L’église de Matran accueille d’exceptionnels médaillons en huile sur bois. Ils sont les témoins de l’art pictural du XVIIIe siècle en Suisse. Gottfried Locher est un des principaux peintres rococos de Romandie. Il décore la voûte avec ses fils, si bien qu’il est difficile de reconnaître précisément l’auteur de chaque œuvre. Aucun dessin préparatoire n’a été décelé, ce qui donne à l’ensemble un caractère d’autant plus remarquable.
Les médaillons représentent les quatre évangélistes. Ils sont accompagnés de leurs attributs : l’ange (ou l’homme), le lion, le taureau et l’aigle. Cette tradition viendrait de saint Jérôme et repose sur deux textes : une vision d’Ezéchiel (Ez 1, 1 – 14) et une de l’Apocalypse (Ap 4, 7 – 8).
L’Evangile selon saint Matthieu commence par une généalogie. C’est celui qui raconte l’enfance de Jésus et il rapporte plusieurs rencontres avec des anges. Pour saint Jérôme, Matthieu est l’évangéliste qui présente le plus le Christ dans son humanité. Pour cette raison, on le représente accompagné de l’ange (ou d’un homme).
Dans les premiers versets de l’Evangile selon saint Marc, retentit une voix dans le désert. Elle est associée au lion qui rugit. Jérôme considère que c’est l’évangéliste qui met le plus en avant la majesté du Christ. Le lion est le roi des animaux, c’est donc lui qui est aux côtés de Marc.
Saint Luc raconte le sacrifice de Zacharie. C’est l’évangéliste qui, selon saint Jérôme, insiste le plus sur la mort du Christ comme sacrifice. Le taureau est l’attribut de Luc.
Pour saint Jérôme, l’aigle est un symbole de ce qui vient d’en haut. Le dernier évangile débute avec un prologue théologique qui développe le thème de la venue de Dieu sur la terre. On croyait que l’aigle avait la capacité de renouveler complètement son plumage chaque année en volant vers le soleil avant de plonger dans l’eau. On associait cette idée au baptême. C’est dans l’Evangile selon saint Jean que l’on trouve la rencontre entre Jésus et Nicodème au cours de laquelle le thème du baptême est développé.
PAR THIERRY SCHELLING
PHOTO : MARIE-THÉRÈSE PICTET-ALTHANN
Mme Pictet-Althann, depuis de nombreuses années vous êtes présidente du Chœur Mixte de Saint-Joseph. Qu’est-ce qui vous y a amenée ?
Lorsqu’en 2007 le Chœur ne comptait plus qu’une quinzaine de choristes, j’ai répondu à un appel des curés avec l’intention de m’engager brièvement. Toutefois, l’annonce de messes télévisées en 2008 m’a fait réaliser qu’il fallait rapidement recruter des choristes, consolider le répertoire et œuvrer au renouveau de notre Chœur. En redécouvrant ainsi la joie de chanter avec l’émotion et le bonheur que cela procure, j’ai décidé d’intégrer pleinement le Chœur. Ce beau et gratifiant ministère qu’est le chant sacré permet de proclamer musicalement nos louanges et prières à Dieu et d’embellir ainsi les célébrations liturgiques en rendant les rites sacrés plus solennels. http://choeur-saint-joseph.ch/
Ambassadeur de l’Ordre Souverain de Malte, pouvez-vous nous dire quelle est sa mission principale et comment elle se concrétise pour vous ici à Genève ?
La mission de l’Ordre de Malte se résume dans les deux principes fondamentaux qui expriment son charisme : « tuitio fidei et obsequium pauperum » – défendre la foi et servir les pauvres et les malades. Ordre religieux et laïc de l’Eglise catholique depuis 1113 et sujet de droit international, il exerce des fonctions de souveraineté lui permettant de déployer son action humanitaire partout dans le monde à travers ses propres institutions et ses représentations diplomatiques. Centre du multilatéralisme et capitale humanitaire, la participation de l’Ordre de Malte à Genève aux consultations mondiales des Nations Unies et de ses agences spécialisées lui permet de présenter sur la scène internationale ses positions et de définir des coopérations dans les domaines humanitaires, médicaux, sociaux et des droits de l’homme. Cette diplomatie multilatérale contribue au renforcement de ses relations avec les gouvernements des pays dans lesquels l’Ordre est opérationnel. http://unmissionge.orderofmalta.int./en/#
Que souhaiteriez-vous dire à la communauté paroissiale de Saint-Joseph ?
Que la paroisse soit toujours au service de notre Seigneur et de notre Eglise, vivante et ouverte, rayonnant la joie chrétienne ; que sa communauté reste fidèle à la participation aux offices et que ses célébrations contribuent à approfondir notre foi ; qu’elle soit à l’écoute des préoccupations des personnes. J’exprime aussi le souhait que la tradition de la belle musique sacrée soit maintenue selon les consignes du Concile Vatican II : « Le chant sacré lié aux paroles, fait partie nécessaire ou intégrante de la liturgie solennelle. »
Il est des difficultés que ceux qui ne sont pas concernés peinent à imaginer, dont celle d’être parent d’un enfant différent, à cause du handicap ou de la maladie.
PAR BÉNÉDICTE DROUIN-JOLLÈS | PHOTO : FLICKR / CLAUDE PISCITELLI
Comment oublier le jour terrible où la vie a basculé suite à l’annonce d’un diagnostic médical, ou encore les nuits blanches et les rendez-vous de spécialistes plus ou moins décevants qui ont suivi ? Quand ce n’est pas le regard de l’entourage embarrassé ou craintif. Un vrai séisme ! Le handicap ou la maladie heurte autant le couple que la fratrie, chacun faisant face comme il peut. Certes, l’inquiétude, la honte, la jalousie et la colère les habitent parfois, mais avouons aussi que les enfants différents nous réapprennent l’essentiel de la vie loin de la course au succès et à l’efficacité. Ils vivent par les valeurs du cœur : la tendresse, la patience, la capacité d’adaptation au-delà des schémas et conventions parfois plus ou moins sensés : « Claire, ma fille trisomique, a été la grande épreuve de ma vie. Elle m’a aussi fait bouger intérieurement comme personne d’autre », avoue Martine sa maman âgée de 70 ans. Entre familles d’enfants différents existent une complicité et une compréhension immédiate qu’il faut encourager. Et quand nos paroisses leur réservent une place de choix, c’est très vite gagnant-gagnant. Musique, service de l’autel ou de l’assemblée, chorale… il y a mille façons d’inclure ces jeunes…
Bon à savoir
L’Office chrétien des personnes handicapées accueille et conseille les parents d’enfants différents : och.fr
Le Centre écologique Albert Schweitzer, du nom du médecin, pasteur et théologien qui reçut le prix Nobel de la paix en 1952, un homme qui s’est mis au service de son prochain, célèbre 40 ans de lutte en faveur du développement durable en Suisse et en Afrique ! Mais le connaissez-vous ?
PAR CHANTAL SALAMINPHOTOS : DR
Ses 40 ans
Vous êtes conviés à une série de manifestations pour cet anniversaire dont les dates seront confirmées en fonction de la situation sanitaire (voir site internet ceas.ch) : une exposition photos Vivre de sa terre à Madagascar, une pièce de théâtre inédite dédiée à Hélène et Albert Schweitzer, etc.
Sa vision et sa mission
Les membres du CEAS « rêvent d’un monde où chacune et chacun, à sa mesure, puisse apporter une pierre à l’épanouissement de la société, au développement économique et à la préservation de l’environnement ».
