Bible et archéologie

Par l’abbé David Roduit
Photo : Pixabay

C’est le week-end du dimanche de la Parole institué par le pape François que je rédige cet éditorial qui porte sur mon expérience du rapport entre Bible et archéologie.

Je ne peux pas du tout me réclamer de compétences archéologiques, même si, dit avec humour, j’aime creuser les choses, aller en profondeur et ai d’ailleurs toujours été intéressé par l’histoire.

En fait, je voudrais revenir avec vous sur un ou deux souvenirs de mes années d’études au séminaire et à l’université.

Un premier souvenir se passe lors d’une retraite d’Avent au Simplon où le prédicateur jésuite avait évoqué le livre des archéologues Israël Finkelstein et Neil Asher Sibermann, la Bible dévoilée. L’historicité de la conquête cananéenne après l’Exode, comme expliquée dans les Ecritures, était clairement relativisée. J’avais été troublé par ces affirmations, à l’instar d’autres critiques produites par les sciences historiques sur ce qui me semblait gravé dans le marbre de la Bible et de mes certitudes… à défaut de l’être dans les pierres découvertes (ou non) par les archéologues…

A contrario, mes études me permirent de suivre un cours de traduction du Grand Rouleau d’Isaïe, un des manuscrits bibliques découverts à Qumrân en 1947. Alors que dans l’imaginaire de beaucoup les manuscrits de la Mer Morte sentaient le mystère et peut-être un peu le soufre, j’ai été très rassuré de ce que j’y découvrais et apprenais. Si tout est moins simple que l’on se représente au premier abord, la fiabilité de notre texte biblique actuel est très largement confirmée. D’autres cours m’ont appris la vraisemblabilité historique de telle ou telle pratique ou coutume décrite dans les Ecritures saintes. Il est également devenu quasi impossible de mettre en doute l’historicité de la personne de Jésus, comme on avait pu le faire dans des universités au XIXe siècle.

Il ne me fallait donc pas être effrayé des résultats des découvertes historiques, même si elles avaient dans un premier temps ébranlé ma foi. Je devais par contre affiner ma lecture de la Bible, en connaissant mieux les différents genres littéraires utilisés (récits d’origine ou récits mythiques, épopées, évangiles…). La non-historicité de certains faits racontés dans la Bible me permit de mieux comprendre que c’est un message de foi qu’elle désirait transmettre, l’expérience de Dieu d’un peuple. Certains événements ont ainsi été relus dans une perspective croyante et amplifiés théologiquement.

C’est ce sens qui vient me rejoindre aujourd’hui et qui me fait vivre !

L’Eglise du présent, l’Eglise du futur

Des jeunes de divers cantons romands profitent de cet espace de liberté pour évoquer un sujet qui les intéresse. Rencontre avec la Genevoise Rita Haodiche. 

Par Rita Haodiche | Photo: DR

Je m’appelle Rita Haodiche, ai 28 ans et suis Genevoise d’origine irakienne. Lorsque j’ai reçu l’opportunité d’écrire quelques mots, je me suis empressée de réfléchir sur divers sujets qui me passionnent dans l’Eglise et au sujet de ma foi. Je vous partage un petit bout de mon expérience.

Après avoir fini ma formation d’architecte, j’ai ressenti le besoin de poursuivre la construction de ma vie spirituelle. En écoutant les homélies, en lisant le passage 1 Cor 12, 12 par exemple, je me suis posé plusieurs questions. Que veut dire pour moi faire partie de l’Eglise ? Que signifie le mot mission, souvent présent dans la Bible ? Quelles sont mes missions ? Comment me rapprocher de Dieu pour pouvoir mieux Le servir ? Comment être disciple à mon tour dans ce monde où la question de l’existence de Dieu n’est plus posée ? S’il n’y a pas de réponse universelle, je suis sûre que chacun, spécialement les jeunes, peut faire fructifier ses dons en servant la messe, l’Eglise, le peuple de Dieu… En tant que jeunes, nous avons souvent la pression du futur, comme si nous portions le poids du monde et de son avenir sur nos épaules. Alors oui, nous sommes l’Eglise du futur, mais nous sommes surtout l’Eglise du présent !

Lorsque j’ai participé au Youth Symposium, à Cracovie en octobre dernier, le groupe de partage du thème de la catéchèse se posait cette question : le catéchisme devrait-il être séparé des sacrements (dans le sens d’une continuité des études bibliques durant toute la vie d’un chrétien) ? En effet, après avoir reçu les sacrements du baptême, de l’eucharistie et de la confirmation, il n’y a plus de partage biblique officiel proposé par l’Eglise. Comment continuer à nous nourrir de la Parole de Dieu ? A mon sens, il est important de s’enrichir de l’Evangile tout au long de notre vie, individuellement ou en groupe.

Personnellement, j’essaie de participer à la messe tous les dimanches et je participe à plusieurs groupes de prière. Il est primordial de continuer à se former (comme une formation professionnelle) afin de mieux partager la Bonne Nouvelle. De par notre vie, nous sommes les témoins de Dieu et il ne faut pas avoir peur d’en parler. Ayons confiance en sa volonté et dans les personnes qu’Il met sur notre chemin. Faisons aussi confiance à l’Esprit Saint qui nous donne le courage et l’intelligence de savoir comment témoigner. 

Et puis il y la prière ! Je ne pense pas être entièrement consciente de sa force, mais une chose est sûre : même si nous ne voyons pas les fruits ou que nous ne recevons pas de réponse, il est important de ne pas cesser de prier, de louer et de rendre grâce au Seigneur.

Messe en famille(s)!

