L’année du changement

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Unité pastorale de Meyrin-Mandement (GE), septembre-octobre 2020

Par Olivier Humbert | Photo: DR

Chers paroissiens,

L’année pastorale qui commence ce mois va nous apporter beaucoup de nouveautés. Après avoir pris congé avec émotion le 30 août dernier de notre cher père et curé modérateur Jean-Philippe, nous allons accueillir une toute nouvelle équipe pastorale qui vous accompagnera dans les années qui viennent. Le nouveau curé modérateur s’appelle Robert Akoury. Il nous a fait l’amitié de se présenter lui-même dans le bulletin que vous tenez entre vos mains. Vous pourrez faire sa connaissance prochainement à l’occasion des messes dominicales ou d’autres événements paroissiaux. Robert pourra aussi compter sur l’aide précieuse d’une assistante pastorale en la personne de Marta Herrera. Marta est une femme d’expérience, ouverte, joyeuse  et dynamique. Elle accompagnera comme formatrice Emily Toole, une jeune femme qui se prépare à travailler elle aussi plus tard au service de l’Eglise. Un prêtre polonais qui se prénomme Kamil viendra aussi partager en partie durant une année notre vie paroissiale et rendre quelques services. Kathy Perret, quant à elle, va continuer son engagement bénévole au sein de notre équipe pastorale.

Cela fait beaucoup de changements qui vont transformer peu à peu nos paroisses de Meyrin. Je vous demande d’accueillir chaleureusement cette nouvelle équipe, ce que nous pourrons faire ensemble lors de la messe du 27 septembre prochain à la Visitation, si la situation sanitaire le permet bien sûr. Pour ma part, après 15 années passées avec joie au milieu de vous, je suis heureux de continuer encore une année à Meyrin, après quoi je serai nommé… ailleurs. 

Que le Seigneur nous accompagne toujours et nous fasse grandir dans la foi et l’amour, après une année très particulière. Bonne rentrée pastorale à nous tous!

La crise du Covid-19: qu’en penser?

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur Vallée d’Illiez (VS), septembre 2020

Texte et photo par Jean-Michel Moix 

Cette pandémie du Covid-19 a bouleversé notre quotidien depuis ce printemps. Peut-être qu’à l’avenir on parlera des années 2019-2020 comme des années charnières qui ont plongé nos nations dans une nouvelle ère, de même qu’en 1789, le Royaume de France connaissait une révolution qui allait transformer le pays de fond en comble (révolution qui allait provoquer en France, quelques années plus tard, une grave crise économique et financière, ainsi que l’accession au pouvoir d’un dictateur : Napoléon Bonaparte qui allait porter le feu de la guerre à travers l’Europe…) Avec les événements du Covid-19, n’assiste-t-on pas au début d’une révolution (s’étalant sur plusieurs années) et qui va « affecter » non pas seulement une ou deux nations, mais l’ensemble des nations ?! 

On serait tenté par ailleurs de relier les événements liés au Covid-19 à un livre publié en 1949 : « 1984 », célèbre roman-fiction (ou roman d’anticipation diront d’autres) écrit par Georges Orwell. Orwell « imagine » le monde en l’an 1984, alors qu’il est soumis à des régimes policiers et totalitaires, avec une surveillance étroite de la population (« Big Brother »). Et aujourd’hui ? on nous parle du traçage des personnes. Chez nous en Suisse, ça s’appelle « Swiss-Covid » : c’est un logiciel qu’on n’a plus qu’à installer sur nos portables-téléphones et qui est censé nous informer si nous avons été en contact avec une personne infectée. Bien sûr, nous dit-on, c’est pour notre bien, c’est pour notre santé, c’est pour interrompre les chaînes de transmission, c’est pour l’intérêt général. Mais toutes ces bonnes et louables intentions justifient-elles la mise en place d’un traçage général de la population, d’une surveillance de tous nos déplacements et de tous nos « contacts » ? 

Et puis que fait-on pour les personnes atteintes par le Covid ? Outre le fait que celles-ci doivent se mettre en quarantaine durant près de 14 jours, leur propose-t-on (du moins en Suisse) un traitement ? Ou bien on attend ? Soit la personne se remet par elle-même, soit sa santé se « péjore », et c’est direction l’hôpital. Quant aux traitements (de prévention ou en début d’infection), il y en a un qui a été préconisé par le professeur Didier Raoult de Marseille, à base de chloroquine. Il n’est pas cher. Il est efficace (selon des études sérieuses dirigées par le Dr Raoult) Mais il est décrié ou décrédibilisé par d’autres milieux qui mettent en avant un autre « médicament » : le « Remdésivir », allez savoir pourquoi : il est produit par une grande firme pharmaceutique (Gilead), il est accrédité par les grands médias, son efficacité est sujet à caution et… il est cher, très cher.

Disons encore justement deux mots de nos médias. Avez-vous remarqué ? Ils ont l’art de nous instiller « le virus de la peur », ils nous transmettent des nouvelles « alarmantes », ils ne cessent de nous mettre en garde contre une possible reprise de l’épidémie, bref ils créent (si on les écoute au premier degré) une « atmosphère anxiogène ». Permettez-moi à ce sujet de vous citer un extrait du livre de C. S. Lewis, Tactique du diable, paru en 1942. C’est le dialogue (fictif) entre un démon expérimenté qui instruit un autre démon, novice, sur l’art de la tentation : « Et comment as-tu fait pour amener autant d’âmes en enfer à l’époque ? – Grâce à la Peur. – Oh, oui. Excellente stratégie : vieille et toujours actuelle. – Mais de quoi avaient-ils peur ? peur d’être torturés ? Peur de la guerre ? Peur de la faim ? – Non, peur de tomber malade – Mais personne d’autre ne tombait malade à l’époque ? – Si, ils tombaient malades. – Personne d’autre ne mourait ? – Si, ils mouraient. – Mais il n’y avait pas de remède à la maladie ? – Il y en avait. – Alors je ne comprends pas. – Comme personne d’autre ne croyait ou n’enseignait sur la vie éternelle et la mort, ils pensaient qu’ils n’avaient que cette vie, et ils s’y accrochaient de toutes leurs forces, même si cela leur coûtait. […] 

Ce dialogue devrait, quant à nous, nous faire réfléchir : en quoi ou en qui plaçons-nous notre foi ou notre espérance ? Sur la médecine humaine, sur les progrès scientifiques, sur un hypothétique vaccin-miracle ou en… Dieu ? Deux conceptions du monde s’affrontent : l’une où la vie humaine prend fin à notre mort physique ; l’autre où la vie humaine continue au-delà de la mort et prend la direction du ciel (si ici-bas nous avons mis notre foi en Dieu, si nous l’avons aimé, glorifié et servi) ! 

