Jeunes et engagées

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteurs de Sierre (VS), mars 2021

Helena Christen habite Evolène, elle est deuxième d’une fratrie de 3 filles. Diana Duarte habite Sierre, elle a une jeune sœur. Toutes les deux ont 21 ans et étudient à la HES en Sciences sociales. Deux amies complices et engagées.

PROPOS ET PHOTO RECUEILLIS PAR MERCEDES MEUGNIER-CUENCA

Lors d’une présentation à l’ECCG de l’action de Sierre partage : « Les cartons de la solidarité » par la responsable, Christianne Perruchoud, Helena et Diana s’inscrivent sur-le-champ pour travailler 2 heures à cette action, histoire de « voir »… et les voilà engagées depuis 2 ans, un samedi par mois, à l’épicerie solidaire de Sierre. Quand on habite Evolène la distance ne fait pas peur à Helena habituée à suivre les cours à la HES de Sierre ; deux amies partageant les mêmes valeurs : le sens des autres.

Question d’avenir

Diana et Helena poursuivent des études à la HES SO en travail social. « Nous avons fait des stages. » Helena dans une crèche d’Evolène et Diana a eu l’occasion de suivre différents élèves en difficulté et bénéficiant d’un appui et d’un accompagnement par des enseignantes spécialisées.

Le passage à Sierre partage a aiguisé leur sens de l’observation et, là aussi, elles ont découvert diverses formes de vulnérabilité. (Lors de la fermeture des écoles, des enfants n’ayant pas d’ordinateur à domicile pour suivre les cours à distance ont été pénalisés.) Diana est portugaise et elle a constaté les difficultés qu’ont certains parents à encadrer leur enfant quand on ne maîtrise pas la langue ou encore lorsque les deux parents sont au travail, qui garde les enfants ? Pour Helena, les difficultés des enfants de la crèche étaient moins fréquentes, mais elle a été sensible à la situation d’une famille qui n’arrivait pas à subvenir au financement d’une place de crèche, la maman ne travaillant pas en dehors de son domicile n’avait pas droit à une subvention. « Dans les villages de nos vallées il y aussi de la pauvreté moins visible, mais… »

Motivation

« On se sent presque coupable devant cette précarité car nous étions loin d’imaginer que des personnes n’ont pas les moyens de s’acheter de quoi manger et cela se passe chez nous. » Alors, de quelques heures, leur présence à Sierre partage devient un rendez-vous mensuel le samedi après-midi.

Ce ne sont pas des questions religieuses ni politiques qui les motivent, il s’agit plutôt d’un sens aigu de la justice et de la solidarité qui les anime et elles comptent continuer leur travail à Sierre partage car cela est une ouverture aux autres. Quand on les rencontre et qu’on les écoute, il n’y a pas le moindre doute quant à leur motivation et enthousiasme exemplaires.

 

Carême, car… aime !

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteurs de Sierre (VS), mars 2021

Voilà plus d’une année que la terre entière vit une grande épreuve. Cette pandémie nous fait prendre conscience de l’incohérence de notre mode de vie qui rend les riches toujours plus puissants, et les pauvres toujours plus nombreux. C’est un appel à toute l’humanité à vivre d’une manière plus sérieuse.

PAR MARIE-FRANÇOISE SALAMIN
PHOTO : ACTION DE CARÊME, PAIN POUR LE PROCHAIN

Pour en savoir plus et soutenir :
actiondecareme.ch
Bulletin de versement dans le calendrier, CCP 10-26487-1
IBAN CH11 0900 0000 1002 6387 1
www.goodplanet.org

 

Qu’apprenons-nous ?

Chaque famille, de près ou de loin, est impactée par la situation sanitaire actuelle. Nous avons compris que la vie est précieuse, qu’elle est fragile, que la solidarité en famille, entre voisins, entre amis est un cadeau inestimable. Nous voyons aussi, plus que jamais, que notre système économique s’effrite et laisse là aussi, les plus modestes dans la précarité.

Justice climatique, maintenant !

Comme chaque année, Action de Carême et Pain pour le Prochain nous proposent, entre autres, un calendrier pour nous aider à progresser dans notre « savoir vivre » sur cette terre, avec les autres.

Certes, notre vie n’est pas simple et nous avons des soucis. Mais qu’en est-il du reste du monde ? Un monde où 1% de la population possède plus que les autres 99% ! Un monde qui va à sa perte si on ne fait pas dès maintenant des changements significatifs !

Alors qu’elles sont les moins responsables du dérèglement climatique, les populations des pays du Sud subissent des conditions météorologiques extrêmes de plus en plus fréquentes : cyclones, inondations, sécheresses, incendies ravagent certaines régions, menaçant l’environnement et les moyens de subsistance des plus démunis.

Comment faire ?

Procurons-nous le calendrier de Carême – au fond des églises. C’est un bon outil pour trouver des pistes pour opérer un changement, pour construire ensemble un monde nouveau dans la justice, la paix et la sauvegarde de la Création. Pour l’avenir de notre planète, il faut « décarboner * » nos vies en réduisant, chaque année de 5%, notre consommation d’énergie fossile (donc moins rouler en voiture, mieux isoler nos maisons, veiller à éteindre les lumières quand ce n’est pas nécessaire). Revoyons à la baisse notre manière d’acheter parfois compulsive, réparons, recyclons, prêtons…

Mangeons moins de viande produite industriellement, au détriment des cultures nourricières des populations pauvres. Cela aura un impact significatif sur notre santé et celle de la planète. Il y a d’autres manières de manger des protéines. Et si nous pouvons partager, soutenons les nombreux projets de l’Action de Carême et Pain pour le Prochain.

« La seule énergie durable, c’est l’amour. * »

* Citations de Yann Arthus-Bertrand,
auteur des films Home et récemment Legacy, notre héritage.

 

Etre proche de ceux qui souffrent

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteurs de Sierre (VS), mars 2021

PAR SR FRANZISKA MARIA
IMAGES : RAPHAEL DELALOYE, BERNA LOPEZ

Un jour ou l’autre nous sommes tous confrontés à la souffrance d’une personne que nous rencontrons sur notre chemin, quelqu’un de notre famille ou nous-mêmes. Souvent, à ce moment-là, on se pose plein de questions. Quelles pistes nous donne l’Evangile ?

Une parole bien connue et encourageante de Jésus : « Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi, je vous procurerai le repos. » (Mt 11, 28) Notre maître ne nous a pas tellement donné « d’explication ou de recette » concernant la souffrance, mais lui-même l’a vécue et traversée avec amour. C’est avec simplicité et confiance que nous pouvons déposer nos fardeaux trop lourds auprès de Lui. Nous observerons aussi dans l’Evangile, (surtout en saint Luc) que Jésus se laisse toucher jusqu’aux entrailles par la détresse, la faiblesse et la fragilité des personnes qu’il rencontre.

