L’association Tchad Missions Nyon (TMN) a fêté ses 40 ans d’existence dans les salles sous l’église de la Colombière à Nyon dimanche 11 septembre. L’occasion de rendre grâce pour le travail effectué.
PAR BRIGITTE DUMAS | PHOTOS : TIZIANO PANCELLA
La célébration des 40 ans de Tchad Missions Nyon (TMN) a débuté par un apéritif servi sous l’église sur une place inondée de soleil. Un repas convivial a ensuite réuni environ 60 personnes autour d’une somptueuse paella préparée de main de maître par Tiziano Pancella.
L’assemblée était composée de donateurs, des membres du comité et de paroissiens venus pour le plaisir de la découverte, la rencontre et le partage dans une ambiance joyeuse et chaleureuse. Avec enthousiasme et bonne humeur, une petite équipe de jeunes bénévoles a apporté une aide efficace, contribuant à la réussite de cette journée.
Un brin d’histoire
En 1969, dans un esprit missionnaire, des ursulines s’installent au Tchad. Ces religieuses sont aujourd’hui regroupées dans la ville de Pala, au sud du pays. Leurs diverses activités se concrétisent notamment dans l’éducation, la formation humaine et spirituelle et l’animation de groupes de jeunes. Elles viennent aussi en aide aux femmes et aux plus démunis.
Créée à Nyon en 1982, l’association Tchad Missions Nyon (TMN) est née du désir de maintenir des liens d’amitié et de partage entre les Eglises de Pala et de Nyon et de soutenir, par des dons reversés intégralement aux œuvres, l’action des sœurs ursulines présentes dans le diocèse de Pala ainsi que de toutes les personnes qui en assurent l’encadrement et le fonctionnement.
Diaporama et site internet
Claude-Anne Bontron, présidente de TMN, a présenté et remercié les membres du comité et accueilli Sœur Marie-Brigitte, supérieure du couvent de Sainte- Ursule à Fribourg, Sœur Marie-Noëlle, Sœur Marianne et Sœur Josiane qui avaient accepté l’invitation de TMN à se joindre à l’assemblée pour l’événement. Elle a aussi remercié l’abbé Jean-Claude Dunand, curé modérateur, pour son intervention auprès de l’évêché afin que la quête de la messe du jour revienne à TMN.
TMN fêtait en ce jour ses « noces » d’émeraude, cette pierre précieuse qui symbolise le renouveau, l’harmonie et l’équilibre ; favorise l’accès à la paix et à la sagesse intérieure ; et renforce les liens entre les personnes par la bienveillance et l’amitié.
Un diaporama présentant TMN, préparé par Tiziano Pancella, a été projeté durant le repas. Cet automne, comme cadeau d’anniversaire, un site internet a été créé pour TMN.
De nombreux projets
Après avoir vivement remercié chacun pour son soutien, Sœur Marie-Brigitte a rappelé que notre humanité est une, au-delà d’un pays ou d’un lieu, et souligné le besoin vital de l’engagement de tous. Elle a insisté sur le fait qu’on ne peut plus, désormais, avancer en ne pensant qu’à soi, que le partage et la solidarité sont capitaux pour préparer, par une action responsable, un avenir aux jeunes en difficulté.
Sœur Josiane, engagée à Pala depuis quelques années, a remercié les membres du comité de TMN dont elle a loué la fidélité courageuse et persévérante. Puis elle a évoqué la création de l’association TMN et détaillé quelques projets d’entraide : soutien aux orphelins du sida (scolarité, cours d’appui), Centre culturel Nicodème, foyer de jeunes filles, école des filles, école de couture de Torrock, bourses d’études, aide aux familles nécessiteuses. Elle a avoué que la tâche était souvent rude. Et que quand le découragement guettait, elle se raccrochait à cette pensée : « Nous semons et arrosons les graines, Dieu assure la croissance ! ».
Sœur Marie-Brigitte s’est adressée à une assemblée fournie et attentive.
L’abbé André Fernandes, prêtre répondant de notre communauté, a pris sa retraite en septembre. Il réside toujours à la cure de Founex et reste à disposition pour assurer quelques services religieux. Nous avons demandé à ce prêtre attachant et proche des paroissiens de nous raconter son parcours de vie.
PAR ANDRÉ FERNANDES PHOTOS : DR
Je suis devenu prêtre par vocation. Cadet de cinq enfants, à l’âge de 11 ans, j’ai été placé par mes parents à l’internat du petit séminaire de mon village où j’ai fait mes études. J’ai poursuivi ma formation dans l’Etat indien de Goa, en Inde, dans la congrégation des frères de Saint-François-Xavier. En 1973, je suis arrivé en Suisse pour me former en théologie à l’Université de Fribourg. A la fin de cette formation, j’ai été ordonné diacre par Mgr Louis-Séverin Haller, ancien abbé de Saint-Maurice, à la cathédrale de Fribourg. Mon ordination sacerdotale a eu lieu le 4 avril 1976 dans mon village natal de Velsao, à Goa, par Mg Joseph Mittathany, évêque de Tezpur ; j’étais alors âgé de 30 ans.
Son parcours en Suisse
Revenu en Suisse en 1977, j’ai été nommé vicaire à la paroisse de Saint-Guérin à Sion pour une durée de trois ans. J’ai ensuite été nommé vicaire à la basilique Notre-Dame de l’Assomption à Neuchâtel, qu’on surnomme l’église rouge. Puis curé de Saint-Blaise pendant 17 ans et curé du Locle durant 13 ans. Au cours de ce long ministère, j’ai rencontré beaucoup de personnes à qui j’ai essayé de transmettre la culture indienne ; elles m’ont joyeusement partagé en retour l’amour de leur pays. C’est pour cette raison que j’ai demandé la nationalité suisse, qui m’a été octroyée. Mais je suis et reste avant tout goanais et indien.
Un ministère fructueux
Après trente ans passés dans une région qui était devenue une terre d’adoption, une nouvelle mission m’attendait dans l’Unité pastorale Nyon-Terre Sainte. J’ai résidé dans la paroisse de Founex, dont j’étais prêtre répondant. Dans ce dernier ministère, j’ai beaucoup travaillé avec les laïcs, mes confrères et le Conseil de paroisse. Il compte beaucoup de laïcs et j’ai aimé travailler avec eux.
J’ai été très heureux pendant mes 45 ans de ministère, car le Seigneur m’a porté. Il a beaucoup donné à toutes les personnes que j’ai rencontrées et elles m’ont nourri : ma foi a grandi grâce à des témoins de l’amour de Dieu.
André Fernandes (devant à droite) a été ordonné à Goa, en Inde, en 1976. A Founex distribuant la communion.
A quoi bon la foi si elle n’est pas mise à l’épreuve de la vie et, surtout, si elle ne devient pas un outil pour avancer ? La révision de vie permet de faire le lien entre la foi et la vie. Elle est une aide mutuelle pour débroussailler sa vie.
PAR SYLVIE HUMBERT PHOTO : ACTION CATHOLIQUE OUVRIÈRE
La révision de vie, c’est comme une source que l’on entend chanter dans un coin de forêt broussailleux : on aimerait pouvoir y boire, mais on ne trouve pas le chemin parce que beaucoup de ronces en interdisent l’accès. Alors on va chercher quelques amis pour nous aider à tracer un chemin. Comme la tâche est immense, on procède pas à pas : une ronce après l’autre ! Et si nos amis nous aident à remonter jusqu’à la racine de la première ronce, ils ne la déracineront pas. Ils nous donneront des gants, une pioche et tout autre outil qui pourrait nous être utile afin que nous puissions ouvrir un chemin vers la source.
Voir, comprendre, agir
La révision de vie, ce sont de petits groupes de trois ou quatre personnes qui se retrouvent en moyenne une fois par mois autour d’un animateur. Chacun donne un titre à un fait de vie récent qui lui a posé problème (une ronce), par exemple « Relation père-fils ». Le groupe décide ensuite qui va réviser suivant l’urgence ou la gravité du problème déposé. La personne expose le fait de vie, l’événement, de manière précise : où, quand, quoi, comment, qui, … Chacun peut demander des précisions afin de bien voir ce qui est en jeu.
Puis on essaie de comprendre ce qui s’est passé : quelles émotions ont été vécues, pourquoi, les liens avec l’enfance, les convictions, les prises de conscience, … Là, l’intelligence collective entre en jeu : chacun peut poser des questions qui doivent rester ouvertes, on s’entraide, on ne fait pas le travail à la place de l’autre. L’animateur veille à ce que chacun prenne la parole et que toute l’attention soit tournée vers celui qui révise dans l’amour et l’empathie.
Vient alors le lien vie-foi : à l’aide de textes, de citations bibliques ou autres, le groupe aide le révisant à découvrir les signes de la présence de Dieu dans le fait de vie déposé et l’encourage. Enfin, le groupe l’aide à trouver comment agir : recherche de solutions, réponses aux besoins, actes à poser, motivations, …
La méthode de l’abbé Cardijn
Cette méthode est née en 1925 dans la banlieue de Bruxelles quand l’abbé Joseph Léon Cardijn, accompagnant de jeunes ouvriers faisant face à des conditions de travail désastreuses, s’est efforcé de leur donner des outils pour améliorer leur quotidien et en comprendre le sens. Sa conviction : l’Evangile ne peut rejoindre le cœur des hommes qu’à travers leur existence quotidienne.
La révision de vie c’est, à partir du vécu, faire appel à l’intelligence collective pour aller à l’Evangile avec les outils que sont le voir, comprendre, agir et le lien vie-foi afin que l’amour du prochain qui nous anime puisse se manifester de manière concrète en Eglise et dans sa marge.
Renseignements : Sylvie Humbert, humbert.famille@bluewin.ch ou 079 949 66 39. Trois séances d’expérimentation seront proposées durant l’hiver.
PAR GENEVIÈVE DE SIMONE-CORNET PHOTO : JEAN-CLAUDE GADMER
L’année pastorale, qui s’est ouverte dimanche 4 septembre par une célébration joyeuse à l’église de Gland, nous invite à la confiance (pages 4-7). Un thème nous guidera au long des mois, résolument tourné vers l’espérance que donne le Christ : « Nous sommes Eglise. N’ayez pas peur, confiance, je suis avec vous ».