Garde du Pape à Rome

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur Vallée d’Illiez (VS), septembre 2020

Texte et photos par Pierre-André Udressy de Troistorrents

Me voilà en silence, immobile, je songe à un paysage qui m’est bien connu. Un bruit continuel d’eau agitée me berce alors que je contemple… Soudain mon esprit tressaille, où suis-je ? La hallebarde que je serre entre mes doigts me le rappelle tout de suite: oui, ce n’est pas le bruit des torrents mais bien plutôt de fontaines. Songé-je à une montagne aux sept Dents ? Ce sont là sept collines il est vrai mais ce que je vois élevé devant moi est bien étrange. C’est la Cité éternelle, devant moi sa basilique ; c’est ce pays dont je protège une des entrées. Mais que fais-je ici ? La vallée que j’ai quittée me revient à l’esprit. Oui je suis bien en service en dehors de mon pays, mais je ne suis point le premier ; de mon village même, tant sont déjà partis pour la même raison. D’ailleurs j’entends dire de ces touristes qui passent « les voilà les Suisses, qui sont là depuis plus de 500 ans ». Je reprends conscience alors et me viennent à l’esprit les motifs de la garde « pour Dieu, pour l’Eglise, pour le Pape ». 

Nous pouvons alors nous demander si ce pays est vraiment étranger. C’est ici la « Pierre », le roc sur lequel se sont élevés au cours des siècles ces édifices cherchant les hauteurs, pointant le ciel, et cela n’est que le symbole de la mission du « garant » de la foi, du pasteur. Finalement ce pays ne serait-il pas nôtre ? Non pas par le privilège de l’avoir acquis par la petite armée mais bien parce que l’on y trouve par lui notre destinée, qu’on est véritablement unis ? 

Certes je trouve le temps de réfléchir au sens de la vie mais les nombreuses missions me ramènent bien vite à la réalité du service. C’est alors avec fierté que j’accomplis mon service, un service d’honneur bien souvent, ce qui peut paraître bien particulier dans notre monde avant tout utilitariste. Honneur, fierté, défendant le plus dignement que je puis le successeur de Pierre, et représentant tout à la fois mes origines ! 

Il est certain qu’il peut être désolant de songer à la situation environnante, de voir des pèlerins marcher sans savoir où ils vont, sans se tourner vers le Beau. Certes ils sont parfois laissés à eux même. Mais il n’y a pas à se décourager, je me ressaisis à nouveau et cherche à être le plus attentif que je peux. Car le service est avant tout la sécurité, la protection du Saint-Père. Nous nous devons d’être vigilants car nous ne connaissons pas le moment où adviendra quelque chose. Il me semble arriver aux oreilles ces paroles de l’apôtre « soyez sobres, veillez ».

Confinés et si actifs!

Par Thierry Schelling
Photo: DR
Aura-t-il fallu une pandémie, et tout le ressort de créativité du Peuple de Dieu et de certains clercs pour, comme jamais, réellement permettre ce qu’appelait de ses vœux le Concile Vatican II en matière liturgique, à savoir « la participation active » des fidèles au culte ?

« Concentré comme rarement », « en famille au rendez-vous tous les dimanches », « un tel choix que je me suis régalée », et j’en passe, telles ont été les confidences de maints paroissiens qui, pendant ce confinement, sont allés pêcher sur le web, youtube, podcast, etc. les propositions spirituelles et liturgiques tous azimuts, et qui s’en sont sentis nourris, pouvant opter pour quand, comment, avec qui et pendant combien de temps, ils et elles allaient… célébrer religieusement !

Participer activement, voilà qu’enfin les fidèles se sont sentis partie prenante, et ont exercé leur gouverne et leur bon sens au gré des sensibilités, besoins et disponibilités. 

Et l’esprit de corps ? La communauté ? Mais écoutons-les : « Certes distants, nous nous sentions si proches pourtant : dans le manque, mais aussi dans la démarche… nous avons fait Eglise autrement. » Activement !

Pour la rentrée, avec ou sans Corona, reste le mot d’ordre : Peuple de Dieu, soyez pro plutôt que ré-actifs !

«Entre incertitude et confiance»

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP de Notre-Dame de l’Evi (FR), septembre 2020

Texte et photo par l’abbé Claude Deschenaux

Depuis le mois de mars, dans notre unité pastorale comme partout d’ailleurs, nous vivons la pastorale différemment, tellement nous sommes mis face à l’incertitude, les questions, les peurs même parfois. 

Nous pensions être « libérés » des restrictions sanitaires pour l’organisation de nos liturgies et de nos rencontres, ce virus ne devant pas durer trop longtemps, il en a été autrement. Nous pensions aussi pouvoir revivre comme chaque année les messes dans nos chapelles qui sont des moments propices aux rencontres, à faire connaissance avec des personnes d’autres communautés, ayant plus de temps pour partager, notamment à la sortie des célébrations. Mais cette année, tout cela est resté au niveau du désir, voire du rêve. 

Au nom de toute l’équipe pastorale, j’aimerais remercier toutes les personnes qui ont vécu tous ces changements avec compréhension mais aussi avec confiance. Bien sûr que cela nous a empêchés de vivre normalement tout ce qui fait la vie de nos communautés mais en même temps, je crois que nous avons raison de faire confiance à nos autorités qui ont tout mis en œuvre pour que notre région soit la moins touchée possible par cette pandémie. Nous ne pouvons que les remercier de nous avoir protégés, conseillés, soutenus.

Aujourd’hui encore, nous devons poursuivre nos efforts et nous laisser « bousculer » dans nos habitudes, les restrictions sanitaires durant encore quelques temps.

A l’heure où nous devons mettre sous presse notre journal, nous ne savons pas encore quels seront vraiment les horaires de nos célébrations de semaine et dominicales. Nous vous demandons de vous habituer à consulter la feuille dominicale qui paraît chaque jeudi, que vous pouvez recevoir gratuitement par mail en appelant le secrétariat de notre unité pastorale à la cure de Gruyères. 

Pour l’instant, nous avons dû revenir à des conditions plus strictes pour les funérailles, ayant constaté qu’il devient de plus en plus difficile de gérer le nombre de participants et de respecter les règles sanitaires. Ce n’est facile pour personne, ni pour nous, ni pour les pompes funèbres et surtout pas pour les familles qui ont pourtant besoin d’être soutenues dans l’épreuve de la séparation. Sachons porter dans nos prières toutes ces familles qui, depuis des mois, n’ont pas pu vivre leur deuil convenablement.

Il n’est pas toujours facile aussi de communiquer avec tous ces changements que nous vivons. Aussi, je vous informe que, dès le 1er septembre 2020, notre site internet sera en fonction.

Changement aussi au sein de notre équipe pastorale, l’abbé Fabien Benz a quitté notre unité pastorale à la fin du mois d’août, il sera remplacé par l’abbé Julien Toulassi (voir article « Rencontre avec…). Nous remercions l’abbé Fabien pour son ministère parmi nous et souhaitons la bienvenue à l’abbé Julien. 

Au nom de toute l’équipe pastorale, je vous souhaite une belle reprise dans vos activités familiales, professionnelles et paroissiales. Bien sûr que nous sommes encore dans l’incertitude du lendemain en raison de ce virus, mais nous sommes invités à vivre dans la confiance. « Ne vous faites pas tant de souci pour demain : demain se souciera de lui-même ; à chaque jour suffit sa peine ». (Mt 6, 34)

Bonne reprise!

