Le 26 février, nous entrions en Carême par le mercredi des Cendres.
Et quinze jours après, le 14 mars, toutes les « activités religieuses » étaient stoppées. Le coronavirus et la nécessité de lutter contre sa contagion nous ont pris par surprise et nos libertés fondamentales ont été mises à mal par les nécessaires mesures sécuritaires et sanitaires.
Les messes, le catéchisme de préparation à la première communion, le groupe biblique, les répétitions de nos chorales, de nombreuses autres activités pastorales, tout s’est mis est en veille en raison des mesures de prévention liées au coronavirus.
Mais il n’était pas question de confiner l’esprit de communauté qui règne dans le secteur et au-delà et il était important de pouvoir échanger, vivre la suite du Carême et le Temps pascal dans la sérénité et la joie de la Résurrection. Le virus nous permet de faire communauté tout en restant chez soi, en cherchant à vivre une « communion spirituelle » à travers les différentes propositions de prières collectives via les médias (chapelets, neuvaines, chemin de croix, eucharisties retransmises à la télévision, par YouTube) et le choix était vaste.
Alors, Monsieur le Curé, avec le confinement, vous n’avez plus rien à faire ? Ne croyez pas que les prêtres n’ont plus rien à faire. L’épidémie de coronavirus n’empêche pas la vie paroissiale de continuer, avec les mails, les messages, le courrier, le téléphone : ce sont des heures de communication pour écouter, maintenir des liens, encourager, redonner confiance, prier.
Chaque fin de semaine plus de 80 mails contenant des textes de méditation, de prière, de jeux et même d’humour sont envoyés.
Ces feuillets sont aussi disponibles dans toutes les églises du secteur. Dans la paroisse de Salvan, ils ont été acheminés par Edith Bochatay, qui passait les porter sur le pas de porte à plus de 15 personnes. Un tout grand merci à elle.
Mais il n’y a pas que ce que le prêtre « fait », il y a la « prière » qui tient une grande place dans ma vie, et tout spécialement l’eucharistie que je souffre de ne pouvoir célébrer avec une communauté. Prier, c’est ma principale mission, intercéder, supplier mais aussi remercier et rendre grâce pour tant de gestes de solidarité et de paroles de tendresse, suscitées par l’Esprit.
A ce jour, nous ne savons pas combien de temps durera ce confinement. Quoi qu’il en soit, nous sommes invités à le vivre comme un temps privilégié, une aventure spirituelle autant qu’il est possible, un temps de purification, de réconciliation avec nous-mêmes, de rapprochement avec nos familles, nos voisins, et un temps d’une plus grande intimité avec notre Dieu, en nous mettant davantage à son écoute.
Gardons l’espérance. Ne ressassons pas ce qui fait mal, comme dit l’auteur du Livre des lamentations, « les bontés du Seigneur ne sont pas épuisées, ses miséricordes ne sont pas finies. »
Aux paroissiennes, aux paroissiens, aux amis de l’UP Champagne,
Tout s’arrête et la vie va au ralenti depuis le 11 mars ; cette date, je m’en souviens très bien : lors de la séance autour de notre évêque et ses prêtres conseillers à Fribourg, celui-ci a décidé que nos célébrations et rassemblements en église devaient être supprimés jusqu’à nouvel avis à cause de l’épidémie du coronavirus.
Nous avons bien commencé l’année pastorale avec l’accueil de lanouvelle équipe et l’installation du nouveau curé. Un départ fort pour nos cinq communautés paroissiales, avec ma conviction comme curé serviteur : toute l’Eglise, celle qui célèbre et qui prie, qui agit et se recueille, qui se souvient et qui cherche, l’Eglise qui croit, qui espère, qui aime, qui, dans les mille situations de l’existence, tisse entre ses membres des liens visibles et invisibles, est l’Eglise vivante de Jésus ressuscité.
Et puis, cette communauté vivante de l’Eglise, c’est aussi le cortège des humbles, des plus proches du Christ : cette sorte d’armée secrète qui se recrute partout, qui se perpétue même aux époques de décadence, qui se dévoue, se sacrifie, sans idée de révolte ni même de réforme, qui témoigne ainsi dans le silence et le confinement que l’Evangile est toujours fécond et que le royaume est déjà parmi nous.
Il s’agit pour nous tous, membres de cette Eglise vivante, d’être attentifs à la manière dont nous pouvons travailler pour stimuler la santé de ce corps que nous formons : répartir nos compétences, nos talents et prendre conscience que nous dépendons les uns des autres ; nous avons besoin les uns des autres.
Mon ardent désir est de vous revoir toutes et tous en bonne santé lors de nos célébrations et activités paroissiales pour continuer le chemin.
Que le Seigneur nous bénisse et nous protège dans sa Paix !
J’écris cet édito en avril (du fin fond de mon confinement) pour qu’il soit publié en juin. Alors je ne pourrais être influencé que par les événements du moment présent ; le Coronavirus paralyse le monde entier en imposant le confinement.
Depuis ma naissance je n’ai jamais connu une telle situation où une ville ou tout un pays est prié de rester chez soi. Alors, pour moi, c’est vraiment bizarre, cette expérience ! En l’espace de quelques semaines c’est le « shutdown » dans le monde entier. Le mot d’ordre est devenu « restez chez vous ! ». La maison où on passe normalement peu de temps dans la journée est devenue véritablement le lieu d’habitation. La famille est devenue un vrai foyer où on vit ensemble. Nos belles églises étant fermées, nos maisons et appartements sont devenus les églises. Nos belles liturgies dominicales, celles de Pâques y compris, normalement vécues en communauté, sont toutes interdites. Des prêtres célèbrent non plus face au peuple mais face à la caméra et aux bancs vides. Les musées sont fermés. Tous les grands magasins sans lesquels nous croyions qu’on ne pourrait pas vivre sont tous fermés, hormis ceux d’alimentation et des produits de stricte nécessité.
Proverbe africain Au départ, tout me paraissait vraiment biscornu et invraisemblable à tel point que je ne prenais pas trop au sérieux cette histoire de Coronavirus, surtout qu’on croit toujours que cela ne peut arriver qu’aux autres. Mais le jour où j’ai appris qu’un proche paroissien et un prêtre que je connais l’avaient attrapé, là, je me suis dit que ce n’était plus de la blague. Il y a un proverbe africain qui dit que « quand tu vois la barbe de ton voisin prendre feu, il faut que tu commences à arroser la tienne ». Je me suis donc vraiment confiné car le Covid-19 est un virus qui n’épargne personne. Des personnes âgées ont été contaminé tout comme des jeunes, même des enfants, des princes comme des roturiers, puissants comme faibles, riches comme pauvres, croyants comme athées, on est tous vulnérables.
