La voie des martyrs

Par Thierry Schelling
Photo: Ciric
La grande Eglise
François est revenu sur le thème à plusieurs reprises : entre membres des quelque 350 Eglises recensées auprès du Conseil œcuménique des Eglises à Genève, il y a déjà une réalisation de notre parfaite communion : les martyrs ! Des baptisés de tout âge sont torturés, persécutés, affamés, bafoués dans leurs droits humains, et finissent morts in odium fidei, par haine de leur foi. Peu importe leur appartenance ecclésiale, ils sont membres de la Grande Eglise au-delà des clivages théologiques et des rivalités de pouvoir… Et leur nombre est plus grand que les victimes de la Tétrarchie 1, semble-t-il. Mais le nombre importe-t-il dans le fond ?

La seule Eglise
On est en droit de se demander pour quelle avancée orthodoxes, anglicans, catholiques et protestants prient encore ensemble : nos Semaines de prière pour l’unité ont-elles encore un sens après 113 ans de récurrence 2 ? D’un côté, oui : accords et intercommunions ont inexorablement rapprochés protestants, catholiques-chrétiens et anglicans 3. Mais… avec Rome ? François, Benoît XVI, Jean-Paul II, Paul VI et même Jean XXIII ont tous eu recours à la rhétorique du « Comme j’aimerais que nous soyons un ! » Et ? 

La vraie Eglise
Alors l’épiscopat allemand veut quand même avancer raisonnablement, praktisch4… Pouvons-nous tous rester unis pour envisager encore et toujours un horizon commun plausible et concret ? Plus d’un siècle est passé tout de même…

1 Gouvernement romain de la fin du IIIe siècle connu pour sa persécution des minorités chrétiennes et manichéennes.
2 La première a été inaugurée en… 1908 !
3 Anglicans et catholiques-chrétiens interchangent leur ministre du culte ; luthériens et anglicans ont signé la Communion de Porvoo en 1994 déjà !
4 Cf. www.katholisch.de/aktuelles/themenseiten/der-synodale-weg-der-kirche-in-deutschland
Avant lui, les épiscopats anglican et catholique-romain de Grande-Bretagne ont publié un rapport intitulé Walking Together on the Way : Learning to Be the Church-Local, Regional, Universal en 2018 (cf. iarccum.org/doc/?d=721).

Semence d’espérance et de vie

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur de l’Entremont (VS), janvier 2021

Par Gildas Tchibozo | Photo: DR

Etre chrétien n’est pas une assurance tous risques.

Etre chrétien nous expose à d’éventuelles et perpétuelles persécutions dans le monde.

Cela est si vrai que, Jésus, en annonçant sa Passion à ses disciples, leur prédit :
« On portera la main sur vous et l’on vous persécutera ; on vous livrera aux synagogues, on vous jettera en prison, on vous fera comparaître devant des rois et des gouverneurs, à cause de mon Nom. » Lc 21, 12

Aussi, depuis ses origines, le christianisme a toujours été contesté, rejeté et combattu.

Les plus grandes et violentes persécutions ont eu lieu dans les quatre premiers siècles, sous l’Empire romain d’alors. A titre d’exemples, on peut citer : celles de Dèce en 250, de Valérien en 257-258, de Dioclétien en 303-305.

Mais bien avant ces périodes, il y a eu souvent des émeutes et effets de foules où les chrétiens sont victimes de violences sanglantes. C’est le cas d’Etienne, premier Martyr, mort par lapidation ; ou encore de Pierre et Paul, massacrés sous l’Empereur Néron vers l’an 64.

Ces premiers Martyrs de l’Eglise ont favorisé la foi chrétienne catholique. C’est ce qui fait dire à Tertullien : « Le sang des Martyrs est une semence de chrétiens. »

Du Moyen-Âge à nos jours, les persécutions ont pris diverses formes allant des représailles à l’interdiction de culte.

Aujourd’hui, la réalité est toujours présente, avec des persécutions physiques, morales, psychologiques, idéologiques et même médiatiques.

On se souvient encore du Martyre des sept moines de Tibhirine en Algérie en 1996, ou plus loin celui du Bienheureux Maurice Tornay en 1949 au Tibet…

Les chrétiens persécutés communient aux souffrances du Christ crucifié.

Les persécutions sont un chemin de sainteté et un moyen de salut :
« Heureux êtes-vous si l’on vous insulte, si l’on vous persécute et si l’on dit faussement toute sorte de mal contre vous, à cause de moi. Réjouisse-vous, soyez dans l’allégresse, car votre récompense est grande dans les cieux ! » Mt 5, 11-12a

Via Jacobi: Fribourg – Posieux

Cette année, la rubrique En marche vers évolue en marche Sur la Via Jacobi. Le mythique chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle traverse la Suisse romande, de Fribourg à Genève. Au-delà des sentiers battus, il regorge de curiosités. Une demi-étape est présentée chaque mois sous la forme d’une balade-découvertes réalisable sur la journée et accessible aux familles ainsi qu’aux randonneurs du dimanche.

Texte et photos par Pascal Ortelli

Départ depuis la gare de Fribourg, 2h15 aller simple, 8 km.

1. Sortez de la gare du côté du parking de bus souterrain puis empruntez sur la gauche le passage sous voie pour rejoindre l’avenue du midi ; bifurquez ensuite à droite, direction route de la Vignettaz.

2. Remontez les quartiers de Beaumont et admirez le domaine jésuite deNotre-Dame de la Route. https://www.domaine-ndr.ch/

3. Arrivé au bois de Belle-Croix, vous verrez sur un tronc un petit oratoire à la Vierge récemment restauré. Poursuivez pour rejoindre les quartiers résidentiels de Villars-sur-Glâne jusqu’à l’église paroissiale. De là, descendez à la gare et prenez à gauche direction Fribourg pour rejoindre après le rond-point un petit chemin forestier qui, le long d’un ruisseau, vous mènera au pont de Sainte-Apolline. https://sentiersdeleau.ch/fr/sentiers/tour-des-trois-rivieres/pont-de-sainte-apolline/

4. Traversez le pont historique et ne manquez pas de vous arrêter devant la petite chapelle avant d’attaquer la montée direction Froideville pour rejoindre le bois de Monterban.

5. Au sommet du bois, faites un petit détour pour contempler un vieux chêne pluri centenaire, revenez sur vos pas et prenez à droite en direction de la passerelle qui traverse la route. Vous êtes arrivés à Posieux.

6. De là, montez 100m et prenez sur la gauche pour rejoindre le centre en n’oubliant pas de vous arrêter à la chapelle du Sacré-Cœur et à l’auberge de la Croix-Blanche.

Pour le retour, si vous souhaitez faire une boucle, il est possible de rentrer par le circuit d’Hauterive et le sentier de l’eau.

  • Depuis, l’auberge de la Croix-Blanche, poursuivez le long de la route cantonale en direction de Corpataux. Au niveau de la station-service, quittez la Via Jacobi qui part à droite et empruntez, sur votre gauche, le chemin du Grabo.
  • Descendez aux prés d’en Bas et longez la Sarine jusqu’à l’Abbaye d’Hauterive. De là, regagnez leur ferme puis prenez à gauche le long de la Sarine, direction Marly. Ne manquez pas d’admirer les figurines sculptées par un moine sur les poteaux des barbelés
  • Après avoir longé l’usine électrique, poursuivez sur rive droite jusqu’au Port, lieu où la Glâne se jette dans la Sarine.
  • Remontez à l’entrée de Marly par les quartiers du Riedelet. De là, vous pouvez prendre le bus 1 pour rejoindre la gare de Fribourg.

Abbaye cistercienne d’Hauterive : https://www.abbaye-hauterive.ch/la-communaute

Circuit d’Hauterive : https://www.fribourgtourisme.ch/fr/V943/circuit-d-hauterive-via-la-tuffiere

Sentiers de l’eau : https://sentiersdeleau.ch/fr/

Curiosité: la chapelle du Sacré-Cœur

Construite en 1884, ce panthéon érigé à la gloire du parti conservateur fribourgeois rappelle un pan d’histoire politique moderne au temps où les affrontements avec les radicaux étaient légion.

https://saint-augustin.ch/blog/chapelle-du-sacr%C3%A9-c%C5%93ur-%C3%A0-posieux/

Coup de cœur

Une dégustation de bières artisanales à l’auberge de la Croix-Blanche.

https://www.brasserie-fribourg.com/

Chrétiens d’Orient persécutés

Par François-Xavier Amherdt
Photo: Cath.ch Bernard Hallet
En ce mois abritant la Semaine de prière pour l’unité des chrétiens (18-25 janvier) et le Dimanche de la Parole de Dieu (24 janvier), il est opportun d’accueillir la dernière béatitude chez Matthieu (5, 11-12) en nous associant aux chrétiens violentés d’Orient, de quelque confession qu’ils soient : « Heureux êtes-vous si l’on vous insulte, si l’on vous persécute et si l’on dit faussement toute sorte de mal contre vous, à cause de moi. Réjouissez-vous, soyez dans l’allégresse, car votre récompense est grande dans les cieux ! C’est ainsi qu’on a persé­cuté les prophètes qui vous ont précédés. » Et dire que c’est cette phrase que le pape François a choisie pour libeller le titre de son exhortation Gaudete et exsultate sur la sainteté au profit de toutes et tous !

