A l’heure où j’écris cet éditorial, nous sortons du confinement imposé par le coronavirus. Nous ne savons pas encore quand les célébrations reprendront dans notre Unité pastorale. Deux mois que nous sommes privés d’eucharistie et de rassemblements, deux mois que nous faisons preuve de créativité pour maintenir le lien. Avec, notamment, la messe dominicale diffusée sur YouTube (voir page 8) – qui a mis en marche nombre de laïcs engagés de nos deux paroisses. Chacun a suivi les célébrations dominicales, mais aussi celles de la semaine sainte et de Pâques chez lui, devant son ordinateur, son téléviseur ou sa radio – merci à ceux qui nous ont permis de vivre ces moments de communion.
Ce numéro qui paraîtra au cœur de l’été est jalonné de témoignages de paroissiens de nos communautés qui disent comment ils ont vécu leur foi durant le confinement. Pour nous catholiques, habitués à nous retrouver chaque dimanche à l’église, ce fut un temps rude et plein de questionnements, mais aussi d’espérance et de fraternité. Tous nous avons été touchés par cette pandémie qui laissera des traces dans nos vies.
Car l’Eglise est d’abord communauté, rassemblement autour de celui qui se donne en nourriture pour notre vie et la vie du monde. La fraternité vécue durant la pandémie trouve sa source, pour nous chrétiens, dans l’eucharistie. Et si nous nous rassemblons pour célébrer, c’est d’abord pour sortir – le pape François parle souvent d’une Eglise qui va aux périphéries –, pour aller vers ce monde en souffrance. Nous nourrir de l’eucharistie, c’est prendre force pour rejoindre les attentes de nos contemporains. Nous nourrir de l’eucharistie, c’est nous donner en nourriture pour ce monde qui a faim. Nous nourrir de l’eucharistie c’est, comme l’a écrit la théologienne française Anne-Marie Pelletier dans « La Vie », « franchir nos enclos sacrés, libérer la Présence réelle des confinements de nos piétés, vivre la fraternité avec la profondeur mystique qu’enseigne l’Evangile », « laisser entrer largement dans l’institution le grand vent de la liberté spirituelle » pour « insuffler une nouvelle énergie à l’ensemble du corps ecclésial ».
Un souhait ? Que l’après ne soit pas comme l’avant. Que, dans nos communautés, nous donnions sa place à chacun, avec ses dons, dans une égalité baptismale vécue en vérité.
Le confinement ? Une occasion de fortifier ma foi et de la rendre plus vibrante. J’ai cheminé au ralenti sauf en ce qui concerne mon cursus académique. J’ai continué d’avancer avec une confiance immuable dans le Seigneur, sûre qu’il nous réserve le meilleur : nous ne saisissons pas entièrement ce qui se passe, mais lui il sait.
J’ai tout d’abord réfléchi à l’impact positif concret que je pourrais avoir. Vivre ma foi passe surtout par mon ouverture aux autres : échanges profonds et sincères avec des amis, services rendus à ceux qui en ont besoin, etc. Mon intention de rester en contact avec les autres n’a pas faibli avec le confinement, mais il m’a fallu faire preuve de créativité. Par exemple, je suis allée donner mon sang aux Hôpitaux universitaires de Genève : c’est un don que je fais aussi souvent que possible, un geste salvateur pour autrui. Pour rendre cette activité plus amusante, j’ai proposé à une amie que nous nous y rendions ensemble pour nous voir en chair et en os tout en accomplissant une bonne action. D’une pierre deux coups, comme on dit.
Sur un plan plus introspectif, je me rends régulièrement sur l’application ou le site internet « Prie en chemin » pour rester proche de la Parole de Dieu. Ce programme propose un enregistrement quotidien d’une petite quinzaine de minutes en lien avec la lecture du jour. Cet enregistrementcommence par un chant mélodieux qui favorise l’entrée dans la prière. Le texte biblique du jour est ensuite lu deux fois. Ces lectures sont entrecoupées par des questions pour stimuler notre compréhension du texte et par des moments de silence pour nous permettre de nous adresser directement au Seigneur. Même lorsque mes journées sont chargées, je trouve toujours dix minutes à consacrer à ma vie spirituelle.
De nouvelles habitudes Depuis que j’ai quitté le domicile familial, en février, pour m’installer à Genève avec mon ami de longue date, nous avons pris l’habitude de prier sur notre balcon avec une bougie allumée tous les dimanches soir. C’est un magnifique moment de communion que nous partageons ensemble et avec Dieu en toute simplicité. Lors de ce rendez-vous hebdomadaire, je confie à notre Père la situation actuelle, mes proches, mes connaissances et toutes les personnes qui supportent mal cette période de confinement. Je prie aussi pour le respect de la création et l’avenir personnel et professionnel de ceux que j’aime. Il m’arrive de demander au Seigneur de me guider pour que je suive son exemple et devienne une meilleure version de moi-même chaque jour.
Depuis que les sorties sont déconseillées, nous essayons d’identifier tous les soirs trois joies que nous avons vécues dans le courant de la journée. Cela nous aide à prendre conscience des grâces que le Seigneur sème constamment sur notre chemin, et surtout à l’en remercier. D’une météo ensoleillée à une nouvelle opportunité professionnelle, les raisons d’être reconnaissants sont nombreuses même en cette période où le temps semble s’être arrêté. A nous d’y être attentifs et de remarquer que Dieu est partout, y compris dans le logement que nous ne quittons presque plus depuis plusieurs semaines.
Pâques chez moi Pour le triduum pascal, j’avais prévu de me rendre à la montée vers Pâques organisée par le groupe de jeunes d’Orbe (que nous avions annoncée dans le bulletin de mars-avril). Le confinement a changé la donne, et l’équipe de préparation a réagi avec rapidité et brio, remplaçant le camp de quatre jours par une montée vers Pâques en ligne de deux semaines du dimanche des Rameaux au dimanche après Pâques !
Au programme chaque jour : plusieurs défis, vidéos YouTube et visioconférences en direct. J’ai sélectionné les thématiques qui m’intéressaient pour en apprendre davantage sur des sujets aussi différents que les addictions, les fiançailles et l’écologie.
J’ai eu beaucoup de plaisir à mémoriser les quatorze stations du chemin de croix, un défi lancé par les jeunes du séminaire diocésain de Lausanne, Genève et Fribourg le Vendredi-Saint. En élève studieuse, j’avais confectionné des cartes avec les différentes stations d’un côté et le numéro correspondant de l’autre. Après les avoir utilisées jusqu’à les connaître par cœur, j’ai demandé aux membres de ma famille de les remettre dans l’ordre pour tester leurs connaissances. Même le chien a participé, saisissant les cartes dans sa gueule – j’ai dû lui courir après pour qu’il me les rende. Après quelques négociations, il me les a toutes rendues sauf une qu’il a préféré avaler. Quel animal espiègle !
Des jeunes actifs Compte tenu de l’amitié qui nous lie, nous membres du groupe de jeunes de La Côte, nous avons rapidement décidé de continuer à partager du temps ensemble. Nous avons organisé plusieurs visioconférences : ou nos rencontres virtuelles avaient un but spirituel, et nous nous regroupions autour d’une thématique ; ou nous organisions des appels récréatifs pour prendre des nouvelles les uns des autres et rire ensemble.
La première rencontre, consacrée au Notre Père, a été animée par le Père Jean-Marie Cettou. Nous avons analysé ce texte de près et l’avons prié, puis nous avons vécu un temps d’adoration devant un ostensoir. Même à distance, cette expérience m’a procuré une profonde sérénité et apporté la dose de confiance dont j’avais besoin pour continuer à avancer. Enrichis par ce moment, nous avons poursuivi notre réunion par quelques heures de discussion plus informelle sur notre perception de la situation, nos joies et nos activités. Joël, un membre du groupe qui anime la messe des jeunes et qui est aussi électricien, pompier, scout et toujours prêt à aider son prochain, nous a tous impressionnés: tout en participant activement à nos conversations il organisait, dans le cadre des scouts, des livraisons pour des personnes vulnérables.