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP Saint-Barnabé (VD), septembre 2020

Par Roger Mburente | Photo: R. Mantuano

C’est la rentrée pastorale ! Les activités reprennent dans nos communautés. La Bonne Nouvelle est toujours annoncée, avec de nouveaux outils ou de nouvelles méthodes probablement, à cause du coronavirus, équation à plusieurs inconnues, et des difficultés de recrutement pour les postes pastoraux. 

« Je sais en qui j’ai mis ma foi. » (2Tim1, 12). Saint Paul écrit cette phrase alors qu’il est en prison à cause de son attachement au Christ. Il ressent sans doute l’échec humain et l’abandon de ses amis, mais il ne regrette pas de s’être donné au Christ qui est le fondement stable et inébranlable de notre vie.

En ce qui me concerne, s’il m’arrive de trouver difficiles et même pénibles certaines de mes journées, je n’ai jamais regretté le choix de servir l’Eglise de Jésus, différente bien sûr de l’institution qui a ses problèmes de « leadership » et de « management », comme toute organisation humaine. Ma venue et mon séjour dans vos communautés ne sont pas des parenthèses dans ma vie, mais de nouveaux chapitres, car « un chrétien n’est jamais arrivé, il est toujours en marche », aime dire le pape François.

Dieu, personne ne l’a jamais rencontré physiquement. En tout cas, pas moi ! Nous disons qu’il est partout, mais je suis convaincu qu’il est surtout là où nous le laissons entrer. Si nos cœurs sont comme des pierres, est-ce que nous sommes des lumières pour les autres ? Dieu est présent à travers nos rencontres et nos prières.

Alors que j’ai officiellement droit à la retraite, je remercie du fond du cœur toutes les personnes qui collaborent à la réalisation de ce journal par leurs articles et leurs conseils, mois après mois, en particulier la secrétaire de l’Unité pastorale qui gère la partie technique dans la bonne humeur ! Aujourd’hui, je ne peux pas dire comment seront assurées la rédaction et la coordination de l’Essentiel pour la suite : l’équipe pastorale est en train d’y réfléchir.

Durant mes cinq années au service de l’Unité pastorale Saint-Barnabé, j’ai rencontré des personnes qui m’ont fait grandir. C’est Dieu Lui-même qui les a mises sur ma route, car j’ai toujours besoin de lumière pour retrouver « Celui qui me relève » (cfr Ps 30, 2).

Ma gratitude va à vous toutes et tous qui vous souciez de ma santé (de nombreux témoignages me sont parvenus durant la période trouble de confinement) et de ma vie spirituelle ! Un merci spécial aux jeunes : ils ne remplissent pas les églises le dimanche, j’en conviens, mais ils ont un cœur en or. Ils m’aident à garder le cap : comme les disciples d’Emmaüs, ils sont dans le doute mais, en même temps, ils reconnaissent que le Christ est avec eux. 

Le 6 septembre 2015, alors que l’unité pastorale Saint-Barnabé accueillait les nouveaux membres de l’équipe pastorale (Mirna, Mathieu et moi-même) à Payerne, il m’avait été demandé de m’exprimer au nom des trois et voici le message que j’avais donné :
« Comme vous le savez, les membres des différentes paroisses de l’unité pastorale ne sont pas tous originaires de leur paroisse territoriale. Nombreux sont ceux d’entre nous qui proviennent d’autres régions de Suisse, d’autres pays et continents. L’Unité pastorale est en quelque sorte une petite parabole de l’universalité de l’Eglise du Christ. L’idéal, c’est que, dans nos communautés, il n’y ait pas d’étrangers ! Nous avons, dans nos paroisses, une bonne base pour vivre cet idéal, pour dépasser les frontières cantonales, nationales et culturelles. Et ça, c’est une chance à cultiver. » 

Ce message est toujours actuel ! Qu’il accompagne l’Unité pastorale Saint-Barnabé au cours de cette nouvelle année pastorale !
« Heureux qui s’abandonne à toi, ô Dieu, dans la confiance du cœur. Tu nous gardes dans la joie, la simplicité, la miséricorde ! »
(Frère Roger de Taizé)

La chapelle du Dâ (FR)

Texte et photos par Pascal OrtelliEn Gruyère, le village d’Estavannens ne manque pas de curiosités. Sur ses contreforts coule l’impétueuse cascade du Dâ. On y vient de loin pour puiser son eau aussi bienfaisante que celle de Lourdes. Ce ne sont pas les habitants d’Estavannens, les Stabadins appelés aussi « medze bakon » (mangeurs de lard), qui vous diront le contraire !

En contrebas de la cascade, la chapelle du Dâ offre une vue imprenable sur le Bays-Intyamon, tout en commémorant un grave accident. En 1841, quatre jeunes paysans sont emportés par une avalanche. L’hiver, ils avaient l’habitude de faire glisser le foin de l’alpage sur la neige. Joseph Jaquet, le seul rescapé (devenu par la suite président du tribunal de la Gruyère puis conseiller national et conseiller d’Etat) transforma en 1846 l’ancien oratoire en une chapelle dédiée à Notre Dame de Compassion.

Informations
Circuit depuis la chapelle des Marches à Broc : 2h45 – 9,15 kilomètres – 376 mètres de dénivelé.

La visite

1. Depuis la chapelle des Marches, prenez le tourniquet à l’angle de la terrasse du restaurant, descendez un court raidillon permettant de rejoindre le bord de la Sarine (10 minutes).

2. Remontez la Sarine, en ne manquant pas d’admirer à mi-parcours le Pont-qui-Branle. Poursuivez jusqu’au pont métallique de la route principale d’Estavannens (30 minutes).

3. Longez la route et au premier contour, prenez à gauche le sentier bordant le rucher. Attaquez la montée jusqu’au sommet du Rez de la Ferranna. Là vous verrez une ruine. Poursuivez sur la droite le long de la route forestière jusqu’au portail puis descendez le long de la route goudronnée. Après le deuxième contour, empruntez la route forestière qui vous conduira à une bifurcation signalée par un panneau jaune (45 minutes).

4. Là, montez à gauche et arrêtez-vous sur le pont pour admirer la cascade. Redescendez ensuite tout droit jusqu’à la chapelle (10 minutes).

5. Continuez la descente dans Estavannens-dessous. Vous y découvrirez de superbes façades de chalets (10 minutes).

6. Rejoignez la route principale qu’il faudra longer jusqu’au pont métallique, puis revenez sur vos pas jusqu’à la chapelle des Marches qui vaut le détour (1 heure).

Quelle société pour demain?

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, paroisse catholique de langue française de Berne, septembre 2020

Par Lino De Faveri | Photo: Wikipedia

François d’Assise prêchant aux oiseaux (d’après les Fioretti), Giotto.

Métropolis : L’homme rouage dans une machine planétaire
« Time is money », d’où découle que l’homme contemporain passe le plus clair de son temps à travailler de façon « minutée », à un rythme soutenu. Les outils numériques modernes nous ont potentiellement permis d’élargir notre champ de vision mais aussi d’augmenter la cadence et la surveillance de nos activités pour des questions de rentabilité économique exacerbée. La crise du Covid-19 que nous traversons nous rappelle que la vie est plus grande que nous et que nos modèles de développement des sociétés humaines se sont emballés.