D’une part, c’est là la forme ultime du témoignage commun, l’œcuménisme du sang, ainsi que le répète le cardinal suisse Kurt Koch, président du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité. Lorsque les chrétiens sont chassés ou éliminés au nom de leur foi, leurs persécuteurs ne s’attachent pas à déterminer à quelle Eglise ceux-ci appartiennent. Le signe « N », repris par certains, signifie « Nazaréens » et désigne tous les disciples de Jésus de Nazareth.

D’autre part, cette ultime déclaration de bonheur n’est audible dans la bouche du Fils de l’homme que parce qu’il l’a vécue et accomplie lui-même. Il est allé au bout de l’amour et du don de soi, et c’est pour cela qu’il peut être déclaré « bienheureux ». De même, à son exemple, tant de prophètes, tant de martyrs au long des siècles qui ont offert leur vie, par imitation du Fils de Dieu.

Enfin, pour les chrétiens d’Orient qui, aujourd’hui encore, subissent le même sort que le Christ dont ils portent le nom, cette parole surprenante n’est acceptable que dans la mesure où leur situation les identifie à Jésus-Christ. Leur configuration baptismale trouve alors sa réalisation plénière et ultime. C’est par cette identification au Christ prêtre, prophète et roi que nous sommes appelés à devenir des saints, dans le martyr du quotidien, en profonde solidarité avec nos frères et sœurs orientaux. Fratelli tutti, tous frères et sœurs.

L’espérance chrétienne au Moyen Orient

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur Aigle (VD), janvier 2021

Texte et photos par Mgr Raphaël Traboulsi (Beyrouth, Liban)

Jésus est oriental
Jésus est oriental ! Il a vécu en Orient au sein d’une famille et parmi ses disciples ! Sur la terre bénite de l’Orient, sont nées les premières communautés chrétiennes et se sont réunis les Conciles de l’Eglise naissante 1. 

Chaldéens, Arméniens, Grecs, Maronites, Coptes, Syriaques, Assyriens… ils sont quelques millions à former une communauté dynamique, assoiffée de paix, de justice, de stabilité et de respect.

L’Eglise chaldéenne à laquelle j’appartiens, évangélisée par l’Apôtre saint Thomas et dont saints Addaï et Mari furent au service toute leur vie, était la plus nombreuse de tout le christianisme au Xe siècle, avec plus de 250 diocèses, dont quelques-uns au cœur même de la Chine 2.

L’Eglise d’Abraham

L’Eglise chaldéenne, héritière des grandes civilisations de Sumer, de Chaldée, de l’Assyrie et de Babylone, porte avec fierté la houlette du Patriarche Abraham d’Ur, père du monothéisme, et s’inscrit dans la lignée des descendants de celui qui fut l’auteur du premier texte législatif de Hammurabi. Mon Eglise est la seule à prendre racine hors de l’empire romain. Elle se retrouve sur les pages brillantes de la Sainte Bible, car de nombreux passages de l’Ecriture sacrée, tels les livres de la Genèse, d’Esther et de Tobie, ont été rédigés en Mésopotamie, qui comprenait alors l’Iran actuel.

Les conflits israélo-arabes, la guerre libanaise, celle du Golf, la guerre « contre le terrorisme », mise au point par Bush 3 et la guerre en Syrie, ont fait des chrétiens orientaux de vrais otages. Les chrétiens ont souvent servi de boucs émissaires et ont souffert de façon terrifiante.

Par ailleurs, certains villages détruits ont pu être reconstitués, surtout à Mossoul et dans quelques régions de la Syrie, mais avec la succession d’évènements malheureux, voire dramatiques, en particulier au Liban et à Bagdad ; beaucoup de chrétiens sont tiraillés entre la volonté de rester en Orient, tant est grand leur attachement à cette terre de la Révélation et du Salut, et celle de trouver un asile rassurant à l’étranger – notamment en Europe, au Canada et en Australie 4.

Pionniers du réveil chrétien

Les Chrétiens d’Orient, témoins de la Mort et de la Résurrection du Christ, disciples de l’Apôtre Thomas qui découvrit dans les Saintes Plaies le rayonnement de la vie terrassant les ténèbres, sont les pionniers du réveil chrétien dans le monde. Leur rôle nous le savons, fut considérable dans la vie intellectuelle de l’Europe 5 alors plongée dans la nuit obscure de l’ignorance scientifique. De nos jours, ils restaurent le Christianisme énormément détérioré en Europe et au Canada, en retransformant les édifices religieux en des lieux de culte et en répandant la morale chrétienne dans les sociétés déshumanisées.

Les chrétiens orientaux portent la croix, unique moyen du Salut. Pour cela, ils sont coutumiers des persécutions, mais à chaque fois ils se relèvent. Ils restent toujours le « sel de la terre » et la « lumière du monde ». Certes, les blessures des guerres, des massacres, des génocides, des discriminations et des humiliations, ne peuvent être guéries, mais il est évident que près de vingt siècles après Pierre et Paul, si le monde chrétien se réveille quelque part sur la planète, c’est sans doute grâce aux Orientaux qui indiquent le chemin du Salut à l’humanité en désarroi.

Il y a mille et une façons pour les chrétiens orientaux de se manifester, et les marques tangibles de l’espérance se font remarquer graduellement sous l’action de l’Esprit Saint ; il sait mieux que nous redonner à cette terre un sort meilleur, digne de ce qu’elle a apporté à l’humanité entière !

Signe de contradiction pour le monde

Si vous me permettez l’expression, le christianisme oriental est le signe de contradiction qui provoque la division des esprits et leur prise de position. Le message du Christ faisant rayonner à travers ses Plaies la gloire de la Résurrection, atteint avec l’apparition à Thomas (Jn. 20, 24-29) son point culminant.

Au Moyen-Orient actuel, les portes sont fermées. Le soir de la Résurrection, alors que « toutes les portes étant closes » (Jean 20, 19), dans le lieu occupé par les Apôtres, le paradoxe du corps glorifié du Christ devient manifeste : d’une part réalité matérielle, d’autre part immatérialité mystérieuse et triomphe inexplicable de la vie et de l’espérance… que n’affectent ni la vérité matérielle des circonstances douloureuses, ni les lois de la logique humaine, ni la consistance de la matière tangible.

Nous savons bien que l’épisode de l’apparition à Thomas rédigée dans la dernière dizaine d’années du premier siècle chrétien, renferme un témoignage fort touchant : le mystère de la présence agissante du Christ dans son Eglise, alors que toutes les portes sont closes – … Voir et toucher l’humanité réelle de Jésus, son humanité crucifiée mais ressuscitée – telle est l’admirable audace des chrétiens d’Orient.

Dans la mesure où nous touchons l’humanité crucifiée en Orient, l’espérance chrétienne se révèle à nous comme la vérité et le chemin à suivre. Les chrétiens d’Orient ne cessent de mettre la main dans le côté sanglant du Seigneur, souffrant et glorifié.

L’Orient martyrisé a « touché cette plaie par laquelle l’immense blessure du genre humain est guérie » – comme le chante si bien l’office du dimanche de Thomas dans la liturgie byzantine.

Cachés dans le cœur transpercé du Christ

Pour cela, comme je l’avais dit auparavant, l’Orient martyrisé est ainsi capable de rechristianiser le monde, puisque ses fidèles sont désormais cachés dans le cœur transpercé du Christ – émerveillés par le sourire serein du Seigneur crucifié tel que l’iconographie orientale le représente, en écartant le caractère trop tragique de sa mort – pour souligner davantage son rôle salvifique, sa dimension pascale, ce « dépassement » de la mort à la vie, des douleurs à l’enfantement !

Les blessures de notre humanité, nous pouvons les voir partout, immédiatement ou médiatiquement, et en être émus ou désespérés, mais un regard différent nous est offert dans l’expérience chrétienne au Moyen-Orient 6 : la force de l’espérance qui, au-delà des expériences concrètes, atteint le cœur du mystère de Pâques.

Un noyau dur de témoins

Si le Christ a proclamé son message de joie et d’espérance sur notre terre, il avait pris soin de former un noyau dur de témoins qui devaient transmettre sa doctrine exactement et intégralement en mettant en pratique ses divins préceptes salvifiques 7. Les chrétiens d’Orient, ces authentiques témoins oculaires (Lc 1, 2), serviteurs de la Parole et annonciateurs de l’Espérance, ont traversé les siècles et les continents ! 

Aux yeux de quelques lecteurs, ces propos paraîtront d’une audace excessive – tandis que la plupart de ceux qui connaissent l’histoire de l’Eglise et guettent d’un œil vif les successions des faits menés par la Providence, pourront puiser dans cet article sa ligne de conduite, à la fois libératrice et réconfortante !

