Solidarité à Sion

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, décanat Sion (VS), mai-juin 2020

Par Joëlle Carron | Photo: JHS

La Maison de la Diaconie et de la Solidarité ?
Une dynamique au service de l’humain et de la Vie

L’engagement au service des plus fragiles (ou « diaconie », en termes ecclésiaux) a été de tout temps l’une des missions fondamentales de l’Eglise. La Maison de la Diaconie et de la Solidarité continue cette dynamique au service de l’humain et de la Vie. Ce projet, porté conjointement par le Diocèse et l’Eglise réformée, se concrétise aujourd’hui grâce au soutien de la Fondation Casa Juan Diego, qui poursuit l’œuvre du Père Gabriel Carron auprès des détenus et des enfants de Santa Fe (Argentine). 

En ces temps de coronavirus, la Maison assure déjà le cœur de sa mission, soit le service aux plus vulnérables. L’Accueil Hôtel-Dieu, jusqu’alors à l’Avenue de la Gare 14, y a emménagé fin mars et y offre chaque jour près de 45 repas de midi, à l’emporter ou livrés à domicile, dans le respect des normes d’hygiène les plus strictes bien sûr. Même si le reste des activités attendra les beaux jours pour se déployer, faisons déjà un petit tour d’horizon sur les futures missions de la Maison. 

– DES SERVICES OFFERTS AUX PLUS FRAGILES
– UN PÔLE DE COMPÉTENCES, CANTONAL ET OECUMÉNIQUE
– UN LIEU DE SENSIBILISATION ET DE FORMATION 

1. Des services offerts aux plus fragiles

Un accueil quotidien, du lundi au vendredi de 9h30 à 16h, assuré par l’Association Accueil Hôtel-Dieu, soit :

Un accompagnement multiforme
Ecoute – Accompagnement – Orientation vers les services – Ateliers – Groupe de partage – Sorties Fratello 

Une insertion sociale par le bénévolat
Retraités – Bénéficiaires de rentes AI – Migrants – Jeunes étudiants – Personnes en fragilité psychique

Des fournisseurs aux couleurs locales et solidaires

Des collaborations multiples et porteuses  

Un soin juste – Service d’accès aux soins de base pour personnes en vulnérabilité
En Suisse aussi, malgré l’assurance-maladie obligatoire, l’accès aux soins reste un défi pour une population en précarité. « Un soin juste » offre une première évaluation médicale et une orientation, ainsi qu’un soutien administratif. 

Conseil juridique bénévole
Par le biais d’un réseau d’avocats solidaires mis sur pied en partenariat avec d’autres associations, la Maison permet l’accès à des compétences juridiques au service de l’accompagnement des personnes et des associations solidaires.   

2. Un pôle de compétences, cantonal et œcuménique

La Maison de la Diaconie et de la Solidarité a pour vocation de fédérer les compétences, de développer les collaborations entre les différents acteurs ecclésiaux, tant catholiques que réformés et de maximiser les synergies. Elle rassemble, crée un réseau, permet de porter ensemble l’appui aux migrants, la pastorale des prisons, l’accueil et le soutien des personnes en précarité ou en fragilité psychique. Elle vise à être une ressource pour les acteurs de terrain et à faciliter la création d’activités et de lieux diaconaux au service des plus pauvres dans l’ensemble du canton. 

3. Un lieu de sensibilisation et de formation

La Maison de la Diaconie et de la Solidarité permet à de nombreux bénévoles ainsi qu’aux intervenants professionnels des deux Eglises de se confronter à la réalité de la précarité et de se former à l’engagement solidaire. Elle a également pour mission de sensibiliser le grand public au vécu par les plus fragiles en Valais.

Elle crée la rencontre, le lien, dépassant les milieux sociaux et les générations. La Maison offre notamment la possibilité de :

– Oser la rencontre et venir découvrir, l’espace d’un repas, d’une journée ou de quelques jours, la réalité de la précarité. 

– S’engager bénévolement dans l’une ou l’autre des activités coordonnées par la Maison (accueil, repas communautaire, distribution de nourriture, sorties, vie de prière). 

– Faire partie d’une équipe et échanger avec d’autres bénévoles.

– Grandir humainement et spirituellement, à travers la rencontre du Christ souffrant dans la personne du plus pauvre.

Où ?

Maison de la Diaconie et de la Solidarité, Rue de Lausanne 69 à Sion, maisondiaconie@gmail.com, 079 891 67 07

Par qui ?

L’association Maison de la Diaconie et de la Solidarité, et ses membres (Association Accueil Hôtel-Dieu – Eglise réformée évangélique du Valais – Diocèse de Sion – Association Saint-Vincent-de-Paul)

Nomination

Notre évêque Jean-Marie Lovey a nommé Joëlle Carron déléguée épiscopale pour la diaconie, avec un engagement diocésain de 20%, au 1er mars 2020. Ses charges se répartissent entre la responsabilité du projet de la « Maison de la Diaconie » à Sion et divers engagements dans les services diocésains de la diaconie (SDD), de la santé (SDS), de la pastorale spécialisée (SDPS) et de l’Aumônerie des prisons.

L’Association Accueil Hôtel-Dieu, en 2019

– 7500 repas de midi et 1700 petits déjeuners
– 200 hôtes réguliers
– 3 salariés, 1,3 EPT
– 8’000 heures de bénévolat, 50 bénévoles

La foi au temps du Coronavirus

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur de l’Entremont (VS), mai 2020

Photos: DR

Simone et Pierre Antoine Darbellay

Chaque matin, nous écoutons la méditation par WhatsApp des prêtres du Grand-Saint-Bernard. Nous lisons aussi quotidiennement quelques paroles de saint Augustin. Elles sont tirées d’un recueil de citations. Comme je m’étais inscrite à l’adoration dans nos paroisses pour une heure dans la semaine, j’ai commandé un livre sur le sujet, et je médite avec lui. En couple, nous regardons aussi à la télé la messe du dimanche. On en suit parfois même deux !

Blaise et Sophie, Timothée, Paul, Amélie, Zoé Lovisa

Nous profitons de ce temps de confinement pour donner des couleurs à notre petite église domestique. Chaque matin, pour commencer la journée, nous prenons un temps de prière familiale avec l’aide bienveillante de la communauté du Saint-Bernard. La veillée avec le Pape restera aussi comme un moment fort de notre Carême. Pour la messe dominicale, c’est plus difficile avec les petits de vivre la messe à travers la télé, malgré la créativité des célébrants à nous communiquer la Bonne Nouvelle à travers l’écran.

Et le clin Dieu de Zoé (3 ans) durant la veillée avec le Pape :

Zoé voit la croix et me dit :
– C’est qui ?
– C’est Jésus.
Puis elle découvre l’icône de la Vierge et montre l’enfant:
– C’est qui ?
– C’est Jésus.
Le Saint Sacrement est exposé, elle montre l’hostie :
– Z’ai vu. C’est Zézus !

Amélie Métroz

Moi je prie beaucoup tous les jours : j’ai le temps ! Il ne faut pas oublier de prier : que c’est important ! Je fais le chapelet chaque matin. Je prie pour ceux qui ont attrapé le coronavirus : que le Seigneur les guérisse ! Je porte aussi dans mon cœur ceux qui les soignent. Je vais de temps en temps à l’église, ça me manque tellement de ne pas avoir la messe… Je lis la bible que l’on nous a donnée récemment en paroisse. C’est écrit un peu petit, je prends une loupe ! Je prie vraiment Dieu pour qu’il nous garde et qu’il nous donne la santé.

Tibor, Zora et Vicky Rausis

D’habitude on sert la messe. Cette am­biance nous manque. Et la communion aussi ! On ne peut plus voir les paroissiens le dimanche, mais on la chance d’habiter juste à côté de l’église et des curés ! Le matin après le déjeuner on fait une prière qu’on a apprise exprès par cœur : « Seigneur dans le silence de ce jour naissant, je viens te demander la paix, la sagesse et la force… » Après on prie pour les gens qu’on connaît. On envoie tous les jours une carte postale par la poste à une personne qu’on aime, ou à quelqu’un qui est seul. C’est devenu un rituel ! 

