisse, épargnée pendant un certain temps, n’a pu y échapper.

Mon père était dans son EMS et nous allions régulièrement lui rendre visite. Avec le Covid-19 nous avons assisté à des changements progressifs. Ce fut d’abord l’interdiction des câlins, dont mon père avait tant besoin et la distanciation réglementaire. A chacune de nos visites, nous constations la péjoration de son état de santé, mais nous ne pouvions que subir les restrictions que nous imposait cette pandémie. Faut-il de temps en temps rappeler à l’homme, sourd pendant beaucoup trop longtemps, que la vie est un cadeau de Dieu et qu’il faut la choyer.

Chaque jour nous apportait son lot de restrictions supplémentaires. Le couperet tomba après quelques jours, nous n’avions plus le droit de rendre visite à mon père. Nous avons alors trouvé une parade. Nous avons fait appel à la technologie avec des appels vidéo par smartphone. Ces appels vidéo nous permettaient indirectement d’être près de lui. Le dimanche matin, 15 mars 2020, nous avons vu, sans le savoir, la dernière vidéo de mon père. L’appel de l’EMS, tellement redouté, nous arriva tard dans la nuit, notre nonno avait reçu son visa pour rejoindre le Père. Covid-19 n’y était pour rien, mais l’âge et la maladie avaient œuvré.

Nous étions en plein début de confinement, avec les écoles qui venaient de fermer et les rassemblements limités à 10 personnes. Comment organiser ses funérailles ? Jésus, Marie, étaient avec nous et traçaient notre chemin. Nous avions l’impression qu’ils nous épaulaient et nous ouvraient toutes les portes. Nous avons pu veiller notre nonno sans trop de restriction, lui organiser ses funérailles de façon très sereine, avec comme unique restriction le nombre de personnes limité à 10, assistant à la cérémonie. Son épouse, ses enfants et petits-enfants ont pu l’accompagner jusqu’à sa dernière demeure. Merci Jésus de nous avoir permis de lui offrir cet ultime cadeau. Ce confinement, qui me semblait au départ être une véritable barrière, s’est transformé en un réel bienfait car nous avons pu véritablement vivre notre deuil, sans encombre, dans l’intimité familiale.

Il est évident que la perte d’un être cher n’est jamais facile, même si l’on est profondément chrétien. On a beau se dire qu’il demeure parmi nous, ce qui est le plus difficile, c’est cette absence de contact, d’échanges. On ne peut plus le voir, le toucher, parler à notre être cher. On se retrouve en face d’une photo à laquelle on pose les questions oubliées, on entame les discussions qu’on aurait tellement souhaité aborder avant. La situation que l’on vit depuis quelques mois, due au Covid-19, nous a imposé des changements dans nos comportements, dans notre mode de vie. Mais elle nous a aussi permis de nous ressourcer, de nous remettre en question, de constater que la vie en égoïste n’est pas une vie. L’Eglise nous apprend à vivre en Frères et Sœurs. Puissions-nous vivre plus fraternellement chez nous et autour de nous. Sachons de temps en temps écouter et non seulement entendre.

Je profite de ce témoignage pour remercier toutes les personnes qui nous ont apporté paix et réconfort en cette période de deuil, et terminerai par le très court passage de la prière de saint François d’Assise, que je dédie à mon Père : « C’est en mourant qu’on ressuscite à l’éternelle vie. »

La maman de deux enfants raconte…

Par Corinne Menthonnex

Au début du confinement et après avoir vu toutes les infor­mations venant de l’Italie, Brigitte avait très peur de cette maladie, peur de sortir, peur pour sa famille. Son mari, mécanicien, devait aller travailler et faisait les courses. Très en souci pour l’Afrique et particulièrement son pays natal le Togo où résident sa maman, ses frères et sœurs, neveux et nièces, Brigitte en avait perdu le sommeil.

Grâce aux réseaux sociaux : Radio Maria Togo… elle a pu prier, suivre des messes dans la langue de son pays retrouvant ainsi confiance dans cette adversité. Ce temps si particulier fut un temps pour redécouvrir l’importance d’être relié par la prière et de pouvoir prier pour les malades, pour les soignants… pour le monde et ainsi de confier à Dieu cette situation qui nous dépasse car « seul Dieu peut nous sauver et sans prière on n’est rien », relève Brigitte.

Après un petit temps d’adaptation, ses enfants ont aimé rester à la maison. En effet avec leur maman, ils ont pu découvrir avec bonheur de nombreuses activités qu’ils n’avaient pas l’habitude de faire comme : confectionner du pain, des gâteaux, faire des jeux de société, improviser un atelier de danses traditionnelles du pays et, ainsi, bien s’amuser.

Brigitte a apprécié ce beau réseau de solidarité et d’entraide où chacun a pu aider son prochain selon ses possibilités.

Reconnaissante que toute sa famille soit en bonne santé, Brigitte remarque que cette pandémie lui a permis de grandir dans la foi, de se rapprocher de Dieu et ainsi d’augmenter sa confiance en la vie.

Des dames bénévoles de notre paroisse se confient

Propos recueillis par l’abbé Boniface Bucyana

Au début c’était comme un couperet ! On n’était pas préparé et les informations n’étaient pas claires. On était obligé de rester à l’intérieur et on ne pouvait plus voir les enfants, les petits-enfants et arrière-petits-enfants. Par exemple une arrière-petite-fille est née pendant le confinement, je ne l’ai pas encore vue. Mais le téléphone a fonctionné à plein tube. Petit à petit, on s’est organisé. La paroisse nous a envoyé du courrier, des téléphones, des prières. Notre foi, au lieu de la perdre, on l’a plutôt nourrie par la prière et la méditation du chapelet, par les messes de KTO pour celles qui l’ont. Les enfants sont venus nous faire des courses régulièrement. Petit à petit, on sortait pour prendre de l’air. On était à la limite de se sentir stigmatisés, surtout quand on sortait avec un masque. Des regards accusateurs nous transperçaient, comme coupables de notre fragilité. Il y aussi ce syndrome de s’exclure soi-même, nous confinant dans la peur, en plus du confinement à la maison. Confinées à double tour, difficile de s’en sortir.

Enfin, nous sommes contentes de pouvoir sortir et venir à la messe, mais nous sommes prudentes et gardons le masque sans être masquées !

