Porte ouverte

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, décanat Sion (VS), septembre 2020

Par le Vicaire Denis Lamon | Photo: DR

Tableau peint par Thérèse de Lisieux.

Une nouvelle année pastorale qui commence c’est une porte qui s’entrouvre…

« Tout change, seul le changement ne change pas », dit le philosophe.

L’homme me fait penser à quelqu’un qui sort de chez lui et perd ses clefs. Que de difficultés avons-nous à vivre dans notre maison intérieure, comme à accueillir les changements extérieurs.

« Moi, je suis la porte, dit Jésus. Si quel­qu’un entre en passant par moi, il sera sauvé. Il pourra entrer, il pourra sortir et trouver un pâturage. »

Et si la clef de la vraie liberté était celle qui permet d’être en paix avec soi-même et à l’écoute de Dieu, tout en acceptant que les choses et les manières de faire évoluent sans cesse ?

Ce tableau peint par sainte Thérèse de Lisieux représente Jésus qui frappe à la porte. Il n’y a pas de poignée pour ouvrir, ni de clef pour fermer. Chacun est libre d’ouvrir ou de fermer la porte. Jésus respecte infiniment la liberté de chacun.

Aujourd’hui les moyens de communication nous permettent de contacter n’importe qui n’importe quand et n’importe où (parfois même n’importe comment…). Et si je me branchais davantage sur le Wifi du Bon Dieu pour lui confier tout ce qui fait ma vie ? Il s’agira alors non plus d’une communication, mais d’une véritable communion, telle que nous la décrit le dernier livre de la Bible !

« Voici que je me tiens à la porte, et je frappe. Si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui, je prendrai mon repas avec lui, et lui avec moi. »

Si je suis à l’aise dans mon « chez-moi » en présence de Dieu, je serai d’autant plus heureux d’ouvrir ma porte aux imprévus. Pour cela, il faut parfois « faire le ménage » ainsi que quelques rangements dans mes priorités et mon emploi du temps. Si ma « connexion » avec Dieu devient lente, il faudra changer mon abonnement internet : c’est-à-dire passer plus de temps en sa compagnie dans la prière et le recueillement.

A chacun, je souhaite l’audace d’ouvrir à qui frappera à votre porte, le bonheur d’emprunter autant que possible la porte de la liberté et la joie d’avoir toujours sur vous la clef de la paix, tout au long de cette nouvelle année pastorale.

La rentrée… avec un défi!

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP de la Champagne (GE), septembre 2020

Pour l’équipe pastorale: Amandine Beffa | Photo: Pixabay

Quels souvenirs vous évoquent la rentrée ?

Moi, elle me rappelle le premier jour d’école, la nouvelle maîtresse, l’odeur du matériel scolaire, les livres à couvrir…

C’était aussi l’occasion de retrouver les amis que je n’avais pas forcément vus pendant l’été, de reprendre avec eux des activités ou d’en découvrir de nouvelles. 

Cette partie-là n’a pas changé, le mois de septembre rime toujours avec la reprise de certaines activités et la joie d’y retrouver des amis. Mais je me rends compte que si je dis que Jésus est comme un ami, je ne lui donne pas la même place dans mon agenda…

Et si cette année, nous nous réjouissions de Le retrouver en septembre ? De commencer une nouvelle activité avec Lui ?

J’aimerais nous lancer un défi : lire chaque semaine un chapitre de l’évangile selon saint Marc. Il y a 15 chapitres, cela nous mènera donc presque jusqu’à Noël.

Chacun trouvera son rythme : certains préféreront lire un chapitre d’un coup le dimanche après-midi, d’autres un petit morceau chaque matin avec le café
ou quelques versets dans le tram en allant au travail… tout est possible. L’objectif est simplement de passer un peu plus de temps avec Notre Ami chaque semaine. 

Pour approfondir la lecture, on peut prendre le temps de répondre à ces questions : qu’est-ce que ce passage me dit de Jésus ? Qu’est-ce que ce passage me dit à moi, personnellement ?

Que cette année nous apporte beaucoup de joie avec le Seigneur !
« … je me rends compte
que si je dis
que Jésus est
comme un ami,
je ne lui donne
pas la même place
dans mon agenda… »

Tout fout le camp

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Clins Dieu sur les Contrées (VS), septembre 2020

Par l’abbé Pablo Pico, vicaire | Photo: Yves Crettaz

S’il est préférable d’allumer une lumière plutôt que de maudire les ténèbres, cependant, il faut bien reconnaître que notre époque manifeste une instabilité inquiétante à plusieurs niveaux : éducation, vie de couple, santé, politique, vie sociale, foi, etc.

Au coeur de la tempête, une chose demeure, nous dit saint Paul, c’est l’amour. L’amour qui prend patience, rend service, ne jalouse pas, ne se vante pas, ne cherche pas son intérêt, ne s’emporte pas, n’entretient pas de rancune, supporte tout, fait confiance en tout, espère tout, endure tout. Et l’apôtre de conclure : « L’amour ne passera jamais » (1 Corinthiens 13, 4-8).

Une telle exigence semble bien dépasser nos forces, souvent bien faibles. Or, le même apôtre Paul reçut du Seigneur cette révélation : « Ma puissance se déploie dans la faiblesse » (2 Corinthiens 12, 9). Cette expérience d’un Dieu qui se déploie dans la faiblesse de l’homme lui laissa une telle impression, qu’il peut dire : « Lorsque je suis faible, c’est alors que je suis fort » (2 Corinthiens 12, 10).

Le Christ, en prenant notre condition humaine, est venu allumer une lumière sur terre, la révélation que « Dieu est Amour », et que « celui qui demeure dans l’amour, demeure en Dieu » (1 Jean 4, 16). Au milieu des tempêtes de ce monde, nous avons désormais l’espérance bien ancrée dans les Cieux, où Jésus est entré pour nous en précurseur (Hébreux 6, 19-20).

Une nouvelle année pleine de promesses

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Troinex, Veyrier-Vessy et Compesières (GE), septembre 2020

Par Isabelle Hirt | Photo: DR

Une nouvelle année pastorale commence pour nous, l’année 2020-2021. Nous l’avions imaginée différente, mais plus stable. Un printemps 2020 perturbé par le COVID-19 et d’autres aléas nous appellent à la patience. Nous attendons la nomination définitive de nos trois agents pastoraux, les abbés Gilbert Perritaz et Elie Maomou et une assistante pastorale, moi-même. Nous attendons l’union officielle par notre évêque diocésain de notre unité pastorale et de l’UP Carouge-Acacias. Nous attendons une décision sur le nom qu’elle portera. Tout cela devrait enfin trouver résolution en début d’année 2021, mais en attendant le travail se poursuit.

