Cet article m’a tout de suite touchée sans l’avoir d’abord lu, à cause de la photo du regard de Janine. Dans ses yeux, j’ai été plongée dans son monde intérieur tel que je pouvais l’imaginer : un monde aride de désespoir et d’enfermement. En découvrant à la fin de l’article les circonstances de la mort de Janine, un cri de révolte a jailli en moi.
Gros travaux en cours à l’église de Rueyres
Ils ont commencé à la mi-avril et seront achevés pour la mi-juillet : les importants travaux de rénovation de l’intérieur de l’église de Rueyres-les-Prés sont en cours et avancent normalement. Visite de chantier début mai.
Un prix Nobel pour deux

Lorsqu’on pense à l’Inde, ses bidonvilles et ses nécessiteux, la figure emblématique de Mère Teresa s’impose à nous. Or, peu d’entre nous connaissent l’autre Thérèse – Mariam Thresia Chiramel Mankidiyan – précurseure de l’œuvre de sa consœur en Christ.
Par Myriam Bettens | Photo : Augustus Binu
Très tôt déjà, elle souhaite se consacrer à la vie d’ermite, mais sa famille s’y oppose. C’est finalement à Puthenchira, dans le district du Kerala qu’un demi-siècle avant sa consœur et lauréate du prix Nobel de la paix, que Mariam Thresia Chiramel Mankidiyan (1876-1926) œuvrera auprès des exclus et à l’éducation des filles. Cette dernière étant pour elle l’exemple même de la théologie de la libération en action… sans slogan.
Rompant avec la coutume de ne sortir de la maison qu’accompagnées d’hommes, Thresia et ses trois compagnes sillonnent les routes et visitent les familles dans le besoin. Une révolution pour un monde autant séculier que religieux, dont les critiques acerbes ne manquent pas de pointer ces « femmes qui descendent dans la rue » !
En 1903, Mariam Thresia demande à son évêque la permission de construire une maison de prière, mais le vicaire apostolique de Trichur lui suggère plutôt d’envisager de rejoindre une congrégation déjà existante. Elle ne ressent la vocation pour aucune d’entre elles, trop contemplatives face à son désir de servir. Finalement, en 1913, le vicaire l’autorise à construire une maison de prière et envoie son secrétaire pour la bénir. L’évêque discerne dans la vocation de Mariam Thresia qu’une nouvelle congrégation religieuse au service de la famille est en gestation. Le 14 mai 1914, il l’érige canoniquement et lui donne le nom de Congrégation de la Sainte Famille.
En moins de douze ans et avec une énergie indomptable, Mariam Thresia fait construire trois nouveaux couvents, deux écoles, deux foyers, une maison d’études et un orphelinat. A sa mort, en juin 1926, sa réputation de sainteté se répand rapidement et sa tombe devient un lieu de pèlerinage. Elle est béatifiée le 9 avril 2000 par Jean-Paul II. Son intercession est invoquée par les familles en situation difficile et par les couples sans enfant de l’Eglise catholique romaine, syro-malabare et syro-malankare.
Comme l’épi nouveau
Comme l’épi nouveau donnant ses grains,
Pour le pain qui comblera notre faim,
Comme le cep donnant ses grappes,
Pour le vin de la joie,
Comme l’Amour qui dans le pain de Vie,
Pour fortifier le cœur qui se dépouille de tout
Et se fait tout humble pour reconnaître sa faim de la vraie Nourriture.
La nouvelle croix de Châtillon bénite
L’ancienne croix des missions, sise au cœur du village de Châtillon, avait subi les outrages du temps et menaçait même de s’écrouler. Son remplacement s’imposait.
En librairie – juin 2023
Par Calixte Dubosson et la librairie Saint-Augustin
Des livres

Conversion d’un athée
Cédric Longet
L’arrivée du sacré catholique, suite à une « effusion de l’Esprit Saint » en 2014, entre en conflit ouvert avec toutes les constructions intellectuelles passées de l’auteur, formées par la philosophie et tout spécialement celle de Nietzsche pour qui « Dieu est mort ». Désormais, Dieu le Père existe vraiment, Jésus existe vraiment, la Vierge Marie existe vraiment. Cédric Longet témoigne : « Mon entrée en Jésus est proprement pour moi une authentique révolution copernicienne : je découvre que tout gravite autour du soleil, et que ce soleil est une personne. » Ce livre est le détail de cette conversion.
Editions Les Unpertinents