Carmen, José, Ryan, William, Roman et Luca

Dans cette épreuve, notre foi a augmenté et ça nous a resserré nos liens de famille. On prend un temps de prière le matin en écoutant la méditation proposée sur WhatsApp par la communauté des chanoines du Grand-Saint-Bernard. On aime faire une sortie de temps en temps à la grotte de Contoz et on y fait un temps de prière. Et on verra bien pour la suite !

Eric et Jasmine, Loris et Emilien Tornay

Durant ce temps particulier, nous essayons de ne pas regarder constamment les informations pour ne pas nous sentir submergés de nouvelles négatives. On se balade en famille et on profite de la belle nature qui nous entoure en essayant de penser à ceux qui sont moins chanceux que nous, ceux qui souffrent physiquement ou moralement, ceux qui déploient toutes leurs forces pour soigner. 

Nous nous arrêtons de temps à autre allumer une petite bougie près de Marie à l’Eglise, ce qui nous apaise et nous aide. On dépose parfois des petits mots, des dessins ou des gâteaux devant la porte de nos proches qu’on ne peut plus voir et qui nous manquent.  

Avoir dû vivre la Semaine sainte à la maison nous a fait prendre conscience de l’importance et de la chance d’être une Communauté. La fête de Pâques étant un repère important dans l’année, nous avons essayé de la vivre de la meilleure manière possible, malgré les circonstances. 

Une pensée spéciale à toutes les personnes qui souffrent du poids de la solitude durant ce confinement ou qui vivent des deuils et qui doivent partager différemment leur peine.

Covid-19 et foi

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, décanat Sion (VS), mai-juin 2020

Par l’Abbé François Roten | Photo: JHS

Au moment où l’on prépare ce numéro de L’Essentiel, c’est encore l’inconnue quant à l’évolution de la pandémie qui nous touche. Les quarante jours de notre Carême se sont transformés en quarantaine et le début du Temps pascal verra probablement encore les écoles fermées, des entreprises menacées et donc, l’ensemble de notre vie sociale bouleversée. 

Alors d’aucuns voudraient que l’on fasse des processions, que les prêtres sortent dans les rues avec le Saint-Sacrement, que l’on demande à Dieu un miracle pour qu’il mette fin, d’un coup, à cette pandémie. Combien de messages dans ce sens n’avons-nous pas reçus… et combien de prophètes de malheur ne se sont-ils pas empressés de voir dans cette pandémie une punition de Dieu, oubliant que « Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé » (Jn 3, 17).

Prier Dieu, ce n’est pas lui demander de nous obéir, lui demander de faire notre volonté ! Prier Dieu c’est développer avec lui une intimité de vie qui appelle à la venue de son règne, sur terre déjà, et qui tend notre désir vers le Ciel. Prier Dieu ce n’est pas une manifestation ostentatoire mais un état du cœur qui sait que le Père est avec nous présent dans le secret d’une relation personnelle (Mt 6, 6).

Parmi les malades qui fréquentent les sanctuaires de Lourdes, de La Salette, de Fatima ou d’ailleurs, combien reviennent guéris ? Physiquement, quelques-uns. Pourtant nombreux sont ceux qui reviennent réconfortés et remplis de courage, de force et de charité ! 

Oui Dieu ne reste pas sourd à nos cris, répondant discrètement et efficacement à nos prières, nous permettant de traverser les épreuves, même de les surmonter sans nécessairement modifier les règles de fonctionnement du monde, qu’il accompagne de sa sagesse. 

Ne pas sortir avec le Saint-Sacrement, ne pas faire de processions, éviter les contacts en temps de pandémie, ce n’est pas manquer de foi, mais bien se souvenir que Dieu nous parle, et qu’il nous aide par les causes secondes, dans les multiples contacts avec nos proches, dans ce que nous voyons ou entendons, à saisir par notre intelligence éclairée par l’Esprit Saint.

Dieu se manifeste à nous non pas dans l’extraordinaire tapageur mais dans la discrétion de sa Présence qui répond à la ferveur de notre cœur à cœur avec lui. Avec foi, osons demander et redemander les dons de l’Esprit – au premier plan desquels la sagesse, l’intelligence et le discernement. Et nous pourrons prier en vérité « Notre Père, que ta volonté soit faite ».

Esprit de famille

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur Aigle (VD), mai-juin 2020

Par Florence Cherubini et Fabienne Theytaz | Photos: M. Gugliuzzo, L. Obi, J. Warpelin, J.Bastien Mayoraz, J.Marc Nemer et F. Theytaz

Préambule: en raison de la pandémie du coronavirus, cette double page ne peut vous présenter l’agenda habituel. Par contre, nous vous offrons quelques échos de ce que le secteur vit durant cette période particulière.

«L’Eglise n’est pas fermée, c’est le bâtiment qui est inaccessible. L’Eglise, c’est toi! L’Eglise, c’est moi!»C’est par ces mots très forts que Pascal Lukadi, curé de notre secteur, a signifié (donné du sens), dans son homélie du dimanche des Rameaux, la dimension communautaire que chaque baptisé est appelé à vivre.

Et c’est exactement ce que cette période historique de confinement nous permet d’expérimenter de manière très concrète, puisque nous nous rendons compte plus que jamais combien nous avons besoin les uns des autres !

Cette communion des cœurs est une dimension de notre foi, différente, mais peut-être plus profonde encore, que de nous rencontrer dans une église. Car elle nous dit que nous ne sommes pas seuls et que Dieu est toujours parmi nous. Si les églises de pierres sont inaccessibles, un nouveau sanctuaire fait de « chair et de sang », même s’il a pris forme par écran interposé, a vu le jour en générant amitié et partage fraternel, proximité intergénérationnelle et manifestation d’amour des uns pour les autres parmi les membres de nos communautés paroissiales.

Des célébrations empreintes de recueillement et de dignité, des moments de prière communs, de partage de la Parole, des temps de méditation personnelle proposés par l’équipe pastorale à l’ensemble du secteur. Mais aussi des lieux de partage plus personnels, via des groupes WhatsApp ou plus simplement par contact téléphonique entre paroissiens.

Oui, nos communautés sont vivantes, l’Eglise est vivante et manifestée partout « où deux ou trois sont assemblés en Son nom » (Mt 18, 20) !

Survol de quelques initiatives paroissiales

♦ A Bex

• Paroissiens de Bex
Chaque jour, depuis sa mise en ligne, ce groupe Whats­App, permet à tous ses utilisateurs de se retrouver. Pour échanger un simple bonjour, pour transmettre une prière ou un beau texte, une note d’humour mais aussi pour
partager une souffrance engendrée par la séparation d’avec un être cher et peut-être pour se sentir moins isolé-e ! Et à chaque fois, le groupe a répondu « Présent ! » comme dans une famille unie.

• Opération-Rameaux
Tous les paroissiens ne sont pas connectés via internet. Pour la fête des Rameaux, le Conseil de Communauté, aidé par les jeunes du Madep, a réalisé plus de 30 bouquets de rameaux qui ont été déposés dans les boîtes à lettres de ceux et celles qu’il est plus difficile de joindre régulièrement. Comme dans une famille où jeunes et moins jeunes se retrouvent pour fêter.

Dans les autres paroisses du secteur : groupes WhatsApp, chaînes téléphoniques, aide aux courses pour les personnes confinées, etc.

Pour la catéchèse : des activités en ligne en lien avec le temps liturgique et les événements, une fiche explicative de la messe et une initiative œcuménique de cartes de Pâques réalisées par les enfants du caté à l’intention des personnes âgées
isolées et en EMS.