L’équipe pastorale sait aujour­­d’hui qu’elle ne pourra pas compter sur une quatrième personne, mon propre temps de travail est simplement augmenté à 100%. Les présidents et les trésoriers de nos Conseils de paroisse étudient une solution pour assurer les dépenses communes tout en maintenant une indépendance souhaitée pour chaque paroisse. Un site internet est en construction pour une information plus rapide et interactive et pour favoriser la communication à l’heure du numérique. Le Conseil de l’unité pastorale Salève (CUP) devient le Conseil pastoral Salève et un nouveau CUP va être constitué, qui rassemblera des délégués de chaque paroisse et travaillera en étroite collaboration avec l’équipe pastorale.

Pour notre région Salève, l’horaire des messes est maintenu et les samedis de catéchèse familiale reprennent. Nous nous réjouissons de fêter le 20 septembre les 60 ans de sacerdoce de l’abbé Xavier Lingg et le 4 octobre les premières communions qui auraient dû être célébrées en mai. 

Venez et voyez !
En bref, et comme vous vous en apercevrez, peu de choses vont être modifiées dans notre pratique pour cette année. Pourtant beaucoup sont l’objet de réflexions et sont en chantier. C’est pourquoi, plus que jamais, nous avons besoin d’un peu de votre temps et de votre engagement pour poursuivre le chemin. Chacun pourra donner selon ses possibilités et ses talents, et si l’avenir de notre Eglise, et en particulier de nos paroisses, vous intéresse, n’ayez pas peur de vous approcher. Venez et voyez ! disait Jésus. Un petit moment de dialogue à la sortie d’une messe ou un téléphone ne vous engage à rien et peut nous apporter beaucoup, à vous, comme à nous. N’ayez pas peur ! Encore une parole que l’on retrouve si souvent dans la Bible. Nous trouverons une place pour vous dans nos communautés, une place comme vous le souhaitez, aussi petite et modeste que vous l’aurez choisie, mais une place indispensable pour que nos communautés soient belles et vivantes. 

A bientôt, nous vous espérons !

C’est la rentrée!

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP Nyon-Founex (VD), septembre-octobre 2020

Par Audrey Boussat | Photo: Darren Irwin

Après le printemps particulier que nous avons traversé, j’espère que vous avez toutes et tous pu vous ressourcer durant la saison estivale. Cette année, nous avons troqué la plupart des destinations exotiques pour des lieux de vacances plus proches de chez nous, et cela a aussi du bon. Cela permet de prendre conscience que les rives du Léman n’ont pas grand-chose à envier aux plages de sable blanc de l’autre côté du globe et que nous vivons dans une région splendide. Tant qu’on est en bonne compagnie et qu’on décide d’activer le mode « détente », on peut passer d’excellents moments et créer des souvenirs mémorables. Cela a été mon cas lorsque j’ai voyagé avec le groupe de jeunes de l’Unité pastorale et Mgr Charles Morerod de Delémont à Nyon à vélo (cf. pages 4 et 5).

Dans la continuité de cette pause ensoleillée, il est temps de retrouver un semblant de normalité après les chamboulements rencontrés ces derniers mois. « Je peux tout en celui qui me donne la force. » (Philippiens 4, 13) Le Seigneur est avec nous à chaque instant de notre vie, aussi et surtout lorsque de nouveaux défis se présentent à nous. Ne laissons pas l’engourdissement de ces temps difficiles nous priver d’un heureux renouveau. Nous pouvons mettre à profit cette période riche en changements, en faire un tremplin qui nous donnera l’élan pour nous ouvrir aux autres et aux merveilles que le Père sèmera sur notre chemin.

Souvenez-vous de l’enfant que vous avez été et de la joyeuse excitation qui vous envahissait la veille de la rentrée. C’était enfin l’heure de retrouver tous vos camarades et d’en apprendre davantage sur ce monde grandiose et déroutant qui vous entourait et que vous perceviez sûrement, comme moi, avec une insouciance curieuse et un regard admiratif. Alors, au début de cette nouvelle année pastorale, je vous invite à replonger en enfance : retrouvons-nous en communauté pour grandir ensemble dans la foi et faisons preuve d’émerveillement face à ce qui nous entoure. Belle rentrée à toutes et tous !

Des changements dans l’équipe pastorale

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, paroisse Saint-Laurent Estavayer / Au large (FR), septembre 2020 Par Claude Jenny | Photo: André Bise et Georges LoseyLa rentrée automnale s’accompagne souvent de changements dans la composition des équipes pastorales. Pour notre paroisse, la valse des chaises pastorales sera cette année importante avec deux départs et trois arrivées. Si le […]

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Exhortation Christus Vivit

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Unités pastorales du Grand-Fribourg (FR), septembre-octobre 2020

Par Paul Salles | Photo: Cath.ch

Dernier volet de notre série sur l’exhortation Christus Vivit du pape François suite au synode sur les Jeunes, la foi et le discernement vocationnel. Dans ce numéro, nous vous proposons de décrypter les deux derniers chapitres du texte.Dans la lignée de Vatican II, François commence par rappeler que la vocation fondamentale de chacun est l’appel à la sainteté, quelle que soit sa condition de vie. Elle résulte de la découverte de la voix du Christ qui nous appelle à sa suite, et qui nous pose la même question qu’à Simon-Pierre après la résurrection : « M’aimes-tu ? » 

Cette question appelle une réponse généreuse de notre part dans le quotidien de notre vie, étant certain que « notre vie atteint sa plénitude quand elle se transforme en offrande » (CV 254). Bien plus, notre mission dans le monde n’est pas un appendice de notre être, mais liée à notre être même : « Je suis une mission sur cette terre, et pour cela, je suis dans le monde. » (CV 255) On conçoit ainsi aisément l’importance de la découverte de cet appel : le discernement de cette vocation, c’est « reconnaître pour quoi je suis fait, le pourquoi d’un passage sur cette terre, reconnaître quel est le projet du Seigneur pour ma vie. Il ne m’indiquera pas tous les lieux, les temps et les détails, que je choisirai avec sagesse, mais oui, il y a une orientation de ma vie qu’il doit me montrer, parce qu’il est mon Créateur, mon potier, et que j’ai besoin d’écouter sa voix pour me laisser façonner et porter par lui. Alors, je serai ce que je dois être et je serai aussi fidèle à ma propre réalité. » (CV 256)