Fondée en 1980, sa mission sera dès lors de « générer des dynamiques sociales et économiques positives en Afrique, grâce à la co-création et au partage de solutions innovantes et respectueuses de l’environnement, pour contribuer à l’autosuffisance alimentaire et à la promotion des énergies renouvelables ».
Son action
Le CEAS gère en parallèle une trentaine de projets à Madagascar, au Sénégal et au Burkina Faso, et ce, par des partenaires locaux. Il se concentre dans quatre grands domaines d’activités : l’artisanat et les énergies renouvelables, les filères agricoles durables, l’assainissement des déchets et la sensibilisation. Des projets qui apportent des retombées positives pour les personnes : un forage pour tout un village, une vente de beurre de karité pour payer les soins médicaux, un kiosque solaire pour une école, la gestion durable de l’eau, etc.
En Suisse, l’important est que « la population et les décideurs comprennent que la pauvreté, le changement climatique, la sécurité alimentaire notamment sont des problèmes globaux qui ne connaissent pas de frontières ».
La paroisse d’Hérémence, qui fut érigée le 11 septembre 1438, va vivre une journée particulière dimanche 31 octobre: ce jour-là marquera les 50 ans, jour pour jour, de la consécration selon le rite catholique de son église, dédiée à saint Nicolas de Myre.
L’abbé Antoine Clivaz, nommé curé d’Hérémence en 1760, constata rapidement que l’ancienne église était devenue trop petite en raison de l’accroissement important de la population de la commune. Suite au don de Jean-Baptiste Mayoraz, qui légua le champ de Chenevière (culture de chanvre), qui se trouvait en amont à l’ouest de l’édifice existant, la construction de la nouvelle église débuta en 1768 pour se terminer en 1788.
Pour parler de la générosité des paroissiens, qui permit la construction de l’église, l’abbé Clivaz se référa au miracle de la multiplication des pains relaté par l’évangéliste saint Jean, car à la fin de la construction il restait un solde de 1000 écus, montant évalué à 10’560 francs par l’abbé Antoine Gaspoz en 1925.
Le maître-autel
Le chœur de l’église d’autrefois était constitué par la chapelle existante. Lors de la démolition de l’église, en 1967, le maître-autel qui s’y trouvait fut vendu à la paroisse de Stalden qui l’installa dans son église paroissiale après y avoir remplacé la statue de saint Nicolas par une représentation de saint Michel, à qui elle est dédiée.
La nouvelle église
Le projet
Le projet de l’église actuelle remonte à 1960, date à laquelle l’abbé Marius Charbonnet, en charge de la paroisse, s’est vu confier la mission de bâtir un nouveau lieu de culte afin de remplacer l’église paroissiale fragilisée par le tremblement de terre du 25 janvier 1946.
C’est le rapport de l’architecte établi en 1961 qui se trouve aux archives cantonales qui éveilla l’attention des autorités religieuses et civiles d’Hérémence ainsi que celle des paroissiens. Dans celui-ci on pouvait notamment lire que « l’église se trouvait dans un état de vétusté avancée, les cloches ébranlaient un des murs de la nef et même l’arc qui dominait le chœur ».
Un concours est alors lancé et un règlement rédigé le 29 décembre 1961. Quinze projets sont déposés. Le jury choisit celui de l’architecte bâlois Walter Förderer appelé « Eglise » le 10 février 1963.
Pour expliquer son projet, l’architecte dira que, se trouvant face à une cuvette, il a imaginé un rocher qui y serait tombé dans lequel il a sculpté une église en tenant compte de la topographie.
La construction
La première pierre est posée et bénie le 22 septembre 1968. Durant l’hiver 1968-1969, les murs sont bétonnés et la voûte coffrée. Les travaux se poursuivent jusqu’en 1971. La nouvelle église, dédiée à saint Nicolas de Myre, est consacrée le 31 octobre par Mg Nestor Adam, évêque de Sion, en présence du curé, l’abbé Marius Charbonnet, et du vicaire, l’abbé Jean-Claude Favre.
L’ouvrage vu de l’extérieur
L’avis d’un architecte
Par Frédéric Dayer, architecte, Hérémence
« L’ouvrage est classé dans l’inventaire fédéral des sites construits d’importance nationale à protéger en Suisse (ISOS) avec comme objectif de sauvegarde » A « , ce qui le désigne comme bâtiment à sauvegarder au niveau national.
L’édifice, qui s’inscrit dans le courant brutaliste, met en exergue l’audace des autorités qui, au vu du contexte historique, social et culturel de l’époque, firent un choix novateur et avant-gardiste.
Le centre paroissial, monumental, constitue une véritable plateforme de distribution qui met en relation, par tout un réseau d’escaliers et d’esplanades, les entités qui l’entourent. Les parcours menant à l’église préparent subtilement les différentes séquences d’entrée qui dévoilent un exceptionnel espace intérieur de culte.
En plus de son aspect sculptural et artistique, il faut souligner la qualité de la construction. La complexité de l’ouvrage relève d’un défi hors norme qui n’aurait pu être relevé sans les aptitudes, les compétences et la synergie entre toutes les personnes investies dans sa réalisation. »
L’ouvrage vu de l’intérieur
L’espace liturgique
L’espace liturgique est conçu pour répondre aux exigences de la nouvelle liturgie dont l’abbé Charbonnet disait : « L’Eglise vivait le concile Vatican II. La réforme liturgique était à l’étude. Elle allait dans le sens d’une participation de l’assemblée à la célébration eucharistique » 2.
La place des fidèles durant les célébrations telle que redéfinie par le concile Vatican II 3 a permis de renforcer leur participation. Les blocs de bancs en bois sont disposés en hémicycle. Ils sont séparés les uns des autres par des allées qui convergent toutes vers le sanctuaire. Au cœur de l’assemblée, un vaste espace où se trouve l’autel, représentation symbolique du divin où s’accomplissent les rites sacrés. L’hémicycle se termine par la place réservée à la chorale : elle permet aux fidèles de voir les chanteurs et à ceux-ci de participer pleinement à la célébration.
La symbolique
Chaque église matérialise la maison de Dieu. Ici, les éléments qui l’agencent ont chacun leur symbolique, à l’image des statues qui ont été disposées de façon à garder un lien avec l’église précédente. En plus du Christ et de la Vierge, on y trouve les statues de saint Théodule, de saint Nicolas, des évangélistes et des protecteurs des chapelles.
La croix du Christ
Le Christ roman du XIe siècle présente la particularité de ne pas être mort, car il a les yeux ouverts. Inséré dans le mur même de l’édifice, il représente Jésus pierre angulaire de l’Eglise. Un chapitre du livre des Actes des Apôtres l’évoque d’ailleurs de la manière suivante : « Ce Jésus est la pierre méprisée de vous, les bâtisseurs, mais devenue la pierre d’angle. En nul autre que lui, il n’y a de salut, car, sous le ciel, aucun autre nom n’est donné aux hommes qui puisse nous sauver. »
La colonne de la Vierge
Soutenant le grand plafond, la colonne de la Vierge symbolise l’aide de Marie. Elle est « celle qui, dans l’Eglise, tient la place la plus élevée auprès du Christ et est en même temps la plus proche de nous » 4. Son emplacement actuel ainsi que l’inscription « Hérémence est l’alleu (terre) de Notre Dame », qui figurait sur son socle dans l’ancien édifice, prouve bien la dévotion des paroissiens envers Marie.
