Méditation et spiritualité

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP La Seymaz et UP Champel / Eaux-Vives, Saint-Paul / Saint-Dominique (GE), septembre 2021

PHOTO : DR

Rencontres

Après les trois modules de Méditation et spiritualité dédiés à la pleine présence à soi, aux autres et au Tout-Autre, nous vous proposons une série de rencontres pour entretenir cette pratique.

Chaque soirée prévoit une méditation guidée, suivie d’un bref temps de partage libre. Ce sera l’occasion de goûter à l’expérience du silence, en résonance avec des textes de la tradition chrétienne.

Animation : Lia Antico, docteure en neurosciences cognitives et affectives à l’Université de Genève, enseignante mindfulness (Brown University, USA) et animatrice à l’Atelier œcuménique de théologie (AOT).

Dates : les vendredis 17 et 24 septembre ; 1er, 15 et 29 octobre ; 19 novembre et 3 décembre 2021, de 20h à 21h.

Lieu : paroisse Sainte-Marie-du-Peuple (Av. Henri-Golay 5, 1203 Genève) et, à distance, via « Zoom ».

Prix : libre participation aux frais d’animation (à verser sur place ou sur le compte du Service de la spiritualité).

Renseignements et inscriptions : spiritualite@cath-ge.ch ou
077 441 17 80 (Federica Cogo).

Immunisés ou vaccinés ?

PAR CALIXTE DUBOSSON

PHOTO : PXHERE

« Comment se débarrasse-t-on d’une infection virale ? Il n’y a qu’une seule réponse : les défenses élaborées par notre système immunitaire », ainsi s’exprimait dernièrement le docteur Jacques-André Haury en se désolant que nos autorités sanitaires n’aient pas mis l’accent sur la prévention tout au long de cette malheureuse pandémie.

Arrêter de fumer, s’alimenter sainement, boire du jus d’orange, manger du beurre, s’exposer au soleil, pratiquer régulièrement une activité physique, bien dormir, tout cela contribue largement à renforcer notre système immunitaire. Bien sûr que la fabrication dans un temps record des différents vaccins est à souligner et à féliciter. Peut-on dès lors parler d’une occasion manquée par un sauve-qui-peut général causé par un coronavirus semant la panique ? Oui, selon le constat que l’on est toujours plus intelligent après.

Pour nous, chrétiens, notre vaccin, c’est notre baptême mais pour qu’il agisse, il faut renforcer chaque jour son immunité qui passe par la prière quotidienne, la participation à l’eucharistie, la lecture et l’étude de la Parole de Dieu, l’engagement contre toutes les détresses qui nous entourent. Vaccinés et immunisés, nous contribuerons ainsi à rendre notre monde plus juste et plus fraternel.

La sobriété et le lion (1 Pierre 5, 8-9a)

PAR FRANÇOIS-XAVIER AMHERDT | PHOTO : PXHERE

C’est l’un des textes proposés par la Liturgie des heures au dernier office de la journée, aux complies du mardi soir : « Soyez sobres, soyez vigilants : votre adversaire le démon, comme un lion qui rugit, va et vient à la recherche de sa proie. Résistez-lui avec la force de la foi. » (1 Pierre 5, 8-9a) La tempérance, l’une des quatre vertus cardinales avec la justice, la force et la prudence, ne vaut pas que pour la sobriété de consommation, elle est associée à la foi et à la vigilance, elle permet de recentrer nos énergies pour tenir tête aux plus redoutables ennemis.

Ainsi donc le slogan « moins pour plus » convient pour l’ensemble du chemin existentiel et spirituel. Moins de biens, moins de nourriture, moins d’activités, moins de divertissements, c’est se donner la chance d’une vraie pauvreté intérieure, d’un authentique respect de notre corps et de la planète, d’une concentration sur l’essentiel, d’un approfondissement de la vie intérieure. Aucune frustration masochiste dans cette perspective. Au contraire, la sobriété peut être dite « heureuse », car elle conduit à apprécier chaque réalité, chaque aliment, chaque entreprise, chaque rencontre à sa juste valeur.

Participer au combat spirituel

Dans ses exhortations aux fidèles, au terme de sa première épître, l’apôtre Pierre en fait le moyen de surmonter la souffrance que connaît l’ensemble de la communauté des frères répandue dans le monde (verset 9b). Et surtout, il y voit la possibilité de s’opposer à l’action destructrice du Diviseur, le « diabolos », représenté sous la figure métaphorique du « lion lacérant et rugissant ». L’image provient du Psaume 22(21), 14, dont Jésus crie le commencement sur la croix : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » (Matthieu 27, 46) Vivre la tempérance, c’est donc participer au combat spirituel du Christ et de l’Eglise contre le mal et le mensonge, contre la souffrance du péché, de la violence, de la surconsommation et de la dévoration.

Prier ce texte néotestamentaire dans la communion des saints, avant de s’endormir, c’est s’en remettre au Dieu de toute grâce qui, dans le Christ « nous rétablit, nous affermit, nous fortifie,
nous rend inébranlables et nous appelle à sa gloire éternelle »

(1 Pierre 5, 10).

Un an à « Jeunesse Lumière » pour découvrir et grandir !

Viviane Gay-des-Combes, 26 ans, active dans la paroisse au sein du groupe des servants de messe, va partir, une année durant, à « Jeunesse Lumière » : une école catholique d’évangélisation. Elle explique ici comment elle s’est décidée à se lancer dans cette aventure.
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« Une Eglise pauvre pour les pauvres »

PAR THIERRY SCHELLING

PHOTO : DR

Moins…

Le leitmotiv du pape François, « une Eglise pauvre pour les pauvres », lancé il y a huit ans, pouvait sonner un peu naïf, voire comme une politesse feutrée de salon vatican…

Force est de constater qu’en bon jésuite, François a été pragmatique : moins de personnel dans les dicastères de la Curie, appliquant plus strictement le quinquennat prévu pour tous les collaborateurs du Saint-Siège ; moins de salaire pour les cardinaux et travailleurs dans la Cité du Vatican à la suite de l’année de pandémie qui a évidemment secoué ses finances ; moins de conseils pontificaux désormais rassemblés en dicastères interdisciplinaires ; moins de pompe liturgique pour une sobriété de la célébration de l’eucharistie par celui qui n’en demeure pas moins d’abord l’évêque de Rome ; moins de retenue quant à partager sa pensée à des dizaines de journaux « tout public » ; moins de destinations phares (capitales européennes) pour ses déplacements de pasteur universel ; moins d’automatismes dans la nomination tant d’évêques que de cardinaux, notamment en Italie, où nombre d’archevêques métropolitains n’étaient pas évêques auparavant, et où les titulaires de Milan, Venise, Turin, Gênes ne sont plus traditionnellement des sièges cardinalices ; moins de frais liés à son train de vie : hors palais apostolique, cantine à midi, pas d’usage de Castel Gandolfo pour les vacances…

…pour plus

Plus de femmes dans les départements de la Curie ; plus d’utilisation des réseaux sociaux (Tweeter, Youtube…) ainsi que du mode « vidéo » pour ses messages ; plus de cohérence dans les finances à la fois de l’Eglise universelle et de l’Etat du Vatican ; plus de collaboration au service de la Parole du pape de la part des organismes concernés : journal « Osservatore Romano », Vatican news, radio et télé vaticanes… ; plus de visites apostoliques ciblées ; plus de mise en avant des migrants et des pauvres, qui, du coup, ont obtenu plus de commodités (dispensaire, douches, cantine…) au Vatican…

Moins d’autoréférentiel pour plus de périphérique en somme. Comme il l’avait promis !