Au cœur de Beyrouth

Au cœur du diocèse chaldéen de Beyrouth, auprès de 2500 familles iraquiennes réfugiées, profitant des services d’un centre médico-social dédié à Saint-Michel, d’un centre social N. Dame de la Divine Miséricorde et d’une école gratuite Saint-Thomas, cette vérité se manifeste explicitement. Sous le patronage de S.E. Mgr. Michel Kassarji, Evêque Chaldéen de Beyrouth, un contact quotidien avec le corps crucifié et glorifié du Christ prend lieu dans une atmosphère « sacrée », « pascale » qui ne réfute pas, si j’ose dire, le caractère « eucharistique » de la rencontre et qui témoigne de la joie du Troisième Jour !

En offrant à ces membres du Corps mystique du Sauveur les soins du Bon Samaritain et ceux de Nicomède et de Joseph d’Arimathie affrontant de nouveaux « Pilates » et d’innombrables membres d’un « Sanhédrin » perfide et plutôt démoniaque, nous ressentons la joie des femmes myrophores, qui n’avaient rien dit à personne (Marc 16, 8) parce qu’elles avaient compris l’incompréhensible !

Liban, éternel phénix

Entre l’espoir et l’espérance au Moyen-Orient, il y a le Liban !

Le Liban vient de célébrer le 1er septembre 2020, les cent ans de la création du « Grand Liban », bien qu’il soit rongé non seulement par les peines et les souffrances causées par l’explosion inimaginable du port de Beyrouth, mais également par l’instabilité politique et sa grave crise économique. « Durant ces cent ans, il a été un pays d’espoir » comme l’a bien dit le pape François, le 3 Septembre 2020, à l’occasion de la journée de prière et de jeûne à l’intention du Liban.  

Au Liban est attribuée l’image du phénix, l’oiseau légendaire, doué d’une grande longévité et caractérisé par son pouvoir de renaître après s’être consumé dans les flammes, symbolisant ainsi les cycles de mort et de résurrection. 

C’est un pays qui ne perd jamais l’espoir, qui sait se relever chaque fois qu’il tombe, qui refuse de jeter les armes, qui combat, car il est de « ceux qui ont peu et qui donnent tout. Ceux-ci ont foi dans la vie et dans la générosité de la vie, et leur coffre n’est jamais vide. » selon l’expression de Jibran Khalil Jibran, le grand penseur libanais.

Liban, symbole de foi libératrice

Le Liban, symbole de liberté, carrefour du dialogue interreligieux, modèle de cohabitation, de tolérance et de respect du pluralisme, est aussi un témoin vivant de l’espérance vécue. 

La véritable force de ce petit pays stigmatisé et mutilé, réside dans la foi inébranlable des Libanais, qui reflète celle de tous les chrétiens du Moyen-Orient aujourd’hui : « Une foi qui n’a fait que se renforcer à travers les épreuves de l’Histoire, une foi solide, granitique, pour laquelle beaucoup ont versé leur sang et beaucoup le versent encore, une foi simple et forte, qui ne craint pas de s’affirmer et de se dire, sans éclat et sans violence, une foi qui se transmet de génération en génération avec fierté à travers les prières quotidiennes. »8  

Je voudrais terminer ce texte par les paroles éclairantes de feu P.  Jean Corbon, grand ami du Liban. Puissent ses paroles illuminer les âmes angoissées, confrontées sans cesse au « mystère d’iniquité », afin que rayonne pour tout le monde la lumière de l’Orient Ressuscité !

« En ces années noires où la plupart des visages sont assombris pour des raisons très valables, aimer consisterait à sourire. Ni béatement, ni parce que nous nous sentons bien… ce qui n’est pas de l’amour. 

Mais sourire gratuitement, même si je suis soucieux ou accablé, c’est plus simple et profond que des paroles plus ou moins réconfortantes. 

Soyons transparents à la lumière du Christ qui nous habite et nous pourrons être souriants… »9 

1 Jean-Michel Billioud, Les Chrétiens d’Orient en France, éd. Le Sarment / Fayard, Paris, 1997.
2 Mgr. Michel Kassarji, Le Nomocanon de l’Eglise Chaldéenne selon Elie de Damas (Elia Al Gawhari), édition critique traduction et commentaire, Publications Université La Sagesse, Beyrouth, 2017.
3 Suha Rassam, Christianity in Iraq, New edition, Gracewing, 2010.
4 Jean- Michel Cadiot, Les Chrétiens d’Orient, vitalité, souffrance, avenir, éd. Salvator, Paris, 2010.
5 « … A notre avis, cela nous aide à mieux comprendre l’importance des cadres intellectuels des chrétiens ; leur culture scientifique, leurs aptitudes et expériences administratives, grâce auxquelles ils étaient devenus les initiateurs dans tous les domaines : philosophique, littéraire, canonique… » (cf. Mgr. Michel Kassarji, Le Nomocanon de l’Eglise Chaldéenne selon Elie de Damas (Elia Al Gawhari), édition critique traduction et commentaire, Publications Université La Sagesse, Beyrouth, 2017.)
6 Pape Benoît XVI, Exhortation Apostolique Ecclesia in Medio Oriente, 14 Septembre 2012.
7 Pape Saint Jean Paul II, Exhortation Apostolique Une Espérance Nouvelle pour le Liban, 10 Mai 1997.
8 Mgr. Pascal Gollnisch, Prier avec les Chrétiens d’Orient, site de l’œuvre d’orient
9 P. Jean Corbon, Cela s’appelle l’aurore, éd. des Béatitudes, Burtin, 2004. 

Un combat pour la liberté

Ouvrir sa Bible, se rendre à l’église ou prier. Des actes communs voire même ringards en Europe, mais d’une importance capitale dans d’autres régions du globe. Ces gestes en apparence anodins plongent de nombreux chrétiens dans les affres de la violence et peuvent même les conduire jusqu’à la mort.

Par Myriam Bettens
Photos : Portes Ouvertes, Ciric

La Corée du Nord détient depuis dix-huit ans le triste record du pays le plus répressif envers les chrétiens selon l’Index mondial de persécution des chrétiens. Ce pays, qualifié de prison à ciel ouvert, envoie en camps de concentration tous ceux qui sont suspectés de dissidence. Etre chrétien entre dans cette catégorie. Considéré comme une déviance, « le délit » est punissable des pires tortures. Portes Ouvertes, une ONG internationale chrétienne d’aide aux chrétiens persécutés (ndlr. voir en page VIII), estime qu’environ cinquante à septante mille d’entre eux sont emprisonnés en camps de travaux forcés.

De la vie à trépas pour la foi

Timothy témoigne lors d’une soirée « visioconférence avec l’Eglise persécutée » organisée par cette même organisation récemment. Aujourd’hui réfugié en Europe, il ne dévoile ni son visage, ni son identité. Il se sait surveillé même par-delà les frontières. Emprisonné quatre fois dans les geôles du régime communiste de Pyongyang, l’exilé ne s’étale pas sur ce qu’il s’y passe, mais parle de « conditions de vie inhumaines ». Ce que confirme un rapport publié cet automne par l’organisation britannique Korea Future Initiative. Ce dossier intitulé Persécuter la foi : documenter les violations de la liberté religieuse en Corée du Nord fait état de violences dépassant l’imaginable. On pourrait donc s’attendre à ce que le nombre de chrétiens diminue dans le pays le plus fermé de la planète. Or, le directeur de Portes Ouvertes suisse, Philippe Fonjallaz, affirme que « persécution n’est pas synonyme de disparition ». Au contraire, trois cent mille d’entre eux persévèrent dans leur foi et fréquentent des « assemblées souterraines » au péril de leur vie. Mais la situation reste préoccupante dans de nombreuses régions du globe.

Des causes multiples de persécution

L’Index mondial de persécution, publié chaque mois de janvier par l’ONG chrétienne ne cesse de virer au rouge, couleur utilisée pour indiquer les pays dans lesquels les persécutions demeurent les plus violentes. Cet instrument de mesure, fondé sur des avis d’experts, est ensuite croisé avec différentes sources afin d’en garantir l’objectivité. Les personnes consultées sont des chercheurs spécialisés de l’ONG et des ressources externes. Le constat reste sans appel : « D’année en année la situation se dégrade pour les minorités, déclare Philippe Fonjallaz. Trois facteurs principaux la favorisent : la montée des nationalismes, le développement de l’islamisme et les dictatures. » Dans le premier cas, il donne l’exemple de l’Inde avec l’arrivée au pouvoir de Narendra Modi et son parti ultra-nationaliste, le Bharatiya Janata Party (BJP), très hostile aux chrétiens et à toute minorité non hindouiste. Le second critère concerne les groupes armés se réclamant d’un islam radical, « ils s’attaquent à tous ceux qui ne conçoivent pas la religion comme eux et déstabilisent des pays déjà fragiles politiquement ». La dernière raison pointe les Etats totalitaires cherchant un monopole sur la pensée comme par exemple en Corée du Nord ou en Erythrée. Le directeur attire l’attention sur le fait que lorsque la liberté religieuse est attaquée « c’est un signal clair de problèmes au niveau des droits humain en général ».