Le témoignage d’une visiteuse de passage
Par Géraldine Kobel, Charmoille (JU)
« Bien sûr que dans mon Jura natal, j’avais entendu parler de cette église particulière, spéciale, bizarre. Bien sûr que j’en avais vu des photographies prises sous plusieurs angles. Mais quand j’ai eu la chance, par une fin de journée du mois d’août 2020, de visiter l’église Saint-Nicolas d’Hérémence, j’ai été impressionnée par cet énorme rectangle qui semble en décalage avec son environnement.
Un bâtiment moderne en béton, style « monolithe » – on m’a dit que c’était voulu –, érigé au milieu d’un charmant village plutôt escarpé. Quelle audace et quelle ingéniosité ! Je me suis sentie minuscule au pied de cette église, mais également protégée.
L’intérieur m’a touchée par sa grandeur et sa simplicité. Tout y est à sa place, il n’y a ni trop ni trop peu de statues, de décorations,… La luminosité invite au recueillement. L’idée de disposer les bancs en arc de cercle me rappelle la souplesse et tous les arrondis que nous sommes invités à appliquer tout au long de notre vie en général et dans notre vie chrétienne. Dans la sacristie, j’ai découvert un beau message qui depuis lors m’accompagne : » Un reflet de Dieu est présent dans chaque visage que tu vois. » »
En guise de conclusion
« Espace concret de la mise en relation entre le monde visible qu’on appelle la Terre et le monde invisible qu’on appelle le Ciel » 5, l’église d’Hérémence, et plus particulièrement son espace liturgique, est véritablement à considérer comme l’instrument de la relation privilégiée que nous entretenons avec Dieu en étant un espace structuré pour la vivre activement.
L’église d’Hérémence, qu’il appelait sa « cathédrale » 6, est une œuvre à part dans la carrière de l’architecte. Cette cité de Dieu nous incite à la méditation grâce à l’eau qui coule goutte à goutte de la fontaine baptismale, rythmant le temps; et à l’extériorisation par la puissance de la voûte, construite de la main de l’homme, qui évoque la voûte céleste racontant la gloire de Dieu.
Chef-d’œuvre de l’architecture contemporaine, l’église est dotée d’un son et lumière qui permet aux visiteurs de comprendre les symboles qui y sont intégrés.
Une église tout entière espace liturgique
Par Mgr Jean-Marie Lovey, évêque de Sion
Ecrasé par le béton lors de ma première visite, touristique, je me suis retrouvé dans l’église d’Hérémence à concélébrer un ensevelissement qui avait attiré tous les habitants. De l’autel où je me trouvais, j’ai eu l’impression d’être élevé jusqu’aux occupants des galeries. Cette aspiration quasi physique élève l’âme jusqu’au ciel. De l’espace liturgique, l’assemblée peut être rejointe d’un regard et ramenée autour de l’autel, car en fait, c’est bien elle qui célèbre.
Notes
1 « Hérémence, Notices d’archives et souvenirs ». 2 « L’église d’Hérémence en Valais », témoignage de notre siècle, Marius Charbonnet. 3 « Présentation générale du Missel romain » publiée en 1970. 4 « Lumen gentium », constitution dogmatique sur l’Eglise de Vatican II. 5 « Espace et liturgie », Jean-Marie Duthilleul. 6 « L’église Saint Nicolas d’Hérémence », Guides d’art et d’histoire de la Suisse, octobre 2021.
Programme du 50e anniversaire
Samedi 30 octobre: vernissage du nouveau guide de la Société d’histoire de l’art en Suisse (SHAS) 15h Réception des invités et de la population. Début de la partie officielle 15h50 Concert d’orgue et chœur 16h30 Apéritif offert par la commune d’Hérémence et visites guidées de l’église 18h30 Clôture de la partie officielle
Dimanche 31 octobre: fête du jubilé 9h15 Réception des invités à la chapelle Saint-Quentin 9h30 Procession depuis la chapelle Saint-Quentin 10h Messe solennelle présidée par Mgr Jean-Marie Lovey, évêque de Sion 11h30 Apéritif offert par la commune d’Hérémence 13h Banquet officiel 17h Fin avec temps de prière et chants.
Le père Tran Si Tin, de la Congrégation du Très-Saint-Rédempteur, débute en 1969 son engagement missionnaire auprès de la minorité Jraï. Il témoigne de son expérience dans les villages des Hauts Plateaux du centre du Vietnam.
«Jésus était-il contemporain de Napoléon ?» La question m’a été posée lorsque j’enseignais la religion à des élèves de secondaire. Loin de moi l’idée de blâmer leur lacune chronologique ou leur audace faite dans le simple but de me provoquer. L’occasion m’était donnée d’aborder avec eux le rôle de l’histoire de l’Eglise. Replacer les faits dans leur contexte pour éviter de «canoniser» les fake news et d’absolutiser les particularismes locaux, voilà un défi stimulant à relever.
Il en va de même pour nos communautés. Face à la grande Histoire dont on rapporte souvent les pièces simplifiées qui nous arrangent (l’Eglise et les croisades, l’Inquisition, la colonisation, etc.), ne renonçons pas – sans pour autant minimiser les erreurs commises – à voir au-delà de notre « coin de paroisse ».
S’intéresser à l’histoire générale du christianisme permet de prendre de la hauteur et d’approfondir communautairement sa foi, et ce, en l’inscrivant dans une dynamique plus vaste où l’on voit comment elle est vécue dans le concret des âges.
PAR ANNICK BIELMANN ET VALÉRIE SAUTEREL, VITROCENTRE, ROMONT PHOTOS : CINDY PRÉLAZ
C’est vers 1845 que Neyruz décida de devenir une paroisse indépendante et commença la construction de son église. La première messe eut lieu le dimanche 24 décembre 1848 et l’église fut consacrée le 20 septembre 1857. Il fallut attendre presque 50 ans pour voir ses fenêtres parées de vitraux. La paroisse fit appel à l’atelier fribourgeois Kirsch & Fleckner pour leur réalisation. En 1904 les deux verrières du chœur consacrées à saint Joseph et saint Nicolas de Myre furent posées et deux ans plus tard elles furent complétées par six vitraux dans la nef dédiés à gauche à saint Jean-Baptiste, sainte Marie-Madeleine et sainte Elisabeth de Hongrie et à droite à saint Pierre, saint Louis de Gonzague et saint François d’Assise.
Bien que ce cycle verrier ne soit pas signé, nous savons que son auteur est l’artiste fribourgeois Raymond Buchs qui avait fait son apprentissage de peintre verrier dans l’atelier fribourgeois. Dans le fonds graphique de l’atelier Kirsch et Fleckner, déposé au Vitrocentre Romont, il existe les dessins préparatoires (cartons à l’échelle 1 : 1) pour l’ensemble des vitraux de l’église dont deux sont signés et datés.
En 1904, Raymond Buchs étudia à l’Académie de la Grande Chaumière, puis à l’Insitut Colarossi à Paris avant de revenir à Berlin où il gagna sa vie comme peintre-verrier à l’atelier Riegelmann und Heinersdorff. En 1906, il dirigea un atelier de graphisme et le succès ne se fit pas attendre, mais cela ne l’empêcha pas de continuer à collaborer régulièrement avec l’atelier Kirsch & Fleckner. En 1906, il fit aussi les dessins préparatoires pour les vitraux des églises de Torny-le-Grand et de Vuisternens-devant-Romont.
Ces vitraux de style historiciste sont limpides et parfaitement lisibles avec leurs personnages aux attitudes naturelles, inscrits dans des scènes narratives sur un fond transparent offrant une bonne lumière dans l’église.
