Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteurs Monthey et Haut-Lac (VS), juillet-août 2020 Par l’abbé Jérôme Hauswirth et Maryline Hohenauer | Photo: DRDésormais, dès que quelqu’un tousse, tout le monde se retourne. Et la peur se lit dans les yeux. Comme vous, j’ai vu ces yeux ronds chez les passants. Mais dans le fond, de quoi avons-nous […]
L’Eglise confinée
Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP Nyon-Founex (VD), juillet-août 2020
Par Marie-Josée Desarzens | Photo: DR
C’est avec stupeur que les chrétiens du monde entier ont accueilli cette triste réalité en plein carême : la fermeture des églises. Cela a résonné comme une punition pour certains, comme un appel au rapprochement pour d’autres. Qu’en est-il réellement ? Nul ne peut y répondre avec certitude.Dans l’histoire de l’humanité, une telle situation est inédite. Même pendant les périodes difficiles qui nous ont précédés, telles que les guerres, jamais les églises n’avaient verrouillé leurs portes. Elles restaient plutôt les seuls endroits ouverts, où l’on pouvait se réfugier pour trouver paix, calme, sérénité et espoir.
Vivre le Triduum pascal et fêter la résurrection du Christ virtuellement et sans confession est une situation sans précédent ! De même que célébrer la fête de la divine Miséricorde sans pouvoir se rendre à la messe était inimaginable jusque-là.
Communion spirituelle
Cette triste réalité nous secoue tous, nous catholiques. Nous avons dû réapprendre à prier, à nous confesser et à vivre notre foi autrement. Ainsi, pour la confession, le pape a appelé les fidèles à parler directement et sincèrement à Dieu en récitant l’acte de contrition avec conviction et en promettant fermement de recourir à la confession sacramentelle dès qu’ils le pourraient.
Quant aux différentes célébrations entourant la fête de Pâques ainsi que les messes, les fidèles les ont vécues virtuellement. Pour la communion, ils sont appelés à ouvrir leur cœur pour accueillir la communion spirituellement en récitant la prière suivante et en méditant sur le message profond de l’acte de communion spirituelle :
« Mon Jésus,
Je crois que tu es réellement présent dans le très Saint-Sacrement de l’autel.
Je t’aime par-dessus toute chose et je désire ardemment te recevoir.
Puisque je ne peux pas te recevoir sacramentellement maintenant,
viens au moins spirituellement dans mon cœur.
Et comme tu es déjà venu,
je t’adore et je m’unis entièrement à toi.
Ne permets pas que je sois séparé de toi. »
La vie reste toujours la plus forte!
Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Unités pastorales du Grand-Fribourg (FR), juillet-août 2020
Durant la Semaine sainte si particulière que nous avons vécue, les enfants de la catéchèse ont reçu une invitation à réaliser un dessin ou un bricolage en lien avec cette phrase emplie d’espérance : « La vie reste toujours la plus forte ! » Ci-dessous une sélection de leurs magnifiques réalisations. Merci à chacun et à chacune !




Le vécu du confinement de nos trois prêtres
Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, paroisse Saint-Laurent Estavayer (FR), juillet-août 2020 Photos: André Bise, Georges LoseyNous avons demandé aux trois prêtres de l’équipe pastorale – l’abbé Lukasz, curé-modérateur et les abbés Julien et Bernard, vicaires – de dire comment ils ont vécu cette période spéciale du confinement et comment ils ont pu, tant bien que mal, exercer leur rôle de prêtre […]
Points de vue sur le Covid-19
Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP Prilly-Prélaz – Le Chemin (VD), juillet-août 2020
Par David Chappuis, infirmier | Photos: pixabay, DR
Une tempête s’est abattue sur le monde. Chacun a réagi différemment, et surtout comme il a pu. Il y a eu toutes les réactions, tous les extrêmes. Ceux qui rient, ceux qui pleurent, ceux qui sont en colère, ceux qui sont indifférents… Découvrez leurs témoignages.CritiqueDans ce monde de compétition et de comparaison à outrance, cet état d’esprit fort répandu et qui semble de plus en plus normalisé, on est venu mettre un joug supplémentaire sur le quotidien des personnes : la critique. Vite répandue et diffusée par les réseaux, comme si ceux-ci nous aveuglaient à la sagesse et à la raison en nous faisant parler sans filtre…
Confrontation
Je suis infirmier dans une équipe de soins dans un service de long séjour à la Fondation Clémence. Je suis régulièrement confronté à la souffrance. Et pour soigner celle-ci, le soignant aura besoin de comprendre la cause pour pouvoir agir en conséquence. Sans comprendre d’où vient la souffrance, vouloir agir sur celle-ci est comme un soldat aveugle qui part au combat : tous ses coups seront voués à l’échec. Il n’a qu’une faible chance d’avoir un impact… Comprendre la cause, comprendre ce qu’il y a derrière la réaction de la personne, permet dans les limites de ses compétences, d’accompagner, de rejoindre la personne dans son besoin.
Aujourd’hui dans le contexte du Covid-19, tout le monde a été touché. Soignants et soignés, grands et petits, toutes générations confondues.
La souffrance
Que ce soit dans le monde professionnel ou en dehors de celui-ci, il est nécessaire de ne pas sous-estimer les souffrances et les peurs des uns et des autres. La critique de tel ou tel comportement nous empêche de pouvoir donner plus loin, de pouvoir donner un soin. Elle répand le vide et sème le chaos. Nous ne voyons que ce qui frappe les yeux, mais connaissons-nous ce qui se cache dans le cœur des gens ? Quand on souffre, quand on a mal on réagit. Alors prenons le temps de chercher à comprendre, d’écouter.
S’arrêter
Ce temps particulier de confinement, de ralentissement, voire d’arrêt de la société devrait nous pousser à nous arrêter dans cette course effrénée aux obligations, aux impératifs… S’arrêter pour réfléchir à notre condition, à nos fonctionnements, à nos attitudes envers notre prochain. Changer nos fonctionnements face à nos priorités pour ne plus subir notre quotidien. Mais être libre et pouvoir choisir, être intentionnel dans les temps que nous donnons aux diverses activités que nous avons.
Garder son cœur
Tout peut s’écrouler, mais les gens restent. Toutes nos sécurités peuvent tomber, mais les gens continuent à vivre, ils sont là, présents dans notre quotidien, essayant d’avancer tant bien que mal. Sachons garder et prendre soin de ce qui a vraiment du prix et de l’importance : l’humain, nos proches. Je me pose souvent cette question, qu’est-ce que nous voulons leur apporter ?
Je veux apporter une lumière qui apporte réconfort et chaleur. Un sourire, une main sur l’épaule, un temps d’écoute… Chacun, selon ses capacités, peut apporter quelque chose. Cette lumière, elle brille depuis nos cœurs et elle rayonne sur nos actions et nos pensées. Gardons nos pensées, pour que l’ombre de la critique ne vienne pas ternir nos pensées, nos dires et nos actes.
L’impuissance
Dans cette période ou le Covid-19 était présent dans l’EMS, nous avons dû faire face à plusieurs défis, et nous avons été confrontés à l’impuissance. Malgré tout ce qui a été mis en place, la maladie a frappé. Et il y a eu beaucoup d’insécurité et de questions : comment se protéger ? comment contrôler les effets et les conséquences de cette maladie, etc. Il y a tellement d’incertitudes, tant au niveau de la santé que de l’économie… Face à nos limites, nous sommes confrontés à notre petitesse. Nous nous rendons compte que nous ne pouvons pas tout contrôler et tout maîtriser. Nous avons besoin de quelque chose de plus grand. Plus grand que nous, quelque chose qui soit au-dessus de cette réalité, au-dessus de ce qui nous dépasse.
