S’initier à un nouvel art de vivre…

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur pastoral de Martigny (VS), juin-juillet-août 2020

Texte et photo par Pierre Vallat

Pierre Vallat est président du Conseil de communauté de Martigny. Il a contracté le coronavirus et a traversé ce temps de maladie et de confinement, comme tant d’autres, en solitaire… Il raconte.Testé positif le 25 mars, j’ai donc dû observer un isolement strict. Des membres de ma famille se sont chargés de mes courses, qu’ils déposaient devant ma porte. Ce fut une dizaine de jours difficiles, dont trois de très grande faiblesse, durant lesquels j’étais incapable de lire et même de regarder la télévision. 

Mais c’est devenu une opportunité de m’interroger sur le sens de cette existence brutalement mise en péril. Je n’ai pas ressenti de crainte pour ma vie, mais me suis mis à m’interroger sur sa valeur, à tenter de distinguer l’être de l’avoir. En effet, notre société nous pousse à nous évaluer en fonction de ce que nous pouvons acquérir. Alors que toute l’humanité est ébranlée, que la plupart des activités ont été considérablement ralenties, voire stoppées… Pourquoi ne pas s’initier à un nouvel art de vivre ? Et ces paroles du pape François dans l’encyclique Laudato si’ (n° 223) me reviennent à l’esprit : « Le bonheur requiert de savoir limiter certains besoins qui nous abrutissent, en nous rendant ainsi disponibles aux multiples possibilités qu’offre la vie. »

Covid-19: les jeunes répondent présent

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur de l’Entremont (VS), juin-juillet-août 2020

Propos recueillis par Michel Abbet | Photo: JOC / JAC

Dans quelle étrange situation nous a plongés l’arrivée du Covid-19 ! En quelques jours, nous voilà à la merci d’un virus énigmatique, capable de se répandre sournoisement grâce à des porteurs asymptomatiques, capable aussi de frapper sévèrement, voire mortellement. Toutes nos relations sont chamboulées ; le voisin, le proche, la personne rencontrée par hasard, le membre de la famille, tous deviennent de potentiels porteurs et transmetteurs de virus, exigeant de notre part moult précautions pour ne pas être infectés. De nombreux travailleurs voient leur activité professionnelle perturbée quand elle n’est pas stoppée net. Concerts, culture, pratique religieuse, vie sociale, écoles, tout se paralyse en un éclair. Les personnes âgées ou souffrant de maladies préexistantes sont présentées comme « à risque », justifiant ainsi une mise à l’écart temporaire. Oui, d’un jour à l’autre, notre manière de vivre a été balayée, et il a fallu se réorganiser.

Le service du bénévolat , dont la majorité des aidants sont des retraités âgés de plus de 65 ans, s’est retrouvé en grande difficulté. Que faire dans ces conditions ?

La JCO – Jeunesse Culturelle d’Orsières puis la JAC – Jeunesse Active de la Côte se sont mises alors à disposition, proposant spontanément leur aide. Entretien avec Emile Thétaz président de la JCO et Anthony Lattion président de la JAC.Emile et Anthony, comment a commencé votre implication dans le service de bénévoles ?
Emile : L’idée nous est venue dès que nous avons appris la mise en place des restrictions. Il nous a d’emblée paru évident de mettre nos forces à disposition.
Anthony : Par la magie de Facebook, tout est allé très vite. La Jeunesse d’Orsières se met à disposition, le lendemain la Jeunesse de la Côte lui emboîte le pas. Dans l’élan, toutes les Jeunesses valaisannes se proposent d’aider les aînés. Magnifique ! 

Les débuts ?
Emile : Les deux groupements ont œuvré ensemble, de manière à être performants et nous avons collaboré avec l’Administration communale et le service de bénévolat.
Anthony : Nous avons vu d’entrée les limites de Facebook. Les personnes plus âgées sont bien moins habituées à ce genre de communication directe. Nous avons opté alors pour un flyer tous ménages, dont les coûts ont été supportés par la commune.

Ensuite…
Emile : Par l’intermédiaire de l’administration communale, toutes les personnes âgées de plus de 65 ans ont été contactées, pour connaître leurs besoins et leurs desiderata. Ce qui a permis de mieux cibler le volume de l’aide nécessaire.
Anthony : Roxanne Di Blasi Giroud, animatrice socioculturelle pour la jeunesse et la cohésion sociale, a reçu le mandat de gérer le bon fonctionnement de l’aide apportée. C’est elle qui nous indique les actions à mener. 

Comment vous organisez-vous ?
Emile : Une fois le planning connu, nous contactons les différents membres susceptibles de pouvoir réaliser ces aides.
Anthony : Whats’App nous est d’un précieux secours. Chaque association de jeunes a son « groupe » de bénévoles. A travers ce moyen, chaque membre peut savoir ce qu’il faut faire et se proposer pour l’accomplir, le tout en un temps record.

Une de vos actions :
Emile : La JCO a effectué plus de 120 commissions pour les personnes âgées. Celles-ci font leur liste et la mettent dans un endroit convenu avec l’argent nécessaire. Nous allons faire les achats et rapportons le tout à domicile. Nous sonnons à la porte, et pour respecter les prescriptions d’usage, nous reculons pour maintenir la distance recommandée. Depuis peu, nous devons porter un masque lors de la distribution des achats. Nous nous assurons alors que tout va bien pour les personnes âgées.
Anthony : Nos deux groupements assurent également le service des repas à domicile, et nous nous relayons pour l’assurer tout au long de la semaine. Et, si c’est possible, nous nous efforçons de répondre à des demandes plus personnelles.
Emile : Oui, nous sommes même allés tourner le jardin d’une personne âgée.

Où en est la demande ?
Emile : Elle a été assez soutenue au début, mais dès le mois de mai et les mesures de déconfinement, le rythme a ralenti.
Anthony : Mais nous avons toujours plaisir à le faire et nous le continuerons jusqu’au moment où tout sera redevenu normal.

Un grand merci aux deux associations de jeunesse de la commune d’Orsières. Amitié, convivialité et solidarité peuvent faire bon ménage, toute la population d’Orsières vous est très reconnaissante pour votre dévouement.

