La voix des mots

PAR MYRIAM BETTENS
PHOTO : CATH.CH/BERNARD HALLET

Un livre est une fenêtre ouverte sur le monde, dit-on. Mais certaines personnes sont empêchées de lire pour cause de cécité ou de handicap. La communauté des Bernardines de Collombey donne de la voix depuis 1964 pour rendre la littérature accessible à ceux qui en sont privés. Fermez les yeux et laissez-vous guider au travers de ce trésor sonore.

Du caractère au son

« Le récit originel racontant comment cet Ismaël Shumu’il devint le fils d’Abraham en Genèse 16, 1-2 conviendrait donc à un contexte du septième siècle », commence à lire Sœur Marie-Paule. La voix de la responsable de la bibliothèque sonore du monastère des Bernardines est posée et claire, mais « l’enregistrement d’un livre audio présente des difficultés qui n’existent pas lorsqu’on lit un livre pour soi ». Les noms propres issus d’une autre langue, ou même une lecture trop scolaire peuvent présenter certaines difficultés pour le lecteur et l’auditeur. Plus de trois mille titres constituent aujour­d’hui le catalogue de l’Etoile sonore, en majorité disponible sous forme numérique. Une cinquantaine de lecteurs étoffent ce fond sonore bénévolement. « Nous leur offrons une formation, un micro de bonne qualité et les livres pour enregistrer le support audio, indique Sœur Marie-Paule. La bibliothèque possède un peu de tout, mais s’est surtout spécialisée dans les livres de spiritualité et de philosophie. Lorsqu’une encyclique sort, elle est disponible en trois semaines chez nous. »

Lire et aimer lire

« Le livre le plus emprunté reste incontestablement la Bible », révèle encore la responsable. Auparavant, elle occupait toute une travée de la bibliothèque et grâce aux nouvelles techniques de numérisation, elle ne se compose « plus que » de six CDs. Cette sonothèque s’adresse à toute personne ne pouvant pas lire par elle-même. « La définition est volontairement assez vague pour étendre notre offre à tout auditeur dont la problématique empêche la lecture », comme dans le cas de la dyslexie, par exemple. « Une voix peut plaire à un auditeur et pas à un autre, mais on lit d’autant mieux ce qu’on aime », ajoute-t-elle encore. Ce que l’auditeur ressentira très certainement !

Les médias, source d’échanges inépuisables

PAR BÉNÉDICTE DROUIN-JOLLÈS | PHOTO : GETTY

Interrogez-vous vos enfants sur leurs sources d’information et de distractions ? Regardez-vous avec eux leurs chaînes et vidéos fétiches sur Youtube ? Allez-vous sur les réseaux sociaux qu’ils fréquentent ? Et vous, leur montrez-vous vos journaux préférés ? Voilà autant d’occasions de partage de moments enrichissants.

On peut penser que c’est une perte de temps, que leur vie privée ne nous regarde pas, préférer donner la priorité au travail… Personnellement je n’ai jamais regretté d’avoir favorisé ces échanges. Ils sont l’occasion de pénétrer dans leur univers culturel si différent du nôtre. Aujourd’hui les médias sont très segmentés selon les âges, les sexes et les centres d’intérêts. Des discussions passionnantes émergent ainsi. D’abord nos jeunes sont tellement heureux de nous faire découvrir ce que nous ignorons. A notre tour ensuite d’interroger, de souligner le positif ou au contraire d’inviter à la prudence face aux éventuels écueils. Nos ados, grands consommateurs d’écrans, acquièrent relativement vite une certaine méfiance vis-à-vis des fake news ou des clichés répétés en boucle. Mais, ils ont aussi tellement besoin d’interlocuteurs pour les aider à les identifier,
pour approfondir une réflexion encore parfois vacillante ou superficielle.

Pour peaufiner l’exercice, pourquoi ne pas prendre le temps nous aussi de montrer ce qui nous tient à cœur : un exemple d’attitude héroïque qui « tire vers le haut », un témoignage de foi et d’engagement, un reportage inédit qui nous enthousiasme. Tous les jours, grâce aux médias, nous pouvons trouver de quoi échanger, débattre, apprendre à s’émerveiller et ainsi éveiller petit à petit l’intelligence, l’esprit critique et la vie intérieure des plus jeunes.

Statue de la Vierge…

… Notre-Dame de Bourguillon, Fribourg

PAR AMANDINE BEFFA | PHOTO : JEAN-CLAUDE GADMER

A l’origine lieu de prière des bourgeois atteints de la lèpre, Notre-Dame de Bourguillon est devenu un des lieux de pèlerinage de Suisse romande. Depuis le XVe siècle, la statue de la Vierge a vu défiler les malades, mais aussi les croyants venant implorer sa protection dans les périodes troublées.

Les traits que l’artiste a donnés au visage de Marie sont très humains et doux. Elle porte les insignes royaux : la couronne, le sceptre et le manteau rouge. Si les symboles sont ceux de la royauté terrestre, ils rappellent la royauté spirituelle de la Mère de Dieu.

Les Vierges couronnées se répan­dent progressivement à partir du XIIe siècle. A la même période, les communautés religieuses rajoutent l’hymne du Salve Regina au dernier office de la journée, peut-être pour trouver le réconfort face aux angoisses de la nuit.

Nous n’avons peut-être pas l’habitude de chanter cet hymne et il est possible que nous n’en ayons jamais réellement écouté les paroles. Il peut toutefois guider notre méditation devant la statue de Bourguillon.

