Ne sois pas mort, choisis la vie!

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, décanat Sion (VS), novembre 2020

Par le chanoine Lionel Girard | Photo: JHS

Si la mort nous dérange, nous intrigue autant qu’elle nous fascine, c’est par son caractère inéluctable et mystérieux, mais surtout parce qu’elle vient briser cet élan de vie qui nous anime.Ouvrir le journal par les avis de décès en dit long sur notre rapport à la mort autant que sur nos liens tissés avec les proches éprouvés par cet événement parfois vécu comme révoltant. Quant à moi, autre chose me révolte : ce fait que certains en sont à considérer la foi comme une simple aide permettant de surmonter plus facilement la peine ou le chagrin liés à la séparation. Cette approche psychologique de la foi méconnaît l’ancrage réel et fondamental qui nous donne d’être associés à la vie même de Dieu, Créateur de toute vie, qui veille sur nous par sa Providence et qui, en Jésus-Christ, nous a sauvés. La foi n’est pas un lénifiant qui permet de supporter l’épreuve, elle est l’assurance que nous sommes en lien avec Dieu et que nous avons du prix à ses yeux. 

Par le baptême s’est opérée notre renaissance, cependant il importe d’actualiser sans cesse les grâces reçues alors. La catéchèse y aide, qui éveille à la foi et conduit à la pratique sacramentelle régulière, en famille ou dans des mouvements, habituellement en paroisse ou parfois dans des lieux sources (monastères, pèlerinages, camps…) et se prolonge dans un engagement de service ponctuel ou régulier. 

Se revendiquer disciples du Christ sans prendre part aux sacrements, sans s’associer régulièrement à la prière et à la vie de l’Eglise, est non seulement une aberration, mais le choix de la mort contre celui de la vie.

Choisis la vie (Dt 30, 19) : approche-toi du Christ, là où il se manifeste par excellence comme celui qui pardonne ceux qui sont réunis en son nom pour mieux les disposer à l’écouter ; n’oublie pas que de l’écoute procède l’amour, l’amour de Dieu qui nous parle et qui se reflète dans l’amour porté à nos frères. Ce schéma, tu l’as reconnu, c’est celui de toute messe, du signe de croix à l’envoi dans la paix, avec, au centre et comme sommet, la consécration des offrandes en son Corps et son Sang qui nous donnent la foi, la foi en la vie éternelle, avec lui et tous les bienheureux.

La prière des grands-parents

Les aînés ont le temps et la grâce de la prière. Confions-leur nos préoccupations et intentions de prières!

Par Bénédicte Jollès
Photo: Pxhere
Nous mesurerons au ciel ce que nous devons à la prière des uns et des autres. Parmi ceux qui en ont le temps et le charisme, viennent les grands-parents. « Véritables trésors pour nos familles », répète le pape François qui en parle souvent et a évoqué ce qu’il doit à sa propre grand-mère. « Les grands-parents sont importants pour communiquer le patrimoine d’humanité et de foi essentiel pour toute société ! » a-t-il twitté au début de son pontificat. Par leur prière, les personnes plus âgées portent non seulement leur famille, mais aussi le monde et l’Eglise. Moins on leur confie d’intentions, plus elles se sentent délaissées et inutiles.

Les grands-parents sont précieux, leur disponibilité apaise, ils ont le temps de l’écoute. Qui peut donner lieu à des remarques acides ou à des bavardages futiles ; qui peut au contraire être bienveillante et encourageante. « Mes parents ont leur liste d’intentions de prière placée sous la statue de la Vierge dans leur chambre, ils les confient dans leur prière quotidienne et à la messe », s’émerveille Nathalie. L’appel de Jésus « Prie ton Père dans le secret » (Mat. 6, 6) devrait tous nous interpeller, il s’adresse particulièrement aux aînés.

Les mots de la vie
Si c’est une bénédiction d’avoir des petits-enfants, une belle façon de les aimer est de prier pour eux, afin que le Seigneur leur envoie les grâces dont ils ont besoin, mais aussi et surtout qu’Il leur révèle la profondeur de son amour. Combien de jeunes le pensent lointain et le délaissent ? Le cadeau de la prière est bien plus durable et précieux que beaucoup d’autres.

Repères et témoins, les grands-parents chrétiens aimants « trans­pirent » le Bon Dieu et le font découvrir. En particulier en apprenant à leurs petits-enfants à prier quand c’est possible, une prière courte et variée selon les jours et l’humeur du moment. Elle apprendra les mots essentiels de la vie et de la foi : merci, pardon, s’il te plaît.

Communion plutôt que communication

Par François-Xavier Amherdt
Photo: DR
La foi en la communion des saints, que nous professons dans le Credo, nous met en relation par le Christ avec les vivants et les défunts. C’est à cette conviction que se rattache Thérèse de Lisieux lorsqu’elle affirme : « Je passerai mon ciel à faire du bien sur la terre. » De même que la communion entre frères et sœurs sur la terre nous rapproche de Jésus-Christ, qui demeure en nous lorsque nous nous aimons les un·e·s les autres, de même celle avec les saint·e·s du ciel, ceux reconnus officiellement par l’Eglise et proposés à la mémoire des fidèles, comme nos proches défunts dont nous avons pu éprouver la bienveillance, nous unit au Fils de Dieu. C’est de lui que découle toute grâce. C’est par lui que les membres du peuple de Dieu agissent comme un seul corps.

De là vient que nous continuons de prier pour les morts (cf. 2 Maccabées 12, 45) et de les recommander à la bonté infinie du Père. Dans une même louange à la Trinité sainte, tous les enfants de Dieu forment ainsi une seule famille, par-delà l’espace et le temps, et répondent de ce fait à la vocation profonde de l’Eglise.

Eviter la curiosité malsaine
Par contre, la Bible et la Tradition ont toujours récusé les pratiques cherchant à communiquer « directement » avec les défunts : « On ne trouvera personne chez toi qui interroge les spectres et les devins, qui invoque les morts. » (Deutéronome 18, 10 ; voir aussi Jérémie 29, 8) L’Ecriture nous invite à nous remettre en total abandon entre les mains de la Providence concernant l’avenir et à laisser tomber toute curiosité malsaine à propos de l’au-delà (cf. Matthieu 6, 25-34). 

