Le dernier week-end de juin : deux messes, la première, célébrée pour notre unité pastorale, où sur la photo dominent les têtes blanches. La deuxième, à Saint-Paul, au cours de laquelle l’évêque administre le sacrement de confirmation, sur la photo une église bondée et de nombreux visages jeunes, de jeunes gens qui déclarent leur : me voici.
Deux situations différentes, la même Eglise, la même Cène du Seigneur. Le même moment où se réalise notre salut. Au cours du repas, Jésus prit le pain et le donna à ses disciples. N’oublions pas que le moment le plus important pour un chrétien se passe lors d’un repas, dans un acte ordinaire comme manger. Nous rajeunirons l’Eglise si nous écoutons Jésus et à sa demande nous passons sur l’autre rive, si nous sommes prêts aux changements, à la nouveauté, à l’inconnu, avec une pleine confiance en Jésus, qui nous demande de changer d’orientation, de direction. Plus de paroisse, ma préférée, petite, avec mon curé, mais une unité pastorale plus grande, ouverte. Il faut monter dans le bateau et partir, découvrir du nouveau, en ayant confiance, à la demande de Jésus.
Parfois, à la messe, nous sommes une petite poignée de fidèles. Mais juste à côté, près de la grotte de Notre-Dame, quelqu’un veille en permanence, quelqu’un passe et s’arrête pour prier. Et ils sont de tout âge, vieux et jeunes, enfants avec leurs parents. Peut-être que l’Eglise n’est pas uniquement présente dans la sacristie mais aussi dans d’autres endroits, qu’il faudrait reconnaître comme de nouveaux lieux de rencontre : sur un bateau amarré aux Eaux-Vives, lors d’une expédition en montagne, en jouant à des jeux lors des soirées d’automne, en écoutant vraiment les jeunes qui posent des questions, même si je n’ai pas toutes les réponses.
Il ne faut pas s’inquiéter à l’avance, Jésus est avec nous sur le bateau, qui semble couler à cause de la tempête, mais c’est Lui qui peut ordonner au vent et à la mer : « Silence, tais-toi ! Pourquoi avez-vous peur, n’avez-vous pas de foi ? » Il est difficile de rajeunir l’Eglise sans foi.
Et encore une chose : nous sommes tous baptisés, donc chacune et chacun de nous est appelé à la mission sacerdotale, prophétique et royale. Peut-être vaut-il la peine de se demander si je réalise bien cette mission, en m’engageant dans la vie sociale, sans attendre et se plaindre qu’il n’y a pas de prêtre, et que dans l’église il n’y a que des têtes blanches…
L’Essentiel décrypte ce qui se cache derrière les principales médailles que nous portons. Cap ce mois-ci sur la médaille de saint Christophe. Patron des voyageurs, son nom signifie le « porte Christ ». Sa médaille nous invite à porter notre croix avec humilité et courage.
Par Pascal Ortelli | Photos: DR, Musée byzantin et chrétien d’Athènes
C’est ce que l’on peut appeler fort justement un événement dans la vie d’une paroisse : Mireille Duc dit « au revoir » à l’équipe pastorale après… quasiment un demi-siècle d’un engagement ininterrompu. Une page se tourne pour le secteur Est, tant elle était un pilier de la vie pastorale pour toute cette partie de la paroisse.
Nos jeunes qui cheminent vers la confirmation sont au service de nos communautés paroissiales, des EMS, de leurs contemporains, de leur âme et corps (retraite au Simplon pour nos confirmands prévue les 5-7 septembre sous la houlette d’Astrid, de Laurent et du Père Karol). La diaconie est LA forme de catéchèse qui leur correspond bien, tout en ayant un apport sur le Credo et sur saint Paul. Et l’Evangile dans la poche à tout bout d’échanges !
Leur confirmation est prévue en deux temps, le samedi 9 no-vembre (18h) et le dimanche 10 novembre (10h30) avec les abbés Pascal Desthieux et… moi-même, comme délégués par notre évêque.