L’amour et le travail
Il existe deux grands axes de nos vies dans lesquels cette vocation va se déployer : l’amour et le travail. Quelle est la personne que je souhaite aimer toute ma vie ? Quelle est celle à qui je vais pouvoir me donner et celle que je vais pleinement recevoir comme chair de ma chair et os de mes os (cf. Gn 2, 23) ? Le pape chante la beauté de cette vocation originelle pour chacun et son déploiement dans la famille. Il dénonce les attaques contre ces institutions et encourage les jeunes à ne pas avoir peur des engagements définitifs, à se confier à la grâce du Seigneur qui nous sauve, et à construire solidement les fondements de cet engagement. Le Pape parle ensuite de l’importance du travail. On sait bien que la question « qu’est-ce que je vais faire plus tard ? » est importante dans la vie d’un jeune. Aussi, il importe que la société puisse aider les jeunes à découvrir ce qu’ils souhaitent faire et leur donner les moyens d’y parvenir. Le travail « est l’expression de la dignité humaine, il est un chemin de maturation. » (CV 271) « Quand l’on découvre que Dieu appelle à quelque chose, […] alors on est capable de faire fleurir ses meilleures capacités de sacrifice, de générosité et de don de soi. […] On ne fait pas les choses sans raison, mais avec un sens, comme réponse à un appel qui résonne au plus profond de son être. »
(CV 273)

L’appel à une vocation particulière
Enfin, le Pape rappelle que Dieu ne cesse pas d’appeler à un don de soi plus radical dans le sacerdoce et les différentes formes de vie consacrée. Cet appel de Dieu demande à être relayé par l’église afin qu’il puisse retentir dans le cœur des jeunes. « Nous pouvons oser, et nous devons le faire : dire à chaque jeune qu’il s’interroge sur la possibilité de suivre ce chemin. […] Dans le discernement d’une vocation, il ne faut pas exclure la possibilité de se consacrer à Dieu dans le sacerdoce, dans la vie religieuse ou dans d’autres formes de consécration. Pourquoi l’exclure ?  Sois certain que, si tu reconnais un appel de Dieu et que tu le suis, ce sera ce qui te comblera. » (CV 274, 276)

Le discernement
Le pape développe les conditions préalables à un bon discernement. En ce sens, il rappelle l’importance de « la formation de la conscience qui permet au discernement de grandir en profondeur et dans la fidélité à Dieu » (CV 281). L’exercice fréquent de l’examen de conscience en est un élément prépondérant. Il trouve sa place dans le nécessaire silence qui laisse Dieu parler. Il n’est pas possible de trouver sa vocation sans une ferme résolution de la rechercher, et donc d’aller à la source de cet appel : Dieu qui parle dans le silence du cœur et dans les circonstances de la vie. Le discernement nécessite donc de s’arrêter pour pouvoir relire dans sa vie les traces que Dieu laisse, pour pouvoir aussi se poser les bonnes questions. Le pape précise que « ces questions doivent se situer non pas tant en rapport avec soi-même et ses inclinations, mais en rapport avec les autres, face à eux, de manière à ce que le discernement pose sa propre vie en référence aux autres. » (CV 286) « Quand le Seigneur suscite une vocation, il ne pense pas seulement à ce que tu es, mais à tout ce que tu pourras parvenir à être avec lui et avec les autres. » (CV 289)

Les qualités du bon accompagnateur
François conclut en présentant trois qualités de celui qui sait aider sur ce chemin du discernement. La première est l’attention à la personne : écouter comme Dieu écoute, c’est-à-dire inconditionnellement. La seconde consiste à discerner, autrement dit « il s’agit d’épingler le moment précis où l’on discerne la grâce ou la tentation »
(CV 293) ce qui vient de Dieu et ce qui ne vient pas de lui. La troisième consiste à « écouter les impulsions que l’autre expérimente «  en avant  ». C’est l’écoute profonde de «  ce vers quoi l’autre veut vraiment aller  » » (CV 294). Lorsqu’on écoute l’autre de cette manière, « à un moment donné, on doit disparaître pour le laisser poursuivre ce chemin qu’il a découvert. C’est disparaître comme le Seigneur disparaît à la vue de ses disciples » sur le chemin d’Emmaüs (CV 296). 

Un rafraîchissement bienvenu!

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur pastoral de Martigny (VS), septembre 2020

Par Jean-Pascal Genoud | Photo: DR

L’église paroissiale Notre-Dame de la Visitation va donc fermer ses portes 4 mois durant: une petite retraite pour lutter contre la grisaille et permettre un rafraîchissement…Le temps nécessaire…
Même s’il ne s’agit pas d’une véritable rénovation, mais d’une simple réfection des peintures, le fait de vouloir repeindre un aussi vaste espace n’est pas une mince affaire. Pas moyen d’accéder aux voûtes, sans installer des ponts et des échafaudages sur toute la surface et toute la hauteur. 

Comptez d’abord 2 à 3 semaines de démontage, de préparation du chantier et de protection du mobilier (maître-autel, chaire, baptistère, orgues) et d’installation des échafaudages. 

Puis 7 à 8 semaines pour le travail lui-même de peinture des murs et des voûtes, auquel s’ajoute, en parallèle, celui du nettoyage soigné des piliers et de tous les éléments décoratifs (statues, faux marbres, vitraux). Après quoi il va falloir prendre le temps d’un nettoyage général de tout l’édifice et en particulier des sols. En tout, il faut donc compter que l’église, qui sera fermée à partir du lundi 24 août, ne pourra rouvrir qu’à Noël.

Les conséquences pratiques
Tout cela ne va pas sans des conséquences pratiques pour notre vie paroissiale, et en particulier notre vie liturgique. Nous avons la chance de pouvoir délocaliser les messes dominicales dans la belle et vaste église du Bourg. C’est donc dans l’église Saint-Michel que durant tout ce temps nous célébrerons le samedi soir à 18h et le dimanche matin à 11h (à la suite de la messe animée à 9h30 par la communauté portugaise). Pour les messes de semaine, nous pourrons nous réunir à la salle Notre-Dame des Champs à 8h30 chaque matin, moyennant le port d’un masque. Une messe sera ajoutée à Martigny-Bourg les lundis et mardis soir à 19h. Nous comptons sur votre compréhension et votre patience pour accueillir ces modifications d’horaires. 

L’appel à la générosité
Bien évidemment, un tel chantier a un certain coût. Il est devisé à un peu plus de 400’000 fr. A savoir : 100’000 fr. de protection et échafaudages, 120’000 fr. de peinture, 80’000 fr. de nettoyage et restauration des éléments décoratifs (y compris la statue extérieure du porche de l’église), et enfin 100’000 fr. pour diverses améliorations techniques (éclairage d’accueil et d’ambiance, isolation des portes latérales, absorption des émanations des lumignons) et les incontournables frais d’études techniques et d’architecte.