Notre seconde rencontre par ordinateurs et autres téléphones interposés avait pour thèmes l’anthropocentrisme et l’écologie. Après une lectio divina sur la parabole des vignerons homicides (Mt 21, 33-46), Xavier Gravend-Tirole, aumônier à l’EPFL et à l’Ecole professionnelle commerciale de Lausanne, nous a entraînés dans des réflexions captivantes et terrifiantes, statistiques et preuves à l’appui, sur l’avenir de la planète Terre. Il a complété ce discours factuel par des réflexions spirituelles sur la place de l’être humain dans son environnement. Il a notamment cité le botaniste et explorateur français Francis Hallé : « Lorsqu’un chef-d’œuvre de l’homme est détruit, cela s’appelle du vandalisme ; pourquoi, quand la nature est détruite, cela s’appelle-t-il si souvent le progrès ? ».
Sa conclusion? Il nous appartient à tous de nous interroger sur ce qui compte pour nous et d’essayer de « vivre avec moins de biens et plus de liens ». Un slogan d’autant plus actuel que nous prenons tous conscience que ce qui nous manque le plus, en cette période de pandémie, ce sont les relations sociales.
En novembre 2008, suite à une opportunité professionnelle, les Valea sont venus s’installer à Nyon, ville dont ils sont tombés amoureux. Ils ont naturellement pris leur place dans la communauté de la Colombière. Nous avons voulu faire plus ample connaissance.Eulalia et Thomas, qui êtes-vous et comment êtes-vous arrivés à Nyon ? Eulalia et Thomas : Nous nous sommes rencontrés à l’école secondaire. Mariés depuis vingt ans, nous avons trois enfants : Aurélie, 18 ans, Flavien, 16 ans, et Pauline, 12 ans. A l’époque de notre rencontre, en région parisienne, nous avons approfondi notre lien à travers l’aumônerie où nous étions animateurs pour les futurs confirmés et engagés bénévolement auprès des petits frères des Pauvres et de diverses associations caritatives.
Que faites-vous aujourd’hui, Eulalia ? Educatrice de la petite enfance en crèche pendant plus d’une dizaine d’années, j’ai suspendu mon activité pour me consacrer à l’éducation de nos enfants. J’ai conservé une activité sociale et bénévole auprès des enfants à la garderie Ribambelle et dans la paroisse de Nyon pour l’animation de groupes de catéchèse.
Par ailleurs, en 2015, grâce à une paroissienne bénévole, Corinne Parodi, j’ai appris qu’on cherchait des monitrices de gymnastique pour les aînés. J’ai accepté ce nouveau défi. Je me suis formée pour permettre aux aînés de rester en forme par des cours collectifs, pour lutter aussi contre l’isolement. Dans ces deux activités, ma vie chrétienne est toujours présente, car j’y côtoie des gens qui, comme nous, vont à l’église. Cela renforce les liens.
Et vous, Thomas ? Avocat au barreau de Paris durant quatre ans, j’ai ensuite exercé des fonctions de direction dans les domaines juridique et des ressources humaines. Puis j’ai été directeur général et commercial pour des entreprises suisses et européennes.
Qu’est-ce qui est important pour vous deux ? Nous avons à cœur de maintenir et de créer du lien social avec l’ensemble de notre communauté, notamment à travers la paroisse. Notre ouverture culturelle et nos capacités linguistiques nous permettent de participer à des célébrations des communautés suisses romandes et étrangères.
Il est essentiel pour nous de nous rendre à l’église à toutes les périodes de l’année, et même lorsque nous sommes en voyage, pour retrouver calme, paix et sérénité. Aider les autres fait partie de notre vie. Apporter un peu de joie autour de nous nous rend heureux !
Quels engagements vous tiennent à cœur ? Le couple est le ciment de la famille: il nous permet d’affronter les épreuves qui arrivent au sein de notre foyer. Dans l’éducation des enfants, il n’est pas toujours facile de faire comprendre que la foi et la religion ont une place importante pour nous. Nous avons fait au mieux et nous continuons pour que nos trois enfants puissent se tourner vers Jésus et pratiquer l’amour du prochain.
La paroisse y tient une place importante. Quels moments forts avez-vous vécus à Nyon ? Nos enfants ont fait leur première communion et leur confirmation dans la paroisse. Nous vivons les étapes liturgiques de l’année, auxquelles nous participons activement.
Nous apprécions la kermesse, qui se déroule au début de l’été à la Colombière avec les différentes communautés linguistiques : un moment convivial et festif qui nous permet de partager nos richesses cultuelles et culturelles.
Entraînée par d’autres mamans, j’organise et je participe à la liturgie des enfants qui a lieu une fois par mois, durant la messe de l’Unité pastorale. Il est triste de constater que la relève ne sera pas facile: il manque déjà du monde et l’avenir me semble compliqué dans le bénévolat.
Qu’est ce qui serait à promouvoir aujourd’hui ? Probablement plus d’offices avec les autres communautés linguistiques catholiques et plus de démarches œcuméniques avec nos sœurs et frères chrétiens protestants, orthodoxes,…
La vie de famille est importante pour vous. Comment s’est passé le confinement ? La vie familiale est fondamentale pour nous. Elle exige que nous fassions un travail quotidien avec et auprès de nos enfants pour la maintenir vive et riche.
Le confinement, ce fut d’abord l’occasion d’une nouvelle organisation à la maison afin de préserver l’équilibre familial et celui de chacun. Les réflexions sur l’essentiel ne sont pas toujours faciles à partager avec l’ensemble des enfants.
Cette période où chacun a dû rester chez soi était finalement un moment de partage, d’entraide et de socialisation malgré l’obligation de rester éloignés les uns des autres. Nous sommes solidaires et attentifs aux autres pour créer de nouveaux liens qui, nous l’espérons, se maintiendront après cette épreuve. Que ce passage difficile dans nos foyers et nos vies professionnelles nous rende plus solidaires, respectueux, proches de la nature, de la vie et donc du Seigneur notre Dieu.
En voyant le thème de ce numéro « L’humour, chemin vers Dieu », je me suis demandé s’il était approprié de parler de l’humour, alors que « l’ouragan coronavirus » était encore en train de sévir ? Je me suis donc plongée dans l’actualité pour voir si le confinement avait eu raison du sourire. Eh bien, non ! En plus de la solidarité, les gens ont rivalisé d’initiatives pour rendre vivable ce moment inédit. Beaucoup ont compris que, aussi terrible que puisse être ce que nous traversons, laisser mourir le sourire aurait été encore pire.
Dès lors, qu’en est-il des chrétiens ? Serait-il inconvenant d’avoir un visage de « ressuscité » ? Quand il n’est pas méchant ou moqueur et qu’il respecte la sensibilité de l’autre et ses convictions, l’humour est un bon moyen de dédramatiser, se décentrer, alléger les situations lourdes, dénoncer ou dévoiler ce qui est caché, créer une ouverture à l’autre. L’humour, par le rire qu’il provoque, suscite une décontraction intérieure qui permet de se libérer, de créer du lien et de faire un espace à l’autre et au Tout Autre. J’y vois alors un lien très étroit avec la foi, qui génère chez les fidèles : liberté, désappropriation de soi, altruisme, confiance, miséricorde, joie, bienveillance, ouverture à l’autre, et au Tout Autre, et vie en abondance.
Une foi déconnectée du quotidien de l’homme ou mieux encore, une foi décontextualisée n’est rien d’autre qu’une foi morte. Elle devient fade et sombre. Or un chrétien n’est ni fade ni triste. Le pape François, dans son exhortation apostolique La Joie de l’Evangile, dénonce avec force ces chrétiens « qui semblent avoir un air de Carême sans Pâques ». D’ailleurs au Moyen Age, le prêtre devait faire rire les fidèles le jour de Pâques. On appelait cela le « rire de Pâques ». Et saint Paul, dans sa première épître aux Thessaloniciens (5, 16-18), nous invite à être toujours joyeux et à rendre grâce en toute chose.
Cette joie n’est pas une joie simple. C’est celle que donne le Christ qui nous veut parfaitement heureux. Le Pape ajoute « La joie de l’Evangile remplit le cœur et toute la vie de ceux qui rencontrent Jésus. Ceux qui se laissent sauver par lui sont libérés du péché, de la tristesse, du vide intérieur, de l’isolement.Avec Jésus Christ la joie naît et renaît toujours ».
Ayons donc à partir de maintenant des visages de « ressuscités ». Un visage souriant dit Dieu, car Dieu est allégresse.
