Bonne reprise!

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP Saint-Barnabé (VD), septembre 2020

Par Roger Mburente | Photo: R. Mantuano

C’est la rentrée pastorale ! Les activités reprennent dans nos communautés. La Bonne Nouvelle est toujours annoncée, avec de nouveaux outils ou de nouvelles méthodes probablement, à cause du coronavirus, équation à plusieurs inconnues, et des difficultés de recrutement pour les postes pastoraux. 

« Je sais en qui j’ai mis ma foi. » (2Tim1, 12). Saint Paul écrit cette phrase alors qu’il est en prison à cause de son attachement au Christ. Il ressent sans doute l’échec humain et l’abandon de ses amis, mais il ne regrette pas de s’être donné au Christ qui est le fondement stable et inébranlable de notre vie.

En ce qui me concerne, s’il m’arrive de trouver difficiles et même pénibles certaines de mes journées, je n’ai jamais regretté le choix de servir l’Eglise de Jésus, différente bien sûr de l’institution qui a ses problèmes de « leadership » et de « management », comme toute organisation humaine. Ma venue et mon séjour dans vos communautés ne sont pas des parenthèses dans ma vie, mais de nouveaux chapitres, car « un chrétien n’est jamais arrivé, il est toujours en marche », aime dire le pape François.

Dieu, personne ne l’a jamais rencontré physiquement. En tout cas, pas moi ! Nous disons qu’il est partout, mais je suis convaincu qu’il est surtout là où nous le laissons entrer. Si nos cœurs sont comme des pierres, est-ce que nous sommes des lumières pour les autres ? Dieu est présent à travers nos rencontres et nos prières.

Alors que j’ai officiellement droit à la retraite, je remercie du fond du cœur toutes les personnes qui collaborent à la réalisation de ce journal par leurs articles et leurs conseils, mois après mois, en particulier la secrétaire de l’Unité pastorale qui gère la partie technique dans la bonne humeur ! Aujourd’hui, je ne peux pas dire comment seront assurées la rédaction et la coordination de l’Essentiel pour la suite : l’équipe pastorale est en train d’y réfléchir.

Durant mes cinq années au service de l’Unité pastorale Saint-Barnabé, j’ai rencontré des personnes qui m’ont fait grandir. C’est Dieu Lui-même qui les a mises sur ma route, car j’ai toujours besoin de lumière pour retrouver « Celui qui me relève » (cfr Ps 30, 2).

Ma gratitude va à vous toutes et tous qui vous souciez de ma santé (de nombreux témoignages me sont parvenus durant la période trouble de confinement) et de ma vie spirituelle ! Un merci spécial aux jeunes : ils ne remplissent pas les églises le dimanche, j’en conviens, mais ils ont un cœur en or. Ils m’aident à garder le cap : comme les disciples d’Emmaüs, ils sont dans le doute mais, en même temps, ils reconnaissent que le Christ est avec eux. 

Le 6 septembre 2015, alors que l’unité pastorale Saint-Barnabé accueillait les nouveaux membres de l’équipe pastorale (Mirna, Mathieu et moi-même) à Payerne, il m’avait été demandé de m’exprimer au nom des trois et voici le message que j’avais donné :
« Comme vous le savez, les membres des différentes paroisses de l’unité pastorale ne sont pas tous originaires de leur paroisse territoriale. Nombreux sont ceux d’entre nous qui proviennent d’autres régions de Suisse, d’autres pays et continents. L’Unité pastorale est en quelque sorte une petite parabole de l’universalité de l’Eglise du Christ. L’idéal, c’est que, dans nos communautés, il n’y ait pas d’étrangers ! Nous avons, dans nos paroisses, une bonne base pour vivre cet idéal, pour dépasser les frontières cantonales, nationales et culturelles. Et ça, c’est une chance à cultiver. » 

Ce message est toujours actuel ! Qu’il accompagne l’Unité pastorale Saint-Barnabé au cours de cette nouvelle année pastorale !
« Heureux qui s’abandonne à toi, ô Dieu, dans la confiance du cœur. Tu nous gardes dans la joie, la simplicité, la miséricorde ! »
(Frère Roger de Taizé)

La chapelle du Dâ (FR)

Texte et photos par Pascal OrtelliEn Gruyère, le village d’Estavannens ne manque pas de curiosités. Sur ses contreforts coule l’impétueuse cascade du Dâ. On y vient de loin pour puiser son eau aussi bienfaisante que celle de Lourdes. Ce ne sont pas les habitants d’Estavannens, les Stabadins appelés aussi « medze bakon » (mangeurs de lard), qui vous diront le contraire !

En contrebas de la cascade, la chapelle du Dâ offre une vue imprenable sur le Bays-Intyamon, tout en commémorant un grave accident. En 1841, quatre jeunes paysans sont emportés par une avalanche. L’hiver, ils avaient l’habitude de faire glisser le foin de l’alpage sur la neige. Joseph Jaquet, le seul rescapé (devenu par la suite président du tribunal de la Gruyère puis conseiller national et conseiller d’Etat) transforma en 1846 l’ancien oratoire en une chapelle dédiée à Notre Dame de Compassion.

Informations
Circuit depuis la chapelle des Marches à Broc : 2h45 – 9,15 kilomètres – 376 mètres de dénivelé.

La visite

1. Depuis la chapelle des Marches, prenez le tourniquet à l’angle de la terrasse du restaurant, descendez un court raidillon permettant de rejoindre le bord de la Sarine (10 minutes).

2. Remontez la Sarine, en ne manquant pas d’admirer à mi-parcours le Pont-qui-Branle. Poursuivez jusqu’au pont métallique de la route principale d’Estavannens (30 minutes).

3. Longez la route et au premier contour, prenez à gauche le sentier bordant le rucher. Attaquez la montée jusqu’au sommet du Rez de la Ferranna. Là vous verrez une ruine. Poursuivez sur la droite le long de la route forestière jusqu’au portail puis descendez le long de la route goudronnée. Après le deuxième contour, empruntez la route forestière qui vous conduira à une bifurcation signalée par un panneau jaune (45 minutes).

4. Là, montez à gauche et arrêtez-vous sur le pont pour admirer la cascade. Redescendez ensuite tout droit jusqu’à la chapelle (10 minutes).

5. Continuez la descente dans Estavannens-dessous. Vous y découvrirez de superbes façades de chalets (10 minutes).

6. Rejoignez la route principale qu’il faudra longer jusqu’au pont métallique, puis revenez sur vos pas jusqu’à la chapelle des Marches qui vaut le détour (1 heure).

Quelle société pour demain?

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, paroisse catholique de langue française de Berne, septembre 2020

Par Lino De Faveri | Photo: Wikipedia

François d’Assise prêchant aux oiseaux (d’après les Fioretti), Giotto.

Métropolis : L’homme rouage dans une machine planétaire
« Time is money », d’où découle que l’homme contemporain passe le plus clair de son temps à travailler de façon « minutée », à un rythme soutenu. Les outils numériques modernes nous ont potentiellement permis d’élargir notre champ de vision mais aussi d’augmenter la cadence et la surveillance de nos activités pour des questions de rentabilité économique exacerbée. La crise du Covid-19 que nous traversons nous rappelle que la vie est plus grande que nous et que nos modèles de développement des sociétés humaines se sont emballés.

S’arrêter et (re-)faire le choix de l’humanisme
Sur le plan anthropologique, il est important de garder un équilibre entre la nécessité de l’efficacité (car l’homme vit de pain et du travail pour les autres) et celle de la beauté (la question de l’harmonie, de la transcendance et de la gratuité). Or les modèles économiques et politiques dominants ne se préoccupent que du premier terme, et de plus à court terme, et on peut voir dans les nombreux désordres planétaires des symptômes d’un manque de sens, d’harmonie et de respect mutuel tant au plan individuel que collectif. Comme énoncé par le philosophe Olivier Abel : « Nous avons collectivement sombré dans la croyance que la pauvreté était le pire des malheurs, et qu’il fallait d’abord satisfaire toutes les envies, les besoins, les demandes. Pourquoi la pauvreté volontaire de François d’Assise, pourquoi la sobriété de Calvin, la frugalité de Rousseau ou de Thoreau nous paraissent-elles encore plus utopiques que la non-violence de Gandhi ou de Martin Luther King ? »

Ce qui fait notre grandeur
Au plan personnel, étant cantonné en télétravail à la maison ce printemps, un verset évangélique m’est venu à l’esprit : « Regardez les oiseaux du ciel : ils ne sèment ni ne moissonnent, et ils n’amassent rien dans des greniers ; et votre Père céleste les nourrit. Ne valez-vous pas beaucoup plus qu’eux ? » Pour sortir de l’impasse, il convient de réaliser ce qui constitue notre grandeur d’être humain, et en premier lieu la capacité de donner à notre tour ce que nous avons reçu. Des actes de solidarité extraordinaires ont heureusement ponctué cette période de Coronavirus, ils devraient cependant constituer la normalité de relations sociales et humaines valorisantes pour chacun. Des professions de service ont été (momentanément) revalorisées. La notion même de travail doit être repensée pour englober toute activité utile à son prochain, quel que soit le cadre professionnel ou privé, et être sujette à la reconnaissance sociale et économique. Des initiatives se multiplient notamment pour favoriser une économie circulaire et ainsi limiter la croissance effrénée, d’autres permettent de rétablir des liens dans des situations de solitude ou d’émigration forcée, etc.