Difficile de garder le cap de l’espérance dans le monde tel qu’il va. Les menaces – climatiques, politiques, économiques, sociales – sont nombreuses et nous sommes souvent tentés de nous replier sur nous-mêmes, de cultiver notre jardin, comme Candide, bien à l’abri derrière nos haies et nos clôtures.
La planète souffre et nous ne ferions rien ? La guerre en Ukraine se poursuit et nous fermerions nos portes ? Le prix de l’énergie monte en flèche et nous hausserions les épaules ? Pour nous chrétiens, les crises sont autant d’occasions de nous engager pour plus de justice et de solidarité. Dans la confiance, car Dieu lui-même est avec nous : il se risque sur nos routes, il marche à nos côtés, il nous appelle à sortir, à aller à la rencontre des femmes et des hommes de ce temps. Comme Raphaël Buyse, prêtre à Lille, dans « Autrement, Dieu » (Bayard Editions), un livre source d’espérance écrit au terme d’une année passée chez des moines bénédictins près de Bruxelles.
« Ne jamais plus demeurer accroupi à attendre. Ne pas répéter les choses, les gestes, les relations, les mots, les rites et les idées. Nous laisser bousculer, atteindre, toucher. Aimer. Ne pas croire que le chemin est terminé », écrit-il. Bouger, faire du neuf, nous laisser émouvoir par les remous du monde, et l’aimer, ce monde, avec ses enthousiasmes et ses fragilités, ses joies et ses détresses. Il est le nôtre, et nous chrétiens sommes appelés à « partir vers ce qui arrive », à vivre « la présence consentie aux évènements et aux rencontres de la vie », « ouvrant les portes et déliant les consciences ».
Pour cela, « croire en l’autre, en la vie, en demain », en soi, en posant sur ce qui vient un regard d’espérance et de bienveillance. Un beau programme à vivre ensemble jour après jour sur notre unité pastorale. Toujours plus, car cette année, elle devient interculturelle, regroupant toutes les communautés linguistiques : francophone, italophone, espagnole, lusophone et coréenne.
Autre changement : dès l’an prochain, votre bulletin paraîtra quatre fois par an et chaque numéro sera consacré à un thème. Vous retrouverez néanmoins, à la fin de chacun d’eux, des reflets de la vie de votre communauté. Vos idées sont les bienvenues : Dieu nous fait confiance pour semer, planter, bâtir.
Près de 300 paroissiens des communautés francophone, italophone, espagnole, portugaise et coréenne de l’Unité pastorale interculturelle Nyon-Terre Sainte (UP) se sont retrouvés dimanche 4 septembre dans l’église Saint-Jean-Baptiste de Gland pour célébrer l’ouverture de l’année pastorale 2022-2023. Une année placée sous le thème « Nous sommes Eglise. N’ayez pas peur, confiance, je suis avec vous ».
PAR GENEVIÈVE DE SIMONE-CORNET PHOTOS : BRIGITTE BESSET, DANILO DE SIMONE
L’année pastorale 2022-2023 a été lancée dimanche 4 septembre à Gland par une célébration qui a rassemblé des paroissiens de toute l’Unité pastorale interculturelle (UP) sur le thème « Nous sommes Eglise. N’ayez pas peur, confiance, je suis avec vous ». Ils étaient près de 300 à avoir pris place dans l’église et la salle paroissiale, où la messe était diffusée, pour ouvrir l’année pastorale autour des prêtres de l’UP, des prêtres des communautés espagnole et portugaise et du diacre Eric Monneron. Une année qui aura pour fil rouge deux textes bibliques : la tempête apaisée (Mt 8, 23-27) et Pierre marchant sur les eaux (Mt 14, 22-36). Puissent-ils, a dit l’abbé Jean-Claude Dunand, curé modérateur, « nous aider à gagner en confiance et à nous plonger dans l’espérance chrétien- ne ».
Après l’accueil par Brigitte Besset, présidente, au nom du Conseil de l’UP, l’abbé Dunand a dit l’importance du thème de cette nouvelle année pastorale : « ‘ Confiance, c’est moi ’ : ces mots nous sont murmurés par Jésus, ils nous sont adressés par lui, nous qui sommes ses ouvriers pour la construction de son Eglise ».
Connectés sur Jésus
« Notre vie terrestre avec Dieu est un temps d’espérance. Nous ne savons pas tout de lui. Cependant, même si nous ne savons pas tant de choses sur Dieu, nous sommes capables de nous connecter à lui » par le canal qui a nom espérance, a dit le curé modérateur en ouverture de son homélie. L’espérance, « cette force intérieure qui nous lie à la personne concrète de Jésus, Dieu notre frère », est « au cœur de la foi ». Elle « nous donne la certitude et la force que, malgré nos faiblesses, nous pouvons aller de l’avant ».
Ainsi, l’épisode de Pierre qui marche sur les eaux est parlant : « C’est comme une image de ce qui se passe dans nos vies. Il est question de nos peurs, des fantômes qui hantent nos vies, de nos tempêtes, mais aussi de confiance, de vent qui se calme, de foi ». Croyant voir un fantôme en Jésus qui marche sur la mer, Pierre se jette à l’eau… et s’enfonce. « Et c’est lorsque Jésus lui tend la main qu’il trouve un appui qui le secourt et lui donne la paix. Sa foi en Jésus lui permet d’avancer malgré le péril où il s’enfonçait et elle le fait grandir. Confiance ! »
Et nous ? Nous sommes tous un peu comme les apôtres et Pierre : « On est souvent pris de peur, bouleversés. Dans la tête de beaucoup de gens, de personnes croyantes comme nous, lorsque ça ne va pas, ou si ça va mal dans la vie, c’est que Dieu n’est pas là. En cela nous considérons Dieu, a poursuivi l’abbé Dunand, comme une sorte de négociant, d’homme d’affaires. Nous marchandons avec lui. […]Et si ça ne va pas dans le sens qu’on veut, on perd confiance, comme Pierre. On perd la foi. On s’enfonce ».
Durant la nouvelle année pastorale, « restons connectés sur Jésus, Dieu notre frère, grâce à la chaîne gratuite de l’espérance ! Elle est au cœur de notre foi et nous permet de faire des pas vers Jésus ressuscité. Il nous tend la main… bâtissons son Eglise avec confiance ».
Une UP interculturelle
La nouvelle année pastorale est synonyme de changements. L’évêque de Lausanne, Genève et Fribourg, Mgr Charles Morerod, a décidé, par décret, de nommer notre UP « Unité pastorale interculturelle Nyon-Terre Sainte » : elle regroupe dès à présent toutes les communautés linguistiques, francophone, italophone, espagnole, lusophone et coréenne.
Pour marquer cette étape, une messe franco-coréenne a été célébrée dimanche 16 octobre à la Colombière à Nyon ; et samedi 13 mai 2023, toute l’UP fêtera Notre-Dame de Fatima par une procession et une messe. L’eucharistie sera désormais célébrée selon le nouveau missel, et pour permettre à chacun de mieux participer, de brèves catéchèses seront données durant les messes dominicales.
Nourrir la vie spirituelle
Marie-Agnès de Matteo a été nommée formatrice et accompagnatrice d’adultes dans le service cantonal de la vie spirituelle. Elle compte développer cet axe pastoral sur toute l’UP en ouvrant un Espace Sainte-Thérèse, en cours d’aménagement à Nyon. Le but est d’offrir un accompagnement spirituel, des occasions d’approfondir sa foi dans des groupes de partage et des formations à la prière et au discernement spirituel. Sylvie Humbert, de Begnins, désire s’impliquer bénévolement en proposant des groupes de révision de vie (voir page 10).
Suite à une année de discernement en pastorale sociale et de rue aux côtés de Françoise Gariazzo sur les deux unités pastorales de la Côte, Natacha Schott a commencé en septembre une formation d’animatrice pastorale. A ce titre, elle travaille pour l’UP à la Permanence accueil d’ASOLAC (Association sociale œcuménique de la Côte) à Nyon en partenariat avec l’Eglise réformée vaudoise et Caritas. Elle coordonne le café partage sous l’église de Gland les mardis de 9h30 à 11h. Elle fait aussi partie du groupe solidarité de l’UP Effata, coordonné par Françoise Gariazzo.
Liturgie et écologie
Le Conseil de paroisse de Founex a un nouveau président, Pierre Boppe. Les servants d’autel de l’UP sont placés sous la responsabilité de Sandrine Minniti. Pola Aleksandrowicz est nommée cérémoniaire et responsable pour la paroisse de Founex, Eva Jaggi cérémoniaire et responsable pour la communauté de Gland. Silvia Santos reprend le secrétariat de la catéchèse et la coordination des 5H.
Enfin, un accent particulier sera mis tout au long de l’année sur la liturgie et l’écologie. Deux groupes se sont constitués pour y réfléchir: une commission liturgique (France Boppe, Daniela Meynet, Françoise Merlo, Sandrine Minniti, Emmanuel Caillaud, Sinclaire Burdet et l’abbé Jean-Claude Dunand) qui mettra en place des catéchèses afin de mieux faire comprendre les enjeux de la réforme du missel ; un groupe EcoEglise, sous la responsabilité de Linda Klare, membre de la Commission diocésaine, qui encouragera chacun à s’engager pour la création. Enfin, l’abbé André Fernandes est à la retraite, mais il donnera des coups de main sur l’ensemble de l’UP. Le Père Pedro Delgado, de la communauté espagnole, est pleinement intégré dans l’UP.
Les personnes nommées, debout, ont réaffirmé leur foi. A la fin de la célébration, elles ont été envoyées en mission par l’abbé Dunand qui leur a donné sa bénédiction : « Sur tes amis, Seigneur, fais briller ta lumière : qu’ils discernent toujours ta volonté et soient capables d’accomplir fructueusement leur mission ».
A l’issue de la messe, les paroissiens ont partagé un apéritif dînatoire dans la salle de Montoly. L’occasion d’échanger dans une ambiance conviviale.