Le défi de Jérusalem
Eric-Emmanuel Schmitt
Après La Nuit de feu, où Eric-Emmanuel Schmitt décrivait son expérience mystique dans le désert du Hoggar, il revient aux sources avec ce récit de voyage en Terre sainte, territoire aux mille empreintes. Bethléem, Nazareth, Césarée, lieux intenses et cosmopolites qu’il saisit sur le vif tout en approfondissant son expérience spirituelle, ses interrogations, réflexions, sensations, étonnements jusqu’à la surprise finale, à Jérusalem, d’une rencontre inouïe avec ce qu’il nomme « L’incompréhensible ».
Editions Albin Michel

Le Dieu de Dostoïevski
Marguerite Souchon
Dans cet ouvrage, Marguerite Souchon dresse une sorte de biographie spirituelle et intellectuelle de Dostoïevski. Elle reprend les évènements marquants de sa vie et montre comment la foi de l’auteur russe est le fruit d’un long et sinueux cheminement. L’auteur plonge aussi le lecteur dans l’œuvre du romancier russe et y décèle les traces de cette quête spirituelle. Dans ce parcours qui va des œuvres les plus connues, comme Les frères Karamazov, aux plus confidentielles comme Les carnets du sous-sol, le lecteur est conduit dans la découverte d’un esprit amoureux du Christ. Cet ouvrage est une porte d’entrée pour découvrir tant Dostoïevski que son œuvre.
Editions Première Partie