Puissances secrètes
En effet, l’évocation des morts, le recours aux médiums et aux voyants cachent une volonté de mettre la main sur l’histoire et le temps et un désir de se concilier les puissances secrètes, qui s’opposent à l’abandon dans les mains du Seigneur de toutes les tendresses et miséricordes.

C’est dans l’Esprit saint que nous sommes toutes et tous en communion, et la grâce de l’Esprit nous suffit.

L’Au-Delà

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur de l’Entremont (VS), novembre 2020

Par Danièle Cretton-Faval | Photo: DR

Des traces sur le sable !

« Des pas se dessinaient sur le sable laissant une double empreinte, la mienne et celle du Seigneur. Je me suis arrêté pour regarder le film de ma vie. J’ai vu toutes ces traces qui se perdaient au loin, mais, je remarquai qu’en certains endroits, au lieu de deux empreintes, il n’y en avait qu’une.

A cette empreinte, unique, correspondaient les jours difficiles de ma vie.
Alors, Seigneur, pourquoi, m’as-tu laissé seul aux pires moments de ma vie ?
Mon enfant bien-aimé, dit le Seigneur, je ne t’ai jamais abandonné, les jours où tu ne vois qu’une trace sur le sable, JE TE PORTAIS DANS MES BRAS. » (Auteur inconnu)

C’est en regardant le Christ, le VIVANT par excellence, oui, c’est dans ses Evangiles qu’Il nous éclaire sur le mystère de la vie et de la mort.
Oui, en effet, le plus important pour nous n’est pas de connaître les détails précis touchant à l’Au-Delà, mais de laisser résonner, en nous, cette phrase de Jésus : « Je suis la Résurrection et la vie. » Cette bonne nouvelle a été entendue, il y a 2000 ans à Béthanie, on l’entend, encore, aujourd’hui. Avant même d’être Celui qui nous console, Dieu est celui qui souffre avec nous, en nous, pour nous et comme nous. Il est notre force, notre refuge et notre soutien.

En priant seul la veille de sa Passion, Jésus, rejoint chacun dans sa solitude, quand nous nous retrouvons seuls avec notre chagrin, seuls à affronter l’absence de l’être aimé. Oui, le Père s’est penché sur lui pour le prendre dans ses bras, comme « l’enfant prodigue », en l’invitant aux noces éternelles. Celui ou  celle que tu aimais, vit désormais, irradié de lumière, de clarté et de joie, et cela au rythme du cœur de Dieu.

Pour nous, vivants, le Christ par sa Mort et sa Résurrection a ouvert un chemin d’espérance. Nous savons que la mort n’est pas le dernier mot. Un jour la porte du banquet s’ouvrira pour nous, revêtus de l’habit de fête, le Seigneur nous accueillera et viendra essuyer toutes les larmes de nos yeux, en purifiant tout ce qui nous a fait souffrir.

Vraiment, pouvait-Il offrir un miracle plus grand que sa Résurrection d’entre les morts ?
La mort est la grande et angoissante question que l’homme se pose. Mais la Résurrection de Jésus est la réponse à ce tourment.

Enfin, je cite sœur Emmanuelle : « Mourir, ce n’est pas triste, pour un chrétien, mourir devrait être le plus beau jour de la vie, car, lorsqu’on meurt, on tombe, comme un enfant, dans les bras de Dieu. »

La vie après la mort.com

Lavieapreslamort.com, un site à partager largement autour de vous, avec tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur la mort sans jamais oser le demander ! C’est ainsi que le site se présente. Et effectivement, en naviguant à travers ses pages, aucun sujet ou question qu’on se pose sur la mort ne semble avoir été oublié, regroupés en grands thèmes : Rien ou quelque chose, Dieu ou pas Dieu, Jésus ou un autre, On ira tous au paradis, témoignages.

Par Chantal Salamin
Photo: DRDes questions… et des éléments de réponse !
Que de questions se posent autour de la mort, des plus fondamentales – L’univers a-t-il été créé par Dieu ? Qui est Jésus ? – au plus profondes – Qu’y a-t-il après la mort ? La mort a-t-elle un sens ? Si Dieu existe, alors pourquoi le mal ? Comment envisager l’ultime rencontre avec Dieu ? – en passant par les plus troublantes ou étonnantes – Peut-on parler avec les morts ? Magnétiseurs, voyance… est-ce anodin ? Dieu est-il mort ? Maisons hantées, fantômes, vampires : de simples légendes ? – ou pratiques – Quel est notre rapport à la mort ? Crémation ou inhumation ?

Des témoignages tous azimuts !
Des témoignages d’inconnus côtoient ceux de personnes célèbres, qu’ils vivent sur terre ou au ciel – pape François, moines de Tibhirine, Chiara Luce, des petits-enfants, des frères et sœurs, des religieux-ses, etc. 

Ainsi, l’abbé Vincent Lafargue, initiateur de cette rubrique « Eglise 2.0 », raconte son expérience de mort imminente qui l’a amené à devenir prêtre dans un podcast à écouter.

Ou encore, le poignant témoignage d’Angèle Lieby, retranscrit dans un livre « Une larme m’a sauvée », réédité en poche en 2013 : trois ans dans un coma artificiel, à tout entendre sans pouvoir hurler, un long et terrible cauchemar, même les obsèques sont programmées puis annulées… et puis une larme pour leur anniversaire de mariage coule sur la joue d’Angèle…


Le site: lavieapreslamort.com

Les offrandes de messe

Par Calixte Dubosson
Photo: DR
Lorsque des fidèles demandent à un prêtre de célébrer une messe, ils proposent une offrande en argent. Si une somme est remise au prêtre avec l’intention de messe, ce n’est pas pour la payer, car elle n’a pas de prix. Ou plutôt son prix est celui qu’a payé le Christ en se sacrifiant. On parle donc d’offrande. 

La pratique des messes célébrées à des intentions particulières, surtout pour les défunts, s’est développée et maintenue jusqu’à aujourd’hui. Au sujet des défunts, cette tradition trouve son origine dans l’Ancien Testament. 

Le 2e livre des martyrs d’Israël rapporte que, lors d’une guerre, des soldats étaient morts. En relevant leurs corps, on découvrit « sous la tunique […] des objets consacrés aux idoles de Jamnia que la Loi interdit aux Juifs. Il fut ainsi évident pour tous que c’était là la raison pour laquelle ces soldats étaient tombés ».