Jésus ne se montre jamais indifférent à la souffrance des autres. C’est dans ce sens que nous pouvons apprendre de ses paroles, de ses attitudes et de ses gestes, comme l’ont fait d’une manière admirable les saints et tant de chrétiens. Mère Teresa nous en a laissé un exemple lumineux, elle qui a pris comme phare de sa vie, cette parole : « Chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits, qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait ! » (Mt 25, 40)

Plusieurs fois, j’ai été moi-même très touchée par la rencontre de personnes parfois très malades ou très éprouvées. Dans ces moments-là, nous touchons à la force incroyable du Christ, qui se rend proche des souffrants et qui donne force et réconfort. Fort de son exemple devenons à notre tour des proches et des consolateurs pour ceux qui en ont tant besoin.

 

Yves Crettaz : « Il faut se bouger pour une Eglise accueillante »

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, décanat Sion (VS), mars 2021

Yves Crettaz, un Valaisan de 25 ans, a été engagé au Service diocésain de la jeunesse (SDJ) de Sion. Rencontre avec un jeune passionné de communication qui souhaite faire mieux connaître « une Eglise accueillante » et plus accessible pour des jeunes restés sur le parvis.

TEXTE ET PHOTOS PAR CATH.CH / BERNARD HALLET

« L’Eglise doit être présente dans la société. Il faut sortir de l’entre-soi paroissial ! », lance Yves Crettaz. Le jeune Valaisan, mordu du web, vient d’être engagé au Service diocésain de la jeunesse (SDJ) de Sion. Il prône la spécialisation des tâches en Eglise, notamment dans la communication.

Pour cela, l’institution doit faire la place aux jeunes et leur faire confiance. « Il y a tellement à faire en Eglise ! Pourvu qu’on leur laisse la place et une certaine marge de manœuvre, ils ne demandent qu’à
s’investir. » Le Valaisan de 25 ans, diplômé de l’école de commerce de Sion, illustre bien le propos : membre du comité de la Nuit OpenSky, du groupe Des Jeunes qui Prient (DJP), coorganisateur des soirées
de louange à la paroisse de Conthey-Centre, il fait également partie du groupe de jeunes qui gèrent le site de la jeunesse catholique valaisanne : « T’as où la foi. »
Il ajoute à sa palette la vidéo, l’écriture et
la photo. Logiquement le journalisme l’attire. En attendant, il travaille au service marketing du quotidien valaisan Le
Nouvelliste
.

« Se bouger maintenant ! »

On pourrait encore dérouler ce qui fait plus penser à un CV qu’à ce qu’il considère, lui, comme un engagement en Eglise. « Son » Eglise, qu’il critique parfois. Parce qu’elle ne lui est pas indifférente, précise-t-il. Devant les bancs qui se vident, la baisse de la pratique religieuse, les scandales, il évoque une urgence : celle de « se bouger maintenant avant qu’il ne soit trop tard ! » pour diffuser la Bonne Nouvelle et rouvrir la porte d’une Eglise qu’il voudrait plus accueillante, en tout cas joyeuse. Il envisage son projet avec les pieds sur terre : « Je ne plane pas. Il faut être réaliste. »

Le web et les réseaux sociaux sont les meilleurs vecteurs pour communiquer les événements qui rassemblent la jeunesse qui croit et toucher, au-delà de la catho-sphère, les 15-25 ans. Il faut s’adapter à l’époque. « Les jeunes ne se trouvent plus systématiquement le dimanche matin à la messe. » La pandémie a démontré l’utilité du web pour garder un contact avec les fidèles, à l’instar de la Montée vers Pâques. Mais il en convient, l’écran ne remplace pas la présence ni la messe.

Une Eglise « plus fun mais pas au rabais »

La tendance des 15-25 ans à se retrouver autour de grands événements d’Eglise lui donne raison. La mobilité due aux études, au mode de vie, les amène dans d’autres paroisses et surtout à se retrouver ensemble, « parce qu’on n’est plus seul, comme aux JMJ », précise Yves Crettaz qui a été marqué par le rassemblement de Madrid, en 2011. « Il faut créer des occasions d’amener des amis à découvrir l’Eglise d’une manière plus fun, mais pas au rabais », insiste-t-il en faisant allusion aux soirées OpenSky, « Fun and God ». Ces événements sont aussi pour le zébulon une manière de ramener l’Eglise dans la société.

« Je ne dirai pas à des jeunes intéressés et hésitant à entrer dans une église : « viens à l’adoration ». On peut commencer avec un concert, un bar, le témoignage d’une personnalité – pas forcément de l’Eglise, mais de la société –, une possibilité de rencontre avec des jeunes engagés en Eglise et ensuite leur proposer : « viens à la messe ». »

En offrant un contexte convivial où les jeunes se sentent accueillis, c’est plus facile. Une des missions du Valaisan originaire de Vissoie, dans le Val d’Anniviers, sera de coordonner les différents groupes et plateformes des jeunes catholiques et de renforcer la présence et l’action de la pastorale sur la toile. « Il faut faire en sorte de faciliter l’accès à l’information à ceux qui veulent aller plus loin en Eglise. » Sa connaissance du terrain où il s’implique depuis dix ans sera un atout.

Une messe diocésaine

Les jeunes qui se situent à l’extérieur ne sont pas le seul objectif de son action. « Je pense qu’une messe diocésaine organisée par les jeunes une fois par an serait une bonne chose pour fédérer les fidèles et renforcer le sentiment d’appartenance à l’Eglise. » Il fait référence à la célébration de la confirmation organisée au CERM à Martigny qui a rassemblé 10’000 personnes. « C’est faisable. »

Une discussion avec Gaëtan Steiner, responsable du SDJ, a favorisé son engagement. Ses interventions sur la chaîne régionale Canal 9 pour présenter la messe télévisée dominicale de Mgr Lovey pendant la pandémie a été le déclic. Sa proposition à la chaîne, où il est pigiste, et à l’évêché de livrer un produit fini a séduit tout le monde.

« La pagaille dans les diocèses »

Issu d’une famille croyante et plutôt pratiquante, il n’a aucun problème à parler de foi et dit prier au moins une fois dans la journée. Même s’il n’oublie pas sa paroisse d’origine, il admet ne pas pouvoir toujours assister à la messe dominicale à Vissoie. Il essaye d’y aller le plus possible « et au moins pour Pâques et Noël », puisqu’il est lecteur.

Dans une tribune publiée dans Le Nouvelliste du 29 août dernier, il citait le pape François : « Je veux de la pagaille dans les diocèses ! Je veux que l’Eglise sorte dans les rues ! » « Sous l’impulsion du Pape, ajoutait Yves Crettaz, les jeunes se rassemblent par affinités et prennent des initiatives dans divers réseaux. En accord avec les prêtres, ils proposent une manière différente d’annoncer la Bonne Nouvelle. Un style actuel qui rencontre un franc succès, tant auprès des jeunes que des moins jeunes. Alors, dépoussiérons notre Eglise tous ensemble ! » Tout un programme.