Deux questions à nos agentes pastorales en charge de la catéchèse dans notre UP.

Par Astrid Belperroud et Sabrina Faraone | Photos : Pascal Voide

La Messe en famille, c’est quoi ? 
Sabrina : C’est l’occasion, pour ceux qui n’ont pas l’habitude de venir à l’église, d’approcher un peu plus le mystère de l’eucharistie et la dimension communautaire de l’Eglise. C’est une occasion festive en famille, entre amis, entre communauté régionale, de partager un moment de grâce qui nous porte et qui nous tourne vers Dieu et de lui dire : Merci !
Astrid : Le terme clé, c’est : rassemblons ! Quoi de mieux qu’une messe en famille pour bien commencer cette année…
En effet, continue Sabrina, le 28 janvier dernier, avec les enfants, les ados, les catéchistes et le prêtre, nous avons eu le bonheur, la chance et la joie d’organiser la messe en famille dans ce lieu unique, quel bonheur ! La plupart des personnes présentes ce jour-là ont eu beaucoup de plaisir à découvrir ce lieu et ce magnifique baptistère en bois, taillé dans un arbre. Et c’est juste aux derniers jours de janvier, sous un grand froid que nos jeunes en catéchèse, quelques confirmands, quelques confirmés ont accueilli à la chapelle Saint-Jacques à Vandœuvres les paroissiens de notre UP.
Astrid de renchérir : Des petits cœurs contenant un message de l’amour de Dieu, une bonne santé, du bonheur… étaient offert à l’entrée. Idée de nos catéchistes lors du dernier kt. Merci ! l’année sera bonne, n’en doutons pas.

Et que tirez-vous comme bilan de cette célébration ?
Sabrina : Les paroissiens étaient enchantés et ont participé aux prières, à l’eucharistie et aux chants accompagnés par notre ami Jacques Fleuri, organiste. Les jeunes ont été heureux de lire les lectures et prières universelles. Etaient présents également nos chers ados récemment confirmés dans l’UP de la Seymaz. A la fin de la messe, tout le monde a été invité à partager un verre de l’amitié.
Astrid : Et sous la conduite de Père Joël, nous avons redécouvert les Béatitudes, Heureux sommes-nous 😊 Les jeunes nous ont donné du baume au cœur !

Prochain rendez-vous : le samedi 4 mars à Thônex à 17h30 !

Fun et Foi à Rome

Devant le Colisée.

L’automne dernier, trois jeunes du groupe « Fun et Foi » de la paroisse de la Cathédrale sont allés en pèlerinage à Rome : interview de deux participantes, Bénédicte et Marie.

Par Aline Jacquier, Marie et Bénédicte | Photos : Sophie Zufferey

Dans quel cadre êtes-vous partis à Rome ?
Avec le groupe de jeunes « Fun et Foi ». Nous étions trois jeunes : Marie, Bénédicte et Mikaël. Nous étions accompagnés par Sophie, la maman de Mikaël et M. le curé Philippe. Nous profitons de remercier ici toutes les personnes qui nous ont aidés financièrement lors de la vente de gâteaux et de chapelets !

Qu’avez-vous visité ?
B. et M. : Les basiliques majeures et des églises (beaucoup), des places et des fontaines (pas mal), le Vatican (sans la coupole malheureusement), la garde suisse (normal), les catacombes Saint-Calixte (sans M. le curé : ouf !), la vielle-ville (avec les longues explications du curé) et les boutiques (énormément !).

Etait-ce la première fois que vous vous rendiez à Rome ?
B. : Non c’était la troisième fois. La première fois, c’était dans le cadre du voyage du chœur et la seconde, pour l’anniversaire de mariage de mes grands-parents. 
M. : J’y étais déjà allée une fois dans le cadre de la préparation à ma confirmation.

Et qu’avez-vous découvert de nouveau ?
B. : J’ai beaucoup aimé aller à l’église Saint-Clément en raison des différents étages historiques.
M. : J’ai redécouvert certains lieux sous un autre angle car j’ai grandi depuis la première fois que je les avais vus. Et j’ai beaucoup aimé visiter Radio Vatican sous la conduite d’Adélaïde Patrignani, une des journalistes. 

Quel fut votre moment préféré ?
Pour toutes les deux, le meilleur moment était celui de la glace du soir !

Que retenez-vous de ce pèlerinage ?
B. : Comme nous n’avons pas pu visiter la coupole de la basilique Saint-Pierre, M. le curé nous a promis qu’on retournerait à Rome. Je retiens aussi que la ville a été construite sur plusieurs étages. Mais avant tout, ces quelques jours ont renforcé notre amitié !
M. : Pour moi, c’était un superbe pèlerinage. On a tous appris à mieux nous connaître et j’ai eu de la chance de pouvoir faire un voyage en étant aussi bien entourée !

Une anecdote pour terminer ?
B. : Un jour, M. le curé nous avait fait le coup de la glace dans le nez. Du coup, le dernier soir, nous avons décidé de lui rendre la pareille. Seulement, lorsque nous avons tapé dans sa glace, il a eu peur et a serré son cornet… je vous laisse imaginer ce qu’il s’est passé : sa glace est tombée par terre. Je ne vous explique pas comme on a ri !
M. : Chaque matin, M. le curé nous donnait une heure de rendez-vous pour le petit-déjeuner. Comme à notre habitude, Bénédicte et moi arrivions très souvent en retard… Le dernier matin, avec Mickaël et Sophie, nous avons décidé d’arriver en avance et de bloquer M. le curé à l’entrée du réfectoire pour qu’il soit en retard… Mais nous n’avons pas eu besoin de le faire car il est arrivé en retard sans notre aide !