Chaque communauté s’est présentéé à l’aide d’un panneau. Ici la Colombière.
Tous les prêtres de l’UP et le diacre Eric Monneron ont concélébré la messe d’ouverture de l’année pastorale.
A la guitare Thomas de la Barre, au chant Charlotte Obez.
La brocante bisannuelle de la paroisse de Nyon est une manifestation importante et incontournable dans la région. Cette année, elle sera organisée les 18, 19 et 20 novembre prochains dans la salle de la Colombière. Le bénéfice est destiné au financement de la nouvelle église de Gland : si celle-ci a été consacrée en février, la paroisse doit déjà rembourser les premières tranches d’emprunts dès 2023. Un comité, composé d’anciens membres et renforcé par l’arrivée de nouvelles personnes, s’est d’ores et déjà mis au travail.
PAR GEORGES GRANDJEAN, POUR LE COMITÉ « BROCANTE » | PHOTOS : BRIGITTE BESSET
Offrir des objets
Pour assurer le succès de cette manifestation, il est important que les objets proposés à la vente soient variés et de valeur. Si vous avez de tels objets et que vous souhaitez vous en séparer, nous vous serions très reconnaissants de les amener à la Colombière le dernier mardi du mois de septembre ou d’octobre entre 9h30 et 12h.
La place dans les locaux étant limitée, nous ne pouvons pas accepter des meubles aux dimensions supérieures à 80 sur 60 sur 40 cm. Devant le peu d’intérêt du public pour les livres d’occasion, nous n’en acceptons plus. Merci d’avance pour votre générosité !
Donner un coup de main
Le comité « brocante » espère l’aide de nombreux bénévoles issus de toute la paroisse :
– le samedi 12 novembre de 9h à 12h pour le déménagement des objets des locaux où ils sont entreposés jusque dans la salle où ils seront proposés à la vente (cette tâche est particulièrement importante, et nous serions heureux de pouvoir compter sur 25 personnes).
– du lundi 14 au jeudi 17 novembre, en matinée ou l’après-midi, pour le tri et le rangement des objets sur les tables.
– du vendredi 18 au dimanche 20 novembre pour la vente proprement dite. Une buvette sera aussi proposée aux visiteurs.
– le dimanche 20 novembre de 17h à 20h pour le tri et le rangement des invendus dans les locaux (cette tâche est particulièrement importante, et nous serions heureux de pouvoir compter sur 25 personnes).
Nous avons besoin de vous, chaque heure offerte est bienvenue !
Pour toutes informations complémentaires, vous pouvez prendre contact avec Georges Grandjean par téléphone au 079 736 38 03 ou par courrier électronique à l’adresse suivante : georges@grandjean.ch
La brocante ne peut avoir lieu sans le soutien de bénévoles, pour lesquels nous sommes très reconnaissants.Des trésors insoupçonnés vous attendent certainement.
Notre ancien curé, l’abbé André-Giraud Pindi, a été ordonné le 16 juillet évêque de Madadi, en République démocratique du Congo (RDC). Il a été curé modérateur et doyen de l’Unité pastorale Nyon-Terre Sainte de 2013 à 2019.
PAR GENEVIÈVE DE SIMONE-CORNET PHOTOS : DR
Nommé par le pape François le 23 avril, Mgr André-Giraud Pindi Mwanza a été ordonné évêque le 16 juillet dans la cathédrale de Matadi par le cardinal Fridolin Ambongo, archevêque de Kinshasa. Il a été vicaire général de ce diocèse de l’ouest du pays de 2019 à 2021 et dès 2021 administrateur apostolique. Il succède à Mgr Daniel Nlandu Mayi, décédé le 12 décembre 2021 à 68 ans. Il a choisi comme devise épiscopale Infude amorem cordibus, « Versez votre amour dans les cœurs ».
André-Giraud Pindi Mwanza naît le 24 juillet 1964 à Kindomingielo, dans le diocèse de Matadi. Il étudie au petit séminaire de Kibula de 1976 à 1984, puis la philosophie au grand séminaire de Mayidi de 1984 à 1988 et la théologie au grand séminaire Saint Jean XXIII de Kinshasa de 1988 à 1993. Il est ordonné prêtre le 18 septembre 1994 dans la paroisse Notre-Dame de Fatima à Matadi. Poursuivant ses études en droit canonique, il obtient une licence à l’Université catholique du Congo en 1997 et un doctorat in utroque iure à l’Université pontificale du Latran à Rome en 2006.
Six ans dans notre UP
L’abbé Pindi arrive comme prêtre fidei donum dans le diocèse de Lausanne, Genève et Fribourg en 2006. Jusqu’en 2013, il est curé in solidum dans l’Unité pastorale Notre-Dame de Compassion, qui regroupe les paroisses de la région de Bulle. Il est curé modérateur et doyen de l’Unité pastorale Nyon-Terre Sainte de 2013 à 2019 et défenseur du lien dans le diocèse de 2006 à 2019.
De retour en RDC en 2019 après treize ans de ministère en Suisse romande, il devient vicaire général du diocèse de Matadi et administrateur apostolique suite à la mort de Mgr Daniel Nlandu Mayi. Le diocèse de Matadi, suffragant de l’archidiocèse de Kinshasa, comptait en 2013 1’120’944 baptisés sur 2’476’000 habitants. Il comprend 44 paroisses sur une superficie de 31’000 km².
Les armoiries épiscopales et la devise de Mgr Pindi.
PAR MARIE-NOËLLE THEYTAZ, ANGELINE AMOUYE, RENÉ-PARFAIT MESSENG ET BRIGITTE BESSET PHOTOS : JOSÉPHINE BILARDO ET BRIGITTE BESSET, JOAO CARDOSO ET DR
Voici un retour en témoignages et en images sur la matinée « Au cœur de la création » du dimanche 26 juin. Elle avait pour thème : « La création, une nature offerte pour chacun, offerte pour tous, sans distinction, une gratuité, un cadeau dont tout le monde peut profiter qui est source d’épanouissement et de réconfort ». Trois temps ont rythmé cette matinée en plein air : une marche méditative, une messe célébrée par l’abbé Zbiniew Wiszowaty et un repas partagé.
Toutes générations confondues
J’ai eu beaucoup de plaisir à partager ce moment communautaire dans la nature tout près de chez moi avec des personnes de tous âges. C’est une richesse de pouvoir vivre de tels moments avec le mélange des générations ainsi que la messe en pleine nature.
Et quel plaisir de terminer cette matinée en partageant un repas tous ensemble! Un moment tout aussi important pour mieux faire connaissance en toute simplicité et convivialité.
Une belle journée qui m’a fait beaucoup de bien.
Marie-Noëlle Theytaz
Un Dieu qui fait merveille
Marcher au cœur de la création: une petite chose… Mais je me suis sentie choyée tout au long de cette marche méditative. Me voilà au cœur du sujet.
Je prête souvent peu attention au cadre de vie extraordinaire dans lequel nous vivons : là, j’étais dans une forêt, près de petits cours d’eau, de clairières, appréciant le calme de la nature et le chant des oiseaux. Les textes bibliques qui ponctuaient notre marche étaient tellement en accord avec le paysage qui s’offrait à nous que je les ai accueillis avec la certitude que Dieu existe, que son message est vrai, concret. Et que ce que Dieu nous offre est en lien avec la Bible. Je me suis sentie comme une petite chose qui fait partie d’une création merveilleuse.
J’ai vécu ce moment comme une confirmation de ce que Dieu ne cesse de me dire : « Ne doute pas : je suis là partout et en toute chose et je ne t’abandonnerais jamais. Je suis à l’origine de merveilles et tu es une de ces merveilles ». Je suis chanceuse d’être une petite chose bien choyée par Dieu. Chanceuse d’avoir pu vivre cette matinée méditative.
Un grand merci aux organisateurs de cette marche et de cette messe en plein air. La joie, la bonne humeur, la rencontre, l’émerveillement… et l’occasion de vivre notre foi ensemble et autrement. Tout simplement merci !
Angeline Amouye
Une messe unique
Dans mon pays natal, le Cameroun, j’ai assisté à des messes en plein air ou sous des tentes dans la campagne parce que l’église n’était pas encore construite ou qu’elle était trop petite pour accueillir tous les fidèles.
Je dois avouer que je résistais à l’idée de participer à cette messe en plein air dans la forêt de Coinsins, sachant que notre belle église de Gland avait été inaugurée quatre mois plus tôt et que la météo du jour présageait une matinée pluvieuse. Pendant que je me préparais à assister à la messe par curiosité, le Seigneur m’a inspiré, me rappelant que j’avais gardé un petit piano sur lequel j’avais appris à jouer et que je pouvais m’en servir pour la messe, car il n’avait pas besoin d’électricité. D’un seul coup, la voix qui résistait a cessé de se faire entendre à l’intérieur de moi, et j’ai eu la grâce de vivre une messe extraordinaire qui a débuté par une marche méditative sur le thème de la création. Cette marche guidée et jalonnée de moments de musique et de lecture de la Parole de Dieu a été la plus belle manière de préparer une messe que j’aie jamais vécue.
Il faut reconnaître que dans sa bonté et son immense grandeur, Dieu nous a offert un climat agréable, sans pluie ni trop de soleil, pour profiter pleinement de ce moment de prière et de méditation dans la nature, au cœur des merveilles de sa création. A la fin, j’étais tellement ému et rempli de joie et de paix que je n’ai pas hésité à demander au prêtre s’il était possible d’organiser plus souvent des messes comme celle-ci.
René-Parfait Messeng
Si la pluie du réveil a découragé certains paroissiens, des courageux étaient au rendez-vous.
A la croisée des chemins… Dieu nous appelle vers l’inconnu,mais l’Esprit nous guide. Savons-nous lui faire confiance ?
En secouant des maracas, nous chantons la beauté de la création – ce chant sera repris à la messe. Nous utiliserons aussi les maracas pour acclamer la grandeur de Dieu.
La messe a été célébrée dans la « Baigne aux chevaux ». Des fleurs ramassées par les enfants ont été déposées sur l’autel.
Beauté des chants et de la musique grâce à Paula Dederichs et René-Parfait Messeng.