 

Carême pour notre guérison et notre salut

Le Mercredi des cendres ce sera l’entrée en Carême, comme chaque année. Les cendres, c’est une mise en évidence de la fragilité humaine et surtout d’une réalité devenue taboue : la mort. On en parle le moins possible et, quand on est endeuillé, tout est fait pour déranger le moins possible les amis et connaissances.
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L’onction des malades

Qu’est-ce que c’est ? Pour qui ? Quand la recevoir ?

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur des Deux-Rives (VS), mars 2021

PAR VÉRONIQUE DENIS
PHOTOS: BERNARD HALLET, JEAN-CLAUDE GADMER

Le sacrement de l’Onction des malades fait partie du rituel « Les sacrements pour les malades » 1. En effet, l’Eglise offre à la personne atteinte par l’épreuve de la maladie, plusieurs manières pour faire face à cette difficulté et à la souffrance :

la visite des malades : moment privilégié pour la personne en souffrance de rester reliée au monde

la communion aux malades : instant de communion intime avec le Seigneur, proposée régulièrement par les équipes de visiteurs de nos paroisses

l’onction des malades dont nous allons parler ci-dessous

le viatique : pain de Vie pour l’éternité offert à la personne qui se prépare à vivre le passage de la mort vers la Vie.

Autrefois on parlait « d’extrême-onction », à la dernière seconde avant de mourir, c’était en quelque sorte la porte ouverte sur le ciel. Dès le Concile Vatican II, la perspective a changé, puisque l’Onction des malades peut être reçue plusieurs fois dans la vie : avant une opération, au moment de la découverte d’une maladie, pendant la durée de la maladie, au moment de la vieillesse, pour les personnes âgées dont les forces déclinent, même si aucune maladie grave n’est diagnostiquée, aux enfants s’ils ont un usage de la raison suffisant.

Le sacrement de l’Onction des malades montre toute la sollicitude de l’Eglise entière envers ceux qui sont dans une situation de maladie ou de vieillesse. Son origine est très ancienne, car il est l’un des 7 sacrements institués par le Christ lui-même, suggéré dans l’Evangile de Marc (Mc 6, 13), promulgué par Jacques, apôtre : Si l’un de vous est malade, qu’il appelle ceux qui exercent dans l’Eglise la fonction d’Anciens : ils prieront sur lui, après lui avoir fait une onction d’huile au nom du Seigneur. Cette prière inspirée par la foi sauvera le malade : le Seigneur le relèvera et s’il a commis des péchés, il recevra le pardon. (Cf. Jc 5, 14-15)

Le rite actuel reprend ce qui est évoqué par l’apôtre Jacques, en mettant en évidence les deux gestes :

l’imposition des mains par les prêtres avec une prière inspirée par la foi

le rite de l’onction sur les mains et le front avec l’huile sanctifiée par la bénédiction de Dieu, huile bénite au cours de la messe chrismale par l’évêque.

Par la prière prononcée par le prêtre, la personne malade reçoit le courage et la force pour tenir bon dans ces moments de souffrance, vaincre l’angoisse de la mort et vivre l’espérance de la résurrection. La grâce du Sacrement, c’est la force donnée par Dieu à la personne en souffrance pour être en paix, garder l’espérance, lutter contre le mal et la maladie, continuer à vivre et à témoigner de sa foi.

Par cette onction sainte, que le Seigneur, en sa grande bonté, vous réconforte par la grâce de l’Esprit Saint. AMEN !

Ainsi, vous ayant libéré de tous péchés, qu’il vous sauve et vous relève. AMEN !

Dans notre diocèse, le premier dimanche de mars est appelé « dimanche des malades ».

A cette occasion, même si les contacts humains seront toujours limités, nous pourrons accompagner les malades de notre entourage, les soutenir, veiller sur eux, prier avec et pour eux, et peut-être envisager une courte visite ou l’envoi d’une carte, d’un message d’espérance.

 

1 Sacrements pour les malades, pastorale et célébrations, Editions Chalet-Tardy, Paris, 1997.

 

Ma vie n’est pas une vie manquée

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, décanat Sion (VS), mars 2021

PAR LE PÈRE PIERRE LYONNET S.J. | PHOTO : PIXABAY

Seigneur, je Te supplie
de me délivrer de cette tentation harcelante,
de considérer le temps de ma maladie
comme une mesure pour rien dans ma vie,
une période creuse et sans valeur…

Que je revienne à la santé
ou que j’aille peu à peu à mon éternité,
je dois avant tout rester à la barre;
ma vie, je dois la vivre au jour le jour
et Te la donner tous les jours.

Il ne s’agit point de partir à la dérive…
Je n’ai pas à attendre un lendemain incertain
ni à me bercer de rêves ou de regrets:
je suis malade, je Te sers malade.

Vais-je attendre, pour T’aimer,
des circonstances qui, peut-être, ne se produiront jamais ?
Et s’agit-il pour moi de T’aimer
à mon goût ou de Te servir là où Tu m’attends ?…

Seigneur, ma vie n’est pas manquée
pour être une vie de malade.
Je veux la remplir à déborder,
avec Ta grâce qui se joue du temps
et n’a que faire des actions glorieuses pour le monde.

Ainsi soit-il.

Empathie

La statue inaugurée par François en 2019 représente 140 migrants.

Par Thierry Schelling | Photo : dr

« Ignorer la souffrance des hommes, c’est ignorer Dieu ! » Le suc de l’Evangile (parabole du Bon Samaritain…) en raccourci, selon le pape François. Le disciple de Jésus est intéressé, interpellé, touché par la souffrance humaine sous toutes ses formes (maladie d’un enfant, drame des migrants en Méditerranée…) ; il déclarait même à Bogotá en 2017 : « Laissez la souffrance de votre frère vous gifler et vous faire bouger ! » ; et il tente d’y répondre : en actes, mais aussi par la prière et la présence dans tous les foyers de la souffrance humaine (hôpitaux, EMS, prisons, etc.). Bergoglio a commencé son pontificat par une visite à Lampedusa…

Sympathie
« La manière dont nous affrontons la souffrance […] est un critère de notre liberté de donner sens aux expériences de la vie, même lorsqu’elles nous semblent absurdes et imméritées », déclare-t-il lors du Jubilé des malades et handicapés (2016). Là réside le « secret » du disciple de Jésus : donner sens à ce qui fait mal. Le Crucifié est l’emblème chrétien par excellence, non pas par dolorisme, mais par son message : « Regardons le crucifix et lisons l’Evangile », suggérait-il lors du Carême 2020 en plein confinement. Revenir à la base, dans le fond…