Vitraux de Yoki

Eglise catholique de Fleurier, Neuchâtel

Par Amandine Beffa
Photo: Jean-Claude Gadmer

Le vitrail n’est pas une simple ornementation, mais une façon d’inspirer.

Si l’on pousse spontanément la porte des églises romanes et gothiques qui croisent notre route, c’est peut-être un peu moins le cas des bâtiments de béton. Peut-être semblent-ils n’avoir rien de particulier à nous offrir. Il serait toutefois bien dommage de passer à côté de l’église catholique de Fleurier dans le canton de Neuchâtel. En effet, elle accueille en son chœur deux baies réalisées par l’artiste fribourgeois Yoki.

Dès l’enfance, Yoki est fasciné par la lumière. On raconte qu’il parcourait la campagne fribourgeoise à vélo pour admirer les vitraux. Il n’a certes pas connu un chemin tout tracé, mais il a croisé certains très grands noms du renouveau de l’art sacré comme Alexandre Cingria ou Germaine Richier.

Ouverture sur l’infini
Fervent catholique, il ne voit pas le vitrail comme une simple ornementation, mais bien comme une façon d’inspirer, de renvoyer à l’au-delà. 

Certes, les deux baies qu’il a réalisées pour Fleurier sont serties de béton, mais il les conçoit comme une ouverture sur l’infini. Sachant qu’elles représentent respectivement le feu et l’eau, on pourrait être tenté de sauter rapidement sur les thèmes du baptême et du Saint-Esprit. Peut-être serait-ce un peu dommage. Yoki est considéré comme un passeur, un poète de la lumière. Peut-être vaut-il donc la peine de prendre le temps d’écouter ce que nos yeux nous racontent en contemplant son œuvre.

Pour aller plus loin:

BAUD Philippe, MORA Jean-Claude. Yoki, un demi-siècle de vitrail : un monde de lumière, Saint-Augustin 2001.

En selle avec l’évêque

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP Nyon-Founex (VD), septembre-octobre 2020

Par Audrey Boussat | Photos: Roxane Strohmeier, Armin Dederichs, Mabel Steinemann, DR

Le groupe de jeunes de l’Unité pastorale (UP) Nyon-Terre Sainte a vécu en juillet une aventure cycliste inédite avec notre évêque, Mgr Charles Morerod. Une splendide expédition riche d’efforts, de partage et d’amitié.Cette année, nous avons organisé notre habituel voyage de groupe en Suisse afin d’en apprendre plus sur notre pays et de minimiser la pollution. Nous nous sommes donc rendus de Delémont à Nyon du 18 au 21 juillet à coups de pédales. Concrètement, nous avons parcouru 225 kilomètres. Nous nous sommes arrêtés pour dormir dans de petits hôtels confortables à Mont-Soleil, à Couvet et au Sentier. Cet itinéraire escarpé nous a permis de découvrir une région magnifique et proche de chez nous : le Jura.

Foi mise en pratique
Au plan spirituel, nous avons composé avec les moyens du bord et dans l’originalité, notamment en organisant une lectio divina au pied d’une éolienne à l’heure où le ciel se pare d’orange et de rose flamboyants. Mgr Morerod a également célébré une messe dans un cadre relativement atypique puisqu’elle a eu lieu dans l’une de nos chambres d’hôtel.

Durant ce voyage, le Seigneur s’est aussi particulièrement révélé dans nos relations amicales : tout au long du parcours, chacun a donné sans compter pour rendre ce voyage des plus agréables. Nous étions toujours prêts à nous rendre service et à rire aux nombreuses blagues partagées pour nous faire oublier la fatigue ou la chaleur.

Sur nos vélos, cette dimension d’entraide était aussi présente, par exemple lorsque les cyclistes les plus rapides redescendaient des cols à peine gravis pour rejoindre et encourager ceux avec des vélos plus lourds. Armin, le plus féru de bicyclette, nous a tous impressionnés lorsqu’il poussait, en montée et de son vélo, les cyclistes à côté de lui en leur mettant une main dans le dos.

Des amis en or
J’ai vraiment vécu ces quelques jours comme une parenthèse, laissant derrière moi toute l’agitation de ces derniers temps. Après ce que nous avions traversé, l’idée derrière ces quelques jours ensemble était de passer du temps de qualité entre amis. Toutes les personnes qui ont participé à ce camp me sont chères et je les considère comme ma deuxième famille.

J’aimerais aussi souligner les qualités de Mgr Charles Morerod : il est non seulement un évêque brillant et d’une grande intelligence, mais aussi un homme accessible, drôle et d’une profonde humanité.

Je souhaite aussi témoigner ma sincère gratitude aux paroissiens qui nous ont aidés à financer ce voyage en nous achetant des tresses début juillet après les messes dominicales. C’est un peu grâce à eux que nous sommes partis, alors merci beaucoup !

Témoignages d’autres participants

Joël Perey

Ce voyage à vélo dans le Jura m’a fait découvrir des terres magnifiques et m’a permis de partager de grands moments de joie et d’amitié. Quelle chance d’avoir été accompagnés par Mgr Morerod ! Un excellent cycliste, qui plus est ! Sa présence nous a donné la force et la détermination pour vaincre les sommets et les difficultés et d’arriver au bout de ce périple.

Nous avons aussi rencontré des personnes formidables, toujours prêtes à nous aider. Qu’il s’agisse d’un contrôleur de train qui nous a prêté main-forte lorsque nous devions prendre une correspondance, d’un employé de supermarché qui nous a donné accès aux toilettes du personnel lorsque nos envies étaient trop pressantes ou d’un groupe de femmes plus âgées qui nous ont encouragés de leurs vélos électriques sur la route du col du Marchairuz, nous avons toujours accueilli cette bonté avec reconnaissance.

Après toutes ces montagnes et ces kilomètres franchis, nous sommes arrivés à Nyon avec des mollets d’acier et plein de beaux souvenirs qui nous unissent dans la foi et l’amitié.

Roxane Strohmeier

Ce que je retiens de ce voyage, c’est l’entraide dans les moments difficiles physiquement. Je m’étais entraînée et j’avais préparé mon matériel avec soin, mais mon vélo n’était pas du tout adapté. C’est en grande partie grâce aux encouragements de mes compagnons de voyage que j’ai réussi à dépasser mes limites. Ce voyage m’a aussi permis de connaître mes amis sous de nouvelles facettes.

Je garde en mémoire le barbecue improvisé du premier soir : nous avons dû traverser un champ occupé par des vaches et des chevaux peu accueillants. Je me souviens aussi de cette magnifique vue sur le lac de Joux suivie d’une baignade bien méritée après 76 km en selle. Et je n’oublie pas les fous rires partagés.

Monseigneur Charles Morerod

Durant l’été 2017, j’avais participé à une partie (quatre jours) d’un pèlerinage entre Porto et Saint-Jacques-de-Compostelle. J’avais beaucoup apprécié l’expérience, regrettant de ne pas pouvoir rester jusqu’au bout des dix jours. Lorsque deux des participantes à ce pèlerinage m’ont rendu visite, en octobre 2019, me proposant une version cycliste en Suisse durant l’été 2020, j’ai accepté sans hésiter, gardant l’élan de l’expérience portugaise avec la joie des rencontres qu’elle avait occasionnées. Je ne pouvais toutefois pas prévoir, l’automne dernier, à quel point ces quatre jours à vélo constitueraient pour moi une occasion extrêmement bénéfique de laisser de côté des soucis trop pressants dans un climat d’effort et de bienveillance.