L’EMS Riond-Vert en temps de pandémie

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteurs Monthey et Haut-Lac (VS), juin 2020 Par Yasmina Pot | Photo: Fabien Delavy, Lisa Pot, Yasmina PotA l’heure où le mot d’ordre est de protéger nos aînés à tout prix, Fabien Delavy, directeur de l’EMS Riond-Vert à Vouvry, nous parle des mesures extraordinaires mises en place dans le home dès le […]
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Demain, l’espérance…

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteurs Monthey et Haut-Lac (VS), juin 2020 Par Nicolette Micheli et Sandrine Mayoraz | Photo: François-Xavier Mayoraz, Nicolette MicheliA l’heure où les autorités fédérales annoncent les phases de déconfinement, deux rédactrices du magazine paroissial vous partagent un bout de leur vie spirituelle. Découvrons d’abord le témoignage de Nicolette Micheli puis celui […]
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Une année marquée par le Coronavirus!

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteurs Monthey et Haut-Lac (VS), juin 2020 Par l’abbé Dominique Theux, vicaire | Photo: B. Hallet, drEn rédigeant l’éditorial de ce mois de juin je me suis souvenu de ce que j’écrivais pour le mois de septembre, lors de la rentrée scolaire. Je constate combien tout a été bouleversé depuis la mi-mars. […]
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Une nouvelle unité pastorale!

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Troinex, Veyrier-Vessy et Compesières (GE), juin 2020

Par Père Gilbert Perritaz | Photo: ldd

Avec le confinement, il semble pour beaucoup que la question de la création de notre UP avec cinq paroisses n’est plus vraiment au premier plan. Ce n’est qu’une apparence, car l’équipe pastorale (EP) est à pied d’œuvre afin de poursuivre sa construction. Pour ce faire nous sommes en étroite collaboration avec le vicariat épiscopal de Genève et en particulier avec l’abbé Pascal Desthieux et M. Michel Colin, son adjoint. Nous avons aussi dépouillé la consultation concernant le nom de notre future UP et nous avons communiqué votre choix à notre évêque.

Aujourd’hui, après le départ de M. Fabrice Kaspar, notre EP est composée de Mme Isabelle Hirt, du père Elie Maomou et de moi-même, en étroite collaboration avec nos deux secrétaires Mmes Karine Stachelscheid et Anne von Mandach. Nous espérons très prochainement vous communiquer le nom du quatrième membre de notre UP.

Maintenant, d’une manière très brève, je vais essayer de répondre à une question que beaucoup de frères et sœurs de nos communautés se posent : Quels avantages, quels progrès nous apportent les UP ?

Je vais vous surprendre (peut-être) : il n’y en a pas ! Alors pourquoi ces UP ?

Un peu d’histoire va nous éclairer. Vous excuserez mon côté un peu synthétique, mais c’est une réponse, même si ce n’est pas la seule.

Dans les années 1940, Mgr Marius Besson (1876-1945), évêque de notre diocèse, disait à un candidat au sacerdoce – et ce n’était pas un cas unique – : « Si je t’ordonne c’est par charité. » Le séminaire était plein ! Trente ans plus tard, Mgr Mamie (1920-2008) déplorait qu’il y eût plus de prêtres quittant le ministère sacerdotal que d’ordinations. Et dès lors le nombre de candidats à la prêtrise ne remplaçait pas et de loin ceux qui partaient pour le royaume des cieux.

En même temps il est né une cohorte de bénévoles aimant leur communauté et apportant un soutien dans beaucoup de domaines. Mais il fallait aussi des personnes formées et beaucoup plus présentes dans les paroisses. Ce sont les agents pastoraux.

Rassembler toutes ces forces et les mettre en commun, ce n’était pas possible dans toutes les paroisses et en particulier les plus petites. 

Sous l’inspiration d’autres diocèses dans le monde, le concept des UP semblait pour nous réalisable afin de n’oublier personne. Nous étions dans les années 1990, et le projet était établi pour vingt ans.

Trente plus tard, c’est-à-dire aujourd’hui, c’est pour nous le moment de nous engager dans ce projet toujours plus étendu et d’y mettre tout notre cœur. Il est loin d’être parfait, mais à nous d’apporter, avec l’aide de l’Esprit Saint, les moyens de vivre et de communiquer la foi et l’amour de Dieu, en particulier aux nouvelles générations.

Edito, Coron’Essentiel

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Notre-Dame de la Brillaz (FR), juin-juillet 2020

Par Mathias Theler | Photo: http://toulouse.catholique.fr/

Aujourd’hui, fin avril, nous sommes encore dans l’incertitude quant à l’évolution de la situation de crise que nous vivons. Voilà maintenant six semaines que nous sommes en confinement sanitaire afin d’éviter que se répande la pandémie du Covid-19. Bien qu’aujourd’hui nous soyons à la première étape d’un déconfinement, l’avenir reste pour le moment incertain. Quand pourrons-nous retrouver plus ou moins la vie d’antan ? Quand recommenceront les messes ? Y aura-t-il un avant et un après coronavirus ? L’individu va-t-il grandir humainement et spirituellement en sortant d’une telle expérience ?

Et aujourd’hui, au moment même où vous lisez ces lignes, où en sommes-nous ? 

Voilà la raison pour laquelle nous vous proposons, pour les mois de juin et juillet, un Essentiel plus réduit. Nous sommes incapables de vous dire si les messes vont recommencer durant cette période, donc vous n’y trouverez pas les horaires. Les informations pour les messes suivront sur le site de l’UP, upndlabrillaz.ch. Mais vous y trouverez quand même un message, un article provenant de chacune de nos huit paroisses. Il y aura aussi un livre de vie plutôt réduit et une méditation que nous vous proposons durant ces temps difficiles. Mais l’essentiel est que nous puissions garder ce lien.

J’aimerais, pour conclure, reprendre les paroles du pape François, notre Pape, qui nous invite à « redécouvrir le caractère concret des petites choses, des petites attentions à avoir envers nos proches, nos parents, nos amis. Comprendre que, dans ces petites choses, il y a notre trésor ». Un message, une attention, une démarche fraternelle, un appel téléphonique… ces attentions que nous pouvons offrir chaque jour « donnent un sens à la vie » et sont sources de « communion et communication entre nous ».

