En images, quelques reflets des célébrations du Triduum pascal, le Jeudi saint, le Vendredi saint et le Samedi saint.
Ne pas avoir peur du savoir
Chaque mois, L’Essentiel propose à un ou une représentant(e) d’un diocèse suisse de s’exprimer sur un sujet de son choix. Mgr Charles Morerod, évêque du diocèse de LGF, est l’auteur de cette carte blanche.

Par Mgr Charles Morerod, évêque du diocèse de LGF
Photos : cath.ch, DR
Grâce au progrès scientifique très rapide des derniers siècles, nous connaissons de mieux en mieux l’Univers, y compris nous-mêmes. Dans ce numéro, on parle d’astrophysique : elle nous permet non seulement de mieux connaître les étoiles et galaxies que l’on voyait depuis longtemps, mais aussi par exemple les trous noirs. Nous prenons conscience de notre extrême petitesse, sans d’ailleurs en tirer une grande modestie collective.
Il n’est pas toujours facile pour les croyants de mettre ces connaissances scientifiques en lien avec leur foi. Certes ils sont généralement heureux des progrès de la médecine, mais l’histoire du monde, de la vie, l’évolution demande un sérieux approfondissement de notre lecture des textes bibliques. Ce que la psychologie nous apprend de nous-mêmes requiert un effort identique dans le domaine moral.
Ce qui nous guide, c’est notre foi en un Dieu bon et créateur. C’est lui qui a fait cet Univers que nous découvrons, c’est aussi lui qui nous donne la capacité et la joie d’y comprendre quelque chose. Avoir peur du savoir, c’est douter des dons que Dieu nous fait.
Je reste marqué par ce qu’une mère m’a dit de sa fille, qui avait alors 8 ans. Le neveu de la femme en question était venu passer le week-end et la famille avait emmené à la messe ce garçon de 10 ans. A la sortie de la messe, le neveu dit : « Moi, je n’ai pas besoin d’aller à l’église, parce que je suis Dieu ! » Et sa cousine de lui répondre du tac au tac : « Regarde ces montagnes, c’est toi qui les as faites ? » Je vois dans cette géniale réplique comme un écho du Psaume 8 : « Ô Seigneur, notre Dieu, qu’il est grand ton nom par toute la terre ! Jusqu’aux cieux, ta splendeur est chantée par la bouche des enfants, des tout-petits : rempart que tu opposes à l’adversaire, où l’ennemi se brise en sa révolte. A voir ton ciel, ouvrage de tes doigts, la lune et les étoiles que tu fixas, qu’est-ce que l’homme pour que tu penses à lui, le fils d’un homme, que tu en prennes souci ? »
Les Sœurs de Saint-Joseph à Monthey
Les Sœurs de Saint-Joseph sont sur leur départ. En raison de leur âge, du manque de relève et de circonstances imprévues, le Conseil Général de la Congrégation des Sœurs de Saint-Joseph d’Annecy a pris la décision de fermer la dernière maison à Monthey en été 2024. Retour sur leur présence, à Monthey et dans le Chablais depuis 1878, avec Sœur Claude.
La Bible au quotidien : la première lettre de Jean
« Celui qui n’aime pas n’a pas découvert Dieu, puisque Dieu est amour. » (1 Jn 4, 8)
La première lettre de Jean s’adresse aux chrétiens d’une communauté d’Asie mineure pour les encourager à rétablir la communion entre eux car ils sont divisés par des doctrines différentes.
Mathématiques chrétiennes
Par Pierre Guillemin
Photo : DR
La question du lien des mathématiques et de la foi est ancienne : les mathématiques nous fournissent les outils nécessaires à la compréhension de notre Univers. Citons trois réflexions sur le sujet qui, sans être exhaustives, nous éclairent sur cette interrogation des mathématiciens eux-mêmes.