La dimension explicitement religieuse a été moins présente qu’en 2017, celle de la détente a été déterminante. En outre, j’ai été fort surpris de voir ce que je pouvais faire sur un vélo. Au fond, ma fonction fait qu’on attend souvent de moi un soutien ; là, c’est moi qui ai reçu une aide (même si ce n’était pas le but), et j’en reste très reconnaissant aux jeunes. C’est d’ailleurs un sentiment profond en ce moment: dans la brume, je vois tant de lumières belles et apaisantes dont on ignore trop l’existence. Je les accueille comme des cadeaux pour lesquels ma reconnaissance est très vive.

Tout fout le camp… ou pas!

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur Aigle (VD), septembre 2020

Texte et photo par l’abbé Vincent Lafargue

Une cérémonie mortuaire a été organisée cet été au bord de la moraine du glacier du Trient, au-dessus de Martigny. Le défunt ? Le glacier. C’est lui qu’on honorait ainsi, avec une pointe d’humour noir.

Le monde d’après Covid devait être le lieu de tous les changements, de toutes les prises de consciences, de toutes les écoresponsabilités. Pour le moment, on ne peut pas dire que les changements écoresponsables se bousculent au portillon. « Relevons l’économie, le reste on verra si on a le temps ! » semblent dire en chœur nombre de nos élus. En bref, passez-moi l’expression, tout fout le camp. C’est le thème de ce numéro de septembre.

A rebours de ce pessimisme ambiant, votre magazine des paroisses du secteur d’Aigle voudrait vous proposer toute cette année de plus grands articles à thème – échelonnés chaque fois sur plusieurs numéros. Le premier de ces thèmes était tout trouvé, au milieu de ce constat de non-changement alarmant. Aline Ferrari nous emmène ainsi dans une relecture de l’encyclique écoresponsable du pape François, « Laudato sì’ », des pages dans lesquelles se replonger de toute urgence.

Le changement, nous l’incarnons aussi graphiquement dans ce magazine puisque chaque page sera désormais ornée, en coin, du logo de la vision pastorale correspondant à l’article qu’elle contient (jeunes, liturgie, charité, etc.). Nous aurons donc à cœur, non seulement dans votre journal mais aussi sur
le terrain, bien sûr, de correspondre au plus près à la vision définie ensemble
et pour laquelle notre évêque nous a tous envoyés en février dernier.

Alors, tout fout le camp ? Pas sûr. Car le monde d’après Covid a encore une chance de prendre le bon virage. Notamment en communauté paroissiale. Cette chance, c’est vous, c’est moi, c’est nous, ensemble.

Valentin Roduit, futur prêtre pour le diocèse de Sion

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteurs Monthey et Haut-Lac (VS), septembre 2020

Par Valentin Roduit, Abbé Jérôme Hauswirth | Photo: Abbé Jérôme Hauswirth

C’est une chance pour nos paroisses de Collombey-Muraz : au terme de six ans de séminaire, Valentin Roduit va faire son stage paroissial chez nous. Nous lui avons demandé de se présenter. Il nous a alors livré le texte ci-dessous.« Mon histoire commence il y a 26 ans à Saillon. J’ai reçu de mes parents plusieurs virus dont celui de la montagne, celui de la musique et celui de la foi. Ma vocation est déjà née là et s’est développée tant à travers la beauté de la vie familiale qu’au contact de prêtres amis de la famille ; je me rappelle du chanoine Gilles qui m’a fait « marcher au plafond » ! Puis j’ai pu entretenir ma foi jusqu’à mon collège par quelques camps de jeunes, la messe dominicale et une brève prière personnelle le soir. J’ai alors entendu petit à petit se préciser la voix au fond de moi-même m’appelant à me consacrer à Dieu ; elle s’est faite de plus en plus forte, jusqu’à ce que je l’écoute finalement pour entrer au séminaire.

Formation par la vie communautaire
Là s’est ouvert un très beau chemin de formation par les études, mais aussi et surtout par la vie communautaire avec ses joies et corrections fraternelles. Une vie de communauté (comme la vie familiale) a cela de génial qu’elle permet de grandir. Durant ce temps, j’étais en stage régulièrement à la paroisse de Savièse où j’ai découvert un peu plus la vie de curé. La chance m’a aussi été donnée de partir une année à Hong Kong en volontariat où j’ai non seulement appris le cantonais mais aussi développé une manière plus riche de voir la vie et acquis un regard neuf sur mon héritage valaisan. Et c’est après 6 ans de séminaire que je suis arrivé dans le secteur de Monthey, master en théologie dans la poche avec un mémoire sur les pleurs dans l’Ancien Testament.

Le stage, pour redonner ce que j’ai reçu
Je me réjouis grandement de mon année de stage pour une entrée en matière en paroisse, afin de commencer à redonner tout ce que j’ai reçu. Je serai d’abord ordonné diacre, c’est-à-dire au service de l’Evangile et des personnes auprès de qui je serai envoyé. La mission du diacre, comme du prêtre et de tout chrétien, est pour moi de relever et encourager tout ce qui se fait de beau, qui vient déjà de Dieu en chacun. Bien plus que de débarquer avec Dieu dans mon sac à dos, je sais qu’il me précède partout où je serai envoyé et je me réjouis de le rencontrer. 

« Qui cherche le Seigneur ne manquera de rien »
Puis je serai ordonné prêtre et promettrai, avec la grâce de Dieu, de conformer toute ma vie à l’Evangile. Je me souviens à 15 ans avoir demandé à un prêtre ce qu’il faisait de ses journées. Il avait un peu mal pris la question, il devait se dire que je l’imaginais ne faire rien d’autre que célébrer la messe du dimanche. Je dois dire que je ne peux toujours pas définir ce qu’est le quotidien d’un prêtre, tellement ça me paraît variable et varié. La stabilité vient de sa consécration à Dieu pour toute sa vie, le reste est à créer.

Une phrase de la Bible qui m’éclaire : « Qui cherche le Seigneur ne manquera d’aucun bien. » Ce Psaume 33 ne parle pas de la rencontre avec le Seigneur, mais se positionne en amont, et promet ses bienfaits déjà à ceux qui le cherchent et le craignent. C’est le point de départ pour une vie chrétienne et le programme de toute une vie de prêtre. »

Merci Valentin et bienvenue parmi nous ! 

Le théâtre au service de Dieu…

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur pastoral de Martigny (VS), septembre 2020

Propos recueillis par Pascal Tornay | Photos: Mathilda Olmi, Teintureries 2020

Benjamin Bender, 22 ans, a grandi à Martigny-Bourg. Il vient de terminer sa formation à l’Ecole Supérieure de Théâtre à Lausanne devenant ainsi comédien professionnel. Catholique et engagé en Eglise, amateur de chant et de musique et notamment membre du groupe de pop-louange Raising Hope, la foi est pour lui un des piliers de son existence. Il exprime ici comment il met en résonance son travail, sa vie et sa foi…Pendant de nombreuses années, je me fixais un objectif, un but à atteindre : le bonheur. Pour y parvenir au plus vite, je laissais de côté ce qui était difficile, me mentais à moi-même, mettais le masque de la joie sur mon visage. Mais c’était sans compter sur ma formation à l’Ecole Supérieure de Théâtre ! Trois années intenses à remuer mes sentiments, ma façon de me voir, de voir les autres, de penser. Grâce à ces trois années, j’ai pu me reconnecter à mes sensations, m’autoriser à exprimer toutes mes pensées, sans censure, ni tabou. Maintenant en accord avec moi-même, je peux vraiment laisser Dieu me transformer, sans Lui cacher mes défauts, mes pensées et ce qui me fait honte. 

Dieu, théâtre de ma vie ?
Je n’ai jamais caché ma Foi. Je l’ai même parfois trop exhibée. Mais je crois aujourd’hui qu’être chrétien se passe dans les actes, non dans les paroles. (Un comble pour un comédien, me direz-vous !) Il faut être chrétien et non se dire chrétien.
Notre façon de vivre les événements, les difficultés, les joies – toujours dans le Seigneur –, doit être un exemple de rayonnement autour de nous. C’est cela qui suscitera des questions chez l’autre. Une des plus belles discussions sur la foi que j’ai eue à l’école s’est déroulée alors que nous faisions des étirements après une longue journée de danse. Mon collègue avait une question, j’ai pu l’écouter et discuter avec lui parce qu’il était prêt et ouvert. 