Assemblée générale : les traces de la Covid

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP Nyon-Founex (VD), septembre-octobre 2021

Reportée au mercredi 2 juin, l’Assemblée générale de la paroisse de Nyon a rassemblé une vingtaine de paroissiens dans la grande salle de la Colombière. Elle a permis de mesurer les effets de la Covid-19 sur les activités paroissiales et de se réjouir de l’avancée du chantier de la nouvelle église de Gland.

PAR GENEVIÈVE DE SIMONE-CORNET | PHOTOS : AUDREY BOUSSAT, SAINT-AUGUSTIN

Dans son rapport, le président de paroisse, Gilles Vallat, a rappelé que l’année 2020 a été « marquée par la crise sanitaire qui a paralysé nos activités, y compris les messes, durant une partie de l’année ». La paroisse a été contrainte « d’adapter ses activités pastorales en conséquence, notamment par la mise en place de messes retransmises sur YouTube », très regardées.

Le Conseil de paroisse a été fort occupé par le projet de construction de la nouvelle église de Gland, dont les travaux ont commencé en été 2020 : le gros œuvre est presque achevé et l’église devrait ouvrir ses portes pour Noël. « Les travaux se sont déroulés normalement malgré la crise sanitaire, dans les délais prévus et le respect du crédit accordé par l’assemblée de paroisse le 4 décembre 2019. » Un souci néanmoins : la recherche de fonds, qui a beaucoup souffert de la crise sanitaire. Le Conseil de paroisse a également étudié « les mesures sanitaires nécessaires pour l’accueil des fidèles dans nos locaux ».

Gilles Vallat a remercié le curé modérateur, l’abbé Jean-Claude Dunand, pour « son fort engagement pour la bonne marche de notre Unité pastorale (UP) et son sens de l’accueil très développé, fort apprécié de nos fidèles ». Sans oublier les membres de l’Equipe pastorale et les bénévoles engagés dans l’ensemble des communautés de l’UP.

Une situation financière saine

Les comptes 2020 ont souffert de la Covid. Ils présentent un résultat d’exploitation négatif de 114’254.07 francs dû à la quasi-
cessation d’une grande partie des activités en raison de la crise sanitaire. Les restrictions du nombre de participants à chaque office ainsi que les annulations de messes ont eu pour conséquence une diminution des recettes provenant des quêtes. Les recettes liées aux locations ont également souffert de la crise sanitaire. Vu la situation, le Conseil de paroisse n’a pas entrepris de travaux de réfection particuliers en 2020.

Avec les recettes annexes (revenus des immeubles), soit 262’412.65 francs, le compte de pertes et profits boucle avec un solde négatif de 151’841.42 francs, ce qui est exceptionnel. Cela s’explique par le résultat d’exploitation négatif et le versement d’un don de 300’000 francs en faveur de la communauté de Gland pour la construction de la nouvelle église, montant accordé par l’Assemblée extraordinaire de la paroisse du 4 décembre 2019.

La paroisse a encaissé un prêt de 200’000 francs accordé par la Mission intérieure pour financer la nouvelle église de Gland. Il sera reversé à la communauté de Gland en 2021. Au bilan, le bénéfice reporté se monte à 202’084.46 francs. La situation financière de la paroisse demeure
saine malgré les conséquences négatives
de la Covid grâce aux revenus des im­-meubles.

Développer des synergies

Prenant la parole, l’abbé Dunand a félicité chacun pour sa souplesse, une souplesse exigée par l’évolution constante de la situation sanitaire – « nous avons dû réadapter notre manière de célébrer » – et remercié tous les bénévoles : « C’est un investissement énorme ! ». Puis il a expliqué les changements opérés dans le diocèse par l’évêque, Mgr Charles Morerod : il met en place une autre organisation avec plus de subsidiarité et de transversalité.

Concernant les missions linguistiques, le curé a communiqué une évolution : désormais, les prêtres chargés des missions linguistiques seront membres de l’Equipe pastorale et ne viendront plus de l’extérieur pour célébrer la messe. Cela demande de développer des synergies avec les communautés présentes à Nyon – italienne, espagnole, portugaise et coréenne.

Les travaux avancent à Gland, et cela est réjouissant. Mais, a précisé l’abbé Dunand, « il nous faut, en parallèle, réfléchir à ce que veut dire construire l’Eglise Corps du Christ », une construction « qui sera terminée dans le royaume ».

Le personnel laïc a effectué, durant l’année écoulée, beaucoup de télétravail. Les contacts avec les paroissiens ont été réduits : beaucoup de choses ont été réglées par téléphone ou courriel. Le concierge, lui, a eu un surcroît de travail en raison de la pandémie. Et les salaires ont été réévalués.

Un sondage et une rencontre

L’Essentiel, le magazine de l’UP, poursuit son chemin à un rythme bimestriel. Hélas, depuis quinze ans, il y a entre 100 et 130 désabonnements par an. A l’heure actuelle, 988 bulletins sont imprimés pour un peu plus de 800 abonnements et pour dépôt dans le fond des lieux de culte. L’abonnement annuel se monte à 35 francs pour six numéros.

« Comment faire pour stopper la baisse, sachant que la plupart des abonnés sont des personnes âgées et que nous n’avons que très peu de nouveaux abonnements ? », s’est interrogée Geneviève de Simone-Cornet, rédactrice responsable avec Audrey Boussat. Deux idées ont été développées et réalisées au sein du groupe communication, créé l’an dernier par l’abbé Dunand : un sondage auprès des abonnés et lecteurs envoyé par internet et papier, par le biais du feuillet dominical, et une rencontre avec les responsables de Saint-Augustin. Peu de réponses lui sont parvenues :
43 par internet, 12 par papier. « Si ces réponses ne sont pas représentatives, elles ont tout de même permis de tracer quelques pistes. »

En réponse aux demandes des abonnés, l’équipe de rédaction pense proposer plus d’articles de fond comme des reportages, des interviews, des témoignages et des portraits. Car les abonnés sont notamment en quête de culture chrétienne : « Ils demandent des articles leur donnant des informations simples, des informations de base, sur la liturgie et les grandes fêtes chrétiennes. Et les témoignages les intéressent ».

La rencontre avec le directeur général de Saint-Augustin, Yvon Duboule, et le rédacteur en chef, Nicolas Maury, a eu lieu dans la buvette de la Colombière vendredi 26 mars. Elle a permis d’aborder de nombreux points en relation non seulement avec L’Essentiel, mais aussi avec les autres moyens de communication de l’UP, le feuillet dominical et la newsletter.

Une idée a émergé : proposer aux abonnés des numéros thématiques. L’équipe de rédaction en a déjà prévu un, qui sera consacré à la nouvelle église de Gland et distribué largement. La réflexion sur la pagination et la périodicité de
L’Essentiel est en cours.