Les lectures ont été faites par certains marcheurs du jour et non les habitués des dimanches.
Après une année de discernement en tant que responsable de la pastorale jeunesse de l’Unité pastorale Nyon-Terre Sainte, Charlotte Obez a laissé sa place à Thomas de la Barre. Ancien membre du groupe de jeunes, ce scout théologien et musicien se réjouit d’entrer en fonction en septembre.
PROPOS RECUEILLIS PAR AUDREY BOUSSAT
PHOTO : ARMELLE MARTINEZ
Thomas, comment vous décririez-vous en quelques mots ?
Thomas de la Barre : Créatif, entreprenant et passionné. Comme musicien, mais aussi comme scout, j’ai découvert combien j’aime bâtir des projets motivants et ambitieux qui touchent les gens.
Quel est votre parcours ?
Après ma maturité au gymnase de Nyon, je suis parti pour neuf mois à Altötting, en Allemagne, dans une école de mission tenue par la communauté de l’Emmanuel. Cette année d’apostolat vécue avec quatorze autres jeunes de dix-huit à trente ans se fonde sur une vie de communauté forte, des temps de formation, des projets missionnaires très variés et la prière quotidienne. Je suis ensuite rentré en Suisse pour commencer des études de théologie, ayant compris que le Seigneur m’appelait à travailler pour l’Eglise comme laïc. J’ai aussi eu l’occasion de travailler au sein du service de communication du Conseil œcuménique des Eglises à Genève.
Comment vivez-vous votre foi ?
J’aime vivre d’une foi joyeuse, ancrée dans la louange devant les merveilles que le Seigneur réalise chaque jour dans mon existence. Ce n’est pas une vision du monde naïve ou ingénue, mais bien un chemin exigeant que de choisir la joie véritable ! Le scoutisme m’a appris que les choses qui méritent d’être vécues ne sont pas toujours faciles. Et à avancer avec le sourire.
Pourquoi avez-vous décidé de vous engager en tant que responsable de la pastorale jeunesse ?
J’ai toujours voulu exercer un métier qui soit intimement lié à ma foi. C’est pour moi une grande chance de pouvoir travailler au quotidien à annoncer l’Evangile et partager le message de l’Eglise avec les jeunes.
Avez-vous déjà des idées de projets que vous aimeriez mettre en place dans le cadre de vos fonctions ?
J’ai toujours beaucoup d’idées de projets ! J’aimerais en particulier vivre les jours de Pâques dans un lieu fort avec le groupe de jeunes. Et, bien sûr, il y aura les Journées mondiales de la jeunesse à Lisbonne l’été prochain !
La Compagnie la Marelle revient ! Elle sera présente à Nyon, à la salle de la Colombière, le dimanche 9 octobre à 17h, ainsi qu’à la salle communale de Vich le samedi 3 décembre à 18h, pour jouer la pièce de Jean Naguel « Silence, on frappe ! ». En plus d’un résumé, nous vous proposons des pistes de réflexion, pour identifier la violence dans notre quotidien.
PAR OLIVIER CAZELLES | PHOTO : COMPAGNIE LA MARELLE
« Dans le salon-lavoir où règne Lucia, la Sicilienne au franc-parler, on y lave son linge, mais pas que ! On y rit aussi, on y pleure parfois, en somme, on y vit !
Amandine, qui vient de se marier à un jeune homme « beau comme un dieu mais jaloux comme un chameau », tout comme Elodie, l’étudiante en architecture provocante mais studieuse, confient volontiers leurs difficultés à Lucia dont l’humour et le bon sens font du bien.
Au fil des rencontres, une amitié va se créer, avec l’envie de s’entraider quand la vie devient difficile et la conviction que la solidarité résoudra n’importe quel problème.
Et pourtant, quelques semaines plus tard…
En Suisse, toutes les deux semaines, une femme est tuée par son mari, son partenaire ou son ex-compagnon. Et chaque semaine, une femme survit à une tentative de féminicide. »
La violence peut se trouver partout, parfois même en nous, à des degrés divers :
− Le refus d’entrer en communication ou d’écouter autrui.
− La violence verbale, sous la forme de critiques, de moqueries, d’insultes, de reproches.
− La violence psychologique, par des atteintes aux émotions et à l’estime de soi d’autrui.
− La violence physique, besoin de dominer l’autre en causant de la douleur.
« Voilà un spectacle qui ose aborder un sujet de société tabou avec grâce et virtuosité. » RegArts (Avignon)
Que faire en situation de violence ?
par Françoise Gariazzo, en charge de la pastorale sociale et de rue
Il faut absolument sortir du silence ! Une manière peut être d’en parler à une personne de confiance, qui peut être un membre de votre famille, un proche, une personne de la paroisse. La Permanence accueil de Nyon se tient aussi à votre disposition (Route de l’Etraz 20, lundi de 14h30 à 17h30 et mercredi de 9h à 12h).
Il existe des centres d’écoute et de soutien spécialisés dans ce domaine :
➤ Pour les victimes : Centre de Malley-Prairie 021 620 76 76 (24h/24h) ou si urgence : Police : 117
Plusieurs membres du groupe de jeunes de l’Unité pastorale (UP) Nyon-Terre Sainte ont cheminé en juillet sur la Via Jacobi du lac de Constance à Einsiedeln pour leur traditionnelle sortie estivale. Au programme de cette semaine : randonnée, chapelet, détente. Bénédicte Sahli était du voyage. Elle partage dans ces lignes ce qu’elle a vécu sur le chemin de Compostelle.
PAR BÉNÉDICTE SAHLI PHOTOS : ARMELLE MARTINEZ ET CHARLOTTE OBEZ
C’est le 10 juillet, dans la ville de Rorschach (canton de Saint-Gall), au bord du lac de Constance, qu’a débuté le pèlerinage du groupe de jeunes de l’UP Nyon-Terre-Sainte. Les jeunes ont rejoint Einsiedeln à pied en empruntant le chemin suisse de Compostelle, la Via Jacobi, en l’espace d’une semaine. Ils étaient sept à prendre part à ce périple, accompagnés par Charlotte Obez, l’actuelle animatrice jeunesse de l’UP, et Thomas de la Barre, qui lui succédera en septembre (voir page 5).
Pour faire les choses dans les règles de l’art, chacun a tamponné sa crédenciale, son carnet de pèlerin, à chaque étape et dormi dans les auberges prévues pour les pèlerins de Compostelle. Nos journées étaient rythmées par la récitation du chapelet. Au quatrième jour de marche, nous avons fait une halte bienvenue au centre aquatique Alpamare, à Pfäffikon, dans le canton de Schwyz.
Des moines accueillants
Arrivés à Einsiedeln, les jeunes ont admiré les différents bâtiments composant le monastère bénédictin et s’y sont recueillis avant de déposer des intentions de prière aux pieds du Christ et de la Vierge noire. En mai, le groupe avait vendu des bougies parfumées pour financer son voyage: chaque bougie vendue offrait la possibilité à son acquéreur de glisser dans une enveloppe une intention de prière qui serait apportée à Einsiedeln.
Les moines, des bénédictins, vivent cloîtrés et les contacts avec l’extérieur ne sont pas fréquents. Vivant selon la règle de saint Benoît, ils renoncent à leurs biens et portent un habit noir, car ils meurent au monde pour renaître dans le monastère. Notre groupe a eu la chance d’échanger avec le Père-Abbé, Mgr Urban Federer, ainsi qu’avec un jeune novice genevois, Frère Alban, qui a prononcé ses vœux simples durant les laudes du dimanche 17 juillet.
D’Einsiedeln à Saint-Jacques
Saint-Jacques-de-Compostelle est l’un des pèlerinages les plus célèbres d’Europe. Ses chemins sillonnent nombre de pays et se ramifient sur le continent européen pour que chacun puisse partir de chez lui. La destination est la cathédrale de Compostelle, en Galice, dans le nord-ouest de l’Espagne, dont la crypte abrite les reliques de l’apôtre Jacques le Majeur.
Dans l’église de l’abbaye bénédictine d’Einsiedeln se trouve une statue célèbre appelée la Vierge noire. Cette statue de Marie n’avait, à l’origine, aucune raison d’être appelée ainsi. C’est à la fumée des bougies que les croyants venaient allumer à ses pieds que la statue doit sa couleur. La ville elle-même est d’autant plus connue qu’elle est une étape importante de la Via Jacobi, qui traverse la Suisse du lac de Constance à Genève.
Cette semaine passée ensemble nous a permis d’approfondir notre foi et de faire de belles rencontres. Il ne nous reste qu’à poursuivre le chemin de Compostelle.
Réjouissons-nous, car notre Eglise est vivante, habitée par de jeunes paroissiens rayonnants d’enthousiasme. C’est l’heureux constat que j’ai dressé en préparant ce bulletin : des enfants ont récemment fait le choix d’être baptisés (p. 10) tandis que d’autres jeunes ont fait leurs premiers pas vers l’autel pour communier (pages 10, 13 et 17) ou sur le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle (page 4). Souriants et épanouis, ils sont le visage de l’Eglise de demain, composant une grande famille universelle où il fait bon vivre.
Grandir en Eglise, c’est faire des rencontres nourrissantes qui nous accompagnent sur le chemin de l’existence. C’est se construire avec des personnes qui partagent nos valeurs, qui croient en Dieu et qui l’aiment ou apprennent à l’aimer. On s’y sent bien, accueilli, valorisé, avec la certitude de pouvoir vivre sa foi en toute simplicité et sans craindre d’être jugé. Les moments de partage et de convivialité jalonnés de rires sont nombreux; mais croire en Dieu signifie aussi disposer d’un refuge dans les épreuves ou quand on ressent le besoin de pleurer ou de se confier à quelqu’un.
Une nouvelle génération se construit, épaulée avec amour et patience par les précédentes. Accompagnés par leurs proches ou des personnes engagées en pastorale qui les inspirent et les façonnent, ces jeunes portent sur l’Eglise un regard neuf et authentique. Ils appuient leur foi sur les valeurs transmises par le Christ avec une vigueur et une détermination propres à un âge où l’on s’émerveille de tout. Le poids des ans n’a pas encore ridé leur perception de cette institution solide et fiable et ils répondent à l’appel de Dieu avec confiance.