Les enfants de Villars ont aussi réalisé une centaine de dessins magnifiques pour les personnes confinées et endeuillées de la station.
Pour soutenir la prière et renforcer la communion entre tous les paroissiens du secteur, un programme varié sur le site YouTube Secteur Aigle : messe, laudes-vêpres, chapelet, chemin de croix, adoration, tea-time spirituel, partage d’Evangile, etc.

La pandémie du coronavirus, quel sens pour moi? pour notre monde?

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Clins Dieu sur les Contrées (VS), mai 2020

Par l’abbé Etienne Catzeflis | Photos: DR

Voici, glanés dans les médias, quelques réflexions de différentes personnalités sur la pandémie du coronavirus. Souhaitons-les utiles pour orienter nos vies en vue du Royaume, et pour nous aider à formuler des prières plus «selon le coeur de Dieu». Vous trouvez sur le site de nos paroisses – www.noble-louable.ch – les articles dans leur intégralité, ainsi que les liens des médias qui les ont édités.

Dom Mauro-Giuseppe Lepori.

Dom Mauro Lepori, abbé général de l’ordre cistercien : 
« Le coronavirus peut renforcer notre humanité » 
Paradoxalement, alors que nous pouvons à peine sortir de chez nous, que nous ne pouvons pas voyager, aller dans des lieux publics, serrer des mains, etc., nous percevons une solidarité universelle profonde. La conscience que nous sommes unis non seulement par la même épreuve, le même danger, mais par une réelle communion de vie, de pensée, de compassion. (…)
Une humanité que cette épidémie aura vaccinée contre la lèpre du superflu, la vanité superficielle qui n’écoute pas, ne prête pas attention à l’autre, ne cherche que son propre intérêt.

Emmanuel Macron, président (Adresse aux Français, 12 mars 2020) : 
Il nous faudra demain tirer les leçons du moment que nous traversons, interroger le modèle de développement dans lequel s’est engagé notre monde depuis des décennies et qui dévoile ses failles au grand jour, (…).

Maxime Combes (économiste) :
(…) Reconnaissons que la période nous livre donc une puissante leçon collective pour la suite : le refus de mener des politiques sociales et écologiques ambitieuses n’était pas dû au manque d’argent ou demoyens, mais le fruit d’un refus idéologique visant à satisfaire des intérêts bienéloignés de l’intérêt général. (…) Ne revenons pas à la normalité, car la normalité, c’était le problème.

Pape François (bénédiction Urbi et Orbi – 27 mars 2020) :
Dans notre monde, que Tu aimes plus que nous, nous sommes allés de l’avant à toute vitesse, en nous sentant forts et capables dans tous les domaines. Avides de gains, nous nous sommes laissé absorber par les choses et étourdir par la hâte. (…) Nous avons continué notre route, imperturbables, en pensant rester toujours sains dans un monde malade. Maintenant, alors que nous sommes dans une mer agitée, nous T’implorons : « Réveille-toi Seigneur ! »

Moustapha Dahleb (écrivain tchadien) :
Soudain, nous réalisons que nous sommes tous embarqués dans le même bateau, riches et pauvres. (…)
Quelques jours seulement ont suffi à l’univers pour établir l’égalité sociale qui était impossible à imaginer.(…)
La peur a envahi tout le monde. Elle a changé de camp. Elle a quitté les pauvres pour aller habiter les riches et les puissants. Elle leur a rappelé leur humanité et leur a révélé leur humanisme.

Mgr Éric de Moulins-Beaufort (président de la conférence des évêques de France) :
Il convient aussi de garder le sens des proportions. Évidemment, nous devons endiguer l’épidémie mais en gardant à l’esprit que des pays souffrent plus que nous, sont en guerre, connaissent la famine… Il est important que dans ce temps de confinement, nous ne nous repliions pas sur nous-même en cultivant nos angoisses mais que nous regardions toujours le vaste monde et que nous pensions à ceux qui sont dans une détresse plus grande.

Chers amis, paroissiennes et paroissiens,

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur Haut-Lac (FR), mai-juin 2020

Photo: Pixabay

Chers amis, paroissiennes et paroissiens,

Depuis plusieurs semaines, ce virus COVID-19 perturbe nos vies. Nous nous inquiétons pour nous-mêmes, pour nos proches, pour nos communautés, pour la vie économique. Je souhaite vous dire à chacune et à chacun d’entre vous ma proximité et celle de notre Eglise locale qui est à Fribourg.

Confrontés soudainement à notre fragilité humaine, nous percevons tous que notre société est troublée et décontenancée de ne pouvoir tout maîtriser, c’est le moment d’approfondir la Bonne Nouvelle annoncée par Jésus dont le nom signifie « Dieu sauve ».

Soyez assurés de ma communion profonde. Je célèbre les messes en privé et porte toutes vos intentions devant le Seigneur. Je suis là pour vous. Si vous désirez vous confesser ou recevoir le sacrement des malades, je suis à votre disposition, n’hésitez pas à me contacter. Nos églises sont ouvertes pour permettre à tous de se recueillir.

Prions les uns pour les autres, pour notre pays et de façon plus particulière pour les personnes fragilisées, isolées, pour les malades et leur famille et pour les familles en deuil, pour ceux qui sont morts, ceux qui sont en fin de vie, pour les médecins, le personnel soignant, pour le personnel administratif, pour tous ceux qui assument une responsabilité publique.

Faites confiance au Seigneur. Je suggère que dans chaque famille on dise au moins un Notre Père, Je Vous salue Marie et une dizaine de chapelet. Confiez-Lui vos soucis, vos angoisses. Demandez-Lui de soutenir le moral de toute notre société.

Pensons à toutes les personnes qui sont dans les maisons de retraite ou les hôpitaux qui ne reçoivent plus de visites, qui souffrent et se sentent isolées. N’hésitons pas à leur téléphoner, à leur écrire, à leur envoyer de petits cadeaux pour leur exprimer notre proximité. Les enfants peuvent leur envoyer un petit courrier (dessin, carte) qui leur apporteront un peu de joie. Toutes les visites impossibles en ces jours peuvent être transformées en communications téléphoniques ou par internet.

Sachons aider nos proches et ceux qui seraient davantage frappés que les autres, sachons faire preuve de compréhension à l’égard des fournisseurs.

Si la participation à la messe dominicale n’est pas possible, nous pouvons suivre la messe sur les médias. Il y a des eucharisties retransmises sur différentes chaînes de TV et à la radio. C’est une manière de s’unir à l’eucharistie qui est célébrée. C’est une communion spirituelle, c’est-à-dire notre désir profond d’être uni à Jésus-Christ. 

Chers amis, vivons dans l’espérance. Le Seigneur veille sur nous. Courage et paix, chers amis, gardons le cap sur la lumière et la paix du Christ ressuscité.

Demandons au Seigneur que par l’intercession de Notre Dame du Rosaire, Il renouvelle en nous la confiance, l’espérance et la paix du cœur.
Soyons unis dans l’espérance. Je suis avec vous. Je prie pour vous et je vous dis ma très grande et fraternelle communion dans ce temps d’épreuve.

Votre Curé Mietek Krol

Lettre aux paroissien(ne)s en ce temps d’épreuve et de grâce

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur de l’Entremont (VS), mai 2020

Photo: Annelyse Bérard

Bien chères et bien chers,

Il y a quelque temps, en Carême, nous avons lu cet Evangile : « Quand tu pries, ne te tiens pas debout dans la synagogue ou aux carrefours, mais retire-toi et ferme la porte. Prie ton Père qui est présent dans le secret… » Nous étions loin d’imaginer que les événements allaient nous prendre au mot ! J’écris ces lignes à l’heure de Pâques, mais lorsque vous les lirez, nous serons certainement encore confinés chez nous.

Nous vivons tous un moment difficile. Notre vie a basculé dans une nouvelle dimension. Au début, je me disais : ce que nous vivons, ce n’est « pas normal ». J’ai alors senti dans mon cœur une autre réponse. Non, ce qui n’est « pas normal », c’est la vie que nous menions AVANT ! Courir au travail, bouger sans cesse jusqu’au bout du monde, encombrer notre dimanche de mille et une choses… Ça allait trop vite, et nous avons été arrêtés. 