Enfin, la question s’est posée du passage au numérique. Cela permettrait-il de freiner les désabonnements ? Mais les personnes âgées sont-elles disposées à passer au digital? La paroisse n’est pas prête pour l’instant, mais la réflexion va se poursuivre.

Une paroisse solidaire

ASOLAC, l’Association sociale œcuménique de La Côte, a supprimé les repas communautaires en mars 2020. Mais la permanence accueil, qui peut compter sur des professionnels, des bénévoles, une assistante sociale et Caritas, est restée ouverte, a relevé son président, René Perruchoud. Les passages étaient en nette baisse en 2020, et le profil des personnes accueillies a évolué, avec plus de sans-papiers. Financièrement, ASOLAC a pu compter sur le fonds d’aide d’urgence coronavirus des villes de Nyon et Gland ainsi que sur la Chaîne du Bonheur. René Perruchoud a enfin mentionné la plateforme sociale, qui regroupe 23 associations sociales du district de Nyon : l’occasion de mieux se connaître et d’accomplir un travail plus efficace ; et, à Noël, l’action sapin solidaire – qui permet d’offrir des cadeaux à des enfants de familles en situation de précarité –, menée avec la paroisse réformée.

Tchad Missions Nyon a renouvelé son comité avec Claude-Anne Bontron comme présidente. Il poursuit son aide aux sœurs ursulines du diocèse de Pala, au Tchad, avec surtout un soutien à 250 orphelins du sida : prise en charge de leur éducation, de leurs frais de pension et de leurs frais médicaux. La vente de confitures et de bougies, en novembre, a apporté une aide appréciable.

En lien grâce à internet

Les communautés ont ensuite présenté leurs rapports annuels. Les activités ayant été en grande partie paralysées, bien des réunions se sont tenues par visioconférence et le contact a été maintenu avec les paroissiens grâce à internet. Les messes dominicales de la Colombière ont été retransmises par YouTube, l’église ne pouvant accueillir que 50 personnes.

Bernard Chevallay, président du comité de pilotage de la nouvelle église de Gland, a présenté des images de l’avancement des travaux et des images de synthèse de l’intérieur avec les réflexions de la commission liturgique. L’occasion, pour les paroissiens présents, de se représenter ce que sera le bâtiment une fois terminé. Hélas, a déploré Bernard Chevallay, « l’Eglise n’a pas la cote aujourd’hui et il manque encore 400’000 francs ». Mais la paroisse est confiante.

A signaler, pour la communauté de la Colombière, une messe célébrée par l’abbé Jean Geng pour les auxiliaires de l’eucharistie samedi 27 mars avec remise d’une custode et d’un livret contenant des prières pour porter la communion à domicile aux personnes âgées, malades ou isolées.
Chacun a réalisé que ce service est une responsabilité, un honneur et une joie.
Un apéritif a mis un terme convivial à
l’assemblée.

Un pèlerinage éco-spirituel

Certains connaissent encore ces démarches d’intercession itinérantes appelées « rogations » 1 . Mais sont-ils nombreux ? Ces processions, qui ont lieu les lundi, mardi et mercredi avant l’Ascension, ont pour but de présenter au Seigneur le travail de l’Homme pour qu’il en favorise la protection et la prospérité. Actuellement, le rituel des rogations est délaissé par les fidèles voire totalement inconnu. L’équipe pastorale propose une nouvelle démarche, inspirée des rogations, et située dans le droit fil de l’encyclique Laudato si’ du pape François.
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Une divine économie

Tout s’achète, tout se vend, le marché suffit à fixer la valeur d’un objet. Quelle place la foi peut-elle encore occuper dans le domaine économique ? Pour y répondre, Eric Jaffrain, consultant en marketing non-marchand, propose de revenir à la logique du don, à l’origine de la vie et de la communauté.

PAR MYRIAM BETTENS | PHOTOS : JEAN-CLAUDE-GADMER

Biographie express

Au bénéfice d’un parcours professionnel atypique, Eric Jaffrain a tout fait… ou pres­que : architecte de formation, directeur d’agences de publicité puis de marketing, animateur de radio, politicien, humanitaire ou encore pasteur. Aujourd’hui, cet homme de terrain passionné met en pratique sa citation favorite : « Donner, c’est créer de la richesse. » Pour ce faire, depuis 1989, il continue de former activement au marketing non-
marchand. Il dirige aussi l’association La Restaurée, fondée il y a 11 ans, dans le canton de Vaud et qui a pour projet d’aider les personnes actives brisées par la vie.

Comment appliquer le concept de marketing non-marchand et de don à notre économie ?

Je vais prendre un exemple, c’est plus parlant. Une entreprise de services RH romande a fait appel à moi. Elle perdait des clients, avait des difficultés à les fidéliser et à en trouver de nouveaux. En posant des questions pour mieux cerner le problème, je lui ai demandé ce qu’elle donnait à ses clients. Là, regard éberlué, elle me répond ne pas donner ses services mais les vendre. N’ayant plus rien à perdre, elle a été d’accord d’essayer ma méthode avec un client le lendemain. Ce dernier lui a demandé ce qu’elle pouvait lui offrir. L’entreprise romande a donc commencé par donner une prestation. Après des mois de tractations infructueuses, elle venait de sortir de l’entretien en ayant un gros contrat en poche. Elle est ensuite devenue une entreprise florissante de la région lémanique.

Le marketing non-marchand propose une vision plus holistique de l’économie ?

Absolument ! Aujourd’hui, l’économie se compose de la triade : produire-consommer-jeter. A l’inverse, le marketing non-marchand prône un autre paradigme, dans une optique d’économie circulaire. Nous nous situons ici dans le créer-utiliser-partager ou recycler. En développant le don, on se pose toujours la question de ce que nous apportons à l’autre sans chercher à lui vendre quelque chose.

Ce type de marketing est une chance de repenser l’économie et de donner un autre sens à la société…

L’économie telle qu’on la définit aujourd’hui n’en est plus une. Elle n’est qu’un système mécanique, soi-disant autorégulateur, servant à développer le profit. D’ailleurs, la valeur des produits du marché est subjective et ne se fonde sur aucune réalité. Or, le sens du mot économie vient du grec communauté dont le principe premier demeure le partage. Mais l’instinct de propriété érige des frontières, empêchant l’autre d’accéder à ce que tu as et à ce que tu es. Le marketing non-marchand, basé sur le don, élimine ces frontières et pallie le manque d’unité de l’économie actuelle. Car celle-ci ne permet pas de symbiose entre ce que je suis, ce que j’aimerais et ce que je fais réellement.

L’économie n’est-elle pas déjà obligée de s’adapter face à des désirs de consommation plus durable et éthique ?

Il existe une tendance et une réelle conscience pour ces questions, mais je ne pense pas que cela soit suffisamment fort. Pour transformer les mentalités, le mouvement doit être collectif. Dit autrement, les cœurs doivent changer, pas le concept. Nous n’assistons pas à un changement de société, mais seulement de comportements de consommation. C’est cela qui me gêne. Il ne faut pas se faire d’illusions, l’économie financière va toujours faire en sorte de suivre les tendances pour conserver la modalité acheteur-vendeur.

Un marketing non-marchand, c’est quoi ?