Lorsque Galilée publie « L’Essayeur » (Il Saggiatore) en 1623, il nous livre sa vision des mathématiques et de leurs liens avec la Création de l’Univers : « La philosophie est écrite dans cet immense livre qui continuellement reste ouvert devant les yeux (je dis l’Univers), mais on ne peut le comprendre si, d’abord, on ne s’exerce pas à en connaître la langue et les caractères dans lesquels il est écrit. II est écrit dans une langue mathématique et les caractères en sont les triangles, les cercles, et d’autres figures géométriques, sans lesquels il est impossible humainement d’en saisir le moindre mot ; sans ces moyens, on risque de s’égarer dans un labyrinthe obscur. »
Albert Einstein déclare : « N’importe qui de sérieusement impliqué dans la poursuite de la science devient convaincu qu’un esprit est manifeste dans les lois de l’Univers. Un esprit largement supérieur à celui d’un homme et en face duquel nous, avec nos modestes pouvoirs, devons nous sentir humbles. »
Laurent Lafforgue, mathématicien contemporain lauréat de la médaille Fields en 2002, mais aussi fervent catholique, nous donne sa vision des mathématiques et en particulier leurs liens avec la foi. « Avec le langage auquel elles sont intimement liées, les mathématiques font partie du propre de l’Homme, de ce dont Dieu l’a rendu capable, seul parmi ses créatures. Ceci ne doit pas manquer d’interroger les croyants que nous sommes. Il est écrit que l’Homme est créé à l’image de Dieu et aussi que tout ce qui existe a existé par le Verbe, parole éternelle de Dieu. Donc, le désir de connaître Dieu ne peut ignorer les mathématiques. […] Je me dis à la réflexion qu’il existe, pour caractériser l’activité du mathématicien […], un mot plus juste et beaucoup plus profond […], un mot pleinement biblique aussi, un mathématicien est un serviteur. […] Il est, selon le mot du Christ, un « serviteur inutile » : […] ce qu’il fait, un autre aurait pu le faire à sa place. »
Deux nouveaux auxiliaires de l’Eucharistie
Patricia Granger et Thierry Fournier ont reçu récemment leur mandat d’auxiliaire de l’Eucharistie, respectivement à Collombey (le samedi 23 mars, lors de la messe du Dimanche des Rameaux) et à Muraz (le dimanche de Pâques, 31 mars). Qui sont-ils ? Qu’est-ce qui a motivé leur démarche ? … en voici un petit compte-rendu, sous forme d’une interview.
La médaille de sainte Rita
En ce mois de Marie
Le mois de mai est traditionnellement appelé aussi le « Mois de Marie ». En ce mois de mai, les fleurs s’épanouissent et rivalisent de couleurs chatoyantes, en diffusant leurs parfums subtils et odoriférants. Marie n’est-elle pas comparée justement à la « reine des fleurs », à une rose (« Rose mystique » dans les litanies) dont la beauté spirituelle avec ses vertus cultivées à l’excellence, a ravi le cœur de Dieu ?
En librairie – mai 2024
Par Calixte Dubosson et la librairie Saint-Augustin
Des livres

Le deuil invisible
Jessica Brazeau
Le deuil d’un enfant à naître est très complexe à vivre. En effet, comment faire le deuil d’un être que l’on a peu connu, voire pas du tout ? Comment traverser cette expérience douloureuse, en tant que mère ou père, alors que l’entourage peut avoir tendance à la dédramatiser, à la sous-estimer ? Coécrit par la psychologue Lory Zephyr et la journaliste Jessika Brazeau, cet ouvrage rassemble une foule d’informations et de ressources précieuses, des réflexions ainsi que plusieurs témoignages touchants pour aider les mamans et les papas à ne plus se sentir seuls dans cette épreuve. Un livre tout en douceur pour soutenir les peines et guider pas à pas toutes les familles sur le chemin de l’acceptation.
Editions de l’Homme

Des vies transformées
Père Geoffroy de Lestrange
Qui aurait pu imaginer que le chanteur Vianney logerait avec des sans-abri ? Ce livre raconte comment l’appel du Christ a bouleversé la vie d’une vingtaine de témoins ou de saints. Curieux comme Djibril Cissé, décomplexé comme Gad Elmaleh ou tout simplement chrétiens engagés, ils ont été touchés intérieurement, ont vécu un réveil dans la foi ou ont dépassé leurs préjugés sur l’Eglise. Chaque lecteur pourra, à la suite de ces témoins, se laisser inspirer et bousculer par l’expérience concrète du salut que Dieu apporte dans les moments de découragement, de doute, de difficulté ou de tiédeur. Un ouvrage qui renouvelle notre foi.