Tout cela nous fait réfléchir. On doit se poser seul, face à soi-même. Et on se rend compte que de cette tragédie il y a quelque chose qui émane, de l’ordre du bien. On retrouve des gestes d’entraide. On réapprend à vivre simplement en famille. On redécouvre notre nature et nos jardins. 

L’épidémie a imposé des distances d’hygiène dans les rencontres, mais les cœurs se sont rapprochés. J’ai discuté profondément avec des personnes qui me semblaient éloignées de moi. C’est comme si l’épreuve avait aplani certaines méfiances. J’ai découvert chez beaucoup une foi que je croyais morte et qui est bien vivante. Il y a un « plus » dans nos rencontres, un parfum de sacré. C’est  précieux d’entendre dire : « Tu me manques ! », « Courage ! » « Tiens bon ! ».

Ce sont ces mots que nous voudrions vous dire, nous, Réné-Meinrad, Gildas et moi-même, prêtres de vos paroisses : Vous nous manquez beaucoup, et pourtant vous êtes là, dans nos messes et dans nos prières. Nous vous portons chaque jour, en particulier ceux qui souffrent, qui angoissent ou qui vivent péniblement la solitude.

Je croyais que célébrer la messe sans aucun fidèle serait triste. Mais j’ai pris conscience du monde qui habitait mon cœur de prêtre. Auparavant, je me concentrais sur ceux qui étaient là. Maintenant je prie davantage pour tout le monde, sans faire de classement, ou d’exception. Je demande la grâce que chacun reçoive ce dont il a besoin au fond de lui-même. 

J’aimerais surtout vous dire ma foi que Dieu vous aime énormément, qu’il est avec vous, à vos côtés.  Je crois en son amour, capable de toujours tirer un bien plus grand d’un moment difficile. L’Amour transforme les ténèbres en lumière, le désert en jardin, la tristesse en joie. C’est cela Pâques, c’est cela la résurrection.

Nous nous réjouissons tellement du jour où nous pourrons à nouveau célébrer ensemble ! Quelque chose me dit que ce dimanche-là, ce sera grande fête, apéro compris ! En attendant, mettez bien ce temps à profit pour cultiver votre cœur et y planter toutes sortes de bonnes choses. Nous les récolterons le temps venu. 

A très bientôt, courage et confiance !

Joseph Voutaz ainsi que Gildas Chibozo et René-Meinrad Kaelin

Notre centre de gravité

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteurs de Sierre (VS), mai 2020

Texte par Marie-Françoise Salamin | Photo: Lysiane Salamin

A l’heure où j’écris ces lignes, je suis confinée, vu mon grand âge! Toutes nos certitudes sont tombées comme un château de cartes. Ce qui arrive cette année à l’humanité, on ne l’avait pas vu venir. Alors pourquoi le coronavirus a-t-il réussi à mettre notre monde en panique, en confinement, à faire s’écrouler tous ces systèmes économiques savamment échafaudés?

Les jeunes voisins font du pain pour les plus âgés, la solidarité résiste au confinement…

Tandis que certains s’épuisent et prennent des risques, beaucoup d’entre nous ont du temps libre. Les théories pour expliquer ce cataclysme foisonnent. Il y a ceux qui accusent la 5G et toutes les ondes qui circulent, d’autres qui disent que cette maladie pulmonaire vient de l’air vicié que nous respirons, d’autres encore qui pensent que la terre se venge de toutes les pollutions infligées par notre mode de vie consumériste […]

Et parmi toute cette panique, je vois parfois passer sur Facebook ce petit message positif : Nous allons tous mûrir !
Mûrir, quelle bonne idée !
Il y a longtemps que nous pouvons constater que l’humanité n’a pas fini sa crise d’adolescence. La terre produit assez pour nourrir tous ses habitants. Mais la quête du profit fait que ces ressources sont réservées à certains, et refusées à d’autres. D’un côté, on jette des tonnes d’aliments, et de l’autre, on laisse les gens mourir de faim.

La faim, nous le savons, tue plus de personnes que le coronavirus ! Les exemples des absurdités, des atrocités perpétrées au nom de l’argent roi sont multiples : le trafic d’êtres humains, d’organes, de drogue, les enfants esclaves qui travaillent dans des mines dangereuses, dans des décharges immondes, le mobbing et tant d’autres injustices qui frappent les plus faibles et les plus pauvres. Et la terre, notre « maison », celle de nos enfants et petits-enfants, qui subit les pires pollutions, le déboisement, le bétonnage et l’extinction de nombreuses espèces animales et végétales. Si nous voulons mûrir, évoluer, il faudra un haut degré de coopération entre les peuples, les religions, les scientifiques, les agriculteurs, toutes les personnes de bonne volonté.

Une métaphore
A l’école, j’avais appris la notion du centre de gravité, qui permet à un corps de se tenir en équilibre. Je pense souvent que l’humain du XXIe siècle a perdu son centre de gravité. Il s’est tellement surchargé d’activités, de contraintes en tous genres (voiture, maison, mode, carrière, apparence physique, vie amoureuse, vacances…) qu’il a perdu son équilibre et bascule au moindre vent contraire. Pour retrouver notre centre de gravité, il nous faut retrouver les valeurs universelles, le bon sens et la spiritualité.

Ce qui sauvera le monde
C’est l’amour qui sauvera le monde. L’amour, c’est le centre de gravité de l’être humain. 

L’amour c’est le respect, de soi, des autres, de toute la Création. L’amour, c’est la justice, dans la répartition des biens, en sachant que dans nos société dites développées, nous vivons au-dessus du niveau de vie que nous aurions si nous vivions dans un monde de partage équitable. L’amour, c’est la fin de l’égoïsme, c’est le règne de l’altruisme. L’amour, c’est la richesse des différences, la bienveillance, le pardon. L’amour, c’est la plus grande force du monde.

Nous avons tous dans le cœur ces nombreux exemples : toutes les personnes qui se donnent sans compter, mettant leur vie en danger pour soigner les malades et les plus faibles, pour nourrir la population et lui offrir de nombreux services. La solidarité des personnes d’un voisinage, où l’on se préoccupe les uns des autres, où on apprend à s’émerveiller et à dire merci. La joie avec laquelle les artistes mettent leur art au service des autres pour ajouter de la vie à la morosité ambiante.

Depuis longtemps, déjà, des scientifiques, des sages, des saints de toutes races et de toutes cultures essaient de faire entendre leur voix pour nous mettre en garde contre tout ce qui arrive. De nombreux humanistes essaient de mieux répartir le droit d’être soignés, d’être éduqués, d’avoir des conditions de vie qui respectent la dignité de chacun. D’autres luttent pour sauver notre planète. Beaucoup de personnes, religieuses ou pas, cherchent un sens à tout cela. Des gens prient, s’envoient des pensées positives, de bonnes ondes, redécouvrent les cultes des peuples premiers. L’humanité a soif de spiritualité.

C’est aujourd’hui le bon moment pour contacter notre centre de gravité, là où réside notre conscience du bien et du mal, notre capacité d’aimer, d’ouvrir de nouveaux chemins de justice, de paix, de solidarité, de pardon, de respect, de bienveillance. Le centre de gravité, c’est le noyau de ce qui fait de nous des êtres humains, créés à l’image de Dieu. Ainsi devenus plus sages, nous pourrons veiller les uns sur les autres en préservant la terre qui nous est confiée, et nous relier à Celui qui est source de toute vie, de tout amour, à Celui qui est AMOUR.

Retour à une vie «normale»?

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteurs de Sierre (VS), mai 2020

Texte par Boleslaw Antoni Bieniek, curé d’Anniviers | Photo: Ldd

Nous les chrétiens, savons qu’après le Vendredi saint, après les temps sombres et difficiles remplis d’angoisse, de peur, de souffrance et de la mort de Jésus-Christ, arrive le Dimanche de Pâques, jour de joie de la Résurrection et de la disparition de la peur pour laisser la place à la joie, la lumière et l’espérance. Après la nuit vient toujours le matin et le soleil. Profitons de cette période difficile, pour mener une réflexion spirituelle et profonde afin de retrouver la source de l’espérance, de la joie, de la vie.