S’arrêter et (re-)faire le choix de l’humanisme
Sur le plan anthropologique, il est important de garder un équilibre entre la nécessité de l’efficacité (car l’homme vit de pain et du travail pour les autres) et celle de la beauté (la question de l’harmonie, de la transcendance et de la gratuité). Or les modèles économiques et politiques dominants ne se préoccupent que du premier terme, et de plus à court terme, et on peut voir dans les nombreux désordres planétaires des symptômes d’un manque de sens, d’harmonie et de respect mutuel tant au plan individuel que collectif. Comme énoncé par le philosophe Olivier Abel : « Nous avons collectivement sombré dans la croyance que la pauvreté était le pire des malheurs, et qu’il fallait d’abord satisfaire toutes les envies, les besoins, les demandes. Pourquoi la pauvreté volontaire de François d’Assise, pourquoi la sobriété de Calvin, la frugalité de Rousseau ou de Thoreau nous paraissent-elles encore plus utopiques que la non-violence de Gandhi ou de Martin Luther King ? »

Ce qui fait notre grandeur
Au plan personnel, étant cantonné en télétravail à la maison ce printemps, un verset évangélique m’est venu à l’esprit : « Regardez les oiseaux du ciel : ils ne sèment ni ne moissonnent, et ils n’amassent rien dans des greniers ; et votre Père céleste les nourrit. Ne valez-vous pas beaucoup plus qu’eux ? » Pour sortir de l’impasse, il convient de réaliser ce qui constitue notre grandeur d’être humain, et en premier lieu la capacité de donner à notre tour ce que nous avons reçu. Des actes de solidarité extraordinaires ont heureusement ponctué cette période de Coronavirus, ils devraient cependant constituer la normalité de relations sociales et humaines valorisantes pour chacun. Des professions de service ont été (momentanément) revalorisées. La notion même de travail doit être repensée pour englober toute activité utile à son prochain, quel que soit le cadre professionnel ou privé, et être sujette à la reconnaissance sociale et économique. Des initiatives se multiplient notamment pour favoriser une économie circulaire et ainsi limiter la croissance effrénée, d’autres permettent de rétablir des liens dans des situations de solitude ou d’émigration forcée, etc.

Vitraux de Yoki

Eglise catholique de Fleurier, Neuchâtel

Par Amandine Beffa
Photo: Jean-Claude Gadmer

Le vitrail n’est pas une simple ornementation, mais une façon d’inspirer.

Si l’on pousse spontanément la porte des églises romanes et gothiques qui croisent notre route, c’est peut-être un peu moins le cas des bâtiments de béton. Peut-être semblent-ils n’avoir rien de particulier à nous offrir. Il serait toutefois bien dommage de passer à côté de l’église catholique de Fleurier dans le canton de Neuchâtel. En effet, elle accueille en son chœur deux baies réalisées par l’artiste fribourgeois Yoki.

Dès l’enfance, Yoki est fasciné par la lumière. On raconte qu’il parcourait la campagne fribourgeoise à vélo pour admirer les vitraux. Il n’a certes pas connu un chemin tout tracé, mais il a croisé certains très grands noms du renouveau de l’art sacré comme Alexandre Cingria ou Germaine Richier.

Ouverture sur l’infini
Fervent catholique, il ne voit pas le vitrail comme une simple ornementation, mais bien comme une façon d’inspirer, de renvoyer à l’au-delà. 

Certes, les deux baies qu’il a réalisées pour Fleurier sont serties de béton, mais il les conçoit comme une ouverture sur l’infini. Sachant qu’elles représentent respectivement le feu et l’eau, on pourrait être tenté de sauter rapidement sur les thèmes du baptême et du Saint-Esprit. Peut-être serait-ce un peu dommage. Yoki est considéré comme un passeur, un poète de la lumière. Peut-être vaut-il donc la peine de prendre le temps d’écouter ce que nos yeux nous racontent en contemplant son œuvre.

Pour aller plus loin:

BAUD Philippe, MORA Jean-Claude. Yoki, un demi-siècle de vitrail : un monde de lumière, Saint-Augustin 2001.

Tout fout le camp… ou pas!

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur Aigle (VD), septembre 2020

Texte et photo par l’abbé Vincent Lafargue

Une cérémonie mortuaire a été organisée cet été au bord de la moraine du glacier du Trient, au-dessus de Martigny. Le défunt ? Le glacier. C’est lui qu’on honorait ainsi, avec une pointe d’humour noir.

Le monde d’après Covid devait être le lieu de tous les changements, de toutes les prises de consciences, de toutes les écoresponsabilités. Pour le moment, on ne peut pas dire que les changements écoresponsables se bousculent au portillon. « Relevons l’économie, le reste on verra si on a le temps ! » semblent dire en chœur nombre de nos élus. En bref, passez-moi l’expression, tout fout le camp. C’est le thème de ce numéro de septembre.

A rebours de ce pessimisme ambiant, votre magazine des paroisses du secteur d’Aigle voudrait vous proposer toute cette année de plus grands articles à thème – échelonnés chaque fois sur plusieurs numéros. Le premier de ces thèmes était tout trouvé, au milieu de ce constat de non-changement alarmant. Aline Ferrari nous emmène ainsi dans une relecture de l’encyclique écoresponsable du pape François, « Laudato sì’ », des pages dans lesquelles se replonger de toute urgence.

Le changement, nous l’incarnons aussi graphiquement dans ce magazine puisque chaque page sera désormais ornée, en coin, du logo de la vision pastorale correspondant à l’article qu’elle contient (jeunes, liturgie, charité, etc.). Nous aurons donc à cœur, non seulement dans votre journal mais aussi sur
le terrain, bien sûr, de correspondre au plus près à la vision définie ensemble
et pour laquelle notre évêque nous a tous envoyés en février dernier.

Alors, tout fout le camp ? Pas sûr. Car le monde d’après Covid a encore une chance de prendre le bon virage. Notamment en communauté paroissiale. Cette chance, c’est vous, c’est moi, c’est nous, ensemble.

La soupe de la Maison de la Diaconie et de la Solidarité à Sion

 

Par Pascal Ortelli

A Sion, il est un bistrot pas comme les autres abritant la Maison de la Diaconie et de la Solidarité. Sise à la rue de Lausanne 69, c’est un lieu d’accueil communautaire où chacun est le bienvenu, avec ses forces et ses richesses, mais aussi avec sa fragilité. En semaine, la soupe avec d’autres accompagnements y est servie avec beaucoup de chaleur humaine.

Des services offerts aux plus fragiles
Ici on mange mieux qu’au restaurant», confie un hôte régulier. Aujourd’hui au menu : la traditionnelle soupe aux légumes, du riz avec un émincé de bœuf et un gratin de choux-fleurs, sans oublier les pâtisseries offertes par les boulangeries de la région. Le tout est concocté et servi par une équipe de bénévoles de l’association Accueil Hôtel-Dieu.