Le marketing classique repose sur le fait de vendre ou de forcer l’acte d’achat avec un consommateur pour cible. « Le marketing non-marchand ne considère pas l’individu comme cela, mais plutôt comme un citoyen, voire un donateur. Le mode de transaction étant basé sur le don : de soi, de temps, d’argent ou en nature. » Il préconise de s’axer en priorité sur le besoin de l’autre. En d’autres termes, une entreprise plaçant en priorité le besoin de ses clients aura un retour sur investissement, et donc générera des recettes, comme l’enseigne Jésus : « Celui qui donne, reçoit. » Toutefois, il reste une nuance importante à souligner, le marketing classique crée artificiellement des besoins pour produire de l’argent. Dans le marketing non-marchand, il s’agit de répondre aux besoins réels et non induits par le marché. Ce type de marketing se situe aussi dans la ligne des principes bibliques que sont l’abondance et l’acceptation de la suffisance. « Si je remplis un verre jusqu’à ce qu’il déborde presque, l’économie actuelle prescrira d’accumuler des verres et de garder le tout pour moi. Le marketing non-marchand conseille de continuer à verser, afin que cela déborde et arrose tout l’environnement alentour. »

Une croix pour l’église

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP Nyon-Founex (VD), septembre-octobre 2021

Début juin, une croix a été installée contre un mur latéral de l’église de Saint-Robert.
Voici son histoire.

PAR FRANÇOISE DE COURTEN | PHOTOS : ALAIN BESSE

La statue en bois représentant le Christ nous avait été offerte par le père de mon mari Jean. Nous l’avions accrochée au mur dans un coin de notre maison et nous nous mettions sous la protection de son regard attentif.

Peu à peu, les enfants ayant quitté la maison, nous l’avons oubliée. Mais sa présence continuait d’accompagner silencieusement nos allées et venues. Quand nous avons appris que nos prêtres souhaitaient un crucifix dans notre église, mon mari a manifesté le désir de l’offrir à la paroisse de Saint-Robert, témoin de tant d’événements marquants de notre vie familiale.

Un Christ restauré…

Dûment emmitouflée, nous avons apporté à la sacristie cette sculpture en bois peint de style baroque. Françoise Belmont l’a montrée à l’abbé André Fernandes, à notre curé modérateur Jean-Claude Dunand, au vicaire épiscopal, l’abbé Christophe Godel, et à la Commission diocésaine d’art sacré. Elle a également consulté les Conseils de paroisse et de communauté. Tous ont validé ce choix.

La statue ayant subi l’usure des ans, nous avons dû la confier à un restaurateur d’art, l’atelier Sinopie Sàrl à Vevey. Avec un soin minutieux et professionnel, le restaurateur a nettoyé et refixé la pellicule picturale, reconstitué certains manques, rempli de mastic les lacunes et les fissures. Il a fait en sorte que toutes ces interventions ne se voient pas, que l’œuvre garde son authenticité et une durée de vie optimale. Cette restauration a été offerte par le Conseil de paroisse.

… sur une croix valaisanne

Mon mari et moi désirions offrir un soutien décent à cette sculpture. C’est la croix de l’église de la Colombière, un support fin en bois, qui m’a aidée dans ce choix. André Moser et moi sommes allés voir l’ébéniste recommandé par le restaurateur d’art. Nous avons grimpé jusqu’à un village perché des Dents du Midi, Mex, en Valais. Là-bas, nous avons fait des essais pour déterminer la qualité du chêne, sa couleur et les bonnes dimensions. Ces choix effectués, l’ébéniste, Robert Udriot, nous a offert un bon petit vin blanc et un plat de viande séchée que nous avons dégustés face
à des montagnes somptueuses.

L’emplacement du crucifix dans l’église ayant été choisi par un petit groupe de paroissiens éclairés, il a été fixé au mur par le menuisier Luquiens sous l’œil vigilant d’André Moser. L’abbé Fernandes procédera à la bénédiction de ce Christ en croix lors de la messe du dimanche 12 septembre. Le quatuor des plus
belles voix de notre chorale, dirigé par Nathalie Breault, chantera à cette occasion.

 

Céline Ruffieux à la barre de l’Eglise fribourgeoise

Personne ne l’attendait ! C’est pourtant elle, Céline Ruffieux, que Mgr Morerod a choisie pour être, dès cette rentrée pastorale, sa « représentante » pour diriger la partie francophone de l’Eglise fribourgeoise. Une femme pour succéder au vicaire épiscopal Jean Glasson à la tête de l’une des grandes entités du diocèse LGF. Une femme à la barre – deux avec sa collègue pour la partie alémanique : une première historique ! Un challenge qui n’effraie pas cette Gruyérienne habituée à marier psychologie et spiritualité, activité en Eglise et famille nombreuse. Rencontre.
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Vitrail du couronnement de la Vierge par l’Enfant Jésus, basilique Notre-Dame, Genève

PAR AMANDINE BEFFA | PHOTO : JEAN-CLAUDE GADMER

On considère parfois les vitraux dits sulpiciens comme des œuvres de moyenne valeur. Il est vrai qu’ils peuvent paraître un peu pâles à côté des verrières médiévales de la cathédrale de Chartres ou celles de Chagall à Zurich.

Il serait toutefois dommage de les délaisser trop vite. En effet, ils sont non seulement le témoignage d’une époque, mais ils ont en plus un intérêt théologique. C’est le cas du vitrail du couronnement de la Vierge réalisé par Claudius Lavergne pour la basilique Notre-Dame de Genève.

Il synthétise toute l’histoire du salut, superposant des événements appartenant à des périodes différentes. Il présente ainsi la façon dont ce qui est annoncé dans l’Ancien Testament s’accomplit dans le Nouveau Testament. C’est ce que l’on appelle un vitrail typologique.

Dans la partie basse, l’ange chasse Adam et Eve du jardin d’Eden. Le visage d’Eve est tourné vers le bas, sous le poids de la condamnation, mais celui d’Adam est tourné vers le haut. Il semble déjà annoncer une forme d’espérance.

La Vierge Marie porte Jésus dans ses bras. Si c’est elle qui terrasse le serpent des origines, elle utilise une lance ornée d’une croix. Elle nous guide ainsi du début des évangiles (la naissance de Jésus) à l’Apocalypse.

Jésus couronne sa mère. Il souligne ainsi la fidélité sans faille de Marie : de son « oui » à la question de l’ange jusqu’à son entrée dans la gloire.

Le Père domine toute la scène. De sa main gauche, il désigne la Vierge et l’enfant. Dans sa main droite, il tient un orbe crucigère, symbole de la domination du Christ sur le monde. Il indique ainsi que cet enfant est le Sauveur.

La colombe rappelle cet Esprit qui planait sur les eaux au moment de la Création et qui a accompagné chaque instant de l’histoire.

Concluons avec les paroles de l’Exultet, qui résument si bien toute la symbolique de ce vitrail : « Bienheureuse faute de l’homme qui valut au monde en détresse le seul Sauveur ! »

Journaliste et paroissienne engagée

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP Nyon-Founex (VD), septembre-octobre 2021

Vous la connaissez tous, peut-être sans le savoir.
Geneviève de Simone-Cornet est rédactrice responsable de L’Essentiel depuis des années et journaliste à l’hebdomadaire familial chrétien Echo Magazine à Genève. Sa plume vous offre, au fil des mois, éditoriaux et articles. Rencontre avec celle sans qui votre « Essentiel » ne serait pas pareil.