Salut, Reine, Mère de Miséricorde, notre Vie, notre Douceur, et notre Espérance, salut. Vers toi nous élevons nos cris, pauvres enfants d’Eve exilés. Vers toi nous soupirons, gémissant et pleurant dans cette vallée de larmes. Tourne donc, ô notre Avocate, tes yeux miséricordieux vers nous. Et, Jésus, le fruit béni de tes entrailles, montre-le-nous après cet exil. Ô clémente, ô pieuse, ô douce Vierge Marie !

Quelle que soit la difficulté des temps dans lesquels nous nous trouvons, Marie est une mère offerte à ceux qui souffrent. On pourrait être étonné que la Vierge de Bourguillon porte son fils sur le côté au lieu de le tenir devant elle. Le Christ a en effet longtemps été au centre des œuvres, la Vierge n’étant qu’au second plan. Porter Jésus sur la hanche lui laisse toutefois toute la place pour accueillir nos soupirs et nos larmes. Elle peut tourner son regard vers les enfants que nous sommes et nous guider avec douceur dans l’espérance.

« D’une foi à l’autre »

Converser avec l’autre, lui accorder le temps nécessaire pour provoquer la rencontre constitue une facette de sa personnalité. Se questionner sur l’éternité, l’angoisse de la mort ou le sens de la vie en compose l’autre. Entre l’homme des médias et le «découvreur» de foi s’écrit peu à peu notre conversation. Rencontre avec Jean-Philippe Rapp.

PAR MYRIAM BETTENS
PHOTOS : JEAN-CLAUDE GADMER

On constate une accélération de la société en général. Que pouvez-vous dire de cette évolution dans les médias ?
Cela peut apparaître comme du regret ou de la critique, mais parfois je trouve que les médias ne donnent pas assez de temps au temps. Pour moi, Dieu c’est le temps. Celui de la méditation, de la promenade ou de l’écoute du vent. Nous nous agitons trop, pour de bonnes et de mauvaises raisons.

En tant que chrétiens, l’éducation aux médias de nos enfants doit-elle être différente ?
Je crois à l’éducation aux médias de manière générale. Par une gestion du temps passé devant les écrans, mais aussi par l’apprentissage du regard porté sur l’information. Cela étant, que l’on soit jeune ou moins jeune, la référence aux valeurs chrétiennes devrait être automatique, inscrite en nous. La part grandissante que prennent les pseudo
informations véhiculées par les réseaux sociaux m’inquiète. Cela donne libre cours à toutes les déviances. Les médias peuvent être magiques. Mais les bonnes choses sont souvent perdues dans un fatras d’autres bien plus séductrices et beaucoup moins profondes.

Apparemment vous étiez un enfant terrible et devez votre salut aux prêtres de l’internat de la Corbière à Estavayer…
Je n’étais pas un bon élève. Il faut des parents qui soient des références, qui vous aident ou vous encouragent pour le moins. Ça n’a pas vraiment été mon cas. Un ami m’a parlé de l’institut. On y formait des prêtres, mais l’école acceptait aussi des garnements de mon genre. J’ai demandé à mon père d’y aller. Au bout de deux jours, il est revenu me chercher pensant que l’environnement ne pouvait pas me convenir. Mais j’avais en face de moi des religieux qui ne pensaient qu’à moi, à ma réussite. J’ai refusé de partir et ces deux ans m’ont littéralement sauvé.

Vous avez fait vos armes à la revue « Jeunesse » des Unions chrétiennes. Partagiez-vous également leur enseignement théologique?
Pas du tout ! J’étais le catho engagé par une revue protestante. Il était beaucoup moins question de religion que de vie sociale, de rencontres et de musique. Un pasteur veillait tout de même à la ligne éditoriale. En fait, lorsque j’ai souhaité faire du journalisme, j’ai été engagé au Journal de Nyon qui éditait aussi la revue Jeunesse. Cela étant, je m’y suis toujours senti à l’aise.

Votre carrière vous a amené à rencontrer plusieurs personnalités du monde religieux. Laquelle vous a le plus marqué ?
Sûrement pas le cardinal Ratzinger ! La personne qui m’a vraiment frappé reste incontestablement la mère abbesse de la Fille-Dieu à Romont. La Mère Hortense était un vrai personnage. Une femme éblouissante, brillante, extraordinaire. Elle avait fait des études de physique nucléaire et était ensuite devenue mère abbesse d’un couvent en France, pour finalement arriver à Romont. J’étais allé la voir pour une interview, mais je lui ai parlé du projet que j’avais alors : celui de passer l’Avent avec elles et la TV à l’Abbaye. Après de difficiles tractations elles ont accepté. J’y vois là aussi un hasard divin.

Une filiation d’élection

Ami proche de Georges Haldas depuis 1986, il y a entre les deux hommes une filiation élective que seule la mort du poète en 2010 interrompt. En public comme à l’intime, l’essayiste et le journaliste entretiennent de nombreuses conversations qui feront l’objet d’un livre en 2010. Georges Haldas « ouvre » Jean-Philippe Rapp au monde qui l’entoure. Il l’entraîne à repérer « chez l’autre la parcelle d’éternité. De celle qui permet de croire en Dieu ». Avec son ami, il évoque la question de la résurrection, de l’angoisse face à l’agonie et de la foi. Là aussi, l’écrivain suisse pousse le producteur de Zig Zag Café à ne pas « chercher à confirmer sa foi dans des lieux construits ». Lui qui aime le rite et s’y sent à l’aise, « doit sortir de l’institution » pour rencontrer l’essence de sa foi.