Au-dessus de nous
Une question alors me vient : Comment trouver ce « plus grand », cet « au-dessus de nous » ?
Un seul a osé dire : « Je suis le chemin, la vérité et la vie. » Il y a un chemin qui conduit dans la vérité, cette vérité qui nous affranchir de toute crainte et nous fait entrer dans la vie libre et abondante. C’est Jésus-Christ lui-même ! Une force au-dessus de cette réalité et qui n’en est pas tributaire. Jésus-Christ n’est pas de bois, ni de pierre mais il est vivant et il parle et agit encore aujourd’hui. Si on s’adresse à lui, alors il répond. Il n’enlève pas la tempête, mais il donne cette paix qui permet d’être stable tel un rocher au milieu de celle-ci. La mer et la tempête sont agitées mais sa paix nous donne d’être calmes et sereins car il parle, il montre, il révèle.
Sécurité révélée
Par son esprit, il révèle premièrement ce qui est en nous, nos sécurités dans lesquelles nous avons mis notre confiance (argent, vaccin, alliance, etc.). Il vient avec douceur, non pas pour juger, mais nous remplir de sa présence et de sa vie. Il pose cette question : si ton cœur est rempli d’un tas de choses, comment celui-ci peut-il être rempli de ma paix, de ma vie ?
Quelle foi ?
Il veut nous remplir de ses pensées. Il appelle nos cœurs à la foi. Est-ce suffisant pour changer une réalité, pour changer nos vies ? Une foi aussi petite qu’une graine de moutarde peut déplacer les montagnes, dit sa parole. Ne crains pas mais
crois seulement, nous dit encore un autre verset. Que croire ? Est-ce juste de la pensée positive, une élucubration de notre esprit lorsque, devant la glace, nous essayons vainement de nous convaincre que ça va aller ? Non, il y a plus. Il parle ! Notre foi vient de ce qu’on entend et ce qu’on entend vient de la parole de Dieu. Ecoutons-le, soit par son esprit soit par les écritures.
En conclusion
Ce temps d’épreuve avec le Covid-19, nous pousse à évaluer nos cœurs. Qu’est-ce qui demeure dans l’épreuve ? De l’amour, de la lumière, de l’encouragement ou de la critique, du désespoir, des ténèbres ? Gardons nos cœurs, car de là viennent les sources de la vie.
Le témoignage d’une famille endeuillée pendant la pandémie
Par Giuseppe Miano
Depuis déjà quelques mois, nous suivions avec mon épouse et mes enfants les informations concernant le Covid-19. Petit à petit, nous avons vu ce virus se rapprocher de notre pays. La Suisse, épargnée pendant un certain temps, n’a pu y échapper.
Mon père était dans son EMS et nous allions régulièrement lui rendre visite. Avec le Covid-19 nous avons assisté à des changements progressifs. Ce fut d’abord l’interdiction des câlins, dont mon père avait tant besoin et la distanciation réglementaire. A chacune de nos visites, nous constations la péjoration de son état de santé, mais nous ne pouvions que subir les restrictions que nous imposait cette pandémie. Faut-il de temps en temps rappeler à l’homme, sourd pendant beaucoup trop longtemps, que la vie est un cadeau de Dieu et qu’il faut la choyer.
Chaque jour nous apportait son lot de restrictions supplémentaires. Le couperet tomba après quelques jours, nous n’avions plus le droit de rendre visite à mon père. Nous avons alors trouvé une parade. Nous avons fait appel à la technologie avec des appels vidéo par smartphone. Ces appels vidéo nous permettaient indirectement d’être près de lui. Le dimanche matin, 15 mars 2020, nous avons vu, sans le savoir, la dernière vidéo de mon père. L’appel de l’EMS, tellement redouté, nous arriva tard dans la nuit, notre nonno avait reçu son visa pour rejoindre le Père. Covid-19 n’y était pour rien, mais l’âge et la maladie avaient œuvré.
Nous étions en plein début de confinement, avec les écoles qui venaient de fermer et les rassemblements limités à 10 personnes. Comment organiser ses funérailles ? Jésus, Marie, étaient avec nous et traçaient notre chemin. Nous avions l’impression qu’ils nous épaulaient et nous ouvraient toutes les portes. Nous avons pu veiller notre nonno sans trop de restriction, lui organiser ses funérailles de façon très sereine, avec comme unique restriction le nombre de personnes limité à 10, assistant à la cérémonie. Son épouse, ses enfants et petits-enfants ont pu l’accompagner jusqu’à sa dernière demeure. Merci Jésus de nous avoir permis de lui offrir cet ultime cadeau. Ce confinement, qui me semblait au départ être une véritable barrière, s’est transformé en un réel bienfait car nous avons pu véritablement vivre notre deuil, sans encombre, dans l’intimité familiale.
Il est évident que la perte d’un être cher n’est jamais facile, même si l’on est profondément chrétien. On a beau se dire qu’il demeure parmi nous, ce qui est le plus difficile, c’est cette absence de contact, d’échanges. On ne peut plus le voir, le toucher, parler à notre être cher. On se retrouve en face d’une photo à laquelle on pose les questions oubliées, on entame les discussions qu’on aurait tellement souhaité aborder avant. La situation que l’on vit depuis quelques mois, due au Covid-19, nous a imposé des changements dans nos comportements, dans notre mode de vie. Mais elle nous a aussi permis de nous ressourcer, de nous remettre en question, de constater que la vie en égoïste n’est pas une vie. L’Eglise nous apprend à vivre en Frères et Sœurs. Puissions-nous vivre plus fraternellement chez nous et autour de nous. Sachons de temps en temps écouter et non seulement entendre.
Je profite de ce témoignage pour remercier toutes les personnes qui nous ont apporté paix et réconfort en cette période de deuil, et terminerai par le très court passage de la prière de saint François d’Assise, que je dédie à mon Père : « C’est en mourant qu’on ressuscite à l’éternelle vie. »
La maman de deux enfants raconte…
Par Corinne Menthonnex
Au début du confinement et après avoir vu toutes les informations venant de l’Italie, Brigitte avait très peur de cette maladie, peur de sortir, peur pour sa famille. Son mari, mécanicien, devait aller travailler et faisait les courses. Très en souci pour l’Afrique et particulièrement son pays natal le Togo où résident sa maman, ses frères et sœurs, neveux et nièces, Brigitte en avait perdu le sommeil.
Grâce aux réseaux sociaux : Radio Maria Togo… elle a pu prier, suivre des messes dans la langue de son pays retrouvant ainsi confiance dans cette adversité. Ce temps si particulier fut un temps pour redécouvrir l’importance d’être relié par la prière et de pouvoir prier pour les malades, pour les soignants… pour le monde et ainsi de confier à Dieu cette situation qui nous dépasse car « seul Dieu peut nous sauver et sans prière on n’est rien », relève Brigitte.
Après un petit temps d’adaptation, ses enfants ont aimé rester à la maison. En effet avec leur maman, ils ont pu découvrir avec bonheur de nombreuses activités qu’ils n’avaient pas l’habitude de faire comme : confectionner du pain, des gâteaux, faire des jeux de société, improviser un atelier de danses traditionnelles du pays et, ainsi, bien s’amuser.