Ces dépenses seraient difficilement envisageables sans des contributions publiques. Nous pouvons de façon réaliste les estimer à près de 150’000 fr. Comme la communauté de la Ville dispose d’une réserve de 140’000 fr., il reste à trouver, grâce à l’engagement et la solidarité de tous les paroissiens, les cent et quelques mille francs manquants ! D’ores et déjà, un immense merci pour votre générosité à l’égard de cette réalisation enthousiasmante.
Les dons sont à verser sur le compte :
Eglise de la Visitation
1920 Martigny
Mention : Rénovation 2020
CH1800264264GW1048842
Banque : UBS Switzerland AG
Avenue de la Gare 2 – Martigny

Tout fout le camp, sauf l´(essen)ciel

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Sacré-Cœur, Ouchy-Lausanne (VD), septembre 2020

Par A. Jossi-Zamora Photo: Pierre Jossi

Suite à la pandémie de Covid-19, nous avons l’impression que beaucoup de choses ont changé autour de nous, qu’il y a le monde d’avant et celui d’après. 

C’est en grande partie vrai. Nous avons adopté des nouveaux rapports sociaux, une distance de prudence, plus d’embrassades et presque un sentiment de crainte lorsqu’on s’approche trop près de nous ! Il y a également, éternel débat, la différence entre les personnes âgées et les plus jeunes ; entre la presqu’interdiction de sortie et de contacts pour les uns et le laisser-aller insouciant des autres. Il existe alors la tentation de se dire : – Ah, c’était mieux avant !

Or, l’existence, celle de toute créature vivante, plantes comprises, dépend de la capacité d’adaptation à des circonstances nouvelles. Nous sommes voués à l’évolution, au mouvement ; ne pas vouloir bouger mène à la sclérose, à la pétrification voire à la disparition.

Il en va ainsi dans tout le règne animal : lorsque le biotope, le milieu dans lequel on vit, se transforme, ceux qui ne s’adaptent pas disparaissent.

Bien sûr le changement nous fait peur car, que va-t-on trouver ensuite ? Est-ce que ce sera mieux ou moins bien ? Nous aimons la fausse sécurité de l’immuable.

Pourtant, des grands bouleversements ont engendré des améliorations sur notre terre. Par exemple, la météorite qui a exterminé les dinosaures a permis l’apparition d’un monde plus sûr pour l’être humain ; des révolutions ont apporté des progrès sociaux que nous apprécions tous. Mais surtout, nous, chrétiens, avons choisi de suivre notre Seigneur Jésus le Christ, ce Messie qui est venu transformer radicalement le rapport de l’homme au Ciel.

Alors oui, tout fout le camp peut-être, mais pas le Ciel, ni la divine Miséricorde. Ce qui reste de vraiment immuable c’est notre Père, le Dieu créateur qui, dans la gloire, avec son Fils et l’Esprit Saint, veille avec amour sur la destinée des créatures terrestres. Concernant la fin des temps, qu’à chaque catastrophe des gourous s’empressent de nous annoncer, n’oublions pas ce qui est dit dans les Ecritures :

« Quant à la date de ce jour, et à l’heure, personne ne les connaît, ni les anges des cieux, ni le Fils, personne que le Père seul. » (Mt 24, 36)

Luttons contre la grisaille!

La pandémie du coronavirus a suspendu un nombre incalculable de programmes et d’activités. Dans notre paroisse, après un temps mort éprouvant et une période d’incertitude totale, il y a pourtant un projet qui, contre toute attente, est reparti sur les chapeaux de roue. C’est celui du chantier de rafraîchissement des peintures intérieures de notre église paroissiale.

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«Entre incertitude et confiance»

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP de Notre-Dame de l’Evi (FR), septembre 2020

Texte et photo par l’abbé Claude Deschenaux

Depuis le mois de mars, dans notre unité pastorale comme partout d’ailleurs, nous vivons la pastorale différemment, tellement nous sommes mis face à l’incertitude, les questions, les peurs même parfois. 

Nous pensions être « libérés » des restrictions sanitaires pour l’organisation de nos liturgies et de nos rencontres, ce virus ne devant pas durer trop longtemps, il en a été autrement. Nous pensions aussi pouvoir revivre comme chaque année les messes dans nos chapelles qui sont des moments propices aux rencontres, à faire connaissance avec des personnes d’autres communautés, ayant plus de temps pour partager, notamment à la sortie des célébrations. Mais cette année, tout cela est resté au niveau du désir, voire du rêve. 

Au nom de toute l’équipe pastorale, j’aimerais remercier toutes les personnes qui ont vécu tous ces changements avec compréhension mais aussi avec confiance. Bien sûr que cela nous a empêchés de vivre normalement tout ce qui fait la vie de nos communautés mais en même temps, je crois que nous avons raison de faire confiance à nos autorités qui ont tout mis en œuvre pour que notre région soit la moins touchée possible par cette pandémie. Nous ne pouvons que les remercier de nous avoir protégés, conseillés, soutenus.

Aujourd’hui encore, nous devons poursuivre nos efforts et nous laisser « bousculer » dans nos habitudes, les restrictions sanitaires durant encore quelques temps.

A l’heure où nous devons mettre sous presse notre journal, nous ne savons pas encore quels seront vraiment les horaires de nos célébrations de semaine et dominicales. Nous vous demandons de vous habituer à consulter la feuille dominicale qui paraît chaque jeudi, que vous pouvez recevoir gratuitement par mail en appelant le secrétariat de notre unité pastorale à la cure de Gruyères. 

Pour l’instant, nous avons dû revenir à des conditions plus strictes pour les funérailles, ayant constaté qu’il devient de plus en plus difficile de gérer le nombre de participants et de respecter les règles sanitaires. Ce n’est facile pour personne, ni pour nous, ni pour les pompes funèbres et surtout pas pour les familles qui ont pourtant besoin d’être soutenues dans l’épreuve de la séparation. Sachons porter dans nos prières toutes ces familles qui, depuis des mois, n’ont pas pu vivre leur deuil convenablement.

Il n’est pas toujours facile aussi de communiquer avec tous ces changements que nous vivons. Aussi, je vous informe que, dès le 1er septembre 2020, notre site internet sera en fonction.

Changement aussi au sein de notre équipe pastorale, l’abbé Fabien Benz a quitté notre unité pastorale à la fin du mois d’août, il sera remplacé par l’abbé Julien Toulassi (voir article « Rencontre avec…). Nous remercions l’abbé Fabien pour son ministère parmi nous et souhaitons la bienvenue à l’abbé Julien. 