Le Coronavirus ne connaît pas de frontière. Il passe par tous les continents. Il ravage en ce moment même l’Afrique et les pays du tiers monde démunis. Les gouvernements africains sont désemparés ainsi que les populations. On demande aux habitantsqui n’ont ni l’eau potable, ni de l’électricité ni de la nourriture de rester chez eux. Comment est-ce possible ? Les gens ont plus peur de virus de la faim que du Coronavirus, d’où le slogan en Haussa « Ba Korona ! » (pas de Corona), un slogan que chantaient des émeutiers affamés au Nigeria. Pour eux, le Corona n’existe pas. Le virus dont ils sont plus victimes s’appelle « Esuriovirus » (virus de la faim). C’est la faim qui est leur problème immédiat. Ils veulent manger d’abord pour vivre avant de « philosopher » au sujet du Corona. Ils s’inscrivent dans cette philosophie de « primum vivere deinde
philosophare » (Vivre avant de philosopher).
En Occident on est dans des pays riches, nous avons au moins de quoi tenir pendant le confinement. Nous avons de quoi nous nourrir. Mais, comment nourrir sa foi pendant ce temps de confinement ? Comment garder allumée une lueur d’espérance ?
Pour moi, ça n’a pas été facile au début. Il a fallu tâtonner quelque temps avant de réaliser que c’était la Bible qui m’aiderait à surmonter le confinement. Dans mon tâtonnement, un beau jour, j’ai ouvert la Bible au hasard et je suis tombé sur Isaïe 20 : 26 qui dit : « Va, mon peuple, entre dans ta chambre, Et ferme la porte derrière toi ; Cache-toi pour quelques instants, Jusqu’à ce que la colère soit passée. »
Jouer le jeu Je me suis dit que cette parole était pour moi. Si le confinement est une véritable façon de mettre fin à cette épidémie, jouons le jeu malgré le fait que ce soit difficile. Malgré tout, le confinement, si difficile soit-il, n’a rien de comparable avec les difficultés des victimes et de ceux qui sont sur le front de ce combat contre le virus. Ils sont très nombreux à risquer leur vie pour que nous puissions vivre. Il y a le corps médical, bien sûr, mais il y aussi beaucoup de personnes d’autres professions et des bénévoles qui risquent leur vie pour nous. La meilleure façon de leur être reconnaissants c’est de faire en sorte que cette chaîne de transmission du virus soit coupée. On a beau mettre 10 millions de bougies sur les fenêtres pour les applaudir, ils préféreront qu’il n’y ait plus cette épidémie. C’est en ayant conscience de toutes ces réalités que j’ai commencé à vivre le confinement non plus comme une épreuve déprimante mais comme un passage qui ouvre sur la vie. J’ai donc commencé à le vivre avec plein espoir, car le désespoir est le signe le plus évident d’un arrêt spirituel… lorsque vous êtes au point où vous ne croyez plus que le changement est possible pour vous ou ceux qui vous entourent, vous développez une mentalité défaitiste qui est contagieuse.
Leçon à tirer Moi, je crois que l’arc-en-ciel réapparaîtra après cette pluie. On s’embrassera de nouveau, on se retrouvera sur la place de nouveau pour chanter et danser, mais nous n’oublierons pas qu’il y aura beaucoup de leçons à tirer de cette expérience, ne serait-ce que celle de la vanité de ce monde. Vanité des vanités tout est vanité (cf Ecclésiaste 12 : 8). La vie ne tient qu’à un fil, alors pendant qu’on est en vie, n’hésitons pas à partager avec les autres car ce qui restera de nous, ce n’est pas ce que nous avons gagné ou amassé mais ce que nous avons donné, ce que nous avons partagé.
La crise du Coronavirus a dure- ment frappé la vie communautaire en forçant les églises à annuler toutes formes de rassemblement dès le 12 mars dernier. Maintenir le lien avec ses fidèles malgré l’éloignement et le confinement, tel est l’enjeu pour le Père jésuite Bruno Fluglistaller. Pour ce faire, il s’est allié les avantages de la technologie pour proposer des messes en vidéoconférence à un petit groupe de fidèles.
Le Covid-19 bouscule les habitudes. Pas la messe
«Ce moyen a l’avantage d’offrir aux fidèles la possibilité de participer aux lectures et aux intentions de prière», affirme le Père Bruno. Pour la petite communauté de Saint-Boniface, il n’était pas uniquement question d’assister à la messe «en direct»,
mais également de conserver des moments d’échanges et de partages, comme cela se pratique lors des célébrations habituelles. Même si Bruno Fluglistaller admet volontiers avoir dû mettre en place une solution avec «les moyens du bord», il a avant tout été motivé par la demande de ses paroissiens. Le jésuite les retrouve donc quotidiennement pour une célébration par écran interposé. Peu avant 18h45, le prêtre installe son ordinateur portable dans le séjour de la communauté et se connecte à un logiciel de vidéo-conférence. Il envoie ensuite un lien permettant de rejoindre la messe. Bien que le jésuite considère cette méthode un peu frustrante, par l’impossibilité de partager la communion, le retour des fidèles est très positif quant à cette manière de célébrer.
Centrés sur la Suisse et tournés vers le monde
La communauté jésuite a posé ses valises dans la Cité de Calvin en 1959. Aujourd’hui, les pères sont répartis sur deux lieux de vie, l’un situé au centre-ville et l’autre à Carouge. Le ministère de la communauté de Genève est très large voire même supra-parois- sial. Elle est notamment engagée dans le monde international par le bais de ses institutions (Nations-Unies et Bureau inter- national du travail), auprès de la revue culturelle Choisir, de l’Atelier œcuménique de théologie (AOT), et aussi très impliquée dans l’œcuménisme.
Point de vente
Découvrez la messe Dieu point zéro (2.0) en vidéo
Reportage de Léman Bleu télévision.
Réalisation de Priscilla Chacòn
Le Père Bruno Fuglistaller sj anime le dernier mercredi du mois (après l’Eucharistie de 18h45) un temps de méditation à partir d’une œuvre d’art. Il s’agit d’une proposition de 20 minutes environ dont un petit commentaire introductif. Ces méditations se tiennent à l’antenne ignatienne de Saint-Boniface, à Genève.
Dans la tradition des «Exercices spirituels», la personne qui prie est invitée à regarder Dieu regardant le monde et voulant le sauver. Le but de cet exercice est de mieux connaître Dieu pour mieux l’aimer et le suivre. Regarder pour agir…
Dates 2019 : 25 septembre, 30 octobre et 27 novembre.