L’empreinte transfigurée
Brunor
Pour la première fois, une bande dessinée relate les différentes étapes de cette grande enquête à propos du suaire de Turin. Elle révèle 20 énigmes pour l’intelligence qui constituent non pas des preuves, mais autant d’indices qui permettent au lecteur de se faire sa propre idée sur la question. Nous avons la surprise de découvrir les réponses éclairantes apportées par la recherche à d’autres questionnements essentiels où foi et raison sont en dialogue. Ce grand drap de lin n’a pas fini de nous surprendre et cet ouvrage y contribue pleinement.
Brunor Editions
Pour commander
- A la librairie de Saint-Maurice:
librairievs@staugustin.ch ou +41 24 486 05 51 - A la librairie de Fribourg:
librairiefr@staugustin.ch ou +41 26 322 36 82 - Sur notre shop en ligne:
librairie.saint-augustin.ch
Venons à Jésus-Eucharistie!
Comme vous pouvez le constater, L’Essentiel de ce mois-ci rassemble les diverses messes de premières communions solennelles sur nos secteurs de Monthey et du Haut-Lac.
La Bible pour mieux marcher au quotidien
Chaque jour, la Parole de Dieu se donne pour qui souhaite s’en nourrir. Elle est accessible même si nous n’avons pas de Bible. Elle est disponible sur les sites internet, les journaux, les médias et bien sûr à chacune de nos eucharisties. De nombreux récits sont connus depuis notre enfance. Chacun de ces textes nous parle en fonction de nos âges, de nos situations de vie et du moment vécu. Aujourd’hui, en ce temps pascal, j’ai envie d’échanger avec vous sur le texte des disciples d’Emmaüs en Lc 24, 13-35.
La messe, une vitrine de l’Eglise à aménager
Par Pierre Chatelanat
Photo : Chrystophe Rakotondranaivo
Mettons-nous dans la peau d’une personne non initiée à la doctrine chrétienne ou aux pratiques religieuses de l’Eglise catholique qui s’aventurerait dans une église au moment de la messe.
Dans l’immense majorité des cas, elle trouvera une assemblée clairsemée et composée surtout de fidèles d’un âge certain, comme celui du célébrant. Elle entendra des chants avec ou sans accompagnement musical presque toujours tristement en mineur et entendra des phrases ou des textes dont les mots seront incompréhensibles si elle n’a pas effectué un parcours initiatique de longue durée…
Et ce qu’elle comprendra parlera beaucoup de péché, de culpabilité, de supplications de pardon de nos manquements, de rachat de nos fautes…
Elle risque fort de quitter la cérémonie avec le sentiment d’avoir assisté à un spectacle tristounet et bien éloigné de notre réalité quotidienne, suivi par des participants peu enthousiastes.
Il est dès lors peu probable qu’elle soit poussée à s’intéresser davantage au Christ et à son Message qu’est censée annoncer et célébrer la messe !
Or, la messe est une vitrine pour notre Eglise et comme telle devrait inciter ceux qui ont l’occasion d’y assister à découvrir ce qui leur est proposé ! Comment devrait-elle se dérouler ?
Avant tout, elle doit être belle : la beauté parle de Dieu. Elle nous aide à nous élever et à nous approcher de Lui. Il faut de la lumière et des décorations, mais surtout de la musique ou des chants joyeux avec des paroles au goût du jour comme il en existe un grand registre.
Elle devrait comporter, en plus de l’émouvant baiser de paix, d’autres gestes tel le salut initial de ses voisins, qui sont des sources d’échanges fraternels et communautaires.
Mais surtout, il faudrait revoir le choix des textes qui y sont lus, notamment vétérotestamentaires, qui n’ont de signification que pour les historiens des religions et réviser le langage utilisé dans bon nombre de formules !
Que signifie par exemple pour un non-initié la phrase « être invité au repas des noces de l’agneau », parmi tant d’autres ? Ou comment prendre au sérieux l’invitation de Jésus lors de la Cène lorsqu’Il dit « buvez-en tous » alors que tel est rarement le cas ?
Il faudrait également expliquer aux fidèles certains gestes liturgiques et bon nombre d’expressions utilisées, par exemple le mot « péché » qui revient constamment ! Le remplacer par des mots courants illustrant le fait de « ne pas avoir su aimer » ne lui donnerait-il pas un sens plus compréhensible ?
Et puis, ne pourrait-on donner un autre sens à la messe que celui qui a trop souvent cours, en mettant l’accent sur la célébration dans la joie de la résurrection du Christ, en Le remerciant pour tout ce qu’Il nous a donné et nous donne encore et en cherchant à se rapprocher de Lui plutôt que de macérer dans le rappel de nos « péchés » ou de ceux du monde en espérant une miséricorde divine ?
Enfin, nous réjouir d’y participer ! Voir des fidèles joyeux, enthousiastes et lumineux irait à l’encontre de l’opinion de Nietzsche sur les chrétiens (« Je croirais en leur Dieu si ils avaient l’air un peu plus sauvés ») et serait un magnifique témoignage du bonheur que devrait nous procurer l’Amour du Christ !
On peut toujours rêver… heureusement, il existe quelques exceptions !
En Terre Sainte, Bible en main
Le 20 mars dernier, Agnès Salamin Gay et Pierre et Andrée Pasquier ont décollé pour dix jours en Terre Sainte. Accompagnés par le Père Patrice Gasser « de chez nous » et Wassim Halloun, guide palestinien chrétien, une vingtaine de Suisses romands prennent part au périple. Les trois Choëlands nous partagent le récit de leur voyage, Bible en main, photos sous les yeux.
L’assemblée de paroisse a avalisé les comptes 2022
La traditionnelle assemblée paroissiale ordinaire, dite des comptes, s’est déroulée le 26 avril dernier au Centre des Focolari à Montet. Une assemblée rondement menée sous la présidence d’Alexandre Duc, qui a vu la soixantaine de membres présents avaliser à l’unanimité l’ensemble des comptes de fonctionnement pour l’année 2022 et plusieurs comptes d’investissements. Ce fut aussi l’occasion de remercier les conseillers de paroisse sortants et d’accueillir les trois nouveaux membres qui ont été assermentés le samedi 29 avril et sont entrés officiellement en fonction le 1er mai.
Une proposition pour fêter le jubilé de la Saint-Bernard
Le 15 juin 2023, la congrégation du Grand-Saint-Bernard ouvrira une année de festivités qui marqueront le centenaire de la proclamation de saint Bernard, patron des alpinistes et des habitants de la montagne. Quoi de mieux qu’une randonnée spirituelle accompagnée. Une manière de découvrir, se ressourcer tout en faisant place pour l’intériorité et la contemplation.
Par Myriam Bettens | Photo : Hospice du Grand-Saint-Bernard
Randonnée de l’Abbaye de Saint-Maurice à l’Hospice du Grand-Saint-Bernard
Un chemin de randonnée certes, mais également un chemin de témoignage entre deux congrégations historiques. Partant de l’Abbaye de Saint-Maurice, les marcheurs emprunteront les sentiers du Tour des Dents du Midi, puis ceux de la vallée du Trient et du Haut Val d’Entremont pour terminer à l’Hospice du Grand-Saint-Bernard. Du lundi 24 au 29 juillet 2023, tarif Fr. 980.–. Renseignements et inscriptions auprès de rando@gsbernard.com