Leur chef, nommé Judas Maccabée, « ayant fait une collecte, envoya jusqu’à deux mille drachmes à Jérusalem, afin qu’on offrît un sacrifice pour le péché, agissant fort bien et noblement dans la pensée de la résurrection. Si, en effet, il n’avait pas espéré que les soldats tombés ressusciteraient, il eût été superflu et sot de prier pour les morts… Voilà pourquoi il fit faire pour les morts ce sacrifice expiatoire afin qu’ils fussent absous de leur péché ». (2 M 12, 37-45)

Jeux, jeunes et humour – novembre 2020

Par Marie-Claude Follonier[thb_image image= »5263″ img_link= »url:%2Fwp-content/uploads/2020/10/Jeux_novembre2020. »]

Question d’enfant

Pourquoi, en Eglise, fête-t-on Nouvel An à la fin novembre ?

Le calendrier des fêtes chrétiennes ne commence pas au 1er janvier, mais au 1er dimanche de l’Avent, cette année le 29 novembre. Le dimanche qui le précède, on fête le Christ-Roi de l’Univers qui rappelle le retour de Jésus à la fin des temps. Le calendrier chrétien suit en cela l’annonce de la venue de Jésus et le déroulement de sa mission tels que décrite dans les Evangiles : naissance à Noël, crucifixion et résurrection à Pâques puis montée au ciel à l’Ascension avec la promesse qu’il sera présent à nos côtés jusqu’à son retour. Etre chrétien, c’est donc pouvoir fêter Nouvel An deux fois !

Par Pascal Ortelli

Humour

Un curé, arpentant les allées d’un cimetière, voit une dame penchée sur la tombe de son mari.

Sur le monument est écrit « Jean Aymar (1900-1999) » avec la mention « Pourquoi si tôt ? ». Le curé est surpris et dit à la veuve que 99 ans, c’est plutôt un bel âge que la plupart n’atteignent pas. 

La veuve rétorque : « Vous n’y comprenez rien. Mon mari est décédé à 2 heures du matin et je n’ai pas réussi à me rendormir ! »

Par Calixte Dubosson

Quels liens avec nos morts?

La Toussaint nous invite à honorer les défunts, à prier pour eux et avec eux. Voilà l’occasion de réaliser comment ceux que nous aimons peuvent être proches de nous.  

Par Bénédicte Jollès | Photos: Pxhere, Pixabay, DR« Depuis quelques mois une entreprise grisonne transforme le carbone issu de la crémation d’un corps en diamant souvenir », s’inquiète Christian Ghielmetti entrepreneur de pompes funèbres à Neuchâtel. Aujourd’hui, les liens avec les défunts sont confus : « On a un vague sens de l’au-delà, mais déconnecté de la foi chrétienne, constate le Père Philippe Aymon, curé de la cathédrale de Sion. Dans les sépultures on se souvient du défunt, on lui rend hommage, mais on saute à pieds joints sur la question de la séparation sans s’interroger sur ce qu’il devient, ni prier pour lui. » Marlène, infirmière genevoise victime de cette confusion, a gardé contact avec sa grand-mère par le biais du spiritisme. La collègue qui l’a initiée lui a reconnu une forte sensibilité spirituelle, un don pour communiquer avec les esprits ; pendant deux ans elle les interroge. « Impossible d’oublier les prédictions, j’attendais avec impatience les séances, angoissée par les phénomènes anormaux qui les accompagnaient : en particulier des bruits métalliques et des coups inexpliqués la nuit. J’étais si mal que je suis allée parler avec le prêtre qui m’avait confirmée dix ans plus tôt. » Sur ses conseils elle stoppe tout et redécouvre la confession.

Attention danger

Tables tournantes, verres qui se déplacent, crayons ou écrans utilisés pour une écriture automatique… les façons d’entrer en contact avec les morts par le spiritisme se recoupent.

Mgr Vernette, théologien français au parcours atypique, a pratiqué l’ésotérisme pendant sa jeunesse en Inde avant sa conversion. Il avertit : « Un chrétien ne peut communiquer avec les morts sans se mettre en danger. » En effet, dès l’Ancien Testament, le livre du Deutéronome demande : « On ne trouvera chez toi personne qui use de magie, interroge les spectres et les esprits ou consulte les morts. » (Dt 18-11)

Le Père Couette, moine cistercien de l’abbaye d’Hauterive (FR), partage la même retenue et l’explique ainsi : « La tradition chrétienne demeure très réservée face aux moyens d’entrer en contact avec les morts qui prétendent s’affranchir du lien explicite avec le Christ. Il n’existe pas d’entités médianes, si les esprits invoqués ne sont pas de Dieu, de qui sont-ils sinon de l’ennemi ? » Pour lui, ces pratiques qui ne sont ni innocentes ni indifférentes laissent des séquelles difficiles à éradiquer, elles trahissent la volonté illusoire de maîtriser ce qui nous échappe. 

Il existe un autre écueil face à la disparition de nos proches, remarque le Père Aymon : « Vouloir que nos défunts servent nos intérêts, mais ils ne nous appartiennent pas. Il nous faut accepter la séparation douloureuse apportée par la mort. » A nous d’articuler cette séparation avec la communion des défunts et des saints à laquelle nous sommes appelés. « Si Dieu permet que tel défunt ou tel saint intervienne, c’est pour nous aider à nous rapprocher de Lui », précise le curé de Sion. L’accompagnement spirituel des saints qui nous précèdent et contemplent le Seigneur est développé dans le Catéchisme de l’Eglise catholique. Il cite en particulier sainte Thérèse de Lisieux, docteur de l’Eglise, qui assure avant de mourir : « Je passerai mon ciel à faire du bien sur la terre. » 

Il peut même arriver que nos chers disparus nous aident à continuer notre pèlerinage terrestre par des signes inattendus et exceptionnels. « Va à Lourdes », demande à plusieurs reprises Elisabeth Leseur (mystique française du XXe siècle) à Félix son époux. La voix de son Elisabeth bien-aimée est ressentie avec une telle clarté que Felix, anti-clérical acharné et notoire, obéit. Au pied de la grotte, sa vie bascule, il devient dominicain quelques années plus tard. 