Accueil
En 2019, il inaugure, sur la Piazza San Pietro, une imposante statue représentant 140 migrants, paradigme de la cruelle injustice des temps dits modernes. L’hospitalité, mot clé : accueillir l’étranger, le malade, « Sœur la mort » dans l’esprit de saint François, patronyme de ce pape jésuite pour qui « tout est moyen vers une fin », y compris la souffrance… dans la mesure où on l’accueille… 

Question de foi online

Par Chantal Salamin | Photo: DR

Lancé en 2018 par le service Eglise en dialogue et le magazine des paroisses de Berne, la version alémanique Glaubenssache-online.ch a réussi à toucher les cœurs et les intelligences. Comme le témoigne ce qu’en disent ses lecteurs : « Je donnerais volontiers ce texte à ma mère ou à mon grand-père. Peut-être retrouveraient-ils la foi, ou l’idée qu’ils se font de l’Eglise évoluerait-elle. » A leur demande, ces textes ont été traduits en français sur Question-de-foi.ch et en italien sur Questioni-di-fede.ch

Une autre image de la foi
C’est en effet « une autre image de la foi, une fenêtre ouverte sur une approche de la foi en phase avec l’évolution sociale » que veulent présenter ses créateurs, comme nous le dit André Flury, théologien, chef du service Eglise en dialogue (Berne) et responsable du site.

Aux questions clés de la foi, réparties en quatre grands thèmes : Dieu, Jésus, l’être humain et la création, les auteurs donnent des réponses en se basant sur les résultats les plus récents de la recherche théologique.

Ils « s’interrogent sur la signification des découvertes scientifiques pour la foi, respectent les autres religions, s’engagent en faveur de la sauvegarde de la création, de la dignité humaine, d’une réflexion et de comportements éthiquement responsables dans tous les domaines de la vie ».

Pour un dialogue interculturel
Les thèmes clés de la foi sont abordés dans un langage accessible par tous. Toute foi ou spiritualité étant enracinée dans une culture, ils sont abordés de manière à susciter des échanges entre toutes les personnes désireuses d’échanger, quelles que soient leurs origines culturelles.

Vous souhaitez entrer dans ce dialogue ? Laissez un commentaire au fond des articles ou sur Facebook (@question-de-foi.ch / @kirche-im-dialog / @questioni-di-fede.ch).

Sur le thème du mois
En lien avec le thème délicat et si important de ce mois, vous trouverez notamment des réponses aux questions suivantes : « La souffrance, une déchirure dans la création », « Entrer dans la dynamique divine de guérison », « De la mort à la vie – La foi en la résurrection dans le Nouveau Testament. »

Jeux, jeunes et humour – mars 2021

Par Marie-Claude Follonier

Question d’enfant

Pourquoi représente-t-on saint Joseph avec une fleur de lys ?
En raison de sa blancheur, les chrétiens ont très tôt fait du lys un symbole de pureté et de confiance en Dieu. Joseph est celui qui, sans tout comprendre à la conception de Jésus par l’Esprit saint en Marie, respecte l’action de Dieu. En ce sens, il est le gardien des mystères de la foi et de l’Eglise. Les six pétales du lys représentent les trois personnes de la Trinité (Père, Fils et Esprit) ainsi que la Sainte Famille (Jésus, Marie, Joseph). Une unique fleur pour symboliser la filiation divine et humaine de Jésus.

Par Pascal Ortelli

Humour

Au cours d’une promenade en montagne, un citadin se perd dans un brouillard épais. Complètement perdu, il aperçoit une cabane et frappe à la porte :
– Y a quelqu’un ?
– Oui, c’est pourquoi ?
– Pourriez-vous m’indiquer le chemin de la vallée ?
– Aucune idée, je suis un petit garçon et je n’y connais rien.
– Alors, demande à ton père.
– Je ne peux pas, il est sorti quand maman est rentrée.
– Alors à ton grand-père !
– C’est pas possible, il est sorti quand mon frère est rentré.
– Eh bien, demande à ton frère !
– Pas possible, il est sorti quand je suis rentré.
– Mais bon sang, vous n’êtes jamais en famille chez vous ?
– Ben… si, à la maison. Mais ici, c’est les toilettes ! 

Par Calixte Dubosson

Prière et aventure

Aurélie Desmet et Pauline Desmet

Le point commun entre Pékin Express et la prière : deux sœurs lilloises finalistes de la dernière saison du jeu té­lévisé emblématique. Aurélie et Pauline Desmet seront les invitées de la prochaine édition de l’OpenSky Festival à Fully. Petit avant-goût.

Par Myriam Bettens
Photos: DR

Pékin Express, quels souvenirs en gardez-vous ?
Aurélie Desmet : Nous gardons surtout en tête les rencontres que nous avons faites lors de l’aventure.
Pauline Desmet : Oui, et les paysages. Ce qu’on retient aussi, c’est tout ce qu’on apprend sur soi et son binôme. On pourrait t’en parler des heures, mais Aurélie doit rentrer chez elle avant le couvre-feu (rires). (Un couvre-feu est instauré à 18h dans plusieurs départements français pour lutter contre la propagation du coronavirus, ndlr.)
Aurélie Desmet : J’avais encore oublié cette histoire !

Revenir dans la vie civile après une telle aventure, cela se passe comment ?
PD : Ce n’est psychologiquement vraiment pas évident. C’est tellement beau ce que tu vis là-bas que le retour à la vie réelle est un peu compliqué. C’est un peu comme vivre une vie parallèle pendant un temps.
AD : On rencontre des gens qui n’ont rien et qui te donnent tout. Au retour, tu réalises combien tu es privilégié ici. En plus, lorsque tu es maman et chef d’entreprise, tu mets un peu ta vie personnelle entre parenthèses. A Pékin Express, tu peux être vraiment toi. Tu ne peux d’ailleurs compter que sur toi-même…
PD : Non, tu comptes aussi sur l’autre ! (Rires)
AD : Oui, bien sûr ! Mais tu te recentres vraiment sur toi-même en fait.

Votre foi se vit-elle à l’image de l’émission télévisée : comme un voyage ?
AD et PD : (en chœur) Ben oui, c’est carrément ça !
PD : Effectivement, l’aventure de Pékin Express représente totalement notre foi, parce qu’il y a toutes les valeurs qu’on a apprises comme l’amour, le partage, l’entraide. Et c’est possible de vivre toutes ces choses positives aussi chez nous avec nos amis et notre famille.

Avez-vous souvent eu recours à la prière lors du jeu ?
AD : Je pense qu’on est les seules candidates à prier autant sur l’aventure. Prier nous donne encore plus de force et d’espoir. Je pense que dans la foi il y a aussi l’espoir et la prière est une manière d’extérioriser tous les sentiments qui se trouvent en nous.

