Humour, joie et foi

Par Bénédicte Jollès
Photo: DR« Je croirai le jour où les chrétiens auront une gueule de ressuscités », écrivait Nietzsche. Honnêtement, nos raideurs ou nos crispations peuvent être des repoussoirs.

Et pourtant, la vie des saints est émaillée de fantaisies, ils font preuve d’une liberté intérieure souvent ignorée. Il est arrivé à saint Philippe Néri de tirer sur la barbe d’un garde suisse ou de mettre un chat sur l’autel pour éviter de léviter. Thérèse d’Avila interpelle le Seigneur : « Si c’est ainsi que vous traitez vos amis, je comprends que vous en ayez si peu. » Don Bosco présentait régulièrement des spectacles de magie aux jeunes et les attirait en nombre. Un jour, saint Vincent de Paul croise une religieuse nettoyant un couloir : « Ma Sœur, balayez-vous pour la gloire de Dieu ? – Oui, répond celle-ci, toute fière.
– C’est bien ce que je me disais, parce que, si c’était pour balayer le couloir, vous vous y prendriez autrement ! » L’humour recadre, dédramatise, et quand il sonne juste, il permet à une joie contagieuse de s’exprimer.

Un chrétien qui ne rit pas est en danger, un saint triste est un triste saint. Alors, même et surtout en temps de pandémie, célébrons, fêtons et blaguons, d’abord de nous-même et de nos limites, une belle façon d’éviter de se prendre au sérieux. Et si nous n’avons pas tous le talent du bon mot qui fait rire, nous pouvons au moins sourire.

Un humour très anglais, celui de saint Thomas More

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP Sainte-Claire (FR), juillet-août-septembre 2020

Par le Père Jean-Blaise Fellay sj | Photo: LDD

Sir Thomas More est un personnage exceptionnel. Grand érudit, un des meilleurs juristes de son temps, croyant sans faiblesse, d’une modestie charmante, bon père de famille, chancelier d’Angleterre, il est devenu un martyr de l’Eglise catholique. 

Né le 7 février 1478 à Londres, il étudie le droit à l’université d’Oxford. Il se lie à John Colet, chanoine de Salisbury, grand ami d’Erasme de Rotterdam. Ils forment le noyau de l’humanisme anglais, fondé sur l’étude des Lettres, de la Bible et des Pères de l’Eglise. Tenté par une vie de chartreux, More préfère se marier en 1505 et devient père de trois filles et d’un fils. Au service du cardinal Wolsey, Chancelier d’Angleterre, il est engagé ensuite au Conseil privé du roi Henry VIII, devient trésorier de la Couronne, speaker du Parlement, puis Chancelier d’Angleterre en 1529. C’est la première fois qu’un laïc accède à ce poste. 

Le roi Henry VIII veut à tout prix un héritier mâle et donc obtenir du pape Clément VII l’autorisation de divorcer. Il attend beaucoup des capacités diplomatiques et juridiques de son chancelier. Mais More est également versé en théologie, et c’est un catholique convaincu. Il s’estime fidèle serviteur du roi mais plus encore fidèle disciple du Christ. Il ne peut approuver la décision royale de prendre la tête de l’Eglise d’Angleterre et de briser avec Rome. Il n’assiste pas au mariage du roi avec Anne Boleyn. C’est la rupture.

More est dégradé. Mis en jugement le 1er juillet 1535, il est condamné à être « pendu, éviscéré et écartelé » pour trahison. Le roi concède une faveur à son ancien chancelier en commuant la peine en une simple décapitation. More commente : « Dieu préserve mes amis de la même faveur ! »

Lors de l’exécution, More, affaibli par les rigueurs de la détention, peine à monter les marches de l’échafaud. Avec sa politesse coutumière, il s’adresse à l’officier qui l’accompagne : « Je vous en prie, Monsieur le lieutenant, aidez-moi à monter. Pour la descente, je me débrouillerai… » Face à la foule, il se déclare « Bon serviteur du Roi, et de Dieu en premier ». Au bourreau, il affirme que « sa barbe est innocente de tout crime et ne mérite pas la hache ». Il la positionne de manière à ce qu’elle ne soit pas tranchée. Elle ne le sera pas. 

Il faut regarder le beau portrait que le peintre Hans Holbein a fait de Thomas More. On perçoit dans ce visage la source de son humour. C’est un homme de conviction : grand croyant, ami fidèle, bon époux, excellent père, ministre loyal. Son intelligence lucide, un sens moral sans faille ont vite perçu les faiblesses des hauts personnages de son temps et la veulerie de leur entourage. Sa droiture contraste avec leur hypocrisie et leurs mensonges. Par son humour, il dénonce leurs crimes sans entrer dans l’insulte et la violence.

Moins d’une année plus tard, la tête de la malheureuse Anne Boleyn tombait également sous la hache du bourreau, au titre d’accusations aussi fallacieuses que celles qui avaient coûté celle de Thomas More. C’est le 19 mai 1935, quatre cents ans plus tard, que le pape Pie XI canonise le courageux martyr.

Jeux, jeunes et humour – juillet-août 2020

Par Marie-Claude Follonier[thb_image image= »4979″ img_link= »url:/wp-content/uploads/2020/06/Jeux_ete_2020. »]

Question d’enfant

Pourquoi ne travaille-t-on pas le dimanche ?

La Bible s’ouvre avec le récit de la création du monde où il est dit que « Dieu se reposa le septième jour ». Pour les juifs, aujourd’hui encore, le samedi (septième jour de la semaine) est réservé à Dieu et au repos : c’est le shabbat. Pour les chrétiens, le jour sacré est le dimanche, jour de la Résurrection du Christ et premier jour de la semaine chrétienne. Les grandes fêtent tombent un dimanche. On s’abstient si possible de travailler pour offrir plus de temps à Dieu et à sa famille.

Par Pascal Ortelli

Humour

– « Où j’étais quand j’étais pas né ? »  demande Paul, 4 ans, à sa maman.
– « Tu étais dans mon ventre. »
– « Et où j’étais avant d’être dans ton ventre ? »
– « Eh bien, tu étais dans ma tête. »
– « Et tu pouvais réfléchir quand même ? »

Par Calixte Dubosson

Lapin bleu: un site du feu de Dieu!

Par Chantal Salamin
Photos: DR
Humour, humilité, même racine, même chemin… Jean-Baptiste, alias Coolus de son nom d’artiste, est un religieux de la communauté de la Croix Glorieuse à Perpignan. De naissance, un handicap de la vue l’oblige à regarder les choses de très très près et en noir et blanc, handicap qui le pousse à observer beaucoup et parler peu. Et puis, Dieu est entré dans sa vie comme un feu, un feu qu’il transforme en dessin grâce à un personnage de BD, un lapin bleu, zélé et évangélisateur…

… qui invite à se regarder en vérité
Avec le lapin bleu, Coolus peut dire des choses sérieuses sans se prendre au sérieux comme révéler les comportements de ses frères religieux, plus facile avec des dessins qu’avec des mots qui risquent de blesser. Il n’était pas rare que ses dessins affichés dans la chapelle du couvent soulèvent les rires. Une invitation à tous à se regarder en vérité. De ces dessins sont nés les albums « Quel paroissien es-tu ? ».

… qui fait découvrir en profondeur la Parole de Dieu
Chaque semaine, la parole de Dieu pénètre Coolus, qui laisse émerger une mise en situation cocasse du lapin bleu. Derrière ses dessins, le religieux souhaite faire émerger la profondeur de la Parole, et pour aider les admirateurs de ses dessins à voir ce message divin, il les commente – couleur, symbole, composition – sur le site du lapin bleu (lapin-bleu.croixglorieuse.org). 

… et qui catéchise en BD
Un triptyque de trois tomes fait connaître Jésus de façon amusante et humoristique avec plein de trésors cachés, là aussi des commentaires sur son site internet : « Nuit blanche à Bethléem », « Galilée, une affaire qui tourne » et le dernier, qui a obtenu le Prix de la bande dessinée chrétienne d’Angoulême en 2019 : « Scandale à Jérusalem ».

Le site: lapin-bleu.croixglorieuse.org

BD Lapin Bleu sur le shop

La messe à distance

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Nyon-Founex (VD), juillet-août 2020

Allumer son ordinateur, cliquer sur le lien qui mène sur la page YouTube de l’UP. Apparaît notre église du 20e siècle, Notre-Dame de l’Immaculée Conception, comme protégée par le château du 13e siècle. Mettre la vidéo sur grand écran. Entendre les cloches au tintement cristallin. Contempler cet ensemble architectural comme si y on était. Entendre Olivier Borer à l’orgue… quel art !