Solidarité envers les plus démunis

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Mission catholique de langue française de Zurich, juin 2020

Par Laurence Von Schulthess | Photo: EB, SCA

Le confinement lié à la crise sanitaire nous touche tous plus ou moins durement, dans notre liberté de mouvement, par la promiscuité accrue pour les couples et les familles ou alors par un isolement plus grand des personnes seules. Il est aussi cause de baisse de revenu pour beaucoup et a de graves conséquences existentielles sur les plus faibles.

Le 23 mars, un mail de Sœur Ariane de l’association incontro, adressé au secrétariat de la Mission, nous demandait notre participation à son projet de récolte de « paquets de nourriture pour les personnes vivant dans la rue ». Les sans-abris et les prostituées ont été privés, du jour au lendemain, du peu de revenu qu’ils avaient et les centres d’accueil, trop petits pour satisfaire les consignes de distanciation sociale, leur étaient inaccessibles.

Nous vous avons donc mobilisés et vous avez été très nombreux à répondre présents et à amener vos paquets de denrées non périssables devant l’autel, chaque vendredi. Le premier vendredi, il y en avait 80 ! Et même si la quantité a un peu diminué par la suite, nous avons pu, tous ensemble, participer à cet élan de solidarité et de partage. 

Sœur Ariane et son association vous remercient du fond du cœur pour votre générosité et pour l’amour fraternel témoigné à toutes ces personnes dans le besoin ; tout particulièrement à travers les dessins d’enfants, les belles décorations et les mots de soutien et d’encouragement dont vous agrémentez vos dons.

On se demande parfois où se trouve Dieu dans tous ces drames que l’on observe autour de nous. Mais, ne serait-il pas plutôt présent dans chacune de ces actions de solidarité, dans chacun de ces dessins d’enfants, dans tous ces sourires et larmes que votre générosité provoque auprès des plus démunis ?

Quel(s) remède(s) face au Covid-19?

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur Vallée d’Illiez (VS), juin 2020

Par l’abbé Jean-Michel Moix | Photo: DR

On peut discerner certaines ressemblances entre l’épidémie actuelle du Covid-19 et les différentes épidémies de peste qui ont ravagé l’Europe occidentale au cours des siècles. Citons trois anecdotes à ce sujet.

Saint Sébastien invoqué contre la peste et les épidémies. Extrait du livre : Vies des saints illustrées, Paris, 1902.

En avril 590, face à la peste qui ravage Rome, le pape Grégoire le Grand, tout juste élu à son corps défendant pour remplacer son prédécesseur décédé de la peste, organise des processions et des prières. Durant trois jours, sept processions partant de sept églises différentes, convergent vers la basilique de Sainte-Marie-Majeure où les prières et supplications se poursuivent. Le pape y fait vénérer l’icône de la Vierge Marie qu’on attribue à l’évangéliste saint Luc. Au 3e jour (selon la pieuse tradition), lors de la procession de cette icône de la Vierge Marie sur le chemin de la basilique Saint-Pierre, un ange (saint Michel archange), étincelant de lumière, apparaît au-dessus du tombeau-mausolée d’Hadrien (appelé depuis lors « château Saint-Ange ») et remet son épée au fourreau. Dès ce moment la peste cesse !  

En 1522, à nouveau, la peste répand la mort en la ville de Rome. Des religieux « Servites » s’emparent alors d’un crucifix retrouvé miraculeusement intact, trois ans plus tôt, lors d’un incendie qui détruisit l’église San Marcello. Et des jours durant, dans une procession qui se veut priante et pénitente, ce crucifix va être porté à travers les rues de Rome pour aboutir à la basilique Saint-Pierre. Lorsque ce crucifix revient à sa place, la peste cesse, là aussi ! Notons que le 15 et le 27 mars de cette année, le pape François a prié devant ce même crucifix.

En 1720 la peste sévit à Marseille. En quelques mois, près de la moitié de ses habitants, soit 40’000 personnes, sont décédées. La ville a été placée en quarantaine, si bien qu’avec la peste, d’autres maux se sont ajoutés : la famine, le chômage, le vol et le brigandage. Humainement la situation était désespérée. Mais sur les conseils d’une sœur visitandine, Sr Anne-Madeleine Rémuzat (manifestement inspirée par Dieu), l’évêque, Mgr de Belsunce, fit faire des prières publiques de pénitence et de réparation, et le 1er novembre 1720, il consacra la ville de Marseille et son diocèse au Sacré-Cœur de Jésus, promettant aussi de célébrer solennellement, chaque année, la fête du Sacré-Cœur (huit jours après la Fête-Dieu). Dès ce même jour la mortalité diminua de façon « prompte, sensible et continuelle ». La peste ne cessa véritablement que deux ans plus tard, lorsque les échevins (autorités civiles, bourgeoisie dominante) de la ville, sur la demande de l’évêque, s’engagèrent publiquement à faire amende honorable et à prendre part chaque année à la Fête du Sacré-Cœur, en assistant à la messe, au couvent de la Visitation (des Grandes-Maries).

Puissent ces quelques exemples nous inciter, en ce temps de « grande pitié », à nous tourner vers Dieu et à le prier, implorant de Lui, (entre autres bienfaits) la cessation de cette épidémie de Covid-19 (sans négliger les moyens médicaux) ainsi que la conversion des pécheurs ! 

Et le coronavirus vint…

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP Saint-Barnabé (VD), juin 2020

Texte et dessin par Anne-Claude Roulier

Le monde aurait-il arrêté de tourner?
Le ciel nous est-il tombé sur la tête?

Non, notre planète, la lune et les étoiles continuent leur ballet céleste.

Par contre, ce qui ne tourne plus très rond – et de cela tout le monde en a désormais conscience – c’est notre humanité. Huit milliards d’êtres humains soudainement bloqués, confinés apeurés, éprouvés par la maladie…

Huit milliards qui ont réalisé, de manière inattendue et un peu brutale, que des valeurs réputées essentielles telles que l’argent, le pouvoir ou l’apparence se sont effondrées.

Ces créatures, en l’occurrence moi, toi, nous, auront-elles le bon sens et suffisamment de mémoire, une fois le calme revenu, pour savoir faire trésor de la leçon reçue, se tourner et remettre leurs vies dans les mains du seul et vrai Maître de notre monde ?