Espérons que cette épreuve a amené les gens, surtout les plus jeunes à réfléchir, à découvrir qu’on ne peut pas tout, qu’on ne domine pas tout, et se remettre à plus grand, plus puissant, plus aimant.

Tout le monde a fait l’expérience de l’impuissance devant le déploiement du mal. Il y en a qui ont été victime du syndrome de la cabane (cf. page 3). C’est-à-dire qui enferme dans l’isolement physique jusqu’à se retrouver dans l’isolement moral et social, et qui entretient une peur paralysante.

Mobilisée contre le virus en EMS

Par Florence, soignante

La nouvelle est arrivée tellement rapidement ! Elle a été sans appel ! Nous étions confinés ! 

Un vent de panique m’a d’abord envahie car, comme tout le monde, j’avais besoin de farine, huile, sucre, pâtes et le fameux papier WC !!! J’étais incrédule et je pensais naïvement que nous passerions à côté de cette pandémie !!!

Je suis ASSC (Assistant en soins et santé communautaire) et faisais partie des soignants que l’on applaudissait sur les balcons à 21 heures.

Lorsque j’ai appris que certaines personnes que je soignais étaient atteintes par ce sale virus, j’ai eu très peur, pour ma famille, mes proches et moi-même! Lorsque le réveil sonnait le matin, c’est en pleurs que je partais au travail, mais il fallait y aller, soigner et se protéger pour protéger les autres !

Un matin, je n’avais plus de forces, je ne pouvais pas faire face sans Dieu ! Enfin, j’ai déposé mes peurs au pied de La Croix de Jésus, j’ai prié, supplié pour que je sois protégée ! J’ai crié mes peurs et Il est venu me donner Sa Paix ! C’est alors que j’ai pu accompagner les personnes que je soignais avec cette même Paix qui nous vient d’en haut, cette Paix qui dépasse tout entendement !

Que Dieu vous bénisse.

Messes de sépulture déconfinées

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur de Saint-Maurice (VS), juillet-août 2020

Par le chanoine Calixte Dubosson | Photo: Samuel Revaz

La pandémie du Coronavirus a profondément impacté la façon de vivre de notre société et aussi celle de l’Eglise. Nous avons été contraints d’aller contre nos réflexes naturels de solidarité avec les familles en deuil en les laissant seules assumer une « double » peine, celle de perdre un être cher et celle de ne pas pouvoir célébrer avec la communauté des amis et des connaissances.

De tous temps, la réaction spontanée des personnes humaines a été de présenter à la famille endeuillée ses condoléances soit par une présence physique, soit par des messages et des offrandes de messes. Au temps de Jésus déjà, les sépultures rassemblaient une affluence considérable comme le souligne saint Luc : « Jésus se rendait dans une ville appelée Naïm. Ses disciples faisaient route avec lui, ainsi qu’une grande foule. Il arriva près de la porte de la ville au moment où l’on transportait un mort pour l’enterrer ; c’était un fils unique, et sa mère était veuve. Une foule considérable accompagnait cette femme. »

Soit en tant que prêtre, soit en tant que famille, lors des célébrations dans l’intimité, jamais nous n’avons autant cruellement ressenti l’absence de nos proches et connaissances ainsi qu’un désir d’être entourés et consolés par des poignées de main ou des accolades sincères.

Il est donc précieux de redire ici le rôle essentiel de la communauté paroissiale dans le processus de deuil. J’ai été plusieurs fois témoin de la surprise heureuse d’une famille lorsque, après avoir renoncé à des funérailles quasi secrètes auxquelles elle avait d’abord songé, cette famille constate le jour de la sépulture : « Jamais nous n’aurions imaginé qu’autant de personnes se sentaient encore liées à notre vieux papa, que nous pensions oublié de tous à cause de son âge… »

Beaucoup se heurtent à ce qu’on appelle les dernières volontés du défunt qui veut s’en aller dans l’intimité. Dans un récent entretien, le sociologue et créateur des « cafés mortels » Bernard Crettaz, affirmait sans détours : « J’ai inventé un rite de désobéissance aux dernières volontés. On dit qu’elles sont sacrées : c’est faux ! Ce n’est pas parce qu’on est mourant qu’on est forcément dans la vérité. »

Rendons grâce à Dieu de pouvoir encore célébrer dans nos villages des cérémonies ouvertes à tous, qui offrent à tous un espace de sens et d’expérience spirituelle, que chacun peut habiter selon ses propres convictions et son degré d’engagement dans la paroisse.

Pandémie et précarité: comment faire face?

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP Sainte Marguerite Bays (FR), juillet-août 2020

Par Léon Chatagny | Photo: DR

Et le Covid-19 est passé par là, semant les dégâts que nous connaissons : inquiétude, confinement, solitude, maladie, décès… et les conséquences économiques désastreuses provoquant fermeture d’entreprises, chômage, manque de moyens pour vivre… la faim. 

Nous avons été choqués de constater l’ampleur de la précarité à Genève ou Lausanne, le défilé d’un kilomètre et plus, de personnes faisant la queue, pour recevoir un kit de survie.

Appel au secours
Chez nous aussi, à cause du confinement, plusieurs personnes ont perdu leur emploi, sans revenu immédiat.
Beaucoup sont, depuis la mi-mars, dans l’attente de recevoir des indemnités de l’assurance chômage, laquelle est calculée sur la moyenne des salaires et n’en dépassera pas le 80 %. Parfois le couple, épouse et mari, les deux sont touchés par cette pandémie. 

Des appels au secours sont parvenus à la Société Saint Vincent de Paul, la SVP.

Parfois, selon la connaissance que nous avons de notre entourage, nous avons pris les devants, en contactant des familles en situations difficiles. Les rencontres entre nous, les délégués des paroisses, n’étant plus possibles, c’est par message e-mail que nous avons communiqué et pris les décisions. Nous avons pu fournir des bons alimentaires, remettre une réserve de nourriture, soutenir financièrement ou dans les cas extrêmes, payer des factures urgentes.

Membre du groupe, je ne puis que rendre grâce de l’activité des bénévoles de la SVP, aidés par d’autres personnes généreuses, apportant des sacs de nourriture à de nombreuses familles dans le besoin. La solidarité est active dans notre UP ! 