Au nom de toute l’équipe pastorale, je vous souhaite une belle reprise dans vos activités familiales, professionnelles et paroissiales. Bien sûr que nous sommes encore dans l’incertitude du lendemain en raison de ce virus, mais nous sommes invités à vivre dans la confiance. « Ne vous faites pas tant de souci pour demain : demain se souciera de lui-même ; à chaque jour suffit sa peine ». (Mt 6, 34)

La crise du Covid-19: qu’en penser?

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur Vallée d’Illiez (VS), septembre 2020

Texte et photo par Jean-Michel Moix 

Cette pandémie du Covid-19 a bouleversé notre quotidien depuis ce printemps. Peut-être qu’à l’avenir on parlera des années 2019-2020 comme des années charnières qui ont plongé nos nations dans une nouvelle ère, de même qu’en 1789, le Royaume de France connaissait une révolution qui allait transformer le pays de fond en comble (révolution qui allait provoquer en France, quelques années plus tard, une grave crise économique et financière, ainsi que l’accession au pouvoir d’un dictateur : Napoléon Bonaparte qui allait porter le feu de la guerre à travers l’Europe…) Avec les événements du Covid-19, n’assiste-t-on pas au début d’une révolution (s’étalant sur plusieurs années) et qui va « affecter » non pas seulement une ou deux nations, mais l’ensemble des nations ?! 

On serait tenté par ailleurs de relier les événements liés au Covid-19 à un livre publié en 1949 : « 1984 », célèbre roman-fiction (ou roman d’anticipation diront d’autres) écrit par Georges Orwell. Orwell « imagine » le monde en l’an 1984, alors qu’il est soumis à des régimes policiers et totalitaires, avec une surveillance étroite de la population (« Big Brother »). Et aujourd’hui ? on nous parle du traçage des personnes. Chez nous en Suisse, ça s’appelle « Swiss-Covid » : c’est un logiciel qu’on n’a plus qu’à installer sur nos portables-téléphones et qui est censé nous informer si nous avons été en contact avec une personne infectée. Bien sûr, nous dit-on, c’est pour notre bien, c’est pour notre santé, c’est pour interrompre les chaînes de transmission, c’est pour l’intérêt général. Mais toutes ces bonnes et louables intentions justifient-elles la mise en place d’un traçage général de la population, d’une surveillance de tous nos déplacements et de tous nos « contacts » ? 

Et puis que fait-on pour les personnes atteintes par le Covid ? Outre le fait que celles-ci doivent se mettre en quarantaine durant près de 14 jours, leur propose-t-on (du moins en Suisse) un traitement ? Ou bien on attend ? Soit la personne se remet par elle-même, soit sa santé se « péjore », et c’est direction l’hôpital. Quant aux traitements (de prévention ou en début d’infection), il y en a un qui a été préconisé par le professeur Didier Raoult de Marseille, à base de chloroquine. Il n’est pas cher. Il est efficace (selon des études sérieuses dirigées par le Dr Raoult) Mais il est décrié ou décrédibilisé par d’autres milieux qui mettent en avant un autre « médicament » : le « Remdésivir », allez savoir pourquoi : il est produit par une grande firme pharmaceutique (Gilead), il est accrédité par les grands médias, son efficacité est sujet à caution et… il est cher, très cher.

Disons encore justement deux mots de nos médias. Avez-vous remarqué ? Ils ont l’art de nous instiller « le virus de la peur », ils nous transmettent des nouvelles « alarmantes », ils ne cessent de nous mettre en garde contre une possible reprise de l’épidémie, bref ils créent (si on les écoute au premier degré) une « atmosphère anxiogène ». Permettez-moi à ce sujet de vous citer un extrait du livre de C. S. Lewis, Tactique du diable, paru en 1942. C’est le dialogue (fictif) entre un démon expérimenté qui instruit un autre démon, novice, sur l’art de la tentation : « Et comment as-tu fait pour amener autant d’âmes en enfer à l’époque ? – Grâce à la Peur. – Oh, oui. Excellente stratégie : vieille et toujours actuelle. – Mais de quoi avaient-ils peur ? peur d’être torturés ? Peur de la guerre ? Peur de la faim ? – Non, peur de tomber malade – Mais personne d’autre ne tombait malade à l’époque ? – Si, ils tombaient malades. – Personne d’autre ne mourait ? – Si, ils mouraient. – Mais il n’y avait pas de remède à la maladie ? – Il y en avait. – Alors je ne comprends pas. – Comme personne d’autre ne croyait ou n’enseignait sur la vie éternelle et la mort, ils pensaient qu’ils n’avaient que cette vie, et ils s’y accrochaient de toutes leurs forces, même si cela leur coûtait. […] 

Ce dialogue devrait, quant à nous, nous faire réfléchir : en quoi ou en qui plaçons-nous notre foi ou notre espérance ? Sur la médecine humaine, sur les progrès scientifiques, sur un hypothétique vaccin-miracle ou en… Dieu ? Deux conceptions du monde s’affrontent : l’une où la vie humaine prend fin à notre mort physique ; l’autre où la vie humaine continue au-delà de la mort et prend la direction du ciel (si ici-bas nous avons mis notre foi en Dieu, si nous l’avons aimé, glorifié et servi) ! 

Une expérience Alphalive

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Unités pastorales du Grand-Fribourg (FR), septembre-octobre 2020

Texte et photo par Nathalie Frieden

Nathalie Frieden, animatrice d’Alphalive de Fribourg, a demandé à une participante d’il y a deux ans, Cathy Vanderhoeven, comment elle avait vécu le parcours Alphalive. Témoignage.Je ne veux pas parler de moi mais de mon expérience : celle d’une rencontre non seulement avec Dieu mais avec les êtres humains, ses sujets. On arrive à Lui par nos semblables, par les gens que le Seigneur met sur notre chemin. J’ai rencontré Douve et j’ai su qu’elle était un lien entre Lui et moi.

Depuis petite je sais qu’il existe quelqu’un de plus grand que moi. Ma famille est catholique, mais par tradition seulement. Et je n’ai reçu aucune éducation religieuse, juste des valeurs jugeantes, comme le tuteur d’une plante. Mais juger les gens c’est ne pas prendre l’homme par le bon bout.