Le coupable idéal

En Europe, il paraît inimaginable de subir des pressions quant à la pratique de sa foi. La liberté de conscience, de rassemblement et de croyance semble garantie. Pourtant les persécutions peuvent parfois prendre un tour plus sournois. Certains événements récents nous l’ont montré à la faveur de la panique provoquée par l’émergence du coronavirus en France. Le 3 mars 2020 marque le début d’une « déferlante » pour l’Eglise évangélique La Porte Ouverte de Mulhouse. Une vague de haine sans précédent s’abat alors sur son pasteur, Samuel Peterschmitt, et ses fidèles. Sous le feu des critiques, la communauté évangélique alsacienne est accusée par tous les médias d’avoir favorisé la propagation du coronavirus dans la région Grand-Est et même au-delà à la suite d’un grand rassemblement de plus de deux mille personnes en février dernier. A la suite des nombreux articles parus dans la presse, le pasteur Samuel Peterschmitt et plusieurs de ses paroissiens essuient insultes à caractère christianophobe, coups de fil anonymes et menaces de mort. « Des appels « à cramer l’église » et à nous « descendre à la Kalashnikov » ont par exemple été diffusés sur les réseaux sociaux », décrit le prédicateur. Le pasteur alsacien affirme que le ressentiment à leur encontre a même franchi un cap. Il cite l’exemple de ce paroissien, renvoyé de son travail, car ouvertement adhérent de son assemblée. Puis encore cette femme, dont le choix se résumait à quitter définitivement la communauté ou ne plus jamais revoir ses petits-enfants.

Garder espoir malgré tout

Samuel Peterschmitt souligne que « l’hostilité nous concernant était certainement déjà présente, mais le coronavirus a agi comme un révélateur, libérant la parole et la haine ». Le pasteur évangélique demeure inquiet pour l’avenir. « Combien de temps pourrons-nous encore lire la Bible et la prêcher ? On ne peut pas faire semblant que cela n’arrivera jamais chez nous. » Plus optimiste, Philippe Fonjallaz indique : « Il est vrai que les chrétiens font face à de nouveaux défis liés au témoignage de leur foi dans nos pays, mais cela doit justement encourager l’Eglise à rester sel et lumière en toutes circonstances et à annoncer l’espérance attachée à l’Evangile malgré les difficultés ou les restrictions, comme les chrétiens persécutés nous l’apprennent. » Il est aussi convaincu du pouvoir de la prière et appelle sans relâche toutes les communautés chrétiennes à s’unir dans l’intercession pour les chrétiens persécutés. Le témoignage d’un chrétien nord-coréen ne le détrompe pas : « Je crois qu’au moment fixé par Dieu, toutes les prières seront exaucées et nous aurons la liberté de foi en Corée du Nord. »

Nuit des témoins, organisée par l’Aide à l’Eglise en détresse.

Organisations solidaires

Voici une liste (non exhaustive) de quelques autres organismes œuvrant auprès de l’Eglise en détresse :

  • Christian Solidarity International (CSI)
  • Action pour les chrétiens persécutés et les personnes dans la détresse (ACP)
  • Aide aux Eglises dans le Monde (AEM)
  • Aide à l’Eglise en détresse (AED)
  • Licht im Osten (LIO)
  • Persecution.ch: faîtière regroupant des organisations actives dans le domaine en Suisse, afin de plaider la cause des chrétiens auprès du monde politique

Une double identité »

Rébecca Rogers est collaboratrice de Portes Ouvertes pour le secteur des relations aux médias et des publications en lien avec cette thématique. Un terrain sensible dans certains Etats où aborder la question des droits humains n’est pas possible. Fait troublant la concernant, son patronyme est un pseudonyme. « Cette pratique remonte au fondateur, frère André, pour pouvoir voyager librement. » Tous les intervenants en rapport avec des personnes soutenues sur le terrain portent des noms d’emprunt. « Cela afin ne pas essuyer de refus lors de demandes de visa pour se rendre dans des pays sensibles » et également pour protéger les chrétiens aidés ainsi que les collaborateurs et leurs familles. « Avec le recensement internet il est facile de faire le lien entre un visage et l’identité correspondante. C’est la raison pour laquelle Rébecca n’a pas de visage », affirme-t-elle. « Cette politique s’applique aussi à l’image et aux publications privées (sur les réseaux sociaux, ndlr). » Ce qui peut sembler un sacerdoce ne l’est en fait pas : « Le sens de la mission était très important pour moi. C’est une petite part en comparaison des restrictions que subissent les chrétiens au quotidien. » Pour sa part, elle n’a jamais subi de pressions ici en Suisse, mais évoque la situation d’un homme rencontré dans un centre de requérants d’asile dans le cadre d’un article. Converti de l’islam au christianisme sur les routes de l’exil, il endure pressions et menaces quotidiennes de ses anciens coreligionnaires, cela jusqu’à devoir quitter le centre pour se protéger.

Messe de funérailles et hommages à l’abbé Claude Alméras, curé retraité de Chêne-Thônex (1983-2005), 8 décembre 2020 en l’église Saint-François de Sales (Chêne)

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP La Seymaz et UP Champel / Eaux-Vives, Saint-Paul / Saint-Dominique (GE), janvier-février 2021

Par Karin Ducret | Photos: Pascal Voide

La messe de funérailles solennelle a été concélébrée par : Mgr Charles Morerod, l’abbé Pascal Desthieux, l’abbé Joël Akagbo, l’abbé Alain-René Arbez, l’abbé Gilbert Perritaz, l’abbé Xavier Ling, le Père Joseph Hug et le curé Joseph Trong. Des représentant-e-s des autorités civiles, Mme Beatriz De Candolle, maire de Chêne-Bourg, et M. Bruno de Silva, conseiller administratif, et de nombreux paroissien-ne-s ont tenu à honorer la mémoire de leur curé et d’une mémorable personnalité.

Sa filleule et nièce, Mme Dominique Veuthey nous a renseignés sur sa vie : Claude est né le 30 avril 1930 à Ouchy et a étudié au collège Saint-Michel à Fribourg,  puis à l’école de commerce de Lausanne et enfin au Séminaire de Fribourg et sera ordonné prêtre le 7 juillet 1957. 

Claude a débuté son ministère en 1957 par la paroisse Saint-Antoine de Padoue à Genève et comme aumônier militaire – service qu’il accomplira avec le grade de capitaine jusqu’à ses 65 ans. Il devient vicaire en 1960 à la paroisse de Nyon, puis en 1964 vicaire de la paroisse d’Onex, où il participe à la construction de l’église Saint-Marc. De 1967 jusqu’à 1982 il est recteur du rectorat Saint-Marc d’Onex et de 1982 à 1983 curé de la paroisse Saint-Marc d’Onex. Enfin il sera curé de la paroisse de Thônex de 1983 à 2005, archiprêtre de l’archiprêtré Saint-Pierre-aux Liens dès 1983, conjointement curé de la paroisse de Chêne-Bourg dès 1990, et curé in solidum et modérateur des paroisses de Chêne-Bourg, Sainte-Thérèse et Thônex de 1996-2005. Lors de son homélie, l’abbé Alain-René Arbez a rendu un vibrant hommage à Claude Alméras : « […] j’allais durant dix ans partager les multiples tâches pastorales avec lui […] En effet, nous n’étions pas en accord sur tout, avec de réelles divergences de vue et de sensibilité pastorale, mais nous avons pu, malgré cela, collaborer de façon constructive et faire du bon travail pour unifier les deux paroisses de Chêne et de Thônex et répondre ensemble aux attentes des paroissiens […]. J’ai été témoin des relations d’amitié de Claude avec Germaine, Maria, Henri Trono et Luc Desjacques. Angelo, Noémie, Jocelyne et Gwyneth, Eric… De manière générale, Claude a eu un charisme particulier dans la rencontre des personnes. »  Mgr Morerod a également parlé tout ému de ses souvenirs de jeunesse et ses rencontres avec l’abbé Claude. L’abbé Vincent Lathion pour sa part se souvient : « C’est lui qui nous avait encouragés, avec un autre ami, à entrer parmi les servants de messe et nous y sommes restés de longues années, en partie je pense grâce à lui. Nous l’appréciions en effet beaucoup […] ; nous sentions qu’il était heureux de notre présence, qu’il nous aimait, qu’il était prêt à consacrer du temps pour nous et cela était très précieux à nos yeux. » Enfin, Isabelle Valticos, membre du Conseil de communauté, témoigne : « Claude, tu aimais nous secouer, nous déranger, nous réveiller et c’est grâce à toi que je me suis alors engagée comme catéchiste, ce qui a duré pendant une quinzaine d’années et ensuite animatrice depuis bientôt dix ans du Mouvement des chrétiens retraités. […] Merci pour tout, A Dieu Claude et repose désormais en paix…. »

Messe des funérailles en église Saint-François de Sales (Chêne).

Servant de messe à Orsières: on y croit!

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur de l’Entremont (VS), janvier 2021

Par Michel Abbet | Photos: Laure Rausis

Les servants de messe d’Orsières forment un joli groupe d’une vingtaine de jeunes de 9 à 11 ans qui, à tour de rôle, viennent accompagner et aider le prêtre lors de la messe dominicale. S’y ajoutent trois ou quatre aîné(e)s, qui se tiennent prêts à suppléer une éventuelle absence ou à étoffer le groupe lors des fêtes solennelles. La responsabilité de la bonne marche et de l’organisation a depuis longtemps reposé sur les épaules de mamans ou de bénévoles, en collaboration avec un prêtre de la paroisse. Après Valérie Lovey, Anne Formaz, Annette Buchard, Laure Rausis a repris le flambeau, en compagnie de son fils Tibor.