Un précurseur du naturalisme: Antoine Pluche ou l’Abbé Pluche (1688-1761)

Les philosophes des Lumières se sont montrés très critiques à l’égard de l’Abbé Pluche.

Par Pierre Guillemin | Photo: DR

Ordonné prêtre en 1712, l’Abbé Pluche se tourne vers l’enseignement puis se consacre à la rédaction de son ouvrage le Spectacle de la nature, rédigé en sept volumes, entre 1732 et 1750, qui constitue une initiation aux connaissances en sciences naturelles de l’époque sous forme d’un dialogue entre un enfant, ses parents et son précepteur. Ce livre est l’un des fondements du naturalisme scientifique, c’est-à-dire les « sciences naturelles », à savoir l’inventaire et l’étude des êtres vivants, des minéraux et des végétaux.

C’est le premier best-seller de la littérature francophone : le premier tirage est épuisé peu après sa mise en vente et une réédition est tout de suite lancée. 

Au total, on a dénombré pas moins de cinquante-sept éditions ainsi que plus de vingt-cinq traductions.

Mais, dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, les philosophes des Lumières se sont montrés fort critiques à l’égard de l’Abbé Pluche et ont presque réussi à faire oublier ce best-seller que fut Le Spectacle de la nature et son influence sur l’engouement du public pour les sciences de la nature. Pourquoi ?

Science et simplicité

Le Spectacle de la nature s’inscrit dans cette vogue d’ouvrages du début du XVIIIe siècle « où l’auteur démontrait l’existence de Dieu et la sagesse de sa création, en s’appuyant sur les dernières découvertes de la Science, et particulièrement sur les dernières découvertes microscopiques et l’attraction universelle » (J. Roger, Les Sciences de la vie dans la pensée française du 18e siècle, Paris, Armand Colin, 1963). Ce que ne pouvaient admettre ni Voltaire ni Diderot. 

Mais, l’œuvre de l’Abbé Pluche, par son succès même, constitue un danger plus grand pour les Encyclopédistes : celui d’une écriture de la nature qui allie science et simplicité, contemplation de la nature et plaisir.

Ouvrir les yeux du lecteur

Chez l’Abbé Pluche, il s’agit d’ouvrir les yeux pour permettre de voir ce Spectacle de la nature : voir et comprendre sont donc synonymes chez ce tenant de la Science moderne. L’Abbé Pluche réhabilite la notion de curiosité, vision novatrice à l’époque car écrite par un religieux. La préface s’ouvre en effet sur l’idée que « le désir de savoir nous est aussi naturel que la raison ». Il s’agit pour l’Abbé Pluche d’ouvrir les yeux des lecteurs sur les richesses de la nature, afin qu’ils perçoivent « ce que l’éloignement, la petitesse et l’inattention leur dérobaient ».

Montée Vers Pâques des Jeunes: Pascaline t’attend ; viens passer ton pacTe personnalisé

La Montée Vers Pâques (MVP) : une manière de vivre le grand mystère de Pâques avec des jeunes animateurs et pour des jeunes du Chablais valaisan (de 12 à 16 ans) au Monastère de Collombey, du Jeudi saint 6 avril au soir au dimanche de Pâques 9 avril au matin.

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Les Journées Mondiales de la Jeunesse, une « fête de la foi »

Par Johan Salgat | Photos : Yves Crettaz

Les 36es Journées Mondiales de la Jeunesse auront lieu cet été à Lisbonne. Depuis la première édition en 1986, chaque évêque est invité à programmer un évènement annuel pour les jeunes dans son diocèse, des « JMJ régionales ». Tous les deux ou trois ans, cette rencontre est internationale et rassemble plusieurs centaines de milliers, voire quelques millions de jeunes du monde entier.

La structure globale de la semaine est généralement semblable d’année en année : une messe d’ouverture est célébrée avec l’évêque local le mardi, le Pape est accueilli le jeudi et le vendredi est proposé un chemin de croix. Le samedi, tous les pèlerins venus du monde entier marchent pour rejoindre le lieu de rassemblement final, qui comporte une veillée de prière, une nuit à la belle étoile, les laudes et la messe d’envoi, présidée par le pape. Durant ces quelques jours, les jeunes ont également la possibilité de suivre des enseignements, des concerts, des expositions et de découvrir la ville hôte.

Cette invitation du pape Jean-Paul II, reprise par Benoit XVI et François, qui s’adresse à tout jeune, quels que soient son pays et sa situation, est un temps fort. Cette rencontre est festive et joyeuse. Les rues sont envahies de jeunes, les visages illuminés, s’échangeant des goodies et brandissant leur drapeau, dansant et riant ensemble, bien qu’ils ne parlent pas la même langue. Mais l’amour se fiche des langues. L’Eglise universelle est rassemblée et célèbre ensemble le Christ vivant. 

Cette année les JMJ ont lieu à Lisbonne, au Portugal, du 1er au 6 août. Différentes variantes sont possibles, en fonction des disponibilités et envies de chacun. La proposition, à laquelle les jeunes sont plus particulièrement encouragés à participer, est de partir la semaine précédente dans le diocèse de Braga. Cette semaine permet de découvrir la culture locale, le groupe avec lequel nous partons et de se préparer à vivre la semaine suivante à Lisbonne. Il est aussi possible de s’inscrire pour une semaine supplémentaire, soit du 7 au 12 août, pour rentrer en douceur, débriefer et redescendre un peu de notre nuage en s’arrêtant dans le sud de la France. Toutes les infos se trouvent sur jmj.ch 

Le thème de ces JMJ 2023 est « Marie s’est levée et est partie en hâte » (Lc 1, 39). Alors, à l’exemple de Marie, levons-nous et partons avec empressement !