Pourquoi, en octobre, dédier un mois à la Mission Universelle ? Ce mois permet de nous rappeler que l’Eglise forme, au niveau mondial, une grande famille. Le 24 octobre, lors du Dimanche de la Mission Universelle, près d’un milliard de chrétiens sont en communion les uns avec les autres dans la prière et le partage. C’est l’occasion de découvrir d’autres réalités d’Eglise et de venir en aide aux communautés les plus pauvres. Missio propose toute une série d’actions pour que nos enfants puissent venir en aide à d’autres enfants : https://www.missio.ch/fr/enfance
par Pascal Ortelli
Humour
C’est un gars qui s’émerveillait des petites choses de la vie et qui s’exclamait constamment avec ces mots : « C’est fantastique » ! A tel point que ses copains et son entourage l’appelèrent désormais par le sobriquet de « Fantastique » ! Pourtant cela lui déplaisait au plus haut point et il reprenait séance tenante celui qui s’y risquait. S’adressant à sa femme, il lui dit un jour : « Si je meurs avant toi et que tu mets sur ma tombe : ci-gît Jules Bolomey, dit Fantastique, je te maudirais du haut du ciel ». Après son décès, sa femme respecta scrupuleusement ses dernières volontés : « Ci-gît Jules Bolomey qui m’a aimée du plus grand amour durant plus de 40 ans ». Les gens qui venaient se recueillir sur sa tombe et qui lisaient son épitaphe ne pouvaient s’empêcher de dire : « C’est fantastique » !
Quelle est la véritable couleur de mon (véritable, mais invisible) masque, sa taille réelle sur mon visage ? Combien a-t-il de plis pour me protéger des autres qui me dérangent tellement, et surtout pour me permettre d’invectiver autrui sans retenue ?
Il y a la grande histoire de l’Eglise et il y a la locale, sujette à des recherches souvent menées par des amateurs passionnés par leur «coin d’Eglise». Parent pauvre des études ecclésiastiques, elle gagne à être connue (et donc lue !) et propagée tout à la fois.
PAR THIERRY SCHELLING | PHOTOS : CIRIC, JEAN-CLAUDE GADMER, DR
Lire une histoire des papes fait faire l’expérience d’un inexorable entrelacement, pêle-mêle, des diverses catégories d’une société humaine : politique, économique, mais aussi théologique, morale… Et le choc du « mélange des genres » peut être fort déstabilisant. « Le Christ annonçait le Royaume… et c’est l’Eglise qui est venue », fameux (et quasi) oxymore sous la plume de Loisy qui serait presque conforté, alors qu’« il s’efforçait de montrer comment, par le jeu des causalités historiques, l’Evangile s’est progressivement mué en tradition et comment l’Eglise, en institutionnalisant le mouvement de Jésus, en a prolongé la vocation » 1…
Vers une objectivité scientifique
Le XVIe siècle (Réforme et Contre-réforme…) intensifie la production d’œuvres racontant l’histoire de l’Eglise, et, en l’occurrence, des visions divergentes entre protestantisme et catholicisme. Les ouvrages évoluent ensuite progressivement, d’un style d’exposé partial, apologétique, voire hagiographique – décrire les personnages et événements uniquement en faveur d’un dogme prédéfini 2 – vers la présentation des réalités historiques du phénomène « Eglise », en recoupant notamment les sources et les points de vue sans apriori. Désormais, les historiens de l’Eglise ne sont plus hérauts d’une confession mais bien pédagogues (qui font faire un chemin, étymologiquement) au moyen d’outils tels que l’exégèse, l’herméneutique, la linguistique… A l’ecclésiologie s’applique désormais bien l’adage cicéronien : reculer devant tout mensonge, ne reculer devant aucune vérité 3 !
« L’important n’est jamais de lire des travaux émanant d’une plume catholique (si l’on est catholique) ou protestante (si l’on est protestant), mais des travaux de qualité », conseille Michel Grandjean, professeur ordinaire de l’histoire du christianisme à l’Université de Genève, et de « lire beaucoup avant d’écrire ».
L’Histoire est aussi la nôtre
Au-delà des dates, la truculence d’une anecdote peut amuser : « L’histoire cherche à accéder à la vie réelle des gens », rappelle Jacques Rime, curé en terre fribourgeoise et rédacteur apprécié de chroniques sur les saint.e.s dans L’Echo Magazine. « Ce qui n’est pas facile. Les fidèles apprécient si j’ajoute dans mes prédications quelques exemples tirés de l’histoire de l’Eglise… », assure-t-il. Mais c’est vrai, « l’histoire locale [d’un sanctuaire, d’une paroisse…] a son public, tout comme les informations locales dans les médias », rappelle Jacques Rime. Il y a une proximité bénéfique et qui met en avant du tangible, voire du vécu.
Décentrement
Mais « faire de l’histoire du christianisme, c’est avant tout accepter un décentrement : je ne suis pas au centre du monde, ni ma génération au centre du temps », explique Michel Grandjean : « Nous vivons des temps difficiles, voire de crise… Mais nous ne sommes pas les premiers à en connaître. L’historien doit donc donner les instruments qui les aideront à prendre du recul », voire à relativiser. « Il faut articuler les travaux d’analyse pointue et les synthèses qui embrassent large », conclut-il.
Historia magistra vitae
Le Concile Vatican II a élaboré deux documents d’ecclésiologie, Lumen Gentium et Gaudium et Spes, déclinant grosso modo les deux dimensions de l’Eglise, verticale et horizontale (théologique et historique) ; en cela, les pères conciliaires ont été fidèles à l’impulsion d’un certain évangéliste…
En effet, saint Luc est le seul à faire suivre son évangile – « récit des événements… tels que nous les ont transmis… les témoins oculaires… devenus serviteurs de la parole… » (Lc 1, 1) – d’une histoire des débuts du christianisme : les Actes des Apôtres. Page après page, s’y dénoue la rencontre entre cette Parole et les cultures locales (Jérusalem, Athènes, Rome…). Luc a déjà le souci « d’une information fiable sur la vie du Nazaréen » 4. A partir de lui, « on ne débat pas seulement d’un écrit doctrinal déterminé, mais fondamentalement d’une manière d’être en Eglise ».5
Les cinq derniers papes ont guidé l’Eglise catholique, tout à la fois courageux dans certaines décisions et confiants pour l’avenir, car intimes connaisseurs de son passé 6 ; et ils ont sillonné, à partir de Paul VI, tous les continents – un peu à la « saint Paul sur les routes du monde romain » 7 – pour connaître les Eglises locales, sur place.
L’histoire par les pieds !
« J’accorde une grande importance à l’histoire par les pieds », confie Jacques Rime, c’est-à-dire « aller visiter tel lieu pour pouvoir en parler. » Thématisée par Antoine de Baecque 8, la « démarche historiographique » consiste à remonter dans le temps au rythme de sa marche, traversant le tissu urbain et les traces d’autrefois. « L’histoire devient une expérience sensible », dit Jacques Rime, voire sensorielle ; et l’on peut interroger des témoins et chercher des anecdotes – véritables pépites d’une sorte de ruée vers la narration !
Un passé pour le futur
« Faire appel à la mémoire ne veut pas dire s’ancrer dans l’autoconservation, mais plutôt rappeler la vie et la vitalité d’un parcours en continuel développement », explique François à la Curie Romaine, en décembre 2019. Et de conclure : « La mémoire n’est pas statique, elle est dynamique, comme le disait ce grand homme [G. Mahler] : la tradition est la garantie du futur et non pas la gardienne des cendres. » Lire de l’Histoire de l’Eglise, la grande ou la petite, sert tant de consolation aux turpitudes institutionnelles que de démonstration du génie du christianisme.