Mais les engagements de la SVP dépendent uniquement des dons qu’elle reçoit. Pourquoi, en cette période difficile, ne pas faire encore appel à votre générosité ? Notre compte est ouvert auprès de la Banque cantonale de Fribourg, Société Saint Vincent de Paul, Romont, IBAN CH70 0076 8300 1322 6150 4.

Sans attendre, la SVP tient à remercier très chaleureusement les personnes, paroisses et communes, y compris le Kiwanis, qui spontanément en cette période, lui ont fait un don, voire apporté de la nourriture.

Tous touchés
Nous connaissons ce chant de Carême : « Au cœur de nos détresses, c’est Toi qui souffres sur nos croix… » et ce mot de Jésus : « J’avais faim et vous m’avez donné à manger. » (Mt 25, 35) « Venir en aide aux affamés » est la première des œuvres de miséricorde, n’y manquons pas ! 

Tous, d’une manière ou d’une autre, nous avons été touchés, meurtris dans cette période de pandémie. Mais c’est tous ensemble, en fraternité solidaire, que nous réussirons à sortir de cette crise.

L’humilité

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP de la Champagne (GE), juillet-août 2020

Pour l’équipe pastorale: Jean Tardieu
Sur la base d’un écrit du philosophe Olivier Abel
Photo: Pixabay

Nous sommes en train de traverser une période bien difficile. Ayant été confinés chez nous, plus ou moins confortablement, nous avons appris à vivre différemment.

Cette période m’a rappelé ou même appris une vertu très chrétienne, l’humilité.

Humilité de comprendre que nous ne comprenons pas cette maladie. Nous devons faire confiance à nos scientifiques ainsi qu’à ceux qui ont la lourde tâche de nous gouverner alors qu’eux-mêmes n’ont que des bribes de réponses à leurs propres questions. Humilité de respecter les règles pour le bien de tous.

La vie confinée à plusieurs nous a aussi appelés à la modestie d’être soi-même tout en respectant ceux dont nous partageons le confinement.

Il y a une vanité qui consiste à vouloir « être plus ». 

L’humilité nous fait accepter l’étroitesse de notre point de vue et elle ouvre à la considération des autres points de vue, des autres formes d’existence et de vie que la nôtre.

Dans un monde où tout exige de nous augmenter, tout le temps, l’humilité nous ouvre à la possibilité de diminuer.

Elle nous autorise à laisser de la place à d’autres.

Demain, espérons-le, tout ceci sera un mauvais souvenir.

Mais nous aurons peut-être appris quelque chose.

COVID-19

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP Saint-Barnabé (VD), juillet-août 2020

Par le Père Bernard Ugeux, M.Afr. | Photo: Roger Mburente

Une réflexion chrétienne pour cette époque chahutée! (10 mai 2020)Les valeurs évangéliques ont favorisé la mobilisation de nombreux chrétiens pour venir en aide aux malades, aux personnes âgées et isolées, aux soignants… afin de leur apporter l’espérance que le Christ leur a confiée.

Des paroisses et des communautés se sont mobilisées, entre autres grâce aux médias sociaux, pour lutter contre la solitude et pour maintenir des réseaux de prière. Certains catholiques ont découvert que le Christ est autant présent dans le voisin et le pauvre que dans l’eucharistie dominicale dont l’interruption a été difficile à vivre pour beaucoup.

Se pose aussi pour beaucoup de chrétiens la question de la place ou du rôle de Dieu dans cette pandémie. On l’a dit, certaines Eglise du réveil ont parlé d’une punition de Dieu. Pour nous, il est impossible que Dieu le Père, au cœur de Mère, que nous révèlent la Bible et particulièrement le Christ, soit à l’origine d’une telle souffrance pour son peuple. Mais, alors que plusieurs personnes tombent ou perdent des proches dans une terrible souffrance et dans la tristesse, ils peuvent être tentés de se demander : Qu’est-ce que la volonté de Dieu ? Où est-il ? Que fait-il ? Comment peut-il permettre cela ? Rien qu’en posant ainsi la question, on laisse entendre qu’il aurait pu l’empêcher et qu’il a préféré ne rien faire… Certains vont s’acharner dans des neuvaines et des pèlerinages… pour le faire changer d’avis ? Ou plutôt pour se rapprocher de lui qui a déjà tout assumé sur la croix et a promis qu’il serait avec nous jusqu’à la fin des temps ?

Il est important de bien éduquer cette religiosité populaire, qui a toute sa valeur, en montrant qu’il ne s’agit pas d’une forme de chantage sur Dieu, mais afin de comprendre et de faire l’expérience que, dans notre prière et dans l’aide que nous portons aux plus fragiles, nous rejoignons et accompagnons le Christ qui revit sa passion dans les plus fragiles. Jésus a pleuré sur la mort de Lazare et sur Jérusalem, ainsi que face à la mort à Gethsémani. Ne nous trompons pas sur Dieu ni sur sa « toute-puissance ». Il respecte notre liberté (c’est bien l’humanité qui a permis et diffusé ce virus, et non pas lui), mais il nous rejoint jusqu’au plus profond de notre doute et de notre désespoir. Ici, chacun peut se demander : face à ce drame, quelle est mon image de Dieu ? et ma relation avec Lui ? Quel pourrait être mon engagement personnel aujourd’hui ?

Après l’orage

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP des Boucles du Rhône (GE), juillet-août 2020

Texte et photo par Jean-Marc Lacreuze

Ces lignes sont rédigées à la veille de la Pentecôte, jour de réouverture de nos églises aux célébrations eucharistiques. Après un très, très long Carême qui s’est prolongé jusqu’à la Pentecôte, nos assemblées peuvent à nouveau se rassembler autour de la Table de l’eucharistie. Au début de cette crise douloureuse, j’imaginais un retour festif, plein de chants et de joie. Il a fallu vite déchanter : même nos liturgies sont modifiées par les mesures de sécurité sanitaire (je préfère cette formulation aux termes officiels « distance sociale… ») que nous connaissons désormais. 

L’été est devant nous, temps habituel des vacances. Mais ce temps, pour beaucoup, ne se passera pas comme prévu.

L’été, c’est aussi le temps des orages. Le ciel s’obscurcit, des trombes d’eau, voire de la grêle, s’abattent sur nous, puis le soleil revient, parfois accompagné d’un bel arc-en-ciel. Les oiseaux se remettent à chanter, une odeur de terre mouillée emplit nos sens, et la vie reprend.