Fondée en 2014 pour poursuivre le travail des Sœurs hospitalières, l’association regroupe entre autres les pôles solidarités des paroisses catholiques et réformées de Sion. Elle bénéficie du soutien de nombreux partenaires et fournisseurs locaux. L’Accueil Hôtel-Dieu, c’est 7500 repas de midi servis en 2019, 1700 petits-déjeuners et plus de 8000 heures de bénévolat ! Du lundi au vendredi, un accompagnement multiforme est offert, de 9h30 à 16h au sein de la Maison de la Diaconie et de la Solidarité.

La Maison occupe les locaux du restaurant Verso l’Alto. Elle a pour vocation de fédérer les synergies entre les différents acteurs ecclésiaux et de porter ensemble l’appui aux migrants, la pastorale des prisons et le soutien des personnes en précarité ou en fragilité psychique.

Atelier et convivialité
Les après-midi, un café est ouvert sur le quartier. Georges, un bénévole, propose également des ateliers de couture, de pyrogravure et de peinture sur pierre pour que «les gens qui s’ennuient trop ne traînent pas dans la rue».

La maison dispose également d’un appartement au premier étage. Joëlle Carron, la responsable des lieux, explique qu’«un accès aux soins de base pour les populations qui ne peuvent pas payer les primes d’assurance maladie ainsi qu’un réseau juridique solidaire y sont offerts». Pas besoin de s’inscrire pour passer et partager un moment de convivialité.

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Point de vente

Plus d’infos:

Maison de la Diaconie et de la Solidarité, Rue de Lausanne 69 à Sion, maisondiaconie@gmail.com, 079 891 67 07

Colonie de vacances « La Joie de Vivre » – Jusqu’au 21 août 2020 – Genève et La Côte-aux-Fées (NE)

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP des Boucles du Rhône (GE), janvier 2020

Photo: DR

Découvrez l’historique de cette colonie, créée en 1959 par des paroissiens de Sainte-Marie du peuple, et ses activités sur le site www.lajoiedevivre.net, ainsi que sur sa page Facebook.Les inscriptions pour les séjours 2020 de la colonie « La Joie de Vivre » à La Côte-aux-Fées (canton de Neuchâtel) sont ouvertes. Voici toutes les informations et conditions générales nécessaires concernant nos camps.

Dates, âges et responsables
Séjour B : du dimanche 26 juillet au vendredi 7 août 2020
• pour les enfants de 7 à 14 ans.
• direction assurée par Anne-Laure Magnin & Grégoire Gretsch

Séjour C : du dimanche 9 août au vendredi 21 août 2020
• pour les enfants de 7 à 14 ans.
• direction assurée par Sabrina Chirenti et Lucien Camacho

Prix des séjours
Le prix des pensions tient compte des subventions accordées par l’Etat de Genève, des communes genevoises, la Loterie romande et la Fédération catholique des colonies de vacances.

– Enfant résidant dans le canton de Genève : Fr. 490.–
– Enfant résidant en France et dont l’un des parents travaille sur le canton de Genève : Fr. 490.–
– Autre : Fr. 600.–

Le prix des séjours comprend : le logement, la nourriture, les activités diverses ainsi que le retour en car à Saint-Pie X (au Bouchet, Genève). Les parents amènent les enfants à la colonie, c’est la coutume !
Conditions spéciales familles (enfants vivant dans le même ménage) : rabais accordé : Fr. 50.– sur la 2e inscription, Fr. 100.– sur la 3e, etc.
Le prix du séjour ne doit pas empêcher un enfant de participer, des réductions sont possibles. Veuillez adresser une demande écrite à la responsable des inscriptions.

Inscriptions et enseignements

Colonie La Joie de Vivre – Rte de Saconnex-d’Arve 100 – 1228 Plan-les-Ouates
Tél. 022 771 45 57 ou camps@lajoiedevivre.net

Camps Voc’ Marguerite Bays – Jusqu’au 21 août 2020

Les Camps Voc’ ont malheureusement dus être annulés. Une nouvelle formule t’est proposée cette année pour réfléchir aux grandes orientations de ta vie !

En collaboration étroite avec les Camps Voc’ initialement prévus, tu pourras vivre « un peu » la vie d’un camp depuis chez toi et mettre tes pas dans les pas de sainte Marguerite Bays, pour mieux les mettre dans ceux de Jésus.

C’est ouvert à tout le monde ! 🥳
Tous les fichiers seront disponibles sur le site

🎬 Les infos en vidéo ici :
➡️ https://youtu.be/cSMpm-pc15A

💻 Les infos pratiques ici :
➡️ www.vocations.ch/camps-voc

Viens louer et célébrer Celui qui t’appelle; viens réfléchir à ce qui peut te rendre heureux et combler ton coeur; viens partager avec des jeunes de ton âge. Tu as entre 8 et 20 ans ? Cet été, toute une équipe t’attend: laïcs en couple ou célibataires, prêtres, religieux et religieuses, jeunes, séminaristes, etc.

Le bonheur au bord de l’eau

Situé au bord du lac de Neuchâtel, le camp biblique œcuménique de Vaumarcus fait figure d’institution. Depuis plus de 70 ans, le lieu accueille des hôtes venant se ressourcer et découvrir l’univers fascinant de la Bible. Rencontre avec Noémie Moulin, une participante devenue coordinatrice, qui goûte aux joies du camp depuis ses… 9 mois.

Par Myriam Bettens
Photos: Andrea Bastian
« Pas moins de 24 éditions », raconte fièrement Noémie Moulin, lorsqu’on lui demande depuis combien de temps elle participe au camp biblique œcuménique de Vaumarcus (CBOV). Ses parents lui ont transmis le virus alors qu’elle avait tout juste 9 mois. Elle prend part chaque année à la semaine organisée au mois de juillet en tant que participante et plus récemment, à titre de coordinatrice. Or, depuis mars dernier, l’incertitude face à l’évolution de la pandémie de Coronavirus laisse craindre une suppression du séjour de cette année. « Personne n’avait envie de penser à cette éventualité », avance la coordinatrice, mais la nouvelle a fini par tomber fin avril. Le cœur gros, le comité du CBOV décide de reporter le camp à l’année suivante tout en conservant la même thématique : les apparitions de Jésus ressuscité. Malgré l’annulation, la semaine au bord du lac de Neuchâtel demande une organisation de longue haleine. L’animatrice socioculturelle de profession nous donne un petit aperçu du travail nécessaire pour la préparer.

Une préparation marathon

L’équipe de préparation constituée d’un groupe « théo-liturgique » et d’un autre d’animation offre son temps bénévolement durant le camp, mais aussi lors de week-ends de préparation. Lors de ces moments, la mission de Noémie Moulin prend tout son sens. « Mon rôle consiste essentiellement à ce que les choses se passent bien, mais surtout selon l’horaire défini », précise-t-elle. « Certains points nécessitent plus de discussions, il me faut donc aménager le temps en conséquence », selon la coordinatrice. Entre étude de la thématique théologique, décision des futurs ateliers ou débat de fond sur la structure du camp, les séances d’organisation s’apparentent le plus souvent à un marathon. Planifiée sur deux jours, la rencontre ayant eu lieu peu avant la pandémie s’engage à 9h par un temps convivial autour d’un café, suivi à 9h30 par une méditation sur le thème du camp. La suite de la journée s’annonce chargée, les participants devront faire preuve d’endurance !