Dates 2020 : 29 janvier, 29 avril, 27 mai et 24 juin
Rendez-vous est donné à tous ceux qui souhaitent une prière comme à Taizé, oecuménique et sympathique, le 3e dimanche de chaque mois, à 18h, au Centre paroissial de Cressier (NE), rue des Narches 3.[thb_image alignment= »center » lightbox= »true » image= »14846″]
Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP La Seymaz et UP Champel / Eaux-Vives, Saint-Paul / Saint-Dominique (GE), mai 2020
Photo: DR
L’église du « Redentore », Venise
«Il y aura de grandes secousses et, par endroits, des pestes, des famines; il y aura des épouvantements et de grands signes dans le ciel.» (Luc ch. XXI, 11)
Par ces temps troublés et incertains, pensons à la «Festa del Redentore» qui a lieu chaque année à Venise et qui devrait se dérouler les 18 et 19 juillet 2020.
La «Festa del Redentore» a été instituée à la suite de la peste qui fit des ravages parmi la population vénitienne de la mi-juin 1575 jusqu’à décembre 1576.
En effet, le 4 septembre 1576, en guise d’ultime remède à la virulence de la peste et conformément au vœu du doge Alvise Mocenigo, le Sénat décida la construction d’une église dédiée au Christ Rédempteur sur l’île de la Giudecca. C’est le 21 juillet 1577 que se déroula la première fête du Redentore lors de laquelle le doge accompagné de tous les dignitaires et de tout le peuple de Venise, assistèrent à une messe solennelle après avoir traversé le canal de la Giudecca sur un pont de barques.
La «Festa del Redentore» c’est la fête de la vie, la fête de Venise qui a survécu à l’épidémie qui tua près de 60’000 Vénitiens malgré les mesures de précaution prises pour l’endiguer.
Pour célébrer la fondation de l’église du Redentore, édifiée par Palladio, Gioseffo Zarlino écrivit une messe chantée, et Andrea Gabrieli, qui avait composé la musique de la grande fête organisée en l’honneur de la visite à Venise de Henri III de France en 1574, composa un motet à huit voix dont voici un extrait: O crux splendidior: «O crux, splendidior cunctis astris, mundo celebris, hominibus multum amabilis, sanctior universis quae sola fuisti digna portare talentum mundi; dulce lignum, dulces clavos, dulcia ferens pondera; salva présente catervam in tuis hodie laudibus congregatam.» En françai : O croix, plus brillante que toutes les étoiles, mondialement connue, le peuple, très aimable, plus sainte que tout. Vous seul étiez digne de porter le trésor du monde ; bois doux, ongles doux qui ont un poids si doux; sauvez la foule qui s’est rassemblée aujourd’hui pour vos louanges.»
Pour la sixième année consécutive, l’équipe de catéchèse de l’Unité pastorale (UP) a proposé aux enfants se préparant à la première communion ainsi qu’à ceux des parcours7P, 8P et 9S de recevoir le sacrement de la réconciliation pendant le Carême.Lors de l’atelier bibliodrame, les différents protagonistes du passage biblique du fils prodigue sont répartis dans la pièce.
Cette année, le coronavirus a menacé le maintien de ce temps fort. Après mûres réflexions, et en conformité avec les recommandations de l’OFSP et celles de l’évêché, la rencontre a eu lieu samedi 7 mars. L’équipe de catéchèse a eu la joie d’accueillir quelque 160 enfants accompagnés d’un parent et répartis en plusieurs volées sur toute la journée. En plus des confessions, des ateliers pour parents et enfants étaient au menu de cette rencontre de 2h15.
Faisons le bien autour de nous Une première réflexion sur leurs talents et leurs qualités a suscité un vif échange entre parents et enfants. La prise de conscience que Dieu nous aime, qu’il nous a faits à son image, que nous sommes des merveilles, qu’il veut notre bonheur, est un aspect fondamental de la confession. La projection d’un extrait du film « Jésus de Nazareth » a montré ensuite le Sermon sur la montagne, dans lequel Jésus nous donne, avec les Béatitudes, une « charte de la vie chrétienne ».
Si nous mettons nos qualités au service de Dieu et de notre prochain, si nous faisons le bien, nous pouvons vivre heureux ; nous en avons tous fait l’expérience.
Un Dieu de tendresse Mais il nous arrive d’abîmer la merveille que nous sommes, d’abîmer l’image de Dieu que nous sommes. La tentation nous guette souvent. Elle nous séduit et nous n’arrivons pas toujours à y résister. Nous nous laissons entraîner à faire le mal, nous manquons d’amour pour Dieu, pour notre prochain et pour nous-mêmes. Tristesse et blessures peuvent alors encombrer notre cœur. Confesser nos péchés, demander le pardon de Dieu et recevoir le sacrement de la réconciliation enlèvent un poids sur notre cœur, nous guérit pour que nous soyons en paix, nous donne la force pour aimer mieux. C’est une rencontre avec Dieu, plein de tendresse et de miséricorde : il ne nous juge pas, mais nous aime tels que nous sommes, avec nos faiblesses et nos manques d’amour.
Un programme diversifié et enrichissant Après un petit examen de conscience, un premier groupe s’est rendu à l’église pour se confesser. Le deuxième groupe a étéaccueilli dans deux ateliers, l’un pour adultes, l’autre pour enfants.
A l’église, sept prêtres attendaient les enfants et les parents. La présence du Christ dans le Saint-Sacrement invitait chacun à se recueillir dans une ambiance apaisante favorisée par une musique méditative. Les enfants ont été invités à se confesser en premier ; puis vient le tour des parents qui le souhaitaient. Plusieurs parents en ont témoigné : la démarche de leur enfant a provoqué en eux le désir de se confesser. Quel bel élan et quelle joie ! « Dieu nous embrasse, Dieu fait la fête chaque fois que nous nous confessons », nous rappelle le pape François.
Dans leur atelier, les parents ont expérimenté un « bibliodrame », soit une manière originale de se mettre à l’écoute de la Parole de Dieu. Grâce à la parabole du fils prodigue, dansl’évangile de saint Luc, ils ont pu, en se mettant dans la peau des différents personnages, laisser résonner la Parole dans leur propre vie et partager entre eux leurs interrogations, leur vécu et leur foi.
L’atelier des enfants leur a permis de prendre conscience que de céder à une tentation peut devenir un péché qui, comme un tourbillon, entraîne toujours plus profondément dans le mal.
Pour clôturer la rencontre, tout le monde s’est retrouvé à l’église pour un moment d’action de grâce.
Un gâteau au chocolat dur à digérer
Ainsi s’intitulait l’atelier pour les enfants. Emmanuel Milloux, l’animateur de l’atelier, nous décrit son but :« Les enfants ont pu découvrir, à travers une histoire symbolique, qu’il y a deux chemins possibles pour accéderau bonheur : le bon et le mauvais. Le premier, c’est se délecter du gâteau que notre maman a confectionnéspécialement pour nous. Le second, c’est manger une part réservée à un autre membre de notre famille.