Quel est le bon chemin pour communiquer avec les morts ?

Intercession

En réalité, il se passe entre le ciel et la terre des échanges constants dont nous avons trop peu cons­cience. Avons-nous réalisé que les défunts décédés sans être proclamés saints, et qui ne sont pas encore en mesure de contempler la face du Seigneur (appelés âmes du purgatoire) ont besoin de notre prière pour être purifiés ? « Elle peut non seulement les aider mais aussi rendre efficace leur intercession en notre faveur détaille le Catéchisme de l’Eglise. » (CEC § 958)

Il se passe entre le ciel et la terre des échanges constants.

Double mouvement de prière

Cécile, catéchiste à Lausanne, détaille le double mouvement de prière qu’elle entretient avec les défunts : « Je prie ceux qui étaient proches du Seigneur, je leur confie mes préoccupations, mes enfants s’ils les ont connus par exemple. Quant à ceux qui n’étaient pas croyants, je demande à Dieu de se souvenir du bien qu’ils ont accompli et je fais dire des messes pour eux. » « Cette prière faite de part et d’autre est un échange d’aide mutuelle très précieux, résume le Père Couette. Ainsi s’exprime notre foi en la communion des saints qui réunit dans une même communauté spirituelle tous les sauvés, qu’ils soient encore sur terre ou qu’ils soient entrés dans l’éternité. »

Le miracle de Waldenburg, la main protectrice de saint Nicolas de Flüe

Photo: DR 

Quand les saints interviennent et nous protègent
Prié par le peuple chrétien inquiet, le saint ermite a protégé la Suisse d’une invasion nazie, le 13 mai 1940, jour de la Pentecôte. A la veille d’une invasion allemande imminente, sur la frontière, dans le canton de Bâle-Campagne, une quinzaine de personnes voient pendant une dizaine de minutes une longue main lumineuse identifiée comme la main de saint Nicolas de Flüe. Si l’apparition n’a pas été reconnue par l’Eglise beaucoup la considèrent comme un miracle. Une chapelle la commémore. L’invasion allemande annoncée n’a pas eu lieu, les troupes nazies n’ont pas traversé le Rhin mais ont filé vers les Ardennes françaises.

Nos disparus proches de nous

Extraits. Ce que nous dit la foi chrétienne, d’après le livre : Réincarnation, résurrection, communiquer avec l’au-delà, de Mgr Jean Vernette (Salvator)

La vie se poursuit au-delà de la tombe, parce que Notre-Seigneur a vaincu la mort par sa Passion, sa Croix et sa Résurrection.

Nos disparus sont des vivants, parce que l’amour est plus fort que la mort. Leur mort qui est absence pour nous est aussi nouvelle naissance pour eux.

Nos disparus nous sont présents d’une présence à la fois spirituelle et réelle, quoique invisible. Ils attendent eux aussi le moment des retrouvailles.

Nos disparus gardent leur personnalité et leurs tendresses : ils continuent de nous aimer de tout leur cœur.

Nous sommes d’autant plus proches d’eux que nous essayons d’être plus proches de Dieu, puisqu’ils vivent alors de sa vie.

Le Pape est mortel

Par Thierry Schelling
Photo: Ciric
« La question de la mort est la question de la vie », écrivait François à la Toussaint 2019. En bon jésuite, il sait que « tout est moyen vers une fin », y compris notre mortalité, qui relativise tout 1. En « franciscanisant 2 », il prie Dieu pour « notre sœur la mort corporelle », invitant à « prêter attention à chaque petite fin du quotidien, à chaque fin de mot, de silence, de page écrite… » dans un lâcher-prise que permet la foi en Christ mort et ressuscité (le kérygme), et qui prépare à l’étape finale…

Il évoquait d’ailleurs la sienne, dès son élection, en titillant les journalistes : « J’aurai un pontificat plutôt court… » Erreur ! Un septennat plus tard, c’est l’occasion pour lui d’appliquer les règles de discernement de vie et de mort quant à l’apparatus ecclésial… 

Memento mori !
Changement à la Curie, nominations épiscopales de par le monde, choix des pays et des communautés visités, ton de ses encycliques, zoom sur certaines réalités humaines plutôt que d’autres, tout concorde vers une patiente conversion, qui est une petite mort : à des habitudes, des traditions… Pour toujours mieux vivre de l’Esprit du Christ. Ce qu’il répète dans ses sermons prononcés à la « Tous-Défunts »
(2 novembre) dans les cimetières et les catacombes de Rome. Et, face à la mort, et aux persécutions contre les chrétiens, il propose les Béatitudes et Matthieu 25 (« le grand protocole », il le nomme) comme carte d’identité authentiquement chrétienne à deux faces : « heureux », et « ce que l’on fait à autrui » au nom de notre foi…

Un Pape qui sème, d’autres moissonneront, si la graine tombée en terre meurt… (cf. Jn 12, 24).

1 Une intéressante méditation « à l’article de la mort » est proposée par Ignace dans ses Exercices Spirituels, au numéro 186.
2 Néologisme pour signifier son attrait plus que prononcé pour François d’Assise et la spiritualité franciscaine comme outil de son pontificat.

En librairie – novembre 2020

Par Calixte Dubosson et la librairie Saint-Augustin

Des livres

Sur les traces de l’au-delà
Jean-Pierre Longeat et Monique Hébrard 

Pourquoi je vis ? Pourquoi je meurs ? Y a-t-il une autre vie après la mort ? Un enfer et un paradis existent-ils ? Beaucoup de nos contemporains, déconnectés des religions, s’interrogent sur les fins dernières de leur existence. Et ils s’en vont glaner des réponses dans les sagesses orientales ou l’ésotérisme. Dans ce livre, un moine bénédictin renommé et une journaliste reconnue proposent d’offrir à un large public des réponses tirées de la spiritualité et de l’expérience chrétiennes.
En lisant cet échange passionnant d’un bout à l’autre, on est frappé par la confiance en la vie, par l’énergie vitale qu’il diffuse. 

Ed. Salvator

Acheter pour 32.10 CHFA la vie à l’amour
Marie-Axelle Clermont – Clémentine Le Guen – Camille Canard

Trois mamans qui ont perdu un enfant témoi-gnent de ce que la vie et la mort de leurs fils leur ont appris. Chacune à sa manière, elles nous racontent comment elles ont continué à avancer, au jour le jour, dans la souffrance mais aussi l’espérance. Comment elles font le choix de la vie. Parce que la vie et l’amour peuvent gagner. Ces témoignages mettent des mots sur les maux et redonneront courage à tous ceux qui sont dans la peine.