Par Calixte Dubosson et la librairie Saint-Augustin
Des livres
Dieu est humour – Tome 2 Bernard Peyrous / Marie-Ange Pompignoli
Pensez-vous que Dieu nous ait mis sur Terre pour nous ennuyer pendant toute notre vie ? Non, car Dieu est bon et il se réjouit de voir les hommes mener une existence positive et joyeuse. En effet, l’être humain est aussi fait pour la joie. Certes, il y a des difficultés dans la vie, mais grâce à la joie nous pouvons les dépasser, ainsi elle peut nous conduire plus loin et plus haut, nous aider à respirer plus large. Penser Dieu, c’est donc penser Joie. Peut-être n’y sommes-nous pas habitués ? Eh bien, justement, ce livre peut nous aider. C’est un simple recueil d’histoires, certaines vraies, d’autres inventées par des esprits imaginatifs, qui veulent marier Dieu et l’humour.
La foi et le rire, la foi et l’humour… Une histoire compliquée, difficile. La foi est communément identifiée au sérieux parce que c’est une matière on ne peut plus sérieuse. Et d’ailleurs Jésus a-t-il ri ? On n’en a aucune trace dans les Evangiles. Pourtant, l’auteur en est convaincu, si le rire est bien le propre de l’homme, et que le Christ a réellement été homme, il ne peut pas, sauf à s’être dénaturé, ne pas avoir expérimenté sans malice le rire et l’humour, riant d’un bon rire pétri de bonne humeur. Sans jamais chercher la provocation, les 550 histoires rassemblées ici par le Père Bruno Delaroche nous donnent l’occasion de rire un bon coup d’anecdotes qui sont nées dans l’univers religieux.
Artège
Acheter pour 18.30 CHFHistoire de celui qui dépensa toutet ne perdit rien Jacqueline Kelen
La parabole de l’enfant prodigue est si connue et si commentée qu’un livre de plus peut-il apporter des éléments nouveaux ? Eh bien, oui ! Jacqueline Kelen apporte une touche féminine à cette parabole exclusivement masculine. Dans ce conte magnifique, elle fait s’immiscer trois autres personnages : la mère tout aussi soucieuse que le père, l’ange gardien dont l’action discrète et invisible concourt au retour du fils et l’employé de maison, témoin solidaire des angoisses du père et de la mère. C’est un livre qui nous redit que l’Evangile est toujours neuf et qu’il développe des sources intarissables pour notre compréhension de Dieu.
Cerf
Acheter pour 25.50 CHFAvec Thomas More, apôtre de la conscience Dominique Bar / Gaëtan Evrard
Sir Thomas More connaît une prodigieuse carrière politique jusqu’à accéder aux plus hautes charges de l’Etat d’Angleterre. Cependant sa foi profonde éclairant son engagement politique l’entraîne à désavouer le divorce du souverain. La fureur d’Henry VIII se déchaîne alors ! Thomas More est décapité le 6 juillet 1535 après avoir été accusé de trahison… Cependant, plus que jamais dans sa vie, il n’aura été à ce moment même en accord avec sa conscience. Sa paix se manifestant par son humour joyeux jusque dans les dernières minutes de sa vie. Cette BD retrace de manière heureuse la vie d’un saint qui a mis la conscience personnelle comme valeur à transmettre et à respecter.
Le 15 mars 2020, brutalement la vie de l’Église a basculé : plus de célébrations publiques, plus de cours de catéchèse, plus de répétitions de la chorale, plus de rencontres de la Vie montante, de L’Évangile à la maison… tout s’est arrêté comme si le temps avait suspendu son vol !
Une paroissienne croisée sur le boulevard de Pérolles m’interpelle en me disant : «Il n’y a plus rien, mais où est l’Église ? » L’Église est là ! L’Église c’est vous et moi ! Avant d’être une institution, l’Église est le corps des baptisés. « Car là où deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis au milieu d’eux ! » (Matthieu 18, 20)
Effectivement, ces derniers mois l’Église a dû changer sa manière de faire les choses. De nombreuses initiatives ont vu le jour, vous en découvrirez quelques-unes dans ce numéro. Vous pourrez également lire le témoignage de baptisés, qui ont réussi dans ce temps de confinement à remettre le Christ au centre de leur vie à travers la prière et la lecture de la Bible. Pour beaucoup le Christ a été comme une boussole les guidant à travers la tempête de la vie !
De ce temps mouvementé, chacun peut ressortir des enseignements pour l’avenir. Olivier Messer, responsable de l’Accueil Ste Elisabeth, estime que cette crise sanitaire doit nous inviter à repenser notre offre de solidarité. Mais plus fondamentalement, cette crise ne doit-elle pas nous inviter à repenser notre manière d’être « l’Église », notre manière « de faire Église » ?
À vous tous, baptisés qui êtes l’Église, je vous laisse cette réflexion pour l’été !
Texte et photospar Pascal OrtelliA deux pas du giratoire d’autoroute Maladière-Vidy à Lausanne, la quiétude de cette petite chapelle contraste avec le bruit de la circulation. Construite vers 1460 et consacrée à saint Lazare, elle est le dernier vestige des léproseries du Pays de Vaud. La chapelle faisait face à la maladrerie, l’édifice où les lépreux furent accueillis jusqu’en 1638 et qui donna son nom à la Maladière.
Proche du gibet de la Chambreronne, l’édifice servit de dépôt pour les instruments de torture. Le 24 avril 1723, le major Davel y fit sa dernière halte avant d’être décapité un peu plus loin.
Aujourd’hui, elle a trouvé une nouvelle vocation en devenant la chapelle des gens de la rue.
Informations 3,6 kilomètres à plat, 55 minutes.
Pour en savoir plus E. Tagnard, Via Jacobi. Sur le chemin suisse de Compostelle (Saint-Augustin, 2020), p. 110.
La visite
1. Depuis la gare CFF, prenez le bus 1en direction de la Maladière (10 min.)
2. Empruntez le pont sur la route en direction du cimetière, puis tournez à gauche en prenant le passage sous voie. La chapelle se trouve légèrement sur la droite (5 min.)
3. Traversez le parc archéologique et longez le camping. Au coin du siège du CIO, dirigez-vous vers la plage. Là vousdécouvrirez un panneau indicateurmarquant le croisement de la Via Jacobiet de la Via Francigena (10 min.).
4. Continuez au bord du lac puis remontezle canal de la Chamberonne. Peut-être verrez-vous le castor… (20 min.)
5. Regagnez le camping en traversant le parc ornithologique du Bourget (20 min.).
Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, paroisse Saint-Laurent Estavayer (FR), juillet-août 2020 Le thème central du cahier romand inséré au milieu de cette édition est consacré à l’humour en Eglise. Heureusement, l’humour existe en Eglise, le sérieux théologique pouvant faire bon ménage avec un regard décalé sur l’univers spirituel! Ce qui fait que des paroles humoristiques sont […]
Cette rubrique nous présente tout au long de l’année,à nous Vaudois mais paroissiens du diocèse de Sion, quelques figures engagées dans notre diocèse. Pour ce numéro estival consacré à l’humour, je suis allé rencontrer les chanoinesdu Grand-Saint-Bernard qui ont réalisé plusieurs petitesvidéos décalées pendant le temps du confinement.« Il n’y a pas eu de plan préconçu… déclare d’emblée le chanoine Joseph Voutaz, curé d’Orsières. Mais je me suis demandé comment rejoindre les gens confinés chez eux. La vidéo s’est imposée. Ce confinement a été brutal pour tous ! Et puis, il fallait aussi que le message les rejoigne dans ce que je suis. Or, j’aime dire les choses en riant – ce que disait d’ailleurs le bienheureux Maurice Tornay : « J’aime dire la vérité en riant. » »
La recette de cuisine pascale (voir photo ci-contre) a occasionné des remerciements de gens qui ont surpris le chanoine Voutaz : « Ces vidéos ont beaucoup touché les gens qui ne sont pas forcément des pratiquants réguliers… je suis tombé des nues en voyant certains remerciements ! Ce fut une prise de conscience plus profonde de ce que je savais déjà : je ne suis pas le curé uniquement des pratiquants. »
Quant aux inévitables grincheux – fort minoritaires – ils ont plutôt fait rire les chanoines. Y compris la violente lettre anonyme reçue après l’une des vidéos.