Si finalement l’expérience est la même (manger une bonne part de gâteau), celle-ci n’a pourtant pas le même goût dans les deux cas. La première est légitime et l’expérimenter nous rappelle une chose fondamentale : Dieu veut vraiment notre bonheur. La seconde est celle du péché et l’expérimenter ne nous procure pas la même satisfaction. Pour un court moment de plaisir volé, elle se transforme vite en réelle tristesse avec des conséquences désagréables. C’est pour toutes les fois où il nous arrive de nous tromper de chemin que nous sommes invités à demander pardon. »
Une jeune nous livre son témoignage sur sa perception de l’environnement et le lien qu’elle entretient avec sa foi.Mes parents, l’Eglise et la société m’ont inculqué des valeurs fondamentales dont le respect d’autrui et de la nature. La Terre est un cadeau du ciel inestimable et il est primordial que nous en prenions soin non seulement par solidarité, mais également par gratitude envers Dieu. Nous avons à disposition une planète qui regorge de merveilles : ne serait-ce que dans notre région, nous sommes choyés. Une magnifique étendue d’eau étincelante abritant tant d’êtres vivants, une vue sur des cimes enneigées en toute saison et des couchers de soleil qui inspireraient bon nombre d’impressionnistes. Comment ne pas être reconnaissants ? Comment ne pas vouloir protéger ces splendeurs naturelles lorsque l’on sait que nos comportements les menacent férocement ?
De la théorie… En effet, l’humanité adopte une attitude ingrate envers la planète en la polluant trop et sans même s’en rendre compte. Bon nombre de nos comportements sont automatiques ; nous sommes guidés par la routine. Pourquoi changer si nos habitudes nous conviennent, sont plus pratiques selon nous ? La réponse est simple : nous sommes sur Terre parce que notre Seigneur l’a voulu et que nous avons tous une mission : témoigner de son amour et de sa grandeur. A mon sens, respecter ce qu’il nous fournit aussi généreusement est un prérequis indispensable à cette démarche.
… à la pratique Au risque d’enfoncer des portes ouvertes, j’affirme que la vraie richesse ne se cache pas dans des gadgets dernier cri, des vacances sur tous les continents dans des chaînes d’hôtel de luxe ou un régime à base d’avocats, de mangues et de bananes. La véritable richesse, celle qui nourrit notre âme, se trouve dans nos relations sociales et spirituelles, dans nos partages, dans nos échanges, dans nos prières, dans nos retrouvailles à l’église.
Dès lors, manifestons notre reconnaissance et notre humilité en allant à la messe en groupe à pied, en transports publics ou en covoiturage. Consommons des denrées alimentaires locales et de saison et nouons des amitiés avec les producteurs au marché du coin. Prions pour le respect de la création et agissons concrètement pour sa sauvegarde. Et n’oublions jamais que rendre hommage au Créateur passe aussi par le respect que nous avons pour sa création.
Être prêtre, prophète et roi, pour un baptisé, qu’est-ce que cela signifie ? Essayons de comprendre ce qu’est le sacerdoce baptismal et comment nous pouvons l’exercer.[thb_image image= »4896″ img_link= »url:/wp-content/uploads/2020/04/Le_sacerdoce_baptismal.pdf||| »]
Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, paroisse Saint-Laurent Estavayer / Au large (FR), mai-juin 2020 Par le Père Jean Richoz | Photo: Marianne BersetÇa apporte quoi de faire des pèlerinages ? Voilà la question que nous avons posée au Père Jean, qui a effectué des dizaines de pèlerinages dès son jeune âge. Voici sa réponse.Le pèlerinage n’est pas une […]
Un chapelet géant sur l’esplanade du sanctuaire pour prier le rosaire à Marie.
Dis-moi Lia, Fatima, qu’est-ce que ça représente pour toi ? Fatima, c’est un monde particulier, c’est difficile à décrire très précisément… Je dirai que c’est : « le ciel sur la terre ». Quand je me rends au sanctuaire de Notre-Dame-du-Rosaire et en particulier à la chapelle des apparitions, je ressens une paix toute particulière.
Evidemment, lorsqu’il y a vraiment beaucoup de monde, c’est plus difficile de se recueillir tellement il y a de bruit. J’ai l’impression, dans ces moments-là, qu’il y a, de manière générale, moins de respect. J’essaie alors d’aller me cacher dans l’une ou l’autre petite chapelle située au-dessous de l’esplanade afin de pouvoir retrouver le calme et prier plus sereinement.
Est-ce que tu y vas systématiquement ? A chaque fois que tu te rends au Portugal Oui, ça nous tient à cœur d’y passer. On ne programme pas à l’avance ; nous nous y rendons dès que l’on en sent l’envie ou le besoin.
Lorsqu’il y a moins de monde, le ressenti de quelque chose de très particulier me semble encore plus fort. A Fatima, en observant autour de moi, je suis rassurée sur la force de la foi, sur sa ferveur.
J’ai rencontré trois papes à Fatima : Jean-Paul II, Benoît XVI et le pape François. Celui qui m’a le plus touchée c’est clairement Jean-Paul II.
Cette rencontre toute particulière a eu lieu le 13 mai 1981, jour de la fête de Notre Dame de Fatima, date anniversaire de la première apparition aux petits bergers qui a eu lieu le 13 mai 1917. Le pape Jean-Paul II venait alors pour la première fois à Fatima, une année jour pour jour après l’attentat dont il avait été victime sur la place Saint-Pierre, lors de l’audience publique du mercredi.
J’avais alors tout juste 15 ans. Il y avait énormément de monde venu ce jour-là au sanctuaire et aux alentours de la chapelle des apparitions où la balle qui a grièvement blessé Jean-Paul II a été, à sa demande, enchâssée dans la couronne de la statue de Notre Dame de Fatima.
Après les cérémonies, comme mon bus tardait à arriver, je suis retournée à la chapelle des apparitions, nous étions 10 personnes tout au plus ; la configuration idéale pour un vrai recueillement. Le pape Jean-Paul II est alors arrivé, tout simplement au milieu de nous et s’est mis à prier avec nous, comme n’importe quel autre croyant. Avant de repartir, il nous a remerciés pour ces prières ; il y avait dans ses yeux quelque chose que je n’ai jamais vu ailleurs et que je ne suis pas près d’oublier.