Ed. Emmanuel

Acheter pour 25.50 CHFMgr Vladimir Ghika: vagabond apostolique
Gaëtan Evrard – Louis-Bernard Koch

« J’irai là où l’amour de Dieu me conduira. » Né dans l’orthodoxie, Vladimir Ghika est éduqué, avec ses frères et sœurs, dans les bonnes écoles françaises de l’époque : voilà de jeunes orthodoxes dans un pays catholique qui suivent leur gouvernante au culte protestant ! Agé de 80 ans, il est arrêté en novembre 1952 et torturé, sans aucun égard pour son grand âge. Mais, tel saint Paul sous les verrous, il professe encore avec douceur que « rien n’est plus honorable que d’être détenu pour la cause de Jésus-Christ ». C’est une BD en  hommage à la figure complexe d’un missionnaire laïc devenu prêtre pour le diocèse de Paris et qui a été un pont entre orthodoxie et catholicisme.

Ed. du Triomphe

Acheter pour 23.90 CHFDonne-toi le temps de vivre
Notker Wolf

Le manque de temps caractérise l’homme moderne qui vit à un rythme effréné, imposé par une société qui ne vise que le rendement et l’efficacité. Comment, dans ces conditions, prendre du temps pour soi, pour les autres, pour Dieu, pour nourrir sa vie intérieure et sa prière ? C’est à cette question que Notker Wolf tente de répondre. Dans un langage très simple, il nous donne son témoignage en tant que moine bénédictin. Confronté lui aussi au manque de temps, il nous donne des clés pour vivre le temps autrement et nous propose quelques moyens concrets comme savoir faire une pause dans sa journée de travail, redécouvrir le sens du dimanche, se rendre présent à la Présence de Dieu au milieu de ses activités.

Ed. des Béatitudes

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La chapelle de la Rosière (VS)

Sur la route du Grand-Saint-Bernard, Orsières offre un parcours dépaysant et spirituel qui conduit sur les traces du bienheureux chanoine Maurice Tornay, assassiné en 1949 au Tibet et mort en martyr de la foi.

Texte et photos par Bénédicte Jollès

Le chemin du bienheureux conduit de l’église d’Orsières où Maurice Tornay fut baptisé à son village natal : La Rosière. Il permet une jolie promenade à flanc de montagne au-dessus de la vallée de la Dranse. 

Itinéraire : 4 km, durée : 1h30 aller, dénivelé : 320 mètres

1. A Orsières, rentrer dans l’église et visiter au sous-sol l’espace souvenir dédié au bienheureux chanoine, entrée par l’escalier à gauche du chœur. Il contient des objets personnels, le télégramme annonçant sa mort ainsi que des panneaux présentant cette personnalité hors norme dès l’enfance.

2. Rendez-vous sur la place centrale du village, devant la pharmacie. Repérer à côté des habituelles flèches jaunes indiquant le sentier, la vignette verte du visage de Maurice Tornay, c’est elle qui vous guidera. 

3. Remonter la rue de la Commune, tourner à droite sur la rue Charrière Challant. 

4. A gauche avant le pont, prendre la route de Potdemainge. Continuer, juste au niveau de l’école, prendre à gauche un petit chemin qui monte le long d’une barrière ornée de roues de bois. 

5. En haut, traverser la route, laisser la fontaine à droite et continuer à monter quelques dizaines de mètres pour passer sous le pont.

6. Suivre le balisage qui emmène à droite. Continuer en passant Chez les Giroud et Chez les Addy.

7. A La Rosière, le hameau mérite un arrêt. La chapelle Sainte-Anne y retient l’attention, la Vierge et sa mère y sont régulièrement priées par les couples stériles. De touchants ex-voto offerts après des naissances de bébés inespérées ornent ses murs. Les vitraux colorés racontent la vie de Maurice Tornay.

8. En sortant de la chapelle, la rue à droite conduit à sa maison natale qui se visite.

Bon à savoir

Pour plus d’informations : mauricetornay.ch

Il est possible d’être hébergé en groupe à l’abri du pèlerin de La Rosière : salle de réunion (30 places), cuisine et dortoir (20 places). Réservation auprès de Sabine Lattion, tél. +41 78 628 73 55.

Le dernier samedi du mois d’août fête en l’honneur de Maurice Tornay à l’église d’Orsières.

La grotte de l’Ermitage de Saint-Ursanne, Jura

Par Amandine Beffa
Photo : Jean-Claude Gadmer

La position de l’ermite n’est pas sans rappeler les nativités médiévales.

Alors que se clôture l’année jubilaire des 1400 ans de la mort de saint Ursanne, il n’est pas trop tard pour affronter les près de 200 marches qui mènent à l’ermitage où il vécut. 

Dans la grotte, désormais fermée, l’ermite est représenté couché. Si elle ne semble pas spontanément inviter à un enthousiasme débordant, sa position n’est pas sans rappeler les nativités médiévales où la Vierge Marie médite sur toutes ces choses qu’elle gardait dans son cœur (cf. Lc 2, 19). Qu’est-ce que la vie érémitique, sinon se séparer du monde pour s’approcher du Christ et méditer ses mystères ?

Une statue d’ours semble veiller sur le saint. On raconte en effet qu’un ursidé ayant mangé l’âne qui lui permettait d’effectuer toutes les petites tâches de son quotidien, saint Ursanne lui aurait demandé de prendre sa place. Légende ou réalité, peu importe, l’ours fait partie des bêtes féroces qui seront rendues inoffensives et vivront sans distinction avec les animaux domestiqués. Nous lisons dans le livre d’Esaïe : « Un rameau sortira de la souche de Jessé, père de David, un rejeton jaillira de ses racines. Sur lui reposera l’esprit du Seigneur : esprit de sagesse et de discernement, esprit de conseil et de force, esprit de connaissance et de crainte du Seigneur. La vache et l’ourse auront même pâture, leurs petits auront même gîte. » (Es 11, 1-2.7) Ainsi, l’histoire de cet ours annonce la venue du Royaume de Dieu, à la fois déjà là (présent par la venue du Christ sur la terre) et pas encore.