Randonnée en étoile autour de Thônes
Une semaine de randonnée en étoile dans les paysages variés, parfois sauvages et tourmentés de la région de Thônes. Une semaine avec un fort accent culturel sur les traces de Saint-Bernard de Menthon avec la découverte du château du même nom ou de l’abbaye de Tamié. Du lundi 4 au samedi 9 septembre 2023, tarif Fr. 800.–. Renseignements et inscriptions auprès de rando@gsbernard.com
Fête des jubilaires de mariage
Le dimanche 7 mai fut l’occasion d’une belle fête pour célébrer les jubilaires de mariage. Une trentaine de couples ont répondu à l’invitation et ont reçu la bénédiction solennelle durant la messe. Les festivités se sont poursuivies par un apéritif et un repas à la Maison des Jeunes.
Décès subit du sacristain Carl Frauenknecht
Au moment où nous bouclons ce magazine, début mai, nous avons appris avec tristesse le décès survenu subitement le mercredi 3 mai, à l’âge de 67 ans, de Carl Frauenknecht, l’un des trois sacristains de la collégiale.
En librairie – mai 2023
Par Calixte Dubosson et la librairie Saint-Augustin
Des livres

Au nom de Dieu, je vous le demande
Pape François
Pour les dix ans de son pontificat, le pape François confie son espérance pour le monde de demain, à travers dix voies majeures qui pourraient rendre le monde meilleur. Considérons le monde comme une maison commune, décidons des moyens concrets pour une humanité plus juste qui rejettera les abus, reconnaîtra la dignité de tous les individus, valorisera les femmes, n’utilisera plus jamais le nom de Dieu pour faire la guerre. Tout le réalisme du pape François jaillit de ces lignes où il manifeste sa conscience aiguë des problèmes que traversent les croyants comme les non-croyants. Un message passionnant et inspirant pour tous, à l’intérieur comme à l’extérieur de l’Eglise.
Editions Artège

Tu m’as appelé par mon nom
Herbert Alphonso
Toute personne possède le potentiel de se réaliser pleinement. Découvrir sa vocation personnelle, c’est retrouver le caractère absolument unique que Dieu nous a donné en nous appelant par notre nom. Herbert Alphonso, jésuite d’origine indienne, a accompagné un grand nombre de personnes dans la découverte de ce qu’il appelle leur « vocation personnelle ». Par sa grande expérience de l’accompagnement spirituel et sa connaissance profonde des exercices spirituels de saint Ignace de Loyola, le père Alphonso nous ouvre les portes de la connaissance profonde de soi. Guide spirituel, cet ouvrage nous envoie vers Dieu pour nous ouvrir à nous-mêmes.
Editions Saint-Paul

Un pas de côté
Stéphane Roux
Père de famille d’une quarantaine d’années parti pour une simple épopée familiale avec sa femme et ses trois enfants, Stéphane Roux découvre à la faveur de cette année sabbatique une vie nouvelle en lui. Il comprend peu à peu que cette rupture se mue en cheminement spirituel. Ce temps au désert est aussi l’occasion d’une réflexion sur la société actuelle, sur le monde du travail et, plus largement, sur l’usage de notre liberté. Récit d’un changement de vie ? Plutôt celui d’un pas de côté pour ralentir, se laisser transformer par la vie, par les autres et par Dieu.
Editions Fidélité