Biographie express

Les dates qui ont marqué Jean-Philippe Rapp
1956 : la rencontre avec les Salésiens d’Estavayer-le-Lac. « Un autre mode de vie, de pensée et une réelle attention à l’autre. »
1964 : séjour en Algérie devenue indépendante, avec trois compagnons de maturité.
1977-1980 : naissance de ses deux enfants qui sont et demeurent l’essentiel de sa vie.
1985 : les rencontres médias Nord-Sud « pour essayer de créer des échanges entre les médias du Nord et du Sud ».
1996 : la création de l’émission Zig Zag Café « comme lieu où l’on converse vraiment avec l’autre ».

IlEstUneFoi.ch – Itinérances

PAR CHANTAL SALAMIN | PHOTOS : DR

Connaissez-vous les rendez-vous cinéma IL EST UNE FOI de l’Eglise catholique romaine – Genève (ECR) ? Pour son édition 2021, pandémie oblige, 11 des 21 films projetés dans les cinémas du Grütli à Genève ainsi qu’une présentation du film et les débats qui suivront seront disponibles dès le lendemain sur internet et par podcast. Ne manquez pas cette chance, notez les dates du 5 au
9 mai dans votre agenda !

L’humble projet, démarré en 2014 avec la projection d’un unique film « Je m’appelle Bernadette » suivie d’une rencontre, connaît un succès grandissant d’année en année : toujours plus de spectateurs, de films et d’invités. C’est que l’équipe de bénévoles propose une sélection d’œuvres et d’invités de qualité afin d’ouvrir des espaces de discussions sur des thématiques humaines et sociétales pour tous, catholiques ou pas, croyants ou non-croyants et de rejoindre le grand public et la jeunesse (matinées scolaires et dossiers pédagogiques).

« Tarkovski, a Cinema Prayer »

En ouverture, le 5 mai à 20h, Andreï A. Tarkovski viendra nous parler de son père, Andreï Tarkovski, un des plus importants cinéastes du XXe siècle : « J’ai eu la chance d’avoir une figure paternelle qui était aussi un maître. […] Il a toujours dit qu’on ne pouvait pas faire l’éducation de quelqu’un, qu’il faut seulement montrer. […] Il était capable de voir le spirituel dans les plus modestes manifestations de la réalité. »

Des films de cheminements

La majorité des films montre des quêtes spirituelles et humaines mises en valeur par des scénarios bien choisis.

Ainsi « Broken silence », projection le 9 mai à 17h suivie d’un débat avec son réalisateur Wolfgang Panzer, nous montre un moine chartreux, suspendant ses vœux de silence pour partir en mission à Jakarta à la recherche de la propriétaire du monastère en Suisse. Une femme le rejoint, se sentant coupable de lui avoir au préalable subtilisé son argent… « La vie est mouvement et, quel que soit le chemin que l’on prend, l’essentiel est de ne pas s’arrêter en se fermant aux autres. »

Notez aussi le film « Saint-Jacques… la Mecque » qui clôture ce festival le dimanche 9 mai à 20h, suivi d’un débat avec Pascal Desthieux, vicaire épiscopal et Coline Serreau, réalisatrice et auteure du film… « la marche forcée est une aubaine pour l’apprentissage du « vivre ensemble » et se réconcilier avec soi ».

Visionnage des films depuis chez vous sur filmingo.ch/ilestunefoi
Programme sur ilestunefoi.ch

Jeux, jeunes et humour – mai 2021

Par Marie-Claude Follonier

Question d’enfant

Pourquoi les chrétiens dédient le mois de mai à Marie ?
L’une des explications provient du Moyen Age. Alors qu’on utilise encore le calendrier romain où les premiers mois de l’année sont associés à des divinités protectrices, les chrétiens transforment l’appellation Maius mensis (mois de Maïa, déesse de la fertilité et du printemps) en Madona mensis : mois de Notre Dame, donc de Marie et non pas de la chanteuse américaine.

par Pascal Ortelli

Humour

Une vieille dame veut mettre dans un journal une photo de son mari pour l’anniversaire de son décès. Elle téléphone au journal. Elle voudrait mettre une photo en couleurs mais malheureusement elle n’a qu’une photo de lui avec son chapeau et elle aimerait une photo sans chapeau. « Aucun problème, lui dit son interlocuteur, avec les procédés modernes on peut corriger n’importe quelle photo. Il suffit de nous dire la couleur de ses cheveux. » La dame répondit : « Quand vous aurez enlevé le chapeau, vous verrez bien la couleur ! »

par Calixte Dubosson

Changement d’époque

PAR THIERRY SCHELLING | PHOTOS : DR

«Si nous voulons que tout reste tel quel, il faut que tout change», lit-on dans le célèbre ouvrage italien Il Gattopardo, mis en scène par Visconti (1963)… et cité par le pape François dans son discours à la Curie romaine (2019) ! Quel amalgame des genres ! Et le pontife de renchérir: «Nous ne sommes plus en chrétienté, nous ne le sommes plus! Nous ne sommes plus les seuls aujourd’hui à produire la culture, ni les premiers, ni les plus écoutés !» Voilà, c’est dit.