Quelle place occupe-t-elle au quotidien ?
AD : On l’utilise de la même manière. Il n’y a pas de vraie différence entre l’aventure et notre quotidien à ce niveau. La foi fait partie intégrante de notre vie. Elle nous fait avancer.

Comment avez-vous « atterri » à l’OpenSky Festival ?
AD : Cela fait partie des rencontres que l’on peut faire grâce à Pékin Express.
PD : On a la chance d’être accompagnées avant, pendant et après l’aventure et c’est aussi comme ça qu’on a été contactées pour devenir les égéries de ce festival.
AD : Certains vont vous dire que la foi est un truc de « vieux » et ce festival prouve tout le contraire ! Nous n’avons d’ailleurs pas beaucoup réfléchi avant d’accepter. Quand on nous a expliqué le concept, nous nous y sommes totalement identifiées.

Biographie plus express que le tournage de Pékin

Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Aurélie Desmet : Je te laisse commencer. T’entendre me donne de l’inspiration.
Pauline Desmet (rires) : Nous sommes des sœurs jumelles…avec 5 ans d’écart ! Je suis la cadette, Pauline, commerciale dans notre entreprise familiale. J’ai deux enfants, Batiste 14 ans et David 12 ans. J’ai participé à deux Pékin Express avec ma sœur en 2008 et 2020. On a perdu en finale, mais peut-être que la 3e participation pour moi sera la bonne !
AD : Et je suis donc l’aînée, Aurélie. J’ai participé trois fois à Pékin Express et suis arrivée deux fois en finale avec ma sœur Pauline. Je suis maman de Rachel 10 ans et Gabriel 8 ans. Je suis aussi dirigeante de l’entreprise de menuiserie familiale avec mon frère et ma sœur. Elle se trouve à Orchies, tout près de Lille.

Pour ceux qui n’ont pas la télé…

Pékin Express est une émission de téléréalité française. Des équipes s’affrontent lors d’une course. Avec pour seul budget un euro par jour et par personne, le binôme doit faire de l’auto-stop et trouver gîte et couvert chez l’habitant pour rallier le point d’arrivée. Les étapes sont longues et donc découpées en plusieurs jours de tournage. Le but étant pour chaque équipe d’arriver en pole position à l’issue de chaque étape et ainsi amasser des amulettes pour espérer gagner une certaine somme d’argent en finale. Les derniers risquent l’élimination.

Aurélie et Pauline doivent être les grandes invitées et marraines de la 4e édition d’Opensky, prévue le 30 mars à Fully. A l’heure de mettre sous presse et vu l’incertitude liée à la pandémie, les organisateurs réfléchissent à la forme qu’ils donneront à la manifestation. Des détails sur : www.opensky-fully.ch/

Les vitraux de Cingria, chapelle Saint-Jean-Baptiste, Perly (GE)

Le vitrail fait référence à un miracle survenu en 1494.

Par Amandine Beffa | Photo : Jean-Claude Gadmer

Très critiqués à leur création, les vitraux d’Alexandre Cingria ont dû leur entrée dans la chapelle de Perly à une intervention de l’évêque de l’époque, Mgr Besson. Il est vrai qu’à première vue, leur style peut surprendre. Mais sont-ils réellement contraires à la foi et aux mœurs comme le soutenaient leurs détracteurs ou simplement une traduction moderne de la tradition ?

Le vitrail de la Vierge est appelé Notre-Dame de Ré. Il fait référence à un miracle survenu en 1494 dans un village italien situé à quelques kilomètres de la frontière suisse. La façade de l’église du village comportait une fresque de la Vierge Marie allaitante. Un jour, mécontent d’avoir perdu au jeu de palets, un garçon en lance un contre le mur de l’église, atteignant la Vierge Marie au front. Peu de temps après, les villageois constatent que la Vierge saigne. Cingria rappelle cet événement par la petite goutte de sang figurée sur le front de Marie.

Tradition ancienne
Représenter la Vierge Marie allaitant peut nous surprendre aujourd’hui, mais il s’agit d’une tradition très ancienne. On en trouve les premières traces dans les catacombes de Rome. L’apogée se situe entre les XIIIe et XVe siècles, amenant de grands peintres comme Raphaël ou Van Eyck à en proposer des versions. Peut-être sommes-nous dérangés par un accès à une grande intimité. Nous savons que la Vierge Marie est mère et que le Christ est fils, l’art nous permet peut-être de prendre conscience de ce que cela signifie réellement.

Rayonnant et saignant
Le thème du second vitrail est le Sacré-Cœur. Le Christ présente son cœur à la fois rayonnant et saignant. Traditionnellement, le cœur ne se résume pas au symbole de l’amour. Il représente le tout de la personnalité. Le Christ offrant son cœur offre en réalité tout son Etre.

Les deux vitraux de Cingria présentent ce Dieu qui nous rejoint dans l’intime de notre humanité pour nous donner la vie. Une vie qui certes n’échappe pas à la souffrance, les vitraux ne la dissimulent pas, mais qui rayonne de quelque chose en plus.

Via Jacobi: Autigny-Romont

Les vitraux de la Fille-Dieu

Texte et photos par Pascal Ortelli

Le mythique chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle traverse la Suisse romande, de Fribourg à Genève. Au-delà des sentiers battus, la Via Jacobi regorge de curiosités. Chaque mois, L’Essentiel prend son bâton de pèlerin et en réalise un tronçon sous forme d’une balade familiale à faire sur la journée. Aujourd’hui, cap sur Romont pour une étape tout en goudron.

Départ depuis le parking à côté de l’église d’Autigny, 3h05 aller simple, 12,4 km

1. Prenez à droite jusqu’à la zone alluviale où la Neirigue se déverse dans la Glâne. Longez cette dernière puis bifurquez à gauche. 

2. A Chavannes-sous-Orsonnens, la chapelle Saint-Jean-Baptiste vaut le détour. Sur l’autel latéral gauche, un tableau représente saint Jacques botté et saint Christophe, invoqués pour traverser les rivières. Sur la fresque à droite, l’inscription « Jacobus minor » est fautive : il s’agit bien d’une représentation de Jacques le Majeur avec la coquille et le bâton de pèlerin.

3. Quittez ensuite un instant la Via Jacobi pour monter à Orsonnens afin d’y découvrir le monastère Notre-Dame de Fatima. Vous le contournerez par la droite avant de descendre sur la route principale, à longer sur une centaine de mètres. Après avoir traversé la Neirigue, prenez à gauche pour rejoindre le tracé officiel qui surplombe la rivière jusqu’au croisement de la route de Massonens.

4. Là, cap à droite pour rejoindre l’abbaye cistercienne de la Fille-Dieu, l’une des plus anciennes à être encore habitée depuis sa fondation en 1268.