La vie de saint Ursanne, comme celle des autres saints, nous invite à mettre nos pas dans les siens pour rechercher la proximité avec le Seigneur et nous préparer à la venue de ce Monde à venir.

Les messes et repas interculturels de la paroisse Saint-Joseph à Lausanne-Prélaz

 

Par Pascal Ortelli
L’interculturalité fait partie de l’ADN de la paroisse Saint-Jo- seph du quartier Prélaz-Malley à Lausanne. Depuis trois ans et sous l’impulsion de l’abbé Boniface Bucyana (curé modérateur de l’UP Prilly-Prélaz), des messes et repas interculturels sont organisés pour partager les richesses des uns et des autres.

Chacun reçoit, chacun donne
Au départ, les différentes communautés linguistiques célébraient la messe dans leur coin, « un peu comme un cheveu sur la soupe », déplore l’abbé Boniface. Les habitués de la paroisse regardaient cela de loin. Pour favoriser un rapprochement, le prêtre a proposé alors à ces communautés d’animer à tour de rôle chaque deux mois, la messe ordinaire du dimanche matin avec des chants dans leur langue et quelques gestes liturgiques propres à leur culture.

«C’est formidable! L’organiste a même accepté de jouer des partitions tirées de leurs musiques traditionnelles. On échappe ainsi à l’ostracisme d’une célébration faite dans son coin et cela nous fait voyager, tout en restant sur place», précise l’abbé Boniface. La recette fait mouche.

Aujourd’hui, il peut compter sur la présence régulière des communautés camerounaise, vietnamienne, érythréenne, italienne et rwandaise, tandis que de nouvelles demandes lui parviennent de la part des communautés indonésienne, polonaise et tamoule.

La communauté qui anime la messe prépare ensuite un repas typique. Cela permet de vivre en acte ce que l’on vient de célébrer en prolongeant le partage dans la convivialité.

Même si la pandémie empêche encore de se réunir, la paroisse ne perd pas espoir; en plus de cela, elle souhaite proposer au plus vite des repas solidaires interculturels à intervalle régulier.

Une paroisse haute en couleurs
La paroisse Saint-Joseph ras- semble les catholiques de l’Ouest lausannois. Elle est composée de plus de 80 nationalités et cultures différentes. Elle a été voulue dès 1934 dans ce quartier en pleine expansion, sous l’impulsion du curé Jacques Haas (1934-1958), à qui l’on doit la création du Centre catholique de radio et de télévision devenu aujourd’hui Cath-Info.

Nous sommes tous appelés à servir

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur Val d’Hérens (VS), octobre 2020

Par Laurent Ndambi | Photo : DR

Les changements inattendus que nous venons de connaître au sein de notre secteur pastoral du Val d’Hérens avec la démission de l’abbé Claude Pauli et l’accueil du nouveau vicaire, abbé Andrien Taha, nous invitent à être à l’écoute de l’Esprit. Ces mêmes changements nous invitent aussi à ne pas oublier que l’irruption de Dieu dans l’histoire des hommes a été accueillie comme une bousculade. L’homme a senti que ses assurances étaient tombées ! Il s’est senti désinstallé, déménagé, renversé ! 

Tout changement avec ses inconnues nous plonge quelque part dans une certaine incertitude. Mais, celle-ci est toujours du côté de l’homme dans la mesure où il est incertain de lui-même et de son avenir. C’est une bonne chose que pareille incertitude puisse nous permettre de compter sur la certitude de la foi dans l’action de Dieu, dans notre abandon en sa divine providence. Ce n’est pas un abandon aveugle, si ces changements pouvaient être une occasion de nous rendre compte que le service de l’Eglise n’est pas seulement l’apanage des prêtres, mais de chaque communauté où des paroissiens n’ont pas besoin de la présence du prêtre pour se réunir et prier le chapelet, pour faire l’adoration du Saint Sacrement, pour un partage biblique, une visite des malades, pour accompagner les familles éprouvées, pour apprendre la vie chrétienne en famille, pour aller à la messe dans une autre paroisse car l’heure est à la mobilité, ou encore pour vivre une solidarité avec les plus pauvres, etc.

Bref, ne nous interrogeons pas sur l’avenir de notre Eglise, mais prenons-en tous, en tant que chrétiens, la responsabilité.

«On n’est jamais heureux que dans le bonheur qu’on donne. Donner c’est recevoir»*

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Clins Dieu sur les Contrées (VS), octobre 2020

Par Marie-Noëlle Favre, responsable du magasin solidaire | Photo: DR

Combien de familles, de personnes seules ont été aidées par le magasin solidaire NOLOCOPARTAGE depuis son ouverture en novembre 2016 ?

Grâce aux communes, aux églises, aux bénévoles, chauffeurs, commerces de la région, fondations, et vous qui nous aidez lors des récoltes, par vos dons, nous arrivons à rendre des gens heureux…

Proches & solidaires
Contact : Marie-Noëlle Favre – 079 818 45 86

Noble et Louable Contrée Partage 
Fournir nourriture, habits, régler des factures urgentes, donner la possibilité à des enfants de vivre sans honte et tristesse.

La faim, la peur, l’angoisse, la solitude, le mal vivre, la rage, tout cela on le côtoie au magasin et pourtant les bénévoles ont compris qu’en plus de leur travail, de leur écoute, de leur joie à fournir de la nourriture :

«Un sourire coûte moins cher que l’électricité, mais il donne autant de lumière. *»

Que dire de la joie des chauffeurs lorsqu’ils nous apportent tous les lundis, mercredis et vendredis les invendus des commerces ? Ils savent que cela sera utile pour des familles. Combien de fois nous entendons « mais si nous n’allons pas chercher cette marchandise? »

«Il ne faut pas attendre d’être parfait pour commencer quelque chose de bien. *»

Vous qui êtes dans le besoin, vous qui pouvez aider bénévolement et qui avez envie de le faire, venez, nous sommes là.

«Le plus grand échec c’est de ne pas avoir le courage d’oser. *»

* Citations de l’abbé Pierre.

Le Rocher de la Dame (VD)

Entre Chexbres et Rivaz, le séculaire chemin de la Dame offre l’un des plus beaux points de vue sur le Léman et les Alpes.