Devant un tel changement d’époque, soit on se rue sur le passé pour s’en gargariser, soit on le relit, certes, mais pour en détacher le dynamisme, l’évolution, les oscillations, et préparer l’avenir – explique-t-il en substance quelques lignes plus tard. Et de citer le compositeur allemand Gustave Mahler : « La tradition est la garantie du futur et non pas la gardienne des cendres ! »

Modernité zen

Malgré son âge (84 ans), Papa Bergoglio est d’une modernité sereine, loin de secouer le cocotier pour n’en agiter que les palmes. Mais convaincu que le catholicisme contemporain ressemble plus à la graine de moutarde, ou au grain semé dans les champs, les ronces, les pierres, et la bonne terre – où ne pousse qu’une « semaille » sur quatre ! – qu’à un hypothétique retour au clinquant d’antan (Benoît XVI ressortait les ornements de pontifes ayant vécu à la Renaissance ou à la toute fin du Risorgimento !).

Nouvelle évangélisation

Jean-Paul II avait répondu au même questionnement avec son concept de « nouvelle évangélisation », invitant l’Eglise à « s’avancer vers de nouvelles frontières » 1 ; Benoît XVI avait érigé l’impulsion wojtylienne en Conseil pontifical ; François, lui, opère le changement à partir de ces périphéries – migrants, pauvres, divorcés, gays, personnes âgées, malades – pour regarder toujours et d’abord le Christ (le centre
de l’Eglise) et se laisser évangé­liser à nouveau… Plus tant nova et vetera mais plutôt nova et cetera !

1 Redemptoris missio, 7 décembre 1990, no 30.

Via Jacobi: Moudon – Montpreveyres

Temple de Vucherens.

Texte et photos par Pascal Ortelli

Le mythique chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle traverse la Suisse romande, de Fribourg à Genève. Au-delà des sentiers battus, la Via Jacobi regorge de curiosités. Chaque mois, L’Essentiel prend son bâton de pèlerin et en réalise un tronçon sous forme d’une balade familiale à faire sur la journée. Aujourd’hui, cap sur Montpreveyres pour une étape entre rivières et forêts.

Départ depuis la gare de Moudon, 3h45 aller simple, 14 km

1. Montez dans la Ville-Haute qui regorge de curiosités historiques. Au sommet, vous y découvrirez la fontaine de Moïse juste à côté du musée du Vieux-Moudon. Descendez à gauche dans la rue principale du bourg jusqu’à la Broye.

2. Longez la rivière jusqu’au pont de Bressonnaz que vous traverserez pour suivre sur quelques mètres le Carrouge avant de le franchir sur une frêle passerelle pour rejoindre la route principale à proximité de Syens. Suivez bien les panneaux jaunes car le tracé tourne plusieurs fois jusqu’au bois de Bioley que vous franchirez en lisière pour atteindre Vucherens.

3. Là, depuis le temple qui surplombe le village, ne manquez pas d’admirer les Préalpes. Longez la Bressonne par la route jusqu’à la bifurcation d’Ecorchebœuf où vous continuerez tout droit pour rejoindre le bois de la Côte.

4. Au milieu, tournez à droite et attaquez la descente sur le pont par des escaliers raides. La beauté du lieu vaut bien cet effort. Remontez ensuite la piste finlandaise jusqu’au temple de Montpreveyres.

5. De là, regagnez l’arrêt de bus du village, le long de la route de Berne. En 25 minutes vous pourrez rejoindre Moudon en transports publics.

Curiosité

Le temple de Montpreveyres où un vitrail rappelle que les chanoines du Grand-Saint-Bernard y avaient fondé un prieuré avant 1160.

Coup de cœur

Le musée Eugène Burnand à Moudon
C’est le seul peintre romand à avoir son propre musée. Une halte bienvenue pour commémorer en cette année le centenaire de sa mort.

Culture et foi selon Paul (Philippiens 4, 8)

PAR FRANÇOIS-XAVIER AMHERDT | PHOTO : DR

C’est une véritable charte culturelle que saint Paul inscrit dans la lettre aux Philippiens. Cette épître rayonne d’appels à la joie («Réjouissez-vous sans cesse», placé juste avant notre passage, 4, 4), alors même que son auteur est en captivité. Elle convient donc parfaitement à la coloration d’allégresse que le pape François donne à son pontificat (La joie de l’Evangile, La joie de l’amour, Réjouissez-vous et soyez dans l’allégresse, pour citer les titres de trois de ses documents essentiels) et à la constitution du Concile Vatican II sur l’Eglise dans le monde de ce temps Gaudium et spes (Joie et espérance).

Cette dernière propose du reste de mettre en œuvre les intuitions pauliniennes avec son beau chapitre sur la culture au sein de la société actuelle [section II de la
2e partie, « Quelques principes relatifs à la promotion culturelle », no 57-62]. Au nom de l’Incarnation, affirme l’apôtre des nations, la culture chrétienne se tisse de « tout ce qu’il y a de vrai, de noble, de juste, de pur, d’aimable, d’honorable, tout ce qu’il peut y avoir de bon dans la vertu et la louange humaine ». (Philippiens 4, 8)

Participer de l’intérieur

Cela signifie, d’une part, que les chrétien·ne·s insérés dans le monde ont d’abord à valoriser ce qui se vit et se fait de beau et d’authentique dans le contexte contemporain. L’Esprit Saint est à l’œuvre en cet âge, il soulève la pâte de l’humanité, tel un ferment secret mais divin, et bien des réalités estimables, pertinentes, courageuses et dignes d’intérêt se vivent « en dehors des frontières ecclésiales ». La culture chrétienne, c’est participer de l’intérieur à la vie culturelle civile et y apporter un éclairage évangélique.