5. Poursuivez jusqu’à la gare de Romont, d’où, pour le retour, il est facile de prendre le train jusqu’à Cottens.

6. De là, prenez le petit chemin sous l’église et attaquez la montée avant de descendre en lisière du bois de Pertet pour rejoindre Autigny, en 50 minutes. 

Curiosité

Les vitraux de la Fille-Dieu
Un ensemble remarquable pour ses jeux de lumière, créé en 1996 par l’artiste britannique Brian Clarke. 

Coup de cœur

Le tofu des moines cisterciens d’Orsonnens.

Misez sur les anges gardiens

L’ange gardien, vu par Pietro da Cortona.

La Bible nous parle régulièrement du monde invisible qui nous accompagne. Redonnons leur place aux anges chargés de nous protéger.

Par Bénédicte Drouin-Jollès 
Photo: DR

Entre les chrétiens qui doutent de leur existence et ceux qui les oublient, les anges sont souvent négligés, particulièrement les anges gardiens. Combien de fois vous faites-vous du souci pour vos enfants ou petits-enfants ? Et combien de fois vous tournez-vous vers leurs anges gardiens ? Si pour cette dernière question votre score est proche de zéro, changez ! Vous avez gros à gagner ! 

Dans notre schéma mental, nous avons du mal à intégrer l’existence du monde invisible ; et pourtant invisible ne veut pas dire irréel. C’est le livre de l’Exode dans la Bible qui nous révèle l’existence des anges gardiens. « Voici que je vais envoyer devant toi un ange pour te garder en chemin et te faire parvenir au lieu que je t’ai préparé. Respecte sa présence, écoute sa voix. » (Exode 23, 20-21) La mission de cette créature céleste est claire : nous protéger sur terre et nous conduire sur le chemin de la vie éternelle. Elle est à la fois un ami, un guide et un conseiller… et ce d’autant plus que nous nous mettons à son écoute, que nous essayons de discerner.

Les saints les mentionnent régulièrement. Catherine Labouré, dans son couvent de la rue du Bac, fut guidée par son ange gardien au pied de la Vierge qui lui confia la médaille miraculeuse, Padre Pio appelait le sien « le petit compagnon de son enfance ». Quant à sainte Françoise romaine, mystique italienne du XVe siècle, elle éprouvait pour lui une grande affection. 

Nous avons tout intérêt à prier le nôtre et celui de nos proches, en particulier quand ils traversent des difficultés. Et quand les relations se tendent avec l’un ou l’autre, pourquoi ne pas demander à notre ange gardien de faciliter les relations ? 

Une belle habitude consiste à confier les tout-petits avant leur naissance à leur ange gardien dans la prière familiale. L’invocation « nos saints anges gardiens, veillez sur nous » peut la conclure judicieusement. Le petit enfant au cœur plus simple que l’adulte accueille facilement les réalités célestes, il a une affinité quasi naturelle avec son ange gardien ; celui-ci deviendra vite son compagnon et protecteur, d’autant plus que nous lui rendons sa place.

L’icône «participative» des Sœurs de Schoenstatt

Accueillir une icône quelques jours chez soi.

Par Myriam Bettens
Photo : Jean-Claude Gadmer

L’icône participative, vous con­naissez ? Non, il n’est pas question d’acquérir une image sacrée en financement commun, mais plutôt d’en accueillir une chez soi quelques jours par mois gratuitement. En Suisse, sous l’impulsion des Sœurs de Schoenstatt, 700 images partent en pèlerinage dans vos maisons. Découverte.

Un cercle de prière
Chaque mois durant trois ou quatre jours, des personnes reçoivent Jésus et Marie à travers un « sanctuaire itinérant ». Les visites régulières de l’icône de la « Mère pèlerine » permettent un partage avec Dieu, fortifient la vie religieuse et prodiguent soutien mutuel. Les familles participantes forment un cercle que le « sanctuaire pèlerin » parcourt. La première famille l’apporte à la suivante et ainsi de suite. Le mois suivant il revient durant les mêmes jours. Cette visite mensuelle invite à une rencontre avec Dieu et les autres. Un petit livret d’accompagnement donne des inspirations pour quelques instants de silence et de prière.

Un rayonnement international
Le mouvement de Schoenstatt est né de la volonté de fonder une « alliance d’amour avec Marie ». Créé en 1914 par le Père Joseph Kentenich, il réunit religieux et laïcs. Le petit noyau de fidèles constitué en Allemagne essaime ensuite dans le monde entier. En Suisse romande, les sœurs de Marie de Schoenstatt sont moins connues. Aujourd’hui, seul le Valais accueille cette communauté dédiée à Marie, à laquelle les religieuses vouent une véritable dévotion. Son rayonnement repose en grande partie sur le projet de « sanctuaire itinérant de la Mère pèlerine », dont l’une des 200 chapelles se trouve à Brigue.

La Mère Trois fois Admirable
L’initiative de la Mère pèlerine remonte à João Luiz Pozzobon (1904-1985). Ce père de famille et diacre vivait au Brésil. En 1950, il reçoit une image itinérante de « la Mère Trois fois Admirable de Schoenstatt » afin de visiter avec elle des familles durant deux mois. Il observe les nombreuses grâces que ces visites de la Sainte Vierge répandent dans les lieux où il se rend. Cette constatation assoit sa décision de développer les visites à plus grande échelle.

En librairie – mars 2021

Par Calixte Dubosson et la librairie Saint-Augustin

Des livres

Tout savoir sur saint Joseph
Dominique Le Tourneau

L’homme silencieux, le père discret des Evangiles, l’humble travailleur de Nazareth est sans doute le saint le plus prié après la mère de Jésus. Que sait-on de lui pour autant ? Vous trouverez ici son histoire racontée à partir des Evangiles et des écrits non officiels souvent repris par les Pères de l’Eglise. Maître de vie intérieure, proche de tout travailleur et gardien des familles, Joseph accompagne chacun à sa façon. Vous découvrirez son culte à travers le monde, comment le prier et une multitude d’anecdotes étonnantes… Un ouvrage pour tous, du débutant à l’érudit, qui met au grand jour la vie cachée et la splendeur du père de Jésus.

Editions Artège

Acheter pour 25.20 CHF

Joseph – L’éloquence d’un taciturne
Philippe Lefebvre

Dominicain et bibliste de renom, Philippe Lefebvre qui vient d’être nommé par le pape François membre de la Commission biblique pontificale, nous propose un voyage dans les Ecritures pour découvrir la figure de Joseph. L’Ancien Testament jette ainsi une lumière inédite sur Joseph, tandis que l’étude approfondie des textes du Nouveau Testament nous révèle la profondeur de ce personnage. Un ouvrage de choix et de qualité, fouillé, passionnant, qui nous offre de découvrir, Bible en main, ce Joseph tant cité par l’Eglise et si silencieux en apparence.