Franchir le seuil : l’ambiance est chaleureuse, l’église inondée de la lumière qui entre par les vitraux. Emotion. Un de nos chers prêtres nous accueille de sa voix connue, amie, qui fut même parfois compatissante, consolante. Par son regard, il entre là où je suis confinée : je me sens rejointe.

Animation d’une messe dont je me sens partie prenante. Timbres de voix amies de longue date. Le Seigneur est là. Une vraie messe participative avec les photos qui nous représentent. Avec vous tous, chers amis paroissiens.

Merci du fond du cœur à celles et ceux qui se sont proposés pour accompagner nos prêtres dans cette démarche dominicale, sans omettre le Triduum pascal. Gros plan sur le cierge pascal. Merci à la réalisatrice de ces vidéos ! Quel talent !

Il y a un an, nous ne connaissions pas Jean-Claude, nous savions à peine son prénom… Comment s’appelle-t-il ? Dunand, avez-vous dit ? Avec « d » ou avec « t » ? D’où vient-il ? Huit mois après son arrivée, sa voix et sa présence nous atteignent là même où nous sommes malgré nous. Un vrai cadeau !

Seigneur, vraiment tu nous combles en nous rejoignant par tous nos sens. Sois glorifié ! 

Francine Baumgartner

Durant le temps du confinement…

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Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Unités pastorales du Grand-Fribourg (FR), juillet-août 2020

Photos: DR

Durant ce temps de crise sanitaire nous avons tous dû faire face à des défis particuliers: télétravail, absence de travail, changement dans notre quotidien, dans nos engagements, dans nos relations aux autres et à Dieu… Nous avons demandé à quelques personnes de nos deux unités pastorales de témoigner de ce qu’elles ont vécu durant ce temps de confinement.

Mon château intérieur

Sœur Jacqueline-Marie Bonnerave, de l’œuvre de Saint-Paul et membre de l’école d’oraison.

Pendant mon oraison, sainte Thérèse m’invitait à contempler les vastes espaces du Château intérieur. Le début a été un combat. Je me sentais confinée dans des événements douloureux. J’ai demandé à l’Esprit saint de me guider et une porte s’est ouverte sur le Château intérieur de mon âme, tout éclairé. Au centre se trouvait un trésor : la présence du Christ ressuscité, que rien ne pouvait altérer.
Il était tout lumineux et m’envahissait de sa paix, de sa tendresse. Sa Présence me disait : « Ne crains pas, je demeure au cœur de ta vie, de ton âme. »

J’ai senti, à ce moment-là, que mon être s’élargissait dans une grande liberté pour accueillir tous ceux et celles qui l’habitent et qu’il me donne à aimer. Il y avait aussi les anges, la Vierge Marie, mon ange gardien, les saints. Je suis entrée dans un temps de louange et d’action de grâce, en communion avec les membres du groupe d’Oraison et les communautés dans lesquelles je suis engagée. Merci Jésus ! 

Une respiration

Alain Schweizer, sacristain.

C’était une période spéciale durant laquelle j’ai continué à travailler dans mon lieu de travail : l’église Saint-Pierre, la cure et leurs abords. Au gros du confinement, on ne voyait vraiment pas grand monde : mon collègue concierge, éventuellement une secrétaire, même pas chaque jour, et un ou deux fidèles venus se recueillir. Le stress était moins présent et il devenait possible d’accomplir les tâches qui ne sont jamais faites, celles que l’on remet toujours à plus tard ou aux rares périodes creuses de l’été. Pour moi, la suppression des messes impliquait une organisation du travail différente sur les sept jours, ce qui fait que je n’ai pas vraiment ressenti le confinement !

De façon plus générale, ce qui était frappant, c’était le calme. Moins de circulation, moins de gens en ville. Mais aussi davantage de familles avec enfants venues profiter des espaces verts jouxtant l’église. Comme une respiration dans un monde qui reprend le temps d’apprécier la beauté de son environnement quotidien et la valeur de ce temps si précieux qui, d’ordinaire, lui manque tant. Mais, paradoxalement, en même temps, on se rend compte qu’il manque quelque chose d’essentiel : d’une certaine façon, en cessant nos activités ordinaires, moi la préparation des messes, un autre les diverses activités ayant trait à sa profession, on a cessé de vivre pleinement. La vraie vie n’est plus là et elle nous manque. Comme nous manque cette eucharistie par laquelle chacun reçoit la Source de cette vraie vie…

Le stress et la peur au quotidien

Alexia * (prénom d’emprunt), responsable de la vente dans un magasin d’alimentation.

Je m’appelle Alexia * et je suis maman d’une petite fille. Je souffre de maladies quelque peu invalidantes et je suis une personne à risque. J’ai vécu mon travail de vendeuse dans un magasin d’alimentation, un nouveau travail, avec une grande angoisse, mais c’est mon gagne-pain. Le stress, la peur ont été mon quotidien.

Des journées de dix heures, avec une pause d’une heure, ont jalonné ces 10 semaines de crise. Les informations concernant les enfants ont été également contradictoires. Comme maman, mes sorties presque quotidiennes dans les transports publics et les contacts avec les clients furent source d’inquiétudes. Même avec toutes les mesures sanitaires, j’étais susceptible d’être contaminée. La désinfection systématique des mains, le masque, sans l’usage des gants, furent des mesures que j’ai appliquées avec rigueur. L’affiche sur la porte d’entrée était claire : une personne à la fois ! Les clients eurent des comportements forts divers. Certaines personnes étaient souriantes, polies et très reconnaissantes, notamment par l’offrande de fleurs ou le temps partagé pour un café, mais d’autres étaient malhonnêtes et très énervées. Les produits de première nécessité et l’alimentation furent toujours disponibles pour la population. Ce service et la reconnaissance reçue m’ont motivée.
Et, comme je le dis, Dieu m’a protégée. 

Une période d’incertitude

Fabien Berthod, responsable du groupe scout de Villars-sur-Glâne.

J’ai 19 ans et je suis en 1re année d’apprentissage comme animateur socio-éducatif au sein du dicastère de la cohésion sociale pour la commune de Villars-sur-Glâne.

Pour moi, le temps de confinement a tout d’abord été une période d’incertitudes par rapport à la gestion de la situation. Quels impacts tout cela allait-il avoir dans mes activités et mes engagements concrets ? 

Au niveau professionnel, je me suis retrouvé à la maison, la commune ne pouvant plus organiser d’activités d’animation. J’ai néanmoins pu prêter main-forte au service de livraison de courses à domicile organisé par la commune pour des personnes dites « à risque ». 

Le groupe scout, quant à lui, a rivalisé d’imagination pour proposer de petits défis à réaliser à la maison par les plus jeunes. On pourrait mentionner la confection de mini-paniers de basket avec une paire de chaussettes ou les parcours de billes ! 

Au niveau religieux, le confinement n’a pas été l’occasion pour moi de me poser plus
de questions par rapport à l’existence de Dieu. Je suis un croyant en l’Histoire et en l’humanité, tout en étant admiratif envers celles et ceux qui croient en Dieu. Baptisé protestant, je m’engage volontiers avec les autres scouts dans le soutien logistique pour la reprise des messes dans nos paroisses. 

Si les contacts humains ont été un peu réduits en termes de quantité pour moi, en revanche ils n’ont pas forcément perdu en termes de qualité ! Finalement, ce sont surtout les profs qui m’ont le plus manqué ! 

KidsGames 2020: Relève le défi ! Du 9 au 14 août – Lonay

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Morges (VD), avril 2020

Photo: DR

Les KidsGames, une semaine d’olympiades pour les enfants de 7 à 14 ans avec un programme sportif, ludique et créatif, couplé à une découverte biblique. L’accent est mis sur la solidarité, le respect et le vivre ensemble.

Le défi des KidsGames est de réussir à « FAIRE ÉQUIPE » avec nos différences ! Notre slogan 2020, « RELÈVE LE DÉFI », encouragera chaque enfant à se défier !

Les KidsGames réunissent plus de 2400 participants répartis dans 18 sites régionaux.

Par des tournois sportifs et les découvertes bibliques, nous travaillons la valeur et le potentiel de chaque enfant. Dans une équipe, tous les individus ont un rôle à jouer et une place à prendre. C’est ce que nous voulons expérimenter lors de ces olympiades.