Dans la Bible, on trouve, selon les spécialistes qui l’étudient, 365 fois la parole « N’ayez pas peur ». Avec cette parole et avec cette espérance, essayons de vivre le mieux possible, le temps d’isolement physique en communion spirituelle avec nos frères et sœurs dans la foi et l’espérance avec toutes les autres personnes.

Je vous souhaite une bonne santé physique, morale et spirituelle qui va nous conduire vers la joie de retrouver la vie « normale » avec notre vie paroissiale dans nos célébrations, nos prières, nos rassemblements festifs, nos rassemblements dominicaux et quotidiens.

La malvoisie du monastère Notre-Dame de Géronde à Sierre

Par Pascal Ortelli

Photo: cath.ch

Les moniales cisterciennes de Géronde possèdent plus de deux hectares de vigne à Sierre, sur une colline surplombant le Rhône. En plus des hosties qu’elles fabriquent, elles vendent des vins: pinot noir, fendant, johannisberg et… malvoisie.

Un vin de caractère
Utilisé comme vin de messe par la communauté, le vin de malvoisie est produit par le pinot gris. Offrant une grappe com- pacte, ce cépage dérivé du pinot noir qui a changé de couleur par mutation génétique est cultivé sur les côteaux les plus ensoleillés et ventilés du canton. Il est presque toujours récolté en surmaturé. La malvoisie sèche existe également en Valais, mais garde le nom de pinot gris.
Le monastère est entouré de vignes.
«Auparavant, les moniales travaillaient elles-mêmes la vigne», confie sœur Catherine. Aujourd’hui, comme les forces vives se font plus rares, les sœurs louent leurs vignes à la famille Rouvinez. C’est une histoire de bon voisinage, car les vignes de la colline de Géronde, jouxtant celles du monastère, constituent le plus ancien domaine possédé par ces encaveurs de renom.

Le paratonnerre du Valais
Visible loin à la ronde, le monastère de Géronde est fréquemment appelé le «paratonnerre du Valais», une appellation souvent mal comprise. En effet, il ne s’agit pas d’éloigner le courroux d’un Dieu vengeur qui ferait pleuvoir les épidémies. Non, la communauté, par sa prière, a pour vocation d’attirer et de répandre le feu d’amour venu du Ciel au jour de la Pentecôte.

Les sœurs se sont installées en 1935 sur un site où la première église a été édifiée au Ve siècle. Elles viennent du monastère des Bernardines de Collombey dans le Bas-Valais. Celui-ci est issu de la réforme bernardine initiée par la Mère Louyse de Ballon (1591- 1668) et a compté jusqu’à 32 monastères. Après la Révolution française, seul le monastère de Collombey a subsisté. En 2008, après un long approfondissement de leur patrimoine spirituel, les sœurs de Géronde ont choisi d’être incorporées à l’Ordre cistercien de la stricte observance (les Trappistes).

Point de vente

Pour plus d’info et point de vente:

monastere-geronde.ch
librairie.saint-augustin.ch

Pour le cultiver et le garder

Par François-Xavier Amherdt
Photo: PixabayOn a souvent reproché à la Bible et à la théologie chrétienne, à tort, d’avoir encouragé l’exploitation de la planète par les humains. Or, c’est « pour qu’il le cultive et le garde » que le Seigneur confie « le jardin de la création à Adam ». Dieu « prend l’homme et l’établit dans Eden » (Genèse 2, 15). Lui dont le nom veut dire le « boueux » (d’adamah, la terre meuble en hébreu), il ne peut capturer pour son propre profit ce qu’il a reçu en cadeau et dont il est lui-même issu : « Le Seigneur Dieu modela l’homme avec la glaise du sol, il insuffla dans ses narines une haleine de vie et l’homme devint un être vivant » (Genèse 2, 7), ce que signifie par ailleurs le mot Eve, la vivante. Les humains (le terme vient du latin humus, la terre) sont ainsi par nature solidaires du cosmos et ils sont appelés à respecter toute créature comme une caresse de la tendresse divine.

C’est donc en stéréophonie que les deux récits initiaux de la Genèse doivent se comprendre. L’injonction lancée à l’homme et la femme, conçus à l’image et à la ressemblance de Dieu (Genèse 1, 27, où les deux sont « déjà » présents) sonne donc comme un appel à la responsabilité. « Soyez féconds, multipliez-vous, emplissez la terre et soumettez-la » (1, 28a) ne signifie d’aucune manière « exploitez le globe terrestre, abusez de ses ressources au point de les anéantir, jouez avec l’atmosphère si bien que l’existence de la planète soit menacée », mais au contraire : « entourez-la, domestiquez-la, car vous êtes mes représentants et mes lieutenants, poursuivez mon œuvre bonne, de manière à ce qu’elle porte du fruit et que ce fruit demeure ».

Au service de la floraison infinie
Du reste, toute l’œuvre de création en Genèse 1 célèbre comme une grande liturgie la mise en place de la multitude des espèces de plantes, d’animaux, de poissons et d’oiseaux. C’est au service de cette floraison infinie que l’être humain est placé, et non comme tyran tout-puissant, libre de réduire la biodiversité à néant. Contemplation et action de grâce, respect et protection, justice et paix : telles sont les attitudes insufflées à l’humanité pour qu’elle « sauve-garde » ce qui lui a été confié par le Créateur. Aujourd’hui plus que jamais !

Notre-Dame de Genève

Texte et photo par Myriam BettensIl se raconte à Genève que l’église Notre-Dame aurait été construite sur un terrain bien à l’extérieur de la ville afin de ne pas troubler la « paix » du culte protestant. Ironie de l’histoire, avec l’expansion de la cité, la basilique se trouve aujourd’hui en plein cœur de son centre névralgique. La légende urbaine trouve en partie sa source dans la réalité.

Durant l’aménagement de la première gare Cornavin en 1850, les fortifications alors en place sont démolies. Sur proposition de James Fazy, l’Etat de Genève fait don des terrains ainsi gagnés aux religions minoritaires. La construction de l’édifice de style néo-gothique débute en 1851 et se poursuit jusqu’en 1857 sous la direction de l’architecte Alexandre-Charles Grigny. Financée grâce aux dons réunis par des prêtres quêteurs, l’église est consacrée à l’Immaculée Conception en 1859. 

L’église reste le principal lieu de culte catholique de Genève, mais les fidèles se déplacent principalement pour la statue de la Vierge en marbre blanc de Carrare. Offerte par le pape Pie IX en 1859, cette œuvre du sculpteur italien Forzani a été couronnée par le nonce apostolique, Mgr Bernardini, en 1937.

Accès possible
– Depuis la gare Cornavin, 2 minutes à pied, environ 180 mètres.
– Depuis l’autoroute A1, suivre Evian/Genève-lac. Prendre la sortie Genève-lac. Continuer sur la route de Lausanne, puis la rue de Lausanne. Prendre légèrement à droite sur la place de Cornavin pour entrer dans le parking.

La visite

1. Gravissez les quelques marches et entrez par une des deux portes se trouvant du côté de la place Cornavin.

2. Munissez-vous d’un petit feuillet blanc : « Bienvenue à la basilique Notre-Dame de Genève », sur votre gauche en entrant, et admirez les nombreux vitraux de l’édifice.

3. Prenez le côté gauche de la nef, au niveau du déambulatoire, jetez un œil sur la Vierge sans visage, souvenir de l’ancienne Genève catholique. Ce panneau de bois sculpté provient de la cathédrale Saint-Pierre, il a été « défiguré » lors des troubles de la Réforme.