Brigitte a apprécié ce beau réseau de solidarité et d’entraide où chacun a pu aider son prochain selon ses possibilités.
Reconnaissante que toute sa famille soit en bonne santé, Brigitte remarque que cette pandémie lui a permis de grandir dans la foi, de se rapprocher de Dieu et ainsi d’augmenter sa confiance en la vie.
Des dames bénévoles de notre paroisse se confient
Propos recueillis par l’abbé Boniface Bucyana
Au début c’était comme un couperet ! On n’était pas préparé et les informations n’étaient pas claires. On était obligé de rester à l’intérieur et on ne pouvait plus voir les enfants, les petits-enfants et arrière-petits-enfants. Par exemple une arrière-petite-fille est née pendant le confinement, je ne l’ai pas encore vue. Mais le téléphone a fonctionné à plein tube. Petit à petit, on s’est organisé. La paroisse nous a envoyé du courrier, des téléphones, des prières. Notre foi, au lieu de la perdre, on l’a plutôt nourrie par la prière et la méditation du chapelet, par les messes de KTO pour celles qui l’ont. Les enfants sont venus nous faire des courses régulièrement. Petit à petit, on sortait pour prendre de l’air. On était à la limite de se sentir stigmatisés, surtout quand on sortait avec un masque. Des regards accusateurs nous transperçaient, comme coupables de notre fragilité. Il y aussi ce syndrome de s’exclure soi-même, nous confinant dans la peur, en plus du confinement à la maison. Confinées à double tour, difficile de s’en sortir.
Enfin, nous sommes contentes de pouvoir sortir et venir à la messe, mais nous sommes prudentes et gardons le masque sans être masquées !
Espérons que cette épreuve a amené les gens, surtout les plus jeunes à réfléchir, à découvrir qu’on ne peut pas tout, qu’on ne domine pas tout, et se remettre à plus grand, plus puissant, plus aimant.
Tout le monde a fait l’expérience de l’impuissance devant le déploiement du mal. Il y en a qui ont été victime du syndrome de la cabane (cf. page 3). C’est-à-dire qui enferme dans l’isolement physique jusqu’à se retrouver dans l’isolement moral et social, et qui entretient une peur paralysante.
Mobilisée contre le virus en EMS
Par Florence, soignante
La nouvelle est arrivée tellement rapidement ! Elle a été sans appel ! Nous étions confinés !
Un vent de panique m’a d’abord envahie car, comme tout le monde, j’avais besoin de farine, huile, sucre, pâtes et le fameux papier WC !!! J’étais incrédule et je pensais naïvement que nous passerions à côté de cette pandémie !!!
Je suis ASSC (Assistant en soins et santé communautaire) et faisais partie des soignants que l’on applaudissait sur les balcons à 21 heures.
Lorsque j’ai appris que certaines personnes que je soignais étaient atteintes par ce sale virus, j’ai eu très peur, pour ma famille, mes proches et moi-même! Lorsque le réveil sonnait le matin, c’est en pleurs que je partais au travail, mais il fallait y aller, soigner et se protéger pour protéger les autres !
Un matin, je n’avais plus de forces, je ne pouvais pas faire face sans Dieu ! Enfin, j’ai déposé mes peurs au pied de La Croix de Jésus, j’ai prié, supplié pour que je sois protégée ! J’ai crié mes peurs et Il est venu me donner Sa Paix ! C’est alors que j’ai pu accompagner les personnes que je soignais avec cette même Paix qui nous vient d’en haut, cette Paix qui dépasse tout entendement !
Que Dieu vous bénisse.
Home des Mouettes: un confinement plutôt bien vécu
Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, paroisse Saint-Laurent Estavayer (FR), juillet-août 2020 Propos recueillis par Gérard Dévaud | Photo: LDDDans le numéro de mai-juin, nous présentions la vie en temps de confinement au home les Mouettes. Depuis, les restrictions se sont heureusement assouplies pour tous. Aujourd’hui, nous donnons la parole à Mme Angélique Gander, responsable de l’animation […]
Messes de sépulture déconfinées
Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur de Saint-Maurice (VS), juillet-août 2020
Par le chanoine Calixte Dubosson | Photo: Samuel Revaz
La pandémie du Coronavirus a profondément impacté la façon de vivre de notre société et aussi celle de l’Eglise. Nous avons été contraints d’aller contre nos réflexes naturels de solidarité avec les familles en deuil en les laissant seules assumer une « double » peine, celle de perdre un être cher et celle de ne pas pouvoir célébrer avec la communauté des amis et des connaissances.De tous temps, la réaction spontanée des personnes humaines a été de présenter à la famille endeuillée ses condoléances soit par une présence physique, soit par des messages et des offrandes de messes. Au temps de Jésus déjà, les sépultures rassemblaient une affluence considérable comme le souligne saint Luc : « Jésus se rendait dans une ville appelée Naïm. Ses disciples faisaient route avec lui, ainsi qu’une grande foule. Il arriva près de la porte de la ville au moment où l’on transportait un mort pour l’enterrer ; c’était un fils unique, et sa mère était veuve. Une foule considérable accompagnait cette femme. »
Soit en tant que prêtre, soit en tant que famille, lors des célébrations dans l’intimité, jamais nous n’avons autant cruellement ressenti l’absence de nos proches et connaissances ainsi qu’un désir d’être entourés et consolés par des poignées de main ou des accolades sincères.
Il est donc précieux de redire ici le rôle essentiel de la communauté paroissiale dans le processus de deuil. J’ai été plusieurs fois témoin de la surprise heureuse d’une famille lorsque, après avoir renoncé à des funérailles quasi secrètes auxquelles elle avait d’abord songé, cette famille constate le jour de la sépulture : « Jamais nous n’aurions imaginé qu’autant de personnes se sentaient encore liées à notre vieux papa, que nous pensions oublié de tous à cause de son âge… »
Beaucoup se heurtent à ce qu’on appelle les dernières volontés du défunt qui veut s’en aller dans l’intimité. Dans un récent entretien, le sociologue et créateur des « cafés mortels » Bernard Crettaz, affirmait sans détours : « J’ai inventé un rite de désobéissance aux dernières volontés. On dit qu’elles sont sacrées : c’est faux ! Ce n’est pas parce qu’on est mourant qu’on est forcément dans la vérité. »
Rendons grâce à Dieu de pouvoir encore célébrer dans nos villages des cérémonies ouvertes à tous, qui offrent à tous un espace de sens et d’expérience spirituelle, que chacun peut habiter selon ses propres convictions et son degré d’engagement dans la paroisse.
Le Covid-19… et après?
Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, paroisse Saint-Laurent Estavayer (FR), juillet-août 2020 Par Claude Jenny | Photo: pixabay« Toutes ces souffrances n’auront servi à rien si nous ne construisons pas ensemble une société plus juste, plus équitable, plus chrétienne, non pas en paroles, mais dans les faits » a dit le pape François. Durant toute la pandémie, le […]
L’Église au temps du confinement
Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Unités pastorales du Grand-Fribourg (FR), juillet-août 2020
Par Véronique Benz | Photo: DR
Durant ce temps de crise sanitaire, pour suivre les recommandations du Conseil fédéral, les messes ont été supprimées et les activités pastorales annulées. Alors comment l’Église a-t-elle été présente auprès des personnes qui en avaient besoin durant ce temps de confinement ?Tout comme les autres institutions, l’Accueil Ste Elisabeth a dû fermer ses portes à la mi-mars. « Les instructions du Conseil fédéral ont entravé notre mission directe d’accueil et de soutien », relève Olivier Messer, responsable de l’Accueil Ste Elisabeth. Cependant, dès le 21 mars, une hotline a été mise en place sur le décanat de Fribourg. Plusieurs personnes se sont relayées pour répondre aux appels. Du 21 mars au 24 mai, près de 160 personnes ont appelé la hotline. Les demandes reçues étaient très variées.Il y avait les demandes liées aux sacrements (baptême, mariage, onction des malades, funérailles), les demandes de contact avec un prêtre ou pour recevoir la communion, les demandes pratiques liées à la situation de crise, notamment des demandes d’aide pour les courses.