Public : 7 à 14 ans
Dates : 9-14 août
Lieu des joutes : Lonay, Pampigny, Rolle (nouveau !)
Prix de la semaine : Fr. 90.–

Informations et inscriptions : www.kidsgames.ch (Attention, places limitées !)

Contact :
– Lonay-Pampigny : morgespdj@kidsgames.ch, 078 633 42 03
– Rolle : alice.nielsen@cath-vd.ch, 078 709 28 97

Vivre le coronavirus au sein de l’hôpital

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, paroisse Saint-Laurent Estavayer (FR), juillet-août 2020 Propos recueillis par Gérard Dévaud | Photo: LDDEn ces temps perturbés par le coronavirus, Christian Moullet, aumônier au HIB, a été au cœur de l’action auprès des malades. Il a répondu à quelques questions. Comment avez-vous vécu les premières semaines de l’épidémie? En vérité, avec […]
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Vivre sa foi autrement

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP Nyon-Founex (VD), juillet-août 2020

Photos: DR, Céline Vernet

Comment les catholiques de Gland ont-ils vécu le confinement, qui a signifié absence de toute liturgie et activité pastorale? Quelques-uns d’entre eux témoignent: ils n’ont pas baissé les bras et ont fait preuve de créativité. Ils partagent ici leurs activités et leurs questions.

Aller annoncer la Bonne Nouvelle

Ce confinement m’a fait réaliser une chose : à quel point les messes et les célébrations de la Semaine sainte, des Rameaux au dimanche de Pâques, m’ont manqué. J’ai suivi la messe en ligne, mais il y manque la communauté, les prières récitées ensemble, cette foi collective qui porte chacun de nous individuellement et le fait de prier les uns pour les autres.

Privé de tout cela, j’ai pris conscience qu’on ne peut pas vivre sa foi tout seul. Que la foi se pratique et se vit en communauté avec tous les êtres humains autour de nous, au cœur de notre société.
Dans le Nouveau Testament, Jésus se retirait pour prier, mais il agissait en lien avec ses disciples et le monde qui l’entourait.
Ce verset de l’évangile de Matthieu me parle particulièrement : « En effet, quand deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis là, au milieu d’eux. » (Mt 18, 20)

Certes, méditer, prendre le temps de réfléchir sur les textes des évangiles est une chose importante. Mais garder tout cela pour nous n’est certainement pas ce que Dieu nous demande ou nous donne comme mission sur terre. Mais plutôt d’aller partager et annoncer la Bonne Nouvelle qui de plus est, en ce moment où nous le célébrons, le Vivant !

Haja Ranaivo

Un jour après l’autre

Le coin prière pour se retrouver en famille durant la pandémie.

Photo : Leticia Nicolet

Durant cette période si spéciale, chacun de nous porte ses difficultés, ses inquiétudes, et ses peurs. Nous avons vu la nécessité de porter en famille ce que nous devions vivre et de mener un combat, celui du confinement, unis dans la prière.

Cette photo montre le coin prière que nous avons aménagé à la maison : en effet, en plus de suivre la messe par internet les dimanches et jours de fête, nous avons pris le temps de prier chaque soir en compagnie de la Sainte Vierge en récitant le chapelet. Chaque passage de la vie de Jésus médité dans les mystères nous donne la force nécessaire pour nous soutenir les uns les autres et renforcer dans nos cœurs notre union avec lui.

Nous avons récité cette prière chaque jour : « Merci, Seigneur, de prendre soin de nous, de nos familles, de nos amis, de notre communauté, et de nous donner tout ce dont nous avons besoin un jour après l’autre ! ».

Leticia Nicolet

Avance au large !

Nous sommes des êtres de contact. Je suis une personne qui aime la convivialité, les rencontres en famille, les repas entre amis. Tout cela me manque, comme à bien d’autres. Quel régal de goûter aux câlins de mes petits-enfants et surtout de ma dernière petite-fille, 6 ans, qui est encore assez jeune pour les offrir en abondance !

Cette période de confinement nous prive de ces moments si bons, mais nous fait prendre conscience, en même temps, de leur valeur inestimable. Ne dit-on pas que c’est quand on perd quelque chose qu’on en mesure l’importance ? Triste constatation. Il y a bien sûr le téléphone, les photos, les messages, les dessins : c’est déjà énorme et on ne s’en prive pas. C’est vital tant pour les grands-parents que pour les petits-enfants.

Notre vie de foi est elle aussi bousculée : les célébrations sont suspendues, souvent les églises sont fermées, il n’est plus possible d’allumer une bougie même seul dans la chapelle. Heureusement ma vie spirituelle, ma vie de foi, ne s’arrête pas aux gestes que je ne peux plus faire, mais elle invente de nouveaux rituels. La vie de foi n’est pas « une vie particulière » : c’est la vie, c’est ma vie de tous les jours.

Je reconnais que ce temps de pandémie bouleverse mes habitudes. Le Seigneur lui-même me dit : « Va, quitte le rivage, avance au large. Regarde tout ce temps qui t’est donné pour qu’on se rencontre et qu’on se connaisse mieux ». L’Esprit me fait prier davantage, je l’admets, car j’ai besoin de Dieu, j’ai besoin qu’il me redise qu’il tient le monde dans ses mains. J’ai besoin qu’il habite mes peurs et les transforme.

J’ai beaucoup de temps pour méditer la Parole, prier, entre autres, avec les chanoines du Grand-Saint-Bernard et leur chaîne de prière. Et j’ai la chance de partager beaucoup de ces moments avec mon mari. Dans ce confinement que personne n’aime, il existe aussi des moments de grâce: la prière à deux pour nos familles, nos amis, nos connaissances, nos communautés de vie.

Un temps de désert durant les semaines qui nous menaient à Pâques pour retrouver le sens du passage : Vie-Mort ; Mort-Vie ! Une Semaine sainte qui prenait un sens particulièrement fort : notre solitude, bien sûr, mais surtout la solitude des malades, des personnes âgées confinées dans les EMS, des soignants et de leurs responsabilités, des personnes qui devaient surmonter leur angoisse pour continuer à travailler, la solitude des parents avec leur enfant handicapé, des chefs d’Etat face à des décisions difficiles, la solitude des enfants qui meurent chaque jour non du coronavirus, mais de la faim, et qu’on oublie si souvent.

Image forte sur nos écrans : le pape François choisit de marcher « seul » pour rejoindre toutes ces solitudes lors d’un Chemin de croix sur une place Saint-Pierre vide. Une sobriété qui crie la souffrance de ce monde.

Toutes ces semaines particulières dans nos vies qui aiment et recherchent la sécurité, toutes ces semaines qui s’ajoutent, dans mon existence personnelle, à des mois de lutte silencieuse contre la maladie.

Pour arriver au jour de Pâques et faire eucharistie chez nous, sans messe communautaire ; faire eucharistie pour partager la solitude et la souffrance ; faire eucharistie pour partager le pain du quotidien et les soucis de chaque jour; faire eucharistie pour rendre grâce avec le vin qui donne la joie et l’espérance ; faire eucharistie pour croire en sa présence réelle en chacune de nos vies : « Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde » (Mt 28, 20).

Promesse que le Seigneur adresse à tous ses enfants de la Terre et que ce temps de retraite, de silence, me permet d’entendre avec mon cœur. Merci, Seigneur. J’ai confiance en toi.

Françoise Merlo

Mains et croix

Tout au long de cette période de confinement, vidéos, photos et méditations ont passé d’un natel à l’autre. Envoyées comme témoignages de solidarité, reçues avec reconnaissance. Comme chacun, j’en ai reçu tous les jours, aimant découvrir ce que l’ami proche ou moins proche partageait. Pour L’Essentiel, j’ai choisi cette photo envoyée par une amie qui exprime  la solidarité si forte en cette période de confinement : des mains qui s’unissent et qui, ensemble, forment une croix, signe de l’amour du Christ. A travers cette image, un rappel : le secret de la vie est d’être en relation profonde avec le Père, mais aussi avec les autres. Dieu nous y invite maintenant et après cette période si spéciale.

Brigitte Besset

Un temps propice au jeûne

J’étais absente en début d’année, mais heureusement je suis rentrée en Suisse quelques jours avant le confinement. Je dis heureusement, car ici on a quand même une petite marge de manœuvre : même si je fais partie du groupe à risque, comme j’habite Gland, il m’est facile de me promener dans la forêt sans croiser beaucoup de monde.