Il y a quelques années, tu as « marché » jusqu’à Fatima. Pourquoi ? Qu’est-ce que ça avait de particulier ? C’est une expérience très différente des pèlerinages ou visites que j’effectue habituellement. En marchant, on sent la fatigue, on passe par des moments difficiles, puis des moments où l’on ne pense même plus à la douleur physique. Près de l’arrivée, au moment où l’on a aperçu la pointe de la basilique, l’émotion a été telle que même les hommes du groupe se sont mis à pleurer.
Pour ma part, je n’avais fait aucune promesse ou demande particulière à la Vierge par laquelle je me serai engagée à faire cette marche. Comme mon papa l’avait faite à l’époque, je m’étais dit qu’un jour je la ferai et l’occasion s’est présentée via la demande de mon voisin Antonio qui avait entrepris de la faire avec sa belle-sœur.
Avant et durant la marche, je n’étais vraiment pas certaine d’arriver au bout. Nous avons parcouru une cinquantaine de kilomètres par jour (environ 170 km au total) et je suis passée par de durs moments de doute. Cependant, l’écoute des expériences de vie des autres marcheurs, les prières partagées, cette expérience commune ont fait qu’à l’arrivée c’était clair pour moi : « Je le referai. »
Reconnus par l’Eglise ou non, les sites liés aux apparitions attirent les pèlerins et occupent une place importante dans la piété populaire. Décryptage de ce phénomène à travers les yeux du chanoine Paul Mettan, qui en est un habitué.
Par Nicolas Maury
Photos: Jean-Claude Gadmer, Marcel Maury, Nicolas Maury, Nicolette Bruchez, DRChanoine régulier de l’Abbaye de Saint-Maurice d’Agaune, Paul Mettan est aussi accompagnateur et aumônier lors de pèlerinages. Il n’est pas rare de le croiser aussi bien à San Giovanni Rotondo qu’à Medjugorje, qui attirent chaque année plus de 5 millions de fidèles. S’il a rencontré le Padre Pio il y a 64 ans et va sur ses terres depuis 19 ans, il est allé « au moins 12 fois » à Medjugorge, où apparaîtrait la Vierge, et où, sans affirmer le caractère surnaturel du lieu, l’Eglise catholique autorise depuis peu l’organisation de pèlerinages diocésains et paroissiaux.
Le site de Medjugorje voit défiler des millions de fidèles.
Paul Mettan, l’impression que les gens ne vont plus forcément à la messe mais se rendent plus volontiers sur les sites d’apparition est-elle vraie ou fausse ?
Les gens que j’accompagne sont des pratiquants qui, à 80%, participent à la messe du dimanche en paroisse. Mais c’est ma petite expérience personnelle. A Lourdes, c’est peut-être un peu différent. Ce que j’entends surtout, ce sont les éloges faits sur les messes qui y sont célébrées, sous-entendant qu’« on ne vit pas ça dans notre village… ».
Quelle est la motivation à se rendre sur des lieux liés à des apparitions ou à des miracles ? L’homme et la femme sont ainsi faits qu’ils se déplacent si quelque chose les attire.
Pourquoi se déplace-t-on ? Pour voir quelque chose sortant du quotidien : un spectacle, un exploit sportif, un match de foot particulier…
Dans le sujet qui nous intéresse, je dirai qu’il y a une aspiration humaine naturelle à connaître Dieu, à dépasser le quotidien et à tendre vers le bonheur.
Le Padre Pio n’est plus là, mais sa présence est perceptible à San Giovanni Rotondo.
Ne peut-on pas le faire à la messe le dimanche ? Les gens que j’accompagne ont déjà fait une démarche, ils sont sortis de leur train-train. Et ils sont accompagnés par certains qui désirent connaître autre chose. Certains cherchent un but à leur vie, d’autres veulent être consolés ou requinqués. Alors bien sûr, on peut prier chez soi, dans sa chambre, dans son église. Mais on est vite distrait et on ne le fait plus guère. L’extraordinaire est attractif. Le Padre Pio n’est plus là et la Vierge ne nous apparaît pas à nous. Mais leur présence est perceptible et nous prions. C’est une question de foi.
Mes pèlerins me disent que la prière est au centre du pèlerinage. Je l’ai vécu à Lourdes où j’ai été comme « touriste ». Et puis il y a la réconciliation: à Medjugorje, il y a 40 confessionnaux. Il y a quelques années, il n’y en avait que 20…
Est-il plus facile de se confesser loin de chez soi ? La confession est l’un des buts du pèlerinage. Se réconcilier avec Dieu, le monde, les gens. Se réconcilier est une façon d’instaurer la paix dans le monde.
Certains se confessent parce qu’ils ne trouvent pas de confesseurs chez eux… Et n’oublions pas que l’aveu de ses fautes est une démarche qui n’est pas facile pour tous. Le Padre Pio demandait qu’on se confesse toutes les semaines. Et il en avait, des fidèles!
La piété est-elle différente à Medjugorje, à San Giovanni Rotondo ou ici ? Les gens sont plus à l’aise pour y montrer leur dévotion. Tous sont pris dans un mouvement de foule. Parfois, ici, on n’ose pas montrer qu’on croit. Une des raisons d’aller là-bas est que notre foi peut s’exprimer sans crainte, sans pudeur. On ne se gêne pas. Combien, ici, croient mais ne sont pas expansifs ? Depuis le temps que je célèbre, je vois ici qu’on reste au fond de l’église. Dans un pèlerinage, on se presse pour être devant…
Est-ce important pour vous que le site soit reconnu ? Sur 200 apparitions de la sainte Vierge, dans le monde, une quinzaine sont reconnues au même titre que Lourdes ou Fatima. Certes, certains pinaillent par rapport à cette terminologie. Le pape François n’a pas reconnu Medjugorje comme Lourdes, mais il dit pourtant que les évêques peuvent y aller en paix avec leurs ouailles. Que voulez-vous de plus ? Une plaque comme à Notre-Dame de Laus près de Gap ? Il y a 400 ans, ce site d’apparitions était un but de pèlerinage où se rendaient des foules, évêques en tête, sans être reconnu. Il y a un peu moins de 20 ans s’est déroulée une grande cérémonie avec un cardinal ou deux, des archevêques, et une plaque a été gravée dans le marbre disant que c’était reconnu. Ça a changé quoi ? Rien du tout. En fait, c’était déjà reconnu par la pratique diocésaine.
Ce qu’on remarque, c’est que la Vierge apparaît dans des endroits inconnus et à des enfants, qui sont encore ouverts à l’extraordinaire et ne viennent pas avec leurs raisonnements sceptiques d’adultes.