PROPOS RECUEILLIS PAR AUDREY BOUSSAT
PHOTOS : JEAN-CLAUDE GADMER ET ECHO MAGAZINE

Geneviève de Simone-Cornet, qui êtes-vous ?

Il est toujours difficile de porter un jugement sur soi : l’image que l’on donne est forcément partielle et elle doit être complétée par le regard d’autrui. Je dirais que je suis une femme sérieuse, exigeante envers moi-même et envers les autres, fidèle en amitié et dans mes engagements. Curieuse de voir et d’apprendre, de découvrir le monde qui m’entoure et d’abord la richesse des personnes. Impatiente, aussi, et en colère devant l’injustice.

Vous êtes journaliste. Qu’est-ce qui vous a orientée vers ce métier ?

J’ai toujours aimé écrire, prendre la plume pour relater des événements ou m’exprimer. J’aime la langue, j’aime travailler avec les mots. Et j’ai la passion de communiquer, de transmettre, d’informer. Alors, quand il s’est agi de choisir une profession, j’ai écouté ce qui mûrissait en moi depuis longtemps et c’est tout naturellement que j’ai choisi le métier de journaliste. Pour donner la parole, expliquer la complexité du monde et fournir aux lecteurs des outils pour comprendre les enjeux actuels.

Vous n’avez pas de téléphone portable, sauf erreur… Pourquoi ce choix ?

Je ne suis pas déconnectée du monde pour autant. Je consulte ma messagerie électronique tous les jours et mon métier de journaliste m’impose de suivre l’actualité. Je lis aussi beaucoup, en particulier dans mon domaine de compétence, la vie de l’Eglise – je suis spécialisée en information religieuse.

Je ne suis pas opposée à la technologie: elle facilite nos vies et elle nous a beaucoup apporté ces dernières décennies. Moi-même je ne pourrais pas m’en passer dans mon métier. Seulement, il faut l’utiliser à bon escient : lorsqu’elle nous aide à progresser en humanité, nous enrichit, nous ouvre au monde, elle est très utile; mais si nous passons notre temps libre la tête penchée sur un Smartphone et les yeux rivés sur un écran, nous ratons l’essentiel.

J’aime la poésie. Pour moi, lire un poème est une véritable expérience humaine et spirituelle : non seulement je lis, mais j’écoute les mots, leurs sons, leur harmonie et je les reçois comme des graines venant féconder ma terre intérieure pour l’éveiller à la beauté et à la bonté. C’est bien plus riche et profond que tous les SMS et les émôticons que l’on s’envoie à longueur de journée. Essayez, vous verrez que les mots de poésie vous transforment ! Pour cela il faut prendre du recul, s’immerger dans le silence, se rendre disponible, se mettre « en état d’annonciation » « l’oreille aux aguets », écrit le moine poète Gilles Baudry.

Comment voulez-vous y arriver si votre tête, vos yeux et vos mains sont constamment sollicités par un portable ? C’est pour cela d’abord, pour préserver cette part d’humanité et de disponibilité en moi qui me relie profondément à Dieu, aux autres et à la création que j’ai renoncé à un portable. C’est un choix de vie non contre, mais pour plus de présence au monde.

Vous êtes engagée dans l’Unité pastorale Nyon-Terre Sainte. Dans quels domaines ?

Outre que je coordonne la rédaction de L’Essentiel depuis plus de dix ans, dans la communauté de la Colombière, je suis auxiliaire de l’eucharistie. Je réfléchis aussi à la communication sur l’ensemble de l’Unité pastorale au sein d’un groupe ad hoc.

Dans quels plaisirs simples de la vie retrouvez-vous particulièrement le Seigneur ?

L’amitié, fort précieuse pour moi. Le partage. Quelques pas dans la campagne ou en forêt. La lecture et l’écriture, des lieux où j’apprends à me connaître en me confrontant à des points de vue différents qui m’interrogent et me déplacent ; des lieux, aussi, à travers lesquels je chemine vers le Seigneur. Le silence et la solitude, respirations dans un quotidien qui me sollicite beaucoup.

Comment nourrissez-vous votre foi ?

J’essaie de participer chaque jour à l’eucharistie, y trouvant une nourriture vitale pour moi. Et je prie la liturgie des heures à l’unisson avec toute l’Eglise. Je suis membre de l’Equipe d’animation des Communautés laïques marianistes (CLM ou fraternités marianistes) de Suisse et du Bureau romand de l’apostolat des laïcs (BRAL) : autant de lieux de rencontre en Eglise qui fortifient ma foi et fécondent mes engagements.

Quel regard portez-vous sur l’Eglise d’aujourd’hui ?

A la fois le regard de la journaliste et celui de la chrétienne. J’aime mon Eglise, j’ai de la joie à m’y engager, à mettre mes compétences au service de la communauté. Mais j’attends d’elle qu’elle encourage encore plus les laïcs et les invite à l’audace, qu’elle leur donne toute leur place et les soutienne. Il y a encore tant de chemins à explorer pour une meilleure collaboration entre prêtres et laïcs au sein de nos communautés paroissiales, de ministères à inventer, d’initiatives à susciter ! Par notre baptême, tous, prêtres et laïcs, nous sommes prêtres, prophètes et rois. Que les prêtres prennent plus au sérieux la vocation baptismale de chacun. Qu’ils n’hésitent pas à confier des responsabilités aux laïcs et à les intégrer dans les instances de décision.

Quant aux femmes, elles ont encore beaucoup à apporter à l’Eglise : écoutons-les, traitons-les d’égal à égal, confions-leur des postes à responsabilité, associons-les aux décisions. C’est en travaillant ensemble, femmes et hommes, que nous construirons une Eglise accueillante et attirante.

Enfin, j’aimerais que mon Eglise s’engage plus franchement dans les questions de société, qu’elle soit une voix qui compte dans le débat. Car elle a des valeurs à proposer qui humanisent notre monde et l’invitent à regarder plus haut et plus loin ; elle peut donner des points de repère à notre société déboussolée en ce temps de pandémie.

Y a-t-il un auteur que vous aimeriez recommander aux lecteurs de L’Essentiel ?

Gilles Baudry. Il est moine à l’abbaye bénédictine de Landévennec, en Bretagne, et un ami de longue date. Sa poésie simple et profonde, inspirée de sa méditation continue des Ecritures, nous convie à l’émerveillement. Des mots de tous les jours pour exprimer l’essentiel, des mots limpides pour dire l’invisible qui affleure sous le visible. Dieu dans un brin d’herbe, une goutte d’eau, un rayon de soleil. Il nous emmène toujours plus loin sur les sentiers de l’ordinaire pour y goûter la présence de Dieu. Avec douceur, tendresse et gratitude.

S’il fallait ne retenir qu’un poème dans une œuvre multiple et foisonnante, ce serait « Le dit de Cléophas d’Emmaüs ». Aussi beaux que profonds, ces vers sur les disciples d’Emmaüs invitent à relire cet épisode évangélique dans une lumière nouvelle. Etonnant et stimulant !