10’000 vues en 24 heures La vidéo de déconfinement du chanoine Jean-Pascal Genoud, curé de Martigny, l’a complètement dépassé. « L’idée était de faire un petit sketch pour détendre. Je pense que les gens attendaient une approche un peu plus légère de ces pages A4 de directives hyper précises et rigoureuses. Du coup, ils se sont marrés et ont partagé généreusement cette vidéo. Il faut croire que, parfois, ça vaut la peine de délirer un moment ! Mais quelle surprise quand la secrétaire paroissiale m’a annoncé qu’on dépassait les 10’000 vues en une journée ! »
Le chanoine Genoud tempère tout de même : « Dans les contextes que nous traversons souvent auprès des gens – deuil, souffrance, difficultés de toutes sortes – l’humour n’est pas forcément le bienvenu. Mais il me semble qu’il y a une telle crise face à une Eglise qui ne peut plus se poser en enseignante voyant tout de haut que, quand on prend les choses avec légèreté, on rejoint mieux les personnes, cela donne une certaine liberté. A condition d’utiliser l’humour à bon escient, évidemment. L’autodérision plutôt que la prise de tête, en somme. »
Le défunt humoriste Jean Yanne disait : « Heureux ceux qui savent rire d’eux-mêmes… ils n’ont pas fini de se marrer ! »
En 2009, l’église Saint-Robert a connu de grands travaux de restauration, notamment en ce qui concernait ses vitraux. Nous vous proposons de découvrir les coulisses de cette aventure haute en couleur.Comme indiqué dans le petit fascicule relatant l’histoire de notre église, le vitrail angulaire gauche du chœur représente saint Robert (patron de l’église) et l’abbaye de Cîteaux, dont il fut le premier abbé. Le vitrail central montre la Vierge Marie et l’Enfant au-dessus de la basilique de Lorette, en Italie. Le vitrail angulaire droit révèle saint Joseph et son atelier de Nazareth. Le vitrail à trois lobes situé tout en haut de la façade, au-dessus de l’orgue, représente la figure de Dieu le Père dans la Sainte Trinité. Les vitraux des parties latérales sont des dentelles de verre raffinées.
En 2009, c’était peu dire que les vitraux étaient abîmés. Protégés à l’extérieur par un simple grillage, ils enduraient directement les atteintes du temps et les déjections de volatiles insouciants. Sales, avec de nombreux petits trous et des plombs rongés, ils étaient affaissés et gondolaient comme des tissus mous. Leur minceur était une autre de leurs caractéristiques : ceux des fenêtres latérales ont une épaisseur d’un millimètre, ceux du chœur et de l’entrée sont un peu plus épais.
Le travail de restauration a été attribué à Madame Vishka Niska, spécialiste du vitrail à Morges. Cette artiste a d’abord travaillé comme ingénieure électricienne dans sa Pologne natale. Plus tard, accompagnant son mari diplomate à Hong Kong, elle a étudié l’art du verre. C’est en participant à la restauration de vitraux dans l’atelier d’un professeur dont elle était l’assistante qu’elle a entamé sa pratique, qui est devenue son métier. A cette époque, lorsqu’elle passait d’un pays à l’autre pour accompagner son mari, le contenu de ses valises était un sujet de perplexité pour les douaniers : une quantité de pièces de verre colorées !
Une nouvelle jeunesse La restauration de vitraux est une activité qui allie force et délicatesse artistique et demande beaucoup de concentration et de rigueur. Après avoir cassé le vieux mastic, Mme Niska a sorti les vitraux (partagés en quatre ou cinq panneaux) de leur armature métallique, comme une vitre hors d’un cadre de fenêtre. Quand ils ne sont plus enchâssés, ces éléments de vitraux se révèlent très fragiles. Ils doivent être insérés précautionneusement entre des plaques de polystyrène et de bois avant leur transport.
Arrivés à l’atelier, les panneaux ont été déposés sur une table pour être nettoyés. Vu leur finesse et leur vétusté, il était exclu d’utiliser une brosse pour enlever la crasse. Chaque pièce de verre a donc été lavée en douceur à l’eau ou avec un solvant spécial qui préserve les couleurs et les éléments de décoration tels que les touches de peinture ou de grisaille (camaïeux de gris ou de bruns employés pour donner l’illusion du relief).
Les trous importants ont été bouchés par des verres colorés. La recherche d’une couleur identique ne fut pas aisée. Pour les petits trous, la restauratrice a utilisé la méthode Tiffany, des bandes de cuivre soudées.
En regardant attentivement les vitraux qui ornent l’église Saint-Robert, on remarque que les pièces de verre sont assemblées selon les formes et les couleurs déterminant les différents sujets et enchâssées dans des plombs qui en suivent les contours. Les anciens plombs ont été préservés, les parties oxydées et rongées remplacées. Un minutieux travail de sertissage.
De retour à l’église Enfin les vitraux ont pris le chemin du retour, retrouvant leur encadrement de fer. La pose est un travail précis nécessitant le concours de bras vigoureux. Pour garantir une meilleure tenue des vitraux, Mme Niska a placé de fines attaches de cuivre sur chacune des petites barres de métal transversales. Puis mis du mastic autour. Les vitraux étaient ainsi prêts à affronter les années avec grâce et légèreté !
De plus, une vitre transparente extérieure a remplacé le vieux grillage, assurant une meilleure protection et permettant à la lumière de jouer à travers les couleurs suivant les heures de la journée.
Une question demeure : qui était le peintre-verrier ? Modeste par rapport aux œuvres somptueuses de nos grandes cathédrales, ce trésor lumineux anime notre église comme le font toutes les personnes qui contribuent d’une manière ou d’une autre à donner à ce lieu un cœur et une âme.
Par Bénédicte Jollès Photo: DR« Je croirai le jour où les chrétiens auront une gueule de ressuscités », écrivait Nietzsche. Honnêtement, nos raideurs ou nos crispations peuvent être des repoussoirs.
Et pourtant, la vie des saints est émaillée de fantaisies, ils font preuve d’une liberté intérieure souvent ignorée. Il est arrivé à saint Philippe Néri de tirer sur la barbe d’un garde suisse ou de mettre un chat sur l’autel pour éviter de léviter. Thérèse d’Avila interpelle le Seigneur : « Si c’est ainsi que vous traitez vos amis, je comprends que vous en ayez si peu. » Don Bosco présentait régulièrement des spectacles de magie aux jeunes et les attirait en nombre. Un jour, saint Vincent de Paul croise une religieuse nettoyant un couloir : « Ma Sœur, balayez-vous pour la gloire de Dieu ? – Oui, répond celle-ci, toute fière.
– C’est bien ce que je me disais, parce que, si c’était pour balayer le couloir, vous vous y prendriez autrement ! » L’humour recadre, dédramatise, et quand il sonne juste, il permet à une joie contagieuse de s’exprimer.
Un chrétien qui ne rit pas est en danger, un saint triste est un triste saint. Alors, même et surtout en temps de pandémie, célébrons, fêtons et blaguons, d’abord de nous-même et de nos limites, une belle façon d’éviter de se prendre au sérieux. Et si nous n’avons pas tous le talent du bon mot qui fait rire, nous pouvons au moins sourire.
Par Marie-Claude Follonier[thb_image image= »4979″ img_link= »url:/wp-content/uploads/2020/06/Jeux_ete_2020. »]
Question d’enfant
Pourquoi ne travaille-t-on pas le dimanche ?
La Bible s’ouvre avec le récit de la création du monde où il est dit que « Dieu se reposa le septième jour ». Pour les juifs, aujourd’hui encore, le samedi (septième jour de la semaine) est réservé à Dieu et au repos : c’est le shabbat. Pour les chrétiens, le jour sacré est le dimanche, jour de la Résurrection du Christ et premier jour de la semaine chrétienne. Les grandes fêtent tombent un dimanche. On s’abstient si possible de travailler pour offrir plus de temps à Dieu et à sa famille.
Par Pascal Ortelli
Humour
– « Où j’étais quand j’étais pas né ? » demande Paul, 4 ans, à sa maman.
– « Tu étais dans mon ventre. »
– « Et où j’étais avant d’être dans ton ventre ? »
– « Eh bien, tu étais dans ma tête. »
– « Et tu pouvais réfléchir quand même ? »
Sir Thomas More est un personnage exceptionnel. Grand érudit, un des meilleurs juristes de son temps, croyant sans faiblesse, d’une modestie charmante, bon père de famille, chancelier d’Angleterre, il est devenu un martyr de l’Eglise catholique.