Sainte Claire d’Assise
Kim Hee-Ju
Un manga pour découvrir une sainte qui choisit la pauvreté par amour du Christ. Née dans une famille de seigneurs italiens, Claire était destinée à une existence noble et riche. Mais, à l’exemple de son ami, saint François, elle choisit de renoncer à tout pour fonder la première communauté de sœurs vivant vraiment dans la pauvreté : les Clarisses. Sa jeunesse dorée dans les rues d’Assise et Pérouse, sa rencontre avec François d’Assise et son choix radical de la pauvreté : le destin d’une jeune fille au caractère bien trempé nous est livré ici dans une BD à mettre dans les mains de tous les enfants.
Editions Mame
Pour commander
- A la librairie de Saint-Maurice:
librairievs@staugustin.ch ou +41 24 486 05 51 - A la librairie de Fribourg:
librairiefr@staugustin.ch ou +41 26 322 36 82 - Sur notre shop en ligne:
librairie.saint-augustin.ch
Au souffle nouveau de l’Esprit
Au souffle nouveau de l’Esprit,
A l’image de Marie au jour de l’Annonciation,
Osons le oui à l’inattendu de Dieu.
Au souffle nouveau de la Pentecôte,
Laissons la Parole grandir en nous
Pour la porter dans nos aujourd’hui.
Kairos – le temps favorable

Par Boleslaw Bieniek, curé des paroisses d’Anniviers | Photo : LDD
Aujourd’hui l’Eglise catholique surtout en Europe est confrontée à une grave crise du clergé et à une encore plus grave crise du christianisme. Des études sociologiques nous montrent que de nombreuses raisons ont abouti à ces deux crises. Je suis convaincu que le plus gros problème est l’identité fondamentale de la vocation sacerdotale et par conséquence son rôle dans la société moderne marquée par Chronos et même à l’intérieur de l’Eglise. Le même problème touche nos baptisés, qui sont sacramentalisés mais pas du tout évangélisés. La conséquence est la naissance au centre de l’Eglise d’un groupe appelé par les sociologues NONS. Ce sont des personnes indifférentes, découragées par la religion et en manque de confiance envers l’Eglise institutionnelle. Pour le bien de l’Eglise, je pense qu’il faut réorienter notre modèle pastoral de la paroisse territoriale vers la paroisse personnelle, comme un centre pour la vie spirituelle et sacramentelle où on prie, on cherche et on trouve le sens de la vie. Pour cela, il faudrait adapter la formation des futurs prêtres pour qu’ils deviennent des compagnons de route (à l’image du Christ sur le chemin d’Emmaüs), des conseillers spirituels, des ministres de l’eucharistie, des bergers et des confesseurs.
Les laïcs pourraient réveiller l’Eglise traditionnelle de sa sieste en se voyant confier un plus grand espace dans la pastorale et ainsi devenir le pont solide entre la société moderne et une Eglise vue comme une communauté dans laquelle on peut trouver le ressourcement spirituel et la vie sacramentelle. Pour moi, l’image de l’Eglise comme une maison où tout le monde se sent très en sécurité et où on trouve les réponses aux questions existentielles, morales, théologiques et philosophiques est à mettre en pratique.
La crise actuelle est une sorte de carrefour avec la possibilité d’une grande ouverture qui aboutira sûrement dans la douleur à une nouvelle forme de christianisme mature. Le Christianisme secoué, réveillé, touché par cette mauvaise passe pourra agir comme un médecin blessé, qui guérira le monde dont il fait partie et c’est une chance réelle pour l’avenir avec la forte conviction que : l’amour et la réconciliation sont les seules forces qui unissent sans détruire. La réforme de l’Eglise devrait être basée surtout sur la théologie spirituelle et avoir ses racines dans l’Evangile, où on trouve une proposition de vie en harmonie avec soi-même, avec la nature et avec Dieu.
Cette crise c’est aussi un Kairos, ce qui signifie la Chance, pour la société moderne marquée par Chronos (le matérialisme) qui cherche un solide point de repère afin de construire un bon avenir. Kairos, c’est aussi la chance pour l’Eglise de semer de bons grains pour transformer la société de consommation en société « Fratelli Tutti » (tous frères). Kairos, c’est enfin la chance pour ceux qui sont appelés à devenir prêtres de soigner dans l’« Hôpital de campagne » tous les blessés quelles que soient leurs blessures en étant des Bons Bergers de l’Evangile.
La vocation, ma vocation