La Foi peut-elle être minimaliste ?

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Sacré-Cœur, Ouchy-Lausanne (VD), septembre 2021

En opposition avec une société de consommation où davantage de possessions matérielles conduisent à l’épanouissement et au bonheur, le Minimalisme fait le constat de la limite de ce système en mettant en avant une sobriété heureuse qui incite à consommer moins pour vivre mieux.

PAR PIERRE GUILLEMIN | PHOTOS : DR, PIERRE GUILLEMIN

Le Minimalisme veut nous aider à nous concentrer sur les choses vraiment importantes dans notre vie, d’avoir la liberté de faire des choses qui nous semblent vraiment importantes pour notre épanouissement. Nous pouvons ainsi libérer du temps et de l’énergie que nous passions jusqu’à présent à penser aux choses dont nous n’avions pas vraiment besoin. De cette manière, nous pouvons nous concentrer sur notre liberté, nos relations avec les autres c’est-à-dire des choses qui comptent !

Comme l’écrit Pierre Rabhi (essayiste, romancier, agriculteur contemporain minimaliste) : « Il nous faudra bien ré­-pondre à notre véritable vocation qui n’est pas de produire et de consommer jusqu’à la fin de nos vies mais d’aimer, d’admirer et de prendre soin de la vie sous toutes ses formes. »

Cette démarche minimaliste n’est pas
sans rappeler des exemples fameux de l’histoire de l’Eglise comme saint Martin de Tours (316-397), saint François d’Assise (1181-1226), les ermites, la vie monastique… Ces exemples sont en fait innombrables et démontrent que la conscience minimaliste est très présente dans l’Eglise, et ce, depuis les premiers chrétiens. Rappelons saint François d’Assise « c’est en s’oubliant que l’on se retrouve » c’est-à-dire que gratitude, prière, satisfaction du nécessaire contribuent pleinement à l’épanouissement de l’Amour de Dieu.

Mais le Minimalisme peut aussi amener à une vision réductrice de l’humanité. En effet, si la quête de sens et de bonheur se traduit par la volonté de se développer en tant que personne, elle peut aussi amener à une remise en question existentielle, en particulier celle de Dieu. « Je pense donc je suis – cogito ergo sum » (René Descartes 1596-1650) peut aussi être interprété comme le fait que la seule certitude que l’on peut avoir du monde, c’est l’existence de sa personne par le moyen de sa pensée. Alors le Minimalisme, en suivant cette voie, nous conduit à ne plus concevoir qu’un dialogue avec nous-mêmes ce qui est le contraire de cet Amour que Dieu nous invite à partager, à transmettre, à donner pour mieux recevoir car Les Ecritures nous enseignent ce rapport omniprésent entre l’Homme et Dieu qui est un perpétuel enrichissement.

Le Minimalisme serait-il une tentative de combler un vide ? Blaise Pascal (1623-1662) nous dit : « Il y a un vide en forme de Dieu dans le cœur de chaque homme qui ne peut être rempli par aucune chose qui ait été créée mais seulement par Dieu, le Créateur, qui s’est fait connaître aux hommes par Jésus. »

Mais si le Minimalisme est une tentative pour combler ce vide dont nous parle Blaise Pascal, il ne peut être la réponse car comme nous l’écrit Joseph Gotte (écrivain contemporain) : « Pour connaître un bonheur véritable, il faut apprendre à connaître Celui qui nous donne le souffle de la vie » car comme le rappelle le Concile de Vatican II : « L’Evangile est la source de toute vérité salutaire et de toute règle morale. » (Dei Verbum 7)

Le Minimalisme n’est pas une autre forme de la Foi du charbonnier. La Foi du charbonnier, c’est la Foi de l’homme qui croît tout simplement. En ce sens sa foi est minimale dans l’attitude mais elle reste riche et complexe car elle accepte l’ensemble de la Parole de Dieu sans aucun filtre.

Nous sommes invités au travers des Ecritures à une foi vraie qui est une véritable démarche de liberté et pas justement une solution minimaliste. Ce que Jésus-Christ nous laisse et nous enseigne, c’est la perpétuelle nouveauté d’une Bonne Nouvelle illustrée par des paraboles à déchiffrer inépuisablement : c’est ce qui constitue la richesse et la complexité de la Foi qui ne peut être minimaliste car pour comprendre cette Bonne Nouvelle, il faut y travailler, y réfléchir et agir dans une démarche véritable de compréhension de la Parole.

C’est aussi l’un des messages d’une parabole comme « Lève-toi et marche ». Certes, il s’agit bien d’une histoire relatée par saint Marc par laquelle Jésus montre l’étendue de l’Amour de Dieu en guérissant le paralytique. Mais c’est aussi et peut-être d’abord l’illustration que ce n’est pas la seule attitude qui fait la Foi mais nos actes, nos actions guidées par l’Amour de l’autre qui nous amènent à approcher la Lumière et renforcer notre Foi.

En conclusion, ne confondons pas forme et fond. La Foi est riche, complexe et ne se résume pas à quelques prières ou doctrines choisies au gré de ses envies. La Foi n’est pas Minimaliste et ne peut l’être, heureusement ! En revanche, l’attitude du Croyant, du Disciple, s’accommode parfaitement d’une expression minimaliste du mode de vie : cette attitude minimaliste est la forme de la démarche du Croyant, du Disciple qui est un moyen (pas unique !) de s’épanouir dans la Foi en embrassant toute sa richesse et sa complexité.

Zéro déchet Suisse

PAR CHANTAL SALAMIN | PHOTOS : DR

Vivre sans déchets ? Non, ce n’est pas impossible ou réservé à des écologistes extrémistes. Cela s’apprend, tout simplement ! Adopter ce mode de vie, c’est non seulement préserver la planète, mais également améliorer sa qualité de vie et réduire ses frais de consommation. Mais alors comment s’y prendre ?
Commencez par visiter le site de l’association ZeroWaste Switzerland : zerowasteswitzerland.ch

C’est évident

Pour réduire drastiquement sa quantité de déchets, un principe simple à suivre au quotidien : « Rethink et Refuse (repenser et refuser), Reduce (réduire), Reuse et Repair (réutiliser et réparer) et Recycle et Rot (recycler et composter), en utilisant des matériaux durables et en motivant les changements de notre modèle économique et culturel actuel ».

Et cela s’apprend

Pour vous accompagner vers ce nouveau mode de vie, l’association propose des activités et événements pour tous – aussi en virtuel – comme des cafés thématiques, des ateliers interactifs, des conférences et même du coaching personnalisé, répartis en trois thématiques : « aliments & boissons », « cosmétique, nettoyage & vêtements », « travail, maison & cadeaux ».

Entreprises et communes y trouvent également des conseils adaptés.

Trouvons un nouveau souffle !

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP Nyon-Founex (VD), septembre-octobre 2021

L’Equipe pastorale choisit chaque année un thème pour guider les paroissiens dans leur chemin de foi. Durant l’année pastorale 2021-2022, il sera question de bâtir l’Eglise et de nous ouvrir encore plus à Dieu avec un élan renouvelé.