1 Simon Butticaz, Comment l’Eglise est-elle née ?, Genève : Labor et Fides, 2021, p. 19.
2 Par exemple, pour le catholicisme, le primat romain.
3 De Oratore, II, 62, où Cicéron traite de la rhétorique en matière d’écriture de l’histoire de Rome.
4 D. Marguerat et E. Steffek, « Evangile selon Luc », dans : DC. Focant et D. Marguerat (dir.), Le Nouveau Testament commenté, Paris et Genève : Bayard et Labor et Fides, 2012, p. 247.
5 M.-F. Baslez, Les premiers bâtisseurs de l’Eglise. Correspondances épiscopales IIe-IIIe siècles, Fayard Histoire, 2016, p. 241.
6 Cf. Le Pape a dit, page IV.
7 Ouvrage de C. Reynier, Cerf, Lire la Bible 155, 2009. 8 Dans Une histoire de la marche, Agora n. 435, Paris : Pocket.
Les nouveaux vitraux réalisés par Isabelle Tabin-Darbellay et Michel Eltschinger à partir du Cantique des Créatures de saint François d’Assise (1182-1226), inaugurés pour les 70 ans de l’église de Saint-Martin, appellent à la contemplation et à la prière. En voici une libre méditation biblique.
PAR MONIQUE GASPOZ | PHOTOS : COPYRIGHT ROBERT HOFER, SION
Loué sois-tu, mon Seigneur, avec toutes tes créatures, spécialement monsieur frère Soleil, par qui tu nous donnes le jour, la lumière : il est beau, rayonnant d’une grande splendeur, et de toi, le Très Haut, il nous offre le symbole.
Le thème de la lumière traverse toute la révélation biblique. Dès le premier récit de la création, toi, notre Dieu, tu sépares la lumière des ténèbres (Gn 1, 3s). La lumière existe comme ta créature, reflet de ta gloire, signe de ta présence. La lumière est symbole de vie : naître, c’est voir le jour ! La lumière permet à toutes les autres créatures d’exister aux yeux des hommes. Elle permet à l’être humain de distinguer son chemin, qui doit, par le Christ, le conduire vers Toi.
A l’occasion de la guérison d’un aveugle-né, Jésus dit : « Je suis la lumière du monde. » (Jn 9, 5) Il ouvre les yeux des aveugles et leur montre le chemin de la vraie vie. Ta lumière que Jésus porte en Lui a été révélée lors de la Transfiguration dans un visage resplendissant et des vêtements éblouissants comme la lumière.
Avec ton aide, développons notre capacité intérieure à voir la lumière, à Te voir, à travers les beautés de la création et les solidarités humaines, pour devenir à notre tour des êtres lumineux, rayonnants d’amour.
Loué sois-tu, mon Seigneur, pour sœur Lune et les étoiles : dans le ciel tu les as formées, claires, précieuses et belles.
« Qu’il y ait des luminaires au firmament du ciel pour séparer le jour et la nuit ; qu’ils servent de signes, tant pour les fêtes que pour les jours et les années » […] Tu les plaças au firmament du ciel pour éclairer la terre, pour commander au jour et à la nuit, et Tu vis que cela était bon. (d’après Gn 1, 14-18)
Au milieu de la nuit, Tu as donné la lune et les étoiles comme repères dans le bleu profond du ciel. La lune, qui, nuit après nuit, grandit, s’arrondit comme pour donner naissance, puis rétrécit et disparaît pour mieux revenir… Elle compte le temps, le temps de la vie. Les étoiles, dix sur le vitrail, comme des repères pour orienter notre vie, comme les dix commandements. Trois en haut, comme Toi le Dieu trinitaire et relation. Sept en bas, comme les sept sacrements, les 7 dons de l’Esprit qui accompagnent et guident les hommes en chemin vers Toi.
Laissons-nous guider vers Toi, à travers les signes discrets que tu nous donnes.
Loué sois-tu, mon Seigneur, pour frère Vent, et pour l’air et pour les nuages, pour l’azur calme et tous les temps : grâce à eux tu maintiens en vie toutes les créatures.
L’Esprit, dans la Bible, c’est le souffle, et le vent, tantôt violent, tantôt porteur de fraîcheur et de douceur ; il demeure bien mystérieux. Tantôt il dessèche la terre, tantôt il répand sur elle l’eau féconde qui fait germer la vie. Tantôt il agite les vagues de la mer, tantôt il franchit les plus hautes montagnes. Le souffle de notre respiration, qui tour à tour prend et redonne, anime et maintient notre corps en vie, est le symbole de Ta Vie qui nous habite. Rendre son dernier souffle, c’est remettre définitivement sa vie entre Tes mains.
Le calme et la tempête, la pluie tombée du ciel, tous les temps que nous offre la météo, le défilé des saisons comme des nuages constituent l’environnement qui entoure l’existence des humains et de toutes les autres créatures et les maintient en vie.
Loué sois-Tu pour toutes les météos !
Loué sois-tu, mon Seigneur, pour sœur Eau qui est très utile et très humble, précieuse et chaste.
L’eau est puissance de vie. Là où elle manque, le pays devient désertique. L’eau est le symbole de Ton Esprit, capable de transformer un désert en verger florissant et Ton peuple infidèle en véritable peuple de l’Alliance. La Bible nous révèle que c’est Toi, Dieu, qui est source de vie pour l’homme et lui donne la force de s’épanouir dans l’amour et la fidélité.
En nous communiquant Ton Esprit par l’eau du baptême, c’est une vie nouvelle qui nous régénère. Lors de sa rencontre au bord du puits de Jacob avec une femme de Samarie, Jésus lui dit : « Si tu savais le don de Dieu et qui est celui qui te dit » Donne-moi à boire « , c’est toi qui l’aurais prié et il t’aurait donné de l’eau vive. »
Loué sois-tu pour l’eau de notre baptême, don de Dieu qui nous fait vivre en plénitude.
Loué sois-tu, mon Seigneur, pour frère Feu qui éclaire la nuit : il est beau et joyeux, indomptable et fort.
Le feu produit lumière et chaleur, toutes deux nécessaires à la vie humaine. Dans le Nouveau Testament, le feu symbolise Ton Esprit. Lors de la Pentecôte, Tu envoies Ton Esprit manifesté sous la forme de langues de feu pour transformer ceux qui doivent répandre à travers toutes les nations la Bonne Nouvelle de Ton amour.
Après avoir rencontré Jésus par son écoute, sa Parole et dans le signe du Pain, les deux disciples d’Emmaüs se disent entre eux : « Notre cœur ne brûlait-il pas, lorsqu’il nous ouvrait les Ecritures ? » Une bougie qui éclaire, la lumière de la lampe éternelle qui signifie dans l’église Ta présence dans les hosties du tabernacle nous le rappellent.
Loué sois-tu pour le feu, signe de ta présence au milieu de nous.
Loué sois-tu, mon Seigneur, pour sœur notre mère la Terre, qui nous porte et nous nourrit, qui produit la diversité des fruits, avec les fleurs diaprées et les herbes.
Le vitrail nous montre la terre avec un cep de vigne portant de belles grappes. La vie de l’homme dépend des richesses de la terre et de la fertilité de son sol. L’humain entretient un lien privilégié avec la terre dont il est issu.
Dans l’évangile de Jean, Jésus dit à ses disciples : « Je suis la vigne et mon Père est le vigneron. Tout sarment en moi qui ne porte pas de fruit, il l’enlève, et tout sarment qui porte du fruit, il le taille pour qu’il porte encore plus de fruit. Je suis la vigne, vous les sarments. Celui qui demeure en moi et moi en lui, celui-là porte beaucoup de fruit. » Porter du fruit, c’est s’aimer les uns les autres comme le Christ nous a aimés.