Huit milliards d’êtres humains unis pour la même cause ! Cela semble utopique… et pourtant. Cet élan de solidarité, ce frein à la course contre la montre et souvent contre le bon sens et la santé, ce dépouillement – quoique assez relatif sous nos latitudes – de certains biens retenus indispensables et devenus futiles… saurons-nous les prolonger et les développer lorsque le vilain virus aura été maîtrisé ?

La victoire de la Vie sur la mort célébrée à Pâques, la joie et la force de la Résurrection me permettent de croire que des valeurs fondamentales telles que le dévouement, la famille, la patience, l’humanité dans son vrai sens, la fraternité… seront remises à l’honneur.

« J’en suis sûr, je verrai les bontés du Seigneur sur la terre des vivants. Espère le Seigneur, sois fort et prends courage, espère le Seigneur. » (Ps 26[27], 13-14)

Messages de jeunes Vaudois à Dieu

• Mon Dieu, même si je ne te vois pas, je sais que tu es là, je sens ta présence. Quand je me promène dans la nature et que je regarde autour de moi, je me rends compte à quel point les choses que tu as créées sont belles. Je suis fière, honorée d’être ta fille car en chacun de nous il y a un peu de toi. Même si j’ai parfois des doutes, je sais que tu veilles constamment sur nous et que tu nous accompagnes tout au long de notre vie.
Pourquoi as-tu doté l’homme d’intelligence et non de sagesse ? Tout ce qui passe aujourd’hui dans le monde, était-ce prévu ?
Même si notre monde n’est pas parfait, je l’aime et je suis heureuse d’y être. Merci pour tout !

• Dieu, je ne te vois pas, je ne te sens pas ; pourtant tu réchauffes mon cœur quand je vais mal. Malgré mes doutes sur ma foi, je pense que tu es vraiment là pour ceux qui ont besoin d’aide et tu leur donnes l’espoir. Pourquoi n’arrêtes-tu pas les guerres si tu es puissant comme le disent les prêtres ? Il y a plein de gens qui meurent de la guerre, de la maladie, de la faim. Guide-moi, s’il te plaît, sur le chemin de ma vie !

Ils ont dit:

– « Je vis cette période comme une période de grande incertitude. Mais, si les difficultés traversées sont grandes, c’est pour chacun l’occasion de faire de ce moment un temps pour l’invention, la créativité. » (Pape François, le 8 avril 2020)

– « Nous avons tendance à penser que nous sommes des surhommes alors que nous sommes simplement des êtres humains confrontés à nos vulnérabilités. » (M. Jean-Daniel Tissot, le 10 avril 2020)

– « Le coronavirus n’est pas une guerre ! C’est un test pour notre humanité. » (M. Frank-Walter Steinmeier, le 11 avril 2020)

– « La situation actuelle nous place devant nos contradictions et nous invite à la réflexion. A nous de transformer ce cauchemar en renaissance ! » (M. Philippe Tercier, le 11 avril 2020)

– « Le moment que nous vivons actuellement est un ébranlement intime et collectif. Il nous rappelle que nous sommes vulnérables. Sachons nous réinventer ! Moi le premier ! » (M. Emmanuel Macron, le 13 avril 2020)

– « Nous souhaitons agir aussi vite que possible, mais aussi lentement que nécessaire. » (M. Alain Berset, le 16 avril 2020)

– « … La pandémie, qui nous dévoile la fragilité de la vie, montre à quel point nous ne sommes maîtres ni de la vie ni de la mort, ni de la nature. » (M. François-Xavier Putallaz, le 17 avril 2020)

– « Mon espoir est que nous émergions de cette crise, avides d’un monde pleinement humain, avec la conscience que pour y vivre et le transmettre à nos enfants, nous nous résignerons à vivre avec la vérité, qui est que nous avons déjà contracté le virus de 70 ans, dont aucune quarantaine ne nous sauvera. » (M. Joshua Mitchell, le 20 avril 2020)

– « Nous avons péché contre la terre. » (Pape François, le 22 avril 2020)

Prière

Dieu d’amour, regarde ta famille. Viens en aide à notre humanité éprouvée par tant de souffrances. Console ceux qui pleurent, soutiens ceux qui relèvent courageusement le défi de la solidarité. Par la résurrection du Christ, tu nous as ouvert un horizon où apparaît une lumière nouvelle. Alors, comme au matin de Pâques, nous pouvons retrouver l’espérance.

Frère Alois de Taizé

Communion de désir et désir de communion

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Nendaz – Veysonnaz (VS), juin 2020

Par Félicien Roux | Photo: pixabay

« Que votre cœur ne soit pas bouleversé. »

Voilà ce que nous dit Jésus en ces temps de privation de communion. Car, depuis ces dernières semaines, nous sentons au fond de nous un manque, un grand vide. Ce jeûne eucharistique imposé nous devient peu à peu lourd à supporter. Et nous nous demandons parfois si nous recevons toujours les grâces de l’eucharistie.

Oui, bien sûr, nous les recevons ! Que nos cœurs ne soient pas bouleversés !

En ce temps où le manque de la communion se fait ressentir, soyons sûrs et certains, même si nos sens ne perçoivent rien, que Jésus se donne à chacun et chacune de manière nouvelle et différente.

Nous recevons vraiment ce sacrement que nous désirons du fond de notre cœur. Et cette communion de désir, comme l’autre communion, croyons-le, nous soutient, nous fortifie, nous réjouit, nous purifie et nous unit plus intimement à Jésus.

Oui, désirer ce Pain de vie, Jésus, de toutes nos forces, c’est le recevoir ; et c’est aussi le découvrir déjà présent au fond de nos cœurs où il nous y attend. C’est lorsque nous ressentons ce vide, ce manque, que Jésus est plus proche de nous, il nous porte et il vient à nous pour nous remplir de sa présence aimante et consolante.

Et cette présence de Jésus ne se limite pas qu’au sacrement…

Jésus est présent lorsque la Parole est proclamée, lorsque nous lisons la Bible, Parole de vie. Jésus est présent lorsque deux ou trois sont réunis en son nom. Jésus est présent dans le plus petit, le méprisé. Jésus est présent dans un geste d’amour, de charité. Jésus est présent en nous depuis notre baptême.