Pourquoi y vont-ils ? Des habitués des pèlerinages témoignent
Quelles sont les motivations des Romands qui se rendent régulièrement sur les sites d’apparition ? Quand on lui pose la question, Luc Maillard – sexagénaire habitant Bulle qui a participé à quinze pèlerinages à Lourdes et quatre à Medjugorje – répond : « Je vais confier ma vie et celle de mes proches à la Vierge, lui demander d’intercéder auprès de son Fils afin que tout se passe bien pour nous et bien sûr lui dire merci pour toutes les grâces que l’on reçoit. »
Axelle Duay s’est quant à elle rendue à Fatima, à Lourdes, à Medjugorje et en Italie, « à Rome, dans la ville natale du Padre Pio et aussi dans le village où repose saint Rita, la sainte préférée de maman ». Son but ? « Je cherche à renforcer ma foi et entrer en communication avec la très sainte Vierge. Dieu est constamment en notre présence, mais je trouve cela plus mystérieux de trouver ce que je recherche dans des endroits eux aussi mystérieux, comme Lourdes. Voir tous les miracles qui sont inscrits sur les murs, c’est impressionnant ! » Fervent pratiquant, lecteur et auxiliaire de communion à la paroisse de Bulle, Luc Maillard ajoute : « Le temps est trop court le dimanche. En pèlerinage, on en a plus pour oublier toutes les vicissitudes de ce bas monde. Je suis plus détendu et plus recueilli pour prier la sainte Vierge et suivre les célébrations. »
Habituée de Medjugorje, la Valaisanne Nicolette Bruchez résume le sentiment général : « Un pèlerinage permet de partager une semaine de prière dans la paix. C’est une autre ambiance, une autre ferveur, que je ne peux pas expliquer. Il faut la vivre. »
Ces propos, l’organisatrice pour le diocèse de Sion du pèlerinage de printemps à Lourdes, Véronique Denis, les reprend presque mot pour mot :« On dit souvent que Lourdes ne s’explique pas, cela se vit. On y est tous pèlerins, frères, sœurs, quelles que soient nos origines, situations personnelles ou professionnelles. Nous sommes tous égaux, en prière à la Grotte de Massabielle ou lors des célébrations vécues dans la joie, la ferveur et la simplicité. Nous expérimentons l’Eglise, le Peuple de Dieu en marche vers le Royaume. Nous sommes tous concernés, la grâce de Lourdes comble à profusion les cœurs de ceux et celles qui viennent et reviennent chaque année. »
Chères paroissiennes, chers paroissiens, merci de vos nombreux messages de gratitude et d’encouragements pour notre Newsletter. Je suis heureux de pouvoir vous adresser ce message de Pâques. Vous dire combien vous me manquez, combien nos célébrations communautaires me manquent, je suppose qu’il en est de même pour vous.
Chers amis, il y a bien eu une Semaine sainte, je vous l’assure : ne voyez-vous pas le personnel soignant transpirer sang et eau comme à Gethsémani pour vaincre la maladie avec force mais aussi inquiétudes : il faut tenir bon !
Ne voyez-vous pas le chemin de croix des scientifiques remonter le calvaire de la pandémie pour trouver ensemble un traitement adéquat.
Ne voyez-vous pas Jésus passer dans nos rues cette année, alors que tant de Simon de Cyrène s’engagent bénévolement afin d’apporter nourriture et médicaments aux plus vulnérables et les soulager ainsi à porter leur croix.
Ne souffrent-elles pas, impuissantes, comme les disciples sans le Christ, toutes ces familles confinées à la maison, mais qui redécouvrent peut-être ce qu’est une vie en famille…
C’est criant : le drame de la Passion n’a sans doute jamais été aussi réel, proche et authentique. La Résurrection du même coup est plus que jamais en ce jour, présente, réelle.
Après nous nous souviendrons que ce virus s’est transmis entre nous sans distinction de culture ou de religion. Simplement parce que nous appartenons tous à l’espèce humaine. Et de cela nous aurons appris que si nous pouvons nous transmettre le pire, nous pouvons aussi nous transmettre le meilleur. C’est cela l’humanité.
Après ce que nous aurons vécu de si douloureux et intense à la fois, nous aurons découvert ce lien entre nous, cette communion plus forte que la distance
géographique. Nous saurons que ce lien qui se joue de l’espace, se joue aussi du temps. Ce lien vie-mort-vie nous l’appellerons Dieu.
Après ? Ce sera différent mais pour vivre cet après, il nous faut traverser le présent. Consentir à toutes ces transformations en nous. Car il n’y a pas de Résurrection sans Passion, pas de vie sans passer par la mort, pas de vraie paix sans avoir vaincu sa propre haine, ni de joie sans avoir traversé la tristesse. Et pour dire cette lente transformation de nous qui s’accomplit au cœur de l’épreuve c’est le mot Résurrection.
Au nom de toute l’équipe pastorale, avec une pensée émue à l’abbé Marc Passera, nous vous souhaitons un lumineux temps pascal et de belles fêtes de Pentecôtes. Joie au cœur. A bientôt.
Par Thierry Schelling
Photo: Jean-Claude Gadmer« La foi trouve ses racines dans les Evangiles, dans la Révélation et dans la Tradition mais jamais dans les apparitions », expliquait François sur la chaîne italienne TV2000 en décembre 2018. Et se faisant l’écho du bon cardinal Etchegaray – ancien archevêque de Marseille et chantre des missions diplomatiques difficiles du Saint-Siège –, il est bon de se redire que « les apparitions ne sont ni un article de la foi ni une obligation d’y croire en conscience ».
Qu’à cela ne tienne : Medjugorje, Lourdes, Fátima, Guadalupe, et – la seule autre Eglise à reconnaître le phénomène – les apparitions en Egypte reconnues par le patriarcat copte, voient affluer les pèlerins tout au long de l’année. Et à écouter non seulement les fidèles mais également les prêtres et évêques accompagnateurs, il s’y fait beaucoup de bien…
Marie, porte du ciel Ces mariophanies sont utiles si elles portent au Christ, encore et toujours, comme le rappellent les papes pétris de dévotion mariale, Jean-Paul II en tête. D’ailleurs, dans l’iconographie byzantine, l’icône de la Vierge portant sur ses genoux Jésus – originellement copiant celle d’Isis portant Horus dans la religion égyptienne 1 – est clairement appelée Hodigitria, « qui montre le chemin », et compte parmi les représentations mariales les plus répandues.