Comme je ne peux pas voir des amis ni manger au restaurant, j’ai aussi profité de ces mois pour prendre du temps pour moi et me nourrir autant spirituellement que physiquement. Je jeûne une fois par an avec un groupe œcuménique de Gland depuis plus de dix ans et je trouve cette expérience, durant laquelle je réduis mes contacts et mes achats, très propice à l’intériorité et à la lecture ; elle me permet aussi de me recentrer sur moi-même. J’ai réalisé que le confinement était justement le moment idéal pour jeûner quelques jours.

J’ai aussi beaucoup aimé suivre les messes diffusées par la paroisse de Nyon via YouTube le dimanche à 10h15. Je suis sûre que ce n’était pas évident à réaliser. Merci à l’abbé Jean-Claude Dunand et aux autres prêtres pour cette initiative ainsi qu’à tous les participants qui nous ont offert la possibilité de continuer à faire communauté malgré le confinement.

Cecilia Nizzola

Carême et nouveau cierge pascal

Comme Françoise Merlo le fait en temps ordinaire, chaque fin de semaine, j’ai eu plaisir à me rendre à la chapelle durant ce confinement pour apporter une touche de beauté à ce lieu momentanément désert. En créant des compositions florales différentes au gré du temps liturgique, j’ai réalisé combien les paroissiens étaient présents dans ce lieu pourtant si vide. C’est ce que je peux appeler la communion.

C’est bien unie à vous tous, paroissiens de la communauté et de l’Unité pastorale, que j’ai pris chaque fois un temps de silence et de prière à la louange de Dieu qui fait de nous un peuple, une Eglise, une communauté, une famille. Ci-contre, le nouveau cierge pascal, allumé lors de la veillée pascale à Nyon par l’abbé Jean-Claude Dunand, curé modérateur.

Brigitte Besset

Nourris quand même

Photo : Céline Vernet

Une  photo de notre petite installation de ce matin. La communion sacramentelle et les liens de charité fraternelle nous manquent !

Mais avec tout ce qui nous est proposé sur internet par l’Unité pastorale et d’autres paroisses ou communautés, notre vie spirituelle continue à être nourrie quand même.

Céline Vernet

Au milieu des épreuves

Cette période de confinement a fait revivre en moi un souvenir : durant la dernière guerre mondiale, une période de trois jours et trois nuits dans la cave, avec des obus tombant sans interruption,  qui avait provoqué peur et faim ! En ce moment aussi, la peur rôde dans notre vie, heureusement sans la faim !

Durant cette guerre, des actes héroïques ont été accomplis. Aujourd’hui également, les soignants se dévouent sans compter et partout des actions de partage et des services de toutes sortes nous aident à supporter les soucis générés par cette période de pandémie.

On se rend alors compte que dans les pires épreuves, l’homme manifeste sa solidarité. Il n’est jamais seul pour aller de l’avant, et cette évidence m’aide à traverser les moments d’incertitude.

Josette Guyaz

Méditation: De quoi sera fait demain?

Dis-moi, Seigneur,
de quoi sera fait demain,
mon demain à moi,
celui de ceux que j’aime ?
Tous ces demain semés d’espérances
qui attendent de germer,
les vois-Tu, Seigneur ?

Les vois-tu ces espérances enfouies
au plus profond de nos jardins secrets,
là où personne n’entre
sinon Toi et Toi seul ?
Dis, les feras-tu éclore un jour
nos espérances en graines,
nos rêves, nos projets ?

De quoi sera fait demain ?
Après tout, qu’importe,
puisque Ta présence, Seigneur,
m’accompagnera au cœur de mes déserts
comme au plus fort de mes joies.
Ta présence qui m’invite déjà
à vivre aujourd’hui
comme pour mieux réaliser demain.
Non, ne me dis pas, Seigneur,
de quoi demain sera fait.

Dis-moi seulement que Tu es là.                                                                           

Robert Riber

Une solidarité contagieuse

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP Nyon-Founex (VD), juillet-août 2020

Par Olivier Cazelles et Geneviève de Simone-Cornet | Photo: DR

Confinement oblige, toutes les messes et les activités pastorales ont été suspendues dans nos deux paroisses durant plusieurs semaines. Mais les paroissiens de la Colombière ont fait preuve de créativité et de solidarité. Plusieurs ont pris la plume pour dire comment ils ont vécu leur foi durant la pandémie. Une mosaïque d’initiatives réjouissantes.

Ils ont fait nos courses

Dans notre immeuble, les « civilités d’escalier » sont devenues de plus en plus brèves. Mais dès le début du confinement du « club des plus de 65 ans », quelle n’a pas été notre surprise de voir immédiatement une feuille affichée sur le lieu de passage par un jeune couple que nous croisions épisodiquement pour offrir l’un ou l’autre service! Cette sympathique missive nous proposait de faire appel à eux pour de menus services, par exemple pour faire les courses. Elle se terminait par un numéro de portable. Nous avons immédiatement répondu par une petite carte de remerciement qui a été bien reçue.
Par chance, mon mari et moi sommes les deux seuls habitants de l’immeuble à être membres de ce fameux « club ». Nos autres jeunes voisins, parents d’enfants en bas âge, se sont, eux aussi, immédiatement proposés pour faire nos courses, aller à la déchetterie pour les sacs de déchets de jardin ou se rendre à la pharmacie. Ce qui nous a été bien utile, car nos enfants étaient en quarantaine pour cause de Covid-19… Comme quoi c’est dans l’adversité que les tempéraments se révèlent vraiment.

Le lilas a fleuri. Je sens que je vais en offrir plusieurs bouquets.

Liliane Blanchard

Restons en contact

Confinement ne signifie pas enfermement ! Tout s’arrête : réunions, groupe de marche, cours, tables d’hôtes,… Mais les gens ne disparaissent pas pour autant !

Une chaîne téléphonique a été organisée au niveau de mon groupe de marche, ce qui m’a permis de découvrir des personnes que je n’avais pas encore repérées. Nos échanges se sont avérés tout de suite très profonds.

J’ai téléphoné aux participants à nos tables d’hôtes : ils étaient touchés que je prenne contact avec eux, d’autant qu’ils étaient pour la plupart reclus à domicile. Certains ne sont pas sortis de chez eux depuis le début de la crise sanitaire. C’est dire qu’un appel est précieux.

Enfin, je n’ai pas lâché les courses auprès d’une personne âgée dont je m’occupais auparavant. Cela suppose un certain équipement : gants et masque. Habillée ainsi, je ressemblais sans doute à une Babibouchette, mais le but a été atteint : la solitude était moins lourde à porter pour cette personne.

Dominique Perruchoud

Par visioconférence

Je fais partie du groupe de Prière des Mères de la paroisse. Nous avons l’habitude de nous réunir le mercredi soir pour prier ensemble. Dès le moment où le confinement a été mis en œuvre, nous avons bien entendu arrêté nos rencontres.

Après deux semaines, le besoin de nous retrouver s’est fait sentir. Pour y répondre, nous avons organisé nos rencontres par visioconférence (devenant presque des expertes en informatique). Quelle émotion de nous revoir la première fois ! Puis les habitudes sont revenues naturellement.

Durant la Semaine sainte, nous nous sommes portées mutuellement dans la prière et nous avons échangé des idées à partager en famille. Plus humblement, sachant que chacune vivait ce temps chez elle. Nous étions unies dans nos démarches.

Stéphanie Sahli

Quel cadeau!

J’ai de nouveaux voisins depuis quelques mois. Lors de notre première rencontre, j’ai prononcé par mégarde une phrase un peu maladroite qui ne leur a pas plu. Elle n’était pas blessante, mais elle a déclenché une réponse un peu ironique. Depuis, nous nous saluions à peine et je n’étais pas à l’aise avec eux.

La semaine de Pâques, en plein Covid-19, Madame m’a offert une magnifique tresse maison avec un grand sourire. Quel cadeau ! J’en ai été très touchée et l’en ai beaucoup remerciée. Nos bonjours ont maintenant davantage de chaleur ! 

Josette

Avec les petits commerçants

En cette période de Covid-19, en dehors des courses pour nos parents, nous avons voulu exprimer plus largement notre solidarité avec les petits commerces, qui souffrent particulièrement de cette crise.

Concrètement, cela s’est fait grâce à une plateforme internet spécialement dédiée à ce problème (direqt.qoqa.ch). Nous avons pu non seulement faire de petits dons à certains, mais encore payer des bons d’achat chez les commerçants locaux que nous avons choisi d’aider, bons que nous utiliserons dès que possible. De plus, pour chaque bon acheté, le commerçant reçoit 20 % supplémentaires grâce à un fonds d’aide créé par deux sponsors.