Après un trop long temps d’éloignement et de jeûne eucharistique forcé, cet été nous permet de retrouver ce qui est au cœur de la vie de l’Eglise, le rassemblement eucharistique. Non, ce n’est pas encore parfait, avec ces rangées de bancs fermés, les distances à observer, nos églises à capacité réduite. Durant la crise, il a fallu inventer des moyens pour vivre notre foi à distance. Maintenant, nous pouvons progressivement nous rapprocher un peu, comme les familles qui ont pu enfin se retrouver. Il y aura encore un long chemin à parcourir, des formes différentes à inventer. Mais l’essentiel qui nous unit, c’est notre foi et notre confiance. Difficile de prévoir ce qui se passe à moyen terme, encore plus à long terme. Habitués à une so­­ciété (et une Eglise !) où tout est planifié longtemps à l’avance, nous ferons l’apprentissage de la confiance. 

Que l’Esprit Saint nous guide sur ce chemin de Foi.

Le temps du changement

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP du Gros-de-Vaud (VD), juillet-août 2020

Par Marie-Gaëlle Caullet-Pieren, membre bénévole de l’équipe pastorale
Photo: Danielle Voisard

Le changement est inévitable, vraiment ? Dans tous les domaines, la crise du coronavirus n’aura jamais appelé à autant de changements majeurs. Nous ne sommes plus dans l’utopie mais dans une réelle nécessité. Mais changer fait peur, l’inconnu angoisse, interroge. Les habitudes se voudraient immuables car elles sont rassurantes malgré parfois l’inconfort d’une situation.

Nous avons été frappés de plein fouet durant ce semi-confinement, toutefois il nous faut rendre grâce pour cette « pause » offerte, cette possibilité de se recentrer, enfin ! Découvrir le manque de l’Autre, de l’importance de sa présence alors que nous étions dans l’impossibilité de Le rencontrer. N’oublions pas trop vite cette « pause » afin d’éviter l’étouffement. Finalement, le terme de changement n’est-il pas superflu ?

Au regard des personnages de la Bible, tel Paul, ne devrions-nous pas abandonner le verbe « changer » par le plus bousculant verbe « transformer » ? La période estivale nous permettra de méditer à cette indispensable conversion.

Initiatives de confinement

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP Saint-Barnabé (VD), juillet-août 2020

Par une paroissienne

Petits courriers pour de grands cœurs!Fétigny, mi-mai 2020

Durant la période de confinement, nous avons connu des situations peut-être difficiles, mais pas tragiques, avec une nouvelle normalité.

Il est bien de se rappeler ce qu’est l’Homme : une créature intelligente certes, mais avec ses limites. Nous qui aimons tout organiser, selon notre bon vouloir, nous avons été bien remis en place. Cette expérience nous a rendus peut-être plus sensibles à ce que d’autres traversent.

L’esprit libre avec une conscience quelque peu fragilisée par la chance d’être confinées dans une maison à la campagne, deux paroissiennes bien intentionnées ont décidé spontanément, chacune de sa propre initiative, de soutenir et de donner un peu d’espoir à nos aînés pendant cet isolement familial.

Chaque semaine, l’une d’entre elles a écrit une carte à deux personnes âgées ou isolées de sa paroisse ou de ses connaissances d’ailleurs, par solidarité et soutien durant cette phase sanitaire. L’autre, lors des fêtes de Pâques déjà, a envoyé des pensées et des vœux à chaque choriste de Fétigny-Ménières, leur assurant ainsi de l’esprit familial régnant au sein de la société. Ensuite, elle a transmis un courrier aux dix mamans les plus âgées de sa commune lors de la Fête des mères, pour égayer cette journée avec un peu d’amour à partager, éloignées de ceux qu’elles aiment.

Le lot d’aventures va se refermer, ce qui ne signifie pas la fin du voyage… Simplement, certaines restrictions s’arrêtent là. Soyons sûrs que les jours prochains nous apporteront de l’énergie. Mais il n’est pas certain que demain soit différent d’aujourd’hui. Les modalités de déconfinement nous occupent beaucoup l’esprit, avec un peu de crainte, il faut le dire. Poursuivons donc ce parcours avec cette Force supérieure qui nous guide et nous appuie intérieurement et indéfiniment.

Que chacun et chacune de vous reste en bonne santé et garde le moral quoi qu’il advienne !

Les savons du monastère orthodoxe des Sciernes d’Albeuve

 

Par Pascal Ortelli

En matière d’œcuménisme, la Gruyère n’est pas en reste: sur ses verts pâturages, le monastère orthodoxe des Sciernes d’Albeuve se niche en plein cœur de l’Intyamon. Les sœurs y fabriquent des savons artisanaux et des huiles de massage.

Renforcer la vie spirituelle des paroisses
Voilà presque sept ans que le monastère de la Protection de la Mère-de-Dieu s’est installé en terre fribourgeoise. La communauté, jeune et dynamique, dépend de l’évêché orthodoxe de Roumanie dont l’évêque siège à Paris. Sa fondation revêt une importance particulière dans le contexte de la diaspora.

Depuis de nombreuses années, la communauté orthodoxe roumaine de Suisse souhaitait disposer d’un monastère pour renforcer la vie spirituelle de ses paroisses. L’association AMORS – Ami du Monastère roumain en Suisse – qui a pour but de favoriser l’implantation et le développement du monastère, existe depuis 2009. Après une étape à Grolley, la chapelle a été officiellement consacrée le 28 septembre 2019 aux Sciernes d’Albeuve, où l’ensemble des bâtiments a été aménagé par des iconographes roumains.

Un vaste choix de savons
«En plus d’une vie intense de prière et de lecture, nous fabriquons des savons artisanaux», précise Mère Antonia, l’hygoumène, autrement dit la supérieure des lieux. La fabrication est réalisée sur place, à la main, grâce à des huiles essentielles bio qui viennent de Grèce et du beurre de karité.

Les produits sont vendus dans le magasin du monastère et dans d’autres lieux, comme le marché monastique de Saint-Maurice. Il est aussi possible de passer commande par téléphone ou par e-mail et de compléter son assortiment de savons par des huiles de massage.