Leur sincérité et leur curiosité sont leurs forces. Ils sont ancrés dans une Eglise qui leur accorde sa confiance et tente de leur offrir des espaces pour s’exprimer et développer leurs dons. Tant mieux, car ces jeunes sont le reflet de Dieu. Jésus n’a-t-il pas dit : « Laissez les enfants venir à moi, ne les empêchez pas, car le royaume de Dieu est à ceux qui leur ressemblent » (Marc 10, 14) ?
Quelle que soit la longueur de notre vie, il nous est toujours possible de prendre exemple sur les petits qui nous entourent, véritables sources de joie. A tout âge, on peut décider d’offrir à son regard une nouvelle jeunesse. Et se laisser porter avec sérénité et foi par la belle aventure qu’est la vie du croyant.
Le Père dominicain Benoît-Dominique de La Soujeole, professeur émérite de dogmatique à l’Université de Fribourg et professeur invité à l’Angelicum à Rome, a donné une conférence dans les salles sous l’église de la Colombière jeudi 19 mai sur «Marie, Mère de l’Eglise, modèle de la communion des saints». Ceci dans le cadre du thème d’année de l’Unité pastorale (UP) Nyon-Terre Sainte, «Nous sommes Eglise».
PAR GENEVIÈVE DE SIMONE-CORNET PHOTOS : PHILIPPPE ESSEIVA, BRIGITTE BESSET
C’est avec un humour contagieux, et devant une trentaine de paroissiens, que le dominicain français Benoît-Dominique de La Soujeole a expliqué d’où vient le titre de Mère de l’Eglise donné à Marie, son sens et sa pertinence pour les catholiques. Il a souligné en ouverture que «Marie est fondamentalement mère», que «toute sa personne est constamment engagée dans une relation de maternité, une relation dans laquelle et par laquelle elle donne la vie à partir d’elle-même et hors d’elle-même».
Dans un premier temps, il a posé quelques jalons historiques, rappelant que la première maternité de Marie, définie par le concile d’Ephèse en 431, est d’être Mère de Dieu, sa vocation étant de mettre au monde «Dieu le Verbe s’incarnant en elle et par elle sous l’ombre de l’Esprit saint». Et que c’est autour de cette réalité que sont disposés les autres aspects du mystère marial: l’Immaculée Conception, «proclamée parce que les catholiques le croyaient et pas le contraire», la virginité et sa présence du début à la fin de l’œuvre de salut accomplie par son Fils, de Cana au pied de la croix et à la Pentecôte.
Au deuxième millénaire chrétien, a relevé le conférencier, on a développé des liens entre le mystère central et des mystères subordonnés. La théologie catholique a ainsi considéré que le Christ et l’Eglise, son corps dont nous sommes les membres, «forment comme une seule personne». Conséquence: «Si le Christ tête et l’Eglise corps forment comme une seule réalité spirituelle, alors la Mère de la tête – Marie – est aussi la Mère du corps, la Mère de l’Eglise».
Mots neufs, réalité ancienne
Un titre marial authentifié récemment, a précisé le Père de La Soujeole, par le concile Vatican II dans le chapitre 8 de la Constitution dogmatique «Lumen gentium» dont le titre est «La bienheureuse Vierge Marie, Mère de Dieu, dans le mystère du Christ et de l’Eglise». «Le concile, a souligné le conférencier, a explicitement fait le lien entre le mystère du Christ et celui de l’Eglise, plaçant Marie en relation profonde avec les deux: Mère de la tête, elle est aussi Mère du corps parce que tête et corps ne font pas deux mais un».
Lors de la promulgation de la Constitution, le 21 novembre 1964, le pape Paul VI a décrété que «Marie serait désormais honorée et priée aussi par le titre de Mère de l’Eglise». Les Pères conciliaires se sont alors levés pour acclamer la Vierge Marie sous ce titre. Un titre qui, s’il était neuf, exprimait, a poursuivi le Père dominicain, «l’acquis du second millénaire de la vie de foi du Peuple de Dieu». Puis la réforme liturgique a introduit des messes en l’honneur de Marie dont la messe de Marie, Mère de l’Eglise.
Un amour accompli
Dans un deuxième temps, le conférencier a commenté la collecte, la prière qui ouvre la messe de Marie, Mère de l’Eglise, et qui en donne le sens doctrinal : « Dieu de miséricorde, notre Père, ton Fils unique, en mourant sur la croix, a voulu que la Vierge Marie sa Mère soit aussi notre Mère. Nous te prions afin que, soutenue par son amour, ton Eglise ait joie de donner naissance à des enfants toujours plus nombreux, de les voir grandir en sainteté et d’attirer à elle toutes les familles des peuples. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur ».
L’adresse, « Dieu de miséricorde, notre Père », place d’emblée la célébration « dans l’histoire du salut qui est l’œuvre de l’amour miséricordieux de Dieu. C’est un amour qui pardonne, qui répare, qui relève » à partir, ici, du pied de la croix, où Jésus donne à Marie Jean comme fils et à Jean Marie comme mère. « C’est donc lors de l’accomplissement total et parfait de l’œuvre confiée au Christ qu’intervient au cœur de la Passion cette maternité de Marie sur tous les hommes appelés à être disciples du Christ », a précisé le Père de La Soujeole. Et la maternité de Marie « est la forme accomplie de son amour. C’est un amour qui donne et soutient la vie et qui fait de l’Eglise, qui reçoit cet amour, une mère à son tour » en nous donnant la vie divine, la vie de la grâce.
Mais comment cette vie nous parvient-elle et devient-elle nôtre ? Elle a sa source en Dieu et nous est donnée grâce à l’Incarnation. « L’humanité de Jésus, parce qu’elle est unie dans sa personne même au Verbe éternel, est elle-même remplie de toute la grâce, de l’Esprit saint en personne, et c’est dans cette humanité unique que tout le salut pour tous les hommes réside et c’est par elle qu’elle se communique à tous », a expliqué le conférencier.
Le conférencier a su capter son auditoire.
La soirée s’est terminée par une prière.
Le tableau de Berna s’est rempli au fil des conférences et des saisons.
Un double rôle
Et Marie dans tout cela? Par sa proximité avec le Christ, elle occupe «une place intermédiaire entre le Christ et nous dans les deux sens: Marie intervient auprès de son Fils pour nous, c’est son intercession, et elle intervient auprès de nous pour nous montrer le Christ, c’est son exemplarité». Comme à Cana.
Marie est ainsi médiatrice «dans les deux sens: ascendant quand elle s’adresse au Christ pour nous; descendant quand elle s’adresse à nous de la part du Christ. C’est l’ensemble de cette activité mariale qui constitue sa maternité, car tout ce que Marie fait est en relation avec la vie de la grâce à communiquer, à être effectivement reçue, au besoin réparée et toujours nourrie». Si cette maternité, a relevé le Père de La Soujeole, concerne chacun de nous, elle a une dimension ecclésiale: Marie est Mère de chaque fidèle et de la communauté formée par les fidèles et les pasteurs. Comme une mère l’est de chaque enfant et de la famille. Son double rôle d’intercession et d’exemple «concourt à ce que la grâce du Christ porte en nous, de façon inséparablement individuelle et communautaire, tous ses fruits».
Mère de l’Eglise, Marie l’est par deux actes majeurs: l’intercession et l’exemple. Par le premier, elle se fait notre avocate, intervenant auprès d’une autorité, Jésus, «en faveur de quelqu’un qui dépend de cette autorité et qui en attend un bienfait». Ainsi, «Marie intercède de façon générale en demandant au Seigneur sa grâce pour nous, et plus particulièrement – car comme Mère elle connaît bien ses enfants – les grâces particulières qui nous sont nécessaires (grâce de fidélité, grâce de repentir, grâce de force,…) ». Une intercession « parfaite » de sorte que, «lorsque nous prions Marie en sollicitant son intercession, nous sommes d’emblée placés dans la bonne direction!», a précisé le conférencier.
«Le deuxième acte par lequel Marie exerce sa maternité est son exemplarité»: elle nous apprend, par son exemple, à vivre de la grâce filiale reçue au baptême. Comment? Par quatre attitudes: l’écoute, la prière, le don de la vie et l’offrande.
De l’écoute à l’offrande
La Vierge est d’abord celle qui écoute : « Elle a reçu la Parole de Dieu avec foi et l’a gardée dans une méditation constante lui permettant d’aller toujours plus profondément dans l’intelligence des desseins de Dieu pour y participer de toujours plus près », a souligné le Père de La Soujeole. En cela, elle est l’exemple de l’Eglise « qui reçoit, garde, scrute et accomplit la Parole de Dieu ». Et chaque chrétien « est invité à recevoir – écouter au sens biblique – la Parole de Dieu pour en vivre ».
Puis la Vierge est celle qui prie: elle demande quelque chose à Dieu. Que demander à Dieu? «Ce qu’il veut nous donner à condition qu’on le lui demande.» Mais quoi? Les demandes contenues dans le Notre Père, qui «embrassent tous les aspects de notre vie». Marie a prié le Notre Père, l’Eglise le prie «pour y scruter l’action de Dieu, à laquelle il nous associe».
La Vierge donne la vie: elle a mis au monde le Verbe de Dieu et, par son intercession, «elle ne cesse de l’accomplir en nous» et pour l’Eglise. «Elle nous montre que la vocation chrétienne s’accomplit dans le don de la vie: la vie du corps, la vie de l’esprit, la vie de la grâce.»
Enfin, Marie est la Vierge de l’offrande. S’offrir, a expliqué le conférencier, «est le terme, l’accomplissement, le but unique de toute vie humaine: disposer de soi, par amour, pour se donner à Dieu». Le Christ et Marie se sont ainsi offerts à Dieu. Et l’Eglise, depuis deux mille ans, entraîne ses enfants sur ce chemin, en particulier lors de la messe.