Puisqu’on dépense moins qu’avant depuis le début du confinement, autant que les économies réalisées puissent être utilisées pour un geste solidaire et local.

Ianthé et Alex Iselin

La messe à distance

Allumer son ordinateur, cliquer sur le lien qui mène sur la page YouTube de l’UP. Apparaît notre église du 20e siècle, Notre-Dame de l’Immaculée Conception, comme protégée par le château du 13e siècle. Mettre la vidéo sur grand écran. Entendre les cloches au tintement cristallin. Contempler cet ensemble architectural comme si y on était. Entendre Olivier Borer à l’orgue… quel art !

Franchir le seuil : l’ambiance est chaleureuse, l’église inondée de la lumière qui entre par les vitraux. Emotion. Un de nos chers prêtres nous accueille de sa voix connue, amie, qui fut même parfois compatissante, consolante. Par son regard, il entre là où je suis confinée : je me sens rejointe.

Animation d’une messe dont je me sens partie prenante. Timbres de voix amies de longue date. Le Seigneur est là. Une vraie messe participative avec les photos qui nous représentent. Avec vous tous, chers amis paroissiens.

Merci du fond du cœur à celles et ceux qui se sont proposés pour accompagner nos prêtres dans cette démarche dominicale, sans omettre le Triduum pascal. Gros plan sur le cierge pascal. Merci à la réalisatrice de ces vidéos ! Quel talent !

Il y a un an, nous ne connaissions pas Jean-Claude, nous savions à peine son prénom… Comment s’appelle-t-il ? Dunand, avez-vous dit ? Avec « d » ou avec « t » ? D’où vient-il ? Huit mois après son arrivée, sa voix et sa présence nous atteignent là même où nous sommes malgré nous. Un vrai cadeau !

Seigneur, vraiment tu nous combles en nous rejoignant par tous nos sens. Sois glorifié ! 

Francine Baumgartner

La Semaine sainte chez soi

Comment vivre la Semaine sainte confiné chez soi ? La Bible ouverte au texte du jour, un crucifix, des bougies, des plantes. Le Jeudi-Saint, une cruche d’eau pour rappeler le lavement des pieds. Le Vendredi-Saint, une rose. Le Samedi-Saint et le dimanche de Pâques, une statue de la Vierge à l’Enfant. Et, chaque jour, la célébration du pape François dans la basilique Saint-Pierre et sur le parvis retransmise en direct par la télévision.

C’est aussi simple que recueilli. Voilà comment Virginia Mitrione, ancienne sacristine et paroissienne de la Colombière, a marqué, cette année, la montée vers Pâques. Comme la majorité d’entre nous en l’absence de célébrations publiques. Merci pour ce témoignage !

GdSC

La menace est pire que son exécution Corona, de la mort à la vie

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteurs Monthey et Haut-Lac (VS), juillet-août 2020 Par l’abbé Jérôme Hauswirth et Maryline Hohenauer | Photo: DRDésormais, dès que quelqu’un tousse, tout le monde se retourne. Et la peur se lit dans les yeux. Comme vous, j’ai vu ces yeux ronds chez les passants. Mais dans le fond, de quoi avons-nous […]
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L’Eglise confinée

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP Nyon-Founex (VD), juillet-août 2020

Par Marie-Josée Desarzens | Photo: DR

C’est avec stupeur que les chrétiens du monde entier ont accueilli cette triste réalité en plein carême : la fermeture des églises. Cela a résonné comme une punition pour certains, comme un appel au rapprochement pour d’autres. Qu’en est-il réellement ? Nul ne peut y répondre avec certitude.

Dans l’histoire de l’humanité, une telle situation est inédite. Même pendant les périodes difficiles qui nous ont précédés, telles que les guerres, jamais les églises n’avaient verrouillé leurs portes. Elles restaient plutôt les seuls endroits ouverts, où l’on pouvait se réfugier pour trouver paix, calme, sérénité et espoir.

Vivre le Triduum pascal et fêter la résurrection du Christ virtuellement et sans confession est une situation sans précédent ! De même que célébrer la fête de la divine Miséricorde sans pouvoir se rendre à la messe était inimaginable jusque-là.

Communion spirituelle
Cette triste réalité nous secoue tous, nous catholiques. Nous avons dû réapprendre à prier, à nous confesser et à vivre notre foi autrement. Ainsi, pour la confession, le pape a appelé les fidèles à parler directement et sincèrement à Dieu en récitant l’acte de contrition avec conviction et en promettant fermement de recourir à la confession sacramentelle dès qu’ils le pourraient.

Quant aux différentes célébrations entourant la fête de Pâques ainsi que les messes, les fidèles les ont vécues virtuellement. Pour la communion, ils sont appelés à ouvrir leur cœur pour accueillir la communion spirituellement en récitant la prière suivante et en méditant sur le message profond de l’acte de communion spirituelle :

« Mon Jésus,
Je crois que tu es réellement présent dans le très Saint-Sacrement de l’autel.
Je t’aime par-dessus toute chose et je désire ardemment te recevoir.
Puisque je ne peux pas te recevoir sacramentellement maintenant,
viens au moins spirituellement dans mon cœur.
Et comme tu es déjà venu,
je t’adore et je m’unis entièrement à toi.
Ne permets pas que je sois séparé de toi. »

La vie reste toujours la plus forte!

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Unités pastorales du Grand-Fribourg (FR), juillet-août 2020

Durant la Semaine sainte si particulière que nous avons vécue, les enfants de la catéchèse ont reçu une invitation à réaliser un dessin ou un bricolage en lien avec cette phrase emplie d’espérance : « La vie reste toujours la plus forte ! » Ci-dessous une sélection de leurs magnifiques réalisations. Merci à chacun et à chacune !

Davide Zanetti 3H
Elisa Mansueto 5H
Florine Macherel 5H
Rita Sousa Ferreira 4H
Louanne Feneyrolles 8H

Le vécu du confinement de nos trois prêtres

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, paroisse Saint-Laurent Estavayer (FR), juillet-août 2020 Photos: André Bise, Georges LoseyNous avons demandé aux trois prêtres de l’équipe pastorale – l’abbé Lukasz, curé-modérateur et les abbés Julien et Bernard, vicaires – de dire comment ils ont vécu cette période spéciale du confinement et comment ils ont pu, tant bien que mal, exercer leur rôle de prêtre […]
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Points de vue sur le Covid-19

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP Prilly-Prélaz  – Le Chemin (VD), juillet-août 2020

Par David Chappuis, infirmier | Photos: pixabay, DR

Une tempête s’est abattue sur le monde. Chacun a réagi différemment, et surtout comme il a pu. Il y a eu toutes les réactions, tous les extrêmes. Ceux qui rient, ceux qui pleurent, ceux qui sont en colère, ceux qui sont indifférents… Découvrez leurs témoignages.Critique
Dans ce monde de compétition et de comparaison à outrance, cet état d’esprit fort répandu et qui semble de plus en plus normalisé, on est venu mettre un joug supplémentaire sur le quotidien des personnes : la critique. Vite répandue et diffusée par les réseaux, comme si ceux-ci nous aveuglaient à la sagesse et à la raison en nous faisant parler sans filtre…

Confrontation
Je suis infirmier dans une équipe de soins dans un service de long séjour à la Fondation Clémence. Je suis régulièrement confronté à la souffrance. Et pour soigner celle-ci, le soignant aura besoin de comprendre la cause pour pouvoir agir en conséquence. Sans comprendre d’où vient la souffrance, vouloir agir sur celle-ci est comme un soldat aveugle qui part au combat : tous ses coups seront voués à l’échec. Il n’a qu’une faible chance d’avoir un impact… Comprendre la cause, comprendre ce qu’il y a derrière la réaction de la personne, permet dans les limites de ses compétences, d’accompagner, de rejoindre la personne dans son besoin.

Aujourd’hui dans le contexte du Covid-19, tout le monde a été touché. Soignants et soignés, grands et petits, toutes générations confondues.

La souffrance
Que ce soit dans le monde professionnel ou en dehors de celui-ci, il est nécessaire de ne pas sous-estimer les souffrances et les peurs des uns et des autres. La critique de tel ou tel comportement nous empêche de pouvoir donner plus loin, de pouvoir donner un soin. Elle répand le vide et sème le chaos. Nous ne voyons que ce qui frappe les yeux, mais connaissons-nous ce qui se cache dans le cœur des gens ? Quand on souffre, quand on a mal on réagit. Alors prenons le temps de chercher à comprendre, d’écouter.