Certaines personnes ont appelé la hotline simplement pour parler et parer à la solitude. Il y a eu également de nombreuses demandes d’aide matérielle et financière.
Toutes les demandes de la hotline étaient relayées auprès de personnes référentes dans les unités pastorales et les paroisses. La majorité des demandes étaient traitées par les Conférences Saint-Vincent-de-Paul. Des bénévoles étaient également à disposition pour faire les courses.
« Cette crise a révélé des besoins et des situations que nous ne soupçonnions pas », souligne Olivier Messer. Le responsable de l’Accueil Ste Elisabeth cite les « working poor », ces personnes qui s’en sortent tout juste financièrement avec leur revenu. Le moindre souci, la perte du job d’appoint, un pourcentage de travail réduit… et elles se retrouvent dans les difficultés financières. Pour Olivier Messer cette crise sanitaire doit nous inviter à repenser notre offre de solidarité.
Unir ses forces
Il faut reconnaître que cette crise a eu des aspects positifs. Les prêtres, les agents pastoraux, les catéchistes se sont mobilisés. Ils ont fait preuve d’une grande créativité pour essayer de rejoindre chaque paroissien. Les deux unités pastorales ont uni leurs forces et proposé des projets communs notamment la hotline et le « Bulletin hebdo des paroisses » de Fribourg envoyé par mail. Plusieurs personnes estiment que des offres, mises en place durant ce temps de crise, qui devraient être maintenues, par exemple faire les courses pour les personnes âgées ou isolées.
Les Conférences Saint-Vincent-de-Paul
La situation du coronavirus ne semble pas avoir engendré pour l’instant davantage de demandes auprès de la Conférence Saint-Vincent-de-Paul. « à part un couple dont les deux travaillaient dans le domaine de la restauration, nous n’avons pas eu de demande liée spécifiquement à la situation sanitaire », relève Francesco Foletti, président de la Conférence Saint-Vincent-de-Paul du Christ-Roi.
« Les demandes d’aide que nous recevons nous arrivent à travers l’Accueil Ste Elisabeth. Pour chaque personne à aider, Olivier Messer prépare un dossier présentant la situation et l’aide financière demandée », explique Daniela Favre, économe de la Conférence Saint-Vincent-de-Paul du Christ-Roi.
« Les Conférences Saint-Vincent-de-Paul ont pour but d’offrir des aides ponctuelles », précise Francesco Foletti. « Nous orientons souvent la personne vers d’autres instances sociales, mais nous sommes parfois le dernier recours possible, lorsque les instances sociales n’entrent pas en matière. »
Les deux membres de la Conférence soulignent que la plupart des personnes qui sont aidées financièrement sont également accompagnées par l’un des membres de la Conférence. Derrière la précarité financière se cache souvent une pauvreté humaine. « Pouvoir offrir de son temps est quelque chose d’inestimable », estime Daniela Favre. Un des rôles de la Conférence est ce soutien humain que n’offrent peut-être pas les instances sociales.
Mon Dieu, qu’est-ce qui nous arrive ?
Et toutes ces angoisses ! Et toutes ces questions ?
Mais nous croyons que tu es toujours là,
Seigneur, avec nous quoiqu’il arrive,
comme un Père prend soin de ses enfants.
Nous pouvons nous abandonner en toute confiance
dans les bras de ton amour.
Donne-nous la grâce de garder au cœur
la certitude de ta tendresse, en particulier
à l’égard de celles et ceux qui sont les plus éprouvés
dans leur corps et dans leur âme.
Accorde-nous de demeurer reconnaissants
pour toutes les personnes qui luttent
contre le mal sans ménager leurs forces.
Évite-nous la tentation du repli sur soi,
alors que tant de personnes ont besoin
de notre solidarité par des paroles et
des gestes d’amitié au jour le jour.
Que la prise de conscience de nos fragilités humaines,
au lieu de nous conduire dans la tristesse
et la désespérance, nous rapproche de toi
par la méditation de ta Parole et par la prière.
Dans nos épreuves rayonne déjà la lumière pascale.
Claude Ducarroz
Être solidaires
Mgr Charles Morerod nous appelle à exercer concrètement la solidarité auprès des personnes tombées en précarité. Nous récoltons des denrées non périssables et produits d’hygiène aux endroits suivants :
– l’église Saint-Paul au Schoenberg (de 7h30 à 12h) ;
– l’église du Christ-Roi (de 7h à 18h) ;
– la chapelle de Villars-Vert (tous les jeudis de 10h à 11h30 et de 15h à 16h30).
La marchandise est redistribuée en collaboration avec REPER et les Cartons du Cœur.
Si vous désirez faire un don financier : Banque cantonale de Fribourg, 1701 Fribourg
CCP 17 – 49 3, IBAN : CH 090076830013631720 2
Toute personne qui a besoin d’aide peut contacter l’Accueil Ste Elisabeth : accueil.ste.elisabeth@bluewin.ch, 026 321 20 90.
Pandémie et précarité: comment faire face?
Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP Sainte Marguerite Bays (FR), juillet-août 2020
Par Léon Chatagny | Photo: DR
Et le Covid-19 est passé par là, semant les dégâts que nous connaissons : inquiétude, confinement, solitude, maladie, décès… et les conséquences économiques désastreuses provoquant fermeture d’entreprises, chômage, manque de moyens pour vivre… la faim.Nous avons été choqués de constater l’ampleur de la précarité à Genève ou Lausanne, le défilé d’un kilomètre et plus, de personnes faisant la queue, pour recevoir un kit de survie.
Appel au secours
Chez nous aussi, à cause du confinement, plusieurs personnes ont perdu leur emploi, sans revenu immédiat.
Beaucoup sont, depuis la mi-mars, dans l’attente de recevoir des indemnités de l’assurance chômage, laquelle est calculée sur la moyenne des salaires et n’en dépassera pas le 80 %. Parfois le couple, épouse et mari, les deux sont touchés par cette pandémie.
Des appels au secours sont parvenus à la Société Saint Vincent de Paul, la SVP.
Parfois, selon la connaissance que nous avons de notre entourage, nous avons pris les devants, en contactant des familles en situations difficiles. Les rencontres entre nous, les délégués des paroisses, n’étant plus possibles, c’est par message e-mail que nous avons communiqué et pris les décisions. Nous avons pu fournir des bons alimentaires, remettre une réserve de nourriture, soutenir financièrement ou dans les cas extrêmes, payer des factures urgentes.
Membre du groupe, je ne puis que rendre grâce de l’activité des bénévoles de la SVP, aidés par d’autres personnes généreuses, apportant des sacs de nourriture à de nombreuses familles dans le besoin. La solidarité est active dans notre UP !