Cherchons Jésus en nous et faisons silence pour le découvrir dans nos cœurs où il nous y attend. Demandons-lui de venir nous combler de sa présence et réinventons notre manière d’être nourris par Jésus en « inclinant l’oreille de notre cœur », en ruminant une Parole de la Bible ou en lui répétant sans cesse que nous l’aimons.

Alors, quand nous pourrons à nouveau communier, nous serons remplis d’une grande joie, d’une grande paix. Nous ressentirons l’amour de Dieu nous envahir, nous transformer, nous rajeunir et devenir peu à peu ce que nous recevons le Corps du Christ.

Drôle de printemps!

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur Notre-Dame des Glaciers (VS), juin-juillet-août 2020

Texte par le chanoine Jean-Pierre Liaudat, curé | Photo: DR

Le 26 février, nous entrions en Carême par le mercredi des Cendres. 

Et quinze jours après, le 14 mars, toutes les « activités religieuses » étaient stoppées. Le coronavirus et la nécessité de lutter contre sa contagion nous ont pris par surprise et nos libertés fondamentales ont été mises à mal par les nécessaires mesures sécuritaires et sanitaires.

Les messes, le catéchisme de préparation à la première communion, le groupe biblique, les répétitions de nos chorales, de nombreuses autres activités pastorales, tout s’est mis est en veille en raison des mesures de prévention liées au coronavirus.

Mais il n’était pas question de confiner l’esprit de communauté qui règne dans le secteur et au-delà et il était important de pouvoir échanger, vivre la suite du Carême et le Temps pascal dans la sérénité et la joie de la Résurrection. Le virus nous permet de faire communauté tout en restant chez soi, en cherchant à vivre une « communion spirituelle » à travers les différentes propositions de prières collectives via les médias (chapelets, neuvaines, chemin de croix, eucharisties retransmises à la télévision, par YouTube) et le choix était vaste.

Alors, Monsieur le Curé, avec le confinement, vous n’avez plus rien à faire ?
Ne croyez pas que les prêtres n’ont plus rien à faire. L’épidémie de coronavirus n’empêche pas la vie paroissiale de continuer, avec les mails, les messages, le courrier, le téléphone : ce sont des heures de communication pour écouter, maintenir des liens, encourager, redonner confiance, prier. 

Chaque fin de semaine plus de 80 mails contenant des textes de méditation, de prière, de jeux et même d’humour sont envoyés. 

Ces feuillets sont aussi disponibles dans toutes les églises du secteur. Dans la paroisse de Salvan, ils ont été acheminés par Edith Bochatay, qui passait les porter sur le pas de porte à plus de 15 personnes. Un tout grand merci à elle.

Mais il n’y a pas que ce que le prêtre « fait », il y a la « prière » qui tient une grande place dans ma vie, et tout spécialement l’eucharistie que je souffre de ne pouvoir célébrer avec une communauté. Prier, c’est ma principale mission, intercéder, supplier mais aussi remercier et rendre grâce pour tant de gestes de solidarité et de paroles de tendresse, suscitées par l’Esprit.

A ce jour, nous ne savons pas combien de temps durera ce confinement. Quoi qu’il en soit, nous sommes invités à le vivre comme un temps privilégié, une aventure spirituelle autant qu’il est possible, un temps de purification, de réconciliation avec nous-mêmes, de rapprochement avec nos familles, nos voisins, et un temps d’une plus grande intimité avec notre Dieu, en nous mettant davantage à son écoute. 

Gardons l’espérance. Ne ressassons pas ce qui fait mal, comme dit l’auteur du Livre des lamentations, « les bontés du Seigneur ne sont pas épuisées, ses miséricordes ne sont pas finies. »

Une année pastorale exceptionnelle…

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP de la Champagne (GE), juin 2020

Pour l’équipe pastorale: l’abbé Robert Truong, votre curé
Photo: François de Limoges

Aux paroissiennes, aux paroissiens, aux amis de l’UP Champagne,

Tout s’arrête et la vie va au ralenti depuis le 11 mars ; cette date, je m’en souviens très bien : lors de la séance autour de notre évêque et ses prêtres conseillers à Fribourg, celui-ci a décidé que nos célébrations et rassemblements en église devaient être supprimés jusqu’à nouvel avis à cause de l’épidémie du coronavirus.

Nous avons bien commencé l’année pastorale avec l’accueil de la  nouvelle équipe et l’installation du nouveau curé. Un départ fort pour nos cinq communautés paroissiales, avec ma conviction comme curé serviteur : toute l’Eglise, celle qui célèbre et qui prie, qui agit et se recueille, qui se souvient et qui cherche, l’Eglise qui croit, qui espère, qui aime, qui, dans les mille situations de l’existence, tisse entre ses membres des liens visibles et invisibles, est l’Eglise vivante de Jésus ressuscité.

Et puis, cette communauté vivante de l’Eglise, c’est aussi le cortège des humbles, des plus proches du Christ : cette sorte d’armée secrète qui se recrute partout, qui se perpétue même aux époques de décadence, qui se dévoue, se sacrifie, sans idée de révolte ni même de réforme, qui témoigne ainsi dans le silence et le confinement que l’Evangile est toujours fécond et que le royaume est déjà parmi nous. 

Il s’agit pour nous tous, membres de cette Eglise vivante, d’être attentifs à la manière dont nous pouvons travailler pour stimuler la santé de ce corps que nous formons : répartir nos compétences, nos talents et prendre conscience que nous dépendons les uns des autres ; nous avons besoin les uns des autres.

Mon ardent désir est de vous revoir toutes et tous en bonne santé lors de nos célébrations et activités paroissiales pour continuer le chemin.

Que le Seigneur nous bénisse et nous protège dans sa Paix !

Le confinement, une expérience personnelle inédite

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP des Boucles du Rhône (GE), juin 2020

Par Augustin Onekutu | Photo: Jade

J’écris cet édito en avril (du fin fond de mon confinement) pour qu’il soit publié en juin. Alors je ne pourrais être influencé que par les événements du moment présent ; le Coronavirus paralyse le monde entier en imposant le confinement.