Questions et informations complémentaires : 
Johan Salgat / 076 576 91 89
salgat.johan@gmail.com

Messe d’envoi aux JMJ de Panama.

La protectrice des Amérindiens

« La bonté peut être désagréable si elle laisse une piqûre derrière elle. » Katharine Mary Drexel a fait sienne cette maxime enseignée par sa belle-mère. Née dans une famille américaine de philanthropes, la jeune femme apprend au contact de cette femme en lutte contre un cancer en phase terminale, que l’argent des Drexel ne pouvait acheter ni protection contre la douleur, ni contre la mort. Sa vie prend alors un profond tournant.

Par Myriam Bettens | Photo: DR

La vie de Katharine Mary Drexel ne commence pas de la manière la plus simple qui soit. Elle voit le jour à Philadelphie en novembre 1858. Cinq semaines plus tard, sa mère décède. Son père épouse Emma Bouvier. Cette dernière élève « Kate » et ses deux sœurs comme ses propres filles sur un modèle de « féminité chrétienne » et de philanthropie. Elle montre la voie en ouvrant sa maison trois fois par semaine pour venir en aide aux pauvres de Philadelphie. Emma décède en 1883 d’un cancer, suivie de son mari en 1885. Les sœurs Drexel décident d’utiliser les 14 millions de dollars, fortune colossale pour l’époque, pour poursuivre les activités philanthropiques de leurs parents.

Particulièrement sensible au traitement réservé aux Amérindiens, Katharine Mary Drexel cherche à améliorer les possibilités d’éducation dans les réserves de l’Ouest américain. En 1886, elle se rend en Europe pour se former aux dernières techniques d’enseignement. Elle y rencontre le pape Léon XIII et lui demande d’envoyer des religieuses sur le terrain. Le Pape lui propose alors de devenir elle-même missionnaire. En 1887, elle écrit au père James O’Connor, le prêtre de sa famille, pour lui faire part de sa résolution de se consacrer au Christ. L’évêque local suggère la création d’un nouvel ordre au service des Amérindiens et des Afro-Américains. Le 12 février 1891, elle prononce ses vœux en tant que fondatrice des Sœurs du Saint-Sacrement pour les Amérindiens et les Afro-Américains. A sa mort, en 1955, l’ordre dirige 61 écoles, trois maisons de services sociaux et l’Université Xavier de Louisiane, seule université ouverte alors aux Afro-Américains. L’année 1964 marque l’ouverture de sa cause en béatification. Canonisée le 1er octobre 2000, elle est fêtée tous les 3 mars.

Mercredi 1er février à Monthey: rencontres des servants des messe

Depuis quelques mois, les servants de messe de Monthey-Choëx peuvent compter sur de
nouvelles responsables pour les former au service, organiser le planning et leur préparer
des rencontres récréatives et sympathiques, comme celle de la Chandeleur. A cette occasion, les servants du Haut-Lac et de Collombey-Muraz se sont joints à l’équipe de Monthey, le
mercredi 1er février, à la Maison des jeunes, pour manger les crêpes !

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Greviria, au service de la jeunesse bulloise

Par Philippe Bonnet et Luca Charlier | Photo : Philippe Bonnet

Peut-être avez-vous déjà pu apercevoir, au défilé de la Fête-Dieu par exemple, de jeunes étudiants coiffés d’un couvre-chef amarante et munis d’un sautoir tricolore. Ce sont des membres de la Greviria, la section bulloise de la Société des étudiants suisses. Celle-ci, abrégée SES, est la plus grande société du type en Suisse. Elle fut fondée en 1841 dans le but de donner aux étudiants catholiques une alternative conservatrice aux autres sociétés d’étudiants qui existaient à l’époque, plus libérales. Historiquement, la SES joua un important rôle politique au sein de notre pays et presque tous les membres du Parti catholique conservateur (l’actuel PDC) furent issus de ses rangs.

La Greviria se rassemble hebdomadairement lors de stamms où ses membres passent ensemble un moment convivial autour d’un verre, échangeant sur des sujets divers – politique, école, histoire et d’autres – ou entonnant joyeusement des chants enjoués. C’est alors que règne la première de nos trois valeurs : Amicitia.

Conformément à sa deuxième valeur, Scientia, la Greviria organise également pour ses membres des activités plus intellectuelles, comme des conférences, des visites de musées ou des concerts, car il s’agit aussi de former des esprits intelligents et mûrs.

Virtus, notre ultime mot d’ordre, donne à la Greviria sa dimension spirituelle et morale, ancrée dans la foi catholique. Ainsi, à travers témoignages et exemples de vie chrétienne, plusieurs de nos membres ont pu, gratia Dei, trouver ou retrouver leur foi, le plus récent ayant entamé sa catéchèse afin de recevoir le baptême. Avant chaque événement d’importance, nous assistons également à une messe, donnée par notre aumônier, l’abbé Kolodziejczyk, pour accorder au Christ la place qu’Il mérite dans nos rencontres. La Greviria s’engage aussi activement et charitablement, par exemple au cours du semestre passé, quand nous avons donné chaque semaine des cours de soutien scolaire gratuits à des élèves en difficulté.