Loué sois-tu pour les fruits d’amour, de tendresse, portés par les hommes de cette terre.
Loué sois-tu, mon Seigneur, pour ceux qui pardonnent par amour pour toi; qui supportent épreuves et maladies: heureux s’ils conservent la paix, car par toi, le Très Haut, ils seront couronnés. Loué sois-tu, mon Seigneur, pour notre sœur la Mort corporelle, à qui nul homme vivant ne peut échapper.
Dans le vitrail, la mort est symbolisée par le noir qui éclate, telle une graine qui germe en un faisceau de lumière. La croix rayonnante, plantée au centre du vitrail, le traverse comme un élan pour manifester que la vie est plus forte que la mort.
« Celui qui a ressuscité le Christ Jésus d’entre les morts donnera aussi la vie à nos corps mortels, par son Esprit qui habite en vous. » (Rm 8, 11) Saint Paul ajoute encore: « Oui j’en ai l’assurance : ni la mort, ni la vie, ni les anges, ni le présent, ni l’avenir, ni les puissances, ni les forces des hauteurs ni celles des profondeurs, ni aucune autre créature, rien ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu manifesté en Jésus Christ, notre Seigneur. » (Rm 8, 38)
Loué sois-tu pour le Christ qui a traversé la mort et nous promet la Vie.
Après les trois modules de Méditation et spiritualité dédiés à la pleine présence à soi, aux autres et au Tout-Autre, nous vous proposons une série de rencontres pour entretenir cette pratique.
Chaque soirée prévoit une méditation guidée, suivie d’un bref temps de partage libre. Ce sera l’occasion de goûter à l’expérience du silence, en résonance avec des textes de la tradition chrétienne.
Animation : Lia Antico, docteure en neurosciences cognitives et affectives à l’Université de Genève, enseignante mindfulness (Brown University, USA) et animatrice à l’Atelier œcuménique de théologie (AOT).
Dates : les vendredis 17 et 24 septembre ; 1er, 15 et 29 octobre ; 19 novembre et 3 décembre 2021, de 20h à 21h.
Lieu : paroisse Sainte-Marie-du-Peuple (Av. Henri-Golay 5, 1203 Genève) et, à distance, via « Zoom ».
Prix : libre participation aux frais d’animation (à verser sur place ou sur le compte du Service de la spiritualité).
Renseignements et inscriptions : spiritualite@cath-ge.ch ou
077 441 17 80 (Federica Cogo).
« Comment se débarrasse-t-on d’une infection virale ? Il n’y a qu’une seule réponse : les défenses élaborées par notre système immunitaire », ainsi s’exprimait dernièrement le docteur Jacques-André Haury en se désolant que nos autorités sanitaires n’aient pas mis l’accent sur la prévention tout au long de cette malheureuse pandémie.
Arrêter de fumer, s’alimenter sainement, boire du jus d’orange, manger du beurre, s’exposer au soleil, pratiquer régulièrement une activité physique, bien dormir, tout cela contribue largement à renforcer notre système immunitaire. Bien sûr que la fabrication dans un temps record des différents vaccins est à souligner et à féliciter. Peut-on dès lors parler d’une occasion manquée par un sauve-qui-peut général causé par un coronavirus semant la panique ? Oui, selon le constat que l’on est toujours plus intelligent après.
Pour nous, chrétiens, notre vaccin, c’est notre baptême mais pour qu’il agisse, il faut renforcer chaque jour son immunité qui passe par la prière quotidienne, la participation à l’eucharistie, la lecture et l’étude de la Parole de Dieu, l’engagement contre toutes les détresses qui nous entourent. Vaccinés et immunisés, nous contribuerons ainsi à rendre notre monde plus juste et plus fraternel.
Lorsque nous avons annoncé, au printemps, notre action de récolte de denrées alimentaires non périssables à la messe, lors d’une des célébrations, les applaudissements ont éclaté spontanément à la fin de cette proposition. Et un paroissien m’a dit : « C’était le moment ! »
Nous avons tous vu les images de ces files interminables, à Genève notamment, de personnes en quête de sacs de nourriture. Des gens à qui la Covid a fait perdre leur emploi, les projetant dans une situation plus que précaire dans bien des cas.
Mais c’est loin d’être un problème uniquement présent dans les grandes villes. A la cure d’Aigle, c’est presque chaque jour que nous offrons des bons de
la Migros à qui les demande, pour aller acheter des produits de première
nécessité. La précarité a considérablement augmenté dans notre région suite
à l’épidémie que nous avons traversée.
Nous pouvons tous faire un effort, nous priver de quelque chose pour le donner à qui en a besoin. C’était le sens de notre action printanière avec ces
denrées non périssables. MERCI INFINIMENT à toutes les personnes
qui nous ont apporté de quoi garnir des sacs qui ont trouvé très facilement preneur.
Il nous faut continuer, et pas seulement en direction des nécessiteux mais aussi de notre planète. Nous pouvons tous apprendre à fermer le robinet d’eau
lorsqu’elle s’écoule inutilement, à trier nos déchets, à consommer de manière plus réfléchie. Nous avons tous à réapprendre le « moins » pour le « plus » : moins pour moi, histoire d’offrir plus aux autres.
À l’initiative de Formules Jeunes, un groupe de jeunes du canton de Fribourg et du Valais a participé du 26 au 30 juillet derniers à une semaine théologique à l’hospice du Simplon. C’est l’occasion pour l’Essentiel de s’exporter hors du cadre purement fribourgeois pour s’intéresser à l’histoire d’un site important pour l’histoire religieuse du Valais.
TEXTE ET PHOTOS PAR SÉBASTIEN DEMICHEL
L’hospice du Simplon se situe au sommet du col du même nom à 2005 mètres d’altitude, reliant Brigue à Domodossola. Utilisé depuis la préhistoire, le Simplon devient l’un des principaux axes de transit européen au Moyen Âge. Un premier hospice est mentionné dès 1235, dont les origines sont toutefois inconnues. Il est tenu par les chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem et accueille marchands, pèlerins, indigents et malades. Au XVIIe siècle, alors que l’hospice des chevaliers de Saint-Jean a disparu, Gaspard Stockalper relance l’économie locale et fait édifier un nouvel hospice en 1666 portant le nom d’Alper Spittel. Mais c’est sous Napoléon Bonaparte que le Simplon obtient le rôle stratégique le plus important. En 1800, Bonaparte ordonne la construction de la première route carrossable à travers les Alpes, devant servir de voie militaire la plus directe entre la France et l’Italie. Cette fondation est censée permettre à Napoléon d’asseoir sa domination sur l’Italie du Nord au détriment des Autrichiens. Le Simplon devient ainsi le chemin le plus rapide entre Paris et Milan.
Les chanoines du Grand-Saint-Bernard L’hospice qui nous accueille pour notre semaine théologique (le troisième en tout) a été édifié dans le cadre des travaux napoléoniens. Le 28 février 1801, l’empereur ordonne sa construction et prévoit d’y installer 15 religieux, en l’occurrence des chanoines du Grand-Saint-Bernard qui lui ont déjà offert leur hospitalité en mai 1800. Ces derniers ne sont toutefois pas consultés et Napoléon leur impose la fondation du nouvel hospice. La construction est longue (1801-1831) : durant cette période les chanoines tiennent un hospice provisoire dans l’ancien hospice Stockalper. Après de nombreuses tergiversations liées aux coûts de l’entreprise, la première pierre de l’hospice n’est posée qu’en 1813, peu avant la débâcle de l’empereur qui interrompt les travaux et entraîne un long temps mort jusqu’en 1826. L’hospice a alors mauvaise presse, considéré comme le symbole de l’assujettissement du Valais à la France. Finalement, en 1826, les chanoines s’engagent à l’achever et son inauguration a lieu en 1831. Deux ans plus tard, l’hospice est approuvé par le Saint-Siège qui lui accorde un statut similaire à celui du Grand-Saint-Bernard.