Je savais que tout ce que je voyais chez les êtres humains n’était que l’interprétation humaine de Dieu et je savais qu’il y avait plus. Quand j’ai rencontré Douve, j’ai vu en elle une pratique religieuse heureuse, intelligente et gaie. Longtemps j’ai encore pensé que je ne croyais pas en Dieu, mais j’ai rencontré d’autres croyants, et j’ai aimé en eux une présence bienveillante et accueillante.

Quand je me suis séparée de mon mari, j’ai été très perdue, et j’ai prié beaucoup. Mais j’ai aussi acquis une liberté et donc, quand Cosima m’a invitée à Alphalive, j’étais libre et j’ai dit oui.

Alphalive est comme un terrain d’expérimentation avec des gens que je n’aurais jamais rencontrés. C’est d’une richesse inouïe. Chacun a des douleurs mais chacun vient plutôt joyeux, emportant ses failles et la soirée partagée est heureuse. Il se crée un lien invisible entre nous, alors qu’on ne se connaît pas. Et le lien reste jusqu’au bout. Il devient même plus fort s’il se passe en toi quelque chose de très fort pendant le parcours. Pour moi le moment le plus fort a été la retraite dédiée au Saint-Esprit, et parfois en ville je rencontre un homme qui a été témoin de mon émotion et ma conversion, et chaque fois que je le vois, je me dis : nous étions là ensemble.  

Oui la retraite a été un catalyseur : les enseignements étaient fascinants, et je recevais tout comme de l’eau dans un désert. C’était doux et plein de vérité, riche et beau. La cérémonie de l’imposition des mains m’a bouleversée. C’était comme recevoir une vocation et j’ai prié que Dieu me donne la force d’apporter partout l’amour qu’Il me donnait.

Je suis en chemin, tout doucement. Je suis contente de mon chemin. J’ai voulu préparer ma première communion mais deux fois le curé qui commençait à me former a changé dans ma paroisse ! Et j’ai renvoyé, mais mon chemin est beau et me donne de la joie. Je reprendrai et j’arriverai un jour.

Parcours Alphalive

Alphalive est une série de rencontres interactives et authentiques sur les bases de la foi chrétienne.
Alphalive, c’est se retrouver dans une ambiance sympa où ton opinion et tes questions comptent !
Repas – présentation – partage 

Les mardis du 8 septembre au 8 décembre 2020, de 19h à 21h45
à la maison paroissiale de Saint-Pierre
Av. Jean-Gambach 2
1700 Fribourg

Inscription par téléphone ou sms au 079 656 12 47.
Le parcours est gratuit, bienvenue !

L’année du changement

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Unité pastorale de Meyrin-Mandement (GE), septembre-octobre 2020

Par Olivier Humbert | Photo: DR

Chers paroissiens,

L’année pastorale qui commence ce mois va nous apporter beaucoup de nouveautés. Après avoir pris congé avec émotion le 30 août dernier de notre cher père et curé modérateur Jean-Philippe, nous allons accueillir une toute nouvelle équipe pastorale qui vous accompagnera dans les années qui viennent. Le nouveau curé modérateur s’appelle Robert Akoury. Il nous a fait l’amitié de se présenter lui-même dans le bulletin que vous tenez entre vos mains. Vous pourrez faire sa connaissance prochainement à l’occasion des messes dominicales ou d’autres événements paroissiaux. Robert pourra aussi compter sur l’aide précieuse d’une assistante pastorale en la personne de Marta Herrera. Marta est une femme d’expérience, ouverte, joyeuse  et dynamique. Elle accompagnera comme formatrice Emily Toole, une jeune femme qui se prépare à travailler elle aussi plus tard au service de l’Eglise. Un prêtre polonais qui se prénomme Kamil viendra aussi partager en partie durant une année notre vie paroissiale et rendre quelques services. Kathy Perret, quant à elle, va continuer son engagement bénévole au sein de notre équipe pastorale.

Cela fait beaucoup de changements qui vont transformer peu à peu nos paroisses de Meyrin. Je vous demande d’accueillir chaleureusement cette nouvelle équipe, ce que nous pourrons faire ensemble lors de la messe du 27 septembre prochain à la Visitation, si la situation sanitaire le permet bien sûr. Pour ma part, après 15 années passées avec joie au milieu de vous, je suis heureux de continuer encore une année à Meyrin, après quoi je serai nommé… ailleurs. 

Que le Seigneur nous accompagne toujours et nous fasse grandir dans la foi et l’amour, après une année très particulière. Bonne rentrée pastorale à nous tous!

Garde du Pape à Rome

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur Vallée d’Illiez (VS), septembre 2020

Texte et photos par Pierre-André Udressy de Troistorrents

Me voilà en silence, immobile, je songe à un paysage qui m’est bien connu. Un bruit continuel d’eau agitée me berce alors que je contemple… Soudain mon esprit tressaille, où suis-je ? La hallebarde que je serre entre mes doigts me le rappelle tout de suite: oui, ce n’est pas le bruit des torrents mais bien plutôt de fontaines. Songé-je à une montagne aux sept Dents ? Ce sont là sept collines il est vrai mais ce que je vois élevé devant moi est bien étrange. C’est la Cité éternelle, devant moi sa basilique ; c’est ce pays dont je protège une des entrées. Mais que fais-je ici ? La vallée que j’ai quittée me revient à l’esprit. Oui je suis bien en service en dehors de mon pays, mais je ne suis point le premier ; de mon village même, tant sont déjà partis pour la même raison. D’ailleurs j’entends dire de ces touristes qui passent « les voilà les Suisses, qui sont là depuis plus de 500 ans ». Je reprends conscience alors et me viennent à l’esprit les motifs de la garde « pour Dieu, pour l’Eglise, pour le Pape ». 

Nous pouvons alors nous demander si ce pays est vraiment étranger. C’est ici la « Pierre », le roc sur lequel se sont élevés au cours des siècles ces édifices cherchant les hauteurs, pointant le ciel, et cela n’est que le symbole de la mission du « garant » de la foi, du pasteur. Finalement ce pays ne serait-il pas nôtre ? Non pas par le privilège de l’avoir acquis par la petite armée mais bien parce que l’on y trouve par lui notre destinée, qu’on est véritablement unis ? 

Certes je trouve le temps de réfléchir au sens de la vie mais les nombreuses missions me ramènent bien vite à la réalité du service. C’est alors avec fierté que j’accomplis mon service, un service d’honneur bien souvent, ce qui peut paraître bien particulier dans notre monde avant tout utilitariste. Honneur, fierté, défendant le plus dignement que je puis le successeur de Pierre, et représentant tout à la fois mes origines ! 