Par Calixte Dubosson et la librairie Saint-Augustin
Des livres
La grâce de la vieillesse Pape François
Dans ce livre, qui rassemble l’intégrale de ses catéchèses sur la vieillesse, le pape François propose à tous, et particulièrement aux « anciens », une méditation originale et remplie d’espérance sur le grand âge de la vie, la grâce du temps qui passe, l’importance de la transmission et du lien entre les générations. Un magnifique enseignement sur le sens et la valeur de la vieillesse, qui montre combien nos aînés comptent aux yeux de Dieu et jouent un rôle irremplaçable dans notre société, particulièrement auprès des plus jeunes.
Les grands-parents, trésors irremplaçables Guy Gilbert
Prêtre-éducateur depuis plus de cinquante ans, celui qui proclame que « la rue est son Eglise » aide des jeunes en perdition. Dans ce livre, il met en lumière la joie et l’utilité qu’il y a à être grands-parents dans la société actuelle. Il explique que ces personnes sont en pleine forme, pouvant ainsi mettre leur énergie au service de leurs petits-enfants et qu’elles ont tout le loisir de raconter l’histoire des familles ou des villages tout en prêtant une oreille attentive à leurs petits-enfants.
Dietrich Bonhœffer Molly Frye Wilmington – Marcin Piwowarski
L’histoire d’un héros ne comprend pas toujours une guerre mondiale, un ennemi cruel, des missions secrètes audacieuses et un code caché que vous devez découvrir. C’est pourtant le cas de l’histoire de Dietrich Bonhœffer. Dans ce livre unique, Bobby le petit chien de berger raconte l’histoire puissante d’un homme qui a courageusement suivi Jésus pendant une période sombre de l’histoire du monde. L’histoire de Dietrich Bonhœffer aide les enfants à comprendre la foi, la persévérance et la souffrance. Les lecteurs seront encouragés, comme lui, à profiter de la vie dans les bons moments et « tenir ferme » dans les moments les plus difficiles.
La retraite, un temps à savourer Mouvement chrétien des retraités
Un guide pratique avec des réflexions de fond pour donner du sens à sa retraite et en déployer les richesses. Un livre écrit par le Mouvement chrétien des retraités, à lire juste avant ou après le départ à la retraite pour réfléchir aux enjeux humains, relationnels et spirituels de cette étape de vie, y trouver de nouvelles formes de fécondité. Anticiper sa retraite, réfléchir à son projet. Savoir faire le deuil d’une période professionnelle qui se termine. Apprécier d’une nouvelle manière ce qui continue (vie conjugale, familiale, amicale, sociale).
… pour prendre soin de la création et de sa spiritualité
Journée éco-spiritualité 2024
Avec William Clapier, auteur, conférencier et théologien.
Né à la foi chrétienne au contact des spiritualités orientales, notamment de la pratique de la méditation zen, il a approfondi dans une vie religieuse l’oraison carmélitaine ou prière silencieuse. Suite à un accident et à un long séjour en milieu médical (2016-2019), il communique le fruit de son expérience spirituelle dans « Quelle spiritualité pour le XXIe siècle ? Au fil d’une vie » (2018).
Son essai « Effondrements ou révolution ? Un appel au sursaut spirituel » (2020), aborde la crise écologique planétaire à partir de ses racines éthiques et spirituelles. A l’écoute de notre monde en mutation (voir son dernier essai « L’Esprit, ce grand oublié » (2021)), son engagement est à la croisée de la foi chrétienne, de la quête de sens et des défis sociétaux actuels.
Le samedi 14 septembre de 10h à 12h, conférence de William Clapier, suivie d’un repas pris en commun (Fr. 10.– / personne. Chacun apporte assiette, couverts et verre). Dès 13h15, des temps d’ateliers seront proposés (s’engager à partir de son bilan carbone ; le soin pour la Création en paroisse ; fabrication de savons ; et encore d’autres en préparation). La journée se clôturera vers 16h.
… pour des communautés chrétiennes qui s’engagent en faveur de la création
Votre communauté désire-t-elle prendre soin de la création ? Ou changer ses pratiques pour être plus respectueuse de l’environnement ? Ou réduire son empreinte carbone ? Ou encore s’inquiète-t-elle de la solidarité internationale et de la justice environnementale ? Mais… vous ne savez pas par quoi commencer et comment répondre à ces problématiques ?