Au tournant du XXe siècle, le tunnel du Simplon reliant Brigue à Iselle commence à être construit. Le premier train traverse le tunnel en 1906, rendant plus fonctionnelle la ligne Paris-Milan. Il n’y a dès lors plus besoin de franchir les cols alpins pour traverser l’Europe et l’hospice du Simplon voit le nombre de passants drastiquement chuter. Le projet se forme donc d’établir au Simplon une colonie de vacances pour jeunes, projet qui se réalise en 1933 et court jusqu’en 2001.
Dans l’histoire de l’hospice, le rapport à la montagne joue un rôle central. La figure du chanoine Gratien Volluz, guide de montagne nommé Prieur du Simplon en 1959, en est une bonne illustration. Ce dernier voit dans les beautés de la montagne et ses valeurs telles que le dépassement de soi, le silence et la prière, un chemin d’humanisation. Il écrit d’ailleurs une très belle prière du pèlerin de la montagne dont voici un extrait :
« Créé par amour, pour aimer, fais, Seigneur, que je marche, que je monte, par les sommets vers Toi, avec toute ma vie, avec tous mes frères, avec toute la création, dans l’audace et l’adoration. » L’hospice, devenu un lieu de retraite et d’évasion face à un quotidien de plus en plus stressant, est totalement redynamisé. Depuis 1996, il est également équipé pour recevoir des familles avec des enfants en bas âge.
Un seul cœur en Dieu L’hospice est doté d’une église consacrée en 1832 par l’évêque de Sion, meublée de stalles empire et d’un orgue et décorée des peintures murales des peintres français Nélaton et Carlin. Rénovée en 1973, l’église accueille depuis 1995 le grand Christ et quatre icônes des protecteurs du Grand-Saint-Bernard réalisées par Klaus Kegelmann. À gauche de la croix triomphante de style italo-byzantin sont représentés sainte Monique et son fils saint Augustin. Celui-ci tient une plume et un rouleau sur lequel est écrit « Cor unum in Deum » (un seul cœur en Dieu), premiers mots de la règle qu’il a donnée aux clercs de son diocèse d’Hippone vers 400 et que les chanoines du Grand-Saint-Bernard suivent aujourd’hui encore. À la droite du Christ en croix, on reconnaît à son habit de diacre et au dragon gisant à ses pieds (symbole des dangers de la montagne et des bandits) le fondateur de la Congrégation des chanoines, saint Bernard de Montjoux
(XIe siècle), ainsi que saint Nicolas de Myre, saint très populaire au Moyen Âge et que Bernard de Montjoux a choisi comme protecteur.
Actuellement, l’hospice est un bâtiment en pierre de 3 étages, bâti sur le modèle de l’hospice du Grand-Saint-Bernard. Il peut héberger jusqu’à 130 personnes et est ouvert toute l’année. Les chanoines en assurent toujours la gérance. Le Prieur actuel, François Lamon, nous a donné un enseignement sur l’accueil, vocation fondamentale de l’hospice. Accueillir, c’est prendre du temps pour l’autre, être à son écoute et chercher à comprendre son vécu, ses joies, ses peines. L’hospice accueille toutes sortes de gens : confirmands, collégiens, familles, skieurs, randonneurs, etc. Que les Romands ne soient pas dépaysés, les chanoines sont francophones bien que la région soit germanophone.
Allons-y plutôt sous un angle spirituel de l’écologie. Actualité oblige ! Dans une société de surconsommation avec sa « culture du déchet », pour parler comme le pape François, les appels se multiplient en vue d’assainir le rapport de l’homme avec lui-même ainsi qu’avec Dieu, autrui et la création. « La conversion écologique » est une urgence afin de sauvegarder notre maison commune (cf. Laudato si’).
En effet, avec la crise multiforme de l’être humain, le déséquilibre des écosystèmes, les injustices et les inégalités de tout genre qu’elle engendre, notre façon de vivre montre suffisamment qu’avoir plus ou avoir tout court ne va pas forcément ensemble avec être plus ou être tout simplement. « Moins pour plus » ne signifie pas une vie désincarnée. Contre tout égoïsme et tout excès, « Moins pour plus » c’est plutôt le juste nécessaire, principe d’une espèce d’écologie intérieure qui est une vie éprise de l’idéal d’harmonie avec Dieu et avec soi-même, de solidarité et de justice. Par ailleurs, « Moins pour plus » pose le problème de l’équilibre social dans l’usage des biens de la création.
Pour asseoir et prolonger la réflexion, laissons-nous instruire entre autres par l’ordonnance de Dieu à propos de la manne au désert : « Que chacun en ramasse la ration qui lui est nécessaire ; vous en ramasserez environ quatre litres par personne, d’après le nombre de personnes vivant sous la même tente. » (Exode 16, 16)
« Moins pour plus » constitue un défi majeur du témoignage authentique de la foi chrétienne.
Voici plus d’une année que nous avons été frappés par une tempête insoupçonnée, venue de loin. Les dégâts ont été plus ou moins importants selon l’endroit de notre ancrage dans la vie. L’Eglise dans sa pastorale a aussi été très affectée, surtout dans une société qui relègue sa vie spirituelle, semble-t-il, au second plan. Cela s’est quand même un peu constaté dans cette pandémie. La priorité dans les nouvelles n’était malheureusement pas de savoir comment allaient les personnes, quel était leur état de santé, mais plutôt les statistiques, l’économie, comment survivre. J’ai pu participer à une permanence téléphonique que l’un des vicariats du diocèse avait mis sur pied et fort était de constater que la vie spirituelle n’était pas une priorité, même dans un moment de catastrophe. Pourtant, il est connu que lorsqu’on est dans le malheur, on a tendance à se tourner vers Dieu pour demander de l’aide !
Du coup je me suis posé la question, pourquoi si peu d’appels ? Est-ce que la foi individuelle est si forte que l’on n’a pas ressenti le besoin de recourir à cette permanence ? La confiance en Dieu déplace des montagnes, dit-on. Ou est-ce un signe distinct que l’Eglise n’est plus assez proche des personnes pour qu’on l’oublie même dans des situations aussi compliquées que cette pandémie ? Je n’ai à ce jour pas trouvé la réponse. Cependant, dès la sortie du confinement, j’étais plus que motivée pour mettre tout en œuvre pour que l’Eglise soit plus
visible.
J’ai cette chance d’être catéchiste dans les écoles primaires dans la région de Romont et enseignante de religion au CO de la Veveyse. Je suis donc en contact perpétuel avec la nouvelle génération de l’Eglise. Certes j’ai un programme plus ou moins précis à faire passer, mais j’ai vraiment pris le temps de leur parler de l’Eglise, cette communauté des chrétiens que nous constituons tous. Qu’ils ont une place à prendre, un rôle à jouer… que parfois c’est à eux de redonner un sens à la vie spirituelle en famille ; oser parler de Dieu à la maison. Je leur proposais des petites livraisons à domicile, vu que c’est devenu un peu la nouvelle mode ; le take away ou à l’emporter… Je leur proposais de lire tel ou tel passage de la Bible avec une prière ou un chant en famille ou du moins avec un membre. Parfois aussi je leur donnais des questions à poser aux parents sur un thème vu en classe. Les élèves revenaient parfois un peu déçus par les réponses ou le peu de discussion qu’il y a eu avec la famille. Toutefois, ils ont relevé le défi. Le but est atteint, ils ont ramené un peu de Dieu à domicile. Ce n’est certes pas évaluable, il y a eu du bon comme du moins bon. Finalement, c’est comme pour les plats qu’on commande sur les applications ou sur internet, on est parfois déçu et parfois très satisfait.