Né le 7 février 1478 à Londres, il étudie le droit à l’université d’Oxford. Il se lie à John Colet, chanoine de Salisbury, grand ami d’Erasme de Rotterdam. Ils forment le noyau de l’humanisme anglais, fondé sur l’étude des Lettres, de la Bible et des Pères de l’Eglise. Tenté par une vie de chartreux, More préfère se marier en 1505 et devient père de trois filles et d’un fils. Au service du cardinal Wolsey, Chancelier d’Angleterre, il est engagé ensuite au Conseil privé du roi Henry VIII, devient trésorier de la Couronne, speaker du Parlement, puis Chancelier d’Angleterre en 1529. C’est la première fois qu’un laïc accède à ce poste.
Le roi Henry VIII veut à tout prix un héritier mâle et donc obtenir du pape Clément VII l’autorisation de divorcer. Il attend beaucoup des capacités diplomatiques et juridiques de son chancelier. Mais More est également versé en théologie, et c’est un catholique convaincu. Il s’estime fidèle serviteur du roi mais plus encore fidèle disciple du Christ. Il ne peut approuver la décision royale de prendre la tête de l’Eglise d’Angleterre et de briser avec Rome. Il n’assiste pas au mariage du roi avec Anne Boleyn. C’est la rupture.
More est dégradé. Mis en jugement le 1er juillet 1535, il est condamné à être « pendu, éviscéré et écartelé » pour trahison. Le roi concède une faveur à son ancien chancelier en commuant la peine en une simple décapitation. More commente : « Dieu préserve mes amis de la même faveur ! »
Lors de l’exécution, More, affaibli par les rigueurs de la détention, peine à monter les marches de l’échafaud. Avec sa politesse coutumière, il s’adresse à l’officier qui l’accompagne : « Je vous en prie, Monsieur le lieutenant, aidez-moi à monter. Pour la descente, je me débrouillerai… » Face à la foule, il se déclare « Bon serviteur du Roi, et de Dieu en premier ». Au bourreau, il affirme que « sa barbe est innocente de tout crime et ne mérite pas la hache ». Il la positionne de manière à ce qu’elle ne soit pas tranchée. Elle ne le sera pas.
Il faut regarder le beau portrait que le peintre Hans Holbein a fait de Thomas More. On perçoit dans ce visage la source de son humour. C’est un homme de conviction : grand croyant, ami fidèle, bon époux, excellent père, ministre loyal. Son intelligence lucide, un sens moral sans faille ont vite perçu les faiblesses des hauts personnages de son temps et la veulerie de leur entourage. Sa droiture contraste avec leur hypocrisie et leurs mensonges. Par son humour, il dénonce leurs crimes sans entrer dans l’insulte et la violence.
Moins d’une année plus tard, la tête de la malheureuse Anne Boleyn tombait également sous la hache du bourreau, au titre d’accusations aussi fallacieuses que celles qui avaient coûté celle de Thomas More. C’est le 19 mai 1935, quatre cents ans plus tard, que le pape Pie XI canonise le courageux martyr.
Par Chantal Salamin
Photos: DRHumour, humilité, même racine, même chemin… Jean-Baptiste, alias Coolus de son nom d’artiste, est un religieux de la communauté de la Croix Glorieuse à Perpignan. De naissance, un handicap de la vue l’oblige à regarder les choses de très très près et en noir et blanc, handicap qui le pousse à observer beaucoup et parler peu. Et puis, Dieu est entré dans sa vie comme un feu, un feu qu’il transforme en dessin grâce à un personnage de BD, un lapin bleu, zélé et évangélisateur…
… qui invite à se regarderen vérité Avec le lapin bleu, Coolus peut dire des choses sérieuses sans se prendre au sérieux comme révéler les comportements de ses frères religieux, plus facile avec des dessins qu’avec des mots qui risquent de blesser. Il n’était pas rare que ses dessins affichés dans la chapelle du couvent soulèvent les rires. Une invitation à tous à se regarder en vérité. De ces dessins sont nés les albums « Quel paroissien es-tu ? ».
… qui fait découvrir enprofondeur la Parole de Dieu Chaque semaine, la parole de Dieu pénètre Coolus, qui laisse émerger une mise en situation cocasse du lapin bleu. Derrière ses dessins, le religieux souhaite faire émerger la profondeur de la Parole, et pour aider les admirateurs de ses dessins à voir ce message divin, il les commente – couleur, symbole, composition – sur le site du lapin bleu (lapin-bleu.croixglorieuse.org).
… et qui catéchise en BD Un triptyque de trois tomes fait connaître Jésus de façon amusante et humoristique avec plein de trésors cachés, là aussi des commentaires sur son site internet : « Nuit blanche à Bethléem », « Galilée, une affaire qui tourne » et le dernier, qui a obtenu le Prix de la bande dessinée chrétienne d’Angoulême en 2019 : « Scandale à Jérusalem ».
Allumer son ordinateur, cliquer sur le lien qui mène sur la page YouTube de l’UP. Apparaît notre église du 20e siècle, Notre-Dame de l’Immaculée Conception, comme protégée par le château du 13e siècle. Mettre la vidéo sur grand écran. Entendre les cloches au tintement cristallin. Contempler cet ensemble architectural comme si y on était. Entendre Olivier Borer à l’orgue… quel art !
Franchir le seuil : l’ambiance est chaleureuse, l’église inondée de la lumière qui entre par les vitraux. Emotion. Un de nos chers prêtres nous accueille de sa voix connue, amie, qui fut même parfois compatissante, consolante. Par son regard, il entre là où je suis confinée : je me sens rejointe.
Animation d’une messe dont je me sens partie prenante. Timbres de voix amies de longue date. Le Seigneur est là. Une vraie messe participative avec les photos qui nous représentent. Avec vous tous, chers amis paroissiens.
Merci du fond du cœur à celles et ceux qui se sont proposés pour accompagner nos prêtres dans cette démarche dominicale, sans omettre le Triduum pascal. Gros plan sur le cierge pascal. Merci à la réalisatrice de ces vidéos ! Quel talent !
Il y a un an, nous ne connaissions pas Jean-Claude, nous savions à peine son prénom… Comment s’appelle-t-il ? Dunand, avez-vous dit ? Avec « d » ou avec « t » ? D’où vient-il ? Huit mois après son arrivée, sa voix et sa présence nous atteignent là même où nous sommes malgré nous. Un vrai cadeau !
Seigneur, vraiment tu nous combles en nous rejoignant par tous nos sens. Sois glorifié !
Durant ce temps de crise sanitaire nous avons tous dû faire face à des défis particuliers: télétravail, absence de travail, changement dans notre quotidien, dans nos engagements, dans nos relations aux autres et à Dieu… Nous avons demandé à quelques personnes de nos deux unités pastorales de témoigner de ce qu’elles ont vécu durant ce temps de confinement.
Mon château intérieur
Sœur Jacqueline-Marie Bonnerave, de l’œuvre de Saint-Paul et membre de l’école d’oraison.
Pendant mon oraison, sainte Thérèse m’invitait à contempler les vastes espaces du Château intérieur. Le début a été un combat. Je me sentais confinée dans des événements douloureux. J’ai demandé à l’Esprit saint de me guider et une porte s’est ouverte sur le Château intérieur de mon âme, tout éclairé. Au centre se trouvait un trésor : la présence du Christ ressuscité, que rien ne pouvait altérer.
Il était tout lumineux et m’envahissait de sa paix, de sa tendresse. Sa Présence me disait : « Ne crains pas, je demeure au cœur de ta vie, de ton âme. »
J’ai senti, à ce moment-là, que mon être s’élargissait dans une grande liberté pour accueillir tous ceux et celles qui l’habitent et qu’il me donne à aimer. Il y avait aussi les anges, la Vierge Marie, mon ange gardien, les saints. Je suis entrée dans un temps de louange et d’action de grâce, en communion avec les membres du groupe d’Oraison et les communautés dans lesquelles je suis engagée. Merci Jésus !
Une respiration
Alain Schweizer, sacristain.
C’était une période spéciale durant laquelle j’ai continué à travailler dans mon lieu de travail : l’église Saint-Pierre, la cure et leurs abords. Au gros du confinement, on ne voyait vraiment pas grand monde : mon collègue concierge, éventuellement une secrétaire, même pas chaque jour, et un ou deux fidèles venus se recueillir. Le stress était moins présent et il devenait possible d’accomplir les tâches qui ne sont jamais faites, celles que l’on remet toujours à plus tard ou aux rares périodes creuses de l’été. Pour moi, la suppression des messes impliquait une organisation du travail différente sur les sept jours, ce qui fait que je n’ai pas vraiment ressenti le confinement !