S’arrêter
Ce temps particulier de confinement, de ralentissement, voire d’arrêt de la société devrait nous pousser à nous arrêter dans cette course effrénée aux obligations, aux impératifs… S’arrêter pour réfléchir à notre condition, à nos fonctionnements, à nos attitudes envers notre prochain. Changer nos fonctionnements face à nos priorités pour ne plus subir notre quotidien. Mais être libre et pouvoir choisir, être intentionnel dans les temps que nous donnons aux diverses activités que nous avons.

Garder son cœur
Tout peut s’écrouler, mais les gens restent. Toutes nos sécurités peuvent tomber, mais les gens continuent à vivre, ils sont là, présents dans notre quotidien, essayant d’avancer tant bien que mal. Sachons garder et prendre soin de ce qui a vraiment du prix et de l’importance : l’humain, nos proches. Je me pose souvent cette question, qu’est-ce que nous voulons leur apporter ?

Je veux apporter une lumière qui apporte réconfort et chaleur. Un sourire, une main sur l’épaule, un temps d’écoute… Chacun, selon ses capacités, peut apporter quelque chose. Cette lumière, elle brille depuis nos cœurs et elle rayonne sur nos actions et nos pensées. Gardons nos pensées, pour que l’ombre de la critique ne vienne pas ternir nos pensées, nos dires et nos actes.

L’impuissance
Dans cette période ou le Covid-19 était présent dans l’EMS, nous avons dû faire face à plusieurs défis, et nous avons été confrontés à l’impuissance. Malgré tout ce qui a été mis en place, la maladie a frappé. Et il y a eu beaucoup d’insécurité et de questions : comment se protéger ? comment contrôler les effets et les conséquences de cette maladie, etc. Il y a tellement d’incertitudes, tant au niveau de la santé que de l’économie… Face à nos limites, nous sommes confrontés à notre petitesse. Nous nous rendons compte que nous ne pouvons pas tout contrôler et tout maîtriser. Nous avons besoin de quelque chose de plus grand. Plus grand que nous, quelque chose qui soit au-dessus de cette réalité, au-dessus de ce qui nous dépasse.

Au-dessus de nous
Une question alors me vient : Comment trouver ce « plus grand », cet « au-dessus de nous » ? 

Un seul a osé dire : « Je suis le chemin, la vérité et la vie. » Il y a un chemin qui conduit dans la vérité, cette vérité qui nous affranchir de toute crainte et nous fait entrer dans la vie libre et abondante. C’est Jésus-Christ lui-même ! Une force au-dessus de cette réalité et qui n’en est pas tributaire. Jésus-Christ n’est pas de bois, ni de pierre mais il est vivant et il parle et agit encore aujourd’hui. Si on s’adresse à lui, alors il répond. Il n’enlève pas la tempête, mais il donne cette paix qui permet d’être stable tel un rocher au milieu de celle-ci. La mer et la tempête sont agitées mais sa paix nous donne d’être calmes et sereins car il parle, il montre, il révèle.

Sécurité révélée
Par son esprit, il révèle premièrement ce qui est en nous, nos sécurités dans lesquelles nous avons mis notre confiance (argent, vaccin, alliance, etc.). Il vient avec douceur, non pas pour juger, mais nous remplir de sa présence et de sa vie. Il pose cette question : si ton cœur est rempli d’un tas de choses, comment celui-ci peut-il être rempli de ma paix, de ma vie ?

Quelle foi ?
Il veut nous remplir de ses pensées. Il appelle nos cœurs à la foi. Est-ce suffisant pour changer une réalité, pour changer nos vies ? Une foi aussi petite qu’une graine de moutarde peut déplacer les montagnes, dit sa parole. Ne crains pas mais
crois seulement, nous dit encore un autre verset. Que croire ? Est-ce juste de la pensée positive, une élucubration de notre esprit lorsque, devant la glace, nous essayons vainement de nous convaincre que ça va aller ? Non, il y a plus. Il parle ! Notre foi vient de ce qu’on entend et ce qu’on entend vient de la parole de Dieu. Ecoutons-le, soit par son esprit soit par les écritures.

En conclusion
Ce temps d’épreuve avec le Covid-19, nous pousse à évaluer nos cœurs. Qu’est-ce qui demeure dans l’épreuve ? De l’amour, de la lumière, de l’encouragement ou de la critique, du désespoir, des ténèbres ? Gardons nos cœurs, car de là viennent les sources de la vie.

Le témoignage d’une famille endeuillée pendant la pandémie

Par Giuseppe Miano

Depuis déjà quelques mois, nous suivions avec mon épouse et mes enfants les informations concernant le Covid-19. Petit à petit, nous avons vu ce virus se rapprocher de notre pays. La Suisse, épargnée pendant un certain temps, n’a pu y échapper.

Mon père était dans son EMS et nous allions régulièrement lui rendre visite. Avec le Covid-19 nous avons assisté à des changements progressifs. Ce fut d’abord l’interdiction des câlins, dont mon père avait tant besoin et la distanciation réglementaire. A chacune de nos visites, nous constations la péjoration de son état de santé, mais nous ne pouvions que subir les restrictions que nous imposait cette pandémie. Faut-il de temps en temps rappeler à l’homme, sourd pendant beaucoup trop longtemps, que la vie est un cadeau de Dieu et qu’il faut la choyer.

Chaque jour nous apportait son lot de restrictions supplémentaires. Le couperet tomba après quelques jours, nous n’avions plus le droit de rendre visite à mon père. Nous avons alors trouvé une parade. Nous avons fait appel à la technologie avec des appels vidéo par smartphone. Ces appels vidéo nous permettaient indirectement d’être près de lui. Le dimanche matin, 15 mars 2020, nous avons vu, sans le savoir, la dernière vidéo de mon père. L’appel de l’EMS, tellement redouté, nous arriva tard dans la nuit, notre nonno avait reçu son visa pour rejoindre le Père. Covid-19 n’y était pour rien, mais l’âge et la maladie avaient œuvré.

Nous étions en plein début de confinement, avec les écoles qui venaient de fermer et les rassemblements limités à 10 personnes. Comment organiser ses funérailles ? Jésus, Marie, étaient avec nous et traçaient notre chemin. Nous avions l’impression qu’ils nous épaulaient et nous ouvraient toutes les portes. Nous avons pu veiller notre nonno sans trop de restriction, lui organiser ses funérailles de façon très sereine, avec comme unique restriction le nombre de personnes limité à 10, assistant à la cérémonie. Son épouse, ses enfants et petits-enfants ont pu l’accompagner jusqu’à sa dernière demeure. Merci Jésus de nous avoir permis de lui offrir cet ultime cadeau. Ce confinement, qui me semblait au départ être une véritable barrière, s’est transformé en un réel bienfait car nous avons pu véritablement vivre notre deuil, sans encombre, dans l’intimité familiale.

Il est évident que la perte d’un être cher n’est jamais facile, même si l’on est profondément chrétien. On a beau se dire qu’il demeure parmi nous, ce qui est le plus difficile, c’est cette absence de contact, d’échanges. On ne peut plus le voir, le toucher, parler à notre être cher. On se retrouve en face d’une photo à laquelle on pose les questions oubliées, on entame les discussions qu’on aurait tellement souhaité aborder avant. La situation que l’on vit depuis quelques mois, due au Covid-19, nous a imposé des changements dans nos comportements, dans notre mode de vie. Mais elle nous a aussi permis de nous ressourcer, de nous remettre en question, de constater que la vie en égoïste n’est pas une vie. L’Eglise nous apprend à vivre en Frères et Sœurs. Puissions-nous vivre plus fraternellement chez nous et autour de nous. Sachons de temps en temps écouter et non seulement entendre.

Je profite de ce témoignage pour remercier toutes les personnes qui nous ont apporté paix et réconfort en cette période de deuil, et terminerai par le très court passage de la prière de saint François d’Assise, que je dédie à mon Père : « C’est en mourant qu’on ressuscite à l’éternelle vie. »

La maman de deux enfants raconte…

Par Corinne Menthonnex

Au début du confinement et après avoir vu toutes les infor­mations venant de l’Italie, Brigitte avait très peur de cette maladie, peur de sortir, peur pour sa famille. Son mari, mécanicien, devait aller travailler et faisait les courses. Très en souci pour l’Afrique et particulièrement son pays natal le Togo où résident sa maman, ses frères et sœurs, neveux et nièces, Brigitte en avait perdu le sommeil.