Un autre défi, cette fois-ci sur un plan plus pastoral m’attendait dès la rentrée scolaire 2020. En effet, toutes les célébrations de première communion ont été repoussées à plus tard…, mais quand ? Combien de temps faudra-t-il à cette pandémie pour se dissiper ?
Naïvement, je pensais que les familles seraient heureuses de savoir que les célébrations auraient lieu, même si c’était beaucoup plus tard et bien sûr en tenant compte des restrictions sanitaires. Eh bien, non ! C’était une douche froide, voire glaciale ! C’est à ce moment-là que j’ai constaté qu’une fois de plus je n’étais pas du tout sur la même longueur d’ondes, moi qui pensais que nous avions la chance de pouvoir vivre le sacrement de l’eucharistie malgré la pandémie. J’avais pensé que les enfants étaient prêts à vivre ce pourquoi nous les avions préparés pendant toute une année ; la rencontre dans l’intimité avec Jésus. Autant les familles souhaitaient autre chose ; vivre le sacrement oui, mais dans de bonnes conditions (familles, convivialité, la joie de la fête) ! Certes, ces conditions n’étaient pas vraiment réunies, puisque les enfants pouvaient n’avoir que 2 invités dans l’église et pas beaucoup plus à la maison. Et bien sûr, chorale, fanfare, apéritifs étaient aussi annulés. Il n’y avait plus grand-chose de la fête traditionnelle des années précédentes. Il va sans dire que bien des familles ont repoussé encore la première communion de leur enfant, mais d’autres pas. Les enfants ont aussi du coup pu inviter plus de personnes dans l’église. Cela s’annonçait triste comme fête…
Eh bien, non, c’était un moins pour un plus !
Il y avait moins de personnes lors des célébrations, mais bien des familles ont eu plus de plaisir parce qu’elles se sentaient plus proches de leur enfant. Il y avait une intimité, une sensation de faire communauté. Elles ont mieux pu participer à la messe, suivre ce qui se passait. Il y avait moins de bruit. L’ambiance était plus favorable au recueillement. A la sortie, tout le monde avait le sourire. Certains parents, dont c’était le 2e ou 3e enfant qui vivait ce sacrement, ont été vraiment enchantés et m’ont dit qu’ils ont préféré cette célébration pour les raisons citées plus haut. Evidemment, certains regrettaient que toute la famille n’ait pu assister à la fête.
En conclusion, par cette année de pandémie, j’ai appris à changer mon regard. J’ai appris à faire plus avec moins de moyens. L’essentiel n’est pas toujours ce que je crois. J’ai souvent entendu ou lu la phrase : « Il faut mettre le Christ au centre. » Oui, évidemment. Et je pensais l’avoir fait. Mais cette année, je l’ai mis au centre de ma vie, mais aussi de celle des autres. Non seulement je l’ai mis au centre, mais en plus je l’ai laissé agir.
Avec les enfants nous avons mis un accent sur la prière. Ils ont même fabriqué un grand chapelet qui est actuellement dans l’église de Siviriez !
Quelle belle année, malgré la pandémie ! Que cette nouvelle année pastorale soit tout aussi riche. N’hésitons pas à épurer nos cœurs et nos esprits afin de laisser la place à l’essentiel ; le Christ ressuscité, notre seul guide.
En prononçant maintes fois ces mots, afin de rassembler mes idées concernant le thème de ce numéro, il m’est rapidement venu à l’esprit l’image de cette rencontre entre Jésus et le jeune homme riche venu lui demander, en quelque sorte, de l’aider à trouver un sens, un but plus « sérieux » à sa vie. Nous avons tous eu une pensée sympathique pour cet homme bien « comme il faut », avec ses nombreuses qualités, bien dans les rails… à qui Jésus dit : Il ne te manque qu’une chose ! une chose essentielle : « Vends tout ce que tu as, donne-le aux pauvres et ensuite, suis-moi… »
TEXTE ET PHOTO PAR FRÉDÉRIC MAYORAZ, CURÉ
Idriss le nomade
Un gars simple qui se contente de peu pour vivre libre en camping-car
Moins pour plus… les références dans les Evangiles, ou la vie des saints, sont nombreuses pour nous inspirer un style de vie plus pur et plus saint. Il existe de multiples chemins dans le dépouillement. En choisir un, ne signifie pas uniquement opter pour une vie minimaliste : tout lâcher pour vivre l’aventure d’une vie libre de toute contrainte, car cela serait illusoire… même si ce mode de vie peut paraître, de l’extérieur, comme idéal.
Moins pour plus… choisir ce chemin prend tout son sens lorsqu’on prend du temps pour soi, pour découvrir Dieu, se découvrir soi-même, s’ouvrir aux autres et partager les découvertes que nous faisons afin d’aider ceux qui ne peuvent pas sortir de leur train-train quotidien et qui rêvent d’espace, de liberté, de plénitude.
La vrai vie
Pour donner un exemple concret, depuis quelques mois je suis 2 youtubers qui ont pris un jour la décision de tout lâcher (boulot, famille, maison, relations…) pour partir sur les routes et découvrir ce qu’est pour eux la « vraie vie » et ce qu’elle peut leur apporter – la nature et ses beautés, le « ici et maintenant », profiter de belles surprises au gré des paysages et des rencontres – et surtout pour la partager avec leurs followers qui rêvent de pouvoir eux aussi entreprendre ce voyage.
Pour ces deux aventuriers de la vie, il a fallu qu’ils se préparent non seulement matériellement, mais aussi dans leur tête : choisir une vie minimaliste ne se fait pas sur un coup de tête, il y a des joies, des doutes, des frustrations, des espérances, des échecs… et le plus important cette question : « Quel sens donner à tout cela ? » Eh bien, pour ces deux personnes – ils le rappellent d’ailleurs souvent dans leurs vidéos – c’est une occasion de partager et de donner plus de leur temps afin d’accompagner, dans leur rêve, ceux qui ne peuvent pas voyager, pour les raisons qui leur sont propres : maladie, vieillesse, pauvreté, solitude… de pouvoir leur apporter, à travers leur vécu, un rayon de lumière pour éclairer chaque matin.
Tendre vers les réalités d’en haut
Personnellement, je vois cela comme une manière de s’abandonner, de vendre tout ce que l’on a, non seulement pour recevoir plus, mais aussi pour pouvoir donner plus de rêve, de joie, de bonheur à ceux qui nous entourent et qui comptent sur nous… et d’éloigner le spectre de ce jeune homme de l’évangile qui part au loin tristement, parce qu’il avait de grands biens qui, en définitive, profiteront à qui ?
Pour revenir à nos deux youtubers, je dois avouer que personnellement j’attends chaque fin de semaine, avec plaisir, la vidéo de ce qu’ils souhaitent nous partager de leur voyage à travers les richesses des paysages et des rencontres qu’ils ont la joie de vivre.
Moins pour plus… oui, lorsque nous sommes prêts à nous dépasser, à vaincre nos peurs et nos appréhensions, pour tendre vers les réalités d’en haut, des réalités qui commencent déjà là où nous vivons, ici et maintenant. Alors ouvrons nos yeux et les oreilles de nos cœurs pour ne pas les manquer.
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