4. Continuez en direction de la chapelle de la Vierge. Laissez-vous imprégner par l’atmosphère du lieu. Tendez l’oreille au bruissement du va-et-vient des fidèles.

Le pape François et l’urgence climatique

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Clins Dieu sur les Contrées (VS), avril 2020

Par François Cordonier, Ollon | Photo: DR

Il y a 5 ans, le pape François publiait l’encyclique « Loué sois-tu » sur l’écologie.

La foi doit apporter de nouvelles exigences, de nouvelles motivations face au monde dont nous faisons partie. Ces exigences formulées dans la Bible ont été pour beaucoup mal interprétées. Dans Genèse 1-28, Dieu dit : « Soyez féconds et prolifiques, remplissez la terre et dominez-la. Soumettez les poissons de la mer, les oiseaux du ciel et toute bête qui remue sur la terre ». Les hommes croyants de culture judéo-chrétienne ont agi dès qu’ils eurent les moyens conformément au texte biblique. Or, l’Encyclique dit que « c’est une fausse interprétation ; il faut lire les textes dans leur contexte avec une herméneutique adéquate ».

Nous avons recherché toujours plus de confort et de croissance économique et par conséquent nous avons été les acteurs du réchauffement climatique et de la pollution. Par ignorance ? Pourtant, depuis la fin des années 1950, un groupe de scientifiques, le Club de Rome, nous a mis en garde en nous indiquant que si nous voulions éviter les catastrophes, il fallait diminuer l’utilisation des matières polluantes. Depuis plus de 70 ans, malgré les avertissements des scientifiques et des organisations écologistes, nous continuons à augmenter l’utilisation de telles matières. C’est depuis quelques années seulement, lorsque nous avons subi les conséquences désastreuses de notre inaction, que des mesures sérieuses ont été prises par les pouvoirs publics. Hélas, pas dans tous les pays.

« La sobriété et l’humilité n’ont pas bénéficié d’un regard positif. Il est urgent de changer ! », dit le pape François, tout en insistant pour que les mesures à prendre n’aggravent pas mais corrigent les conditions de vie des plus pauvres.

Malheureusement, notre système économique nous invite, nous force même encore à consommer et gaspiller plus.

La prière du chœur

Musicienne professionnelle de formation classique, Marie Mottet est passionnée de chant grégorien. Formée durant cinq ans par le chanoine Marius Pasquier, la jeune femme est encouragée par ce dernier à transmettre sa passion. Depuis lors, la voix de ses élèves résonne dans toute la Suisse romande. Rencontre avec une artiste qui a plus d’une corde à sa harpe!

Par Myriam Bettens
Photos : Benoît Leheup et Olivier Mottet

En balade dans la nature.

D’une voix hésitante je demande à Marie Mottet l’heure de l’office de Sexte. En bonne enseignante, elle me récapitule patiemment les fondamentaux de la liturgie des Heures : « Sexte est la prière de la sixième heure. Devenue par la suite l’office du milieu du jour. » Autrement dit, la liturgie marquant l’heure de midi. La musicienne reprend le fil de la conversation suite à cette interruption : « Nous chantons trois-quarts d’heure en groupe dans les stalles de la chapelle de l’abbaye, ensuite je me concentre sur les besoins spécifiques de chaque sœur. » Que cela soit la voix ou le souffle, « l’enseignement se poursuit individuellement, à raison de quinze minutes pour chacune jusqu’à l’office du milieu du jour ». Comme une parenthèse dans un emploi du temps chargé et marqué par de nombreux déplacements, c’est aussi pour cela que la musicienne aime particulièrement la journée du vendredi.

Le chant, un temps de prière

« Je vais à l’abbaye de la Maigrauge à Fribourg pour donner des cours de chant aux sœurs. Cela me ressource beaucoup », déclare la jeune femme. Même si les religieuses attendent la venue de leur professeur à 9h, sa journée débute aux alentours de 7h, « ce qui peut paraître tôt lorsqu’on est musicien professionnel, car plus habitué à travailler le soir », note-t-elle avec un sourire. Elle précise que toutes ces sessions de chant dans des monastères de Suisse et à l’étranger représentent environ deux mois sur l’année. Marie Mottet ajoute ne pas considérer ces cours « comme un simple travail. Là-bas le temps s’arrête et m’octroie un moment de prière bienvenu ». Elle prend donc part à l’office de midi avec les moniales puis se rend à l’hôtellerie de l’abbaye pour le repas, une occasion de rencontre avec les hôtes en retraite dans cet écrin de verdure enchâssé dans une boucle de la Sarine. L’après-midi est aussi dédiée au travail de la voix, mais avec les frères dominicains du couvent Saint-Hyacinthe cette fois-ci. Nul besoin à la musicienne de se déplacer, son élève du jour la rejoint directement chez les cisterciennes, « afin de profiter de l’acoustique du lieu », précise-t-elle. 

Mettre un rêve en musique

« Je travaille en cours individuel avec un frère dominicain de 13h à 14h15. Parfois nous restons pour l’office de none (14h15). Autrement nous remontons en direction du couvent Saint-Hyacinthe et, de 14h45 à 16h45, c’est en groupe que nous chantons », développe-t-elle. Plus qu’une passion le chant grégorien est pour Marie Mottet une manière de mettre tout le corps en prière. Un savoir-faire qu’elle a acquis auprès du chanoine Marius Pasquier de l’abbaye de Saint-Maurice : « J’ai consacré un jeudi matin par semaine à l’apprentissage du chant grégorien. La rencontre avec le chanoine était, au départ, destinée à rassembler des informations sur ce thème pour mon travail de fin d’études en histoire de la musique ». 

Le courant passe entre l’étudiante musicienne et le religieux, ce dernier lui propose donc de la former à l’art du chant grégorien. « Cette rencontre a changé toute ma vie », d’une part, parce qu’il était « touchant de travailler avec un homme de cette expérience » et d’autre part, « car il m’a transmis bien plus. Marius Pasquier avait une profonde intimité avec Dieu que je pouvais ressentir », affirme-t-elle. Elle transmet aujourd’hui sa passion aux novices de Saint-Maurice une fois par semaine. Marie Mottet a contribué à redonner vie au rêve du chanoine, entendre à nouveau chanter du grégorien à l’abbaye.

Temps forts d’une journée »

9h-11h45 Cours de chant avec les sœurs cisterciennes de la Maigrauge.
En groupe puis de manière individuelle.

11h45-12h Participation à l’office de sexte.

12h Repas à l’hôtellerie.

13h-14h15 Travail de la voix avec un frère de Saint-Hyacinthe à la Maigrauge
pour profiter de l’acoustique du lieu. 

14h45-16h45 Marie Mottet se rend au couvent Saint-Hyacinthe pour former
les autres dominicains au chant.

La campagne de Carême

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP Saint-Barnabé (VD), avril 2020

Par Roger Mburente, PPP, et AdC et E-Changer | Photo: Piroska Berchtold

Le dossier romand de ce numéro est consacré à « Laudato si’, cinq ans après… ».

Depuis cinq ans déjà, l’Encylique « Laudato si’ » du pape François fait résonner, dans le monde entier, le cri de la terre qui est exploitée abusivement par l’homme pour ses ressources. Ce qui est en jeu, c’est l’avenir de l’humanité, qui passe par une harmonie nécessaire avec la Création. Il nous faut imaginer de nouvelles manières de produire et de consommer. Mais, dans ce domaine, comme dans beaucoup d’autres, le chemin est encore très long.

« Laudatio si’ » reste le document de référence pour nos communautés sur le chemin du changement. Respecter la Création signifie privilégier la vie !

Nous remercions de tout cœur les œuvres d’entraide PPP et AdC qui font un travail extraordinaire pour nous sensibiliser, dans la ligne de « Laudato si’ », au devoir de chacun (e) d’entre nous de préserver la Création. La conversion écologique est une priorité !