Editions Salvator

Acheter pour 32.40 CHF

Vivre du Christ avec saint Joseph
Frère Noël-Marie Rath

Vivre du Christ est une manière de voir le monde. Un art de vivre. Une invitation à pratiquer la Bonne Nouvelle à l’instar de saint Joseph, époux de Marie, père nourricier de Jésus, gardien de sa famille dans les jours heureux et dans les épreuves. Si l’Evangile est peu disert sur ce monument de silence, l’auteur en fait cependant une relecture qui démontre la sainteté exemplaire du charpentier de Nazareth : ainsi sa docilité à l’Esprit Saint et son humilité, source de bonté. Patron de l’Eglise universelle mais aussi des travailleurs, saint Joseph est un veilleur, un gardien qui aide à vivre du Christ comme lui-même l’a vécu : en témoin et en acteur de la grâce agissante de Dieu parmi les hommes.

Editions Salvator

Acheter pour 27.60 CHF

Le Veilleur – Une vie de saint Joseph
Christophe Hadevis et Rodéric Valambois

Cette bande dessinée, aussi belle que spirituelle, nous raconte d’abord la vie de saint Joseph, en restant au plus près des Evangiles et de la réalité historique. Elle nous invite ensuite dans une famille d’aujourd’hui qui, dans ses joies et ses épreuves, se confie à Joseph. Vie, dévotion, fioretti nous dévoilent le visage de celui qui prend soin de nous comme il a pris soin de la Sainte Famille, en épousant le projet de Dieu.

Editions Emmanuel

Acheter pour 22.50 CHF

Pour commander

La louange plutôt que le fléau

Par Thierry Schelling
Photo : DR

« Ma pénitence, mon Père ? », me demande une fidèle à peine confessée. « Remercier Dieu pour vous avoir permis de comprendre ceci… »
« Mais… c’est nul, comme pénitence, ça fait pas mal du tout ! » Elle part, dépitée. Reviendra-t-elle ?

Je suis un piètre confesseur : proposer la louange de Dieu plutôt que le martinet… Accueillir la caresse de sa main maternelle, de son regard fraternel qui relève toujours, de son espérance en moi en mieux, plutôt que gainer sa courroucée désespérance de ma médiocrité en régulant sa délectation de mes « aïe ! » et de mes « ouille ! »… Pourtant, Dieu n’est scandaleusement qu’AMOUR. Et confesser cela peut être contraignant pour ma vie de chrétien.ne ! Car c’est le contraire d’un Dieu vengeur ou béatement enamouré qui laisserait tout passer… Non : n’être qu’amour inconditionnel demande qu’on s’y habitue dans la durée…

Ma pénitence ? Demeurer témoin d’un Dieu bon, juste et vrai en restant bon, juste et vrai… dans la mesure du faisable… Afin que cet incommensurable Amour transperce, tôt ou tard, la carapace (sécuritaire ?) de nos résistances nourries de culpabilisation pendant des siècles. Quelle bonne nouvelle de Car’aime !

Souffrir pour être sauvé?

Bien des gens pensent que c’est en punition à une faute qu’une maladie leur tombe dessus.

« Il faut souffrir pour être sauvé » : des soignants et des aumôniers rapportent entendre encore régulièrement cette phrase terrible dans la bouche des malades. Comme si plus l’on souffre, plus on serait proche de Dieu. Alors que le Christ est venu précisément pour nous guérir et nous libérer de tous maux. Comment faire la part des choses entre les fausses conceptions doloristes et la juste participation à la Passion du Christ ?

Par François-Xavier Amherdt
Photos : Ciric, Jean-Claude Gadmer, Pxhere, DR

Un texte fondateur

C’est au Mont des Oliviers que le Christ nous livre la clé d’interprétation : « Fléchissant les genoux, Jésus priait en disant : « Père, si tu veux, éloigne de moi cette coupe ! Cependant, que ce ne soit pas ma volonté, mais la tienne qui se fasse ! » Alors lui apparut, venant du ciel, un ange qui le réconfortait. Entré en agonie, il priait de façon plus insistante, et sa sueur devint comme de grosses gouttes de sang qui tombaient à terre. » (Luc 22, 41-44) Le Fils fait tout pour écarter la souffrance loin de lui. Ce n’est pas son vœu. Il ne reste pas seul en ce moment de combat, mais il demeure en lien étroit avec le Seigneur. Finalement, il comprend qu’il ne peut pas faire autrement. Il conserve sa totale confiance envers le Père et s’abandonne à la volonté de ce dernier. Dieu ne laisse pas Jésus seul, mais lui envoie la force d’un soutien pour lui permettre de traverser l’ultime épreuve de la sueur de sang et de la mort. Même sur la croix, le Christ crie : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » (Marc 15, 34) Et finalement, « il remet entre ses mains son esprit ». (Luc 23, 46)

Des conceptions erronées : la rétribution
« Nous savons faire de belles phrases sur la souffrance. Mais dites aux prêtres de n’en rien dire, nous ignorons ce qu’elle est. » (Cardinal Veuillot, ancien archevêque de Paris, atteint d’un terrible cancer)

Dans un sens, il vaudrait mieux que je me taise. Ce à quoi cet éclairage peut s’avérer utile, c’est à déconstruire certaines fausses conceptions continuant de « polluer » l’esprit de bien des patients.

Nous l’expérimentons régulièrement : les vieux clichés ont la vie dure ! Il faut toute la traversée des Ecritures pour briser la fausse théorie de la rétribution, encore si présente dans le monde juif : Jésus s’oppose vigoureusement au point de vue de ses disciples qui lui demandent, en présence de l’homme aveugle de naissance : « Rabbi, qui a péché, lui ou ses parents, pour qu’il soit né aveugle ? » Le Maître leur réplique : « Ni lui ni ses parents n’ont péché, mais c’est afin que soient manifestées en lui les œuvres de Dieu. » (Jean 9, 2-3)

Dans cette ligne, bien des gens continuent de penser – parce que l’enseignement de l’Eglise l’a longuement inculqué et qu’un certain fatalisme superstitieux l’a véhiculé – que c’est en punition à une faute, visible ou cachée, qu’une tuile, une catastrophe ou une maladie leur tombe dessus : « Qu’est-ce que j’ai fait au bon Dieu pour qu’une chose pareille m’arrive ? » S’y mêlent indistinctement les influences potentielles d’un « karma » défavorable, associées aux errances d’une « vie antérieure », selon la croyance illusoire en la réincarnation, ou d’un destin aveugle inspiré de la « nécessité et de la fatalité des mythologies païennes anciennes » ou de vieux restes de notions d’équilibre cosmique : « Au fond, tout se paie un jour : il n’a que la monnaie de sa pièce, il reçoit la punition des dérèglements qu’il a provoqués par ses manigances. »

Un faux dolorisme
A cela s’est ajoutée une vision du sacrifice de la croix, selon laquelle le Christ aurait dû « satisfaire » à la colère du Père et compenser la faute des humains, depuis le péché des origines, comme si c’est dans les douleurs horribles de son Fils que Dieu aurait trouvé une « substitution » suffisante pour « apaiser son courroux » (voir le cantique de Noël « Minuit chrétien ») ou dans le sang versé par le Christ de quoi réaliser sa vengeance. Ces images parfois abominables et théologiquement contestables ont habité l’imaginaire de la chrétienté pendant des siècles et n’ont hélas pas complètement disparu. Elles ont nourri un faux dolorisme et une recherche de la souffrance, comme si celle-ci permettait de gagner le paradis à coup de douleurs.