La solitude des prêtres

PAR JUDITH BALET HECKENMEYER
PHOTOS: JUDITH BALET HECKENMEYER, FRANK JULLIARD

Lorsque ce terme est évoqué, de suite vient à l’esprit le sujet du célibat des prêtres. Mais vivre avec quelqu’un au quotidien est-il gage de ne pas ressentir de la solitude? Même au milieu d’une foule, il est possible de ressentir une solitude extrême.

Mais la solitude peut aussi être une bénédiction, car elle permet de mieux se relier au fond de son être. Jésus n’est-il pas parti pour 40 jours dans le désert avant sa grande épreuve ?

Certains religieux vivent en communauté, mais bien souvent les prêtres vivent seuls.

Ils ne manquent certainement pas d’occasions de réunions, de conseils de tous ordres, de rencontres privées avec leurs paroissiens, mais la fonction qu’ils occupent mettrait-elle une barrière à de solides relations amicales, ou à oser demander de l’aide ?

Lorsque des difficultés surviennent dans la vie d’un prêtre, vers qui peut-il se tourner pour partager ? Comment se fait-il accompagner lorsque de grandes remises en questions le taraudent ? Car il ne doit pas toujours être facile d’accueillir les souffrances des autres, de porter leurs malheurs, de les accompagner dans la peine, les deuils, les maladies, leur propre solitude. Comme pour tous les frères humains, les prêtres ne sont pas à l’abri des dépressions, des dérapages (dont l’opinion publique avide de scandales se délecte tant actuellement), des suicides. Bref, des maux qui touchent au fond tous les êtres humains. Et lorsqu’il y a maladie, dans la fin de vie, la solitude leur est-elle plus grande encore ?

Ce n’est que lorsque la solitude est pesante, qu’il est nécessaire de la rompre. Pour aider, il faut une demande. Pour répondre, il faut une question.

Il est donc de la responsabilité de chacun, prêtre ou non, de chercher de l’aide, des soutiens lorsque la solitude devient difficile à vivre ! De même que lorsqu’elle est nécessaire, bienvenue ou appréciée, de la savourer avec délectation.

De la solitude à l’épanouissement

PAR ROMAINE CARRUPT
PHOTO: PHOTO VAL, ST-PIERRE-DE-CLAGES

Le sentiment de solitude ne doit pas fermer le cœur mais l’ouvrir. Le Seigneur appelle à la vie consacrée celui qui garde son cœur ouvert. « »Venez à ma suite, et je vous ferai pêcheurs d’hommes. » Aussitôt, laissant leurs filets, ils le suivirent.» (Mt 4, 19-20). C’est dans le discernement et en expérimentant des instants de silence dans la solitude de la prière que l’appel prend sens.

Un cœur détaché de soi-même, débarrassé de tout attachement, peut apporter le sens de la solitude, l’ouvrir au désir d’en vivre régulièrement. Un cœur vide se remplit de Dieu et le rend disponible pour aimer comme Jésus nous le demande.

L’amour divin conjugué à l’amour humain est la rencontre au centre de nous-mêmes. Le mystère de la solitude permet d’atteindre la liberté du cœur, il s’ouvre à Dieu et aux hommes.

Le pape François invite les prêtres qui vivent des périodes de ténèbres à ne pas se replier sur eux-mêmes. Il les invite à sortir d’eux-mêmes, à rayonner la joie, à aller vers le monde et apporter la lumière de Dieu qui est en eux pour rejaillir sur le peuple.

Dans le monde actuel du tout, tout de suite, poser des temps de cœur à cœur avec le Seigneur offre une respiration dans la solitude pour libérer le cœur et l’ouvrir à l’abandon, au lâcher-prise, et permettre à Dieu d’œuvrer en nous.

Vivre le célibat dans l’amour du Seigneur ne ferme pas l’accès aux véritables amitiés. C’est l’ouverture à la découverte de pouvoir aimer quelqu’un pour ce qu’il est, comme le Christ l’a aimé, et ainsi s’épanouir au-delà de l’érotique et du charnel.

Le besoin de relations humaines est légitime, Dieu est Dieu, il peut sembler parfois éloigné. Le confrère, le collègue, une personne avec laquelle nous sommes liés par une amitié profonde, avec laquelle nous partageons une véritable amitié spirituelle dans un dialogue chaste et constructif peut combler ce besoin.

Le prêtre. Qui est-il ?

PAR DANIÈLE CRETTON-FAVAL | PHOTO: ALPHONSE DARBELLAY

En ce temps-là, comme Jésus marchait le long de la mer de Galilée, il vit deux frères, Simon appelé Pierre, et son frère André occupés à pêcher. Il leur dit: «Venez à ma suite, et je vous ferai pêcheurs d’hommes. Aussitôt laissant leurs filets, ils le suivirent, et il les envoya pour que se répande la Bonne Nouvelle jusqu’aux extrémités de la terre.»

Comme eux, le prêtre s’est senti appelé, un jour, et il a répondu « oui ». Il a fait don de sa vie, qui englobe son avenir, ses facultés, ses joies, ses souffrances, ses rêves de foyer, enfin, l’offrande totale de son soi. Le prêtre accepte cet « Allez » de Jésus avec les scénarios et les défis toujours inconnus de cette vocation au service de Dieu et des autres.

Le prêtre vit aujourd’hui dans une société où les inquiétudes sont nombreuses, avec ce sentiment de ne plus être entendu, lorsqu’il parle d’évangélisation. On pourrait affirmer avec Isaïe : « Qui a cru, Seigneur, en nous entendant parler de toi. » Hélas, souvent, la Bonne Nouvelle se dilue dans les forces incontrôlables dues à la fuite en avant de la mondialisation, de l’économie, des technosciences, des médias, des réseaux sociaux, de la perte de notre culture judéo-chrétienne, qui fut à l’origine de notre démocratie, et résultat : ce tout amalgamé vient nous embrumer le cœur et l’esprit.