La spiritualité en priorité

Lors de la traditionnelle semaine de juillet, les textes bibliques choisis sont « mis en résonance » au travers de techniques manuelles, artistiques, sportives ou théologiques. Ces ateliers changeant d’une année à l’autre. La phase « de travail » débute donc à 9h40 par une discussion sur les souhaits des animateurs quant aux activités du camp à venir. Puis à 10h45, l’animation proposée par l’équipe théo-liturgique se concentre sur les croyances et questionnements des bénévoles vis-à-vis de la fin de vie. De quoi soulever un certain nombre d’interrogations qui ont tôt fait de creuser les méninges et l’appétit du groupe. Une pause repas bien méritée scinde la journée et permet ainsi aux animateurs de se ressourcer avant d’entamer la suite, à 14h, par une nouvelle discussion théologique. Cette fois-ci, le débat s’oriente sur la manière dont chaque personne vit la spiritualité et la liturgie offerte au camp. L’après-midi se poursuit par plus d’une heure d’étude des textes bibliques liés au thème du séjour à Vaumarcus. A 16h15, « nous prenons trente minutes de vraie pause pour souffler un peu, car la journée est intense. A la fois dans le rythme et les discussions », indique Noémie Moulin. La poignée d’heures précédant le souper constitue l’occasion de s’exprimer concernant la structure générale du camp ou encore la charte que chaque bénévole doit signer. Le reste de la soirée est consacré à la mise sous plis de la correspondance, avant de clore la journée. L’équipe se couche bien souvent éreintée, mais heureuse à la perspective du bonheur manifeste des familles durant leur séjour à Vaumarcus.

L’animation fait partie de ses tâches.

Une journée de préparation

9h Arrivée du comité d’organisation du camp
9h30 Méditation en lien avec le thème du camp
9h40-10h30 Préparation des futurs ateliers du camp
10h45-12h Animation théo-liturgique en lien avec la thématique spirituelle du camp
12h Repas en commun
14h Discussion théologique
15h-16h15 Echange sur le texte biblique du thème
16h45 Débat en lien avec la charte du camp et l’organisation générale
18h30 Souper avec toute l’équipe
20h Mise sous plis de la correspondance du camp
21h Soirée libre

Sous le souffle de l’Esprit!

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur Aigle (VD), juillet-août 2020

Par Florence Cherubini | Photo de groupe : Studio Massy

Le parcours de confirmation proposé par notre secteur, suit depuis quelques années un même rythme, une même organisation, des mêmes thématiques, une quasi même équipe d’animation fidèle au poste.
Pourtant, chacun de ces parcours est unique. Bien sûr, me direz-vous, puisque, dans chaque volée, chacun est unique ! Bien sûr puisque, à chaque fois, « le vent souffle où il veut… »  (Jn 3, 8)
Et le vent a été chahuteur pour cette volée ! 

Au départ, en novembre dernier, un souffle réjouissant a permis un passage de témoin en douceur entre l’ancien et le nouveau groupe. C’est un moment toujours émouvant de voir les confirmés « tout frais » transmettre la flamme, symbolisée par une bougie personnalisée, à chaque nouveau confirmand, appelé ainsi personnellement par son nom, à rejoindre, de manière volontaire, la grande famille des baptisés. A partir de là, le groupe s’est formé ; la joie de nouvelles rencontres, de nouveaux liens entre jeunes des différentes paroisses a pu se manifester pleinement.
Et dans le vent tempéré de cet hiver doux, le Souffle rassurant de l’Esprit leur a murmuré à l’oreille que chacun est aimé de Dieu-Père. Que ce Père-Créateur se donne pleinement à chacun d’eux par Jésus, le premier des Frères, manifestant ainsi à chacun la place qu’il a à prendre dans le Corps du Christ, en développant ses propres talents en signe d’action de grâce. Mais aussi, comme témoignage, en les mettant au service de ses frères en humanité.

Et puis un vent peu printanier s’est mis à vraiment souffler, nous emportant dans un tourbillon déstabilisant : on a tous entendu sa voix, mais on ne savait ni d’où il venait, ni où il voulait aller. Alors, bien que la nature se déployait de manière somptueuse, chacun s’est mis à l’abri chez soi. Le temps du confinement était là ! Un temps pascal ponctué de retrouvailles familiales bienfaisantes, de temps d’incertitude, de solitude aussi pour certains de ces ados pleins de vie, privés de leurs amis et de leurs activités. Mais surtout, temps de découvertes et de maturation bienvenu pour développer, chacun, sa propre créativité, et aussi pour apprendre à se laisser porter par le vent et à faire confiance à son murmure…

Durant cette période, bien que confinés, nous nous sommes quand même retrouvés. Une rencontre, réalisée de manière inédite puisqu’elle a pu avoir lieu à travers un écran. Un beau moment où chacun a pu raconter son expérience et comprendre un peu mieux comment ce vent créateur, porté par l’Esprit, communique le souffle nécessaire pour poursuivre son chemin.

Aujourd’hui, au seuil de l’été, au lendemain de cette belle fête de Pentecôte, dans nos maisons qui commencent à s’ouvrir, le vent souffle toujours. Mais c’est le souffle divin et libérateur promis par Jésus à ses disciples ! Pour ouvrir le cœur de chacun des 21 jeunes de cette belle volée, leur permettre d’entendre et d’accueillir encore mieux l’Evangile du Christ… Et poursuivre ce parcours (dont le programme sera peut-être encore un peu chamboulé) jusqu’au 8 novembre, date de leur confirmation.
Bon vent à eux tous !

L’humour, chemin vers Dieu

Le besoin de rire universel, inscrit dans le cœur de toute personne humaine, ne pourrait-il pas nous dire quelque chose de celui qui nous a créés? Dieu est-il l’ancêtre des humoristes de tous bords?

Par Calixte Dubosson
Photos: flickr, pxhere, drIl suffit de zapper sur nos postes de TV, de parcourir l’Internet pour constater que notre époque, très ou trop sérieuse, accouche d’un besoin irrésistible de faire baisser la tension. On voit aussi se multiplier les émissions au caractère décontracté et bon enfant auxquelles participent des humoristes et imitateurs de talent tels que Nicolas Canteloup, Anne Roumanoff, Yann Lambiel ou Emil. Ce besoin de rire qui est universel, inscrit dans le cœur de toute personne humaine, ne pourrait-il pas nous dire quelque chose de celui qui nous a créés ? Dieu est-il l’ancêtre des humoristes de tous bords ? La Bible est plutôt avare de citations qui pourraient le définir ainsi.