L’Eglise et le théâtre, une complémentarité ?
Les milieux du théâtre sont connus pour casser les codes et tout remettre en question. L’Eglise catholique est connue pour être un paquebot difficile à faire changer de cap. Je pense qu’il y a du bon dans les deux. L’Eglise possède une coque solide qui nous permet de ne pas chavirer. La difficulté, depuis le temps qu’elle navigue sur les eaux de la vie, est de distinguer la coque des porosités, corrosion, pourritures qui s’y sont développées. Le théâtre peut être un moyen de nous replonger dans le concret de la vie, lui qui, sur scène, passe à la loupe les relations humaines de notre temps. 

L’Eglise véhicule les Evangiles, source de toute vie. Le théâtre questionnant notre société, tentant parfois d’y trouver des réponses, pourrait s’inspirer des enseignements de Jésus « qui a tout accompli ». Il est le Chemin, la Vérité et la Vie. De la même manière qu’au théâtre nous tentons d’actualiser Euripide, Sophocle ou Racine, utilisons notre savoir afin de (re)découvrir tout ce que la Bible, ce texte ancien et pourtant criant d’actualité, peut nous apporter aujourd’hui.

L’UP La Seymaz et l’UP Champel/Eaux-Vives accueillent avec joie leurs nouveaux curés modérateurs!

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP La Seymaz et UP Champel / Eaux-Vives, Saint-Paul / Saint-Dominique (GE), septembre 2020

Après des mois d’attente depuis le départ du Père Ernest Janczyk, curé modérateur de l’UP La Seymaz, et le décès de l’abbé Marc Passera, curé in solidum de l’UP Champel/Eaux-Vives, notre évêque, Mgr Charles Morerod, a nommé, à compter du 1er septembre, un nouveau curé modérateur à 50% pour l’UP La Seymaz, l’abbé Frédéric Le Gal, et un curé modérateur à 100% pour l’UP Champel/Eaux-Vives, l’abbé Thierry Schelling.
Les paroissiens et paroissiennes rendent grâce à Dieu pour la venue de ces deux prêtres et espèrent que la riche expérience de ces deux personnalités apportera un esprit d’émulation, la paix et la sérénité dans nos paroisses.

Bienvenue à l’abbé Frédéric Le Gal

Par Karin Ducret | Photo: DR

L’abbé Frédéric Le Gal, tessinois né à Paris, entre en 1987 à l’Abbaye de Hautecombe, où il est accueilli par le Père Marc-François Lacan, frère du célèbre psychanalyste Jacques Lacan. Ce théologien et philosophe de renom, réunissait autour de lui des groupes de personnes en recherche de sens, parmi lesquelles des psychanalystes comme Marie Balmary. « Nul doute que l’écoute de la Parole de Dieu aussi bien que celle d’une parole d’homme transmise par l’un et l’autre Lacan m’auraient guidé dans cette quête de la vérité sur ma vie d’homme, et aussi de prêtre. » confie Frédéric Le Gal 1. Après la mort du Père Lacan en 1994, il est envoyé à l’Université grégorienne à Rome. Pour sa thèse il traite de la folie dans le domaine spécifique de la théologie dogmatique. Il devient alors aumônier à l’hôpital psychiatrique Sainte-Marie à Nice et participe au programme de recherche de l’OMS autour du thème de la stigmatisation 2. Conférences, publications et rencontres  jalonnent ces années passionnantes. Par ailleurs, l’évêque de Nice confie à Frédéric Le Gal la mission d’exorciste.3 Depuis 2009 Frédéric Le Gal est aumônier au sein des HUG à Genève dans les services de psychiatrie et de gériatrie et, depuis 2014, il est l’exorciste du diocèse LGF, responsable du Service d’Ecoute et de Délivrance Spirituelle (SEDES).4 5 En juin 2020 Mgr Charles Morerod nomme l’abbé Frédéric Le GAL modérateur à 50% de l’équipe des prêtres in solidum et de l’équipe pastorale de l’UP La Seymaz dès le 1er septembre 2020. Les paroissiens et paroissiennes souhaitent une chaleureuse bienvenue à notre nouveau curé.

1 Les informations dans l’article sont notamment tirées de : Frédéric Le Gal, Délires et sérénité : du spirituel en milieu psychiatrique, Cerf, 2013, pp. 17-22.
2 Frédéric Le Gal, « Du stigma de la folie à la sainteté », dans Jean-Yves Giordana (dir.), La Stigmatisation en psychiatrie et en santé mentale, Elsevier-Masson, 2010, pp. 152-160.
3 L’exorcisme vise à expulser les démons ou à libérer de l’emprise démoniaque.
4 Le Service d’Ecoute et de Délivrance Spirituelle (SEDES) est constitué de fidèles laïcs bénévoles et formés à l’écoute et d’un prêtre-exorciste. Le SEDES a pour mission d’accueillir et d’écouter des personnes en grande détresse, d’accompagner leurs souffrances psychiques, physiques et spirituelles. Il s’agit avant tout d’exorciser les peurs et les angoisses tout en favorisant un travail de discernement.
5 Voir aussi l’interview avec l’abbé Frédéric Le Gal « Le délire mystique : Dieu me parle, on m’enferme »  https://www.youtube.com/watch?v=QiiomJwaarc

Bienvenue à Thierry Schelling

Texte et photo par Thierry Schelling

Bonjour, je m’appelle… Thierry… Oui, je sais, cela ne va pas être facile avec l’autre Thierry… Nom de famille : Schelling. Genevois (rive droite, rue du Grand-Pré). Né en 1968, grande année pour plein de choses dans le monde et dans l’Eglise…

D’une famille non croyante, non pratiquante, ce qui me donne une GRANDE liberté de pensée et d’agir, j’ai été formé, tour à tour, chez et grâce aux Missionnaires d’Afrique (1989-1997) puis aux Jésuites (1997-2006), tout deux adhérents de la spiritualité de saint Ignace de Loyola. Puis, j’ai rejoint notre diocèse en 2011, comme curé modérateur de l’unité pastorale pluriculturelle de Renens-Bussigny, ouest de Lausanne.

Dublin, Londres, Kasama, Nairobi, Addigrat, Wukro, Innsbruck, Le Caire, Rome, Puteaux… sans oublier Carouge et Lausanne… les villes où j’ai missionné. Oui, je suis un urbain !

Comme dans les sites de rencontres, je peux vous dire que j’aime la marche, Hercule Poirot (en British English svp !) et le silence… L’histoire de l’Eglise – et des Eglises – me passionne car on y trouve tout : spiritualité, théologie, ethnologie, politique, économique, cartographie…

J’apprécie le pape François évidemment : je suis particulièrement interpellé par son envoi sur les périphéries du monde, de l’Eglise, de nos sociétés, de nos vies. Même ex-Jésuite, je reste profondément attaché au Principe et Fondement des Exercices Spirituels, ce qui est un bon instrument pastoral et humain pour… discerner !

Je me réjouis de découvrir les communautés chrétiennes des Eaux-Vives et Champel et de la collaboration avec l’équipe pastorale : l’abbé Thierry Fouet qui demeure à Sainte-Thérèse, l’abbé Karol Garbiec, à la cure de Saint-Joseph, 2e étage, et qui est aussi le Chapelain de la communauté polonaise, et notre assistante pastorale Anne-Marie Colandréa. 

Accueillir une, deux, trois communautés linguistiques en paroisse est toujours une chance de vivre plus catholique grâce à leur interaction. J’arrive, curieux et sans apriori. Conscient aussi que l’après-pandémie nécessitera d’être inventif pastoralement sans être farfelu ; à l’écoute les uns des autres et non pas unilatéralement ; au service, nous le clergé, d’un Peuple de Dieu que j’espère proactif plus que réactif… 

Rendez-vous le dimanche 20 septembre, à St-Jo’, pour la messe de nos débuts, moi comme votre nouveau curé modérateur et curé de Saint-Joseph, et vous, comme chrétien-ne-s en marche. Aussi lentement que nécessaire…

Bas les masques!

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP La Seymaz et UP Champel / Eaux-Vives, Saint-Paul / Saint-Dominique (GE), septembre 2020

Par Claude A. | Photo: @ Carmel du Pâquier

Marguerite Yourcenar fait dire à l’empereur Hadrien : « La possibilité de jeter le masque en toutes choses est un des rares avantages que je trouve à vieillir. » 1 Un peu provocateur me direz-vous, d’oser jeter le masque en ces temps incertains de pandémie où on ne parle que de lui. Et pourtant, c’est bien de cela qu’il s’agit, entre autres parmi les résidents de nos maisons de retraite. Aux jours des vents contraires, tout particulièrement, ils sont nombreux à s’être débarrassés, dirait-on, de tout ce qui leur est inutile, à commencer par les encombrantes certitudes de la jeunesse. Place à la douceur et à l’humour désormais qui relativisent les carences du quotidien. Place à la solitude qui donne du prix à ce qui leur est essentiel : une musique qui décrit l’inexprimable, un livre qui fait voyager à l’autre bout du monde, un tricot qui fera la joie de petits ou grands, un film qui rappelle peut-être le plaisir partagé des salles obscures, un coup de fil attendu d’une amie, la prière qui accompagne, console et guérit auprès de Quelqu’un présent en toutes circonstances, aujourd’hui aimé plus que tout au monde.