Depuis ma naissance je n’ai jamais connu une telle situation où une ville ou tout un pays est prié de rester chez soi. Alors, pour moi, c’est vraiment bizarre, cette expérience ! En l’espace de quelques semaines c’est le « shutdown » dans le monde entier. Le mot d’ordre est devenu « restez chez vous ! ». La maison où on passe normalement peu de temps dans la journée est devenue véritablement le lieu d’habitation. La famille est devenue un vrai foyer où on vit ensemble. Nos belles églises étant fermées, nos maisons et appartements sont devenus les églises. Nos belles liturgies dominicales, celles de Pâques y compris, normalement vécues en communauté, sont toutes interdites. Des prêtres célèbrent non plus face au peuple mais face à la caméra et aux bancs vides. Les musées sont fermés. Tous les grands magasins sans lesquels nous croyions qu’on ne pourrait pas vivre sont tous fermés, hormis ceux d’alimentation et des produits de stricte nécessité.

Proverbe africain
Au départ, tout me paraissait vraiment biscornu et invraisemblable à tel point que je ne prenais pas trop au sérieux cette histoire de Coronavirus, surtout qu’on croit toujours que cela ne peut arriver qu’aux autres. Mais le jour où j’ai appris qu’un proche paroissien et un prêtre que je connais l’avaient attrapé, là, je me suis dit que ce n’était plus de la blague. Il y a un proverbe africain qui dit que « quand tu vois la barbe de ton voisin prendre feu, il faut que tu commences à arroser la tienne ». Je me suis donc vraiment confiné car le Covid-19 est un virus qui n’épargne personne. Des personnes âgées ont été contaminé tout comme des jeunes, même des enfants, des princes comme des roturiers, puissants comme faibles, riches comme pauvres, croyants comme athées, on est tous vulnérables.

Le Coronavirus ne connaît pas de frontière. Il passe par tous les continents. Il ravage en ce moment même l’Afrique et les pays du tiers monde démunis. Les gouvernements africains sont désemparés ainsi que les populations. On demande aux habitants  qui n’ont ni l’eau potable, ni de l’électricité ni de la nourriture de rester chez eux. Comment est-ce possible ? Les gens ont plus peur de virus de la faim que du Coronavirus, d’où le slogan en Haussa « Ba Korona ! » (pas de Corona), un slogan que chantaient des émeutiers affamés au Nigeria. Pour eux, le Corona n’existe pas. Le virus dont ils sont plus victimes s’appelle « Esuriovirus » (virus de la faim). C’est la faim qui est leur problème immédiat. Ils veulent manger d’abord pour vivre avant de « philosopher » au sujet du Corona. Ils s’inscrivent dans cette philosophie de « primum vivere deinde
philosophare » (Vivre avant de philosopher).

En Occident on est dans des pays riches, nous avons au moins de quoi tenir pendant le confinement. Nous avons de quoi nous nourrir. Mais, comment nourrir sa foi pendant ce temps de confinement ? Comment garder allumée une lueur d’espérance ?

Pour moi, ça n’a pas été facile au début. Il a fallu tâtonner quelque temps avant de réaliser que c’était la Bible qui m’aiderait à surmonter le confinement. Dans mon tâtonnement, un beau jour, j’ai ouvert la Bible au hasard et je suis tombé sur Isaïe 20 : 26 qui dit :
« Va, mon peuple, entre dans ta chambre, Et ferme la porte derrière toi ; Cache-toi pour quelques instants, Jusqu’à ce que la colère soit passée. »

Jouer le jeu
Je me suis dit que cette parole était pour moi. Si le confinement est une véritable façon de mettre fin à cette épidémie, jouons le jeu malgré le fait que ce soit difficile. Malgré tout, le confinement, si difficile soit-il, n’a rien de comparable avec les difficultés des victimes et de ceux qui sont sur le front de ce combat contre le virus. Ils sont très nombreux à risquer leur vie pour que nous puissions vivre. Il y a le corps médical, bien sûr, mais il y aussi beaucoup de personnes d’autres professions et des bénévoles qui risquent leur vie pour nous. La meilleure façon de leur être reconnaissants c’est de faire en sorte que cette chaîne de transmission du virus soit coupée. On a beau mettre 10 millions de bougies sur les fenêtres pour les applaudir, ils préféreront qu’il n’y ait plus cette épidémie. C’est en ayant conscience de toutes ces réalités que j’ai commencé à vivre le confinement non plus comme une épreuve déprimante mais comme un passage qui ouvre sur la vie. J’ai donc commencé à le vivre avec plein espoir, car le désespoir est le signe le plus évident d’un arrêt spirituel… lorsque vous êtes au point où vous ne croyez plus que le changement est possible pour vous ou ceux qui vous entourent, vous développez une mentalité défaitiste qui est contagieuse. 

Leçon à tirer
Moi, je crois que l’arc-en-ciel réapparaîtra après cette pluie. On s’embrassera de nouveau, on se retrouvera sur la place de nouveau pour chanter et danser, mais nous n’oublierons pas qu’il y aura beaucoup de leçons à tirer de cette expérience, ne serait-ce que celle de la vanité de ce monde. Vanité des vanités tout est vanité (cf Ecclésiaste 12 : 8). La vie ne tient qu’à un fil, alors pendant qu’on est en vie, n’hésitons pas à partager avec les autres car ce qui restera de nous, ce n’est pas ce que nous avons gagné ou amassé mais ce que nous avons donné, ce que nous avons partagé.

La messe Dieu point zéro (2.0)

Par Myriam Bettens

Photo: Pascal Meyer SJ

La crise du Coronavirus a dure- ment frappé la vie communautaire en forçant les églises à annuler toutes formes de rassemblement dès le 12 mars dernier. Maintenir le lien avec ses fidèles malgré l’éloignement et le confinement, tel est l’enjeu pour le Père jésuite Bruno Fluglistaller. Pour ce faire, il s’est allié les avantages de la technologie pour proposer des messes en vidéoconférence à un petit groupe de fidèles.