Vox populi, vox Dei ? Comment l’Eglise institutionnelle procède-t-elle pour se prononcer ? A la suite du phénomène des voyants, une équipe d’experts est mise en place : théologiens, mais aussi psychiatres, médecins, historiens, sociologues. C’est l’évêque du lieu qui chapeaute officiellement l’enquête par délégation. Si complexe, le dossier est porté à la Congrégation de la doctrine de la foi, à Rome. Le temps avançant, il sera décidé l’une ou l’autre forme d’acceptance : reconnaissance de l’apparition comme vraie ou autorisation de la dévotion des fidèles, l’organisation de pèlerinages, des articles en vente en rapport avec l’apparition, etc. Vox populi, vox Dei ? Pas toujours donc…
Par Calixte Dubosson et la librairie Saint-Augustin
Des livres
Bernadette et Lourdes, l’enquête… Yvon Bertorello et Alban Guillemois
New York 2019, une jeune Américaine découvre le récit d’une guérison extraordinaire qui a eu lieu à Lourdes, en France. Troublée par le récit, elle décide d’enquêter pour comprendre. A Lourdes, elle fait la connaissance de l’abbé John Clarke, un jeune prêtre américain de passage, et lui demande de lui conter cette fabuleuse histoire qui débute sous Charlemagne et qui, avec le récit d’une jeune fille pauvre qui prétend avoir vu la Vierge Marie, va faire de Lourdes une capitale religieuse internationale, dont l’aventure continue aujourd’hui…
Il est une étrange statue de Marie au sein de cette jeune communauté religieuse d’Akita, au Japon. Réalisée en 1963 par un sculpteur bouddhiste réputé, elle porte les traits d’une jeune Japonaise. Sœur Agnès, l’une des religieuses du monastère, perçoit durant l’adoration de forts éblouissements venant du tabernacle. Par trois fois, des paroles lui sont dites « par une belle dame ». Par la suite des larmes coulent des yeux en amande de Marie, compatissante à notre monde secoué par tant de violences et de multiples souffrances. Depuis, les pèlerins affluent du monde entier, dans ce sanctuaire reconnu par l’Eglise catholique comme l’un des seize lieux d’apparition mariale.
Depuis toujours la Vierge Marie veille sur ses en-fants. Ainsi elle a choisi d’apparaître dans divers lieux du monde pour transmettre l’amour et la parole de son fils, son message de miséricorde et de paix. En France, elle est apparue dans douze lieux, devenus de nos jours des lieux de pèlerinage à la gloire de son nom. Cette bande dessinée nous les présente et nous fait découvrir d’autres lieux d’apparition que Lourdes, La Salette ou Pontmain.
« Choisie pour être la Mère du Fils de Dieu, Marie fut préparée depuis toujours par l’amour du Père pour être l’Arche de l’Alliance entre Dieu et les hommes. » Cette citation du pape François a inspiré l’auteur de ce livre. Derrière les méditations qu’il nous présente se cache l’expérience inattendue d’une rencontre avec la Vierge Marie et la découverte de sa beauté. D’origine protestante, Jean-Claude Michel nous livre ici les fruits de son cheminement, explorant les différents aspects du mystère de l’Immaculée Conception qui est l’« annonce de notre beauté à venir ».
Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, paroisse Saint-Laurent Estavayer / Au large (FR), mai-juin 2020 Propos recueillis par Marianne Berset | Photo : LDDJacinte Jomini, une jeune Broyarde en fauteuil roulant, nous explique comment sa vie a changé après des messes de guérison avec le Père Olivier Bagnoud. Qu’avez-vous envie de nous communiquer de votre enfance et votre adolescence […]
Par François-Xavier Amherdt
Photo: DRC’est le dernier miracle avant l’entrée à Jérusalem (qui débute, par exemple, en Marc 11) dans les trois Evangiles synoptiques. Seul Marc nomme le mendiant aveugle de Jéricho Bartimée, c’est-à-dire fils de Timée (du grec timè, estime). Celui-ci crie sa foi, quand il apprend le passage de Jésus : « Fils de David, toi Dieu qui sauve (selon l’étymologie du nom Jésus), aie pitié de moi ! » Sa conviction est telle que la foule qui essaie de le rabrouer ne parvient pas à le faire taire. D’obstacle, la multitude devient servante, puisque sur l’ordre du Maître, elle fait venir Bartimée. Et quelle parole elle prononce alors : « Aie confiance, lève-toi, il t’appelle ! » Arrive alors le plus incroyable : l’aveugle bondit, rejette son manteau et fonce vers Jésus, sans aide – en tout cas, le texte n’en mentionne pas.
Foi et relation avec le Christ Toute guérison dans les Evangiles s’inscrit sur fond de foi et de relation avec le Christ. « Que veux-tu que je fasse pour toi ? », demande-t-il à l’aveugle de manière tout aussi surprenante. C’est que le Fils de Dieu veut susciter en l’homme son désir le plus secret. « Va, ta foi t’a sauvé », lui dit-il, d’une parole qui en même temps lui redonne la vue, une parole efficace qui réalise ce qu’elle signifie.
Signes du Royaume Les miracles évangéliques se présentent comme des signes du Royaume qui vient et qui en même temps est déjà là. Ils anticipent le jour où, dans le sein de Dieu, tous les yeux obstrués s’ouvriront, où toutes les larmes seront essuyées. Ils présupposent et suscitent la foi : que nous puissions voir pour croire. Car c’est l’adhésion à Jésus-Christ qui sauve et qui permet de le suivre, ainsi que le fait Bartimée, jusqu’à sa Passion et à sa Résurrection.
Le plus grand miracle aujourd’hui ? Quand des enfants, des jeunes, des femmes et des hommes s’éclairent mutuellement, lisent ensemble la Parole, échangent et transmettent, se laissent toucher par le Fils de Dieu et prennent leur croix à sa suite. Jusqu’à la splendeur de Pâques.
Nous vivons des semaines inouïes, complètement inédites. Des semaines à la maison où nous avons dû réorganiser notre travail et vivre à un autre rythme, bien différemment. Expérience douloureuse ou pacifiante, stressante ou libératrice… Comment avez-vous vécu ces semaines de confinement ? Nous ne savons pas encore quand et comment nous sortirons de cette épreuve, mais il se pourrait bien que nous en sortions différents, et que la vie d’après ne soit pas tout à fait la même que celle d’avant.
En Eglise aussi, nous avons dû apprendre à vivre notre vie de chrétiens sans nous rassembler, à être créatifs, inventer de nouvelles manières de nous rendre proches les uns des autres et d’être solidaires. Ce qui a été mis en place dans nos paroisses pour aider les personnes âgées, rejoindre les personnes seules, créer du lien, etc. Ne faudrait-il pas le poursuivre et même l’intensifier après la pandémie ? Nous avons dû vivre avec beaucoup moins de messes, en nous unissant à la messe quotidienne de notre pape François ou de nos évêques, peut-être même à la messe hebdomadaire célébrée dans la chapelle du Vicariat. Faudra-t-il, alors que le nombre de prêtres va continuer de diminuer, reprendre toutes les messes comme avant ? Nous avons trouvé de nouveaux moyens pour donner la catéchèse, suivre des formations, nous réunir plus efficacement en évitant de longs déplacements, etc. Que sera-t-il bon de garder ?