Deux personnes pour une même volonté, celle de permettre à des jeunes de se rendre utiles en vivant de manière active la messe du dimanche et de s’imprégner de la beauté de la liturgie.

Les tâches sont bien réparties, Tibor s’occupant exclusivement de la formation des servants ainsi que des nouveaux venus. Peut-être avez-vous vu un dimanche 5-6 enfants à l’autel ; pour qu’ils soient à l’aise avec leur tâche, il importe de bien la leur faire comprendre. Deux possibilités s’offrent au servant : seconder le prêtre dans la liturgie proprement dite, en lui apportant l’eau et le vin, ainsi que les hosties non consacrées, ou l’accompagner lors des lectures, être responsable de la quête et aller donner la paix du Christ. Cerise sur le gâteau, pour ceux qui le désirent, se familiariser avec des gestes plus « sophistiqués » comme la cérémonie de l’encens, réalisés lors des célébrations solennelles.

Laure, quant à elle, porte le souci de la relève, de l’organisation ainsi que la gestion du groupe. Pour elle, il importe que le servant se sente faire partie d’une équipe. D’où, l’organisation annuelle de loisirs, de rencontres, d’une sortie et d’un camp de deux jours, (voir ci-dessous) en compagnie des prêtres J. Voutaz et G. Chibozo, histoire de faire mieux connaissance et de fraterniser en dehors des relations officielles. A ce jour, huit nouveaux jeunes ont manifesté leur désir de venir servir la messe. Espérons que les restrictions liées au Covid ne leur auront pas brûlé les ailes ! 

Notre camp des servants 2020

Par Linda et Julie

Pour le camp de cet été, nous sommes montés à Tanay. Arrivés là-haut, la famille Rausis nous a accueillis. Nous avons ensuite profité du beau lac pour nous y baigner. A l’auberge nous avons pris nos chambres. La messe a été célébrée dans la petite chapelle du hameau, sous le regard de quelques curieux. Nous l’avons animée et chanté fort ! 

Le repas pris a l’auberge était excellent. La journée s’est doucement achevée avec une soirée jeux. Il était l’heure d’aller se coucher !

Le lendemain matin, le réveil fut un peu difficile… allez savoir pourquoi ! Après le déjeuner, nous avons enfilé nos chaussures de marche pour grimper jusqu’au Col du Vent. Un lieu magnifique qui donne une vue imprenable sur le Lac Léman. Nous avons à nouveau dit la messe, mais cette fois en plein air, à l’oratoire situé à deux pas du col, dans un lieu grandiose. Le pique-nique a eu lieu près d’une mare à grenouilles, les pauvres ont été persécutées par les servants ! Et c’est parti pour la descente !

A l’auberge, nous nous sommes précipités pour nous changer : nous voulions encore profiter d’une baignade dans le lac. Mais c’était compter sans la « roille » : un grosse et soudaine pluie nous a cloués sur place. Alors nous nous sommes consolés en mangeant une glace. Il était temps de conclure ce magnifique camp et de retourner à Orsières. 

Merci beaucoup à Laure, Alain, Joseph et Gildas pour l’organisation de ce camp !

… et à la pose photo durant le camp.

Fratelli tutti

Quand le pauvre nous délivre de notre égoïsme

Par Bénédicte Drouin Jollès
Photo: pxhere
Avez-vous remarqué que la dernière encyclique du pape François, Fratelli tutti, a été signée en octobre dernier sur la tombe du saint d’Assise ? En ce temps de Covid, il y a de quoi s’interroger : le jeune moine ne respectait guère les gestes barrières ; il a embrassé un lépreux et traîné avec les pauvres. 

Message explicite
Voilà un message explicite, François sait que la crise sanitaire nous recroqueville sur nous-même. « L’individualisme radical est le virus le plus difficile à vaincre… La peur nous prive du désir et de la capacité de rencontrer l’autre », écrit-il. Une fois de plus, il vient nous réveiller. J’aime son côté poil à gratter, sa liberté évangélique qui le rend inclassable. Il pointe nos aliénations, démasque l’hypocrisie de nos trop confortables organisations sociales. Sans naïveté, il éclaire les questions délicates qui divisent nos communautés et nos familles. C’est simple, il remet le pauvre au centre. Le voyons-nous dans nos églises, ailleurs qu’à la porte ? Vient-il partager la table familiale ou nos sorties paroissiales ? Comment en parlons-nous devant et avec les enfants ? S’il est un don de Dieu qui nous appelle à élargir nos cœurs, nous n’avons d’autre choix que de cultiver la fraternité. Il s’agit pour François d’une question de vie ou de mort, dans notre monde ébranlé par la pandémie et appelé à se reconstruire. 

Les appels de l’Esprit Saint
Les familles chrétiennes qui se laissent façonner par l’Evangile ont une puissance de rayonnement et d’inspiration qu’elles sous-estiment. Ici c’est une fratrie qui accepte de s’élargir pour accueillir un enfant du tiers monde abandonné dans un train et orphelin ; là c’est un bébé trisomique qui est adopté, ici encore c’est un couple qui choisit d’héberger un parent âgé et sénile plutôt que de le placer trop vite en EMS (toutes ces histoires sont vraies). A chacun d’écouter les appels de l’Esprit Saint pour discerner son chemin de vie, unique et personnel.

Jeux, jeunes et humour – janvier 2021

Par Marie-Claude Follonier[thb_image image= »5451″ img_link= »url:/wp-content/uploads/2021/01/Dessin. »]

Question d’enfant

Qui sont les rois mages ?

Matthieu, dans son évangile, est le seul à parler de trois sages venus d’Orient.
Les premiers chrétiens les associent d’abord à Abimélech, Ochozath et Phicol qui, dans le livre de la Genèse, rendent visite à Isaac, un personnage qui préfigure le Christ.
Puis, on les assimile à des rois. Les noms de Gaspard, Melchior et Balthazar apparaissent au VIe siècle dans un écrit non retenu dans la Bible : l’Evangile arménien de l’enfance ainsi que dans la traduction latine d’une Histoire universelle. La visite des mages qui n’étaient pas juifs souligne l’universalité de la naissance de Jésus.

Par Pascal Ortelli

Humour

Un patient se rend chez son médecin et lui fait part de ses soucis. « Docteur, j’ai mal partout. Quand je touche mes genoux avec mon petit doigt, j’ai horriblement mal, de même quand je touche mon front, mes pieds, mon nez, mon ventre, mon épaule. C’est insupportable. Pouvez-vous me dire ce qui m’arrive ? 

– Vous avez le petit doigt cassé », lui répond, imperturbable, le médecin.

Par Calixte Dubosson

Portes Ouvertes

Au service des chrétiens persécutés

Par Chantal Salamin
Photo: DR

Couverture du document de présentation par Portes Ouvertes Suisse.

Portes Ouvertes, c’est un réseau de 25 associations en Europe et en Amérique qui apportent une aide spirituelle et matérielle là où la détresse est la plus grande. Ces associations veulent montrer une photographie mondiale la plus exacte possible de cette dure réalité quotidienne que sont les persécutions qui entravent la liberté religieuse dans la vie privée, familiale, sociale, civile et ecclésiale.

Le contrebandier de Dieu
C’est en 1955 que commence l’action des Portes Ouvertes, suite à l’appel reçu à Varsovie, derrière le Rideau de fer, par son fondateur le frère André. Depuis la parution de son livre autobiographique en 1967 « Le Contrebandier » jusqu’à aujourd’hui à 92 ans, le cœur de frère André n’a jamais cessé de battre pour l’Eglise persécutée. Pourquoi ce titre de « contrebandier » ? tout simplement, parce qu’avec sa petite « VW coccinelle », pleine de Bibles, il franchissait les frontières sous les yeux aveuglés des douaniers.

Aide à l’autonomie
Avec ses projets d’aide à l’autonomie, l’organisation aide les chrétiens persécutés et discriminés à gagner leur vie, un soutien orienté selon leurs besoins, en étroite collaboration avec des autochtones, car ils savent quelle aide est nécessaire. Elle veille au-delà des interventions, prépare l’Eglise des régions instables ou menacées et l’encourage à persévérer dans l’annonce de l’Evangile.

Agissez vous aussi en priant (des ressources sur le site, notamment un calendrier mensuel pour prier chaque jour avec un pays différent) et en informant pour mobiliser la population pour qu’elle soit solidaire de l’Eglise persécutée, notamment lors du dimanche de novembre qui lui est dédié.

Portes Ouvertes se déplace à votre demande près de chez vous pour une présentation.

Difficile et dangereux
Travailler avec des chrétiens persécutés est souvent difficile et dangereux et par conséquent relativement coûteux. Pour éviter de mettre les chrétiens encore plus en danger qu’ils le sont, Portes Ouvertes ne peut dévoiler que partiellement son travail.