Le Covid-19 bouscule les habitudes. Pas la messe
«Ce moyen a l’avantage d’offrir aux fidèles la possibilité de participer aux lectures et aux intentions de prière», affirme le Père Bruno. Pour la petite communauté de Saint-Boniface, il n’était pas uniquement question d’assister à la messe «en direct»,
mais également de conserver des moments d’échanges et de partages, comme cela se pratique lors des célébrations habituelles. Même si Bruno Fluglistaller admet volontiers avoir dû mettre en place une solution avec «les moyens du bord», il a avant tout été motivé par la demande de ses paroissiens. Le jésuite les retrouve donc quotidiennement pour une célébration par écran interposé. Peu avant 18h45, le prêtre installe son ordinateur portable dans le séjour de la communauté et se connecte à un logiciel de vidéo-conférence. Il envoie ensuite un lien permettant de rejoindre la messe. Bien que le jésuite considère cette méthode un peu frustrante, par l’impossibilité de partager la communion, le retour des fidèles est très positif quant à cette manière de célébrer.

Centrés sur la Suisse et tournés vers le monde
La communauté jésuite a posé ses valises dans la Cité de Calvin en 1959. Aujourd’hui, les pères sont répartis sur deux lieux de vie, l’un situé au centre-ville et l’autre à Carouge. Le ministère de la communauté de Genève est très large voire même supra-parois- sial. Elle est notamment engagée dans le monde international par le bais de ses institutions (Nations-Unies et Bureau inter- national du travail), auprès de la revue culturelle Choisir, de l’Atelier œcuménique de théologie (AOT), et aussi très impliquée dans l’œcuménisme.

Point de vente

Découvrez la messe Dieu point zéro (2.0) en vidéo
Reportage de Léman Bleu télévision.
Réalisation de Priscilla Chacòn

youtu.be/JHQfTu4FLxc

Méditation avec une oeuvre d’art – Jusqu’au 24 juin – Genève

Le Père Bruno Fuglistaller sj anime le dernier mercredi du mois (après l’Eucharistie de 18h45) un temps de méditation à partir d’une œuvre d’art. Il s’agit d’une proposition de 20 minutes environ dont un petit commentaire introductif. Ces méditations se tiennent à l’antenne ignatienne de Saint-Boniface, à Genève.
Dans la tradition des «Exercices spirituels», la personne qui prie est invitée à regarder Dieu regardant le monde et voulant le sauver. Le but de cet exercice est de mieux connaître Dieu pour mieux l’aimer et le suivre. Regarder pour agir…

Dates 2019 : 25 septembre, 30 octobre et 27 novembre.
Dates 2020 : 29 janvier, 29 avril, 27 mai et 24 juin

Plus d’infos sur www.jesuites.ch/activites

 

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Coronavirus – La fête du Rédempteur à Venise

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP La Seymaz et UP Champel / Eaux-Vives, Saint-Paul / Saint-Dominique (GE), mai 2020

Photo: DR

L'église du "Redentore", Venise
L’église du « Redentore », Venise

 

«Il y aura de grandes secousses et, par endroits, des pestes, des famines; il y aura des épouvantements et de grands signes dans le ciel.» (Luc ch. XXI, 11)

Par ces temps troublés et incertains, pensons à la «Festa del Redentore» qui a lieu chaque année à Venise et qui devrait se dérouler les 18 et 19 juillet 2020.

La «Festa del Redentore» a été instituée à la suite de la peste qui fit des ravages parmi la population vénitienne de la mi-juin 1575 jusqu’à décembre 1576.

En effet, le 4 septembre 1576, en guise d’ultime remède à la virulence de la peste et conformément au vœu du doge Alvise Mocenigo, le Sénat décida la construction d’une église dédiée au Christ Rédempteur sur l’île de la Giudecca. C’est le 21 juillet 1577 que se déroula la première fête du Redentore lors de laquelle le doge accompagné de tous les dignitaires et de tout le peuple de Venise, assistèrent à une messe solennelle après avoir traversé le canal de la Giudecca sur un pont de barques.

La «Festa del Redentore» c’est la fête de la vie, la fête de Venise qui a survécu à l’épidémie qui tua près de 60’000 Vénitiens malgré les mesures de précaution prises pour l’endiguer.

Pour célébrer la fondation de l’église du Redentore, édifiée par Palladio, Gioseffo Zarlino écrivit une messe chantée, et Andrea Gabrieli, qui avait composé la musique de la grande fête organisée en l’honneur de la visite à Venise de Henri III de France en 1574, composa un motet à huit voix dont voici un extrait: O crux splendidior: «O crux, splendidior cunctis astris, mundo celebris, hominibus multum amabilis, sanctior universis quae sola fuisti digna portare talentum mundi; dulce lignum, dulces clavos, dulcia ferens pondera; salva présente catervam in tuis hodie laudibus congregatam.» En françai : O croix, plus brillante que toutes les étoiles, mondialement connue, le peuple, très aimable, plus sainte que tout. Vous seul étiez digne de porter le trésor du monde ; bois doux, ongles doux qui ont un poids si doux; sauvez la foule qui s’est rassemblée aujourd’hui pour vos louanges.»

A méditer.

Temps fort du pardon: un rendez-vous d’amour

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP Nyon-Founex (VD), mai-juin 2020

Texte et photos par Patricia Durrer

Pour la sixième année consécutive, l’équipe de catéchèse de l’Unité pastorale (UP) a proposé aux enfants se préparant à la première communion ainsi qu’à ceux des parcours 7P, 8P et 9S de recevoir le sacrement de la réconciliation pendant le Carême.

Lors de l’atelier bibliodrame, les différents protagonistes du passage biblique du fils prodigue sont répartis dans la pièce.

Cette année, le coronavirus a menacé le maintien de ce temps fort. Après mûres réflexions, et en conformité avec les recommandations de l’OFSP et celles de l’évêché, la rencontre a eu lieu samedi 7 mars. L’équipe de catéchèse a eu la joie d’accueillir quelque 160 enfants accompagnés d’un parent et répartis en plusieurs volées sur toute la journée. En plus des confessions, des ateliers pour parents et enfants étaient au menu de cette rencontre de 2h15.

Faisons le bien autour de nous
Une première réflexion sur leurs talents et leurs qualités a suscité un vif échange entre parents et enfants. La prise de conscience que Dieu nous aime, qu’il nous a faits à son image, que nous sommes des merveilles, qu’il veut notre bonheur, est un aspect fondamental de la confession. La projection d’un extrait du film « Jésus de Nazareth » a montré ensuite le Sermon sur la montagne, dans lequel Jésus nous donne, avec les Béatitudes, une « charte de la vie chrétienne ».