D’autre part, le patrimoine culturel chrétien n’est pas de l’ordre du passé à sauvegarder. Il offre des ressources inestimables pour aujourd’hui dans les registres anthropologiques de la dignité de la personne, dotée d’une liberté de conscience, enracinée dans une intériorité s’ouvrant à la Transcendance, appelée à s’épanouir en communauté. L’articulation entre foi, vie et culture dans la perspective chrétienne peut se traduire dans une proposition d’éducation intégrale (globale), des pratiques sociales libératrices et des relations en vue de la communion. Au service de ce qui est « juste, pur et vertueux » !

En librairie – mai 2021

Par Calixte Dubosson et la librairie Saint-Augustin

Des livres

Le soir approche et déjà le jour baisse
Nicolas Diat – Robert Sarah

« A la racine de l’effondrement de l’Occident, il y a une crise culturelle et identitaire. L’Occident ne sait plus qui il est, parce qu’il ne sait plus et ne veut pas savoir qui l’a façonné, qui l’a constitué, tel qu’il a été et tel qu’il est. De nombreux pays ignorent aujourd’hui leur histoire. » Cette constatation du cardinal Sarah est sans appel. Pourtant, tout en faisant prendre conscience de la gravité de la crise traversée, le cardinal démontre qu’il est possible d’éviter l’enfer d’un monde sans Dieu, d’un monde sans homme, d’un monde sans espérance.

Pluriel

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Pourquoi avons-nous si peur de la mort ?
Joël Pralong

Pourquoi avons-nous si peur de la mort ? La pire épidémie est celle de la peur. A cause d’elle, nous fuyons la vie sans éviter la mort. La foi devrait pourtant nous en prémunir. Est-ce aussi simple ? Le Père Joël Pralong décrit les mécanismes en jeu dans la peur de mourir et indique les moyens d’avancer dans la vie avec davantage de sérénité, adoptant un point de vue à la frontière du psychologique et du spirituel. Avec clarté et de manière concrète, Joël Pralong nous permet de prendre conscience des mécanismes qui nous empêchent d’avancer. Et nous propose les moyens de nourrir la paix de l’esprit et du cœur.

Artège

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7 jours – 7 dons – 7 béatitudes
François-Xavier Amherdt

Mettre en relation à chaque fois un jour de la semaine avec un don de l’Esprit et une béatitude : l’option est inédite et suscite des associations originales. L’ouvrage propose ainsi un petit aperçu de la vie spirituelle au quotidien, polarisée par le Christ, notre unique « trésor », et fournit même un scoop : le numéro personnel du mobile du Seigneur, afin de rester en contact permanent avec lui, au cœur de toute activité pastorale. 

Lit Verlag

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Notre-Dame de Paris, la nuit du feu
Delalande, Bertorello, Fernandez

Paris, le 15 avril 2019. Vers 18h20, un feu démarre sous la charpente de Notre-Dame de Paris. Une demi-heure plus tard, l’incendie se généralise à l’ensemble de la cathédrale. Les yeux du monde entier assistent alors, impuissants, à ce qui pourrait devenir la destruction en direct de l’un des plus grands fleurons du patrimoine de l’humanité. A travers cette bande dessinée, revivez heure par heure les circonstances du drame et tentez de mieux comprendre. Par touches, revivez également les moments clés de la construction de Notre-Dame et plongez au cœur de l’histoire de ce monument, qui reste l’un des plus visités au monde à l’heure actuelle.

Glénat

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Culture chrétienne, où es-tu ?

En pensant à toutes les misères, injustices et atrocités dans le monde, on entend dire que l’on vit dans une «culture de matérialisme et de mort». Même chez nous, on veut éliminer les signes et l’enseignement qui nous invitent à vivre dans un esprit qui touche les cœurs et la solidarité humaine.
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Rites à la carte ?

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, décanat de Sion (VS), avril 2021

PAR L'ABBÉ CHARLES AKA | PHOTO : PXHERE

La vie est jalonnée de rites qui pénètrent la totalité des activités humaines. Cela est surtout vrai dans le domaine de la religion. Un grand nombre de pratiques religieuses sont soumises à des règles précises, codifiées par l’autorité religieuse qui en fixe le déroulement. La forme se perpétue mais le contenu est méconnu par beaucoup aujourd’hui. Les célébrations sont de plus en plus vécues par des personnes qui sont en « conflit » avec les rites séculaires de l’Eglise. Ceux-ci sont célébrés en présence de non-croyants, de non-pratiquants, ou même de fidèles qui veulent « un rite à la carte ». On cherche le sacré, sans le sacrement. Comment réagir face à cette situation ? Rigorisme ou adaptabilité ad libitum ?