Mais les engagements de la SVP dépendent uniquement des dons qu’elle reçoit. Pourquoi, en cette période difficile, ne pas faire encore appel à votre générosité ? Notre compte est ouvert auprès de la Banque cantonale de Fribourg, Société Saint Vincent de Paul, Romont, IBAN CH70 0076 8300 1322 6150 4.
Sans attendre, la SVP tient à remercier très chaleureusement les personnes, paroisses et communes, y compris le Kiwanis, qui spontanément en cette période, lui ont fait un don, voire apporté de la nourriture.
Tous touchés
Nous connaissons ce chant de Carême : « Au cœur de nos détresses, c’est Toi qui souffres sur nos croix… » et ce mot de Jésus : « J’avais faim et vous m’avez donné à manger. » (Mt 25, 35) « Venir en aide aux affamés » est la première des œuvres de miséricorde, n’y manquons pas !
Tous, d’une manière ou d’une autre, nous avons été touchés, meurtris dans cette période de pandémie. Mais c’est tous ensemble, en fraternité solidaire, que nous réussirons à sortir de cette crise.
L’humilité
Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP de la Champagne (GE), juillet-août 2020
Pour l’équipe pastorale: Jean Tardieu
Sur la base d’un écrit du philosophe Olivier Abel
Photo: Pixabay
Cette période m’a rappelé ou même appris une vertu très chrétienne, l’humilité.
Humilité de comprendre que nous ne comprenons pas cette maladie. Nous devons faire confiance à nos scientifiques ainsi qu’à ceux qui ont la lourde tâche de nous gouverner alors qu’eux-mêmes n’ont que des bribes de réponses à leurs propres questions. Humilité de respecter les règles pour le bien de tous.
La vie confinée à plusieurs nous a aussi appelés à la modestie d’être soi-même tout en respectant ceux dont nous partageons le confinement.
Il y a une vanité qui consiste à vouloir « être plus ».
L’humilité nous fait accepter l’étroitesse de notre point de vue et elle ouvre à la considération des autres points de vue, des autres formes d’existence et de vie que la nôtre.
Dans un monde où tout exige de nous augmenter, tout le temps, l’humilité nous ouvre à la possibilité de diminuer.
Elle nous autorise à laisser de la place à d’autres.
Demain, espérons-le, tout ceci sera un mauvais souvenir.
Mais nous aurons peut-être appris quelque chose.
COVID-19
Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP Saint-Barnabé (VD), juillet-août 2020
Par le Père Bernard Ugeux, M.Afr. | Photo: Roger Mburente
Une réflexion chrétienne pour cette époque chahutée! (10 mai 2020)Les valeurs évangéliques ont favorisé la mobilisation de nombreux chrétiens pour venir en aide aux malades, aux personnes âgées et isolées, aux soignants… afin de leur apporter l’espérance que le Christ leur a confiée.Des paroisses et des communautés se sont mobilisées, entre autres grâce aux médias sociaux, pour lutter contre la solitude et pour maintenir des réseaux de prière. Certains catholiques ont découvert que le Christ est autant présent dans le voisin et le pauvre que dans l’eucharistie dominicale dont l’interruption a été difficile à vivre pour beaucoup.
Se pose aussi pour beaucoup de chrétiens la question de la place ou du rôle de Dieu dans cette pandémie. On l’a dit, certaines Eglise du réveil ont parlé d’une punition de Dieu. Pour nous, il est impossible que Dieu le Père, au cœur de Mère, que nous révèlent la Bible et particulièrement le Christ, soit à l’origine d’une telle souffrance pour son peuple. Mais, alors que plusieurs personnes tombent ou perdent des proches dans une terrible souffrance et dans la tristesse, ils peuvent être tentés de se demander : Qu’est-ce que la volonté de Dieu ? Où est-il ? Que fait-il ? Comment peut-il permettre cela ? Rien qu’en posant ainsi la question, on laisse entendre qu’il aurait pu l’empêcher et qu’il a préféré ne rien faire… Certains vont s’acharner dans des neuvaines et des pèlerinages… pour le faire changer d’avis ? Ou plutôt pour se rapprocher de lui qui a déjà tout assumé sur la croix et a promis qu’il serait avec nous jusqu’à la fin des temps ?
Il est important de bien éduquer cette religiosité populaire, qui a toute sa valeur, en montrant qu’il ne s’agit pas d’une forme de chantage sur Dieu, mais afin de comprendre et de faire l’expérience que, dans notre prière et dans l’aide que nous portons aux plus fragiles, nous rejoignons et accompagnons le Christ qui revit sa passion dans les plus fragiles. Jésus a pleuré sur la mort de Lazare et sur Jérusalem, ainsi que face à la mort à Gethsémani. Ne nous trompons pas sur Dieu ni sur sa « toute-puissance ». Il respecte notre liberté (c’est bien l’humanité qui a permis et diffusé ce virus, et non pas lui), mais il nous rejoint jusqu’au plus profond de notre doute et de notre désespoir. Ici, chacun peut se demander : face à ce drame, quelle est mon image de Dieu ? et ma relation avec Lui ? Quel pourrait être mon engagement personnel aujourd’hui ?
Après l’orage
Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP des Boucles du Rhône (GE), juillet-août 2020
Texte et photo par Jean-Marc Lacreuze
Ces lignes sont rédigées à la veille de la Pentecôte, jour de réouverture de nos églises aux célébrations eucharistiques. Après un très, très long Carême qui s’est prolongé jusqu’à la Pentecôte, nos assemblées peuvent à nouveau se rassembler autour de la Table de l’eucharistie. Au début de cette crise douloureuse, j’imaginais un retour festif, plein de chants et de joie. Il a fallu vite déchanter : même nos liturgies sont modifiées par les mesures de sécurité sanitaire (je préfère cette formulation aux termes officiels « distance sociale… ») que nous connaissons désormais.L’été est devant nous, temps habituel des vacances. Mais ce temps, pour beaucoup, ne se passera pas comme prévu.
L’été, c’est aussi le temps des orages. Le ciel s’obscurcit, des trombes d’eau, voire de la grêle, s’abattent sur nous, puis le soleil revient, parfois accompagné d’un bel arc-en-ciel. Les oiseaux se remettent à chanter, une odeur de terre mouillée emplit nos sens, et la vie reprend.
Après un trop long temps d’éloignement et de jeûne eucharistique forcé, cet été nous permet de retrouver ce qui est au cœur de la vie de l’Eglise, le rassemblement eucharistique. Non, ce n’est pas encore parfait, avec ces rangées de bancs fermés, les distances à observer, nos églises à capacité réduite. Durant la crise, il a fallu inventer des moyens pour vivre notre foi à distance. Maintenant, nous pouvons progressivement nous rapprocher un peu, comme les familles qui ont pu enfin se retrouver. Il y aura encore un long chemin à parcourir, des formes différentes à inventer. Mais l’essentiel qui nous unit, c’est notre foi et notre confiance. Difficile de prévoir ce qui se passe à moyen terme, encore plus à long terme. Habitués à une société (et une Eglise !) où tout est planifié longtemps à l’avance, nous ferons l’apprentissage de la confiance.
Que l’Esprit Saint nous guide sur ce chemin de Foi.
Le temps du changement
Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP du Gros-de-Vaud (VD), juillet-août 2020
Par Marie-Gaëlle Caullet-Pieren, membre bénévole de l’équipe pastorale
Photo: Danielle Voisard
Nous avons été frappés de plein fouet durant ce semi-confinement, toutefois il nous faut rendre grâce pour cette « pause » offerte, cette possibilité de se recentrer, enfin ! Découvrir le manque de l’Autre, de l’importance de sa présence alors que nous étions dans l’impossibilité de Le rencontrer. N’oublions pas trop vite cette « pause » afin d’éviter l’étouffement. Finalement, le terme de changement n’est-il pas superflu ?