Place enfin à la simplicité : celle d’oser dire qu’à certaines heures, le temps s’étire sans saveur ; qu’on n’a plus le souci du jugement des autres ; qu’on voudrait bien – avec le sourire – rejoindre ceux qui nous ont quittés et que nous avons tant aimés ; que les habitudes sont une sécurité mal comprise ; que les souvenirs sont tout ce qui nous reste ; qu’on se sent inutile ; que l’absence des proches en période de confinement est douloureuse, malgré les précautions sanitaires comprises ; que leur présence en période de progressif déconfinement l’est parfois davantage encore, tel dans une prison aux règles rigoureuses imposant des rencontres en terrain neutre, privant nos résidents de la seule chose qu’ils puissent offrir à leurs hôtes : l’accueil – dans leur chambre, empreinte et signe de leur existence tout entière. 

Et voici que le rythme normal de la vie a – presque – repris son cours dans nos maisons de retraite, avec ses activités, ses rencontres, ses résidents dont les silences, les sourires et confidences ont peu changé, quoique… On pourrait y ajouter la discrétion et la gratitude que leur silence manifeste – envers le personnel soignant ou nous autres qui n’avons cessé de leur être restés fidèles avec autant de liberté qu’auprès de nos amis du dehors – comme ces saints de la vie ordinaire qui malgré blessures ou exil involontaire, ne se sont pas départis de leur bienveillance et contribuent à laisser entrevoir un fragment de ce bonheur dont est transfiguré notre bel aujourd’hui : le mien, le leur, le vôtre.  

LAUDATO SI’, MI SIGNORE !

1 Marguerite Yourcenar, Mémoires d’Hadrien (coll. Folio/Gallimard).

Fontaine de la Miséricorde: école d’oraison 2020-2021

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP La Seymaz et UP Champel / Eaux-Vives, Saint-Paul / Saint-Dominique (GE), septembre 2020
Autour de la prière

Rencontrer Dieu dans l’oraison… l’oraison est une intimité avec Dieu, un dialogue spirituel avec le Seigneur, un rendez-vous d’amour, c’est vivre l’union à Dieu dans le silence. 

La Communauté Fontaine de la Miséricorde à Genève propose un parcours d’initiation à l’oraison, une « rencontre et union à Dieu dans le silence », dès la rentrée, avec des rencontres mensuelles, un jeudi en soirée. Le parcours d’initiation se fait sur deux ans. Les séances d’une heure et demie permettent un approfondissement de la prière, personnelle et silencieuse. Chaque rencontre se vit en quatre temps : accueil, enseignement, temps d’oraison ensemble et partage.
La première rencontre aura lieu le 17 septembre à 19h au Cénacle, Promenade Charles-Martin 17, 1208 Genève.
Accueil par l’équipe, eucharistie et buffet canadien, informations concernant le parcours, partage avec les participants des sessions précédentes.
Des feuillets seront à disposition dans les églises du secteur.
Envoi par mail à ceux qui le demandent.

Renseignements :
Rosemarie Grant, +41 79 554 08 36, romygrant@hotmail.com
Dominique Reymond, +33 450 840 447, domiefata@hotmail.com

«Black Lives Matter»: une insurrection éthique

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP La Seymaz et UP Champel / Eaux-Vives, Saint-Paul / Saint-Dominique (GE), septembre 2020

Photos : L. Horgan, Jr. Wikimedia Commons, DR

Alabama, 1889 : « Les arbres du Sud portent un fruit étrange ».

Que faire après la vague ? Voici un bref extrait de ses propos :

« A condition bien sûr que nous soyons déjà entrés dans une phase nous permettant de prendre un peu de recul par rapport à cette vague qui nous a submergés, je me suis appliqué à répondre à cette question de la manière suivante. Que nous révèle aujourd’hui cette pandémie ? Et qu’aurons-nous à faire après celle-ci ? Il m’a semblé que parmi les mille et une leçons que l’on peut tirer de cette expérience inouïe, il y a l’urgence de la question des inégalités. Nous étions bien sûr pleinement conscients avant cette période Covid-19 de cette problématique, mais je crois que la pandémie a jeté une lumière extrêmement crue sur ce thème, une lumière nouvelle. Ce que cette pandémie met en évidence c’est le côté existentiel de ces inégalités. Ce ne sont pas seulement des inégalités économiques, mais surtout l’évidence d’une inégalité devant la maladie et devant la mort, devant ce qui fait notre existence humaine. Bien sûr le virus peut frapper le premier ministre de Grande-Bretagne comme l’éboueur du coin, mais dès lors que l’on regarde ce qu’on appelle le «  big picture  », le tableau général, on se rend compte qu’il y a une inégalité profonde entre les nations d’une part et, d’autre part, au sein des nations.

En ce qui concerne l’inégalité au sein des nations, la pandémie nous force à jeter un regard très sévère sur la situation. Ici, à New York, dès les premiers jours après le confinement, on a commencé à analyser les chiffres et il est très vite apparu que la pandémie avait frappé de manière totalement disproportionnée les plus pauvres qui, comme on pouvait s’y attendre, sont les Noirs et les Latino-Américains. Cela signifie très concrètement une inégalité devant la maladie et devant la mort.

Ce n’est pas forcer la comparaison que de lier ce qui est arrivé à la suite du «  meurtre  » de George Floyd le 25 mai dernier, à Minneapolis, à la pandémie de Covid-19. On peut se poser la question suivante : pourquoi la mort de Georges Floyd a-t-elle déclenché les manifestations universelles auxquelles nous assistons ? Cela aurait parfaitement pu avoir lieu bien avant, à la mort d’Eric Garner, en 2014, qui avait prononcé les mêmes paroles – 11 fois – que George Floyd : «  je ne peux pas respirer  ». Cela aurait également pu arriver après la mort de Tamir Rice, ce gamin de 12 ans tué par des policiers, à Cleveland en 2014, qui, dès qu’ils sont arrivés sur le lieu où on leur avait signalé la présence d’un Noir soi-disant armé d’un revolver, ont abattu le gosse qui tenait en main un simple jouet. Mais il a fallu le cas George Floyd. Une raison émerge : la pandémie et l’inégalité que celle-ci a révélée, cette inégalité devant la maladie et la mort, ont servi de cadre dans lequel la fin tragique de Georges Floyd a revêtu un puissant aspect symbolique. Cette fin a provoqué ce que j’appellerais une «  insurrection éthique  ». 

C’est ainsi que l’on peut comprendre qu’un slogan comme «  Black lives matter  », «  les vies noires comptent  », soit devenu un cri de ralliement pour une majorité d’humains dans le monde, s’insurgeant contre une inhumanité intolérable. Cela explique que même des Blancs ont manifesté sous la bannière de «  Black Lives Matter  ». Ce qui tenait du particulier est devenu universel. Dire que les vies noires comptent, c’est simplement dire que la vie humaine en général n’a pas de prix. 

Alors, que faire après la vague ? Transformer cette insurrection éthique en une politique d’humanité. Nous comporter comme si nous étions tous d’un seul pays, avec un sentiment politique commun d’humanité, de solidarité, avec une volonté de redéfinir ce que nous appelons le développement, en mettant l’humanité au cœur de celui-ci. Une politique d’humanisation de la Terre, un peu à la manière de Teilhard de Chardin. »

Si vous aimez le jazz, vous craquerez immanquablement pour la voix lente et légèrement éraillée de Billie Holiday, surtout quand elle murmure Strange fruit : « Southern trees bear a strange fruit / Blood on the leaves and blood at the root / Black bodies swinging in the southern breeze / Strange fruit hanging from the poplar trees… » (Les arbres du Sud portent un fruit étrange / Du sang sur leurs feuilles et du sang sur leurs racines / Des corps noirs qui se balancent dans la brise du Sud / Un fruit étrange suspendu aux peupliers). 