Texte et photos par Bénédicte JollèsLe chemin de la Dame débute au bas du village de Rivaz et serpente entre les parcelles de vignes ourlées de murets de pierres. En le parcourant, vous traversez le domaine du Dézaley, un grand cru du Lavaux. Au XIIe siècle, les moines cisterciens développent leurs cultures sur ces coteaux ensoleillés. Profitez des paysages à couper le souffle, sources d’inspiration de nombreux peintres. Dans le prolongement du chemin de la Dame, un sentier herbeux conduit au Rocher de Notre-Dame surplombé d’une croix métallique. C’est un lieu de pèlerinage fréquenté jusqu’en 1863 : il permettait aux pèlerins qui ne pouvaient aller jusqu’à la cathédrale de Lausanne, interdite au culte catholique, de la contempler, particulièrement lors de la fête de l’Annonciation. 

En redescendant dans le village de Rivaz, siège du Conservatoire mondial du chasselas, poussez jusqu’au village viticole de Saint-Saphorin. Il compte parmi les plus beaux villages suisses, son centre historique aux ruelles pavées et sinueuses mérite le détour. L’église gothique renferme des restes gallo-romains, en particulier une splendide colonne romaine milliaire de l’an 53 (à droite de la porte d’entrée). Au sous-sol, profitez de son petit musée.

Itinéraire et durée du parcours

Gare de Rivaz, Rocher de la Dame : aller-retour 1 heure, dénivelé : 300 mètres

1. Rejoindre la gare de Rivaz, à 20 minutes de Lausanne. En voiture, places de parking autour du village.

2. Remonter la route de Sallaz vers le centre du village, tourner à gauche et prendre la rue du Collège puis à droite le chemin du Forestay.

3. Passer le pont, monter à gauche le chemin du Dézaley et continuer sur le chemin de la Dame.

4. Arrivé en haut du chemin de la Dame, traverser la route de la Corniche et prendre en face le petit escalier de pierre et le chemin herbeux dans les vignes. 

5. Monter sur 200 m et prendre le chemin à gauche vers la porte métallique. L’ouvrir, vous êtes à 50 mètres du rocher de la Dame surplombé d’une grande croix.

Variante jusqu’à Saint Saphorin : 45 minutes aller et retour

Dans Rivaz rejoindre le chemin du Rosset et passer devant le cimetière, suivre les indications fléchées en jaune.

«Tu aimeras le Seigneur et ton prochain»

Par François-Xavier Amherdt
Photo: Pixabay
Au fond, c’est dans le grand commandement de la Bible que les communautés religieuses puisent leur élan d’engagement. Elles se mettent au service des autres pour que nous fassions tous de même.

La vie religieuse par ses trois vœux de pauvreté, obéissance et chasteté anticipe ce à quoi nous sommes tous promis dans la vie éternelle et rappelle à l’ensemble des baptisé-e-s le sens de l’existence chrétienne : Dieu seul nous comble, il nous rend totalement libres et son amour nous suffit.

Puisqu’elles sont dans le monde sans être du monde, les congrégations de consacré-e-s recréent des liens dans la société pour que l’amour de Dieu se donne à voir concrètement.

« Tu aimeras ton prochain comme toi-même » correspond à « tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de tout ton esprit et de toute ta force. » (Marc 12, 30-31)

Telle est la vraie « religion », du latin « religare », relier : en tissant des relations entre les êtres, nous imitons à notre humble mesure ce qui fait l’essence même de Dieu Trinité des Personnes.

« Si quelqu’un jouissant des biens de ce monde voit son frère dans la nécessité et lui ferme ses entrailles, comment l’amour de Dieu demeurerait en lui ? » (1 Jean 3, 17)

Affirmer servir Dieu et ne pas servir ses frères et sœurs en humanité, c’est s’installer dans le mensonge. C’est en actes et en vérité, pas seulement en mots et en langue, que nous sommes invités à nous aimer les uns les autres. Un véritable programme de vie « reliée – religieuse » !

Le temps et l’écoute

Par Sœur Catherine Jerusalem
Photo: DRServir Dieu pour servir l’autre ! Je pense que l’on peut tout à fait le formuler ainsi. Les fondatrices et fondateurs de communautés religieuses, tout en cherchant Dieu, ont voulu mettre en pratique le premier alinéa du Catéchisme de l’Eglise catholique : Dieu appelle l’homme, l’aide à Le chercher, à Le connaître et à L’aimer de toutes ses forces… Ceux qui à l’aide de Dieu ont accueilli l’appel du Christ et y ont librement répondu, ont été à leur tour pressés par l’amour du Christ d’annoncer partout dans le monde la Bonne Nouvelle.

Mais comment aimer et servir Dieu, le grand invisible, sinon dans le prochain ? L’Evangile nous donne des pistes (Mt 25). Traverser la vie en ayant les yeux ouverts, sauter dans la brèche, s’engager là où personne n’est disponible, c’est ce que les communautés religieuses ont su faire tout au long des siècles. Et quand l’Etat et la politique ont compris un peu mieux le « Droit de l’homme », les communautés religieuses ont su se retirer humblement pour trouver d’autres lieux d’apostolat. La différence du travail d’une religieuse par rapport à un salarié c’est l’écoute, c’est le temps… A la religieuse on ne demande pas un dévouement en rapport avec son salaire, elle peut donner un plus sans rendre de comptes à l’Etat.

Service, François!

Par Thierry Schelling
Photo : Jean-Claude GadmerMini-révolution dans la nomen­clature de l’Annuario Pontificio 2020 : des usuels huit titres pontificaux, seul celui d’évêque de Rome reste en première page sous le nom de François ; les autres sont regroupés sous « titres historiques »… dont celui de Servus Servorum Dei, Serviteur des serviteurs de Dieu 1… Le Pape servant autrui serait-il donc un détail de l’histoire ecclésiastique ?