Il est certain qu’il peut être désolant de songer à la situation environnante, de voir des pèlerins marcher sans savoir où ils vont, sans se tourner vers le Beau. Certes ils sont parfois laissés à eux même. Mais il n’y a pas à se décourager, je me ressaisis à nouveau et cherche à être le plus attentif que je peux. Car le service est avant tout la sécurité, la protection du Saint-Père. Nous nous devons d’être vigilants car nous ne connaissons pas le moment où adviendra quelque chose. Il me semble arriver aux oreilles ces paroles de l’apôtre « soyez sobres, veillez ».

Confinés et si actifs!

Par Thierry Schelling
Photo: DR
Aura-t-il fallu une pandémie, et tout le ressort de créativité du Peuple de Dieu et de certains clercs pour, comme jamais, réellement permettre ce qu’appelait de ses vœux le Concile Vatican II en matière liturgique, à savoir « la participation active » des fidèles au culte ?

« Concentré comme rarement », « en famille au rendez-vous tous les dimanches », « un tel choix que je me suis régalée », et j’en passe, telles ont été les confidences de maints paroissiens qui, pendant ce confinement, sont allés pêcher sur le web, youtube, podcast, etc. les propositions spirituelles et liturgiques tous azimuts, et qui s’en sont sentis nourris, pouvant opter pour quand, comment, avec qui et pendant combien de temps, ils et elles allaient… célébrer religieusement !

Participer activement, voilà qu’enfin les fidèles se sont sentis partie prenante, et ont exercé leur gouverne et leur bon sens au gré des sensibilités, besoins et disponibilités. 

Et l’esprit de corps ? La communauté ? Mais écoutons-les : « Certes distants, nous nous sentions si proches pourtant : dans le manque, mais aussi dans la démarche… nous avons fait Eglise autrement. » Activement !

Pour la rentrée, avec ou sans Corona, reste le mot d’ordre : Peuple de Dieu, soyez pro plutôt que ré-actifs !

Bonne reprise!

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP Saint-Barnabé (VD), septembre 2020

Par Roger Mburente | Photo: R. Mantuano

C’est la rentrée pastorale ! Les activités reprennent dans nos communautés. La Bonne Nouvelle est toujours annoncée, avec de nouveaux outils ou de nouvelles méthodes probablement, à cause du coronavirus, équation à plusieurs inconnues, et des difficultés de recrutement pour les postes pastoraux. 

« Je sais en qui j’ai mis ma foi. » (2Tim1, 12). Saint Paul écrit cette phrase alors qu’il est en prison à cause de son attachement au Christ. Il ressent sans doute l’échec humain et l’abandon de ses amis, mais il ne regrette pas de s’être donné au Christ qui est le fondement stable et inébranlable de notre vie.

En ce qui me concerne, s’il m’arrive de trouver difficiles et même pénibles certaines de mes journées, je n’ai jamais regretté le choix de servir l’Eglise de Jésus, différente bien sûr de l’institution qui a ses problèmes de « leadership » et de « management », comme toute organisation humaine. Ma venue et mon séjour dans vos communautés ne sont pas des parenthèses dans ma vie, mais de nouveaux chapitres, car « un chrétien n’est jamais arrivé, il est toujours en marche », aime dire le pape François.

Dieu, personne ne l’a jamais rencontré physiquement. En tout cas, pas moi ! Nous disons qu’il est partout, mais je suis convaincu qu’il est surtout là où nous le laissons entrer. Si nos cœurs sont comme des pierres, est-ce que nous sommes des lumières pour les autres ? Dieu est présent à travers nos rencontres et nos prières.

Alors que j’ai officiellement droit à la retraite, je remercie du fond du cœur toutes les personnes qui collaborent à la réalisation de ce journal par leurs articles et leurs conseils, mois après mois, en particulier la secrétaire de l’Unité pastorale qui gère la partie technique dans la bonne humeur ! Aujourd’hui, je ne peux pas dire comment seront assurées la rédaction et la coordination de l’Essentiel pour la suite : l’équipe pastorale est en train d’y réfléchir.

Durant mes cinq années au service de l’Unité pastorale Saint-Barnabé, j’ai rencontré des personnes qui m’ont fait grandir. C’est Dieu Lui-même qui les a mises sur ma route, car j’ai toujours besoin de lumière pour retrouver « Celui qui me relève » (cfr Ps 30, 2).

Ma gratitude va à vous toutes et tous qui vous souciez de ma santé (de nombreux témoignages me sont parvenus durant la période trouble de confinement) et de ma vie spirituelle ! Un merci spécial aux jeunes : ils ne remplissent pas les églises le dimanche, j’en conviens, mais ils ont un cœur en or. Ils m’aident à garder le cap : comme les disciples d’Emmaüs, ils sont dans le doute mais, en même temps, ils reconnaissent que le Christ est avec eux. 

Le 6 septembre 2015, alors que l’unité pastorale Saint-Barnabé accueillait les nouveaux membres de l’équipe pastorale (Mirna, Mathieu et moi-même) à Payerne, il m’avait été demandé de m’exprimer au nom des trois et voici le message que j’avais donné :
« Comme vous le savez, les membres des différentes paroisses de l’unité pastorale ne sont pas tous originaires de leur paroisse territoriale. Nombreux sont ceux d’entre nous qui proviennent d’autres régions de Suisse, d’autres pays et continents. L’Unité pastorale est en quelque sorte une petite parabole de l’universalité de l’Eglise du Christ. L’idéal, c’est que, dans nos communautés, il n’y ait pas d’étrangers ! Nous avons, dans nos paroisses, une bonne base pour vivre cet idéal, pour dépasser les frontières cantonales, nationales et culturelles. Et ça, c’est une chance à cultiver. » 

Ce message est toujours actuel ! Qu’il accompagne l’Unité pastorale Saint-Barnabé au cours de cette nouvelle année pastorale !
« Heureux qui s’abandonne à toi, ô Dieu, dans la confiance du cœur. Tu nous gardes dans la joie, la simplicité, la miséricorde ! »
(Frère Roger de Taizé)

La chapelle du Dâ (FR)

Texte et photos par Pascal OrtelliEn Gruyère, le village d’Estavannens ne manque pas de curiosités. Sur ses contreforts coule l’impétueuse cascade du Dâ. On y vient de loin pour puiser son eau aussi bienfaisante que celle de Lourdes. Ce ne sont pas les habitants d’Estavannens, les Stabadins appelés aussi « medze bakon » (mangeurs de lard), qui vous diront le contraire !