Si nous mettons nos qualités au service de Dieu et de notre prochain, si nous faisons le bien, nous pouvons vivre heureux ; nous en avons tous fait l’expérience.

Un Dieu de tendresse
Mais il nous arrive d’abîmer la merveille que nous sommes, d’abîmer l’image de Dieu que nous sommes. La tentation nous guette souvent. Elle nous séduit et nous n’arrivons pas toujours à y résister. Nous nous laissons entraîner à faire le mal, nous manquons d’amour pour Dieu, pour notre prochain et pour nous-mêmes. Tristesse et blessures peuvent alors encombrer notre cœur. Confesser nos péchés, demander le pardon de Dieu et recevoir le sacrement de la réconciliation enlèvent un poids sur notre cœur, nous guérit pour que nous soyons en paix, nous donne la force pour aimer mieux. C’est une rencontre avec Dieu, plein de tendresse et de miséricorde : il ne nous juge pas, mais nous aime tels que nous sommes, avec nos faiblesses et nos manques d’amour.

Un programme diversifié et enrichissant
Après un petit examen de conscience, un premier groupe s’est rendu à l’église pour se confesser. Le deuxième groupe a été  accueilli dans deux ateliers, l’un pour adultes, l’autre pour enfants.

A l’église, sept prêtres attendaient les enfants et les parents. La présence du Christ dans le Saint-Sacrement invitait chacun à se recueillir dans une ambiance apaisante favorisée par une musique méditative. Les enfants ont été invités à se confesser en premier ; puis vient le tour des parents qui le souhaitaient. Plusieurs parents en ont témoigné : la démarche de leur enfant a provoqué en eux le désir de se confesser. Quel bel élan et quelle joie ! « Dieu nous embrasse, Dieu fait la fête chaque fois que nous nous confessons », nous rappelle le pape François.

Dans leur atelier, les parents ont expérimenté un « bibliodrame », soit une manière originale de se mettre à l’écoute de la Parole de Dieu. Grâce à la parabole du fils prodigue, dans  l’évangile de saint Luc, ils ont pu, en se mettant dans la peau des différents personnages, laisser résonner la Parole dans leur propre vie et partager entre eux leurs interrogations, leur vécu et leur foi.

L’atelier des enfants leur a permis de prendre conscience que de céder à une tentation peut devenir un péché qui, comme un tourbillon, entraîne toujours plus profondément dans le mal. 

Pour clôturer la rencontre, tout le monde s’est retrouvé à l’église pour un moment d’action de grâce.

Un gâteau au chocolat dur à digérer

Ainsi s’intitulait l’atelier pour les enfants. Emmanuel Milloux, l’animateur de l’atelier, nous décrit son but : « Les enfants ont pu découvrir, à travers une histoire symbolique, qu’il y a deux chemins possibles pour accéder au bonheur : le bon et le mauvais. Le premier, c’est se délecter du gâteau que notre maman a confectionné spécialement pour nous. Le second, c’est manger une part réservée à un autre membre de notre famille.

Si finalement l’expérience est la même (manger une bonne part de gâteau), celle-ci n’a pourtant pas le même goût dans les deux cas. La première est légitime et l’expérimenter nous rappelle une chose fondamentale : Dieu veut vraiment notre bonheur. La seconde est celle du péché et l’expérimenter ne nous procure pas la même satisfaction. Pour un court moment de plaisir volé, elle se transforme vite en réelle tristesse avec des conséquences désagréables. C’est pour toutes les fois où il nous arrive de nous tromper de chemin que nous sommes invités à demander pardon. »

Hymne à la création

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP Nyon-Founex (VD), mai-juin 2020

Par Audrey Boussat | Photo: Charlotte Boussat, DR

Une jeune nous livre son témoignage sur sa perception de l’environnement et le lien qu’elle entretient avec sa foi.Mes parents, l’Eglise et la société m’ont inculqué des valeurs fondamentales dont le respect d’autrui et de la nature. La Terre est un cadeau du ciel inestimable et il est primordial que nous en prenions soin non seulement par solidarité, mais également par gratitude envers Dieu. Nous avons à disposition une planète qui regorge de merveilles : ne serait-ce que dans notre région, nous sommes choyés. Une magnifique étendue d’eau étincelante abritant tant d’êtres vivants, une vue sur des cimes enneigées en toute saison et des couchers de soleil qui inspireraient bon nombre d’impressionnistes. Comment ne pas être reconnaissants ? Comment ne pas vouloir protéger ces splendeurs naturelles lorsque l’on sait que nos comportements les menacent férocement ?

De la théorie…
En effet, l’humanité adopte une attitude ingrate envers la planète en la polluant trop et sans même s’en rendre compte. Bon nombre de nos comportements sont automatiques ; nous sommes guidés par la routine. Pourquoi changer si nos habitudes nous conviennent, sont plus pratiques selon nous ? La réponse est simple : nous sommes sur Terre parce que notre Seigneur l’a voulu et que nous avons tous une mission : témoigner de son amour et de sa grandeur. A mon sens, respecter ce qu’il nous fournit aussi généreusement est un prérequis indispensable à cette démarche.

… à la pratique
Au risque d’enfoncer des portes ouvertes, j’affirme que la vraie richesse ne se cache pas dans des gadgets dernier cri, des vacances sur tous les continents dans des chaînes d’hôtel de luxe ou un régime à base d’avocats, de mangues et de bananes. La véritable richesse, celle qui nourrit notre âme, se trouve dans nos relations sociales et spirituelles, dans nos partages, dans nos échanges, dans nos prières, dans nos retrouvailles à l’église.

Dès lors, manifestons notre reconnaissance et notre humilité en allant à la messe en groupe à pied, en transports publics ou en covoiturage. Consommons des denrées alimentaires locales et de saison et nouons des amitiés avec les producteurs au marché du coin. Prions pour le respect de la création et agissons concrètement pour sa sauvegarde. Et n’oublions jamais que rendre hommage au Créateur passe aussi par le respect que nous avons pour sa création.

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