Point de vente

Plus d’infos:

Corpsfeminin.com

Par Chantal Salamin
Photo: DR
Un site bien loin de ne s’intéresser qu’au corps de la femme ! Les bénévoles de l’association Lights In The Dark traitent des questions que se posent les familles d’aujourd’hui et dont les réponses de l’Eglise sont souvent mal accueillies, car mal comprises. Avec tact et compétence, des articles et interviews bien choisis partent de la revalorisation des désirs et vont jusqu’à apporter les éléments d’une réflexion éthique sur les débuts de la vie en passant par les préoccupations des couples (sexualité, contraception, crise). Deux éclairages parmi tant d’autres provenant de ce site…

Des désirs humains chemins vers le bonheur
Sophia Kuby, philosophe chrétienne allemande, dans l’interview « Il comblera tes désirs… même les plus intimes », nous dit que si « les désirs peuvent nous tirailler dans tous les sens, derrière, il y a toujours la même recherche de bonheur. La vraie question n’est pas si le désir est bon ou pas, car l’homme désire toujours un bien. La vraie question est comment nous cherchons à le combler. […] Cette soif de bonheur est une preuve magnifique que Dieu nous a faits pour nous combler dans l’éternité – et il nous donne plein de moments ici sur terre, où nous pouvons goûter à ce bonheur ».

Dans son livre « Il comblera tes désirs », elle veut tracer un chemin qui prend en compte l’importance du désir, mais aussi de sa conversion. « Sans désir, nous serions des chrétiens à moitié morts. Les évangiles nous montrent sans cesse des êtres de désir, ceux qui crèvent de rencontrer le Messie, d’être guéris, touchés, aimés par Jésus. […] Le désir n’est pas un obstacle à la vie chrétienne, il en est la condition. »

Des progrès techniques qui tuent le bonheur ?
Dans les deux articles « FIV, PMA, GPA… vers des bébés « sur mesure » ? », Blanche Streb, docteur en pharmacie nous alerte : « On observe un véritable effet toboggan : les maladies graves et incurables justifient le tri embryonnaire. Puis le glissement s’opère : on recherche ensuite des anomalies moins graves, puis de simples prédispositions. […] Ce sont ensuite des critères esthétiques qui peuvent être recherchés. […] Le désir naît car la technique le permet. Et cela va jusqu’au choix du sexe. […] Refuser l’imprévisible « par avance » en pensant programmer au mieux son bébé, c’est se donner les meilleures chances de tuer le bonheur dans l’œuf ! »

Le site: corpsfeminin.com

Les langages de l’amour

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur Vallée d’Illiez (VS), juin 2020

Par Denyse Gex-Collet, d’après Gary Chapman | Photo: Denyse Gex-Collet, DR

(En lien avec le thème central de ce mois «Sexualité et Eglise»)

Aimer… que signifie ce mot finalement? La définition: éprouver, par affinité naturelle ou élective, une forte attirance pour quelqu’un ou quelque chose, est floue et imprécise. Donc on peut aimer : sa femme, les confitures, faire du sport…♦ Arrêtons-nous à l’AMOUR, le sentiment qui trouve ses racines dans notre cœur et notre tête.

Le besoin de se sentir aimé est pour l’humain un besoin affectif primordial. 

Le coup de foudre est parfois le début d’une relation amoureuse : une rencontre soudaine et violente qui projette les amoureux sur une autre planète où émotions, sensations et désir sont à leur paroxysme !

Beaucoup de vraies, belles et longues histoires d’amour commencent par un coup de foudre… mais d’autres s’étiolent et meurent en cours de route ! Pour que l’histoire continue, il faut que les sentiments soient réciproques : amour, estime et respect ; qu’une communication s’installe de manière sincère, honnête et respectueuse.

♦ Gary Chapman, né en 1938, est un auteur, conseiller conjugal, pasteur baptiste et conférencier américain. Ses livres prodiguent des conseils pour réussir son mariage, sa vie de couple, l’éducation des enfants. Il a publié, en 1997,  un best-seller : « Les langages de l’Amour ».

Sa première constatation est que « Nous avons tous, depuis l’enfance un « réservoir émotionnel » qui ne demande qu’à être rempli d’Amour. Si nous avons manqué d’Amour pendant notre enfance, nous aurons encore plus besoin d’affection dans notre vie d’adulte. »

Quand ce réservoir est vide, nous ne nous sentons pas aimés et lorsqu’il est plein, notre besoin de nous sentir aimé est complet.

Pour alimenter ce réservoir émotionnel, il y a plusieurs façons, plusieurs langages d’amour à connaître qui sont différents selon les individus. Gary Chapman en définit cinq. L’idéal selon lui serait d’en détecter deux chez son partenaire. Ainsi par des gestes, des paroles ou des actes en rapport avec son (ou ses) langage préféré il serait possible de toucher sa sensibilité, d’entretenir une relation harmonieuse et durable en réapprovisionnant son réservoir affectif.

Mais encore faut-il que ce procédé ne soit pas à sens unique. Il faut aussi que nous connaissions notre propre langage d’amour. Le meilleur moyen de le détecter, c’est d’examiner les paroles dites ou les actes faits pour notre conjoint. Logiquement c’est certainement ce que nous voudrions qu’il fasse pour nous. 

Nous avons chacun notre langage, qui ne correspond pas forcément à celui de notre conjoint, ce qui peut poser problème dans notre couple. D’après Gary Chapman, il faut donc savoir comment il fonctionne afin d’utiliser son ou ses langages.

1. Les paroles valorisantes
C’est le langage d’amour dans lequel les mots d’appréciation et les compliments  sont de puissants communicateurs de tendresse. Une seule condition : il faut qu’ils soient sincères et qu’ils cherchent à faire plaisir. Il ne faut pas dire à l’autre ce qu’il veut entendre afin d’obtenir ce que l’on désire. Une parole encourageante et aimable est toujours bien perçue. Ce langage d’amour laisse de côté les remarques désagréables et les remontrances car l’amour doit être désintéressé et non égoïste.

2. Les moments de qualité
Utiliser ce langage d’amour, c’est privilégier les moments passés ensemble lors de vacances ou d’un voyage, même d’une petite promenade. Se parler, s’écouter, se regarder, s’aimer tout simplement. Les moments de qualité sont propices à des dialogues constructifs et positifs, moments où chacun échange ses idées, écoute l’autre avec bienveillance.