Editions Pierre Téqui

Journal intime de la Vierge Marie
Sophie Chauveau
La jeune Marie apprend qu’elle attend un enfant. Pendant huit mois, elle tient un journal dans lequel elle note scrupuleusement les émotions et les sensations qui l’agitent avant cette naissance si particulière. Ses questionnements, ses rêves et ses peurs sont semblables à ceux que partagent nombre de futures mères. A travers un récit dominé par la joie, Sophie Chauveau donne à voir une Marie forte et instruite et nous dévoile, au-delà du mythe, des aspects méconnus de l’histoire qui changera la face du monde
Editions Folio

Pier Giorgio Frassati
M. & O. Malcurat – Marco Greselin
Lorsque Pier Giorgio Frassati meurt à l’âge de 24 ans, le 4 juillet 1925, des gens de toutes conditions se pressent devant la maison familiale, à Turin, pour lui rendre hommage. Emporté par une poliomyélite contractée en visitant un malade, ce jeune étudiant italien, sportif, membre du tiers ordre dominicain, rayonnait d’une charité brûlante, puisée dans une foi ardente. Béatifié en 1990 par Jean-Paul II qui le donne en modèle aux jeunes, Pier Giorgio Frassati est proclamé patron des montagnards, des sportifs et des Journées mondiales de la Jeunesse. Sa vie tout entière racontée ici en BD était guidée par sa devise : Verso l’alto, vers le haut.
Editions Plein vent
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Pèlerinage d’été des jeunes à Lourdes
A l’occasion du 150e pèlerinage de Lourdes, deux jeunes ont témoigné sur cette aventure à laquelle elles ont participé plus d’une fois.
L’espérance
L’homme est né avec l’espérance. Il est habité par un intense désir de bonheur, de joie et d’achèvement. Il y a toutes sortes d’attentes. Mais derrière toutes ses attentes partielles que sont l’argent, le prestige, la prospérité, la santé, l’amitié, il y a une attente fondamentale, une unique espérance : celle d’être aimé pour vivre.
Vivre en enfant de Marie
En ce mois de mai ou mois de Marie, nous avons voulu aller à la rencontre de personnes qui vivent une relation « forte » avec Marie. Merci à Michel Derivaz et Delfa Nevistic de nous partager leur témoignage à ce sujet.
Eliane et Marcel
Eliane et Marcel Comby sont bien connus des fidèles de la paroisse de Martigny… et pourtant, ils ne font rien pour l’être… Merci à eux de m’avoir reçue et de nous permettre de faire plus ample connaissance.
Tradition de chez nous: les militaires de la Fête-Dieu
Sens de la fête : la Fête-Dieu ou Fête du Saint-Sacrement, c’est la célébration de la Présence réelle et permanente de Jésus en personne, dans l’Eucharistie, dans l’hostie consacrée exposée dans un ostensoir.
Des anges sur mon chemin…
En marge de la Table ronde organisée le 18 avril dernier à Sion à l’OSEO par le Forum alimentaire du Valais romand et pour laquelle je récolte des témoignages, je rencontre Audrey 1, une femme de 46 ans qui, malgré son travail, ne parvient pas à boucler ses fins de mois.
Reflets de la Semaine sainte sur le Haut-Lac
Grâce à une équipe motivée, les paroissiens du secteur ont vécu à Vionnaz une belle entrée dans le Triduum pascal, avec une messe KT festive suivie de la Nuit de l’Adoration. En plein air, ils ont pu s’unir au Christ sur son chemin de souffrances, à Vionnaz ou aux Evouettes, et vénérer la croix à Vouvry. Durant la Vigile pascale, ils ont accueilli dans la joie Daniel et Adrien au Bouveret.
«Si je chante, c’est pour Toi!» (III)
Le chant et la musique occupent une place majeure dans les liturgies chrétiennes. Pierre-Alain, Ariane, Edmond, Bernadette, Laurent et Doris et d’autres encore enchantent nos assemblées dominicales par le chant ou la musique. Mais qu’est-ce qui leur tient à c(h)œur ? Regards croisés.