Rigorisme ou pas, c’est le sens même du rite qui est menacé. En effet, les rites font partie du trésor spirituel de l’Eglise. Ils aident notamment les communautés religieuses à ne pas perdre leurs racines et à vivre pleinement le mystère célébré. Ainsi la participation répétée aux célébrations selon un certain rite marque non seulement l’appartenance à la communauté religieuse, mais met ses membres en lien avec les générations passées dans la communion à la même foi. Le baptême d’un nouveau-né par exemple a une dimension privée et surtout communautaire. Par ce sacrement, l’enfant devient membre d’une communauté chrétienne qui a ses us et coutumes. La tendance à concevoir son rite ou à rejeter les rites établis par l’Eglise n’est-elle pas le signe d’un individualisme ? En effet, sans ressusciter le vieux débat sur les rites dans l’Eglise, l’apparition de « rite à la carte » peut être interprétée comme une réponse à ces questions issues de quêtes individuelles, puisque c’est désormais l’individualité qu’on tente de définir dans le contexte de la modernité. Les individus recherchent une assise à travers le rite qui permet de créer un marquage dans leur vie personnelle.

Ainsi la recherche de « rites à la carte » peut être vue comme les symptômes d’une ignorance du sens des rites doublée d’une recherche individuelle. Entre rigorisme et complaisance, ne serait-il pas indiqué d’appliquer un remède pastoral ? Sans exclure les situations particulières, il s’agit de vivre une sérieuse préparation aux différents sacrements avec une explication qui éduque les fidèles au sens des rites pour une belle et fructueuse célébration qui respecte la discipline des sacrements.

 

Les rites du catéchuménat

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur pastoral des Coteaux du Soleil (VS), avril 2021

« Allez ! De toutes les nations faites des disciples : baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit. » (Mt 28, 19) Cet appel de Jésus résonne encore à nos oreilles. C’est pourquoi le baptême est largement proposé aux bébés, bien sûr, mais aussi aux enfants plus grands et aux adultes.

PAR CHRISTOPHE ANÇAY

PHOTO : ANNICK VERCELLONI

Devenir fils ou fille de Dieu

Pour les petits enfants, le baptême est célébré après une préparation relativement courte. Les parents et le parrain et la marraine témoignent de leur foi au nom de l’enfant et s’engagent à élever celui-ci dans la foi de l’Eglise.

Pour les enfants en âge scolaire et les adultes, la préparation est plus longue car il y a une démarche d’évangélisation qui est proposée à celui ou à celle qui demande le baptême. Ce temps entre la demande de baptême et la célébration du sacrement est appelé le temps du catéchuménat. Il est ponctué de différents rites qui marquent la progression du catéchumène. Voici une présentation de ces différents rites.

L’entrée en catéchuménat

Tout d’abord, une petite célébration durant laquelle la personne exprime son désir de recevoir le baptême peut être célébrée.

Ensuite, vient l’étape importante de l’entrée en catéchuménat. Durant cette célébration, le futur chrétien est accueilli par la communauté et fait un premier pas dans l’Eglise. Il est marqué du signe de la croix sur le front et éventuellement sur différentes parties du corps (oreilles, yeux, lèvres, poitrine, épaules). Cette parole accompagne la première signation : « Quand nous avons tracé la croix sur votre front, c’est Dieu lui-même qui vous marquait dans votre cœur. » Après ce geste fort, le catéchumène est invité à écouter la Parole de Dieu durant une liturgie de la Parole. Celle-ci se termine par la remise d’un livre des évangiles et est suivie de l’engagement des catéchumènes à suivre Jésus et, de la part de l’assemblée, à les soutenir.

L’appel décisif

Le premier dimanche de Carême, à l’occasion de « l’appel décisif », c’est l’évêque qui dira avec Jésus : « Viens et suis-moi. » Cette démarche se fait à la cathédrale et le désir du baptême est solennellement reconnu et approuvé par l’évêque et inscrit dans un registre.

Ensuite, à l’occasion des scrutins (cela signifie que Dieu scrute les cœurs) ou rites pénitentiels, le catéchumène choisira de renoncer au mal pour suivre Jésus. En effet, plus nous grandissons dans l’expérience de l’amour de Dieu, plus deviennent évidents aussi nos manques d’amour.

Enfin, durant le temps pascal, le catéchumène deviendra fille ou fils de Dieu par le baptême. Pour les adultes, les autres sacrements de l’initiation chrétienne – communion et confirmation – sont conférés dans la même liturgie.

Prions pour les enfants qui se préparent à recevoir bientôt le baptême dans notre Secteur.

 

« Rites à la carte »

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur pastoral des Coteaux du Soleil (VS), avril 2021

PAR BLAISE RODUIT

Notre monde a vraiment besoin de signes et de repères, car plus le temps passe et plus l’humanité se perd, ne sachant plus trop à quel saint se vouer. Tout va très vite, tout est sujet à une technicisation constante. Cela nous inonde en permanence. Nous croulons littéralement sous les informations. Mais alors, où est la place pour Dieu et le sacré, là, au milieu de tout ce brouhaha et au sein de nos vies ? Nous pouvons réellement nous poser la question.

Il est vrai que les sacrements semblent de plus en plus désertés ou désincarnés. Ou apparaissant comme détournés de leur fonction première. Ils sont demandés par des personnes non pratiquantes, ou accomplis, par exemple, par des enfants ou des adultes déracinés ou sans lien direct avec l’Eglise ou leur foi. Du coup, quelle attitude adopter face à cette soif de piqueter le parcours humain, de la naissance à la mort, du baptême aux funérailles, en passant par une confirmation, un mariage ou le fait d’accompagner des malades en proie à des souffrances ou en fin de vie ?