Au regard des personnages de la Bible, tel Paul, ne devrions-nous pas abandonner le verbe « changer » par le plus bousculant verbe « transformer » ? La période estivale nous permettra de méditer à cette indispensable conversion.
Initiatives de confinement
Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP Saint-Barnabé (VD), juillet-août 2020
Par une paroissienne
Petits courriers pour de grands cœurs!
Fétigny, mi-mai 2020
Durant la période de confinement, nous avons connu des situations peut-être difficiles, mais pas tragiques, avec une nouvelle normalité.
Il est bien de se rappeler ce qu’est l’Homme : une créature intelligente certes, mais avec ses limites. Nous qui aimons tout organiser, selon notre bon vouloir, nous avons été bien remis en place. Cette expérience nous a rendus peut-être plus sensibles à ce que d’autres traversent.
L’esprit libre avec une conscience quelque peu fragilisée par la chance d’être confinées dans une maison à la campagne, deux paroissiennes bien intentionnées ont décidé spontanément, chacune de sa propre initiative, de soutenir et de donner un peu d’espoir à nos aînés pendant cet isolement familial.
Chaque semaine, l’une d’entre elles a écrit une carte à deux personnes âgées ou isolées de sa paroisse ou de ses connaissances d’ailleurs, par solidarité et soutien durant cette phase sanitaire. L’autre, lors des fêtes de Pâques déjà, a envoyé des pensées et des vœux à chaque choriste de Fétigny-Ménières, leur assurant ainsi de l’esprit familial régnant au sein de la société. Ensuite, elle a transmis un courrier aux dix mamans les plus âgées de sa commune lors de la Fête des mères, pour égayer cette journée avec un peu d’amour à partager, éloignées de ceux qu’elles aiment.
Le lot d’aventures va se refermer, ce qui ne signifie pas la fin du voyage… Simplement, certaines restrictions s’arrêtent là. Soyons sûrs que les jours prochains nous apporteront de l’énergie. Mais il n’est pas certain que demain soit différent d’aujourd’hui. Les modalités de déconfinement nous occupent beaucoup l’esprit, avec un peu de crainte, il faut le dire. Poursuivons donc ce parcours avec cette Force supérieure qui nous guide et nous appuie intérieurement et indéfiniment.
Que chacun et chacune de vous reste en bonne santé et garde le moral quoi qu’il advienne !
Les savons du monastère orthodoxe des Sciernes d’Albeuve
Par Pascal Ortelli
En matière d’œcuménisme, la Gruyère n’est pas en reste: sur ses verts pâturages, le monastère orthodoxe des Sciernes d’Albeuve se niche en plein cœur de l’Intyamon. Les sœurs y fabriquent des savons artisanaux et des huiles de massage.
Renforcer la vie spirituelle des paroisses
Voilà presque sept ans que le monastère de la Protection de la Mère-de-Dieu s’est installé en terre fribourgeoise. La communauté, jeune et dynamique, dépend de l’évêché orthodoxe de Roumanie dont l’évêque siège à Paris. Sa fondation revêt une importance particulière dans le contexte de la diaspora.
Depuis de nombreuses années, la communauté orthodoxe roumaine de Suisse souhaitait disposer d’un monastère pour renforcer la vie spirituelle de ses paroisses. L’association AMORS – Ami du Monastère roumain en Suisse – qui a pour but de favoriser l’implantation et le développement du monastère, existe depuis 2009. Après une étape à Grolley, la chapelle a été officiellement consacrée le 28 septembre 2019 aux Sciernes d’Albeuve, où l’ensemble des bâtiments a été aménagé par des iconographes roumains.
Un vaste choix de savons
«En plus d’une vie intense de prière et de lecture, nous fabriquons des savons artisanaux», précise Mère Antonia, l’hygoumène, autrement dit la supérieure des lieux. La fabrication est réalisée sur place, à la main, grâce à des huiles essentielles bio qui viennent de Grèce et du beurre de karité.
Les produits sont vendus dans le magasin du monastère et dans d’autres lieux, comme le marché monastique de Saint-Maurice. Il est aussi possible de passer commande par téléphone ou par e-mail et de compléter son assortiment de savons par des huiles de massage.
Point de vente
Plus d’infos:Les langages de l’amour
Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur Vallée d’Illiez (VS), juin 2020
Par Denyse Gex-Collet, d’après Gary Chapman | Photo: Denyse Gex-Collet, DR
(En lien avec le thème central de ce mois «Sexualité et Eglise»)Aimer… que signifie ce mot finalement? La définition: éprouver, par affinité naturelle ou élective, une forte attirance pour quelqu’un ou quelque chose, est floue et imprécise. Donc on peut aimer : sa femme, les confitures, faire du sport…♦ Arrêtons-nous à l’AMOUR, le sentiment qui trouve ses racines dans notre cœur et notre tête.
Le besoin de se sentir aimé est pour l’humain un besoin affectif primordial.
Le coup de foudre est parfois le début d’une relation amoureuse : une rencontre soudaine et violente qui projette les amoureux sur une autre planète où émotions, sensations et désir sont à leur paroxysme !
Beaucoup de vraies, belles et longues histoires d’amour commencent par un coup de foudre… mais d’autres s’étiolent et meurent en cours de route ! Pour que l’histoire continue, il faut que les sentiments soient réciproques : amour, estime et respect ; qu’une communication s’installe de manière sincère, honnête et respectueuse.
♦ Gary Chapman, né en 1938, est un auteur, conseiller conjugal, pasteur baptiste et conférencier américain. Ses livres prodiguent des conseils pour réussir son mariage, sa vie de couple, l’éducation des enfants. Il a publié, en 1997, un best-seller : « Les langages de l’Amour ».
Sa première constatation est que « Nous avons tous, depuis l’enfance un « réservoir émotionnel » qui ne demande qu’à être rempli d’Amour. Si nous avons manqué d’Amour pendant notre enfance, nous aurons encore plus besoin d’affection dans notre vie d’adulte. »
Quand ce réservoir est vide, nous ne nous sentons pas aimés et lorsqu’il est plein, notre besoin de nous sentir aimé est complet.
Pour alimenter ce réservoir émotionnel, il y a plusieurs façons, plusieurs langages d’amour à connaître qui sont différents selon les individus. Gary Chapman en définit cinq. L’idéal selon lui serait d’en détecter deux chez son partenaire. Ainsi par des gestes, des paroles ou des actes en rapport avec son (ou ses) langage préféré il serait possible de toucher sa sensibilité, d’entretenir une relation harmonieuse et durable en réapprovisionnant son réservoir affectif.
Mais encore faut-il que ce procédé ne soit pas à sens unique. Il faut aussi que nous connaissions notre propre langage d’amour. Le meilleur moyen de le détecter, c’est d’examiner les paroles dites ou les actes faits pour notre conjoint. Logiquement c’est certainement ce que nous voudrions qu’il fasse pour nous.
Nous avons chacun notre langage, qui ne correspond pas forcément à celui de notre conjoint, ce qui peut poser problème dans notre couple. D’après Gary Chapman, il faut donc savoir comment il fonctionne afin d’utiliser son ou ses langages.