3. Les cadeaux
Voilà le langage d’amour le plus utilisé pour prouver sa tendresse à son conjoint. Des fleurs cueillies en chemin, un joli caillou ramassé lors d’une balade font autant plaisir qu’un cadeau coûteux. Offrir quelque chose et voir le plaisir de celui ou de celle qui reçoit, c’est cadeau aussi pour celui qui donne. Si votre conjoint parle ce langage, n’attendez pas une occasion particulière pour lui offrir un cadeau : offrez-en-lui n’importe où et n’importe quand ! Il y a aussi le cadeau inestimable de soi-même dans les moments importants ou difficiles de l’existence. Pouvoir compter l’un sur l’autre, c’est aussi un cadeau ! La présence physique de l’être aimé peut remplir de bonheur celui qui parle le langage des cadeaux.

4. Les services rendus
Une autre façon de parler le langage d’amour s’exprime dans les services rendus. Décharger votre conjoint des tâches qui, en principe, lui sont assignées peuvent le toucher. Un service doit être rendu dans un état d’esprit positif, avec gentillesse, sans attendre un « retour » et non à contre-cœur. Et si vous ne savez pas ce qu’il voudrait que vous fassiez, demandez-le-lui simplement afin de ne pas le vexer, le blesser ou simplement l’agacer !

5. Le toucher physique
Se tenir par la main, s’accrocher à son bras, les enlacements et les étreintes sont autant de façons de faire ressentir à votre conjoint qu’il est aimé.

Il y a certaines personnes qui sont tactiles, câlines et d’autres qui le sont beaucoup moins. A vous de détecter la manière de votre conjoint.

Il y a de nombreuses possibilités pour montrer votre amour à une personne qui parle le langage du toucher. A vous de découvrir lesquelles !

Conclusion
Gary Chapman relève trois points importants à la fin de son livre :

♦ Si les deux membres du couple ont un réservoir d’amour plein, cela crée un climat propice à la résolution des conflits.

♦ Tout être est différent, chacun a des désirs différents et un passé à lui. Cette diversité est présente dans tous les couples.

♦ Il n’est pas utile d’être d’accord sur tout.

Peut-on encore parler de sexe dans l’Eglise?

Interpellés par les besoins d’accompagnement en matière affective et sexuelle, des chrétiens et des chrétiennes se mobilisent.

Par Bénédicte Jollès
Photos: Pixabay, DR

Faire grandir harmonieusement son couple n’est pas toujours évident.

Les chrétiens et les chrétiennes peuvent-ils encore oser une parole sur la sexualité à l’heure des scandales sur la pédophilie de certains prêtres ? Pour Thierry Collaud professeur de théologie morale à Fribourg, « il serait dommage de se taire. Ces drames doivent pousser l’Eglise à réfléchir sur son rapport à la sexualité et sa façon de parler. Il faudrait sortir du couple interdit-transgression pour travailler une morale sexuelle tenant compte de la complexité des humains fragiles et pécheurs ».

Pour le théologien, ancien médecin, il est urgent de valoriser incarnation et sexualité, ce qu’a fait le pape Jean-Paul II avec sa théologie du corps. « Combien de chrétiens savent que, dans la Bible, le Cantique des cantiques est consacré à la beauté de l’amour érotique, image de l’amour divin ? » interroge Thierry Collaud. Conscient que cette recherche de l’amour est parfois difficile, le Père Michel Fontaine, professeur honoraire à la Haute Ecole de santé La Source et curé de Saint-Paul à Genève, propose, avec ses frères dominicains, des soirées portes ouvertes : lieux d’accueil et d’écoute. « Chacun, quel que soit son parcours, doit se sentir accueilli. Faire découvrir que Dieu a un projet d’amour pour lui et combien le pardon sort de l’enlisement est essentiel », précise-t-il. En effet, faire grandir harmonieusement son couple ou vivre la fidélité n’est pas évident aujourd’hui, en Suisse ; le taux de divorce dépasse 41 %. Pas simple parfois non plus de garder sa liberté face à la pornographie qui s’invite sur nos écrans. 

Un accompagnement

A Pensier près de Fribourg, les week-ends organisés par le Verbe de Vie pour les couples sont complets à l’avance. Floriane et Jean, parents de deux préadolescents, les fréquentent : « Nous avions chacun besoin d’apprendre à faire des concessions. Les tensions rejaillissaient dans notre intimité physique », expliquent-ils en se prenant la main. Ils reconnaissent avoir appris souplesse et tendresse. Leur soutien quand les choses se crispent ? « La prière ensemble qui aide à rester dans l’humilité. »

Le contexte médiatique réducteur sur la sexualité et l’Eglise, empêche de découvrir l’originalité et la profondeur de sa réflexion. Conscients de sa richesse, des prêtres et des laïcs s’engagent pour proposer un accompagnement : ils rappellent la beauté et le sens de la sexualité, don de Dieu confié à l’homme.  « L’acte d’amour dans sa réalité sexuée est une coparticipation à l’œuvre d’amour du Père, il nous renvoie à la vérité et à la signification de la sexualité », souligne le Père Michel Fontaine. Ainsi, chaque canton est pourvu d’une équipe de pastorale familiale qui propose préparation au mariage et accompagnement de couples. Elle s’appuie sur le savoir-faire de nombreux mouvements : Equipe Notre-Dame, Elle et lui, Vivre et aimer… 

Chacun, à sa façon, permet au couple de faire le point, de trouver des outils pour surmonter ses problèmes et aborde à un moment ou à un autre des notions clés telles que le pardon, la communication, la sexualité ou la fécondité. En  Valais, Florence Gabioud, animatrice de la pastorale familiale avec son mari, explique : « Il faut aller à la rencontre des jeunes : quand les difficultés s’installent et que l’on évoque le divorce c’est trop tard. » D’autres couples les anticipent : « Ils viennent vers nous quand ils veulent aller mieux », constate Nicole Delitroz de l’Avifa à Fully, avant de préciser : « Certains peinent à parler de leur intimité. »

Travailler ensemble

La pastorale familiale oriente vers des thérapeutes spécialisés si besoin : conseiller conjugal, psychologue ou sexologue. Des personnes ressources accompagnent sur des questions particulières telles que l’aide à la conception, la régulation naturelle des naissances ou la lutte contre la pornodépendance. 