La campagne de Carême nous a aidés à repenser nos liens avec la Création, car cette terre est notre maison commune. La question des semences a retenu toute notre attention durant le temps de Carême. Alors même que les semences et les savoirs traditionnels ont toujours été garants d’une alimentation et d’une agriculture écologique et diversifiée, le travail de sélection des familles paysannes est de plus en plus compromis, malheureusement !

Merci à vous toutes et tous qui soutenez les projets de PPP et AdC, en faveur de la protection de la Création, tant en Suisse qu’ailleurs dans le monde. Les dons des soupes de Carême, la collecte du Dimanche des rameaux et le contenu de vos pochettes de Carême sont entièrement reversés à ces deux œuvres !

En librairie – avril 2020

Par Calixte Dubosson et la librairie Saint-Augustin

Des livres

Laudato si‘
Yann Arthus-Bertrand

Le grand photographe, réalisateur et écologiste Yann Arthus-Bertrand offre ses photos et son talent au texte pontifical le plus important jamais publié sur l’écologie intégrale et la nécessité urgente de réagir face à la crise environnementale. Chaque champ d’action soulevé par le pape François trouve un exemple incarné, en image, particulièrement interpellant. Une invitation à changer profondément nos comportements individuels, mais aussi à convertir nos logiques économiques et politiques. 

Editions Première Partie

Acheter pour 34.00 CHFJ’étais incapable d’aimer
Brigitte Bédard

Brigitte Bédard, jolie jeune femme addicte aux drogues, alcool et sexe, rebelle à tout ce qui entrave sa liberté, fait une rencontre spirituelle « à la saint Paul » en 2001 et trouve enfin un sens à sa vie. Avec beaucoup d’humour et de vérité, elle nous entraîne sur la route qui l’a conduite des bas-fonds de l’existence à une vie libre de femme, d’épouse et de mère comblée. Un ouvrage à mettre entre toutes les mains de ceux qui désirent comprendre que rien n’est impossible à Dieu !

Artège

Acheter pour 23.90 CHFBreizh Brasil !
Yves et Ligia Guézou

Récit d’aventure autant que plongée au cœur de l’âme humaine nous con-frontant à ce que chacun vit en soi : la lutte entre nos zones d’ombre et notre part de lumière. Yves et Ligia, mariés depuis 30 ans, nous bousculent par leur témoignage solidement ancré dans la conviction que Dieu peut tout. Ce récit haut en couleur est un chant d’espérance, une bouée pour tous ceux qui croient se noyer mais ont oublié que l’amour est plus fort que la mort.

Sacré-Cœur

Acheter pour 30.00 CHFJe sauve la planète à domicile
Adeline et Alexis Voizard

Un cahier d’activités très simple, très pratique, très ludique, ancré sur le message de l’encyclique du pape François Laudato si’, pour mettre en œuvre l’écologie intégrale dans chaque partie de votre foyer : chambre, cuisine, salle de bain… Devenez co-créateurs de votre vie ! Adeline et Alexis Voizard, parents de cinq enfants, ont vécu une conversion écologique à la lecture du texte pontifical. Ce manuel pratique est le fruit de leur expérience.

Quasar

Acheter pour 19.50 CHF

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Préserver la maison commune

Par Thierry Schelling
Photo: CiricAmpleur
Rarement une encyclique aura déclenché autant de ferveur quasi planétaire que Laudato si’ ! Chaque année, à l’occasion de l’anniversaire de sa publication, des conférences internationales (comme en 2018 au Vatican même), des célébrations mondiales (comme en 2016 par le Global Catholic Climate Movement), des colloques locaux (comme en 2017 dans plusieurs pays du globe) démontrent combien le Pape a touché le sujet du siècle.

Pro domo
Il y a comme une syntonie entre les mouvements de protestation pour la sauvegarde du climat observés depuis des mois et l’un des thèmes centraux du magistère ordinaire de papa Bergoglio : sauvegarder la maison commune qui est notre terre. Là où Humanae vitae rata le cap, Laudato si’ ramène, en parallèle presque, vie du monde et vie de l’Eglise, qui cette fois contribue à celui-là constructivement.

Signes des temps
D’ailleurs, depuis 2011, au Vatican, un diplômé en sciences politiques, l’Italo-Français Tebaldo Vinciguerra, travaille sur ces questions auprès de ce qui était alors le Conseil pontifical Justice et Paix et qui est devenu une commission pour l’écologie dans le Dicastère du développement humain intégral voulu par François dès 2017. C’est notamment le Compendium de la Doctrine sociale de l’Eglise – ce trésor encore bien ignoré de l’Eglise ! – qui encadre ses interventions. Or, depuis 2018, il est accompagné d’un théologien, Joshtrom Kureenthadam, salésien, docteur en philosophie et expert en sciences environnementales et en théologie de la création. Celui-ci est notamment l’auteur du passionnant The Ten Green Commandments of Laudato si’ (Les 10 commandements verts de Laudato si’, 2018). 

La théologie des signes des temps – évoquée déjà dans Pacem in terris de Jean XXIII – qui apparaît dans Gaudium et Spes, semble être une méthode bien bergoglienne. Qui aurait cru que l’écologie reverdirait les coulisses du Saint-Siège ?

Laudato si’ + 5

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, décanat Sion (VS), avril 2020

Par l’abbé Charles Aka | Photo: Pixabay

Face à l’ampleur de la crise écologique, plusieurs courants écologistes semblent redécouvrir aujourd’hui ce que le christianisme a mis en lumière il y a bien longtemps. L’encyclique Laudato si’ du pape François adressée au monde entier, vient réaffirmer l’importance de la question dans l’enseignement de l’Eglise et apporter une riche contribution au débat sur l’écologie. Elle appelle à une écologie intégrale, à un changement de regard sur l’homme et de l’homme sur la création. Sa publication en 2015 a suscité beaucoup d’enthousiasme et fait germer plusieurs initiatives dans les diocèses et les paroisses.

Cinq ans après, le bilan est à faire au niveau de l’Eglise en général, au niveau des paroisses aussi. Mais il l’est plus à faire au niveau personnel parce que la racine de la crise se trouve dans le cœur de l’homme. 

C’est pourquoi les solutions techniques et économiques ne suffiront pas. Si le cœur se convertit, il y aura un changement de regard, de style de vie. Car être écologiste n’est pas une mode, un courant politique, encore moins consommer bio. 

Etre écologiste est avant tout un impératif éthique qui nous presse à assumer nos responsabilités quant à la façon dont nous considérons les humains autour de nous, à la façon dont nous consommons, à l’importance que nous accordons à l’argent, à l’environnement. Bref c’est une sobriété joyeuse en tout. 

N’est-ce pas cette manière de vivre que les Pères de l’Eglise, la tradition monastique, les mystiques chrétiens et les religions orientales ont appelée pauvreté évangélique, simplicité, tempérance, détachement du désir ou de la soif de posséder ? 

Où en sommes-nous cinq ans après l’appel de Laudato si’ ?

Famille, foi et terroir, un trio gagnant!

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteurs de Sierre (VS), avril 2020

Propos recueillis par Brigitte Deslarzes | Photo: Thomas Andenmatten et LDD

Sandrine Caloz, ingénieur œnologue de Miège de trente ans, collectionne les reconnaissances internationales et bonnes notes ces derniers mois. Sous les belles robes et les arômes de ses vins qui font tourner la tête des experts, se cachent surtout un savoir-faire et un héritage familial, empreint aussi d’une foi bien vivante qu’elle nous partage.Sacrée Vigneronne Bio Suisse de l’année 2019, le bio est une question de mode ou une question liée à ton souci de préserver la création ?
Cultiver sans intrants chimiques était une réflexion de mon papa. Il avait lancé une partie de sa production en culture biologique certifiée dans les années 90 déjà. Lorsque la culture biologique parcellaire a été interdite, il a laissé tomber la certification, car il n’était pas encore prêt à passer en bio sur l’entier du domaine.

Il a toujours eu la fibre très écolo et en 2013 quand je suis rentrée travailler sur l’exploitation familiale, c’était une évidence que nous allions ensemble cheminer vers la reconversion sur l’entier du domaine.