En conclusion le Père de La Soujeole a constaté que «quand nous célébrons Marie avec le titre de Mère de l’Eglise, nous sommes invités à ressaisir le mystère ecclésial dans toute son ampleur (tous les états de vie), dans l’identité radicale de tous qui réside dans le baptême, dans les relations vitales par lesquelles nous recevons la vie de la grâce et la transmettons à notre tour». Ainsi, «Marie est d’une importance considérable pour rencontrer le Christ, comprendre sa Parole, recevoir sa grâce, vivre le chemin d’accomplissement ainsi offert».
La statue de l’Immaculée Conception dans l’église de la Colombière à Nyon.
Dans l’église de Founex, une niche sur la gauche abrite une oeuvre du sculpteur alsacien Jacques Hartmann.
La Vierge de l’église de Saint-Cergue.
A Gland, entre le narthex et l’église Notre-Dame du Fiat, le oui de l’Annonciation, invite le visiteur à entrer. En dolomie, pierre reconstituée des Pyrénées, elle vient du monastère Notre-Dame de la Gloire-Dieu aux Voirons, en Haute-Savoie.
Bénédiction de l’orgue à Crassier, veillée pascale à Saint-Cergue, fête patronale à Founex…: nos communautés ont vécu de beaux temps forts ces derniers mois.
Bénédiction de l’orgue à Crassier
Jeanny Berlie avec nos invités, les syndics des communes de la Rippe (à gauche) et de Borex.
Texte et photo par Marie-Josée Desarzens et Jeanny Berlie
Enfin, après de longs mois d’attente, nous avons pu inaugurer le nouvel orgue de la chapelle Sainte-Marie Madeleine. Le 8 mai, après que la vice-présidente, Jeanny Berlie, a coupé le ruban, l’abbé André Fernandes a procédé à la bénédiction. L’organiste Olivier Borer a animé ce moment avec la « Toccata et fugue en ré mineur » de Jean-Sébastien Bach qui a mis en valeur la belle sonorité de l’instrument.
Nous avions invité le président de paroisse, Gilles Vallat, mais il n’a pas pu venir. La personne qui devait le remplacer était également absente, malheureusement.
Samedi 16 avril : Veillée pascale à Saint-Cergue
Transmission de la lumière dans la chapelle obscure. Baptême d’Eloïse.
Ils étaient 77 à se réunir dans notre chapelle autour de l’abbé Zbiniew Wiszowaty pour vivre la cérémonie la plus importante du christianisme ! Un feu a été allumé devant la chapelle pour rappeler que Dieu est lumière et feu d’amour. Le nouveau cierge pascal, qui symbolise le Christ ressuscité, a été allumé avec une flamme provenant du feu. Il a ensuite été amené en procession dans la chapelle obscure jusque devant l’autel. Le diacre, Jérôme, a chanté « Lumière du Christ » à trois reprises. Puis les officiants du jour, prêtre, diacre et servants de messe, ont transmis la lumière à chaque fidèle. Enfin le prêtre a procédé au rite de la bénédiction de l’eau.
Le trompettiste Willy Gerber et le flûtiste bâlois Urs Höchle ont animé la célébration. Au cours de cette cérémonie, la petite Eloïse a reçu le baptême. Nous lui souhaitons, ainsi qu’à ses parents, une cordiale bienvenue dans notre communauté.
La traditionnelle « cassée des œufs » et le verre de l’amitié ont suivi la célébration.
Fête patronale à Founex
L’abbé Fernandes avec les servants de messe.
Apéritif à l’issue de la messe de la fête patronale.
Par Françoise de Courten | Photos : Elisabeth Hauser
L’abbé André Fernandes a célébré la messe dimanche 1er mai en l’honneur du saint protecteur de notre paroisse, saint Robert de Molesme (vers 1029-1111). Aspirant à vivre selon la règle stricte de saint Benoît (pauvreté, pénitence, solitude, travail manuel), il fonda en 1098 l’abbaye de Cîteaux, point de départ de l’ordre cistercien qui connut un rayonnement considérable dans tout l’Occident.
Après la messe a eu lieu la vente en faveur du groupe missionnaire qui a réuni les paroissiens de manière conviviale.
L’annonce de Caritas demandant des familles pour accueillir les Ukrainiens qui ont fui leur pays a retenu leur attention. Sans trop réfléchir, Brigitte et Claude Geinoz ont donné leur accord pour recevoir chez eux une mère et son enfant. Trois jours plus tard et après quelques échanges administratifs, on leur confie Katrina et Liora, une jeune maman et sa fille de 5 ans.
PAR OLIVIER CAZELLES | PHOTOS : OLIVIER CAZELLES, BRIGITTE GEINOZ
Brigitte et Claude, comment se sont passés les premiers moments ?
Brigitte et Claude Geinoz : Sans aucun problème. Nous avons pu mettre à disposition de nos hôtes une chambre avec un lit gigogne, une petite terrasse et une salle de bains. C’est leur espace, et Katrina a modifié la disposition des meubles à sa convenance. Le reste de la maison, salon, cuisine, terrasse et jardinet, sont partagés en permanence. Nous ne parlons pas anglais, mais avec les gestes, ça fonctionne. Et nous parlons «Google»: nous utilisons le dictionnaire en ligne sur nos Smartphones pour les cas particuliers.
Katrina est discrète. Elle participe volontiers aux tâches communes, mais nous ne la considérons pas comme une aide ménagère : elle est chez nous comme une invitée. Je remplis le frigo en tenant compte de leurs préférences et de leurs habitudes. Mais elle préfère nous laisser manger seuls. Comme elle est végétarienne, elle prépare les repas pour elle et sa fille.
Comment votre famille et votre entourage ont-ils réagi à votre engagement ?
Ils ont été inquiets et on a beaucoup parlé. Nos enfants avaient peur pour nous, ils craignaient qu’accueillir des réfugiées nous donne trop de travail, que je n’aie plus assez de temps pour m’occuper de leur papa. Maintenant ils sont rassurés et la famille s’est agrandie avec Katrina et Liora. C’est Isabelle, la femme de notre fils Christophe, qui est allée les chercher à Boudry à ma place. Claude est partie prenante de l’accueil. Mais, étant en fauteuil roulant, il est fragile et a aussi besoin d’attention. Si sa situation demandait une prise en charge temporairement plus lourde, je pourrais bénéficier de l’aide d’une amie afin d’être disponible pour lui et pour que Katrina et Liora ne soient pas seules.
Cette après-midi, une personne de l’Etablissement vaudois d’accueil des migrants (EVAM) est venue à la maison. Elle a réglé divers points administratifs (responsabilité civile, assurances, …) et finalisé un projet de contrat d’accueil entre nous et Katrina : on nous accorde une aide correspondant aux frais de location. Comme elle a peur d’être une charge trop lourde pour nous, cette entrevue l’a beaucoup soulagée moralement.
Katrina, dans quelles conditions a eu lieu votre départ d’Ukraine ?
Nous habitons à Odesssa, sur la mer Noire. C’est à 500 kilomètres de Marioupol, cette ville complètement détruite. Cette invasion brutale, ces bombardements, m’ont terrifiée. J’ai eu très peur pour ma fille. Je ne voulais pas qu’elle connaisse la guerre et souffre des séquelles de ce qu’elle aurait vécu. Nous nous sommes d’abord réfugiées en Roumanie, puis nous sommes arrivées en Suisse. Nous nous sommes retrouvées au centre d’accueil de Boudry, sur le lac de Neuchâtel. Malgré la situation, ma famille est restée à Odessa : c’est son choix pour le moment. Beaucoup de mes amis ont également fui l’Ukraine ; ils ont été accueillis dans divers pays européens et même au Canada. Le père de ma fille, resté sur place, nous appelle un jour sur deux. Pour le moment, il n’est pas recruté par l’armée, de même que les autres hommes de notre famille. Il continue de travailler.
Que faites-vous de vos journées ?
Professionnellement, je suis styliste après avoir fait des études universitaires à Kiev. L’usine de confection pour laquelle je travaillais a dû fermer. La production s’est arrêtée à cause de la guerre et je ne peux pas faire de télétravail pour mon employeur.
Ma priorité est d’apprendre le français. Je suis des cours à Founex où une association et des bénévoles s’occupent de nous. Je dois parler français si je veux trouver du travail.
Liora va à l’école enfantine au centre-ville. Et elle y est heureuse. Elle apprend le français et l’anglais. Elle s’entend bien avec Brigitte, Claude et leur chien Filou. Elle est tout excitée quand elle entend « piscine », un mot magique. Quand Brigitte fait les courses et lui rapporte une petite surprise, elle s’écrie « Oh, my God ! » en se tenant la tête à deux mains, ce qui fait rire tout le monde.
Comment vivez-vous votre séjour en Suisse ?
Je suis très entourée. Sally, la voisine de Brigitte, est accueillante. Et comme elle est anglaise, elle est une très bonne traductrice. Grâce à tous les voisins de Brigitte et Claude, j’ai fait de nombreuses connaissances.
J’ai beaucoup de chance d’être en Suisse. Je suis reconnaissante envers toutes les personnes qui nous accueillent et qui montrent tant de gentillesse à notre égard. J’ai même la chance de pouvoir découvrir le pays. Je reçois des titres de transport. C’est ainsi que j’ai déjà pu visiter Vevey et Chaplin’s World, le musée Chaplin; demain, j’irai à Lucerne. On me conseille de monter au Pilate.
Brigitte et Claude, vous vivez une expérience très singulière. Quel lien faites-vous avec l’Evangile ?
Cette décision nous est tombée dessus. Nous avons lu l’annonce de Caritas et il était évident pour nous qu’il fallait dire oui. J’avais mal pour ces femmes qui devaient quitter l’Ukraine avec leurs enfants en laissant leur mari sur place. Nous devions accueillir quelqu’un comme nous aurions aimé l’être dans des circonstances similaires.
Et puis, c’est normal puisque nous sommes chrétiens et que nous pratiquons notre religion. Avec la maladie de Claude, nous sommes moins engagés à la Colombière, mais auparavant nous avons notamment travaillé avec Tchad Missions Nyon et chanté dans la chorale. Recevoir Katrina et Liora est pour nous une façon d’être disponibles pour notre prochain.
Katrina en pleine discussion avec Sally, voisine anglophone et traductrice.