Il est clair que l’homme ne peut pas exister sans rites. Je pense donc qu’il faut ouvrir nos espaces ecclésiaux à tout un chacun, faire preuve d’adaptation par rapport au monde qui nous englobe. Et évangéliser, la foi et la joie chevillées au corps, comme nous l’a proposé notre pape François dans son encyclique Evangelii Gaudium (La Joie de l’Evangile). Cela fera de nous des ouvriers du Royaume, célébrant des rites profondément humains et empreints d’amour, de solidarité et d’espérance.

 

Pourquoi des rites ?

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Sacré-Cœur, Ouchy-Lausanne (VD), avril 202 1

PAR MARC DONZÉ

PHOTOS : LEILA FORTIS

On a tous des habitudes.

Quand on se lave les dents, on n’a pas besoin de réfléchir sur la manière de mettre le dentifrice sur la brosse ou sur la manière de se rincer la bouche. Quand on met la table, on sait comment disposer les assiettes, les verres et les services. Quand, au travail, on se retrouve autour de la machine à café, on a des coutumes sur les conversations à entretenir ou sur l’horaire de ce temps de pause.

Les habitudes facilitent la vie de tous les jours… si elles sont bonnes et si elles ne deviennent pas un oreiller de paresse.

Il y a aussi des habitudes saisonnières : la fête de Noël en famille, la course des contemporains, la participation à un festival… et la liste pourrait être longue.

Pour la prière personnelle, il est bon d’avoir des habitudes, que l’on appellera plutôt des rites. Elle peut trouver place dans un lieu bien déterminé : un coin à prière, avec un tapis, une icône, une bougie, une Bible. Elle peut se vivre à un moment précis de la journée, par exemple tôt le matin quand tout est encore paisible. Elle peut se dérouler de façon structurée : mise en présence de l’Esprit ; lecture de l’Ecriture ; temps de silence et de méditation ; temps de louange et de demande et bénédiction pour la journée. A chacun de trouver son rite, en pensant que ce rite est important pour garder une régularité dans la prière. Mais il faut qu’il soit paisible, joyeux, libre, intérieur.

La prière communautaire est réglée par des rites. Il y a un missel pour l’eucharistie, des rituels pour les sacrements. Ces rites permettent de prier ensemble. Ils permettent aussi d’être reliés à l’Eglise à travers l’espace et le temps. Etre fidèles aux rites, bien sûr sans crispation, cela balise le déroulement de la prière et permet de la vivre avec un cœur paisible et en communion les uns avec les autres.

Que l’on cherche aujourd’hui les rites les mieux adaptés, en tenant compte aussi de l’histoire et de la foi, c’est bien légitime. Fidélité et aggiornamento doivent se tenir la main, comme il est écrit dans ce numéro.

 

Bénédiction des baptisés de l’année et de leur famille

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur de Saint-Maurice (VS), avril 2021

TEXTE ET PHOTOS PAR JEAN MARQUIS

Lors d’un baptême, les parents sont invités à concrétiser leur démarche en inscrivant le nom de l’enfant et la date de son accueil dans la communauté paroissiale et la grande famille de l’Eglise sur une pancarte en forme de fleur et de la fixer sur l’arbre des baptêmes à l’entrée de l’église. Cet arbre de Vie symbolise la vie éternelle et la mission de porter du fruit par la grâce du baptême.

Au terme de la messe dominicale du 7 février, Monsieur le Curé a béni ces familles ainsi que les parrains et marraines. Elles sont reparties avec leurs fleurs qui, au-delà du souvenir, évoquent leur souci d’être partout présence d’accueil, de bonté et d’amour.

Notons encore que Naomi et Maikol servaient la messe pour la dernière fois avec émotion et dignité. Après dix ans de fidélité, ils tenaient à témoigner devant l’assemblée de leur belle expérience au service de l’autel. Nous les remercions pour la joie de leur engagement et leur présentons nos meilleurs vœux pour leur avenir.

Et bienvenue aux futurs baptisés !

 

Une page vient de se tourner

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, paroisse catholique de langue française de Berne (BE), avril 2021

Que les visages sourient, se ferment ou se masquent, l’ambon, fidèle au-delà de sa fonction, traverse les temps ordinaires – et chacun des autres moments – sans jamais cesser de rendre témoignage. A Dieu qui l’a suscité, comme à l’homme qui l’a façonné.

PAR ISABELLE PERRENOUD | PHOTO : ISTOCK/JASPER CHAMBER

De simple morceau de matière, il est devenu endroit sacré où se dépose le Livre, lieu respecté d’où s’élève la Parole. Engendré par l’inspiration, réalisé par le savoir-faire, sobre ou paré, toujours vêtu de beauté, il offre au Verbe le tremplin qui donne à chaque syllabe assez d’élan pour toucher la profondeur des cœurs.

L’ambon est heureux de sa mission. Il se sent vibrer ; il se sent vivant : il se sait au service de plus grand. A sa surface, effleurée par une brise légère, une page vient de se tourner, un souffle de passer. Il frémit. Une voix retentit. A peine au-dessus de lui. Si près. Si anciens et si nouveaux, tirés d’un psaume, des mots prennent leur envol, clairs et transparents. Pareils à des jets de lumière, ils déploient leurs ailes, emplissent l’espace, frôlent les vitraux, s’appuient sur quelques notes, avant de se laisser porter jusqu’au seuil des consciences : « Tu ne voulais ni sacrifice ni oblation, tu m’as ouvert l’oreille. » Arrivés là, entre tympans et étonnement, ils demeurent quelque instant en suspens. Sciemment. Les mots ne sont pas pressés d’en rajouter : gardant le silence, ils commencent à creuser une brèche dans cette fausse croyance, obscure et épaisse, selon laquelle, sans souffrance, nul ne peut s’approcher de Dieu. Surprises autant qu’effrayées, de vieilles douleurs claquent des dents. Craignant de se révéler soudain inutiles, elles grattent nerveusement les plaies entretenues aux seules fins de servir de marchepied vers l’Eternité.