Il y a bien sûr le rire de Sara et d’Abraham à l’annonce de la prochaine maternité de Sara, déjà très avancée en âge. Dieu n’a pas trouvé très drôle cette réaction spontanée et, malgré les protestations de Sara, il tranche en disant : « Si, tu as ri ! » (Gn 18, 15) Il y a aussi le rire moqueur du prophète Elie qui ridiculise les prêtres de Baal dont le dieu est resté sourd à leurs prières et supplications. « Criez plus fort. Puisque que c’est un dieu, il a des soucis ou des affaires ; ou bien, il est en voyage ; il dort peut-être mais il va se réveiller. » (1 R 18, 27) Le psaume 125 est un chant d’allégresse qui fait du retour des captifs à Jérusalem un symbole du retour de l’humanité dans le royaume des cieux : « Alors notre bouche était pleine de rires, nous poussions des cris de joie… nous étions en grande fête. »

Le clown Gabidou, figure de l’humour en Eglise.

Humour humain

Si la Bible n’est de loin pas un recueil de passages humoristiques, les humoristes s’en sont largement inspirés pour en faire des dessins, des blagues et des plaisanteries parfois pleines de finesse mais d’autres fois de très mauvais goût. Cela nous révèle que tout humour n’est pas forcément spirituel mais qu’il peut contribuer à faire rire de bon cœur. Des hommes politiques s’en sont servis pour détendre l’atmosphère alors que la tension était tangible. Winston Churchill se fait apostropher par une femme dans la foule : « Si j’étais votre femme, je vous préparerais une tasse de thé et j’y mettrais du cyanure. » Réponse du premier ministre britannique : « Si vous étiez ma femme, je le boirais ! » Le général de Gaulle s’entend dire par un opposant virulent : « Mort aux cons ! » Réponse du grand homme : « Lourde tâche, vaste programme ! » provoquant l’hilarité générale.

Plus proche de nous, M. Adolf Ogi raconte la scène vécue lors de visite officielle du président chinois Jiang Zemin, en 1999, qui était arrivé au Palais fédéral conspué par des manifestants. Durant la réception officielle, il s’était emporté contre Mme Ruth Dreyfuss et, hors de lui, avait menacé de s’en aller. On frisait l’incident diplomatique. « Je l’ai alors pris par le bras, nous dit l’ancien président de la Confédération, et lui ai dit : « You are not leaving ! – Vous ne partez pas ! » Peu après, je lui ai offert un morceau de cristal de Kandersteg que j’avais dans la poche en lui expliquant sa force symbolique. Il s’est détendu et le reste de la soirée s’est bien déroulé. Les relations entre la Suisse et la Chine étaient sauves ! »

Humour = Humilité

Il est bon ici de se souvenir que dans le mot humour, il y a un autre mot qui correspond mieux à une définition que l’on pourrait attribuer à Dieu. Il s’agit du terme humilité. La révélation de Dieu est truffée de gestes et d’actions qui montrent que Dieu n’est pas dans l’ouragan ou la tempête mais qu’il se devine dans le « murmure d’une brise légère » (1 R 19, 12). Le père envoie son fils comme un bébé confié à Marie et Joseph dans « une étable obscure ». Ce même Jésus, devenu adulte, choisit 12 apôtres pas tous très recommandables pour annoncer la bonne nouvelle de la Résurrection. Et lui-même meurt délaissé de tous sur la croix d’infamie. Notre Dieu aime ce qui est petit, ce qui est humble parce que c’est la seule façon de parler au cœur de l’homme. On sait ce qu’a provoqué la soif de puissance des grands de ce monde. Les rassemblements hitlériens, staliniens et maoïstes étaient vécus comme de grandioses liturgies. Résultat : des millions de morts et des handicapés physiques et psychiques. C’est la rançon du pouvoir et de la haine, ennemis héréditaires de notre créateur.

Humilité des disciples

Saint Macaire, ou quand l’humilité conduit à l’humour.

« Est véritablement humble, affirme Isaac le Syrien, celui qui a, dans le secret de son âme, de quoi s’enorgueillir et ne s’enorgueillit pas. » Cette force habitait saint Macaire, moine du désert qui, un jour, rencontra le diable. Celui-ci lui dit : « J’ai beaucoup à souffrir de ton fait, Macaire, et cela parce que je ne parviens pas à te vaincre. Je fais pourtant tout ce que tu fais ; tu jeûnes et moi je ne mange pas, tu veilles et moi je ne dors pas ; et il n’y a qu’une seule chose où tu me dépasses. » Et l’abbé dit : « Quelle est donc cette chose ? » Et le diable : « C’est ton humilité, en raison de laquelle je suis sans force contre toi ! »

Humour, humilité, il y a une troisième signification de ce mot, c’est le vocable « humus » autrement dit de l’engrais ou du fumier qui pénètre petit à petit la terre pour qu’elle donne plus vite de l’herbe, des légumes, des fruits. Le chanoine de Saint-Maurice, Michel-Ambroise Rey, ancien missionnaire au Pérou, raconte qu’au moment où lui et son confrère retournaient définitivement en Suisse, un Péruvien dans l’assemblée a pris la parole et, s’adressant à eux, leur dit : « Vous avez été pour nous des fumiers ! » Silence gêné et pesant, émotion sensible chez les chanoines avant que l’interlocuteur poursuive son discours en ces termes : « Vous avez été pour nous des fumiers parce que vous avez jeté sur notre terre péruvienne les semences de la Parole de Dieu qui a fait lever les magnifiques fruits du christianisme tels que la foi, l’espérance et la charité. »

Signes de bonheur

« Pleurez avec ceux qui pleurent, riez avec ceux qui rient », nous dit saint Paul. (Rm 12, 15)

Rire de bon cœur, être victimes de fous rires contagieux, non seulement ne sont pas des manques de compassion envers les malheurs de notre monde mais sont plutôt le signe de ce bonheur sans fin que Notre Père des cieux nous prépare dans son paradis où il n’y a « plus de larmes, ni de douleur ». (Ap 21, 4)

L’humour entraîne-t-il… l’amour ?

Par Rose-Marie Charest, psychologue et conférencière

« Absolument, car il rend les gens plus aimables. Dans une rencontre amoureuse, c’est un élément de séduction fondamental, puisque la plupart des gens recherchent la compagnie des personnes qui ont de l’humour. On constate aussi que les personnes qui ont un défaut physique et veulent prendre leur place dans un groupe vont utiliser l’humour pour se faire aimer. »

«La prière du tapis», ou l’humour du Seigneur pour élargir mon coeur!

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Clins Dieu sur les Contrées (VS), juillet-août 2020

Par Marie-Blanche Cordonier | Photo: DR

Marie-Blanche Cordonier, Montana-Village

Ce numéro de L’Essentiel a pour thème central « L’humour, chemin vers Dieu ».

Il y a deux ans environ, je croisais sur mon chemin, le président du Conseil de gestion de notre paroisse. Tout souriant, il me demande : « Es-tu passée à l’église aujourd’hui ? » « Oui, ce matin, pour relever les lumignons. » « Alors, tu n’as pas encore vu le nouveau tapis d’entrée. Il est beau, brun foncé, très chic. »

Curieuse, je n’ai eu de cesse d’aller admirer la merveille. Horreur ! Une personne aux chaussures boueuses avait dû passer par là. Plus très chic le tapis ! Je m’empresse de le nettoyer et c’est ainsi que depuis ce jour, chaque matin, l’aspirateur est en action.