Le site: portesouvertes.ch

Bonne et Sainte Année 2021

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur Haut-Lac (FR), janvier-février 2021

Texte par l’abbé Mietek | Photo: J.-B. Pauchard

Décidément, il n’y a pas de quoi pavoiser. Les nouvelles chaque matin, ne sont pas réjouissantes : le virus qui fait trembler le monde, le monde démoralisé par la pandémie.

L’Espérance a du mal à être au rendez-vous. Nous venons de fêter Noël, ce temps où se redit avec force cette Bonne Nouvelle: Dieu vient à la rencontre de l’homme ; en Jésus, il se fait le compagnon des hommes ; par l’Esprit, il leur apporte la Vie.
Si Dieu est avec nous, s’il nous soutient de sa présence et de la force de son Esprit re-créateur, pourquoi avoir peur ?

« Homme de peu de foi, pourquoi avez-vous douté, alors que je suis avec vous dans la barque. » dit Jésus à ses disciples (cf. Mc 4, 37-41). C’est cette présence qui fonde notre confiance. Et cette attitude profonde de confiance porte en nous ces fruits que sont l’espérance, la paix intérieure et la joie. Cette joie est un don de Dieu. Personne ne peut l’enlever (cf. Jn 16, 22). C’est la joie de la foi qui échappe au simple clivage psychologique entre optimisme et pessimisme.

Le disciple du Christ n’est ni un pessimiste désabusé ni un optimiste naïf. Il sait qu’avec Dieu, tout reste possible: l’avenir reste ouvert et la transformation du cœur des hommes est à l’œuvre aujourd’hui dans nos vies et dans le monde. Si Dieu est là, pourquoi avoir peur ? Confiance, la joie et la paix sont possibles.

Que la Nouvelle Année, malgré les difficultés, les épreuves, vous comble tous de Paix, de Joie, de Santé et de Bonheur.

Qu’il nous soit donné d’être habités et fortifiés par la promesse de Jésus :
« Je suis avec vous chaque jour jusqu’à la fin des temps. » (Mt 28, 20)
Et Celui qui fait cette promesse sait le prix et le poids, et les luttes et les déchirements, et les émerveillements d’une existence humaine !

Sois devant nous, Seigneur Jésus, pour nous ouvrir ta route !
A vous tous,
Bonne et Heureuse Année 2021 !

Croire à l’avenir

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur Haut-Lac (FR), janvier-février 2021

Texte par Bertrand Georges | Photo: Pixabay

Pas facile de se projeter vers demain dans les moments difficiles. Pourtant, nous croyons en la fidélité de Dieu et aux ressources de chacun pour faire de 2021 une bonne année! Voici quelques pistes:L’espérance
Il ne s’agit pas de se complaire dans un optimisme factice mais d’espérer. L’espérance ne se fonde pas sur des moyens humains, forcément limités, mais sur Dieu Père tout-puissant et tout Amour. Croire en la Providence de Dieu ouvre un avenir.

La confiance
L’idéalisation du passé et la peur de l’avenir ne sont pas porteuses. Entrons dans la confiance !

La prière
Pour se confier à Jésus notre Bon Berger. Saint Paul dit que, si au lieu d’entretenir nos soucis, nous les présentons au Seigneur dans l’action de grâce, sa paix envahira tout notre être. 1 On peut prier en tout lieu et particulièrement dans la quiétude de nos églises paroissiales. Dans chacune d’elles, une boîte à intentions est déposée. Les Messes de semaines sont célébrées à ces intentions. Un temps d’adoration du Saint-Sacrement est proposé chaque vendredi à 9h à Courtepin. 

La fraternité
Certains sont guettés par le découragement. Parfois, c’est la solitude qui pèse. Soyons attentifs aux besoins de notre entourage. Notre curé Mietek est disponible pour rencontrer ceux qui le souhaitent (026 684 12 57). De plus, sur simple demande (026 684 12 73) un membre de l’équipe pastorale viendra volontiers animer et partager un temps de prière avec vous. Il est aussi possible de recevoir la communion.

La solidarité
Les moments difficiles suscitent des trésors de générosité. Afin d’aider les personnes en précarité, vous êtes invités à déposer des denrées alimentaires non périssables dans les paniers disposés dans les églises de Courtepin, Cressier et Wallenried. Nous les redistribuerons.

Pour la nouvelle année comme pour l’avenir, entrons dans l’espérance ! 

1 Ph 4,6-7
Car moi, je connais les pensées que je forme à votre sujet. Pensées de paix et non de malheur, pour vous donner un avenir et une espérance.Vous m’invoquerez, vous approcherez, vous me prierez, et je vous écouterai. Vous me chercherez et vous me trouverez ; oui, recherchez-moi de tout votre cœur. (Jr 29, 11-13)

Nous nous souhaitons le meilleur pour 2021…

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP Saint-Barnabé (VD), janvier-février 2021

Par Roger Mburente | Photo: Roger Mburente, Solène de Pury

«Le minuscule et invisible coronavirus nous a fait prendre conscience que ce qui se passe dans le monde nous concerne tous. Il a changé nos vies et notre monde au-delà de ce que les superpuissances ne pourraient jamais faire.» (Aloysius Ssekamatte, M.Afr.)

Qui aurait imaginé, il y a un an, que nous allions vivre tant de turbulences inédites : une tempête sanitaire, mais aussi une tempête économique, sociale et paroissiale ! Un véritable ouragan continue de déferler sur notre quotidien. Certaines de nos familles ont été touchées plus que les autres. 

Heureusement, il y a tant de solidarité et d’amitié !  Nous nous souhaitons une nouvelle année sans tumultes ! Pour 2021, l’unité et la complémentarité seront encore plus que nécessaires. Choisissons la confiance plutôt que la peur ! La prière nous soutient.

Notre rôle, aujourd’hui et demain, c’est de porter le gigantesque bazar qu’est notre monde, secoué par la Covid-19. Le désordre actuel, auquel n’échappent pas nos communautés, est comparable à celui de Capharnaüm. A l’époque de Jésus, Capharnaüm était une petite ville où se côtoyaient les pêcheurs galiléens non croyants et les juifs observants. Pour corser le tout, une garnison romaine s’était installée à côté de la ville. Or les Romains mangeaient du porc : ils étaient donc impurs et entraînaient dans leur sillage éleveurs de porcs et prostituées. Cette ville, peu recommandable, était un condensé des réalités de notre monde. Pourtant, c’est là que Jésus a choisi de résider. Il prêchait, enseignait et guérissait les blessés de la vie. Malgré le désordre qui y régnait, Jésus y était présent pour apporter la délivrance et l’amour de son Père.

Jésus, dans sa mission, a toujours impliqué les personnes qui venaient à Lui. Il disait : « Lève-toi, prends ton grabat et marche… » (Mc 2, 9). Il guidait, il soutenait, il accompagnait… et suscitait le dynamisme chez la personne, qui le suivait et devenait son messager. C’est cela « marcher avec ».

Cette pédagogie de Jésus me porte. C’est une pédagogie qui nous lance en avant, qui ne nous garde pas figés : elle nous éveille à la responsabilité des uns et des autres. Une pédagogie nécessaire et urgente dans nos communautés où nous cherchons souvent la vie facile, alors qu’elle ne le sera jamais !

Mes différentes expériences m’ont amené à avoir un regard sur les réalités du monde et de l’Eglise différent de celui de plusieurs personnes que je côtoie. Ayant vécu des contextes culturels et pédagogiques variés, mes observations peuvent surprendre ceux et celles que je rencontre. Ma foi n’est pas un alignement de certitudes ni de dogmes. Les jeunes m’ont appris à « former le cœur », comme le dit le pape François ; ils m’ont aidé à sortir des « traités » et m’ont ramené à l’essentiel, à avoir les pieds sur terre.

Ma gratitude va à toutes les personnes qui, à travers différents pays du monde, me portent : Dieu se manifeste à travers leurs prières et leurs attentions !

Je remets la rédaction de L’Essentiel à l’équipe pastorale. Un tout grand merci à toutes les personnes qui m’ont aidé à réaliser ce bulletin durant ces cinq dernières années !

Un merci particulier à Mesdames :

• Elisabeth Vorlet, pour ses réguliers et beaux articles ;

• Piroska Berchtold, pour ses belles photos ;

• Myriam Grandgirard, pour son dévouement et sa patience dans la mise en page du bulletin ;

• Béatrice Longchamp, pour la gestion des abonnements.

La chance qu’a la famille humaine, c’est que Dieu nous aime tous, chrétiens ou non. Et l’amour de Dieu n’est pas du domaine du mérite. Dieu nous aime gratuitement. Nous entrons dans la Nouvelle Année dynamisés par cet amour.

«Seigneur, montre-moi le chemin et prépare-moi à le suivre. Donne-moi la paix du cœur.» (Sainte Brigitte de Suède)

Nouvelle année…

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP de la Champagne (GE), janvier 2021

Pour l’équipe pastorale: Corinne Delpiano | Photo: Pixabay

Avec la nouvelle année qui s’ouvre, jusqu’à la fin du mois, c’est la traditionnelle saison des vœux.