Reprenant de la hauteur, frais et déroutants comme une source en plein désert, sans balbutier, avec autorité, les mots osent persister et signer : « Tu n’exigeais ni holocauste ni victime, alors j’ai dit : « Voici, je viens ! » » Stupeur ! Sueur sur les fronts de celles et ceux qui se sont créé mille maux, pensant réunir ainsi un capital de tourments suffisant pour leur permettre l’acquisition d’un morceau de Ciel. Se seraient-ils fourvoyés ? Leur monnaie d’échange, n’aurait-elle plus de valeur ? Salvateur questionnement.

A n’en pas douter, la brèche s’est élargie : à travers elle, l’amour s’avance. Une folle envie d’applaudir submerge l’ambon. Par souci des convenances, il se contient. Mais la joie est plus forte que la bienséance. Il exulte ; il répète : « Tu ne voulais ni sacrifice ni oblation, tu n’exigeais ni holocauste ni victime ; tu m’as ouvert l’oreille et voici, je viens ! Je viens ! » Qu’en retient l’assistance ? A-t-elle compris – enfin ! –, que le dolorisme ne sert qu’à avilir la dignité de l’homme et à massacrer l’innocence de Dieu ? Car le Père, tendrement mère, les bras grands ouverts, ne souhaite rien moins que le bien de chacun de Ses enfants. Sans souffrance.

 

La Pastorale de Santé dans L’UP La Seymaz

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP La Seymaz et UP Champel / Eaux-Vives, Saint-Paul / Saint-Dominique (GE), avril 2021

Madame Barbara Zanni, référente régionale de la Pastorale de la santé dans le canton de Genève, a été nommée par Mgr Charles Morerod à 20%, pour l’UP La Seymaz, dès le 1er février 2021.

TEXTE ET PHOTO PAR KARIN DUCRET

Madame Zanni, que veut dire la « Pastorale de la santé » ?

La Pastorale Santé soutient les traversées de la vie, maladie, vieillesse, mort et deuil dans des lieux qui ne sont pas d’Eglise.
Mme Cathy Espy-Ruf, responsable cantonale de la Pastorale de la Santé, dans l’impossibilité de proposer une présence d’aumônerie dans les 54 EMS du canton de Genève, et redoutant que les bénévoles, de moins en moins nombreux.ses ne s’épuisent, souhaitait néanmoins répartir les forces de la pastorale de la santé dans tous les établissements du canton. Pour ce faire, elle nomme des
aumônier.ère.s « Référents Régionaux Santé » (RRS) en soutien aux bénévoles en place.

Madame Zanni, aumônière, qui êtes-vous ?

Je suis née à Genève et y ai fait toute ma scolarité. Après deux ans de droit, puis une formation commerciale, j’ai travaillé dans une banque pendant 17 ans en gestion de fortune. Très souvent, je me disais « Seigneur, ma vie n’a pas de sens ! »… J’avais reçu le don de la foi très jeune dans une famille peu croyante ! J’ai arrêté de travailler à la naissance du premier de mes 3 garçons et quand ils ont grandi, j’ai commencé à faire du bénévolat dans ma paroisse : catéchisme, équipe de prière à Belle Idée, visites au Foyer de Saint-Paul… Lors d’une rencontre avec Mme Espy-Ruf, je lui ai fait savoir mon souhait ardent de servir mon Eglise, si possible auprès des aînés. Elle me proposait alors de suivre le cursus de formation pour devenir aumônière : AOT, « Accompagnement des personnes malades, âgées et en fin de vie », « Ecoute centrée sur la personne et ses états du moi selon Carl Rogers », formation à la mission ecclésiale, à la gestion de groupes, ministre extraordinaire de l’eucharistie, célébration de funérailles et célébrations Parole, Prière et Communion… soit 3 mois de stage intensif au CHUV, puis 10 mois de stage bénévole à l’aumônerie de Val Fleuri, et sa reprise en tant que responsable le 1er février 2015. En automne 2017, je deviens membre du Bureau Santé, organe de décision de la Pastorale de la Santé composé de sept membres représentant différents secteurs et activité (HUG, EMS, Bénévoles).

Quelle est votre mission dans notre UP La Seymaz ?

Ma mission en tant que RRS dans l’UP La Seymaz est d’apporter notamment un soutien aux bénévoles et aux prêtres dans les lieux comme la Villa Mona, La Louvière, la Méridienne, la Coccinelle, et d’effectuer des remplacements lorsque les bénévoles ne sont pas disponibles. Le territoire de l’UP La Seymaz est très étendu et les paroisses vivent des réalités très diverses. Créons donc des liens entre nous, unissons nos forces et avançons tous vers un seul but, celui de servir ensemble, dans la joie et l’unité, un seul Dieu au service des plus faibles et des plus fragiles. Je me réjouis de vous rencontrer. (zannibar@hotmail.com)

 

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