Katrina et Liora sont heureuses d’être accueillies en Suisse.
PAR GENEVIÈVE DE SIMONE-CORNET
PHOTO : JEAN-CLAUDE GADMER
L’été est à notre porte. Si une élémentaire prudence est de mise, il s’annonce riche de belles découvertes. Profitez-en pour vous aérer et vous changer les idées !
L’année qui se termine aura aussi été celle d’une réflexion sur la synodalité, selon le vœu du pape François, et, dans notre Unité pastorale (UP), sur le thème « Nous sommes Eglise ». Tous, laïcs et prêtres, salariés et bénévoles, nous avons pu apporter notre pierre à la réflexion commune, exprimer nos déceptions, nos attentes, nos espérances, en un mot dessiner l’Eglise dont nous rêvons. Celle dans laquelle nous nous sentons bien, celle qui nous dynamise et nous entraîne vers l’avant.
Pour le pape, « la synodalité exprime la nature de l’Eglise, sa forme, son style, sa mission », elle n’est pas « un titre parmi d’autres, une manière de la penser qui offre des alternatives ». Il le disait à son diocèse de Rome le 18 septembre 2021. Il le dit à chacun de nous. Et cette marche commune – c’est le sens du mot « synode » – implique la participation de tous. Pour Sœur Nathalie Becquart, sous-secrétaire du synode des évêques, une Eglise synodale est « une Eglise en mouvement, en déplacement », dynamique, vivante, forte de toutes ses composantes ; une Eglise ouverte, plus participative, qui recherche plus le consensus que la majorité.
Le processus synodal, dans lequel notre UP est engagée elle aussi, est une opportunité à saisir pour développer, à notre niveau, des communautés à l’écoute de chacun, où le partage des responsabilités progresse, où tous, hommes et femmes, laïcs et prêtres, ont leur place. Tous baptisés, tout égaux en dignité.
Il y a là un changement de paradigme. A nous d’y souscrire. Car cette Eglise, elle ne se fera pas sans nous ! Elle se bâtit dès aujourd’hui sur les efforts de chacun, et nul n’est trop pauvre ou trop petit pour se soustraire à la tâche. L’Eglise, c’est chacun de nous, dans notre paroisse, notre communauté. Le moindre geste contribue à renforcer la communion, et chacun a quelque chose à donner, à sa mesure.
Alors oui, dépassons les préjugés, la méfiance, les critiques et la peur de perdre ; prenons la parole, osons des mots et des gestes de vérité et de liberté, marchons main dans la main. L’Eglise de demain, elle sera celle que nous bâtirons ensemble : riche de ses diversités, de ses harmoniques, de ses couleurs complémentaires.
Bel été à chacun. Pour qu’à la rentrée, après avoir cheminé en nous, les bonnes idées éclosent et tissent entre nous les fils d’une belle solidarité. Rendez-vous dimanche 4 septembre à Gland pour la messe de reprise de l’année pastorale.
Une magnifique fresque biblique orne le mur d’entrée du local du groupe de jeunes depuis le mois de février, soulignant son caractère religieux. Bénédicte, membre du groupe, nous présente ce projet.
PAR BÉNÉDICTE SAHLI PHOTOS : CHARLOTTE OBEZ
L’idée de repeindre l’entrée du local, initialement grise, a germé très tôt lors du réaménagement des lieux. Plusieurs soirées se sont succédé durant lesquelles différentes idées ont été proposées jusqu’à finalement déboucher sur la composition actuelle. Lorsqu’elle a été soumise aux graffeurs, elle n’était encore qu’une ébauche, leur laissant ainsi une certaine liberté.
Les personnages de la fresque
Jésus, au centre, nous accueille les bras ouverts, accompagné de Marie à sa gauche en hommage à l’église de Nyon, Notre-Dame de l’Immaculée Conception. A sa droite, un jeune gravit les marches et nous invite à le suivre. Tous trois sont représentés sur fond de collines verdoyantes à l’aspect régional et de montagnes enneigées. Surplombant le paysage, une phrase prononcée par l’abbé Jean-Claude Dunand lors de la bénédiction des lieux : « Tout devient possible lorsque le courage de la jeunesse s’allie à la force de Dieu. »
La fresque a été réalisée par un membre de la Pastorale Animation Jeunesse et par un de ses amis, tous deux graffeurs professionnels, venus de Lausanne. Les jeunes présents le 12 février, jour de la réalisation de la fresque, ont pu s’essayer à la bombe de peinture.
Une fresque en évolution
Des éléments continuent à être ajoutés à la fresque au fil des rencontres du groupe. Des personnages marquants de la chrétienté vont prendre place chronologiquement d’Adam et Eve à ceux de nos jours en passant par Abraham, Marie-Madeleine ou encore saint Thomas d’Aquin. Ceci laisse à chacun l’opportunité d’illustrer les figures qui l’inspirent dans sa foi ou d’en découvrir de nouvelles grâce aux discussions que ce projet suscitera.
Une autre changement, qui perdurera aussi longtemps que de nouvelles personnes rejoindront le groupe, sera de marquer un pan du mur de l’empreinte de leur main et de la signer. Ceci afin que chacun puisse laisser une trace de son passage au sein du groupe.
Les membres du groupe présents ont écouté attentivement les explications des graffeurs…
PAR AUDREY BOUSSAT
PHOTOS: DARREN IRWIN, AUDREY BOUSSAT
J’avais prévu d’écrire un éditorial sur le fait d’accueillir sereinement les défis et les difficultés du quotidien, car ils nous font grandir. Eh bien, le Seigneur m’offre l’occasion de vous raconter une anecdote que je suis en train de vivre à l’heure où j’écris ces lignes.
Tout a commencé il y a plusieurs mois lorsqu’on m’a offert l’opportunité de me rendre à Londres pour le travail. Mon premier déplacement seule, un trajet en avion après trois ans sans avoir quitté la terre ferme et une conférence à donner dans une langue étrangère… J’avais de multiples raisons de préférer ma zone de confort à cette aventure anglaise. J’ai pourtant saisi cette occasion de me dépasser et d’affronter mes peurs. Moi qui suis si peu à l’aise au milieu de la foule, à Londres j’allais être servie ! Le voyage s’est merveilleusement bien passé : mon compagnon de route de chaque instant, Dieu, était avec moi.
Et il s’est aussi montré présent le matin où, visitant un musée, j’ai appris que le vol de retour, que je devais prendre quelques heures plus tard, était annulé. Comme je devais impérativement rentrer le jour même, il me fallait trouver rapidement une alternative. Impossible d’obtenir un billet d’avion avant le surlendemain : le voyage se ferait donc en train. La durée du trajet s’en trouvait particulièrement rallongée, mais peu importe !
Ce qui compte vraiment, ce qui a du sens à mes yeux et me procure de la joie, c’est que grâce à ce changement de plan, j’ai pu voir mon oncle qui habite Paris ! J’écris ces quelques mots à bord d’un train qui file dans la nuit. L’arrivée à Genève est prévue à minuit 55 à cause de retards. Je suis fatiguée mais heureuse : heureuse d’avoir vécu un séjour ensoleillé et riche en découvertes dans la capitale anglaise, heureuse de rentrer aujourd’hui, comme prévu, heureuse d’avoir revu un membre de ma famille que je croise rarement.
Parfois nos plans sont perturbés, un imprévu s’invite à la fête, tout ne se déroule pas comme nous l’avions escompté. Ou un défi qui implique de la nouveauté se présente et nous doutons. Rien de dramatique là-dedans, mais cela nous dérange. Ces deux dernières années ont pu nous engourdir ; nous avons aménagé une bulle confortable autour de nouvelles habitudes restreintes. Il est temps de faire éclater cette bulle et de vivre pleinement en acceptant les surprises et les changements de plan qui se présentent à nous : autant de bénédictions que le Seigneur nous offre et qui nous permettent de nous rapprocher de lui. Osons nous engager et disons oui, avec joie et sérénité, à la vie qui nous appelle !
«Les pauvres ne sont pas des personnes « extérieures » à la communauté, mais des frères et sœurs avec qui partager la souffrance, pour soulager leur malaise et leur marginalisation, pour qu’on leur rende leur dignité perdue et qu’on leur assure l’inclusion sociale nécessaire.»
Pape François, Journée mondiale des pauvres 2021
Un groupe œuvrant pour la diaconie et la solidarité dans notre Unité pastorale a été créé l’an dernier. Ses membres partagent leurs constats, leurs aspirations et leurs perspectives d’action.
PAR FRANÇOISE GARIAZZO POUR LE GROUPE EFFATA PHOTOS: FRANÇOISE GARIAZZO, DR
Le groupe solidarité a vu le jour en avril 2021 à l’initiative de l’Equipe pastorale et de Françoise Gariazzo, aumônière de la pastorale sociale et de rue sur l’Unité pastorale (UP). La mission de ce groupe, confirmée lors de la messe d’ouverture de l’année pastorale en septembre, est de porter les questions suivantes : « A côté des actions de solidarité se développant déjà sur l’UP (missions, Asolac, etc.), comment mieux rejoindre les personnes en précarité et donner à la diaconie et à la solidarité la place qui leur revient dans notre vie personnelle et la vie communautaire de l’UP ? » Il a pour tâche de faire des propositions à l’ensemble des paroissiens de l’UP puisque la diaconie est l’affaire de tous les baptisés.
Le groupe qui s’est mis en route est composé de Thérèse Ngalula, Evelyne Pintado, Gennaro Larucci, Marie-Josée Desarzens, Olivier Minniti, Natacha Schott et Françoise Gariazzo. Nous nous réunissons une fois par mois depuis juin 2021 en confiant notre chemin à l’Esprit Saint. Au fil du temps, nous avons réellement expérimenté la richesse qu’apporte la diversité de nos regards. Cette aventure a pris le nom d’Effata (« Ouvre-toi »).
Un nom riche de sens
Le nom choisi pour notre groupe se révèle être central dans notre démarche et il la reflète parfaitement. Un membre en a dit la chose suivante : « Effata : voici le mot que le Christ prononce lorsqu’il guérit un sourd-muet en plein territoire païen (Mc 7, 35). Par son action, Jésus ne fait pas que guérir cet homme. Il lui permet d’être réintégré dans la société. Sa guérison a été pour lui une ouverture aux autres et au monde. Le Christ lui permet, à travers ses sens retrouvés, d’entrer en relation et de sortir de son isolement.