Grâce aux réseaux sociaux : Radio Maria Togo… elle a pu prier, suivre des messes dans la langue de son pays retrouvant ainsi confiance dans cette adversité. Ce temps si particulier fut un temps pour redécouvrir l’importance d’être relié par la prière et de pouvoir prier pour les malades, pour les soignants… pour le monde et ainsi de confier à Dieu cette situation qui nous dépasse car « seul Dieu peut nous sauver et sans prière on n’est rien », relève Brigitte.

Après un petit temps d’adaptation, ses enfants ont aimé rester à la maison. En effet avec leur maman, ils ont pu découvrir avec bonheur de nombreuses activités qu’ils n’avaient pas l’habitude de faire comme : confectionner du pain, des gâteaux, faire des jeux de société, improviser un atelier de danses traditionnelles du pays et, ainsi, bien s’amuser.

Brigitte a apprécié ce beau réseau de solidarité et d’entraide où chacun a pu aider son prochain selon ses possibilités.

Reconnaissante que toute sa famille soit en bonne santé, Brigitte remarque que cette pandémie lui a permis de grandir dans la foi, de se rapprocher de Dieu et ainsi d’augmenter sa confiance en la vie.

Des dames bénévoles de notre paroisse se confient

Propos recueillis par l’abbé Boniface Bucyana

Au début c’était comme un couperet ! On n’était pas préparé et les informations n’étaient pas claires. On était obligé de rester à l’intérieur et on ne pouvait plus voir les enfants, les petits-enfants et arrière-petits-enfants. Par exemple une arrière-petite-fille est née pendant le confinement, je ne l’ai pas encore vue. Mais le téléphone a fonctionné à plein tube. Petit à petit, on s’est organisé. La paroisse nous a envoyé du courrier, des téléphones, des prières. Notre foi, au lieu de la perdre, on l’a plutôt nourrie par la prière et la méditation du chapelet, par les messes de KTO pour celles qui l’ont. Les enfants sont venus nous faire des courses régulièrement. Petit à petit, on sortait pour prendre de l’air. On était à la limite de se sentir stigmatisés, surtout quand on sortait avec un masque. Des regards accusateurs nous transperçaient, comme coupables de notre fragilité. Il y aussi ce syndrome de s’exclure soi-même, nous confinant dans la peur, en plus du confinement à la maison. Confinées à double tour, difficile de s’en sortir.

Enfin, nous sommes contentes de pouvoir sortir et venir à la messe, mais nous sommes prudentes et gardons le masque sans être masquées !

Espérons que cette épreuve a amené les gens, surtout les plus jeunes à réfléchir, à découvrir qu’on ne peut pas tout, qu’on ne domine pas tout, et se remettre à plus grand, plus puissant, plus aimant.

Tout le monde a fait l’expérience de l’impuissance devant le déploiement du mal. Il y en a qui ont été victime du syndrome de la cabane (cf. page 3). C’est-à-dire qui enferme dans l’isolement physique jusqu’à se retrouver dans l’isolement moral et social, et qui entretient une peur paralysante.

Mobilisée contre le virus en EMS

Par Florence, soignante

La nouvelle est arrivée tellement rapidement ! Elle a été sans appel ! Nous étions confinés ! 

Un vent de panique m’a d’abord envahie car, comme tout le monde, j’avais besoin de farine, huile, sucre, pâtes et le fameux papier WC !!! J’étais incrédule et je pensais naïvement que nous passerions à côté de cette pandémie !!!

Je suis ASSC (Assistant en soins et santé communautaire) et faisais partie des soignants que l’on applaudissait sur les balcons à 21 heures.

Lorsque j’ai appris que certaines personnes que je soignais étaient atteintes par ce sale virus, j’ai eu très peur, pour ma famille, mes proches et moi-même! Lorsque le réveil sonnait le matin, c’est en pleurs que je partais au travail, mais il fallait y aller, soigner et se protéger pour protéger les autres !

Un matin, je n’avais plus de forces, je ne pouvais pas faire face sans Dieu ! Enfin, j’ai déposé mes peurs au pied de La Croix de Jésus, j’ai prié, supplié pour que je sois protégée ! J’ai crié mes peurs et Il est venu me donner Sa Paix ! C’est alors que j’ai pu accompagner les personnes que je soignais avec cette même Paix qui nous vient d’en haut, cette Paix qui dépasse tout entendement !

Que Dieu vous bénisse.

Messes de sépulture déconfinées

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur de Saint-Maurice (VS), juillet-août 2020

Par le chanoine Calixte Dubosson | Photo: Samuel Revaz

La pandémie du Coronavirus a profondément impacté la façon de vivre de notre société et aussi celle de l’Eglise. Nous avons été contraints d’aller contre nos réflexes naturels de solidarité avec les familles en deuil en les laissant seules assumer une « double » peine, celle de perdre un être cher et celle de ne pas pouvoir célébrer avec la communauté des amis et des connaissances.

De tous temps, la réaction spontanée des personnes humaines a été de présenter à la famille endeuillée ses condoléances soit par une présence physique, soit par des messages et des offrandes de messes. Au temps de Jésus déjà, les sépultures rassemblaient une affluence considérable comme le souligne saint Luc : « Jésus se rendait dans une ville appelée Naïm. Ses disciples faisaient route avec lui, ainsi qu’une grande foule. Il arriva près de la porte de la ville au moment où l’on transportait un mort pour l’enterrer ; c’était un fils unique, et sa mère était veuve. Une foule considérable accompagnait cette femme. »

Soit en tant que prêtre, soit en tant que famille, lors des célébrations dans l’intimité, jamais nous n’avons autant cruellement ressenti l’absence de nos proches et connaissances ainsi qu’un désir d’être entourés et consolés par des poignées de main ou des accolades sincères.

Il est donc précieux de redire ici le rôle essentiel de la communauté paroissiale dans le processus de deuil. J’ai été plusieurs fois témoin de la surprise heureuse d’une famille lorsque, après avoir renoncé à des funérailles quasi secrètes auxquelles elle avait d’abord songé, cette famille constate le jour de la sépulture : « Jamais nous n’aurions imaginé qu’autant de personnes se sentaient encore liées à notre vieux papa, que nous pensions oublié de tous à cause de son âge… »

Beaucoup se heurtent à ce qu’on appelle les dernières volontés du défunt qui veut s’en aller dans l’intimité. Dans un récent entretien, le sociologue et créateur des « cafés mortels » Bernard Crettaz, affirmait sans détours : « J’ai inventé un rite de désobéissance aux dernières volontés. On dit qu’elles sont sacrées : c’est faux ! Ce n’est pas parce qu’on est mourant qu’on est forcément dans la vérité. »

Rendons grâce à Dieu de pouvoir encore célébrer dans nos villages des cérémonies ouvertes à tous, qui offrent à tous un espace de sens et d’expérience spirituelle, que chacun peut habiter selon ses propres convictions et son degré d’engagement dans la paroisse.

Home des Mouettes: un confinement plutôt bien vécu

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, paroisse Saint-Laurent Estavayer (FR), juillet-août 2020 Propos recueillis par Gérard Dévaud | Photo: LDDDans le numéro de mai-juin, nous présentions la vie en temps de confinement au home les Mouettes. Depuis, les restrictions se sont heureusement assouplies pour tous. Aujourd’hui, nous donnons la parole à Mme Angélique Gander, responsable de l’animation […]
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Le Covid-19… et après?

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, paroisse Saint-Laurent Estavayer (FR), juillet-août 2020 Par Claude Jenny | Photo: pixabay« Toutes ces souffrances n’auront servi à rien si nous ne construisons pas ensemble une société plus juste, plus équitable, plus chrétienne, non pas en paroles, mais dans les faits » a dit le pape François.  Durant toute la pandémie, le […]
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L’Église au temps du confinement

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Unités pastorales du Grand-Fribourg (FR), juillet-août 2020

Par Véronique Benz | Photo: DR

Durant ce temps de crise sanitaire, pour suivre les recommandations du Conseil fédéral, les messes ont été supprimées et les activités pastorales annulées. Alors comment l’Église a-t-elle été présente auprès des personnes qui en avaient besoin durant ce temps de confinement ?Tout comme les autres institutions, l’Accueil Ste Elisabeth a dû fermer ses portes à la mi-mars. « Les instructions du Conseil fédéral ont entravé notre mission directe d’accueil et de soutien », relève Olivier Messer, responsable de l’Accueil Ste Elisabeth. Cependant, dès le 21 mars, une hotline a été mise en place sur le décanat de Fribourg. Plusieurs personnes se sont relayées pour répondre aux appels. Du 21 mars au 24 mai, près de 160 personnes ont appelé la hotline. Les demandes reçues étaient très variées.