1. Les paroles valorisantes
C’est le langage d’amour dans lequel les mots d’appréciation et les compliments sont de puissants communicateurs de tendresse. Une seule condition : il faut qu’ils soient sincères et qu’ils cherchent à faire plaisir. Il ne faut pas dire à l’autre ce qu’il veut entendre afin d’obtenir ce que l’on désire. Une parole encourageante et aimable est toujours bien perçue. Ce langage d’amour laisse de côté les remarques désagréables et les remontrances car l’amour doit être désintéressé et non égoïste.
2. Les moments de qualité
Utiliser ce langage d’amour, c’est privilégier les moments passés ensemble lors de vacances ou d’un voyage, même d’une petite promenade. Se parler, s’écouter, se regarder, s’aimer tout simplement. Les moments de qualité sont propices à des dialogues constructifs et positifs, moments où chacun échange ses idées, écoute l’autre avec bienveillance.
3. Les cadeaux
Voilà le langage d’amour le plus utilisé pour prouver sa tendresse à son conjoint. Des fleurs cueillies en chemin, un joli caillou ramassé lors d’une balade font autant plaisir qu’un cadeau coûteux. Offrir quelque chose et voir le plaisir de celui ou de celle qui reçoit, c’est cadeau aussi pour celui qui donne. Si votre conjoint parle ce langage, n’attendez pas une occasion particulière pour lui offrir un cadeau : offrez-en-lui n’importe où et n’importe quand ! Il y a aussi le cadeau inestimable de soi-même dans les moments importants ou difficiles de l’existence. Pouvoir compter l’un sur l’autre, c’est aussi un cadeau ! La présence physique de l’être aimé peut remplir de bonheur celui qui parle le langage des cadeaux.
4. Les services rendus
Une autre façon de parler le langage d’amour s’exprime dans les services rendus. Décharger votre conjoint des tâches qui, en principe, lui sont assignées peuvent le toucher. Un service doit être rendu dans un état d’esprit positif, avec gentillesse, sans attendre un « retour » et non à contre-cœur. Et si vous ne savez pas ce qu’il voudrait que vous fassiez, demandez-le-lui simplement afin de ne pas le vexer, le blesser ou simplement l’agacer !
5. Le toucher physique
Se tenir par la main, s’accrocher à son bras, les enlacements et les étreintes sont autant de façons de faire ressentir à votre conjoint qu’il est aimé.
Il y a certaines personnes qui sont tactiles, câlines et d’autres qui le sont beaucoup moins. A vous de détecter la manière de votre conjoint.
Il y a de nombreuses possibilités pour montrer votre amour à une personne qui parle le langage du toucher. A vous de découvrir lesquelles !
Conclusion
Gary Chapman relève trois points importants à la fin de son livre :
♦ Si les deux membres du couple ont un réservoir d’amour plein, cela crée un climat propice à la résolution des conflits.
♦ Tout être est différent, chacun a des désirs différents et un passé à lui. Cette diversité est présente dans tous les couples.
♦ Il n’est pas utile d’être d’accord sur tout.
Corpsfeminin.com
Par Chantal Salamin
Photo: DRUn site bien loin de ne s’intéresser qu’au corps de la femme ! Les bénévoles de l’association Lights In The Dark traitent des questions que se posent les familles d’aujourd’hui et dont les réponses de l’Eglise sont souvent mal accueillies, car mal comprises. Avec tact et compétence, des articles et interviews bien choisis partent de la revalorisation des désirs et vont jusqu’à apporter les éléments d’une réflexion éthique sur les débuts de la vie en passant par les préoccupations des couples (sexualité, contraception, crise). Deux éclairages parmi tant d’autres provenant de ce site…
Des désirs humains chemins vers le bonheur
Sophia Kuby, philosophe chrétienne allemande, dans l’interview « Il comblera tes désirs… même les plus intimes », nous dit que si « les désirs peuvent nous tirailler dans tous les sens, derrière, il y a toujours la même recherche de bonheur. La vraie question n’est pas si le désir est bon ou pas, car l’homme désire toujours un bien. La vraie question est comment nous cherchons à le combler. […] Cette soif de bonheur est une preuve magnifique que Dieu nous a faits pour nous combler dans l’éternité – et il nous donne plein de moments ici sur terre, où nous pouvons goûter à ce bonheur ».
Dans son livre « Il comblera tes désirs », elle veut tracer un chemin qui prend en compte l’importance du désir, mais aussi de sa conversion. « Sans désir, nous serions des chrétiens à moitié morts. Les évangiles nous montrent sans cesse des êtres de désir, ceux qui crèvent de rencontrer le Messie, d’être guéris, touchés, aimés par Jésus. […] Le désir n’est pas un obstacle à la vie chrétienne, il en est la condition. »
Des progrès techniques qui tuent le bonheur ?
Dans les deux articles « FIV, PMA, GPA… vers des bébés « sur mesure » ? », Blanche Streb, docteur en pharmacie nous alerte : « On observe un véritable effet toboggan : les maladies graves et incurables justifient le tri embryonnaire. Puis le glissement s’opère : on recherche ensuite des anomalies moins graves, puis de simples prédispositions. […] Ce sont ensuite des critères esthétiques qui peuvent être recherchés. […] Le désir naît car la technique le permet. Et cela va jusqu’au choix du sexe. […] Refuser l’imprévisible « par avance » en pensant programmer au mieux son bébé, c’est se donner les meilleures chances de tuer le bonheur dans l’œuf ! »
Le site: corpsfeminin.com
Peut-on encore parler de sexe dans l’Eglise?
Interpellés par les besoins d’accompagnement en matière affective et sexuelle, des chrétiens et des chrétiennes se mobilisent.
Par Bénédicte Jollès
Photos: Pixabay, DR

Les chrétiens et les chrétiennes peuvent-ils encore oser une parole sur la sexualité à l’heure des scandales sur la pédophilie de certains prêtres ? Pour Thierry Collaud professeur de théologie morale à Fribourg, « il serait dommage de se taire. Ces drames doivent pousser l’Eglise à réfléchir sur son rapport à la sexualité et sa façon de parler. Il faudrait sortir du couple interdit-transgression pour travailler une morale sexuelle tenant compte de la complexité des humains fragiles et pécheurs ».
Pour le théologien, ancien médecin, il est urgent de valoriser incarnation et sexualité, ce qu’a fait le pape Jean-Paul II avec sa théologie du corps. « Combien de chrétiens savent que, dans la Bible, le Cantique des cantiques est consacré à la beauté de l’amour érotique, image de l’amour divin ? » interroge Thierry Collaud. Conscient que cette recherche de l’amour est parfois difficile, le Père Michel Fontaine, professeur honoraire à la Haute Ecole de santé La Source et curé de Saint-Paul à Genève, propose, avec ses frères dominicains, des soirées portes ouvertes : lieux d’accueil et d’écoute. « Chacun, quel que soit son parcours, doit se sentir accueilli. Faire découvrir que Dieu a un projet d’amour pour lui et combien le pardon sort de l’enlisement est essentiel », précise-t-il. En effet, faire grandir harmonieusement son couple ou vivre la fidélité n’est pas évident aujourd’hui, en Suisse ; le taux de divorce dépasse 41 %. Pas simple parfois non plus de garder sa liberté face à la pornographie qui s’invite sur nos écrans.