Cette complainte a eu un immense succès à sa sortie en 1939, aux Etats-Unis. Il n’y a encore pas très longtemps, ce n’était pas la chanson de Billie Holiday que l’on entendait le plus fréquemment sur les radios « jazzy ». 

« Black Lives Matter » :  écoutez ou ré-écoutez Strange fruit sur Youtube.

La soupe de la Maison de la Diaconie et de la Solidarité à Sion

 

Par Pascal Ortelli

A Sion, il est un bistrot pas comme les autres abritant la Maison de la Diaconie et de la Solidarité. Sise à la rue de Lausanne 69, c’est un lieu d’accueil communautaire où chacun est le bienvenu, avec ses forces et ses richesses, mais aussi avec sa fragilité. En semaine, la soupe avec d’autres accompagnements y est servie avec beaucoup de chaleur humaine.

Des services offerts aux plus fragiles
Ici on mange mieux qu’au restaurant», confie un hôte régulier. Aujourd’hui au menu : la traditionnelle soupe aux légumes, du riz avec un émincé de bœuf et un gratin de choux-fleurs, sans oublier les pâtisseries offertes par les boulangeries de la région. Le tout est concocté et servi par une équipe de bénévoles de l’association Accueil Hôtel-Dieu.

Fondée en 2014 pour poursuivre le travail des Sœurs hospitalières, l’association regroupe entre autres les pôles solidarités des paroisses catholiques et réformées de Sion. Elle bénéficie du soutien de nombreux partenaires et fournisseurs locaux. L’Accueil Hôtel-Dieu, c’est 7500 repas de midi servis en 2019, 1700 petits-déjeuners et plus de 8000 heures de bénévolat ! Du lundi au vendredi, un accompagnement multiforme est offert, de 9h30 à 16h au sein de la Maison de la Diaconie et de la Solidarité.

La Maison occupe les locaux du restaurant Verso l’Alto. Elle a pour vocation de fédérer les synergies entre les différents acteurs ecclésiaux et de porter ensemble l’appui aux migrants, la pastorale des prisons et le soutien des personnes en précarité ou en fragilité psychique.

Atelier et convivialité
Les après-midi, un café est ouvert sur le quartier. Georges, un bénévole, propose également des ateliers de couture, de pyrogravure et de peinture sur pierre pour que «les gens qui s’ennuient trop ne traînent pas dans la rue».

La maison dispose également d’un appartement au premier étage. Joëlle Carron, la responsable des lieux, explique qu’«un accès aux soins de base pour les populations qui ne peuvent pas payer les primes d’assurance maladie ainsi qu’un réseau juridique solidaire y sont offerts». Pas besoin de s’inscrire pour passer et partager un moment de convivialité.

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Point de vente

Plus d’infos:

Maison de la Diaconie et de la Solidarité, Rue de Lausanne 69 à Sion, maisondiaconie@gmail.com, 079 891 67 07

Colonie de vacances « La Joie de Vivre » – Jusqu’au 21 août 2020 – Genève et La Côte-aux-Fées (NE)

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP des Boucles du Rhône (GE), janvier 2020

Photo: DR

Découvrez l’historique de cette colonie, créée en 1959 par des paroissiens de Sainte-Marie du peuple, et ses activités sur le site www.lajoiedevivre.net, ainsi que sur sa page Facebook.Les inscriptions pour les séjours 2020 de la colonie « La Joie de Vivre » à La Côte-aux-Fées (canton de Neuchâtel) sont ouvertes. Voici toutes les informations et conditions générales nécessaires concernant nos camps.

Dates, âges et responsables
Séjour B : du dimanche 26 juillet au vendredi 7 août 2020
• pour les enfants de 7 à 14 ans.
• direction assurée par Anne-Laure Magnin & Grégoire Gretsch

Séjour C : du dimanche 9 août au vendredi 21 août 2020
• pour les enfants de 7 à 14 ans.
• direction assurée par Sabrina Chirenti et Lucien Camacho

Prix des séjours
Le prix des pensions tient compte des subventions accordées par l’Etat de Genève, des communes genevoises, la Loterie romande et la Fédération catholique des colonies de vacances.

– Enfant résidant dans le canton de Genève : Fr. 490.–
– Enfant résidant en France et dont l’un des parents travaille sur le canton de Genève : Fr. 490.–
– Autre : Fr. 600.–

Le prix des séjours comprend : le logement, la nourriture, les activités diverses ainsi que le retour en car à Saint-Pie X (au Bouchet, Genève). Les parents amènent les enfants à la colonie, c’est la coutume !
Conditions spéciales familles (enfants vivant dans le même ménage) : rabais accordé : Fr. 50.– sur la 2e inscription, Fr. 100.– sur la 3e, etc.
Le prix du séjour ne doit pas empêcher un enfant de participer, des réductions sont possibles. Veuillez adresser une demande écrite à la responsable des inscriptions.

Inscriptions et enseignements

Colonie La Joie de Vivre – Rte de Saconnex-d’Arve 100 – 1228 Plan-les-Ouates
Tél. 022 771 45 57 ou camps@lajoiedevivre.net

Camps Voc’ Marguerite Bays – Jusqu’au 21 août 2020

Les Camps Voc’ ont malheureusement dus être annulés. Une nouvelle formule t’est proposée cette année pour réfléchir aux grandes orientations de ta vie !

En collaboration étroite avec les Camps Voc’ initialement prévus, tu pourras vivre « un peu » la vie d’un camp depuis chez toi et mettre tes pas dans les pas de sainte Marguerite Bays, pour mieux les mettre dans ceux de Jésus.

C’est ouvert à tout le monde ! 🥳
Tous les fichiers seront disponibles sur le site

🎬 Les infos en vidéo ici :
➡️ https://youtu.be/cSMpm-pc15A

💻 Les infos pratiques ici :
➡️ www.vocations.ch/camps-voc

Viens louer et célébrer Celui qui t’appelle; viens réfléchir à ce qui peut te rendre heureux et combler ton coeur; viens partager avec des jeunes de ton âge. Tu as entre 8 et 20 ans ? Cet été, toute une équipe t’attend: laïcs en couple ou célibataires, prêtres, religieux et religieuses, jeunes, séminaristes, etc.

Le bonheur au bord de l’eau

Situé au bord du lac de Neuchâtel, le camp biblique œcuménique de Vaumarcus fait figure d’institution. Depuis plus de 70 ans, le lieu accueille des hôtes venant se ressourcer et découvrir l’univers fascinant de la Bible. Rencontre avec Noémie Moulin, une participante devenue coordinatrice, qui goûte aux joies du camp depuis ses… 9 mois.

Par Myriam Bettens
Photos: Andrea Bastian
« Pas moins de 24 éditions », raconte fièrement Noémie Moulin, lorsqu’on lui demande depuis combien de temps elle participe au camp biblique œcuménique de Vaumarcus (CBOV). Ses parents lui ont transmis le virus alors qu’elle avait tout juste 9 mois. Elle prend part chaque année à la semaine organisée au mois de juillet en tant que participante et plus récemment, à titre de coordinatrice. Or, depuis mars dernier, l’incertitude face à l’évolution de la pandémie de Coronavirus laisse craindre une suppression du séjour de cette année. « Personne n’avait envie de penser à cette éventualité », avance la coordinatrice, mais la nouvelle a fini par tomber fin avril. Le cœur gros, le comité du CBOV décide de reporter le camp à l’année suivante tout en conservant la même thématique : les apparitions de Jésus ressuscité. Malgré l’annulation, la semaine au bord du lac de Neuchâtel demande une organisation de longue haleine. L’animatrice socioculturelle de profession nous donne un petit aperçu du travail nécessaire pour la préparer.

Une préparation marathon

L’équipe de préparation constituée d’un groupe « théo-liturgique » et d’un autre d’animation offre son temps bénévolement durant le camp, mais aussi lors de week-ends de préparation. Lors de ces moments, la mission de Noémie Moulin prend tout son sens. « Mon rôle consiste essentiellement à ce que les choses se passent bien, mais surtout selon l’horaire défini », précise-t-elle. « Certains points nécessitent plus de discussions, il me faut donc aménager le temps en conséquence », selon la coordinatrice. Entre étude de la thématique théologique, décision des futurs ateliers ou débat de fond sur la structure du camp, les séances d’organisation s’apparentent le plus souvent à un marathon. Planifiée sur deux jours, la rencontre ayant eu lieu peu avant la pandémie s’engage à 9h par un temps convivial autour d’un café, suivi à 9h30 par une méditation sur le thème du camp. La suite de la journée s’annonce chargée, les participants devront faire preuve d’endurance !