Cette période nous permet aussi de reprendre contact avec les personnes chères à nos cœurs.

Quelle bonne perspective… cela veut dire que l’avenir nous intéresse, que nous le voulons toujours plus beau et que, chacun comme nous le pouvons, nous allons nous y employer.

Nous avons commencé une nouvelle année liturgique il y a un peu plus d’un mois, avec le premier dimanche de l’Avent. Ce temps nous a permis de revenir en nous-mêmes, d’aller à l’essentiel, d’ouvrir notre cœur pour accueillir à Noël, Jésus, le seul qui nous donne la force de découvrir un avenir de joie, de paix et de bonheur. 

A nous toutes et tous, emplis de la joie et de la lumière de Noël, de proposer à ceux que nous rencontrons dans des situations difficiles, de trouver la force pour ne jamais douter de l’Espérance qui est en eux.

« L’espérance ne déçoit pas, puisque l’amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par
l’Esprit Saint qui nous a été donné. » (Lettre de saint Paul, apôtre aux Romains)

Tout au long de cette année 2021, que le scintillement discret mais réel de l’Etoile qui nous indique la Présence du Christ dans nos vies, soit Lumière, Paix et Tendresse pour vous et pour tous ceux qui vous sont chers.

Belle et lumineuse année 2021 à toutes et tous !

A Dieu l’année 2020: une année pas comme les autres!

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP des Boucles du Rhône (GE), janvier 2021

Par le Père Augustin | Photo: Pixabay

Un demandeur d’emploi donnait son CV pour une embauche. L’employeur a constaté un trou en 2020 et lui a demandé ce qu’il faisait cette année-là, pourquoi il y avait un trou dans son CV. Il lui a répondu « En 2020, je me désinfectais les mains ». Eh oui, s’il n’y a jamais deux années qui se ressemblent, l’année 2020 a été une année particulièrement différente des autres. Un virus aussi petit qu’un atome a laissé une trace funeste à travers le monde. Les gens infectés par la Covid-19 se sont chiffrés à plusieurs dizaines de millions tandis que le nombre de décès a été plus haut qu’on ne peut l’imaginer. Le quotidien de chacun d’entre nous, sur le plan personnel mais aussi professionnel, et même sur le plan de la foi a été transformé. Pendant plusieurs mois, nous n’avons pas pu nous réunir pour célébrer l’Eucharistie qui nous est tellement chère, mais notre foi n’était pas « confinée » pour autant, car de nouvelles initiatives sont nées. Des chrétiens ont fait preuve d’imagination pour faire naître de nouvelles manières d’être en lien avec Dieu et avec son prochain. Beaucoup de solidarités ont été manifestées par des gens indépendamment de leurs orientations religieuses ou philosophiques. A ce propos, il faut saluer l’intrépidité de ceux qui étaient au front en première ligne, tels que le personnel soignant, les policiers, les pompiers, le personnel des grandes surfaces et beaucoup d’autres corps de métiers encore. Il faut aussi saluer la patience de vous, nos paroissiens, votre souplesse et votre compréhension par rapport aux imprévus. Et nous ne cesserons pas de prier pour nos paroissiens qui ont été emportés par ce virus. Que leurs âmes se reposent en paix ! Nos pensées vont vers les membres de leurs familles pour que Dieu soit la source de leur consolation. Nous rendons grâce au Seigneur pour tous ceux qui ont survécu à ce virus. 

Bien que la pandémie soit probablement loin d’être jugulée, beaucoup s’interrogent déjà sur l’après-coronavirus. Le monde aura-t-il changé ? Notre société sera-t-elle différente ? Sommes-nous en train de découvrir une force de solidarité latente, mais toujours prête à émerger au cœur de l’humanité ? La catastrophe du coronavirus laissera-t-elle derrière elle une humanité contrainte de repenser sérieusement les valeurs, le vivre ensemble et l’avenir commun… ? Vouloir répondre à toutes ces questions à la fois pourrait avoir des conséquences psychologiques encore plus graves que le coronavirus lui-même. Alors, accueillons tout simplement l’an 2021 comme une année d’espoir ! Remettons-la dans les mains du Seigneur telle qu’elle sera ! Il ne nous laissera pas tomber.

Je vous souhaite tous mes meilleurs vœux. Que le bonheur, l’amour et la santé soient au rendez-vous au sein de vos foyers pour l’année 2021. 

Bonne et heureuse année 2021 !

Le juste milieu

Par François-Xavier Amherdts
Photo: DR

Tout est lié, affirme fort justement le pape François dans l’encyclique Laudato si’. L’écologie intégrale qu’il préconise englobe les relations entre êtres humains et animaux. Ceux-ci méritent notre attention et même notre affection, comme François d’Assise nous en montre l’exemple; ils nous le rendent bien d’ailleurs. L’animal peut être parfois un pré- cieux ami de l’homme.

Il s’agit donc de discerner entre l’exploitation éhontée de certaines espèces, notamment à des fins consuméristes de masse, et les outrances de l’antispécisme qui revendique des droits pour l’animal exactement semblables aux droits de l’homme. Un petit chien est mignon, mais il ne peut être mis sur le même plan qu’un nouveau-né du point de vue de la foi chrétienne et biblique. Et la lutte contre la faim des enfants dans le monde reste prioritaire. Seul l’être humain est créé à l’image et selon la ressemblance même de Dieu. Les autres êtres vivants ont droit à tout notre respect, mais manger de la viande n’est éthiquement pas répréhensible. Prudence et mesure sont ici de mise. Comme en toutes choses.

Des animaux et des hommes

Dans l’Ecriture sainte, on rencontre beaucoup d’animaux. Ils ont un rôle mais aussi une valeur symbolique; ils touchent l’être tout entier. Sans nier la réalité, ils lui ajoutent une nouvelle dimension en établissant des liens avec le Créateur.

Par Calixte Dubosson
Photos : Jean-Claude Gadmer, cath.ch/Jacques Berset, pxhere, ciricRécemment, lors d’une séance de catéchèse avec des enfants de 8 ans, je leur ai proposé de dire le prénom de leur papa, de leur maman et de leurs éventuels frères et sœurs. L’un d’entre eux a pris la parole : « Mon papa s’appelle Nicolas, ma maman Laetitia, mon frère Kevin et Tessy. » « Tessy, c’est le nom de ta sœur ? » « Non, c’est le nom de notre chienne ! » Une anecdote qui pourrait se multiplier à l’infini tant il est désormais acquis pour les enfants qu’un animal qui a une si forte présence dans le quotidien fait partie de la famille.

Le chien, le chat et Dieu

Présence, le mot est lâché. Et puisque notre article aborde le sujet des animaux comme créations de Dieu, il est bon de s’arrêter à ce qu’un animal symbolise : non seulement la présence continue de Dieu à sa création mais aussi une image de ce que Dieu est en lui-même. Par exemple, un chien pourrait traduire par son comportement la fidélité et la joie. Tous ceux qui en possèdent un, même si cela demande beaucoup plus d’entretien qu’un autre animal, sont unanimes pour exprimer la joie que leur procurent les marques de tendresse et d’affection dont il est capable et cela sans les baisses d’humeur que nous connaissons tous.

Autre exemple, celui du chat qui est au contraire plus difficile à cerner et qui penche plutôt vers une indépendance et une liberté souveraine. Le chat peut nous révéler que Dieu n’est pas quelqu’un qui est là pour faire nos quatre volontés mais qu’il est une personne à part entière qui, malgré un apprivoisement réciproque garde toute sa liberté et son indépendance. Pour illustrer ce propos voici ce qu’en dit un confrère prêtre qui nous rappelle que notre Dieu est trinité : « Quand je médite le mystère de la Trinité, je suis traversé par une sensation plutôt curieuse qui fait que je crois un instant avoir tout compris et dans les secondes qui suivent, à cause d’un détail qui vient tout remettre en question, j’ai l’impression de ne plus rien comprendre. Cela me fait penser à ce chat que j’ai tenté l’autre jour d’approcher en le regardant bien dans les yeux, en lui disant des paroles rassurantes et qui, au moment où je décidai de le prendre dans mes bras, s’est enfui à la vitesse de l’éclair. » En caricaturant on peut conclure qu’en parlant de son propriétaire, le chien dit : « Mon maître ! » alors que le chat, dans sa superbe, déclare : « Mon esclave ! »

Les animaux dans la Bible

Pour revenir aux enfants du catéchisme, une de leurs questions revient assez souvent : « Y aura-t-il  une résurrection pour l’animal que j’aime ? Y aura-t-il des animaux au paradis ? »

Pour y répondre, un détour par la Bible s’impose tout naturellement. Comme on peut s’y attendre, les animaux sont très présents dans les textes sacrés. J’en retiendrai deux passages. Le premier est l’ancêtre des fables de La Fontaine puisqu’il fait parler l’ânesse de Balaam. Lors d’un voyage que Dieu jugeait inutile, Balaam et son ânesse arrivèrent vers un lieu escarpé, et soudain la bourrique vit l’ange du Seigneur posté sur le chemin, son épée dégainée à la main. Le baudet se serra contre le mur et coinça le pied du cavalier. Alors Balaam se mit à frapper l’ânesse qui se mit à parler : « Que t’ai-je fait pour que tu me frappes par trois fois ? » (Nb 22, 28) L’ange du Seigneur donna raison à l’ânesse et dit à Balaam qu’elle lui avait sauvé la vie. On le voit, les animaux domestiques sont une aide essentielle pour l’homme et souvent, ils sont plus « sages » que l’homme. Le prophète Isaïe (1, 3) ne dit-il pas que « le bœuf connaît son propriétaire, et l’âne, la crèche de son maître. Israël ne le connaît pas, mon peuple ne comprend pas » ?