Servir vraiment les pauvres
François conjugue le mot « service » à tous les temps : service des migrants d’abord, avec ses visites à Lampedusa et Lesbos, ses innombrables (r)appels de leur drame en Méditerranée aux Angélus dominicaux, l’élévation inédite au cardinalat 2 du sous-secrétaire de la section « Migrants » du dicastère correspondant 3. Service des pauvres évidemment : rôle redimensionné du jadis très cérémonial 4 Elemosiniere di Sua Santità (aumônier de Sa Sainteté), désormais envoyé auprès des barboni (clochards) à qui ils offrent douches, centre dentaire, soirée ciné, sortie à la plage, et même des glaces ! Service des souffrants également : coups de téléphone à une veuve, à des parents dont l’enfant est décédé, à une victime de racket, etc. Enfin – et non des moindres –, service des personnes en marge de la bonne catholicité : divorcés, personnes homo et transsexuelles, prêtres en difficultés personnelles, en essayant de les intégrer et non de les stigmatiser. La personne concrète avant la théorie de la personne… L’Eglise, hôpital de campagne…

La joie du service !
Il l’a écrit : « L’Evangile invite avant tout à répondre au Dieu qui nous aime et qui nous sauve, le reconnaissant dans les autres et sortant de nous-mêmes pour chercher le bien de tous. […] Si cette invitation ne resplendit pas avec force et attrait, l’édifice moral de l’Eglise court le risque de devenir un château de cartes, et là se trouve notre pire danger. » (Evangelii gaudium, 39)

Roma locuta, causa finita !

1 On attribue à Grégoire I (590-604) l’invention de ce titre pour un pontife romain.
2 Le choix d’un cardinal reste souvent une façon de donner un message sur sa vision de l’Eglise.
3 Le nom du dicastère est d’ailleurs « pour le service du développement humain intégral » !
4 François avait dit au titulaire, le cardinal Krajewski : « Tu ne marcheras plus derrière moi aux cérémonies ! »

Petite révolution dans l’Eglise

Première femme à occuper le poste de déléguée épiscopale «au nom de l’évêque» pour la partie germanophone du canton de Fribourg, la nomination de Marianne Pohl-Henzen reste encore assez exceptionnelle dans l’Eglise catholique. Rencontre avec une «vicaire épiscopale» pas comme les autres.

Par Myriam Bettens
Photos : Myriam Bettens, DRUne agréable fraîcheur enveloppe le visiteur dès son entrée au 38 du boulevard de Pérolles. Après une première volée de marches, la porte vitrée du premier étage s’entrouvre sur le regard interrogateur de Marianne Pohl-Henzen. La surprise laisse rapidement place à un chaleureux sourire. Elle avoue qu’avec cette soudaine notoriété, beaucoup de journalistes ont pris contact avec elle. Quelques instants lui ont donc été nécessaires afin de se remémorer lequel d’entre eux se trouvait face à elle. Depuis le 1er août dernier, cette théologienne engagée occupe le poste de déléguée épiscopale « au nom de l’évêque » pour la partie germanophone du diocèse de Lausanne, Genève et Fribourg. Cette nomination féminine est un fait encore rare au sein de l’Eglise catholique. Elle a d’ailleurs provoqué quelques haussements de sourcils en Suisse et à l’étranger, le poste ayant toujours été occupé par des hommes, et prêtres de surcroît.

De multiples missions

Bien que ce choix s’inscrive dans une volonté de donner plus de responsabilités aux laïcs et aux femmes, « s’il y avait eu un prêtre remplissant toutes les conditions, peut-être que je n’aurais pas obtenu le poste », avance prudemment Marianne Pohl-Henzen. Aucune velléité de pouvoir ne l’anime, affirme-t-elle, et rien dans son parcours professionnel ne la destinait à occuper une telle fonction. Elle entame des études de philologie classique et ce n’est que plus tard qu’elle se forme en théologie et s’engage en paroisse. Sa route la conduit ensuite à assister trois vicaires épiscopaux en tant qu’adjointe. Aujourd’hui, outre l’administration du vicariat et les ressources humaines, la déléguée épiscopale est chargée de promouvoir une pastorale en adéquation avec les besoins du terrain. « Nous avons par exemple discuté de la possibilité de poursuivre les messes télévisées initiées durant la période du coronavirus ou encore de l’organisation de l’aumônerie dans les homes pour personnes âgées », indique-t-elle. Un autre volet, plus délicat, lui incombe aussi. Celui de veiller à prévenir toute forme d’abus (sexuel, spirituel ou d’autorité) dans la partie germanophone du diocèse. Marianne Pohl-Henzen est à la fois personne de contact lorsqu’un abus est soupçonné, mais aussi en charge de l’élaboration d’un code de conduite afin de les prévenir à l’avenir.

Outre l’administration du vicariat et les ressources humaines, elle est chargée de promouvoir une pastorale en adéquation avec les réalités du terrain.

Du changement, mais en douceur

Marianne Pohl-Henzen a été nommée par Mgr Morerod, évêque du diocèse.

Les premiers temps de l’engagement de la Fribourgeoise d’adoption ont été marqués par les chamboulements induits par la pandémie. Avec le relatif retour à la normale, un rattrapage des événements annulés ces derniers mois a pu se mettre en place. Les diverses réunions et rencontres se sont donc enchaînées, souvent jusque tard dans la soirée. Elle est souvent sollicitée pour animer les rencontres des équipes pastorales. Au début de l’été dernier, Marianne Pohl-Henzen a été invitée à en coanimer une à Morat. « Cette rencontre a commencé à 9h30. L’équipe ne se connaissait pas encore très bien et souhaitait ma présence afin de faciliter le démarrage », relate-t-elle. De retour à Fribourg une séance avec les curés modérateurs de la partie alémanique du diocèse l’a occupée la majorité de l’après-midi. Ce n’est qu’aux alentours de 16h qu’elle s’est attelée à la préparation du Conseil pastoral qui s’est tenu le soir même à Saint-Antoni. La nouvelle déléguée épiscopale apprivoise encore son cahier des charges et n’exclut pas que ce dernier, déjà chargé, se remplisse encore ! Marianne Pohl-Henzen considère que sa nomination marque un petit changement dans l’Eglise et que l’engagement de femmes à des postes à responsabilités pourrait changer la vision des jeunes vis-à-vis de l’institution.

Un tour d’horloge

→ 8h
Traitement des affaires courantes au vicariat

→ 9h30-12h30
Coanimation de la rencontre de l’équipe pastorale à Morat

→ 13h30-16h
Réunion des curés modérateurs à Fribourg

→ 16h
Préparation du conseil pastoral

→ 18h30 à 22h
Conseil pastoral à Saint-Antoni

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