La spiritualité en priorité

Lors de la traditionnelle semaine de juillet, les textes bibliques choisis sont « mis en résonance » au travers de techniques manuelles, artistiques, sportives ou théologiques. Ces ateliers changeant d’une année à l’autre. La phase « de travail » débute donc à 9h40 par une discussion sur les souhaits des animateurs quant aux activités du camp à venir. Puis à 10h45, l’animation proposée par l’équipe théo-liturgique se concentre sur les croyances et questionnements des bénévoles vis-à-vis de la fin de vie. De quoi soulever un certain nombre d’interrogations qui ont tôt fait de creuser les méninges et l’appétit du groupe. Une pause repas bien méritée scinde la journée et permet ainsi aux animateurs de se ressourcer avant d’entamer la suite, à 14h, par une nouvelle discussion théologique. Cette fois-ci, le débat s’oriente sur la manière dont chaque personne vit la spiritualité et la liturgie offerte au camp. L’après-midi se poursuit par plus d’une heure d’étude des textes bibliques liés au thème du séjour à Vaumarcus. A 16h15, « nous prenons trente minutes de vraie pause pour souffler un peu, car la journée est intense. A la fois dans le rythme et les discussions », indique Noémie Moulin. La poignée d’heures précédant le souper constitue l’occasion de s’exprimer concernant la structure générale du camp ou encore la charte que chaque bénévole doit signer. Le reste de la soirée est consacré à la mise sous plis de la correspondance, avant de clore la journée. L’équipe se couche bien souvent éreintée, mais heureuse à la perspective du bonheur manifeste des familles durant leur séjour à Vaumarcus.

L’animation fait partie de ses tâches.

Une journée de préparation

9h Arrivée du comité d’organisation du camp
9h30 Méditation en lien avec le thème du camp
9h40-10h30 Préparation des futurs ateliers du camp
10h45-12h Animation théo-liturgique en lien avec la thématique spirituelle du camp
12h Repas en commun
14h Discussion théologique
15h-16h15 Echange sur le texte biblique du thème
16h45 Débat en lien avec la charte du camp et l’organisation générale
18h30 Souper avec toute l’équipe
20h Mise sous plis de la correspondance du camp
21h Soirée libre

Lettre à une maman confinée

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Nyon-Founex (VD), juillet-août 2020

Texte et photo par Sylvie Humbert

D’après un tableau d’Elaine Massy, la mère.

C’était déjà difficile avant, quand tu ne t’étais pas cassé le fémur et que tu marchais inlassablement parmi les pensionnaires de ton Ehpad (EMS). C’était difficile de te savoir si loin : loin de moi, loin de la femme que tu as été, peintre, sculptrice, entourée d’amis. Nous parlions de nos lectures, de poésie. Je t’admirais, j’admirais ta liberté…

Aujourd’hui, tu es enfermée dans une chambre exiguë avec une dame qui en a marre que tu répètes sans cesse les mêmes choses, attachée à ton fauteuil ou enfermée dans ton lit à barreaux parce que tu oublies que tu as la jambe cassée. C’est pire qu’en prison : il n’y a pas de visites ni d’heure de promenade.

Douloureuse impuissance
Je pleure d’être impuissante et de ne pouvoir t’entourer, car il m’est interdit de te tenir la main, interdit de te serrer dans mes bras, interdit de t’amener au restaurant alors que c’est ce qui te reste de joie : bien manger.

Au téléphone, tu ne comprends plus ce que je te dis. Alors je te dis « au revoir, maman » et tu me réponds « au revoir, ma fille » parce que ça, tu ne l’as pas encore oublié. Et je n’arrive pas à comprendre que pour vous préserver d’un virus on vous laisse crever de solitude. En raccrochant ce matin, je me disais que je ne te reverrais sans doute pas, que je ne pourrais pas t’accompagner sur le dernier bout du chemin et que tu n’avais certainement pas mérité cette fin, ni moi !

La mort est devant, toujours,
A deux pas ou à cent,
Point d’orgue qui fera résonner
La vacuité de la vie
Ou sa richesse.
Parfois les dernières mesures
Sont lentes et dépouillées.
Les silences et les rondes,
Nuages suspendus au bord des cils.
Pour ces dernières mesures te bercer doucement,
Sans un bruit.
Musique qui s’achève à six cents kilomètres dans un lit à barrières.

Je t’aime tant, maman !

Sous le souffle de l’Esprit!

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur Aigle (VD), juillet-août 2020

Par Florence Cherubini | Photo de groupe : Studio Massy

Le parcours de confirmation proposé par notre secteur, suit depuis quelques années un même rythme, une même organisation, des mêmes thématiques, une quasi même équipe d’animation fidèle au poste.
Pourtant, chacun de ces parcours est unique. Bien sûr, me direz-vous, puisque, dans chaque volée, chacun est unique ! Bien sûr puisque, à chaque fois, « le vent souffle où il veut… »  (Jn 3, 8)
Et le vent a été chahuteur pour cette volée ! 

Au départ, en novembre dernier, un souffle réjouissant a permis un passage de témoin en douceur entre l’ancien et le nouveau groupe. C’est un moment toujours émouvant de voir les confirmés « tout frais » transmettre la flamme, symbolisée par une bougie personnalisée, à chaque nouveau confirmand, appelé ainsi personnellement par son nom, à rejoindre, de manière volontaire, la grande famille des baptisés. A partir de là, le groupe s’est formé ; la joie de nouvelles rencontres, de nouveaux liens entre jeunes des différentes paroisses a pu se manifester pleinement.
Et dans le vent tempéré de cet hiver doux, le Souffle rassurant de l’Esprit leur a murmuré à l’oreille que chacun est aimé de Dieu-Père. Que ce Père-Créateur se donne pleinement à chacun d’eux par Jésus, le premier des Frères, manifestant ainsi à chacun la place qu’il a à prendre dans le Corps du Christ, en développant ses propres talents en signe d’action de grâce. Mais aussi, comme témoignage, en les mettant au service de ses frères en humanité.

Et puis un vent peu printanier s’est mis à vraiment souffler, nous emportant dans un tourbillon déstabilisant : on a tous entendu sa voix, mais on ne savait ni d’où il venait, ni où il voulait aller. Alors, bien que la nature se déployait de manière somptueuse, chacun s’est mis à l’abri chez soi. Le temps du confinement était là ! Un temps pascal ponctué de retrouvailles familiales bienfaisantes, de temps d’incertitude, de solitude aussi pour certains de ces ados pleins de vie, privés de leurs amis et de leurs activités. Mais surtout, temps de découvertes et de maturation bienvenu pour développer, chacun, sa propre créativité, et aussi pour apprendre à se laisser porter par le vent et à faire confiance à son murmure…

Durant cette période, bien que confinés, nous nous sommes quand même retrouvés. Une rencontre, réalisée de manière inédite puisqu’elle a pu avoir lieu à travers un écran. Un beau moment où chacun a pu raconter son expérience et comprendre un peu mieux comment ce vent créateur, porté par l’Esprit, communique le souffle nécessaire pour poursuivre son chemin.

Aujourd’hui, au seuil de l’été, au lendemain de cette belle fête de Pentecôte, dans nos maisons qui commencent à s’ouvrir, le vent souffle toujours. Mais c’est le souffle divin et libérateur promis par Jésus à ses disciples ! Pour ouvrir le cœur de chacun des 21 jeunes de cette belle volée, leur permettre d’entendre et d’accueillir encore mieux l’Evangile du Christ… Et poursuivre ce parcours (dont le programme sera peut-être encore un peu chamboulé) jusqu’au 8 novembre, date de leur confirmation.
Bon vent à eux tous !

Fontaine de la Miséricorde école d’oraison

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Unités pastorales du Grand-Fribourg (FR), juillet-août 2020

L’oraison est une intimité avec Dieu, un dialogue spirituel avec le Seigneur, un rendez-vous d’amour, c’est vivre l’union à Dieu dans le silence.L’Association Fontaine de la Miséricorde propose à Fribourg, un parcours d’initiation à l’oraison, une « rencontre et union à Dieu dans le silence ». Dès la rentrée 2020, des rencontres mensuelles sont organisées le lundi à 16h. Les séances d’une heure et demie permettent un approfondissement de la prière personnelle et silencieuse. Chaque rencontre se vit en quatre temps : accueil, enseignement, temps d’oraison ensemble et partage.

La première rencontre aura lieu le lundi 7 septembre 2020 à 18h au Centre Sainte-
Ursule, Rue des Alpes 2 à Fribourg
. (Accueil par l’équipe, eucharistie et buffet canadien, information concernant le parcours.) 