En contrebas de la cascade, la chapelle du Dâ offre une vue imprenable sur le Bays-Intyamon, tout en commémorant un grave accident. En 1841, quatre jeunes paysans sont emportés par une avalanche. L’hiver, ils avaient l’habitude de faire glisser le foin de l’alpage sur la neige. Joseph Jaquet, le seul rescapé (devenu par la suite président du tribunal de la Gruyère puis conseiller national et conseiller d’Etat) transforma en 1846 l’ancien oratoire en une chapelle dédiée à Notre Dame de Compassion.

Informations
Circuit depuis la chapelle des Marches à Broc : 2h45 – 9,15 kilomètres – 376 mètres de dénivelé.

La visite

1. Depuis la chapelle des Marches, prenez le tourniquet à l’angle de la terrasse du restaurant, descendez un court raidillon permettant de rejoindre le bord de la Sarine (10 minutes).

2. Remontez la Sarine, en ne manquant pas d’admirer à mi-parcours le Pont-qui-Branle. Poursuivez jusqu’au pont métallique de la route principale d’Estavannens (30 minutes).

3. Longez la route et au premier contour, prenez à gauche le sentier bordant le rucher. Attaquez la montée jusqu’au sommet du Rez de la Ferranna. Là vous verrez une ruine. Poursuivez sur la droite le long de la route forestière jusqu’au portail puis descendez le long de la route goudronnée. Après le deuxième contour, empruntez la route forestière qui vous conduira à une bifurcation signalée par un panneau jaune (45 minutes).

4. Là, montez à gauche et arrêtez-vous sur le pont pour admirer la cascade. Redescendez ensuite tout droit jusqu’à la chapelle (10 minutes).

5. Continuez la descente dans Estavannens-dessous. Vous y découvrirez de superbes façades de chalets (10 minutes).

6. Rejoignez la route principale qu’il faudra longer jusqu’au pont métallique, puis revenez sur vos pas jusqu’à la chapelle des Marches qui vaut le détour (1 heure).

Quelle société pour demain?

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, paroisse catholique de langue française de Berne, septembre 2020

Par Lino De Faveri | Photo: Wikipedia

François d’Assise prêchant aux oiseaux (d’après les Fioretti), Giotto.

Métropolis : L’homme rouage dans une machine planétaire
« Time is money », d’où découle que l’homme contemporain passe le plus clair de son temps à travailler de façon « minutée », à un rythme soutenu. Les outils numériques modernes nous ont potentiellement permis d’élargir notre champ de vision mais aussi d’augmenter la cadence et la surveillance de nos activités pour des questions de rentabilité économique exacerbée. La crise du Covid-19 que nous traversons nous rappelle que la vie est plus grande que nous et que nos modèles de développement des sociétés humaines se sont emballés.

S’arrêter et (re-)faire le choix de l’humanisme
Sur le plan anthropologique, il est important de garder un équilibre entre la nécessité de l’efficacité (car l’homme vit de pain et du travail pour les autres) et celle de la beauté (la question de l’harmonie, de la transcendance et de la gratuité). Or les modèles économiques et politiques dominants ne se préoccupent que du premier terme, et de plus à court terme, et on peut voir dans les nombreux désordres planétaires des symptômes d’un manque de sens, d’harmonie et de respect mutuel tant au plan individuel que collectif. Comme énoncé par le philosophe Olivier Abel : « Nous avons collectivement sombré dans la croyance que la pauvreté était le pire des malheurs, et qu’il fallait d’abord satisfaire toutes les envies, les besoins, les demandes. Pourquoi la pauvreté volontaire de François d’Assise, pourquoi la sobriété de Calvin, la frugalité de Rousseau ou de Thoreau nous paraissent-elles encore plus utopiques que la non-violence de Gandhi ou de Martin Luther King ? »

Ce qui fait notre grandeur
Au plan personnel, étant cantonné en télétravail à la maison ce printemps, un verset évangélique m’est venu à l’esprit : « Regardez les oiseaux du ciel : ils ne sèment ni ne moissonnent, et ils n’amassent rien dans des greniers ; et votre Père céleste les nourrit. Ne valez-vous pas beaucoup plus qu’eux ? » Pour sortir de l’impasse, il convient de réaliser ce qui constitue notre grandeur d’être humain, et en premier lieu la capacité de donner à notre tour ce que nous avons reçu. Des actes de solidarité extraordinaires ont heureusement ponctué cette période de Coronavirus, ils devraient cependant constituer la normalité de relations sociales et humaines valorisantes pour chacun. Des professions de service ont été (momentanément) revalorisées. La notion même de travail doit être repensée pour englober toute activité utile à son prochain, quel que soit le cadre professionnel ou privé, et être sujette à la reconnaissance sociale et économique. Des initiatives se multiplient notamment pour favoriser une économie circulaire et ainsi limiter la croissance effrénée, d’autres permettent de rétablir des liens dans des situations de solitude ou d’émigration forcée, etc.

Vitraux de Yoki

Eglise catholique de Fleurier, Neuchâtel

Par Amandine Beffa
Photo: Jean-Claude Gadmer

Le vitrail n’est pas une simple ornementation, mais une façon d’inspirer.

Si l’on pousse spontanément la porte des églises romanes et gothiques qui croisent notre route, c’est peut-être un peu moins le cas des bâtiments de béton. Peut-être semblent-ils n’avoir rien de particulier à nous offrir. Il serait toutefois bien dommage de passer à côté de l’église catholique de Fleurier dans le canton de Neuchâtel. En effet, elle accueille en son chœur deux baies réalisées par l’artiste fribourgeois Yoki.

Dès l’enfance, Yoki est fasciné par la lumière. On raconte qu’il parcourait la campagne fribourgeoise à vélo pour admirer les vitraux. Il n’a certes pas connu un chemin tout tracé, mais il a croisé certains très grands noms du renouveau de l’art sacré comme Alexandre Cingria ou Germaine Richier.

Ouverture sur l’infini
Fervent catholique, il ne voit pas le vitrail comme une simple ornementation, mais bien comme une façon d’inspirer, de renvoyer à l’au-delà. 

Certes, les deux baies qu’il a réalisées pour Fleurier sont serties de béton, mais il les conçoit comme une ouverture sur l’infini. Sachant qu’elles représentent respectivement le feu et l’eau, on pourrait être tenté de sauter rapidement sur les thèmes du baptême et du Saint-Esprit. Peut-être serait-ce un peu dommage. Yoki est considéré comme un passeur, un poète de la lumière. Peut-être vaut-il donc la peine de prendre le temps d’écouter ce que nos yeux nous racontent en contemplant son œuvre.

Pour aller plus loin:

BAUD Philippe, MORA Jean-Claude. Yoki, un demi-siècle de vitrail : un monde de lumière, Saint-Augustin 2001.

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