Il y avait les demandes liées aux sacrements (baptême, mariage, onction des malades, funérailles), les demandes de contact avec un prêtre ou pour recevoir la communion, les demandes pratiques liées à la situation de crise, notamment des demandes d’aide pour les courses. 

Certaines personnes ont appelé la hotline simplement pour parler et parer à la solitude. Il y a eu également de nombreuses demandes d’aide matérielle et financière. 

Toutes les demandes de la hotline étaient relayées auprès de personnes référentes dans les unités pastorales et les paroisses. La majorité des demandes étaient traitées par les Conférences Saint-Vincent-de-Paul. Des bénévoles étaient également à disposition pour faire les courses. 

« Cette crise a révélé des besoins et des situations que nous ne soupçonnions pas », souligne Olivier Messer. Le responsable de l’Accueil Ste Elisabeth cite les « working poor », ces personnes qui s’en sortent tout juste financièrement avec leur revenu. Le moindre souci, la perte du job d’appoint, un pourcentage de travail réduit… et elles se retrouvent dans les difficultés financières. Pour Olivier Messer cette crise sanitaire doit nous inviter à repenser notre offre de solidarité. 

Unir ses forces
Il faut reconnaître que cette crise a eu des aspects positifs. Les prêtres, les agents pastoraux, les catéchistes se sont mobilisés. Ils ont fait preuve d’une grande créativité pour essayer de rejoindre chaque paroissien. Les deux unités pastorales ont uni leurs forces et proposé des projets communs notamment la hotline et le « Bulletin hebdo des paroisses » de Fribourg envoyé par mail. Plusieurs personnes estiment que des offres, mises en place durant ce temps de crise, qui devraient être maintenues, par exemple faire les courses pour les personnes âgées ou isolées. 

Les Conférences Saint-Vincent-de-Paul
La situation du coronavirus ne semble pas avoir engendré pour l’instant davantage de demandes auprès de la Conférence Saint-Vincent-de-Paul. « à part un couple dont les deux travaillaient dans le domaine de la restauration, nous n’avons pas eu de demande liée spécifiquement à la situation sanitaire », relève Francesco Foletti, président de la Conférence Saint-Vincent-de-Paul du Christ-Roi. 

« Les demandes d’aide que nous recevons nous arrivent à travers l’Accueil Ste Elisabeth. Pour chaque personne à aider, Olivier Messer prépare un dossier présentant la situation et l’aide financière demandée », explique Daniela Favre, économe de la Conférence Saint-Vincent-de-Paul du Christ-Roi. 

« Les Conférences Saint-Vincent-de-Paul ont pour but d’offrir des aides ponctuelles », précise Francesco Foletti. « Nous orientons souvent la personne vers d’autres instances sociales, mais nous sommes parfois le dernier recours possible, lorsque les instances sociales n’entrent pas en matière. »

Les deux membres de la Conférence soulignent que la plupart des personnes qui sont aidées financièrement sont également accompagnées par l’un des membres de la Conférence. Derrière la précarité financière se cache souvent une pauvreté humaine. « Pouvoir offrir de son temps est quelque chose d’inestimable », estime Daniela Favre. Un des rôles de la Conférence est ce soutien humain que n’offrent peut-être pas les instances sociales.
Mon Dieu, qu’est-ce qui nous arrive ?
Et toutes ces angoisses ! Et toutes ces questions ?
Mais nous croyons que tu es toujours là,
Seigneur, avec nous quoiqu’il arrive,
comme un Père prend soin de ses enfants.
Nous pouvons nous abandonner en toute confiance
dans les bras de ton amour.
Donne-nous la grâce de garder au cœur
la certitude de ta tendresse, en particulier
à l’égard de celles et ceux qui sont les plus éprouvés
dans leur corps et dans leur âme.
Accorde-nous de demeurer reconnaissants
pour toutes les personnes qui luttent
contre le mal sans ménager leurs forces.
Évite-nous la tentation du repli sur soi,
alors que tant de personnes ont besoin
de notre solidarité par des paroles et
des gestes d’amitié au jour le jour.
Que la prise de conscience de nos fragilités humaines,
au lieu de nous conduire dans la tristesse
et la désespérance, nous rapproche de toi
par la méditation de ta Parole et par la prière.
Dans nos épreuves rayonne déjà la lumière pascale.

Claude Ducarroz

Être solidaires

Mgr Charles Morerod nous appelle à exercer concrètement la solidarité auprès des personnes tombées en précarité. Nous récoltons des denrées non périssables et produits d’hygiène aux endroits suivants :
–  l’église Saint-Paul au Schoenberg (de 7h30 à 12h) ;
–  l’église du Christ-Roi (de 7h à 18h) ;
–  la chapelle de Villars-Vert (tous les jeudis de 10h à 11h30 et de 15h à 16h30).

La marchandise est redistribuée en collaboration avec REPER et les Cartons du Cœur.

Si vous désirez faire un don financier : Banque cantonale de Fribourg, 1701 Fribourg
CCP 17 – 49 3, IBAN : CH 090076830013631720 2

Toute personne qui a besoin d’aide peut contacter l’Accueil Ste Elisabeth : accueil.ste.elisabeth@bluewin.ch, 026 321 20 90.

Pandémie et précarité: comment faire face?

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP Sainte Marguerite Bays (FR), juillet-août 2020

Par Léon Chatagny | Photo: DR

Et le Covid-19 est passé par là, semant les dégâts que nous connaissons : inquiétude, confinement, solitude, maladie, décès… et les conséquences économiques désastreuses provoquant fermeture d’entreprises, chômage, manque de moyens pour vivre… la faim. 

Nous avons été choqués de constater l’ampleur de la précarité à Genève ou Lausanne, le défilé d’un kilomètre et plus, de personnes faisant la queue, pour recevoir un kit de survie.

Appel au secours
Chez nous aussi, à cause du confinement, plusieurs personnes ont perdu leur emploi, sans revenu immédiat.
Beaucoup sont, depuis la mi-mars, dans l’attente de recevoir des indemnités de l’assurance chômage, laquelle est calculée sur la moyenne des salaires et n’en dépassera pas le 80 %. Parfois le couple, épouse et mari, les deux sont touchés par cette pandémie. 

Des appels au secours sont parvenus à la Société Saint Vincent de Paul, la SVP.

Parfois, selon la connaissance que nous avons de notre entourage, nous avons pris les devants, en contactant des familles en situations difficiles. Les rencontres entre nous, les délégués des paroisses, n’étant plus possibles, c’est par message e-mail que nous avons communiqué et pris les décisions. Nous avons pu fournir des bons alimentaires, remettre une réserve de nourriture, soutenir financièrement ou dans les cas extrêmes, payer des factures urgentes.

Membre du groupe, je ne puis que rendre grâce de l’activité des bénévoles de la SVP, aidés par d’autres personnes généreuses, apportant des sacs de nourriture à de nombreuses familles dans le besoin. La solidarité est active dans notre UP ! 

Mais les engagements de la SVP dépendent uniquement des dons qu’elle reçoit. Pourquoi, en cette période difficile, ne pas faire encore appel à votre générosité ? Notre compte est ouvert auprès de la Banque cantonale de Fribourg, Société Saint Vincent de Paul, Romont, IBAN CH70 0076 8300 1322 6150 4.

Sans attendre, la SVP tient à remercier très chaleureusement les personnes, paroisses et communes, y compris le Kiwanis, qui spontanément en cette période, lui ont fait un don, voire apporté de la nourriture.

Tous touchés
Nous connaissons ce chant de Carême : « Au cœur de nos détresses, c’est Toi qui souffres sur nos croix… » et ce mot de Jésus : « J’avais faim et vous m’avez donné à manger. » (Mt 25, 35) « Venir en aide aux affamés » est la première des œuvres de miséricorde, n’y manquons pas ! 

Tous, d’une manière ou d’une autre, nous avons été touchés, meurtris dans cette période de pandémie. Mais c’est tous ensemble, en fraternité solidaire, que nous réussirons à sortir de cette crise.

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