Nous sommes invités – nous membres du groupe, mais aussi membres des communautés de notre UP – à réactualiser cette mission reçue le jour de notre baptême, celle de nous ouvrir à l’autre. En portant le souci de notre frère ou de notre sœur jusqu’aux périphéries. Dans le respect de la dignité de chacun et de chacune, nous souhaitons nous ouvrir à une relation réciproque et fraternelle. »
Le groupe Effata au complet lors d’une réunion mensuelle.
La méthode de travail a été de parcourir trois étapes : voir, choisir et agir.
1. Voir
Nous avons pris le temps d’écouter des témoignages de personnes en précarité et de connaître des expériences vécues en pastorale sociale afin d’approcher les diverses formes de précarité sociale de notre région ainsi que les ressources déjà en place.
Nous nous sommes également arrêtés sur la question de la pauvreté en lien avec notre foi ainsi que sur la place des pauvres dans l’Evangile et dans la vie de l’Eglise.
Notre baptême nous appelle à nous engager au service de la diaconie et de la solidarité.
Quelques constats retenus :
– La pauvreté a de multiples facettes. Si les personnes en précarité sont souvent très ébranlées par leur parcours, elles montrent aussi fréquemment une grande force (en lien avec la foi ou pas) pour affronter leur quotidien.
– Dans notre région, les personnes en situation de précarité sont peu repérables. Plusieurs d’entre elles expriment de la honte à devoir demander de l’aide.
– La souffrance la plus souvent mentionnée est le manque de liens personnels, familiaux et / ou communautaires ainsi que le manque de personnes de confiance avec qui parler. Ce sentiment d’isolement amène une baisse de confiance en soi, l’impression d’un monde qui se ferme, l’appréhension du regard d’autrui, le sentiment d’être indigne, exclu, inutile, ne comptant pour rien ni personne.
– Un autre besoin souvent exprimé : ne pas savoir où s’adresser pour demander un simple coup de main.
– Si un réseau d’aide sociale existe, il laisse parfois des personnes en marge pour diverses raisons (par exemple : critères non remplis, démarches nécessaires trop fastidieuses, risque de retrait d’un permis de séjour si on demande de l’aide, etc.).
– Notre UP offre plusieurs moments d’accueil ouverts à tous (par exemple: repas Asolac, Permanence accueil Asolac, café après la messe, …). On voit que nos communautés paroissiales sont des lieux possibles de fraternité. Il en est de même pour les autres Eglises chrétiennes de la région.
– Vivre une situation difficile peut amener une ouverture spirituelle, une recherche de sens, le besoin de se confier à plus grand que soi. Il n’est pas rare qu’un chemin vers le Christ se dessine à ces moments-là. Nous constatons également que beaucoup de personnes, croyantes ou non, passent dans les églises en dehors des célébrations pour s’arrêter, pleurer, reprendre souffle, allumer une bougie, prier, chercher des informations, …
– Accompagner des personnes en grande fragilité est souvent l’occasion d’approfondir sa propre foi. L’Eglise a besoin de connaître la vie des plus pauvres et d’entendre leur voix pour découvrir les appels que l’Esprit Saint lui lance à travers eux.
2. Choisir
Après cette première étape, des pistes d’action ont émergé. Pour choisir celles que nous retiendrons, nous nous sommes appuyés sur des axes qui nous paraissent incontournables :
– Eviter les doublons en tenant compte de ce qui se fait déjà (dans notre paroisse, dans les autres Eglises, aux niveaux associatif, communal, …) ; nous situer en lien avec tout ce réseau.
– Viser la fraternité à vivre avec tous autant que la réponse à donner à des besoins concrets.
– Construire et soigner le lien par un accueil et une écoute gratuits tout en sachant que c’est souvent à travers une demande précise que ce lien peut prendre corps.
– Inclure dans tout projet de diaconie une possibilité de recevoir : « Personne n’est si pauvre qu’il ne puisse pas donner quelque chose de lui-même dans la réciprocité » (pape François, Journée mondiale des pauvres 2021).
3. Agir
Ce printemps, les pistes d’action retenues (voir encadré) ont été présentées à l’Equipe pastorale qui les a avalisées. Il s’agit maintenant de les ancrer dans la réalité locale, de marcher vers leur concrétisation avec les instances concernées de l’UP et avec vous toutes et tous. Nous souhaitons vraiment que le mot « effata » puisse résonner dans toute la communauté et donner naissance à davantage de fraternité vécue.
Je laisse la conclusion à une femme membre du groupe : « Pour moi, dans ce groupe, c’est déjà un chemin de donner et de recevoir. Je demande que Dieu nous donne la sagesse et l’intelligence pour bien recevoir et bien donner. Que sa grâce nous accompagne tout au long du chemin. »
A la recherche de bénévoles
Nous avons besoin de vous pour concrétiser ces projets ! Cela vous intéresse ? Merci de contacter Françoise Gariazzo au 079 813 81 35.
Projets retenus
Ces projets seront à mettre en œuvre progressivement :
Aménager un espace accueil café à Gland un matin par semaine;
Améliorer l’accueil dans les églises et chapelles de l’UP grâce à un panneau « Bienvenue » et des informations claires (par exemple : qui contacter en cas de difficulté, pour une demande précise, …);
Développer la fraternité à travers un réseau de coups de main ponctuels.
La dernière messe célébrée dans l’ancienne chapelle a eu lieu le dimanche 6 février. L’occasion de retracer en images son historique au début de la célébration, puis d’écouter les témoignages de plusieurs paroissiens lors de l’homélie. L’un d’entre eux a été réalisé par Elisabeth Collaud, qui s’est adressée directement à la chapelle, comme à une amie. Vierge, icônes et Saint-Sacrement ont ensuite été portés jusqu’à la nouvelle église. Une page se tourne!
PAR ÉLISABETH COLLAUD PHOTOS : GEORGES GRANDJEAN, CHANTAL ZAPHIROPOULOS
Après la dernière messe, l’Abbé Zbiniew a cherché des reliques sous la table servant d’autel.
Chère Chapelle Saint-Jean Baptiste, je m’adresse à toi aujourd’hui pour une ultime rencontre. Voici bientôt 40 ans que nous nous côtoyons. Je passe presque tous les jours devant toi : à chaque fois que je jette un coup d’œil, tu es là. Tu restes bien droite malgré l’âge et les outrages de la météo.
Un lieu de rencontre
Tu fais partie intégrante de ma vie. C’est en effet chez toi que mes enfants ont été baptisés, et devant ton autel qu’ils ont fait leur première communion. Je suis régulièrement venue pour la messe, pour des réunions de catéchisme, pour le sacrement du pardon, pour des ensevelissements et pour des fêtes. Par exemple, pour apporter un gâteau ou une mousse aux fraises à partager et pour goûter les spécialités culinaires des autres paroissiens au souper du Jeudi saint ; quel délice ! J’ai même chiné à la brocante, alors que ce n’est pas forcément ma tasse de thé. J’ai également bricolé, tricoté et crocheté pour payer une modeste partie du mobilier de ta remplaçante. Tu as donc été témoin de ma vie.
Chez toi, pas d’allée centrale : rien de clinquant, de grandiose ou de prétentieux, juste ce petit plus qui me permet de me sentir si bien ici. Quelle autre chapelle peut se targuer d’avoir voyagé comme toi, à travers la Suisse, d’avoir commencé sa vie en étant baraque et fini en église ? Certainement bien peu.
Une parenthèse de sérénité
Au fil des années, tu m’as vu arriver à la messe du dimanche quelques fois en avance, un peu plus souvent en retard. Pourtant, j’ai toujours trouvé une place. Le temps passé chez toi m’a permis de demander, de remercier, de louer, de chanter, de me taire, de réfléchir, de sourire, de rire, et parfois même de me calmer si rien ne s’était passé comme je l’aurais aimé avant que je ne vienne chez toi. Assise sur un banc, je me suis aussi reposée : pendant une heure, personne ne me demandera quoi que ce soit. Quel bonheur et quel luxe quand on a plusieurs enfants en bas âge qui ont toujours besoin de leur maman.
Bien sûr, j’ai également écouté les homélies qui m’ont fait cheminer dans ma foi, qui m’ont à d’autres moments bousculée ou carrément énervée parce que je n’étais pas d’accord et que je ne pouvais pas le dire haut et fort. J’ai vécu ici la vie et les émotions de tous les jours. Celles qui se succèdent, celles qui peuvent être à la fois simples ou compliquées, belles et tristes, magnifiques ou lourdes à supporter. Et quand mon esprit s’évadait, à la faveur d’un long sermon, j’ai imaginé ce que tu as entendu, vu et gardé entre tes murs : des dialogues de chantier aux discussions entre ouvriers, des bruits de la montagne aux chants des chrétiens, du bonheur d’une naissance à la douleur de la perte.
Joie de la découverte.
Tu rythmes ma vie
Au bilan de toutes ces rencontres, je constate que toi et moi, nous partageons beaucoup. Les célébrations qui ont lieu chez toi rythment mon existence : Pâques, l’Ascension, la Pentecôte, etc. Durant l’Avent et Noël, tu abrites sur ton perron la crèche réalisée avec mon frère. C’est un réel plaisir pour moi de montrer cet ouvrage à mon petit-fils au cours de nos promenades. D’ailleurs, j’en profite pour entrer chez toi pour y faire un coucou, une prière, un chant, allumer un lumignon ou raconter la vie de Jésus.
Pour terminer, je remercie les personnes qui ont eu l’idée et qui ont agi pour te faire venir à Gland. Je garderai de toi des images sympathiques, des flashs de bonheur, des beaux souvenirs. Si je t’ai fait des infidélités ces dernières années, c’est que je suis une lève-tôt, même le dimanche, et qu’un autre horaire de messe me convient mieux. Bien à toi et merci chère chapelle. Tu as été mon église au milieu du village.
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