EcoEglise vous propose de nombreuses idées et vous aide à cheminer dans votre désir de prendre soin de la création dans les divers domaines autour de la vie d’église. En remplissant un éco-diagnostic en ligne, vous allez choisir parmi une grande diversité de mesures, celles que votre communauté a envie de mettre en place. Toutes les actions que vous allez entreprendre vous permettront d’avancer et d’évoluer dans les niveaux de progression.
Démarche du Réseau œcuménique suisse romand pour le soin de la création sur ecoeglise.ch
Les occasions de jubilés se succèdent dans notre région : le centenaire de saint Bernard, patron des habitants des Alpes, se clôturera le 15 septembre par une messe solennelle à Martigny-Ville, les 75 ans du martyre du bienheureux Maurice Tornay seront célébrés le 20 octobre à Orsières.
Fin septembre, notre « vicaire dominical », l’abbé André, master de théologie en poche, prendra congé de notre paroisse et s’en retournera dans son pays, le Togo. Pour y exercer son ministère de prêtre, mais aussi pour y conduire un impressionnant projet agro-pastoral.
Une trentaine de groupes de Prière des Mères existent à Genève. Ce temps de prière et de partage commun, importé du Royaume-Unis, permet « d’abandonner » ses enfants entre les mains de Dieu. L’Abandon n’étant de loin pas instinctif pour une mère, ces groupes permettent d’apprendre comment le pratiquer.
Livret de prière sur lequel se basent toutes les rencontres.
Par Myriam Bettens Photos : Pastorale des famillles de Genève, Prière des Mères
Chaque mardi midi, à la Chapelle de la cure de Notre-Dame, la pastorale des familles de Genève organise un temps de prière « pour nos enfants et tous les enfants du monde ». Cette rencontre s’inscrit dans le mouvement de La Prière des Mères, présent à ce jour dans plus de cent-vingt pays et fait partie de l’un des trente groupes se réunissant sur le canton.
La Prière des Mères est née en Angleterre en 1995 sous l’impulsion de Veronica Williams. Ce mouvement n’a pas d’étiquette confessionnelle et se veut œcuménique. Il a d’ailleurs reçu la bénédiction des Eglises. Sa fondatrice, touchée par les problèmes auxquels sont confrontés les jeunes et par l’angoisse des parents face à de telles situations, s’est sentie appelée à prier de façon particulière pour les enfants. La spiritualité de La Prière des Mères repose sur la certitude que « Dieu nous aime, la totale confiance en Lui et en son action dans nos vies ». Mais cette confiance demande aussi un abandon complet. Or, cette posture n’étant pas naturelle pour une mère, ces groupes permettent d’apprendre comment le pratiquer en étant portées par la prière des autres femmes. Les réunions sont généralement hebdomadaires et la confidentialité demeure la règle de base, car durant la réunion une mère peut être amenée à parler de façon très personnelle, pour partager peines ou angoisses. Elle ne doit donc pas craindre que ses confidences soient répétées à l’extérieur.
Cette prière se déroule toujours selon un canevas bien établi et détaillé dans un livret d’une trentaine de pages. La rencontre débute par l’invocation de l’Esprit Saint, puis la demande de pardon, de protection, la prière de louange, de remerciement, d’unité, la lecture d’un passage de la Bible et enfin, la prière d’Abandon. Ce moment constitue le point d’orgue de la rencontre où chaque mère vient déposer au pied de la Croix ses enfants préalablement inscrits sur un rond de papier. Ce geste, accompli en prière silencieuse, « place chaque enfant, en toute confiance, dans les bras de Jésus » et résume à lui seul l’essence de ce mouvement conçu pour toutes les femmes ayant un cœur de mère.
Du côté genevois, le premier groupe a démarré en 2000 à l’initiative d’Irène de Escoriaza et Christine Delalande, aujourd’hui coordinatrice de la Prière des Mères pour la Suisse. Par la suite, les deux femmes ont organisé la venue de Veronica Williams à Genève pour une conférence publique à la paroisse Saint-Paul. Depuis lors, le mouvement a aussi pris pied dans le canton. Outre les rencontres hebdomadaires, qui réunissent entre deux et huit femmes, le mouvement propose régulièrement des messes à l’intention de la fondatrice et des rassemblements de prières pour remettre à Dieu tous les enfants du monde.