Oui, comment sera l’Eglise d’après ? Comment est-ce que vous l’imaginez ? Je vous invite à en parler, entre vous, dans vos groupes paroissiaux, avec vos agents pastoraux. Et nous serions heureux d’avoir des retours 1 : partagez-nous comment vous avez vécu ces semaines si particulières, et comment vous imaginez, et même comment vous rêvez, l’Eglise d’après le coronavirus.
Oui, c’est maintenant, avant de reprendre de vieilles habitudes, qu’il nous faut construire l’Eglise d’après !
1A vicariat@cath-ge.chou par courrier (rue des Granges 13,1204 Genève), mention « Eglise d’après ».
Marie, humble figure de l’évangile, mère de Jésus, reine du ciel… Marie de tous les contrastes ! Qui est-elle pour vous ? Voilà la question que j’ai eu envie de poser à quelques personnes de nos paroisses protestante et catholique : Elvira Tochet, Patricia et Léonard Muller et Sandrine Volluz se sont prêtés au jeu. Merci à eux pour leur partage et leur confiance…
Elvira : Marie, une figure familière et universelle à la fois.
Elvira Tochet.
J’ai grandi dans une famille protestante assez stricte en Suisse alémanique. Chez nous, Marie n’était jamais vraiment mentionnée, on savait que c’était la maman de Jésus mais elle était comme entre parenthèses… Mon père venait d’une famille de souche catholique. Certains de ses frères et sœurs étaient catholiques. L’un d’eux, Augusto avait épousé une femme qui s’appelait Maria. Toute petite, quand j’ai commencé à entendre parler de Marie, je me suis dit : « Voilà, ça c’est Marie ! » Ma tante Maria avait un visage tellement doux, elle était si gentille, je me souviens qu’elle avait des cheveux noirs qu’elle coiffait en un gros chignon… Avec sa voix douce et toute sa gentillesse, pour moi, c’était Marie ! Je me souviens qu’un jour mes cousins parlaient qu’ils avaient prié Marie, et j’ai posé la question : « Mais tu parles de tante Maria ? » Ils m’ont dit : « Mais non !… » Et ils ont tellement ri ! Ma cousine Adelina qui a passé 80 ans s’en souvient encore…
Aujourd’hui, si je pense à Marie dans les récits de l’évangile, c’est vraiment dans les deux moments de la naissance et de la mort de Jésus, Marie de la Nativité et Marie au pied de la croix.
Ce qui me frappe aussi, c’est que, dans les représentations de Marie, il n’y a pas de racisme, car elle est représentée en noire et aussi en asiatique. Pour moi, c’est quelque chose de rassurant : Marie est là pour tout le monde. Elle est universelle…Je me souviens particulièrement d’une figure de Marie asiatique à Hanoï… Pour les personnes qui se sont converties, c’est important de pouvoir s’identifier !
Pour moi, Marie a un visage humain, familier, celui de ma tante Maria et un visage universel, pour tous les hommes sans distinctions… Marie, elle a des traits qui nous ressemblent…
Patricia et Léonard : Marie, la mère qui nous permet de grandir.
Patricia et Léonard Muller.
Patricia : Pour moi, depuis toute petite, Marie a eu une place très importante dans ma vie, c’est la figure de la maman, celle qui nous permet de grandir, de nous construire… Dans mon enfance, une dame rencontrée au catéchisme a joué aussi un rôle capital, cette personne était en chaise roulante et elle m’a vraiment donné cette force de croire que, quoi qu’il arrive dans la vie, il y aura toujours quelqu’un pour nous aider à avancer… Aujourd’hui, je vois Marie comme la mère de tous les hommes, celle qui a été choisie pour être la mère de Jésus. J’ai chez moi une petite statue de Marie qui m’a été offerte par une amie il y a de nombreuses années… Marie a gardé une place importante, c’est une femme qui a donné la vie…
Léonard : J’ai grandi dans une famille athée et c’est très tard, en rencontrant mon épouse, que je suis venu à la foi. C’est grâce à cette force qui nous entoure, quel que soit le nom qu’on lui donne, que j’ai puisé l’énergie nécessaire pour vivre… Je ressens intérieurement cette force, je suis reconnaissant d’être vivant et de pouvoir transmettre aux autres ce que j’ai reçu, je le fais par la musique qui nous réunit les uns les autres. La figure de Marie nous rappelle la question de l’égalité… Pour ma part, je n’ai jamais fait de différence entre la femme et l’homme, quel que soit leur rôle. Nous sommes dans des temps de prise de conscience par rapport à l’équité, à cette égalité entre hommes et femmes. Cette question est très présente aujourd’hui et elle est importante…
Sandrine : Le oui, c’est ce qui caractérise Marie
Sandrine Volluz.
J’ai vécu onze mois à Madagascar, en 2014-2015, dans la communauté des sœurs de saint-Maurice. Ce que j’ai envie de partager, au sujet de Marie, c’est quelque chose de cette expérience, parce que c’est le moment de ma vie où Marie a eu le plus d’importance, un temps où j’ai eu envie de suivre son exemple, avec toutes mes fragilités et mes limites. Pour moi, ce qui caractérise le plus Marie, c’est ce OUI qu’elle offre comme réponse à l’appel de Dieu, cet appel si mystérieux dont elle ne comprend pas tout.
Partir pour Madagascar, c’était aussi dire « oui », naïvement mais de tout cœur à ce chemin de service que me montrait Marie. Sur ce chemin, j’ai eu besoin d’aide à de nombreuses reprises et c’est Marie que j’ai priée dans ces moments-là. Sœur Aurélie, ma première amie à Madagascar, m’a appris à le faire dans sa langue. C’étaient mes premiers mots malgaches et aujourd’hui encore, quand je prie Marie, je le fais en malgache.
Ce qui me touche le plus dans la figure de Marie c’est sa simplicité. Marie a eu la simplicité de se mettre au service de la vie, en tant que maman, et au service de Dieu. Elle se sait appelée, elle ne sait pas encore à quoi, mais elle dit oui…
Il y a des années, j’ai reçu, au Foyer Dents-du-Midi de Bex, une prière qui m’est devenue familière. Je vous partage cette version du « Je vous salue Marie » écrite par le Père Clément Renirkens :
Réjouis-toi, Marie, comblée de grâce le Seigneur est avec toi, tu es bénie entre toutes les femmes et Jésus ton enfant est béni. Sainte Marie, mère de Dieu et notre mère, soutiens notre espérance et notre prière la nuit, le jour, maintenant et toujours.
Amen.
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