Un accompagnement
A Pensier près de Fribourg, les week-ends organisés par le Verbe de Vie pour les couples sont complets à l’avance. Floriane et Jean, parents de deux préadolescents, les fréquentent : « Nous avions chacun besoin d’apprendre à faire des concessions. Les tensions rejaillissaient dans notre intimité physique », expliquent-ils en se prenant la main. Ils reconnaissent avoir appris souplesse et tendresse. Leur soutien quand les choses se crispent ? « La prière ensemble qui aide à rester dans l’humilité. »
Le contexte médiatique réducteur sur la sexualité et l’Eglise, empêche de découvrir l’originalité et la profondeur de sa réflexion. Conscients de sa richesse, des prêtres et des laïcs s’engagent pour proposer un accompagnement : ils rappellent la beauté et le sens de la sexualité, don de Dieu confié à l’homme. « L’acte d’amour dans sa réalité sexuée est une coparticipation à l’œuvre d’amour du Père, il nous renvoie à la vérité et à la signification de la sexualité », souligne le Père Michel Fontaine. Ainsi, chaque canton est pourvu d’une équipe de pastorale familiale qui propose préparation au mariage et accompagnement de couples. Elle s’appuie sur le savoir-faire de nombreux mouvements : Equipe Notre-Dame, Elle et lui, Vivre et aimer…
Chacun, à sa façon, permet au couple de faire le point, de trouver des outils pour surmonter ses problèmes et aborde à un moment ou à un autre des notions clés telles que le pardon, la communication, la sexualité ou la fécondité. En Valais, Florence Gabioud, animatrice de la pastorale familiale avec son mari, explique : « Il faut aller à la rencontre des jeunes : quand les difficultés s’installent et que l’on évoque le divorce c’est trop tard. » D’autres couples les anticipent : « Ils viennent vers nous quand ils veulent aller mieux », constate Nicole Delitroz de l’Avifa à Fully, avant de préciser : « Certains peinent à parler de leur intimité. »
Travailler ensemble
La pastorale familiale oriente vers des thérapeutes spécialisés si besoin : conseiller conjugal, psychologue ou sexologue. Des personnes ressources accompagnent sur des questions particulières telles que l’aide à la conception, la régulation naturelle des naissances ou la lutte contre la pornodépendance.
« La Bonne Nouvelle apportée par le Christ renouvelle notre façon d’aimer, elle permet de voir le sens de notre sexualité » explique Bertrand Georges, diacre marié et responsable avec son épouse de la pastorale familiale à Fribourg. « Seul le don de chacun permet l’épanouissement, il est source de communion, de plaisir, de joie et de fécondité », poursuit-il en s’appuyant sur le catéchisme de l’Eglise catholique. « Le Seigneur nous veut heureux dans toutes les dimensions de notre mariage y compris la sexualité, il donne son soutien aux époux qui le lui demandent. » Avec son épouse et la communauté de l’Emmanuel il propose le Parcours Oxygène.
A Fribourg et dans le Tessin, des groupes d’études sur l’amour approfondissent la théologie du corps qui a fait sortir l’Eglise du puritanisme. Ils attirent couples, célibataires ou consacrés. Un groupe de jeunes vient de démarrer. Preuve que tous ont intérêt à travailler ensemble.
Pour les jeunes aussi
Les adolescents ne sont pas oubliés des formateurs chrétiens. Le parcours Teen Star est fréquemment proposé. Sophie, 13 ans, le suit à la paroisse Saint-Nicolas à Lausanne : « J’aime échanger avec des adultes autres que nos parents qui répondent à nos questions », explique-t-elle. Ce parcours inspiré par une religieuse, gynécologue américaine, aide à se connaître et à se préparer à un amour durable. « Sur Youtube la sexualité est présentée de façon caricaturale et ne respecte pas ce que l’on veut vivre, là je trouve d’autres informations », explique Sophie.
« Notre société est hypersexualisée, la pornographie est partout », constate Nicole Delitroz de l’Avifa, « les parents peinent à parler avec leurs jeunes qui ont besoin de repères ». Et pourtant des formules peuvent les aider : dans le Valais les ateliers Mère&fille ou CycloShow s’adressent à des duos mère-fille et abordent les changements corporels de l’adolescence. « L’équivalent existe pour les garçons à travers l’atelier XY évolution proposé par CorpsEmoi en Suisse romande et à Fribourg. « Le fait que parent et jeune entendent la même chose fait grandir la confiance mutuelle et facilite ensuite la conversation en cas de besoin », se réjouit Nicole Delitroz.
Des propositions en Suisse romande
• Avifa Suisse romande :
pour les jeunes et les couples qui cherchent à donner un sens à l’amour et à la famille. Avifa.ch
• Oxygène :
pour les couples mariés, proposé par la communauté de l’Emmanuel et la pastorale familiale de Fribourg. Fribourg.pastorale-familiale.ch
• Vivre et Aimer :
pour un couple plus vivant : vivre-et-aimer.org
• Elle&lui :
un couple ça se construit, pour faire le point sur son couple et avancer… Ellelui.ch
• Revivre :
pour se relever suite à une séparation ou un divorce. Cours-revivre.ch
• theologieducorps.ch :
l’amour humain dans le plan divin, à partir des textes de Jean-Paul II.
• Teen Star :
parcours sur l’affectivité et la sexualité pour adolescents de 13 à 15 ans. Teenstar.ch
• Corpsemoi.ch :
ateliers pour accompagner les 10-14 ans sur le thème de la sexualité et la fécondité. Père et fils (XY évolution), mère et fille (Cycloshow). Neutre religieusement, compatible avec une approche chrétienne.
Donnez-nous Jésus!
Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP La Seymaz et UP Champel / Eaux-Vives, Saint-Paul / Saint-Dominique (GE), juin-juillet-août 2020
Le billet de Pascal Desthieux, vicaire épiscopal | Photo: DR
Alors que les écoles, les magasins et les restaurants ont rouvert leurs portes, des croyants demandent que l’on puisse bientôt se rassembler, avec le respect de toutes les mesures sanitaires, pour célébrer communautairement la messe. Une vidéo de « soutien aux évêques suisses » circule sur les réseaux sociaux. Dans une lettre touchante, une jeune fille d’une famille amie écrit : « Nous avons faim de Celui qui se donne à nous, nous avons faim de Celui qui est mort pour nous, nous avons faim du pain de Vie ! Donnez-nous à manger, donnez-nous Jésus. » Cela me réjouit. C’est un bon signe que l’eucharistie et la communauté nous manquent. D’ailleurs, il n’y aurait pas de « communion de désir » s’il n’y avait pas un profond désir, une soif de l’eucharistie.
Bien sûr, nous avons essayé de remédier à cette situation inédite, en multipliant les messes à la télévision et sur internet, en accueillant deux ou trois personnes aux messes privées que nous, prêtres, avons continué de célébrer à vos intentions, en officiant à la maison et en portant la communion à domicile. Mais quelque chose d’important nous manque, en plus de la communion : la communauté. Le pape François le disait lors de son homélie du 17 avril : « La familiarité des chrétiens avec le Seigneur est toujours communautaire. Oui, elle est intime, elle est personnelle, mais en communauté. Une familiarité sans communauté, sans le Pain, sans l’Eglise, sans le peuple, sans les sacrements est dangereuse. »
J’espère vivement que ce mois de juin sera celui de la reprise progressive et prudente des messes. Si elles peuvent avoir lieu dès le 8 juin, le dimanche suivant sera la fête du Saint-Sacrement, que nous allons célébrer avec une ferveur toute particulière. Et sinon, ce sera le temps de creuser encore notre désir.