« La Bonne Nouvelle apportée par le Christ renouvelle notre façon d’aimer, elle permet de voir le sens de notre sexualité » explique Bertrand Georges, diacre marié et responsable avec son épouse de la pastorale familiale à Fribourg. « Seul le don de chacun permet l’épanouissement, il est source de communion, de plaisir, de joie et de fécondité », poursuit-il en s’appuyant sur le catéchisme de l’Eglise catholique. « Le Seigneur nous veut heureux dans toutes les dimensions de notre mariage y compris la sexualité, il donne son soutien aux époux qui le lui demandent. » Avec son épouse et la communauté de l’Emmanuel il propose le Parcours Oxygène.

A Fribourg et dans le Tessin, des groupes d’études sur l’amour approfondissent la théologie du corps qui a fait sortir l’Eglise du puritanisme. Ils attirent couples, célibataires ou consacrés. Un groupe de jeunes vient de démarrer. Preuve que tous ont intérêt à travailler ensemble.

Pour les jeunes aussi

Les adolescents ne sont pas oubliés des formateurs chrétiens. Le parcours Teen Star est fréquemment proposé. Sophie, 13 ans, le suit à la paroisse Saint-Nicolas à Lausanne : « J’aime échanger avec des adultes autres que nos parents qui répondent à nos questions », explique-t-elle. Ce parcours inspiré par une religieuse, gynécologue américaine, aide à se connaître et à se préparer à un amour durable. « Sur Youtube la sexualité est présentée de façon caricaturale et ne respecte pas ce que l’on veut vivre, là je trouve d’autres informations », explique Sophie. 

« Notre société est hypersexualisée, la pornographie est partout », constate Nicole Delitroz de l’Avifa, « les parents peinent à parler avec leurs jeunes qui ont besoin de repères ». Et pourtant des formules peuvent les aider : dans le Valais les ateliers Mère&fille ou CycloShow s’adressent à des duos mère-fille et abordent les changements corporels de l’adolescence. « L’équivalent existe pour les garçons à travers l’atelier XY évolution proposé par CorpsEmoi en Suisse romande et à Fribourg. « Le fait que parent et jeune entendent la même chose fait grandir la confiance mutuelle et facilite ensuite la conversation en cas de besoin », se réjouit Nicole Delitroz.

Des propositions en Suisse romande

• Avifa Suisse romande :
pour les jeunes et les couples qui cherchent à donner un sens à l’amour et à la famille. Avifa.ch

• Oxygène :
pour les couples mariés, proposé par la communauté de l’Emmanuel et la pastorale familiale de Fribourg. Fribourg.pastorale-familiale.ch

Vivre et Aimer :
pour un couple plus vivant : vivre-et-aimer.org

Elle&lui :
un couple ça se construit, pour faire le point sur son couple et avancer… Ellelui.ch

Revivre :
pour se relever suite à une séparation ou un divorce. Cours-revivre.ch

theologieducorps.ch :
l’amour humain dans le plan divin, à partir des textes de Jean-Paul II. 

Teen Star :
parcours sur l’affectivité et la sexualité pour adolescents de 13 à 15 ans. Teenstar.ch

Corpsemoi.ch :
ateliers pour accompagner les 10-14 ans sur le thème de la sexualité et la fécondité. Père et fils (XY évolution), mère et fille (Cycloshow). Neutre religieusement, compatible avec une approche chrétienne.

Entre plénitude et errements

Par Thierry Collaud *
Photo: DR
L’Eglise catholique a-t-elle un problème avec la sexualité ? Les scandales qui se suivent depuis plusieurs années peuvent nous le faire penser. Qu’y voit-on ? Une sexualité qu’on avait voulu ignorer qui soudain ressort de manière sauvage. Un désir perverti qui n’a pour objet que sa propre satisfaction, fût-elle acquise en piétinant l’autre.

Le danger est alors d’être conforté dans l’idée que la sexualité est chargée de négativité, qu’elle est à placer du côté des bas instincts de l’humain qui doivent être bridés et que l’Eglise n’avait pas tort de s’en méfier durant des siècles. Mais ce n’est pas ce que nous dit la Bible. Dieu a créé l’humain en duo, « mâle et femelle » (Gn 1, 27), pour que ces deux deviennent « une seule chair » (Gn 2, 24). La sexualité est inscrite au plus profond de notre chair, elle est là « dès l’origine » comme le rappelle Jésus (Mt 19, 4). Etant créée par Dieu elle est fondamentalement une réalité bonne. Inscrite au plus profond de notre humanité, elle peut être le lieu privilégié où se dit l’humain en plénitude, mais aussi le lieu où se marquent dramatiquement ses errements. La sexualité nous révèle à nous-mêmes. Sur elle peut venir se greffer ce que nous avons de meilleur comme ce que nous avons de pire. Attention, alors, à ne pas faire de contresens : elle n’est pas le péché, elle ne fait que nous le révéler.

* Professeur de théologie morale à Fribourg.

Panser aujourd’hui pour penser demain

En temps normal, Rachel Wicht arpente les couloirs des hôpitaux universitaires de Genève (HUG) pour prodiguer un accompagnement spirituel aux patients hospitalisés et à leurs familles. Depuis, la pandémie de Coronavirus a chamboulé le quotidien de l’aumônière et de l’entier de l’hôpital.

Par Myriam Bettens
Photos : Myriam Bettens, Sophie Scalici

Rachel Wicht en prière au travail.

Serrer la main d’un patient, prier avec lui ou soutenir une famille en deuil, afin d’être à l’écoute de sa peine et de ses questionnements : des élans naturels pour Rachel Wicht, aumônière catholique aux hôpitaux universitaires de Genève. 

Depuis le début de la pandémie du Covid-19, tous ces rapprochements sont proscrits afin d’éviter une possible contamination. « Cette absence de contact est extrêmement difficile à vivre pour moi, mais plus encore pour les patients. » La privation de proximité se traduit aussi par une absence totale des familles, qui ne peuvent plus être au chevet de leurs proches pour une raison de sécurité sanitaire. « Nous devenons messagers de mots qui ne nous appartiennent pas. » L’aumônière illustre son propos par l’exemple de cette femme lui ayant demandé, par téléphone, de transmettre à son mari atteint du virus et dont le pronostic vital était engagé : « Je suis tellement reconnaissante pour les 60 années de bonheur passées avec lui. Je l’aime, il peut partir en paix. »

Confinement quotidien

L’aumônerie des HUG a pris la mesure du travail qui l’attendait bien en amont. « Nous avons réorganisé le quotidien pour nous rendre disponibles aux équipes de soins et aux patients à toute heure du jour et de la nuit », décrit Rachel Wicht.