De façon plus générale, ce qui était frappant, c’était le calme. Moins de circulation, moins de gens en ville. Mais aussi davantage de familles avec enfants venues profiter des espaces verts jouxtant l’église. Comme une respiration dans un monde qui reprend le temps d’apprécier la beauté de son environnement quotidien et la valeur de ce temps si précieux qui, d’ordinaire, lui manque tant. Mais, paradoxalement, en même temps, on se rend compte qu’il manque quelque chose d’essentiel : d’une certaine façon, en cessant nos activités ordinaires, moi la préparation des messes, un autre les diverses activités ayant trait à sa profession, on a cessé de vivre pleinement. La vraie vie n’est plus là et elle nous manque. Comme nous manque cette eucharistie par laquelle chacun reçoit la Source de cette vraie vie…
Le stress et la peur au quotidien
Alexia * (prénom d’emprunt), responsable de la vente dans un magasin d’alimentation.
Je m’appelle Alexia * et je suis maman d’une petite fille. Je souffre de maladies quelque peu invalidantes et je suis une personne à risque. J’ai vécu mon travail de vendeuse dans un magasin d’alimentation, un nouveau travail, avec une grande angoisse, mais c’est mon gagne-pain. Le stress, la peur ont été mon quotidien.
Des journées de dix heures, avec une pause d’une heure, ont jalonné ces 10 semaines de crise. Les informations concernant les enfants ont été également contradictoires. Comme maman, mes sorties presque quotidiennes dans les transports publics et les contacts avec les clients furent source d’inquiétudes. Même avec toutes les mesures sanitaires, j’étais susceptible d’être contaminée. La désinfection systématique des mains, le masque, sans l’usage des gants, furent des mesures que j’ai appliquées avec rigueur. L’affiche sur la porte d’entrée était claire : une personne à la fois ! Les clients eurent des comportements forts divers. Certainespersonnes étaient souriantes, polies et très reconnaissantes, notamment par l’offrande de fleurs ou le temps partagé pour un café, mais d’autres étaient malhonnêtes ettrès énervées. Les produits de première nécessité et l’alimentation furent toujours disponibles pour la population. Ce service et la reconnaissance reçue m’ont motivée. Et, comme je le dis, Dieu m’a protégée.
Une période d’incertitude
Fabien Berthod, responsable du groupe scout de Villars-sur-Glâne.
J’ai 19 ans et je suis en 1re année d’apprentissage comme animateur socio-éducatif au sein du dicastère de la cohésion sociale pour la commune de Villars-sur-Glâne.
Pour moi, le temps de confinement a tout d’abord été une période d’incertitudes par rapport à la gestion de la situation. Quels impacts tout cela allait-il avoir dans mes activités et mes engagements concrets ?
Au niveau professionnel, je me suis retrouvé à la maison, la commune ne pouvant plus organiser d’activités d’animation. J’ai néanmoins pu prêter main-forte au service de livraison de courses à domicile organisé par la commune pour des personnes dites « à risque ».
Le groupe scout, quant à lui, a rivalisé d’imagination pour proposer de petits défis à réaliser à la maison par les plus jeunes. On pourrait mentionner la confection de mini-paniers de basket avec une paire de chaussettes ou les parcours de billes !
Au niveau religieux, le confinement n’a pas été l’occasion pour moi de me poser plus
de questions par rapport à l’existence de Dieu. Je suis un croyant en l’Histoire et en l’humanité, tout en étant admiratif envers celles et ceux qui croient en Dieu. Baptisé protestant, je m’engage volontiers avec les autres scouts dans le soutien logistique pour la reprise des messes dans nos paroisses.
Si les contacts humains ont été un peu réduits en termes de quantité pour moi, en revanche ils n’ont pas forcément perdu en termes de qualité ! Finalement, ce sont surtout les profs qui m’ont le plus manqué !
Les KidsGames, une semaine d’olympiades pour les enfants de 7 à 14 ans avec un programme sportif, ludique et créatif, couplé à une découverte biblique. L’accent est mis sur la solidarité, le respect et le vivre ensemble.
Le défi des KidsGames est de réussir à « FAIRE ÉQUIPE » avec nos différences ! Notre slogan 2020, « RELÈVE LE DÉFI », encouragera chaque enfant à se défier !
Les KidsGames réunissent plus de 2400 participants répartis dans 18 sites régionaux.
Par des tournois sportifs et les découvertes bibliques, nous travaillons la valeur et le potentiel de chaque enfant. Dans une équipe, tous les individus ont un rôle à jouer et une place à prendre. C’est ce que nous voulons expérimenter lors de ces olympiades.
Public : 7 à 14 ans
Dates : 9-14 août
Lieu des joutes : Lonay,Pampigny, Rolle (nouveau !)
Prix de la semaine : Fr. 90.–
Informations et inscriptions : www.kidsgames.ch(Attention, places limitées !)
Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, paroisse Saint-Laurent Estavayer (FR), juillet-août 2020 Propos recueillis par Gérard Dévaud | Photo: LDDEn ces temps perturbés par le coronavirus, Christian Moullet, aumônier au HIB, a été au cœur de l’action auprès des malades. Il a répondu à quelques questions. Comment avez-vous vécu les premières semaines de l’épidémie? En vérité, avec […]
Comment les catholiques de Gland ont-ils vécu le confinement, qui a signifié absence de toute liturgie et activité pastorale? Quelques-uns d’entre eux témoignent: ils n’ont pas baissé les bras et ont fait preuve de créativité. Ils partagent ici leurs activités et leurs questions.
Aller annoncer la Bonne Nouvelle
Ce confinement m’a fait réaliser une chose : à quel point les messes et les célébrations de la Semaine sainte, des Rameaux au dimanche de Pâques, m’ont manqué. J’ai suivi la messe en ligne, mais il y manque la communauté, les prières récitées ensemble, cette foi collective qui porte chacun de nous individuellement et le fait de prier les uns pour les autres.
Privé de tout cela, j’ai pris conscience qu’on ne peut pas vivre sa foi tout seul. Que la foi se pratique et se vit en communauté avec tous les êtres humains autour de nous, au cœur de notre société.
Dans le Nouveau Testament, Jésus se retirait pour prier, mais il agissait en lien avec ses disciples et le monde qui l’entourait.
Ce verset de l’évangile de Matthieu me parle particulièrement : « En effet, quand deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis là, au milieu d’eux. » (Mt 18, 20)
Certes, méditer, prendre le temps de réfléchir sur les textes des évangiles est une chose importante. Mais garder tout cela pour nous n’est certainement pas ce que Dieu nous demande ou nous donne comme mission sur terre. Mais plutôt d’aller partager et annoncer la Bonne Nouvelle qui de plus est, en ce moment où nous le célébrons, le Vivant !
Haja Ranaivo
Un jour après l’autre
Le coin prière pour se retrouver en famille durant la pandémie.
Photo : Leticia Nicolet
Durant cette période si spéciale, chacun de nous porte ses difficultés, ses inquiétudes, et ses peurs. Nous avons vu la nécessité de porter en famille ce que nous devions vivre et de mener un combat, celui du confinement, unis dans la prière.
Cette photo montre le coin prière que nous avons aménagé à la maison : en effet, en plus de suivre la messe par internet les dimanches et jours de fête, nous avons pris le temps de prier chaque soir en compagnie de la Sainte Vierge en récitant le chapelet. Chaque passage de la vie de Jésus médité dans les mystères nous donne la force nécessaire pour nous soutenir les uns les autres et renforcer dans nos cœurs notre union avec lui.
Nous avons récité cette prière chaque jour : « Merci, Seigneur, de prendre soin de nous, de nos familles, de nos amis, de notre communauté, et de nous donner tout ce dont nous avons besoin un jour après l’autre ! ».
Leticia Nicolet
Avance au large !
Nous sommes des êtres de contact. Je suis une personne qui aime la convivialité, les rencontres en famille, les repas entre amis. Tout cela me manque, comme à bien d’autres. Quel régal de goûter aux câlins de mes petits-enfants et surtout de ma dernière petite-fille, 6 ans, qui est encore assez jeune pour les offrir en abondance !