Envie de consacrer un temps hebdomadaire de prière à vos enfants ?
Un groupe se réunit chaque mardi de 12h15 à 13h (hors vacances scolaires), à la chapelle de la cure de Notre-Dame, 3 rue Argand, 1201 Genève, à 2 min de la gare Cornavin. Renseignements auprès de Marie Montavont – marie.montavont@cath-ge.ch ou Christine Delalande, coordinatrice des groupes de Prière des Mères à Genève – mothersprayers.geneve@gmail.com
Zsuzsana Molnar est une artiste d’origine hongroise née à Lausanne en 1967. Elle a un fils et vit à Martigny depuis 2020. Pleine de force et de douceur, elle a traversé une existence semée d’embûches. En 2016, elle reçoit un mystérieux appel intérieur qui l’enjoint de peindre…
La communauté des sœurs de la charité de Sainte Jeanne-Antide Thouret, dans laquelle a œuvré durant 24 ans Sœur Anne-Cécile Moullet – décédée au début de l’été – se situe dans un quartier populaire de Yaoundé, la capitale du Cameroun. Une action soutenue par plusieurs paroisses de la Broye.
Jésus pose cette question, abrupte et intime, à ses disciples (Cf Mc 8, 29). Dans ce texte, nous avons la réponse de Pierre : elle nous est familière, trop peut-être… Mais qu’en est-il des autres disciples ? De nous aujourd’hui ?
Désireuse d’élargir son champ d’activités en couvrant tout le canton, l’organisation Caritas a ouvert une permanence à Estavayer. Une extension qui va dans le sens du « mariage » de l’action diaconale avec le service « Solidarités » de l’Eglise fribourgeoise.
La Bibliothèque du Vicaire (devenu curé) est une grande ressource pour tous les âges et les différentes phases de la vie. Celle-ci est constamment actualisée et de nouveaux ouvrages font leur apparition régulièrement.
Peut-être que durant cet été, certains parmi vous ont suivi avec attention différents événements sportifs, avec par exemple en football, l’Euro 2024, en cyclisme, le Tour de France ou encore les JO de Paris.
« Vous comprenez, mon Père, mes enfants n’y voient que des vieux, à la messe. On préfère venir chez vous ! » Aveu assumé de parents lorsque je leur demande innocemment d’où ils viennent…
Ça me donne à réfléchir. Et donne d’autant plus de sens à prendre soin des « célébrations pour familles » afin que les petits, moyens, jeunes ados, puissent communier… à leurs contemporains. Sans compter que bruits, tétées inopinées et balades intempestives à deux ou quatre pattes dérangent les aînés… qui se plaignent de ne plus en voir, des bambins, à la messe ! On nage en plein paradoxe.
Alors, nos paroisses, des « Eglises pour les vieux » ? C’est comme ça. Mais c’est aussi prendre soin des aînés que de maintenir des messes le dimanche matin, même si le regroupement de communautés les invite à se déplacer de quelques kilomètres… non sans maugréer. Esprit de communauté ou confort perso avant tout ?
Cependant, catéchumènes et jeunes avec ou sans parents fréquentent nos « messes en familles » même la semaine (eh oui, il fallait oser !) : un franc succès en pleine expansion… dans certaines régions. Y sont invités les aînés, pratiquants habitués qui – sans surprise – boudent l’affaire… « Trop brouhaha » (parole d’un octogénaire). L’intergénérationnel « sauvera le monde », vraiment ?
Nous partons à la découverte d’un « homme de Dieu », l’abbé Etienne Raboud, originaire de Choëx. Petite rétrospective avec l’abbé Jérôme Hauswirth, originaire également de Choëx !
L’allongement de l’espérance de vie a changé le visage de la population.
Souvent, nos assemblées dominicales ou de semaines sont suivies en majorité par des personnes vieillissantes. Ce phénomène se voit aussi au niveau de l’organisation des paroisses. Allons-nous vers une Eglise de retraités?