Les dates des rencontres suivantes sont: 28 septembre, 9 novembre, 7 décembre 2020, 11 janvier, 8 février, 1er mars, 19 avril, 10 mai et 7 juin 2021.
Prix : Fr. 120.– pour l’année complète.

Renseignements :
Association Fontaine de la Miséricorde, www.misericorde.ch, Anne Collaud : 079 422 55 73
Centre Sainte-Ursule : 026 347 14 00, www.centre-ursule.ch 

Samedi-désert

L’Association Fontaine de la Miséricorde invite aussi toute personne à participer à un « samedi-désert » le 27 février 2021, de 9h à 16h, au Centre Ste-Ursule.
Cette journée se vit au rythme de l’office du matin, de temps d’oraison et d’adoration, d’une exhortation sur le texte du jour, de démarches et d’un repas partagé (apporter son pique-nique). La messe clôture la journée. Le samedi-désert est ouvert à tous, la seule condition est d’accepter de vivre ces journées dans le silence.

L’humour, chemin vers Dieu

Le besoin de rire universel, inscrit dans le cœur de toute personne humaine, ne pourrait-il pas nous dire quelque chose de celui qui nous a créés? Dieu est-il l’ancêtre des humoristes de tous bords?

Par Calixte Dubosson
Photos: flickr, pxhere, drIl suffit de zapper sur nos postes de TV, de parcourir l’Internet pour constater que notre époque, très ou trop sérieuse, accouche d’un besoin irrésistible de faire baisser la tension. On voit aussi se multiplier les émissions au caractère décontracté et bon enfant auxquelles participent des humoristes et imitateurs de talent tels que Nicolas Canteloup, Anne Roumanoff, Yann Lambiel ou Emil. Ce besoin de rire qui est universel, inscrit dans le cœur de toute personne humaine, ne pourrait-il pas nous dire quelque chose de celui qui nous a créés ? Dieu est-il l’ancêtre des humoristes de tous bords ? La Bible est plutôt avare de citations qui pourraient le définir ainsi.

Il y a bien sûr le rire de Sara et d’Abraham à l’annonce de la prochaine maternité de Sara, déjà très avancée en âge. Dieu n’a pas trouvé très drôle cette réaction spontanée et, malgré les protestations de Sara, il tranche en disant : « Si, tu as ri ! » (Gn 18, 15) Il y a aussi le rire moqueur du prophète Elie qui ridiculise les prêtres de Baal dont le dieu est resté sourd à leurs prières et supplications. « Criez plus fort. Puisque que c’est un dieu, il a des soucis ou des affaires ; ou bien, il est en voyage ; il dort peut-être mais il va se réveiller. » (1 R 18, 27) Le psaume 125 est un chant d’allégresse qui fait du retour des captifs à Jérusalem un symbole du retour de l’humanité dans le royaume des cieux : « Alors notre bouche était pleine de rires, nous poussions des cris de joie… nous étions en grande fête. »

Le clown Gabidou, figure de l’humour en Eglise.

Humour humain

Si la Bible n’est de loin pas un recueil de passages humoristiques, les humoristes s’en sont largement inspirés pour en faire des dessins, des blagues et des plaisanteries parfois pleines de finesse mais d’autres fois de très mauvais goût. Cela nous révèle que tout humour n’est pas forcément spirituel mais qu’il peut contribuer à faire rire de bon cœur. Des hommes politiques s’en sont servis pour détendre l’atmosphère alors que la tension était tangible. Winston Churchill se fait apostropher par une femme dans la foule : « Si j’étais votre femme, je vous préparerais une tasse de thé et j’y mettrais du cyanure. » Réponse du premier ministre britannique : « Si vous étiez ma femme, je le boirais ! » Le général de Gaulle s’entend dire par un opposant virulent : « Mort aux cons ! » Réponse du grand homme : « Lourde tâche, vaste programme ! » provoquant l’hilarité générale.

Plus proche de nous, M. Adolf Ogi raconte la scène vécue lors de visite officielle du président chinois Jiang Zemin, en 1999, qui était arrivé au Palais fédéral conspué par des manifestants. Durant la réception officielle, il s’était emporté contre Mme Ruth Dreyfuss et, hors de lui, avait menacé de s’en aller. On frisait l’incident diplomatique. « Je l’ai alors pris par le bras, nous dit l’ancien président de la Confédération, et lui ai dit : « You are not leaving ! – Vous ne partez pas ! » Peu après, je lui ai offert un morceau de cristal de Kandersteg que j’avais dans la poche en lui expliquant sa force symbolique. Il s’est détendu et le reste de la soirée s’est bien déroulé. Les relations entre la Suisse et la Chine étaient sauves ! »

Humour = Humilité

Il est bon ici de se souvenir que dans le mot humour, il y a un autre mot qui correspond mieux à une définition que l’on pourrait attribuer à Dieu. Il s’agit du terme humilité. La révélation de Dieu est truffée de gestes et d’actions qui montrent que Dieu n’est pas dans l’ouragan ou la tempête mais qu’il se devine dans le « murmure d’une brise légère » (1 R 19, 12). Le père envoie son fils comme un bébé confié à Marie et Joseph dans « une étable obscure ». Ce même Jésus, devenu adulte, choisit 12 apôtres pas tous très recommandables pour annoncer la bonne nouvelle de la Résurrection. Et lui-même meurt délaissé de tous sur la croix d’infamie. Notre Dieu aime ce qui est petit, ce qui est humble parce que c’est la seule façon de parler au cœur de l’homme. On sait ce qu’a provoqué la soif de puissance des grands de ce monde. Les rassemblements hitlériens, staliniens et maoïstes étaient vécus comme de grandioses liturgies. Résultat : des millions de morts et des handicapés physiques et psychiques. C’est la rançon du pouvoir et de la haine, ennemis héréditaires de notre créateur.

Humilité des disciples

Saint Macaire, ou quand l’humilité conduit à l’humour.

« Est véritablement humble, affirme Isaac le Syrien, celui qui a, dans le secret de son âme, de quoi s’enorgueillir et ne s’enorgueillit pas. » Cette force habitait saint Macaire, moine du désert qui, un jour, rencontra le diable. Celui-ci lui dit : « J’ai beaucoup à souffrir de ton fait, Macaire, et cela parce que je ne parviens pas à te vaincre. Je fais pourtant tout ce que tu fais ; tu jeûnes et moi je ne mange pas, tu veilles et moi je ne dors pas ; et il n’y a qu’une seule chose où tu me dépasses. » Et l’abbé dit : « Quelle est donc cette chose ? » Et le diable : « C’est ton humilité, en raison de laquelle je suis sans force contre toi ! »

Humour, humilité, il y a une troisième signification de ce mot, c’est le vocable « humus » autrement dit de l’engrais ou du fumier qui pénètre petit à petit la terre pour qu’elle donne plus vite de l’herbe, des légumes, des fruits. Le chanoine de Saint-Maurice, Michel-Ambroise Rey, ancien missionnaire au Pérou, raconte qu’au moment où lui et son confrère retournaient définitivement en Suisse, un Péruvien dans l’assemblée a pris la parole et, s’adressant à eux, leur dit : « Vous avez été pour nous des fumiers ! » Silence gêné et pesant, émotion sensible chez les chanoines avant que l’interlocuteur poursuive son discours en ces termes : « Vous avez été pour nous des fumiers parce que vous avez jeté sur notre terre péruvienne les semences de la Parole de Dieu qui a fait lever les magnifiques fruits du christianisme tels que la foi, l’espérance et la charité. »

Signes de bonheur

« Pleurez avec ceux qui pleurent, riez avec ceux qui rient », nous dit saint Paul. (Rm 12, 15)

Rire de bon cœur, être victimes de fous rires contagieux, non seulement ne sont pas des manques de compassion envers les malheurs de notre monde mais sont plutôt le signe de ce bonheur sans fin que Notre Père des cieux nous prépare dans son paradis où il n’y a « plus de larmes, ni de douleur ». (Ap 21, 4)

L’humour entraîne-t-il… l’amour ?

Par Rose-Marie Charest, psychologue et conférencière

« Absolument, car il rend les gens plus aimables. Dans une rencontre amoureuse, c’est un élément de séduction fondamental, puisque la plupart des gens recherchent la compagnie des personnes qui ont de l’humour. On constate aussi que les personnes qui ont un défaut physique et veulent prendre leur place dans un groupe vont utiliser l’humour pour se faire aimer. »

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