Nous possédons un domaine très mécanisé, sur lequel les coûts de productions liés à la culture biologique sont supportables. D’autres raisons nous poussent à ce mode de culture contraignant comme par exemple un besoin de plus de cohérence sur notre système de production, se réapproprier les grands principes et techniques de viticulture, améliorer la fertilité et la vie de notre terroir.

Le pape François commence sa lettre encyclique Laudato si’ par une citation du cantique des créatures de François d’Assise « Loué sois-tu, mon Seigneur, pour sœur  notre mère la terre, qui nous soutient et nous gouverne, et produit divers  fruits avec les fleurs colorées et l’herbe ». Cette citation nous parle beaucoup et nous accompagne.

De façon plus pragmatique, les consommateurs sont de plus en plus sensibles à notre mode de production et c’est tant mieux pour nous, puisque cela nous permet de commercialiser nos vins. 

Tu viens de recevoir une belle reconnaissance dans le  guide international « Robert Parker Wine Advocate », sept vins notés de 90 à 92 points Parker. A quoi dois-tu cette consécration ?
Je suis très heureuse des belles notes que Stephan Reinhardt du « Robert Parker Wine Advocate » nous a attribué. C’est une reconnaissance pour nos vins et cela crédibilise notre travail et la qualité des vins en culture biologique. Je suis heureuse de cette consécration et je pense que nous la devons à la rigueur du travail de toute notre famille et au fantastique terroir valaisan.

Le vin est un symbole éminemment chrétien, cela est-il important pour toi ?
Lorsque j’entends les paroles du prêtre à l’Offertoire : « fruit de la vigne et du travail des hommes » je suis toujours un peu émue. Cela place notre travail dans une perspective d’une grande valeur symbolique. Le vin a été choisi pour être un point de rencontre entre Dieu et l’humanité et c’est très inspirant. 

Comment concilies-tu ta vie de famille et professionnelle ?
J’ai beaucoup d’aide de ma famille, mon mari Taylan, informaticien, qui travaille à 80% est très présent avec nos enfants, Sélène et Leïla, et efficace dans les tâches quotidiennes. C’est cependant très difficile et lorsque les enfants sont si petits, c’est un challenge de chaque minute.

Privés de communion

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteurs de Sierre (VS), avril 2020

Texte par le Père Benoît-Marie, aumônier de la Fille-Dieu (Romont) | Illustration: Raphael Delaloye

La situation de pandémie a déterminé nos évêques à suivre les indications du Conseil fédéral pour limiter au maximum les contacts entre personnes. Le problème sanitaire est simple: ceux qui sont infectés par le virus ne le savent pas au début, et peuvent contaminer involontairement d’autres personnes. C’est donc un acte de charité envers autrui qui motive ces mesures exceptionnelles qui ont pu nous paraître exagérées, mais nous ont fait prendre la mesure du danger effectif.Depuis, donc, il n’y a plus de messe célébrée publiquement dans le diocèse. Croyez bien que notre communauté le déplore autant que vous !

Mais la bonne nouvelle, c’est que tous vos prêtres continuent de dire la messe chaque jour ! Et chaque messe célébrée même en secret continue de déverser les grâces du Sacrifice Rédempteur sur toute l’humanité, en particulier sur ceux qui désireraient ardemment pouvoir assister à la célébration des saints Mystères et y communier. 

Des dons qui vont de soi ?
Concrètement, nous prenons nous aussi la mesure de ce « deuil » qui nous fait sentir d’un coup ce que nous avions, comme si ça allait de soi (un peu trop ? Les dons de Dieu ne sont jamais un droit ou un dû !), et que nous ne pouvons plus recevoir sous la forme sacramentelle et visible pour une période indéterminée. 

Dieu tire toujours le bien du mal. De cette privation, Il veut tirer un plus grand bien. Quel pourrait-il être, ce plus grand bien ? D’abord, de reprendre conscience, de manière douloureuse mais féconde, de la grandeur du don de l’eucharistie, si souvent galvaudé.

Ensuite, de développer toutes les autres façons d’être en contact avec Dieu, comme un aveugle qui développe tous ses autres sens pour compenser celui qu’il n’a pas : la prière, notamment de désir, le temps donné à Dieu par la lecture et la méditation de l’Ecriture et de toute la tradition spirituelle, l’adoration du Saint Sacrement (si nos églises sont encore ouvertes : ce qu’on veut éviter, c’est que des foules s’y trouvent ensemble) et surtout la communion spirituelle.

Comme en camp de concentration
Cette pratique ancienne un peu tombée en désuétude par « excès de communion », pourrait-on dire, reprend en ce moment toute sa valeur. Le cardinal Journet, qui suit fidèlement saint Thomas, expliquait cela par un exemple.

Imaginez un prisonnier dans un camp de concentration de la seconde guerre mondiale. Il est malade, cerné par la mort qui rôde de toutes parts. Il a un ardent désir de communier, peut-être pour la dernière fois. Mais pas de prêtre, donc pas de messe. Un jour, le vent lui apporte le son des cloches d’une église, au loin. Donc, il comprend qu’une messe va se célébrer là-bas. Il s’unit d’intention avec toute la ferveur de son âme à cette messe, et demande à Dieu, par la communion spirituelle, de recevoir les grâces qu’il recevrait s’il était en chair et en os dans cette église.

Eh bien, Dieu lui donne exactement les mêmes grâces ! Car Dieu, qui a voulu la sainte Eucharistie comme le moyen le plus intime de nous unir à Lui en ce monde visible, n’est pas lié par l’économie des sacrements : Il est infiniment libre, et s’Il ne peut arriver aux âmes droites par les moyens ordinaires que Lui-même a disposés, il n’est pas en peine pour en trouver d’autres. 

Communion sans communion
Vous pouvez donc, chaque jour, vous unir à la messe célébrée par vos prêtres, en lisant si possible les textes de la messe du jour, et en faisant la communion spirituelle, suivie d’une action de grâces, avec la formule ci-contre qui vous est proposée. 

Nul doute, en outre, que ce renoncement difficile, joyeusement accepté, ne vous vaudra beaucoup de grâces, pour vous et bien d’autres dans la communion des saints. Et bien sûr, quelle joie sera la nôtre à tous quand nous pourrons à nouveau communier ensemble lorsque l’ange aura remis son épée au fourreau et que nous aurons à cœur de retrouver ce trésor que Dieu nous avait enlevé pour que nous en reprenions une plus vive conscience. Car il ne faudrait pas que nous prenions l’habitude de ne pas communier, sous prétexte que la communion spirituelle suffit à notre paresse… Dans ce cas, pourrait-on imaginer que Dieu s’en contente ?

Un auteur spirituel imaginait la rencontre du Père qui accueille son Fils, après la Passion, la mort, la sépulture et la descente aux enfers. En L’embrassant, sa première parole es : « Comme Tu m’a manqué ! » Puissions-nous le Lui dire nous aussi, et Il nous répondra : « Moi aussi ! »

Nous vous gardons plus que jamais précieusement dans notre prière : chacun de vos visages nous est précieux comme à Dieu ! Qu’Il nous préserve des maux du corps et de l’âme et nous conduise ensemble à la Patrie des cieux.

Messes de l’évêque à la TV

Canal 9 va retransmettre les messes présidées par Mgr Jean-Marie Lovey tous les dimanches matins.

La messe sera préenregistrée depuis la chapelle de l’Evêché et diffusée à deux reprises, à 9h et à 11h. 

Avec cette initiative, nous faisons « rentrer » l’Eglise dans le salon des paroissiens. Merci à l’évêque et à Canal 9 pour cette initiative.

Formule pour la communion spirituelle

Je voudrais, Seigneur, Te recevoir avec la pureté, l’humilité et la dévotion avec lesquelles ta sainte Mère Te reçut, avec l’esprit et la ferveur des Saints. Amen. 

Suit un temps de silence et d’action de grâces.

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