Par Calixte Dubosson | Photos : Flickr, Pxhere, DR
Le XXe siècle a été le théâtre de plusieurs révolutions démographiques. Le premier constat est celui de la baisse de la mortalité à la naissance ainsi qu’une baisse générale de la fertilité. Mais le fait le plus marquant est celui de l’allongement de l’espérance de vie, qui a totalement changé le visage de la population en Suisse. Ceux qui bénéficient de la retraite sont de plus en plus nombreux et il est de plus en plus courant que certains ou certaines atteignent l’âge plus que respectable de 100 ans. Avant de parler des conséquences de cette évolution, parlons d’abord du sens et de la valeur de la vieillesse.
Les bienfaits de la retraite
Ceux qui touchent leur retraite sont souvent libérés des soucis de la rémunération, des contraintes liées à la pression des échéances et de la hiérarchie, de la compétition et de l’exigence de performance. Ils sont incités à se réengager dans la société, selon leurs convictions, leurs charismes et les appels de leur foi. Ils perçoivent mieux leur authentique aspiration à « être » plutôt qu’à « faire ». Bref, ils peuvent faire des choix, libres et ouverts, sur l’utilisation et la gestion de leur temps. Ainsi, leur existence s’ouvre sur une période plus apaisée et sur la possibilité de comportements plus naturellement bienveillants, modestes, gratuits et notamment à l’écoute attentive de ceux que la vie place sur leur chemin. Evoquons aussi d’autres valeurs que les Ecritures soulignent.
Les aînés dans la Bible
Ouvrons donc la Bible pour mieux comprendre le sens et la valeur de la vieillesse. Le livre du Lévitique s’exprime ainsi : « Tu te lèveras devant ceux qui ont des cheveux blancs, tu honoreras la personne du vieillard, c’est ainsi que tu révéreras ton Dieu. Je suis l’Eternel. » (Lv 19.32) Plusieurs aînés entourent la naissance de Jésus : Zacharie et Elisabeth avancés en âge donnèrent naissance à Jean-Baptiste, le précurseur. Siméon « vivait dans l’attente du salut d’Israël ». Anne, la prophétesse âgée de 84 ans, « ne quittait jamais le Temple où elle servait Dieu nuit et jour par le jeûne et la prière » (Lc 1.37). Voilà qui démontre clairement que les personnes âgées ne sont ni au chômage, ni exclues du ministère ! Il n’y a pas d’âge limite pour le service du Seigneur.
Les personnes âgées représentent une part essentielle du « public » chrétien actuel.
Les aînés dans l’Eglise
Et en Eglise, qu’en est-il ? D’une manière positive, la sagesse des aînés, leur spiritualité propre, leur témoignage montrant avec simplicité le plus souvent qu’il est possible de tenir dans la foi une vie entière, d’aborder sa propre fin de vie dans un état d’esprit apaisé et confiant, voilà autant de traits qui sont authentiquement et spécifiquement associés à l’édification du corps ecclésial et à son rayonnement au sein du monde actuel. A ces considérations d’allure spirituelle, il est normal d’adjoindre des constatations de bon sens. Les personnes âgées représentent une part essentielle du « public » chrétien actuel. Que deviendraient nos célébrations dominicales si, par hypothèse absurde, on en retirait impérativement tous les fidèles de plus de 60 ans ? Qui resterait-il dans nos grandes nefs ? Le même raisonnement par l’absurde pourrait être aussi appliqué à nos services ecclésiaux, au plus local, mais aussi sur le plan régional voire diocésain. Que deviendrait l’Eglise sans tous ces bénévoles qui la font voir, qui la font vivre ? Et parmi ces généreuses âmes, quelle est la proportion des personnes retraitées et généreuses de leur temps libre ?