Le deuil d’une fausse couche
En écho au thème proposé par les Editions Saint-Augustin, trois parents s’expriment sur leur deuil suite aux fausses couches. Tous ont gardé une place pour leur enfant dans leur cœur de parents et dans leur famille.
Partis avant d’avoir fini de commencer
Par Calixte Dubosson
Photo : DR
« Partis avant d’avoir aimé, avant même d’avoir eu la vie, pour exister » chante Pierre Bachelet. La réalité des grossesses non arrivées à terme est un phénomène douloureux qui peut creuser de profondes cicatrices chez celles et ceux qui doivent le vivre. « Nous vous avions tant imaginés, dessinés avec nos sourires, nos espoirs et nos soupirs… nous nous réjouissions de vous tenir dans nos bras. »
Toutes ces vies qui se sont éteintes avant d’éclore, que sont-elles devenues ? Où faut-il les chercher maintenant ? Sur les gouttes de rosée ? Sur les ailes du vent ? Qui saura nous le dire ? En attendant, nous devons apprendre à aimer toute vie : celle qu’il y a dans l’herbe qui pousse, dans la fleur qui s’épanouit, dans l’oiseau qui chante.
Ces petits êtres si désirés, si attendus, où sont-ils maintenant ? Notre foi en Dieu nous permet de croire qu’ils ont traversé la vie sans que rien ni personne ne les arrête et qu’ils ont continué sur leur élan : ils ne sont plus dans la mort, ils n’y reposent pas. Ils l’ont traversée puisque la mort n’est qu’un instant. Dès maintenant, ils vivent sans fin. Ils sont à jamais reliés à ceux qui les ont aimés dès le moment de leur conception. Leur envol n’est pas une absence, plutôt une flamme qui diminue d’intensité à nos regards, mais sans jamais s’étouffer.
Les petites joies du pèlerinage

Lorsque vous lirez ces quelques lignes, je serai probablement de retour de mon pèlerinage en direction de Saint-Jacques-de-Compostelle. Appelée à me mettre en marche, je suis partie du Puy-en-Velay à la mi-mars et je me suis mise à avaler les kilomètres de la Via Podiensis.
Texte et photos par Christelle Gaist
Un besoin de poésie – Je nourrissais cette envie de fouler la Via Podiensis depuis quelques années. A la fin de l’hiver, j’ai fait mon sac et j’ai commencé à marcher depuis le Puy-en-Velay. A cette période de l’année, les pèlerins se font encore très rares sur le chemin. Les paysages magnifiques se succèdent et les églises romanes qui les ponctuent me ravissent. Je marche parfois des heures, toute seule, sans côtoyer d’autres randonneurs. Chaque rencontre devient alors un événement. Je croise un paysan avec le visage aussi marqué que son champ. Il m’invite à boire un café. Lui non plus n’a pas interagi avec grand monde ces derniers mois.
Les rencontres chrétiennes – La vraie charité chrétienne se loge surtout dans les actes que les pèlerins posent entre eux. Nous partageons les mêmes galères physiques et logistiques. Les aléas de la météo nous cueillent tous équitablement. Quand l’un manque de quelque chose, l’autre pourvoit tout naturellement. Nous formons un vrai corps actif, une communauté mobile et avançons tous à notre rythme vers un but commun. Nous veillons au bien des autres, car nous nous sommes rencontrés dans le cœur. La beauté de ce chemin y prend sa source.
La légèreté de l’être – Au fur et à mesure du voyage, le sac semble s’alléger. Le corps s’habitue et la tête se vide. Il n’y a plus que les oiseaux à écouter. Je m’agite un peu car j’ai dû mal à simplement être et faire confiance. Le pèlerinage met l’emphase sur des problématiques déjà bien présentes dans nos vies et que nous nous efforçons de mettre sous le tapis. Pour ma part, c’est une Foi que je devais venir muscler, par cet effort physique et mental.
Si vous avez moins de temps et que vous souhaitez tout de même faire oraison, je ne peux que vous recommander chaudement les pèlerinages alpins organisés par l’Hospice du Grand-Saint-Bernard durant l’été.