Y aura-t-il des animaux au paradis ? Il y en a parfois à la messe…

Les bêtes associées au salut

Le deuxième texte est un extrait du psaume 35 au verset 7 : « Tu sauves, Seigneur, l’homme et les bêtes. » Il est rare que la Bible associe le salut de l’homme avec celui des animaux. Le Père Robert Culat émet une hypothèse intéressante que je vous livre : « Le mode alimentaire donné à l’homme et à la femme dans la Genèse est un signe de la paix et de l’harmonie qui règnent entre toutes les créatures. Dans le paradis terrestre, avant le péché, aucun être n’exerce de violence sur un autre et ne le tue pour s’en nourrir. Ce n’est qu’après l’irruption du péché, dont les conséquences sont clairement montrées au chapitre 3 de la Genèse, que la situation se dégrade : rupture des relations harmonieuses entre l’homme et Dieu, entre l’homme et la femme, entre l’homme et les autres créatures… Et ce n’est qu’après le déluge que Dieu permettra à Noé de tuer les animaux pour s’en nourrir. » 1

Pour le Père Culat, l’état paradisiaque détruit par le péché de l’homme sera un jour définitivement restauré. Lorsque tout sera accompli, l’homme pécheur disparaîtra pour laisser la place à l’homme nouveau recréé par et dans le Christ. C’est aussi en Isaïe (11, 6-8) que l’on trouve cette annonce du Royaume à venir : « Le loup habitera avec l’agneau, le léopard se couchera près du chevreau, le veau et le lionceau seront nourris ensemble, un petit garçon les conduira. La vache et l’ourse auront même pâture, leurs petits auront même gîte. Le lion, comme le bœuf, mangera du fourrage. Le nourrisson s’amusera sur le nid du cobra ; sur le trou de la vipère, l’enfant étendra la main. » Oui, Dieu sauve l’homme et les bêtes et il est certain que celui qui a créé une telle diversité dans la flore et la faune sur la terre, donnant aux animaux une personnalité qui les distingue des autres créatures, saura bien nous préparer un ciel où l’animal et les hommes ne se comporteront plus en prédateurs mais comme des êtres, vivant désormais en parfaite harmonie. D’ailleurs sous Noé, Dieu établit une alliance avec eux. S’il décide de sauver les espèces animales du déluge, est-ce pour les supprimer à tout jamais dans l’éternité ? On peut donc avancer sans trop de témérité qu’il y aura des animaux au paradis de Dieu. 

1 Robert Culat, « Tu sauves, Seigneur, l’homme et les bêtes ». Pour une théologie de la  non-violence.

Dieu a donné aux animaux une personnalité qui les distingue des autres créatures.

La résurrection des animaux

Quant à dire si la chienne Tessy va ressusciter, le réformateur anglican John Wesley au XVIIIe siècle pensait que la création avait une dignité en soi et qu’au ciel les animaux seraient dotés non seulement d’une intelligence améliorée mais aussi de liberté. Dans un livre dont je vous conseille la lecture, le Père dominicain Franck Dubois affirme : « Peu importe de savoir quel animal sera présent au Ciel et sous quelle forme. On peut retenir toutefois que seul l’homme, à proprement parler, ressuscitera, dans et par le Christ. D’une manière ou d’une autre, le reste des vivants et la création tout entière seront associés à cette résurrection. Ce qui compte, c’est de comprendre que la solidarité entre l’homme et le reste de la création ne s’interrompt pas avec la mort et la venue du monde à venir. Or, cela implique des conséquences précises pour l’homme d’aujourd’hui dans son rapport avec la nature. Il ne peut l’abandonner. Il doit bien plutôt l’embarquer avec lui dans sa course vers les Cieux. » 2 Voilà qui devrait rassurer le petit frère de Kevin.

2 Frank Dubois, Pourquoi les vaches ressuscitent (probablement), Le Cerf, 2019.

La solidarité entre l’homme et le reste de la création ne s’interrompt pas avec la mort.

Nos amies les bêtes!

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, décanat Sion (VS), décembre 2020

Par l’abbé Frank Stoll | Photo: Pxhere

«Il n’y a pas de respect de l’animal qui ne passe d’abord par le respect de l’homme…»La vie animale est en péril sur la Terre. De l’avis des scientifiques, l’extinction de nombreuses espèces animales s’accélère. Selon eux, cette disparition est la rançon inévitable du progrès. Mais est-ce là ce que Dieu voulait ? A-t-il livré les animaux aux caprices des humains ? 

Nos amies les bêtes marquent leur territoire dès le livre de la Genèse. Dans le premier récit de la Création, Dieu crée les animaux, après la végétation et avant l’arrivée de l’être humain, qui apparaît en même temps que les animaux terrestres (Gn 1, 26). Mieux, Dieu bénit les animaux (Gn 1, 23). Mais si Dieu a une parole pour les animaux, il n’instaure pas avec eux un dialogue comme il le fait avec l’être humain. Ce dernier, créé à l’image et à la ressemblance de Dieu, est un être à part. C’est cette ressemblance qui le distingue de l’animal. 

Diacre et vétérinaire, Loïc Guiouillier met en garde contre la dérive d’un anthropomorphisme qui tend à faire passer l’animal avant l’homme. « Derrière les cas difficiles que j’ai eus à résoudre en tant que vétérinaire, j’ai toujours trouvé des situations de détresse humaine : solitude, difficultés économiques, manque de respect pour le travail des éleveurs et de leur production… Il n’y a pas de respect de l’animal qui ne passe d’abord par le respect de l’homme, car c’est lui qui est à l’origine du lien avec l’animal. »

« La Bible ne dit pas explicitement comment l’animal participe au salut en Jésus-Christ, explique Fabien Revol, spécialiste de la Création, à l’Institut catholique de Lyon. En revanche, des indices permettent de penser que l’animal, comme toute créature, a une destination eschatologique. » En conclusion, si Rex, Minette, Nemo et consorts, sont des créatures de Dieu, rien n’assure que nous les retrouverons au paradis.

Les oiseaux de nos jardins, ces agréables voisins

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP Saint-Barnabé (VD), décembre 2020

Par Elisabeth Vorlet | Photo: Roger Mburente

L’aube est le moment de la journée où le ciel commence à s’éclaircir avant le lever du soleil. C’est donc aux premières lueurs du jour que les oiseaux nous gratifient de leurs belles mélodies en fréquence et en diversité. 

Le chœur de l’aube se produit principalement durant la période de reproduction dès mars et est plus prononcé entre mai et juin. Les femelles pourraient repérer les mâles par leur répertoire plus riche. La défense d’un territoire constitue l’une des fonctions du mâle et l’importante activité vocale à l’aube pourrait constituer un signal fort d’avertissement pour les intrus potentiels. Le chant de l’aube servirait donc de moyen de communication.

Le merle, ce ténor au chant mélodieux et plein de variations, est difficile à décrire car, très inventif, il contraste avec son plumage noir ébène.

La pie, bavarde, réputée voleuse en raison de son attirance pour les objets brillants qu’elle emporte, est très élégante avec sa marche saccadée faite de grands pas puis une succession de petits bonds.

L’hirondelle niche dans les granges et les étables. De couleur noir bleuté, avec une queue en fourchette, elle gazouille ou trisse. En automne, elle s’en va vers le sud à cause d’une carence alimentaire liée à la basse température, les petits insectes n’étant plus présents. L’hirondelle reviendra au printemps et retrouvera naturellement son nid.

Mais l’automne fait revenir nos petits oiseaux de jardin. Ils sont là qui s’affairent, picorent, volètent, s’activent et, partout, ce sont des bruissements d’ailes, pépiements et gazouillis. Rouges-gorges, chardonnerets, verdiers, pinsons, tous cachés mais reconnaissables par leur mélodie !

Nous savons que saint François d’Assise parlait aux oiseaux. Cependant, il n’était pas simple d’esprit : il avait plutôt la grâce de la simplicité. Par ses causeries, il était donc un des précurseurs du dialogue interreligieux. Italien, il fonda la famille franciscaine. Défenseur de la nature, il vivait en harmonie avec elle et savait que la nature était un équilibre à préserver. C’est certainement la raison pour laquelle il a composé le Cantique des Créatures.

En 1979, le pape Jean-Paul II l’a nommé « Patron céleste des écologistes » car, huit siècles plus tard, son message est toujours d’actualité.

Remercions ce Dieu-créateur pour tant de beautés et, comme saint François d’Assise, apprenons à les écouter et à les aimer. Car, si les oiseaux ont des ailes pour voler, les hommes ont des cœurs pour aimer.

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