Le prêtre, en plus de semer le riche trésor de la Parole avec foi, pour faire croître le Royaume de Dieu ici-bas, doit encore trop souvent avoir des facultés entrepreneuriales pour que la paroisse fonctionne bien dans ses besoins et services matériels qui sont nombreux en ce temps de complexités tout azimut.

Le prêtre, comme le dit notre pape François, est celui qui doit veiller jalousement à ne pas se laisser voler l’enthousiasme missionnaire, la joie de l’Evangile et l’espérance ! Il est chargé de nous arracher au pessimisme ambiant, et nous aider à reprendre conscience des trésors et des ressources contenus et offerts lors de la célébration de l’Eucharistie, par les sacrements et dans les Evangiles. Semer, ressemer sans fin la Parole par l’écrit, par la voix, par la patience, tel est le charisme du prêtre. Servir et encore et toujours servir dans la fidélité à la Parole donnée le jour de l’ordination, dans un combat personnel que la vie impose.

Le prêtre, il est vrai, reçoit la grâce et la miséricorde du Père pour être son disciple, et que Sa Grâce est toute-puissante, mais, j’ose penser quand même que « prêtre » est un sacré job !

Pour conclure : revisitons la prière que sainte Faustine a reçue de Notre Seigneur : « Aujourd’hui, amène-Moi les âmes sacerdotales et religieuses ; immerge-les dans mon Insondable Miséricorde. Elles m’ont donné la force d’endurer ma douloureuse Passion ; c’est par elles, comme par des canaux, que ma Miséricorde et mon Amour se déversent sur l’humanité souffrante. »

Témoignages de nos quatre prêtres

La solitude par Bernard Maire

Photo: Robert Zuber

D’après le dictionnaire, est solitaire non seulement celui qui est seul par obligation, mais aussi celui qui aime à être seul ou à vivre seul par désir ou par besoin. La solitude est donc l’état d’une personne seule, retirée du monde, qui la subit ou qui la cherche.

Je l’imagine pourtant comme une personne tout de noir vêtue : elle me rencontre lorsque je suis vulnérable, lorsque je n’ai pas pris le temps de méditer la parole de Dieu, ou encore de prier l’Office divin.

Elle est ingrate, sournoise et elle se trouve cachée quelque part en moi. Je n’ai pas de remède infaillible, ni de médicaments, aucune potion… rien si ce n’est de me remettre en route et de retrouver la puissance de la prière et de l’Evangile dans le quotidien de ma vie ! ou encore de me laisser faire par Dieu.

C’est Jean Rostand qui a dit : « Etre adulte, c’est être seul ! » On ne le dira jamais assez fort : cette solitude-là peut être féconde et enrichissante quand elle est choisie, souhaitée, voulue, à l’instar du Maître qui aimait à se retirer loin de la foule, pour méditer et prier.

Un temps pour soi par Bruno Sartoretti

Photo: Camp Biblique Œcuménique de Vaumarcuse

Est-il bien judicieux de parler de la solitude du prêtre ?

Le ministère qui nous est confié nous invite à la rencontre des personnes de la communauté afin de répondre à leurs désirs spirituels. Et ils sont nombreux ces désirs, et variés. Pour mieux réaliser la mission, il faut sortir des sentiers battus, de nos églises bâtiments afin de rencontrer l’Eglise vivante, donc prendre le temps d’aller en commissions au village, de prendre un café avec une personne rencontrée sur le chemin, de prendre le temps de discuter, … Il n’y a pas de sentiment de solitude, mais plutôt un sentiment de vie partagée, d’accompagnements mutuels, de soutiens et d’échanges comme dans une grande famille.

Mais il faut aussi des temps pour soi. Des temps pour se ressourcer, pour prier, pour lire la Parole de Dieu,… Des temps pour prendre soin de son corps afin de garder une santé qui permette les rencontres. Si ces temps demandent une certaine solitude, ils sont surtout des temps pour mieux vivre ensemble.

La solitude du prêtre n’est pas un poids qui m’opprime, mais des temps qui m’invitent à mieux préparer la vie de la grande famille de Dieu. La solitude n’est pas un temps où je me sens persécuté ou oublié, mais un temps que je mets à profit pour mieux laisser la place à Dieu, pour qu’Il puisse mieux vivre en moi afin que je puisse mieux le proclamer et en témoigner plus.

Merci donc à vous, les paroissiennes et paroissiens, qui êtes de ma famille. Vous me donnez beaucoup d’espoirs et d’envies par vos paroles et vos présences, par vos bonjours et vos questions, par vos sourires et vos saluts. Merci de faire de moi un homme debout, ressuscité, parce que vous me donnez la présence qui supprime la solitude.

La solitude par Robert Zuber

Photo: Robert Zuber

La solitude je l’ai vraiment rencontrée au moment du Covid où elle est devenue très négative, lourde et presque invivable. Il a fallu l’apprivoiser en donnant un sens à cette nouvelle réalité. Cela a été possible car j’ai osé ouvrir mon cœur à des proches et à un frère prêtre.

Ce qui m’a tenu et qui me pousse à continuer mon ministère dans la joie et la confiance ce sont tous les regards échangés, les sourires, les partages et les rencontres. Et aussi tous ces moments de prière, de célébration, de méditation de la Parole.

Pour moi l’essentiel c’est de rester en relation avec Dieu et avec les autres, c’est aussi la certitude que Jésus conduit son Eglise, les communautés et donc mon ministère.