Témoignages
Il est temps de donner la parole à ces aînés engagés dans la pastorale. Sara, dans la septantaine, s’occupe de la décoration florale de son église. Elle témoigne : « Dans ce service d’Eglise qu’est la « décoration florale », ce qui rend cette activité valorisante c’est qu’elle permet à la fleuriste de mettre en valeur les textes de la liturgie tout en aidant la communauté paroissiale à prier. Cette tâche est variée et laisse de la place à l’imagination grâce à la richesse des temps liturgiques : comment exprimer la joie, la douleur, l’espérance ? Le choix des fleurs et de leur couleur, les végétaux et les accessoires qui les mettent en valeur donnent à la composition florale une place de choix dans la liturgie qui contribue à la beauté de la célébration. Nous devons avant tout rechercher la simplicité pour donner au bouquet le vrai sens de la louange, c’est ce qui nous différencie des fleuristes professionnelles. »
Viviane, préretraitée, participe à la vie de sa paroisse comme chanteuse dans sa chorale, lectrice et présidente du conseil de communauté. Elle nous explique le pourquoi de son investissement : « Ma soif de connaître Dieu m’a conduite sur le chemin des notes de musique et des accords de dièses et de bémols liturgiques. Ma foi a fait de grands pas en m’engageant à la lecture de la parole jusqu’à porter ma paroisse avec fierté en acceptant d’en devenir présidente du conseil de communauté. Une source d’enrichissement, de prières, de partages et de rencontres. »
Où sont les jeunes ?
Les retraités sont conscients qu’ils ne sont pas éternels. J’avais, en son temps, surpris un septuagénaire qui faisait partie du comité d’organisation de la patronale de son village interpeller un adulte dans la quarantaine. Il lui faisait remarquer que la moyenne d’âge de ce comité frisait la soixantaine. Il devenait donc urgent de penser à la relève. Et c’est là le problème fondamental. Il ne touche pas seulement les paroisses, mais aussi l’ensemble de la société. Pour preuve, la difficulté de trouver des candidats pour les élections communales en Valais. Un parti a même mis une annonce dans un journal en promettant aux intéressés un temps de travail rémunéré de 15 % ! D’autre part, les municipalités valaisannes, inquiètes quant au renouvellement de leurs autorités communales, ont lancé dans tout le canton, une campagne de recrutement intitulée « Prends ta place ! ».
La civilisation des loisirs
Comment en est-on arrivé là ? La réponse ne serait-elle pas dans l’avènement d’une société dite de consommation ? La dernière voiture, le dernier smartphone, le dernier parfum d’une grande marque, la dernière veste de telle boutique à la mode, la société de consommation envahit nos chaumières depuis des décennies. Notre société moderne semble s’accomplir dans cette soif effrénée de produire et de consommer et ce, pour le soi-disant grand bonheur de tous !
Il faut ajouter aussi l’émergence d’une autre société, celle du divertissement. Il est bien difficile de faire le tour de toutes les possibilités de loisirs qui sont offertes chaque semaine, en vue du week-end, par les offices du tourisme, de la culture et du sport. On croule sous la panoplie des manifestations de tout genre qui invitent à promouvoir le bien-être et le plaisir de chacun. « Prenez soin de vous », cette expression moderne servie à foison lors des fins d’émission ou de reportage TV montre bien que l’on s’éloigne de l’idéal chrétien qui est de donner sa vie pour que l’autre vive !
Enfin, en ce qui concerne notre Eglise qui est en passe de devenir une Eglise de retraités, il est important de souligner que si le monde change, l’Eglise aussi. Les jeunes chrétiens préfèrent un engagement à l’image du flash photographique. Ils sont d’accord de se réunir par millions lors des JMJ (Journées Mondiales de la Jeunesse) mais ils ne vont pas pour autant s’engager dans un conseil de paroisse qui exige un suivi sur le long terme.
L’avenir appartient à Dieu et il se pourrait bien que ceux et celles qui sont étouffés par cette civilisation des loisirs découvrent qu’il y a plus de joie à donner qu’à recevoir ; que la générosité et le don de soi sont des valeurs qui épanouissent, rendent heureux, les autres et soi-même.
Les jeunes chrétiens sont d’accord de se réunir par millions lors des JMJ mais ne s’engageront pas pour autant dans un conseil de paroisse.
Vie montante
Le Mouvement chrétien des retraités (MCR) est un mouvement d’action catholique créé à l’initiative de laïcs retraités et au service des retraités.
La retraite est une période d’une trentaine d’années environ.
La mission du MCR est d’aider les retraités à bien vivre cette étape. La retraite peut être un temps d’enrichissement, d’approfondissement personnels et d’engagement au service des paroisses. Il en existe dans tous les cantons romands.
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