Cette période de confinement nous prive de ces moments si bons, mais nous fait prendre conscience, en même temps, de leur valeur inestimable. Ne dit-on pas que c’est quand on perd quelque chose qu’on en mesure l’importance ? Triste constatation. Il y a bien sûr le téléphone, les photos, les messages, les dessins : c’est déjà énorme et on ne s’en prive pas. C’est vital tant pour les grands-parents que pour les petits-enfants.
Notre vie de foi est elle aussi bousculée : les célébrations sont suspendues, souvent les églises sont fermées, il n’est plus possible d’allumer une bougie même seul dans la chapelle. Heureusement ma vie spirituelle, ma vie de foi, ne s’arrête pas aux gestes que je ne peux plus faire, mais elle invente de nouveaux rituels. La vie de foi n’est pas « une vie particulière » : c’est la vie, c’est ma vie de tous les jours.
Je reconnais que ce temps de pandémie bouleverse mes habitudes. Le Seigneur lui-même me dit : « Va, quitte le rivage, avance au large. Regarde tout ce temps qui t’est donné pour qu’on se rencontre et qu’on se connaisse mieux ». L’Esprit me fait prier davantage, je l’admets, car j’ai besoin de Dieu, j’ai besoin qu’il me redise qu’il tient le monde dans ses mains. J’ai besoin qu’il habite mes peurs et les transforme.
J’ai beaucoup de temps pour méditer la Parole, prier, entre autres, avec les chanoines du Grand-Saint-Bernard et leur chaîne de prière. Et j’ai la chance de partager beaucoup de ces moments avec mon mari. Dans ce confinement que personne n’aime, il existe aussi des moments de grâce: la prière à deux pour nos familles, nos amis, nos connaissances, nos communautés de vie.
Un temps de désert durant les semaines qui nous menaient à Pâques pour retrouver le sens du passage : Vie-Mort ; Mort-Vie ! Une Semaine sainte qui prenait un sens particulièrement fort : notre solitude, bien sûr, mais surtout la solitude des malades, des personnes âgées confinées dans les EMS, des soignants et de leurs responsabilités, des personnes qui devaient surmonter leur angoisse pour continuer à travailler, la solitude des parents avec leur enfant handicapé, des chefs d’Etat face à des décisions difficiles, la solitude des enfants qui meurent chaque jour non du coronavirus, mais de la faim, et qu’on oublie si souvent.
Image forte sur nos écrans : le pape François choisit de marcher « seul » pour rejoindre toutes ces solitudes lors d’un Chemin de croix sur une place Saint-Pierre vide. Une sobriété qui crie la souffrance de ce monde.
Toutes ces semaines particulières dans nos vies qui aiment et recherchent la sécurité, toutes ces semaines qui s’ajoutent, dans mon existence personnelle, à des mois de lutte silencieuse contre la maladie.
Pour arriver au jour de Pâques et faire eucharistie chez nous, sans messe communautaire ; faire eucharistie pour partager la solitude et la souffrance ; faire eucharistie pour partager le pain du quotidien et les soucis de chaque jour; faire eucharistie pour rendre grâce avec le vin qui donne la joie et l’espérance ; faire eucharistie pour croire en sa présence réelle en chacune de nos vies : « Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde » (Mt 28, 20).
Promesse que le Seigneur adresse à tous ses enfants de la Terre et que ce temps de retraite, de silence, me permet d’entendre avec mon cœur. Merci, Seigneur. J’ai confiance en toi.
Françoise Merlo
Mains et croix
Tout au long de cette période de confinement, vidéos, photos et méditations ont passé d’un natel à l’autre. Envoyées comme témoignages de solidarité, reçues avec reconnaissance. Comme chacun, j’en ai reçu tous les jours, aimant découvrir ce que l’ami proche ou moins proche partageait. Pour L’Essentiel, j’ai choisi cette photo envoyée par une amie qui exprimela solidarité si forte en cette période de confinement : des mains qui s’unissent et qui, ensemble, forment une croix, signe de l’amour du Christ. A travers cette image, un rappel : le secret de la vie est d’être en relation profonde avec le Père, mais aussi avec les autres. Dieu nous y invite maintenant et après cette période si spéciale.
Brigitte Besset
Un temps propice au jeûne
J’étais absente en début d’année, mais heureusement je suis rentrée en Suisse quelques jours avant le confinement. Je dis heureusement, car ici on a quand même une petite marge de manœuvre : même si je fais partie du groupe à risque, comme j’habite Gland, il m’est facile de me promener dans la forêt sans croiser beaucoup de monde.
Comme je ne peux pas voir des amis ni manger au restaurant, j’ai aussi profité de ces mois pour prendre du temps pour moi et me nourrir autant spirituellement que physiquement. Je jeûne une fois par an avec un groupe œcuménique de Gland depuis plus de dix ans et je trouve cette expérience, durant laquelle je réduis mes contacts et mes achats, très propice à l’intériorité et à la lecture ; elle me permet aussi de me recentrer sur moi-même. J’ai réalisé que le confinement était justement le moment idéal pour jeûner quelques jours.
J’ai aussi beaucoup aimé suivre les messes diffusées par la paroisse de Nyon via YouTube le dimanche à 10h15. Je suis sûre que ce n’était pas évident à réaliser. Merci à l’abbé Jean-Claude Dunand et aux autres prêtres pour cette initiative ainsi qu’à tous les participants qui nous ont offert la possibilité de continuer à faire communauté malgré le confinement.
Cecilia Nizzola
Carême et nouveau cierge pascal
Comme Françoise Merlo le fait en temps ordinaire, chaque fin de semaine, j’ai eu plaisir à me rendre à la chapelle durant ce confinement pour apporter une touche de beauté à ce lieu momentanément désert. En créant des compositions florales différentes au gré du temps liturgique, j’ai réalisé combien les paroissiens étaient présents dans ce lieu pourtant si vide. C’est ce que je peux appeler la communion.
C’est bien unie à vous tous, paroissiens de la communauté et de l’Unité pastorale, que j’ai pris chaque fois un temps de silence et de prière à la louange de Dieu qui fait de nous un peuple, une Eglise, une communauté, une famille. Ci-contre, le nouveau cierge pascal, allumé lors de la veillée pascale à Nyon par l’abbé Jean-Claude Dunand, curé modérateur.
Brigitte Besset
Nourris quand même
Photo : Céline Vernet
Unephoto de notre petite installation de ce matin. La communion sacramentelle et les liens de charité fraternelle nous manquent !
Mais avec tout ce qui nous est proposé sur internet par l’Unité pastorale et d’autres paroisses ou communautés, notre vie spirituelle continue à être nourrie quand même.
Céline Vernet
Au milieu des épreuves
Cette période de confinement a fait revivre en moi un souvenir : durant la dernière guerre mondiale, une période de trois jours et trois nuits dans la cave, avec des obus tombant sans interruption,qui avait provoqué peur et faim ! En ce moment aussi, la peur rôde dans notre vie, heureusement sans la faim !
Durant cette guerre, des actes héroïques ont été accomplis. Aujourd’hui également, les soignants se dévouent sans compter et partout des actions de partage et des services de toutes sortes nous aident à supporter les soucis générés par cette période de pandémie.
On se rend alors compte que dans les pires épreuves, l’homme manifeste sa solidarité. Il n’est jamais seul pour aller de l’avant, et cette évidence m’aide à traverser les moments d’incertitude.
Josette Guyaz
Méditation: De quoi sera fait demain?
Dis-moi, Seigneur,
de quoi sera fait demain,
mon demain à moi,
celui de ceux que j’aime ?
Tous ces demain semés d’espérances
qui attendent de germer,
les vois-Tu, Seigneur ?
Les vois-tu ces espérances enfouies
au plus profond de nos jardins secrets,
là où personne n’entre
sinon Toi et Toi seul ?
Dis, les feras-tu éclore un jour
nos espérances en graines,
nos rêves, nos projets ?
De quoi sera fait demain ?
Après tout, qu’importe,
puisque Ta présence, Seigneur,
m’accompagnera au cœur de mes déserts
comme au plus fort de mes joies.
Ta présence qui m’invite déjà
à vivre aujourd’hui
comme pour mieux réaliser demain.
Non, ne me dis pas, Seigneur,
de quoi demain sera fait.
Confinement oblige, toutes les messes et les activités pastorales ont été suspendues dans nos deux paroisses durant plusieurs semaines. Mais les paroissiens de la Colombière ont fait preuve de créativité et de solidarité. Plusieurs ont pris la plume pour dire comment ils ont vécu leur foi durant la pandémie. Une mosaïque d’initiatives réjouissantes.