Aujourd’hui la solitude est un chemin que je prends avec Jésus et Marie, en communion avec celles et ceux qui peinent et qui sont en souffrance.

J’ai encore mieux saisi qu’au cœur de ma solitude, il y a une Présence d’amour qui m’invite à m’ouvrir à Lui et aux autres pour mieux vivre et pour mieux aimer.

Apprivoiser la solitude par Rémy Delalay

Photo: Rémy Delalay

Durant mes 20 années de vie monastique, j’ai appris à apprivoiser la solitude. Comme dans ma cellule monastique, je n’ai à la maison ni radio ni télévision. Le silence à la maison apaise et aide à écouter son cœur et l’Esprit qui parfois se manifeste. J’ai l’habitude des repas en silence et du travail solitaire. Le silence extérieur n’est pas synonyme de solitude intérieure. Bien au contraire, il aide à porter ses proches et le monde dans la prière et les laissent se rendre présents par la communion des saints. Je ne me sens ainsi pas seul.

Dans le ministère, je suis bien entouré par les Conseils de communauté et les Conseils de gestion des différentes paroisses dont j’ai la référence. Les catéchistes, les sacristains et sacristines sont aussi importants et je les rencontre très souvent. On partage toujours un moment fraternel avant les célébrations.

Paradoxalement, c’est quand je suis avec beaucoup de monde que je peux me sentir très seul. Quand l’église est pratiquement pleine et que presque personne ne répond, quand je dois prier le Notre Père pratiquement seul au micro, alors oui, je me sens horriblement seul et triste. Quand je me suis retrouvé plusieurs fois à la messe de semaine seul avec la sacristine, alors oui, je me sens seul et triste. Ces moments sont des instants dans le brouillard, comme sur la photo, mais ils ne durent pas longtemps car le soleil brille en dessus. Et autour de moi, bien des personnes ont des fardeaux bien plus lourdes à porter.

Seigneur, à quoi bon ?

PAR LE PÈRE LUDOVIC LÉCURU | PHOTO: PIXABAY

Rien de ce que j’ai accompli pour toi ne semble porter du fruit.

Jusqu’à présent, j’ai cherché à te suivre.

Finalement je ne sais plus où est le chemin.

J’ai prié davantage, et je ne suis pas plus fort(e) qu’avant.

Je me suis rappelé ton amour, et je me sens bien seul(e).

Je sais que Jésus aussi a connu l’insuccès.

Après son discours dans la synagogue de Nazareth, les gens ont voulu le précipiter du haut de la falaise.

Ses concitoyens ont voulu le lapider.

Les Pharisiens ont conspiré contre lui et fomenté de faux témoignages pour le perdre.

Les gens lui ont préféré Barabbas le bandit.

Jamais, cependant, il ne s’est laissé décourager par les événements.

Il ne s’est pas scandalisé de ce qui lui arrivait.

Il a aimé les siens jusqu’au bout.

Pardonne-moi quand je ne m’appuie plus sur toi avec foi.

Même quand je suis découragé(e), ta grâce est toute-puissante.

Même quand je suis fatigué(e), tu es ma force.

Même quand je compte plus sur moi que sur toi, tu ne m’abandonnes pas à mes pauvres forces.

Assure mes pas sur le chemin de ma vie. Tout est bien, Père, car tu es là.

Amen.

La solitude du prêtre

PAR L’ ABBÉ LÉONARD BERTELLETTO, CURÉ
PHOTO: RAPHAEL DELALOYE

«Il n’est pas bon que l’homme soit seul» (Ge 2, 18) dit Dieu dans le premier des livres de la Bible, le livre de la Genèse. Selon saint Paul, l’apôtre est «mis à part» pour exercer sa mission. Comment concilier ces deux injonctions de l’Ecriture? L’Eglise latine a tranché depuis longtemps, imposant à ses ministres la loi du célibat sacerdotal. Le prêtre est un homme «seul». Ainsi le veut la Tradition. De plus, la communauté, les confrères, ne sont plus aussi porteurs qu’auparavant.

Souffre-t-il parfois de solitude ? Morale, affective ? Poser la question, c’est y répondre. Une disponibilité plus grande est sans conteste laissée à qui choisit cette façon de vivre. Il y a des prêtres qui ne comptent pas leur temps. Mais d’immenses difficultés surgiront dans l’existence de ces hommes seuls si l’équilibre n’est pas trouvé. L’histoire de l’Eglise est affligée d’incessants problèmes à ce propos, de scandales, même. Ces comportements déviants n’évangélisent personne.

Dans l’Eglise de Rome, on ne sait, on ne veut résoudre ces problèmes récurrents. On préfère que l’Eglise se meurt et se suicide petit à petit plutôt que de réformer ce qui doit l’être. Que restera-t-il de notre Eglise d’ici 20 ans ? J’imagine – mais qui suis-je pour me permettre un avis sur la question – l’existence d’un clergé marié, sur le modèle de celui qui anime les paroisses de l’Eglise d’Orient, ce qui n’empêcherait pas que des prêtres célibataires déploient leur charisme, dans le cadre de communautés fraternelles suivant une règle.

Vivons dans la sérénité et l’harmonie, quel que soit notre état de vie, en cultivant l’essentiel, notre foi en Jésus-Christ, dispensateur de vie et d’amour. Que celui-ci comble chacun !