PAR MARIE-AGNÈS DE MATTEO
PHOTOS : L’UN & L’AUTRE D’ETIENNE GRÈS,
PEINTURE DE LOUIS TOFFOLI, DR

Depuis le début de la pandémie, nous sommes affectés par la difficulté de faire Eglise. Nous sommes empêchés de vivre nos rassemblements, habités pas la peur de l’autre qui est susceptible de nous transmettre le virus et parfois contraints à participer à la prière eucharistique via un écran. Cela suscite une certaine inquiétude chez certains responsables pastoraux qui craignent que ces difficultés ne conduisent à une baisse de motivation sur le long terme.

Cette situation de manque ne devrait-elle pas, au contraire, susciter un désir plus ardent ? Sommes-nous suffisamment ancrés en Christ pour que cette épreuve soit l’occasion de renouveler notre espérance et notre motivation à faire Eglise ? C’est cette ouverture au souffle de l’Esprit que l’Equipe pastorale souhaite favoriser pour cette nouvelle année pastorale.

Rendre sacré

La dédicace de la nouvelle chapelle de Gland, avec la consécration de l’autel, qui sera célébrée dimanche 13 février par notre évêque, Mgr Charles Morerod, sera un événement central susceptible de nous donner un nouvel élan. Consacrer signifie « rendre sacré ». Ce rituel a de grandes similitudes avec celui de notre baptême. Les baptisés, par la régénération du baptême et l’onction de l’Esprit Saint, sont consacrés pour être une demeure spirituelle et un sacerdoce saint. Une demeure spirituelle, car habités par l’Esprit ; un sacerdoce saint, car pouvant s’offrir au Seigneur.

En ce début d’année pastorale, soyons dans l’espérance et vivons la solidarité par nos actes et nos prières. Il n’y a pas de confinement pour l’Esprit Saint. Qu’il nous donne le souffle dont nous avons besoin pour être ses témoins !

 

Conférences et veillées

Etre habité par la présence de Dieu, se donner et recevoir la vie de l’Esprit en retour : le don de notre baptême est d’une telle richesse que nous avons toujours à nous disposer davantage pour accueillir le trésor qui nous est offert. Pour nous y aider, l’Equipe pastorale souhaite organiser six temps forts répartis sur l’année.

Trois conférences :
– L’Eglise, corps mystique du Christ, premier sacrement.
– Aimer l’Eglise… Pourquoi ? Comment ?
– Marie, mère de l’Eglise, modèle de la communion des saints.

Et trois veillées de prière à Gland, Nyon et Founex qui reprendront ces thèmes.

A l’heure de la rédaction de cet article, il est encore trop tôt pour pouvoir donner des informations plus précises. Sachez cependant que l’Equipe pastorale prend contact avec des orateurs de renom en espérant que nous pourrons nous retrouver nombreux sans nouvelles restrictions sanitaires.

Le minimalisme

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Sacré-Cœur, Ouchy-Lausanne (VD), septembre 2021

PAR LEILA FORTIS
PHOTOS : ANTOINE MBOMBO TSHIMANGA ET LEILA FORTIS

Pour certains, le minimalisme a une connotation négative : se contenter du minimum et en faire le moins possible.

Pour d’autres, il est dans l’air du temps. Courant d’art contemporain dans les années 60, il se décline aujourd’hui à plusieurs niveaux : de l’économie au design en passant par le style ou la spiritualité. Un mode de vie, en somme, qui nous permettrait de nous recentrer pour optimiser notre temps de travail et de loisir.

Les adeptes de Marie Kondo, entre autres gourous, en savent quelque chose, puisque ses conseils de rangements et de développement personnel promettent la sérénité de l’esprit, et l’ouverture à la disponibilité de l’âme et du cœur.

Bien avant notre époque, un précurseur du minimalisme nous est bien connu par son message : l’amour est la finalité de ce que chacun d’entre nous cherche. En Marc 6, 7-13, Jésus envoie ses disciples en mission avec des consignes bien précises : pas d’argent, pas de vêtements de rechange, la Parole pour seul bagage. Le fait de ne pas avoir de préoccupation matérielle va aider les apôtres à intégrer cette manière d’être, à la vivre intérieurement dans leur cœur et à la vivre extérieurement à travers leurs actions. Dieu est dans la simplicité de la vie et le partage avec les autres.

En ce temps de pandémie, malgré les restrictions, l’essentiel a été maintenu : l’écoute, la parole (même avec le masque), la Parole, la présence, la vie.

Préserver la vie est une priorité, comme le dit si bien André Malraux : « La vie ne vaut rien, mais rien ne vaut la vie. »

Moins pour plus

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur Aigle (VD), septembre 2021

PAR VINCENT LAFARGUE | PHOTO : PIXABAY

Lorsque nous avons annoncé, au printemps, notre action de récolte de denrées alimentaires non périssables à la messe, lors d’une des célébrations, les applaudissements ont éclaté spontanément à la fin de cette proposition. Et un paroissien m’a dit : « C’était le moment ! »

Nous avons tous vu les images de ces files interminables, à Genève notamment, de personnes en quête de sacs de nourriture. Des gens à qui la Covid a fait perdre leur emploi, les projetant dans une situation plus que précaire dans bien des cas.

Mais c’est loin d’être un problème uniquement présent dans les grandes villes. A la cure d’Aigle, c’est presque chaque jour que nous offrons des bons de
la Migros à qui les demande, pour aller acheter des produits de première
nécessité. La précarité a considérablement augmenté dans notre région suite
à l’épidémie que nous avons traversée.

Nous pouvons tous faire un effort, nous priver de quelque chose pour le donner à qui en a besoin. C’était le sens de notre action printanière avec ces
denrées non périssables. MERCI INFINIMENT à toutes les personnes
qui nous ont apporté de quoi garnir des sacs qui ont trouvé très facilement preneur.

Il nous faut continuer, et pas seulement en direction des nécessiteux mais aussi de notre planète. Nous pouvons tous apprendre à fermer le robinet d’eau
lorsqu’elle s’écoule inutilement, à trier nos déchets, à consommer de manière plus réfléchie. Nous avons tous à réapprendre le « moins » pour le « plus » : moins pour moi, histoire d’offrir plus aux autres.

J’ai peu

Est-ce suffisant ?

Et demain ?

J’ai décidé

En mon cœur

De le partager

Avec mon prochain

Toi Seigneur

Multiplie-le

Pour une vie en abondance

Carlo C. Action de Carême

L’hospice du Simplon

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Unités pastorales du Grand-Fribourg (FR), septembre-octobre 2021

À l’initiative de Formules Jeunes, un groupe de jeunes du canton de Fribourg et du Valais a participé du 26 au 30 juillet derniers à une semaine théologique à l’hospice du Simplon. C’est l’occasion pour l’Essentiel de s’exporter hors du cadre purement fribourgeois pour s’intéresser à l’histoire d’un site important pour l’histoire religieuse du Valais.