Or, tout l’Evangile le dit, c’est par sa foi radicale envers son Père, par son espérance folle en la promesse de Dieu et par amour passionné envers l’homme opprimé que le Christ nous rachète. Ce n’est pas la souffrance en elle-même de Jésus qui sauve, mais c’est son attitude d’homme pleinement croyant, espérant et aimant au cœur de sa souffrance. Ce qui rachète ne peut être que ce qui construit la personne. Ma souffrance ne peut être rédemptrice et contribuer à sauver le monde que si je partage la même attitude que le Christ, dans l’amour et le don de moi, dans la compassion et la solidarité. Je ne puis « offrir mes souffrances » que si cela signifie : donner ma vie malgré le mal, quand bien même elle est défigurée par la douleur. Le plaisir de Dieu, c’est de voir que sa présence manifestée en son Fils par l’action de l’Esprit est capable de permettre à un homme accablé de retrouver le goût de la vie et de s’en remettre entre les mains du Père.

Car le Christ n’a jamais exalté la douleur, il ne cesse au long des quatre Evangiles de soigner les blessures : « Il a pris nos infirmités et s’est chargé de nos maladies. » (Matthieu 8, 17, accomplissant la prophétie du serviteur souffrant d’Isaïe 53, 4) C’est en dépit des souffrances et malgré le mal que nous sommes sauvés, pas en les recherchant. Nous sommes autorisés, voire encouragés, à hurler contre le non-sens du malheur, ainsi que les cris des Psaumes nous y invitent. Il s’agit de passer du pourquoi au pour quoi, du passé des explications à l’avenir d’une possible fécondité : comme le grain de blé ne porte pas de fruit s’il ne tombe en terre et ne meurt (cf. Jean 12, 24) ; comme la femme dans les douleurs de l’enfantement pressent déjà quelque chose de son allégresse future (Jean 16, 21) ; ainsi, dit Paul, « J’estime qu’il n’y a pas de commune mesure entre les souffrances du temps présent et la gloire qui doit être révélée ». (Romains 8, 18) C’est aimer et donner sa vie qu’il faut pour être sauvé, en communion avec la Passion du Christ : « Pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis. » (Jean 15, 13) Les souffrances ? Il convient de tout faire pour les écarter et, si elles deviennent inévitables, de continuer à les traverser avec amour.

A lire : 

Témoignage du vénérable François-Xavier Nguyen Van Thuan, évêque vietnamien emprisonné (Sur le chemin de l’espérance, Paris, Éd. du Jubilé, 1991)

Témoignage de Casimir Formaz, chanoine du Grand-Saint-Bernard (A l’école du Christ souffrant, Paris, Cerf, 1975) 

« Je n’ai vraiment plus envie de disserter sur la souffrance. Il n’y a plus qu’à se taire quand le mal est là. Depuis quelque temps déjà, il me tient compagnie : assis, debout, couché, c’est toujours la même chose. La fatigue, la paresse, ne me laissent plus beaucoup de réactions. C’est le moment de me ressaisir et de trouver moyen de joindre cette douleur à la douleur du Christ !

D’écrire cela, ce n’est pas difficile, mais de le vivre, à certains moments, quand la douleur ne laisse aucun répit et qu’on n’a même plus la force et l’idée de regarder un Crucifix ! Tout à l’heure je regardais le Christ en croix, je pensais que sa position était encore plus inconfortable que la mienne, je pensais qu’il n’y a rien de mieux pour nous réduire au silence, à l’adoration. Et je pensais aussi à l’éblouissante lumière qu’a apportée et qu’apporte au monde la Croix du Christ. « Par sa mort, le Christ a vaincu la mort. Alléluia ! »

Pensant à cela, je demande humblement au Christ de m’associer à sa souffrance et de faire ce qu’il a toujours fait, prendre ma souffrance sur lui, me donner force et courage pour la supporter. »

«Je complète en ma chair»

Paul veut dire qu’il est appelé à mener à terme son propre itiné­raire apostolique pour annoncer l’Evangile.

Par François-Xavier Amherdt
Photo: DR

Que voilà une parole difficile et apparemment inacceptable : « Je complète ce qui manque aux tribulations du Christ en ma chair, pour son corps qui est l’Eglise ! » (Colossiens 1, 24) D’une part, Paul n’entend pas suggérer que le Christ n’aurait pas pleinement réalisé ce que selon le dessein du Père il devait accomplir pour le salut du monde. L’apôtre n’insinue pas non plus que Jésus n’aurait pas assez souffert et que sa médiation ne serait pas parfaite, si bien que le disciple devrait porter à leur achèvement les souffrances rédemptrices.

Ce que Paul veut dire, c’est qu’à l’exemple du Fils de Dieu, il est appelé lui-même à mener à terme son propre itinéraire apostolique pour l’annonce de l’Evangile, quitte à devoir, bien malgré lui, passer par les épreuves. De même que Jésus a tout fait pour éloigner de lui la coupe de sa Passion, priant Dieu de l’éloigner de lui et s’abandonnant finalement à la volonté du Père (Matthieu 26, 42), de même Paul désire assumer totalement la charge que le Seigneur lui a confiée : révéler le mystère resté caché depuis des siècles et désormais manifesté pour toute l’humanité (Colossiens 1, 26-27). 

Et donc, pour annoncer le Christ parmi les hommes, l’apôtre des nations se dit prêt à « instruire tout homme en toute sagesse et conduire à la perfection tout être humain dans le Fils ». (Colossiens 1, 27-28) C’est uniquement pour cette cause supérieure à n’importe quelle autre, qu’il se déclare disposé à « se fatiguer et à lutter avec l’énergie du Christ qui agit en lui avec puissance »
(v. 29). Il sait que pour ce faire, il est contraint de passer par des tribulations, et donc de reproduire dans son propre corps ce que Jésus a enduré durant son existence jusqu’au calvaire.

C’est pour l’Evangile et pour l’Eglise que l’apôtre se prépare à un tel combat et qu’il va même jusqu’à y trouver de la joie. C’est la béatitude des persécutés pour le Royaume : rien de « masochiste » dans cette visée, mais au contraire, une participation plénière à l’offrande par amour de Jésus-Christ.

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