Je dois bien l’avouer, les premiers temps, j’ai régulièrement maugréé quant au choix de la couleur. Et puis, un jour, l’idée m’est venue de faire de cette corvée un temps de prière pour les personnes qui me sont confiées sans que je les connaisse particulièrement, pour celles dont j’apprends la maladie, les souffrances, les soucis. Quand une personne me demande de prier pour elle, je lui parle de « la prière du tapis » gage de ma prière fidèle.

Ces traces que je découvre en arrivant, le matin, sont aussi le signe des visites faites au Seigneur dans sa maison et j’en viens même à regretter lorsque le tapis est tout propre ! On peut dire que Dieu n’a vraiment pas manqué d’humour pour élargir mon coeur aux autres, car je suis loin d’être une « fan » d’aspirateur !

Alors je vous invite à profiter des beaux jours qui viennent, pluvieux ou ensoleillés, pour rencontrer le Seigneur dans sa maison, peu importe si vous laisserez des traces sur le tapis.

Humour: chemin vers Dieu

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP Sainte-Claire (FR), juillet-août-septembre 2020

Par l’Abbé Robert Niêm | Photo: Chantal Sciboz

On lit souvent sur internet et dans les journaux de petits articles sur l’humour religieux : Sœur Sourire Dominique – Abbé Sourire Pierre – Bière de l’évêque Morerod – Plaisanterie du pape François… Pourquoi ? Parce que la joie et le sourire qui en découlent, sont les véritables signes qui permettent de reconnaître un chrétien heureux. Car, « vec une tête d’enterrement, vous ne pouvez pas annoncer Jésus . La provocation du pape François n’est pas une plaisanterie lancée au hasard, et l’idée que les chrétiens ne doivent pas avoir l’air triste n’est pas nouvelle : « Il faudrait qu’ils me chantent de meilleurs chants, pour que j’apprenne à croire en leur Sauveur », disait Nietzsche !

L’humour joue un rôle important dans notre vie quotidienne : « Un sourire coûte moins cher que l’électricité, mais donne autant de lumière », dit l’abbé Pierre ! « Un sourire, c’est du repos pour l’être fatigué et de la consolation pour le cœur endeuillé », dit Raoul Follereau ! « Ne soyez jamais tristes, un chrétien ne peut l’être », dit le pape François. L’humour est aussi nécessaire dans une homélie ; il aide à l’attention des fidèles. Faire sourire fait souvent du bien dans la foi des pratiquants : « Il n’y a qu’à regarder les plus petits auxquels il nous faut ressembler pour entrer dans le Royaume. » Leur rire et leur joie sont communicatifs. La joie chrétienne passe donc nécessairement par l’humour, chemin vers Dieu !

L’humour est un remède simple et gratuit à bien des maux ! C’est pourquoi, si vous rencontrez une personne qui ne vous donne pas le sourire que vous méritez, soyez généreux, offrez-lui le vôtre pour le Royaume de Dieu ! A vous tous, bel été plein de joie et de rires, en vous et autour de vous !

L’humour de la Bible

Par François-Xavier Amherdt
Photo: DR« Quand le Seigneur ramena les captifs à Sion, nous étions comme en rêve. Notre bouche était pleine de rires et nos lèvres de chansons ! » (Psaume 126 (125), 1-2) Les Psaumes éclatent d’une allégresse communicative, telle celle des exilés de retour à Jérusalem, leur terre bien-aimée, après leur exil à Babylone.

Etymologie
C’est beau de penser qu’« humilité », « humain » et « humour » ont la même étymologie ! Les trois termes viennent du mot latin humus, le sol. Etre humain, c’est garder les pieds sur terre et cultiver le sens de l’humour. C’est vital.

D’autant plus que Jésus, même si les évangiles ne nous le montrent jamais rire aux éclats, manie l’ironie avec dextérité et tendresse. Il répond sans cesse à côté des questions-traquenards que lui posent ses adversaires, comploteurs et manipulateurs. Lorsque les grands prêtres et les anciens du peuple cherchent à l’accuser, après qu’il a chassé les vendeurs du Temple, en lui demandant : « Par quelle autorité fais-tu cela ? », il leur réplique par une autre question qui les met dans l’embarras : « Le baptême de Jean, était-il du ciel ou des hommes ? » Les accusateurs sont pris à leur propre piège, puisque, quelle que soit leur réponse, ils seront ennuyés (Matthieu 21, 23-27). 

Tel est pris…
Puis, lorsque les pharisiens et les partisans d’Hérode veulent « coincer » le Christ au sujet de l’impôt dû à César, il les renvoie à leurs propres contradictions. Il les presse de lui montrer une pièce à l’effigie de l’empereur, ce qu’ils s’empressent de faire. Or, détenir sur soi une telle monnaie de l’occupant romain détesté et de son chef qui se prenait pour un dieu constituait un délit d’impureté et une grave compromission avec l’envahisseur. « Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu. » « Nanana », entendons-nous derrière le sourire ironique de Jésus, « tel est pris qui croyait prendre » ! D’ailleurs, précise le texte, « A ces mots, ils furent tout surpris et, le laissant, ils s’en allèrent. » (Matthieu 22, 15-22)

Peut-être est-ce de là que vient la tradition de l’humour des « Compagnons de Jésus » : « Mon père, est-ce vrai que les jésuites répondent toujours à une question par une question ? – Qui vous a dit cela ? »

Humour-humeur

Par Thierry Schelling
Photo: CiricFrançois a le sens de la formule, même « pinçante » parfois. Il est bon de le lire et de l’écouter aussi à ce niveau moins solennel de son magistère. Car si l’on y perçoit évidemment la sagacité de sa formation jésuite, il y a également ce côté presque primesautier du prédicateur qui sait faire le contrepoids aux déclarations graves lorsqu’il admoneste et dénonce tour à tour l’hypocrisie humaine, la cupidité du monde, la culture du déchet, etc.

Les bons mots au bon moment !
Alors, dégustation, car la courte sélection ci-après se passe de commentaire : « L’Eglise ne peut pas être une baby-sitter qui prend soin d’un enfant pour qu’il s’endorme (…) Je préfère mille fois une Eglise accidentée (…) qui a le courage de sortir (…) et non une Eglise malade (…) toujours fermée [sur elle-même] (…). Quand une communauté est fermée, elle [ne donne pas la vie], (…), elle est stérile. »

Pour les agents pastoraux, notamment les prêtres : « Le Seigneur veut que nous soyons des pasteurs, pas des brosseurs de brebis ! » On se rappelle aussi le conseil de « sentir l’odeur des brebis »…

Pour les chrétiens en général, il rappelle : « Ne soyez pas (…) mélancoliques, (avec) davantage le visage de piments au vinaigre ! (…) des chrétiens amidonnés qui parlent de théologie en prenant tranquillement leur thé… (…) » Il met aussi en garde contre les « chrétiens de pâtisseries, (…) de beaux gâteaux, (…) de belles confiseries » s’ils voulaient faire un « christianisme plus humain, sans croix, sans Jésus, sans dépouillement »…

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