Organisés par binômes, les aumôniers de garde sont soit « en première ligne », soit de renfort. Les premiers répondent aux appels des équipes soignantes et s’engagent à être sur le site le plus rapidement possible. Les seconds assurent la relève en cas de surplus d’appels.

S’ajoutent à cela des mesures d’hygiène drastiques lors de leur passage dans les chambres. Des contraintes temporaires qui, pour la majorité de la population, prendront fin avec la disparition du virus. 

Une autre catégorie de patients demeure, quant à elle, soumise au confinement et mesures d’hygiène, virus ou pas. C’est le cas dans l’unité d’oncopédiatrie, dont Rachel Wicht est l’aumônière répondante permanente. Ce service continue de fonctionner « normalement » malgré la pandémie. Il accueille de jeunes enfants et adolescents atteints de cancers et tributaires de traitements chimiothérapeutiques lourds. « Les petits patients doivent rester dans des « isolettes » (chambres d’isolement) en permanence du fait d’un système immunitaire réduit à néant par le traitement », précise-t-elle.

Le difficile deuil

Les traitements prennent du temps, les séjours hospitaliers sont fréquents et s’étalent généralement sur plusieurs mois, « il se noue alors une relation intime et de confiance avec ces patients et leurs parents », développe l’aumônière. Au début du week-end pascal, alors qu’elle n’est pas de garde, Rachel Wicht est informée par l’infirmière responsable de l’unité du décès d’un adolescent qu’elle avait accompagné durant plusieurs mois. « J’ai reçu son appel à 8h30. Le décès de ce jeune de 16 ans avait été constaté à 6h30 », raconte-t-elle sobrement. Peu avant 10h, elle se rend à l’hôpital. Le personnel a proposé à la maman que l’aumônière vienne bénir son fils et prie avec elle dans la chambre. « Vers 11h, nous avons quitté l’hôpital, et sommes allées aux pompes funèbres ensemble. Cette mère effondrée avait besoin de soutien et d’aide, pour accomplir toutes les formalités administratives liées à ce décès », témoigne Rachel Wicht. « L’écoute et l’accompagnement des familles sont essentiels, surtout en ces temps de pandémie », car les obsèques sont limitées à cinq personnes, sans possibilité de gestes de réconfort. 

Une difficulté supplémentaire à surmonter pour les familles endeuillées. C’est pourquoi, un moment de recueillement laïque sera organisé le jour des funérailles du jeune homme. L’aumônière note tout de même que la gravité ambiante en ces temps de pandémie est parvenue à raviver la flamme d’une solidarité nouvelle. « La vision de la luminosité de notre humanité m’émerveille. C’est un phare qui dirige le bateau dans lequel nous sommes tous embarqués. »
A l’écoute en tout temps » css= ».vc_custom_1589377608260{background-color: rgba(180,36,59,0.1) !important;*background-color: rgb(180,36,59) !important;} »]8h30 Appel de l’infirmière cheffe de l’oncopédiatrie des HUG.
10h Arrivée à l’hôpital pour procéder aux derniers sacrements du défunt.
11h Accompagnement de la famille aux pompes funèbres.
14h Retour à la maison

En librairie – juin 2020

Par Calixte Dubosson et la librairie Saint-Augustin

Des livres

Le veilleur
Christophe Hadevis / Rodéric Valembois 

Cette BD, aussi belle que spirituelle, nous raconte d’abord la vie de saint Joseph, en restant au plus près des évangiles et de la réalité historique. Elle nous invite ensuite dans une famille d’aujourd’hui qui, dans ses joies et ses épreuves, se confie à Joseph.

Vie, dévotion, fioretti nous dévoilent le visage de celui qui prend soin de nous comme il a pris soin de la Sainte Famille, en épousant le projet de Dieu.

Emmanuel

Acheter pour 22.50 CHFNe gâchez pas votre plaisir, il est sacré
Olivier Florant

Non, le plaisir sexuel n’est pas un tabou pour la foi catholique. A contre-courant des ouvrages pieux sur le couple, Olivier Florant, sexologue, conseiller conjugal mais aussi théologien nous offre un texte libérateur. Qu’est-ce que l’amour ? le plaisir ? l’orgasme ? Que dit véritablement la Bible sur les relations sexuelles ? Qu’en est-il des autres grandes religions ? Les fameux « tabous judéo-chrétiens » existent-ils vraiment ? Comment le plaisir sexuel peut-il être « sacré » ? Voilà les questions auxquelles l’auteur répond avec beaucoup de bonheur.

Renaissance

Acheter pour 30.20 CHFBonne nouvelle sur le sexe et le mariage
Christopher West

Dans son premier best-seller, Christopher West offre une présentation claire, sûre et accessible de la théologie du corps. L’auteur américain regroupe les nombreuses questions qui sont le fruit de ses échanges avec son public de tous âges. Indissolubilité du mariage, masturbation, pornographie, chasteté… il aborde de front les questions qui dérangent et sur lesquelles nombre de catholiques restent démunis. Le style est direct, jamais moralisant, souvent humoristique. « Si vous voulez vraiment « prendre votre pied », commencez par inviter Dieu qui est amour dans votre chambre. Ne vous inquiétez pas, Il ne sera pas gêné c’est Lui qui a créé le sexe. » On se réjouit d’un tel livre, qui peut être facilement offert, y compris à des lecteurs qui n’ont pas une culture chrétienne très poussée.

Emmanuel

Acheter pour 30.00 CHFLibre pour aimer
Eric Jacquinet

Nous croyons et nous constatons que la consommation de pornographie conduit beaucoup d’hommes et de femmes à la tristesse et à la désespérance. Pour trouver la vraie paix du cœur, la vraie joie et la sérénité affective nécessaires à chacun, il faut sortir de ce nouvel esclavage. Beaucoup n’y arrivent pas et se sentent enfermés dans la honte et la tristesse. Pourtant, être libéré de cette addiction est possible ! Un parcours spirituel pour aider à sortir de la consommation d’images pornographiques. Initié par le Père Eric Jacquinet avec la collaboration de thérapeutes, 40 jours pour retrouver la liberté et le goût du bonheur.

Emmanuel

Acheter pour 28.50 CHF

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