TEXTE ET PHOTOS PAR SÉBASTIEN DEMICHEL

L’hospice du Simplon se situe au sommet du col du même nom à 2005 mètres d’altitude, reliant Brigue à Domodossola. Utilisé depuis la préhistoire, le Simplon devient l’un des principaux axes de transit européen au Moyen Âge. Un premier hospice est mentionné dès 1235, dont les origines sont toutefois inconnues. Il est tenu par les chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem et accueille marchands, pèlerins, indigents et malades. Au XVIIe siècle, alors que l’hospice des chevaliers de Saint-Jean a disparu, Gaspard Stockalper relance l’économie locale et fait édifier un nouvel hospice en 1666 portant le nom d’Alper Spittel. Mais c’est sous Napoléon Bonaparte que le Simplon obtient le rôle stratégique le plus important. En 1800, Bonaparte ordonne la construction de la première route carrossable à travers les Alpes, devant servir de voie militaire la plus directe entre la France et l’Italie. Cette fondation est censée permettre à Napoléon d’asseoir sa domination sur l’Italie du Nord au détriment des Autrichiens. Le Simplon devient ainsi le chemin le plus rapide entre Paris et Milan.

Les chanoines du Grand-Saint-Bernard
L’hospice qui nous accueille pour notre semaine théologique (le troisième en tout) a été édifié dans le cadre des travaux napoléoniens. Le 28 février 1801, l’empereur ordonne sa construction et prévoit d’y installer 15 religieux, en l’occurrence des chanoines du Grand-Saint-Bernard qui lui ont déjà offert leur hospitalité en mai 1800. Ces derniers ne sont toutefois pas consultés et Napoléon leur impose la fondation du nouvel hospice. La construction est longue (1801-1831) : durant cette période les chanoines tiennent un hospice provisoire dans l’ancien hospice Stockalper. Après de nombreuses tergiversations liées aux coûts de l’entreprise, la première pierre de l’hospice n’est posée qu’en 1813, peu avant la débâcle de l’empereur qui interrompt les travaux et entraîne un long temps mort jusqu’en 1826. L’hospice a alors mauvaise presse, considéré comme le symbole de l’assujettissement du Valais à la France. Finalement, en 1826, les chanoines s’engagent à l’achever et son inauguration a lieu en 1831. Deux ans plus tard, l’hospice est approuvé par le Saint-Siège qui lui accorde un statut similaire à celui du Grand-Saint-Bernard.

Au tournant du XXe siècle, le tunnel du Simplon reliant Brigue à Iselle commence à être construit. Le premier train traverse le tunnel en 1906, rendant plus fonctionnelle la ligne Paris-Milan. Il n’y a dès lors plus besoin de franchir les cols alpins pour traverser l’Europe et l’hospice du Simplon voit le nombre de passants drastiquement chuter. Le projet se forme donc d’établir au Simplon une colonie de vacances pour jeunes, projet qui se réalise en 1933 et court jusqu’en 2001.

Dans l’histoire de l’hospice, le rapport à la montagne joue un rôle central. La figure du chanoine Gratien Volluz, guide de montagne nommé Prieur du Simplon en 1959, en est une bonne illustration. Ce dernier voit dans les beautés de la montagne et ses valeurs telles que le dépassement de soi, le silence et la prière, un chemin d’humanisation. Il écrit d’ailleurs une très belle prière du pèlerin de la montagne dont voici un extrait :

« Créé par amour, pour aimer, fais, Seigneur, que je marche, que je monte, par les sommets vers Toi, avec toute ma vie, avec tous mes frères, avec toute la création, dans l’audace et l’adoration. » L’hospice, devenu un lieu de retraite et d’évasion face à un quotidien de plus en plus stressant, est totalement redynamisé. Depuis 1996, il est également équipé pour recevoir des familles avec des enfants en bas âge.

Un seul cœur en Dieu
L’hospice est doté d’une église consacrée en 1832 par l’évêque de Sion, meublée de stalles empire et d’un orgue et décorée des peintures murales des peintres français Nélaton et Carlin. Rénovée en 1973, l’église accueille depuis 1995 le grand Christ et quatre icônes des protecteurs du Grand-Saint-Bernard réalisées par Klaus Kegelmann. À gauche de la croix triomphante de style italo-byzantin sont représentés sainte Monique et son fils saint Augustin. Celui-ci tient une plume et un rouleau sur lequel est écrit « Cor unum in Deum » (un seul cœur en Dieu), premiers mots de la règle qu’il a donnée aux clercs de son diocèse d’Hippone vers 400 et que les chanoines du Grand-Saint-Bernard suivent aujourd’hui encore. À la droite du Christ en croix, on reconnaît à son habit de diacre et au dragon gisant à ses pieds (symbole des dangers de la montagne et des bandits) le fondateur de la Congrégation des chanoines, saint Bernard de Montjoux
(XIe siècle), ainsi que saint Nicolas de Myre, saint très populaire au Moyen Âge et que Bernard de Montjoux a choisi comme protecteur.

Actuellement, l’hospice est un bâtiment en pierre de 3 étages, bâti sur le modèle de l’hospice du Grand-Saint-Bernard. Il peut héberger jusqu’à 130 personnes et est ouvert toute l’année. Les chanoines en assurent toujours la gérance. Le Prieur actuel, François Lamon, nous a donné un enseignement sur l’accueil, vocation fondamentale de l’hospice. Accueillir, c’est prendre du temps pour l’autre, être à son écoute et chercher à comprendre son vécu, ses joies, ses peines. L’hospice accueille toutes sortes de gens : confirmands, collégiens, familles, skieurs, randonneurs, etc. Que les Romands ne soient pas dépaysés, les chanoines sont francophones bien que la région soit germanophone.

Pour aller plus loin, voir la belle chronique des chanoines : https://gsbernard.ch/simplon/apercu-historique/

Moins pour plus

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur pastoral des Coteaux du Soleil (VS), septembre 2021

PAR L’ABBÉ JANVIER NGINADIO MUNTIMA

Allons-y plutôt sous un angle spirituel de l’écologie. Actualité oblige ! Dans une société de surconsommation avec sa « culture du déchet », pour parler comme le pape François, les appels se multiplient en vue d’assainir le rapport de l’homme avec lui-même ainsi qu’avec Dieu, autrui et la création. « La conversion écologique » est une urgence afin de sauvegarder notre maison commune (cf. Laudato si’).

En effet, avec la crise multiforme de l’être humain, le déséquilibre des écosystèmes, les injustices et les inégalités de tout genre qu’elle engendre, notre façon de vivre montre suffisamment qu’avoir plus ou avoir tout court ne va pas forcément ensemble avec être plus ou être tout simplement. « Moins pour plus » ne signifie pas une vie désincarnée. Contre tout égoïsme et tout excès, « Moins pour plus » c’est plutôt le juste nécessaire, principe d’une espèce d’écologie intérieure qui est une vie éprise de l’idéal d’harmonie avec Dieu et avec soi-même, de solidarité et de justice. Par ailleurs, « Moins pour plus » pose le problème de l’équilibre social dans l’usage des biens de la création.

Pour asseoir et prolonger la réflexion, laissons-nous instruire entre autres par l’ordonnance de Dieu à propos de la manne au désert : « Que chacun en ramasse la ration qui lui est nécessaire ; vous en ramasserez environ quatre litres par personne, d’après le nombre de personnes vivant sous la même tente. » (Exode 16, 16)

« Moins pour plus » constitue un défi majeur du témoignage authentique de la foi chrétienne.

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