Ils ont fait nos courses
Dans notre immeuble, les « civilités d’escalier » sont devenues de plus en plus brèves. Mais dès le début du confinement du « club des plus de 65 ans », quelle n’a pas été notre surprise de voir immédiatement une feuille affichée sur le lieu de passage par un jeune couple que nous croisions épisodiquement pour offrir l’un ou l’autre service! Cette sympathique missive nous proposait de faire appel à eux pour de menus services, par exemple pour faire les courses. Elle se terminait par un numéro de portable. Nous avons immédiatement répondu par une petite carte de remerciement qui a été bien reçue.
Par chance, mon mari et moi sommes les deux seuls habitants de l’immeuble à être membres de ce fameux « club ». Nos autres jeunes voisins, parents d’enfants en bas âge, se sont, eux aussi, immédiatement proposés pour faire nos courses, aller à la déchetterie pour les sacs de déchets de jardin ou se rendre à la pharmacie. Ce qui nous a été bien utile, car nos enfants étaient en quarantaine pour cause de Covid-19… Comme quoi c’est dans l’adversité que les tempéraments se révèlent vraiment.
Le lilas a fleuri. Je sens que je vais en offrir plusieurs bouquets.
Liliane Blanchard
Restons en contact
Confinement ne signifie pas enfermement ! Tout s’arrête : réunions, groupe de marche, cours, tables d’hôtes,… Mais les gens ne disparaissent pas pour autant !
Une chaîne téléphonique a été organisée au niveau de mon groupe de marche, ce qui m’a permis de découvrir des personnes que je n’avais pas encore repérées. Nos échanges se sont avérés tout de suite très profonds.
J’ai téléphoné aux participants à nos tables d’hôtes : ils étaient touchés que je prenne contact avec eux, d’autant qu’ils étaient pour la plupart reclus à domicile. Certains ne sont pas sortis de chez eux depuis le début de la crise sanitaire. C’est dire qu’un appel est précieux.
Enfin, je n’ai pas lâché les courses auprès d’une personne âgée dont je m’occupais auparavant. Cela suppose un certain équipement : gants et masque. Habillée ainsi, je ressemblais sans doute à une Babibouchette, mais le but a été atteint : la solitude était moins lourde à porter pour cette personne.
Dominique Perruchoud
Par visioconférence
Je fais partie du groupe de Prière des Mères de la paroisse. Nous avons l’habitude de nous réunir le mercredi soir pour prier ensemble. Dès le moment où le confinement a été mis en œuvre, nous avons bien entendu arrêté nos rencontres.
Après deux semaines, le besoin de nous retrouver s’est fait sentir. Pour y répondre, nous avons organisé nos rencontres par visioconférence (devenant presque des expertes en informatique). Quelle émotion de nous revoir la première fois ! Puis les habitudes sont revenues naturellement.
Durant la Semaine sainte, nous nous sommes portées mutuellement dans la prière et nous avons échangé des idées à partager en famille. Plus humblement, sachant que chacune vivait ce temps chez elle. Nous étions unies dans nos démarches.
Stéphanie Sahli
Quel cadeau!
J’ai de nouveaux voisins depuis quelques mois. Lors de notre première rencontre, j’ai prononcé par mégarde une phrase un peu maladroite qui ne leur a pas plu. Elle n’était pas blessante, mais elle a déclenché une réponse un peu ironique. Depuis, nous nous saluions à peine et je n’étais pas à l’aise avec eux.
La semaine de Pâques, en plein Covid-19, Madame m’a offert une magnifique tresse maison avec un grand sourire. Quel cadeau ! J’en ai été très touchée et l’en ai beaucoup remerciée. Nos bonjours ont maintenant davantage de chaleur !
Josette
Avec les petits commerçants
En cette période de Covid-19, en dehors des courses pour nos parents, nous avons voulu exprimer plus largement notre solidarité avec les petits commerces, qui souffrent particulièrement de cette crise.
Concrètement, cela s’est fait grâce à une plateforme internet spécialement dédiée à ce problème (direqt.qoqa.ch). Nous avons pu non seulement faire de petits dons à certains, mais encore payer des bons d’achat chez les commerçants locaux que nous avons choisi d’aider, bons que nous utiliserons dès que possible. De plus, pour chaque bon acheté, le commerçant reçoit 20 % supplémentaires grâce à un fonds d’aide créé par deux sponsors.
Puisqu’on dépense moins qu’avant depuis le début du confinement, autant que les économies réalisées puissent être utilisées pour un geste solidaire et local.
Ianthé et Alex Iselin
La messe à distance
Allumer son ordinateur, cliquer sur le lien qui mène sur la page YouTube de l’UP. Apparaît notre église du 20e siècle, Notre-Dame de l’Immaculée Conception, comme protégée par le château du 13e siècle. Mettre la vidéo sur grand écran. Entendre les cloches au tintement cristallin. Contempler cet ensemble architectural comme si y on était. Entendre Olivier Borer à l’orgue… quel art !
Franchir le seuil : l’ambiance est chaleureuse, l’église inondée de la lumière qui entre par les vitraux. Emotion. Un de nos chers prêtres nous accueille de sa voix connue, amie, qui fut même parfois compatissante, consolante. Par son regard, il entre là où je suis confinée : je me sens rejointe.
Animation d’une messe dont je me sens partie prenante. Timbres de voix amies de longue date. Le Seigneur est là. Une vraie messe participative avec les photos qui nous représentent. Avec vous tous, chers amis paroissiens.
Merci du fond du cœur à celles et ceux qui se sont proposés pour accompagner nos prêtres dans cette démarche dominicale, sans omettre le Triduum pascal. Gros plan sur le cierge pascal. Merci à la réalisatrice de ces vidéos ! Quel talent !
Il y a un an, nous ne connaissions pas Jean-Claude, nous savions à peine son prénom… Comment s’appelle-t-il ? Dunand, avez-vous dit ? Avec « d » ou avec « t » ? D’où vient-il ? Huit mois après son arrivée, sa voix et sa présence nous atteignent là même où nous sommes malgré nous. Un vrai cadeau !
Seigneur, vraiment tu nous combles en nous rejoignant par tous nos sens. Sois glorifié !
Francine Baumgartner
La Semaine sainte chez soi
Comment vivre la Semaine sainte confiné chez soi ? La Bible ouverte au texte du jour, un crucifix, des bougies, des plantes. Le Jeudi-Saint, une cruche d’eau pour rappeler le lavement des pieds. Le Vendredi-Saint, une rose. Le Samedi-Saint et le dimanche de Pâques, une statue de la Vierge à l’Enfant. Et, chaque jour, la célébration du pape François dans la basilique Saint-Pierre et sur le parvis retransmise en direct par la télévision.
C’est aussi simple que recueilli. Voilà comment Virginia Mitrione, ancienne sacristine et paroissienne de la Colombière, a marqué, cette année, la montée vers Pâques. Comme la majorité d’entre nous en l’absence de célébrations publiques. Merci pour ce témoignage !
GdSC
Gérer le consentement aux cookies
Pour offrir les meilleures expériences, nous utilisons des technologies telles que les cookies. En consentant à ces technologies, votre expérience sera meilleure. Sans ce consentement, ce que offre ce site internet peut ne pas fonctionner pleinement.
Fonctionnel
Toujours activé
Le stockage ou l’accès technique est strictement nécessaire dans la finalité d’intérêt légitime de permettre l’utilisation d’un service spécifique explicitement demandé par l’abonné ou l’internaute, ou dans le seul but d’effectuer la transmission d’une communication sur un réseau de communications électroniques.
Préférences
L’accès ou le stockage technique est nécessaire dans la finalité d’intérêt légitime de stocker des préférences qui ne sont pas demandées par l’abonné ou l’internaute.
Statistiques
Le stockage ou l’accès technique qui est utilisé exclusivement à des fins statistiques.Le stockage ou l’accès technique de données utilisées exclusivement dans des finalités statistiques sont anonymes et donc ne peuvent généralement pas être utilisées pour vous identifier.
Marketing
Le stockage ou l’accès technique est nécessaire pour créer des profils d’internautes afin d’envoyer des publicités, ou pour suivre l’internaute sur un site web ou sur plusieurs sites web ayant des finalités marketing similaires.