La solitude de nos prêtres

Par vœu, par choix ou par nécessité, la solitude se vit comme une compagne agréable ou comme une souffrance au quotidien. Que ce soit le jeune en recherche de partenaire pour la vie ou la personne âgée ayant perdu son conjoint, nombreux sont ceux qui expérimentent le silence et l’absence à la place d’une relation suivie et complémentaire. Au moment où ce thème est abordé dans la rubrique «éclairage» de notre magazine, il nous a semblé important de donner la parole aux prêtres qui desservent notre secteur pour qu’ils partagent avec nous quelques réflexions sur leur «solitude».

Par l’Abbé Gildas tchibozo

Dire que le prêtre est seul, cela me dérange un peu ; et pourtant, c’est quelquefois la réalité.

Au sens théologique du terme, il est bien vrai que le prêtre n’est jamais seul. Avant de s’en aller vers son Père,
Jésus faisait cette promesse aux disciples: «… Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde.» (Mt 28, 20)

Par ailleurs, l’Apôtre Paul affirme dans sa Lettre aux Galates (5, 20): «Si je vis, ce n’est plus moi qui vis, c’est le Christ qui vit en moi.» Donc, en réalité, le prêtre ne devrait jamais se sentir seul ou solitaire. Il est sans doute isolé, du fait qu’il incarne une réalité, que je qualifierais de «mystique», qui gêne les gens de notre époque.

Me sentir seul et isolé, oui, cela m’est pourtant arrivé plusieurs fois ! Je donne juste deux témoignages.

Le premier, c’est quand on m’affecte pour aller d’une paroisse à une autre. Là, je me rends compte que je suis seul, et que je dois y aller seul !

Le deuxième témoignage, c’est surtout après les grandes célébrations paroissiales. L’église est remplie de fidèles (à la sortie de la messe, les paroissiens attendent volontiers pour des échanges, ou même pour l’apéro). Mais, quelques minutes après, la paroisse est vide et je me rends compte que je dois retourner seul à la cure, dans ma chambre. Malgré la présence des confrères prêtres, je me sens seul ; et c’est sans doute aussi leur ressenti. Chacun se sent seul face à lui-même. Néanmoins, en reprenant mes esprits, je culpabilise de me laisser gagner par un tel sentiment, alors que j’ai pleinement conscience que le Christ est en moi et il est avec moi de façon permanente, que j’appartiens à un corps sacerdotal, à une famille biologique, et aussi ecclésiale qui m’entourent. Pourtant, je suis seul ! Alors, j’ai compris il y a fort longtemps que la solitude du prêtre ne se trouve pas dans le fait de son état de vie, comme célibataire, mais plutôt dans son état d’être, en tant que configuré au Christ, seul à Gethsémani, seul sur la croix. Depuis lors, je vis ma solitude avec beaucoup de joie, surtout grâce à la bienveillance des paroissiens qui comprennent mes limites humaines.

Par Joseph Voutaz

Pour moi il y a une bonne et une mauvaise solitude.

La mauvaise solitude correspond à l’isolement et à la fatigue. Elle est un cercle vicieux qui me plonge dans l’activisme. Même si je croise du monde, le cœur reste vide. Le remède consiste à prendre du temps en face de Dieu pour lui confier ma vie et mon cœur.

La bonne solitude correspond au ressourcement. Dans mon ministère, je croise
tant et tant de visages que j’ai parfois besoin de prendre du recul. Etre seul, prendre du recul, prier, ça fait du bien : Jésus prenait lui même des temps prolongés de prière.

J’ajoute que la vie communautaire (pas toujours facile cependant !) est un cadeau inestimable qui fait que je ne me sens jamais vraiment seul !

Par René-Meinrad Kaelin

En complément des articles de Joseph et de Gildas, qui parlent davantage de leur vécu, je vous donne un regard vertical, spirituel sur la solitude du prêtre.

Par rapport à tant et tant de personnes qui vivent dans une profonde
solitude et qui en souffrent tant et plus, je pense que la solitude du prêtre est très différente.

D’abord, elle est CHOISIE :
« Ce n’est pas vous qui m’avez choisi ; mais moi, je vous ai choisis, et je vous ai établis, afin que vous alliez, et que vous portiez du fruit, et que votre fruit demeure, afin que ce que vous demanderez au Père en mon nom, il vous le donne. »
Cette solitude n’est pas stérile… elle nous permet de porter du fruit et d’être écouté-exaucé par le Père.

Cette solitude est HABITéE. Le prêtre, fidèle à son engagement, peut dire comme Jésus :
« Je ne suis jamais seul ; le Père est toujours avec Moi. » (Jn 8, 16)

Et il y a la promesse merveilleuse du Christ à Pierre :
« Pierre se mit à lui dire ; Voici, nous avons tout quitté, et nous t’avons suivi, quelle sera donc notre part ? » Jésus leur dit : « Je vous le dis en vérité, il n’est personne qui, ayant quitté, à cause de moi et à cause de la bonne nouvelle, sa maison, ou ses frères, ou ses sœurs, ou sa mère, ou son père, ou ses enfants, ou ses terres, ne reçoive au centuple, présentement dans ce siècle-ci, des maisons, des frères, des sœurs, des mères, des enfants et des terres, avec des persécutions et, dans le siècle à venir, la vie éternelle. » (Mt 17, 27-29)

La promesse : recevoir au centuple, présentement dans ce siècle-ci, des frères, des sœurs, des mères… des enfants…

Je pense ici, à la communauté qui nous entoure et qui nous porte : la communauté bernardine de ma famille religieuse… la communauté de la famille paroissiale… Il y a aussi toutes les personnes avec lesquelles nous nouons un profond contact par le biais du ministère sacerdotal.

NON NON, je ne suis jamais seul avec le Seigneur, mon Bon Pasteur… !

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