Par Anne-marie colandrea | Photo : DR
Qu’est-ce qu’une vocation ? C’est une parole avec une certaine densité dans l’expérience commune de la vie : de la conception personnelle d’une destinée à l’intimité de la vie spirituelle. Il est commun de comprendre la vocation comme une fin en soi : avoir trouvé une position sociale, professionnelle, un engagement. Les expressions « avoir la vocation ou pas » ou exercer un métier par « vocation » font partie du langage. Le terme lui-même de « vocation » se comprend comme un « appel » ou une inclination intérieure.
Ce qui m’intéresse dans ce mouvement de la vocation, c’est la relation qu’elle implique. L’appel n’est-il pas le signe d’une relation ? Il y a la personne qui appelle et celle qui entend et répond. Le baptême en soi est une vocation, un appel, une promesse qui devient une vie, qui marque ce que je suis. Le Christ appelle – murmure, suggère, invite – il y a une rencontre unique entre Lui et moi qui embrasse tout ce que je suis, telle que je suis en toute liberté. Ce qu’il y a d’unique, c’est que Lui sonde mon cœur et m’offre l’occasion de vivre au centuple, au-delà même de ce que je peux projeter, au-delà même d’une forme de réponse escomptée.
La naissance offerte par nos parents est aussi un appel, un appel à la vie. Le baptême reçu est un appel du Seigneur à devenir son enfant, et frère et sœur en Eglise ; tel un appel à une double filiation. Tout est donné dans un élan d’amour. Personnellement, ma vocation est signée de visages et d’évènements qui m’ont accompagnée et m’accompagnent tout au long de mon chemin. Elle a pris un état de vie spécifique que j’ai reconnu comme étant celui que j’attendais, elle m’a offert une compagnie vocationnelle, une Fraternité, une demeure. La passion pour le Christ m’a conduite à reconnaître sa passion pour moi. Elle me donne d’être moi-même et de m’ouvrir à l’autre, dans le respect de mon tempérament et de ma liberté, de mon rythme, en faisant croître mes talents et mon affection, me rendant consciente de mes limites et vulnérabilités, de mes maladresses et incohérences. Ma vie s’accomplit à vos côtés : ma famille et mes amies et amis, mes collègues, celles et ceux de rencontres circonstancielles et ponctuelles. Alors MERCI à vous toutes et tous !
Vocation de baptisés de Lise Hudson-Bonin (Prions en Eglise)
Seigneur, notre vocation de baptisés est de laisser transparaître dans nos vies ton visage d’amour et de lumière.
Faut-il comprendre la baisse des vocations ?

Par l’abbé Willy Kenda | Photo : Marie-Paule Dénéréaz
Il y a plusieurs vocations : il faut d’abord considérer celle de l’Église (Mt 16, 18) – dont l’étymologie même signifie « appelée » –, puis celle de tout baptisé (1 Co 1, 2 ; Ep 4, 1.4), avant d’envisager sous ce vocable un engagement personnel dans un état de vie particulier (1 Co 12, 4-13).
De ce point de vue, prier pour les vocations, c’est d’abord et avant tout faire confiance à celui qui a dit : « Sois sans crainte, petit troupeau : votre Père a trouvé bon de vous donner le Royaume. » (Luc 12, 32)
C’est le courage de prier l’Esprit Saint qui sait agir efficacement avec la faiblesse des faibles et la petitesse des petits, afin qu’il renouvelle son Église, sa famille des petits et des humbles ; c’est en même temps le courage de ceux qui acceptent de se laisser bousculer par le Seigneur dont l’Esprit souffle où et quand il veut, le courage de ceux qui refusent de s’enfermer dans un modèle unique d’être Église !
La baisse des vocations est donc très compréhensible, à condition de ne pas restreindre ce mot « vocation » aux seules vocations des prêtres et des religieux, longtemps considérées comme les seules véritablement dignes de ce nom.
C’est certainement le mystère de renaissance de l’Église par son divin époux qui a dit : « C’est pourquoi, mon épouse infidèle, je vais la séduire, je vais l’entraîner jusqu’au désert, et je lui parlerai cœur à cœur. Et là, je lui rendrai ses vignobles, et je ferai du Val d’Akor (c’est-à-dire « de la Déroute ») la porte de l’Espérance. Là, elle me répondra comme au temps de sa jeunesse, au jour où elle est sortie du pays d’Égypte. » (Osée 2, 16-17)
