En union de prière

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur pastoral des Coteaux du Soleil (VS), avril 2020

Par Laetitia Willommet

Le coronavirus fait des ravages dans notre pays également, et les autorités ont pris des décisions courageuses pour tenter de freiner son évolution. Le diocèse a dû suivre le mouvement et a imposé la suppression des messes, des sacrements, des réunions de prière. Comment vivre cette soudaine solitude?Dimanche 15 mars, 9h15… l’heure à laquelle je me mets en chemin vers l’église de mon village pour participer à la messe. Et ce dimanche ? Pas de mise en route car les messes sont annulées pour une durée indéterminée.

Cela me fait un drôle d’effet et je prends brusquement pleinement conscience de cette nouvelle réalité. Pas de messe, cela veut dire aussi pas de partage sur le parvis, pas d’échanges de nouvelles sur les personnes absentes ou malades, pas d’after-messe dans les bistrots du village avec quelques-uns des membres de la communauté, les moins pressés, les plus soucieux de convivialité.

Et surtout pas de temps de prières partagés avec d’autres croyant-e-s. Et pourtant dans ces jours d’incertitude et de contagion, la force de la prière commune serait une aide bienvenue.

Voici le temps de se rappeler que dans le monde la prière est continue, incessante. Il y a toujours quelqu’un-e en train de prier. Et je peux rejoindre cette communauté invisible et me sentir relié-e à ces priant-e-s inconnu-e-s.

Par exemple en pratiquant la prière des heures je me joins aux moines et moniales. Dans les monastères, la prière des heures se répartit en sept grands moments. Les Laudes au petit matin, Tierce vers 9h du matin, Sexte vers 12h et None vers 15h. A la tombée de la nuit, les Vêpres puis avant le coucher les Complies. Un dernier office est dit de nuit : les Vigiles.

Et si j’ai besoin de rejoindre visuellement une communauté ? La chaîne de télévision KTO répond à mon souhait. Je peux prier le chapelet avec les pèlerins à Lourdes, rejoindre des monastères pour les laudes, l’angélus et autres temps de prière. Je peux aussi rejoindre le réseau mondial de prière du pape François sur Internet https://clicktopray.org/fr ou sur mon natel.

Alors dans cette période particulière que nous vivons tous, si vous ressentez le besoin de ne pas prier seul-e, je vous invite à rejoindre grâce à la télévision, à votre ordinateur ou à votre natel, ou en pensée les autres priants de l’Eglise universelle. 

En union de prière avec vous tous !

EcolEaux-Vives

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP La Seymaz et UP Champel  / Eaux-Vives, Saint-Paul / Saint-Dominique (GE), avril 2020

Par Pierre Moser | Photo: DR

Lors d’un article précédent, je me suis permis de fustiger le ton grinçant des médias. Je voudrais revenir ici sur un autre aspect négatif de ces mêmes médias : leur silence concernant certains sujets. J’ai tout faux ? Soit ; faites tout de même les requêtes Google suivantes : « Greta Thunberg tsr » pour commencer, suivi par « Laudato si’ tsr ». Malgré mon admiration sans bornes pour cette jeunesse si active, le traitement de faveur pour Greta me paraît évident. Et pourtant le message est le même. Dans le cas de « Laudato si’ » cela va même plus loin. La décroissance est le leitmotiv de cette jeunesse, alors que le Pape nous demande d’apprendre à donner et non simplement à renoncer. Non seulement changer nos réflexes quotidiens afin de consommer plus intelligemment, mais encore partager avec ceux qui n’ont pas ou ont moins : nous ne pouvons pas exiger de populations entières de se conformer aux règles des différents protocoles de Kyoto et suivants, alors qu’elles n’ont même pas atteint notre niveau de confort et de satiété. Le partage étant une des valeurs majeures du christianisme, ne serait-il pas judicieux de partager avec ces peuples notre droit à polluer (crédit carbone par exemple) ? Accompagner ces régions pour qu’elle sautent les échecs que nous avons-nous-même connus, sans pour autant revenir au colonialisme, serait un bon début.

Mixité sociale
Mais bonne critique ne se fait pas sans montrer l’exemple. Au sens du partage, le quartier des Eaux-Vives est un exemple réussi de mixité sociale. La quiétude du quai Gustave-Ador ne se trouve qu’à quelques minutes du fourmillement de la rue des Eaux-Vives. Plusieurs initiatives de la ville ainsi que d’associations de quartier aident à soutenir ce partage, cet échange, cette mixité, et les églises n’y sont pas étrangères.
L’Association pour la Sauvegarde du Léman, Pro Natura Genève ainsi que le Point Info de la ville de Genève ne sont que quelques exemples de la vitalité et de l’ancrage d’activités socio-écologiques dans notre quartier.

Etre prêt à œuvrer
Qu’en est-il alors de la paroisse Saint-Joseph ? Elle est en route pour favoriser encore plus cette mixité. Cependant la communauté n’est pas encore représentative de ce melting-pot social. La tolérance, l’acceptation de la différence font quelquefois encore défaut. Et il nous faut être prêt à œuvrer pour le bien de notre maison maintenant : agir selon les moyens que chacun de nous a à disposition, et non pas en fonction des biens de l’autre. Sans cette saine réaction, les problèmes que nous connaissons aujourd’hui, à savoir un monde de plus en plus inégalitaire, vont s’accroitre. L’eau se fera de plus en plus rare, mais certains auront toujours les moyens d’en acheter, même en bouteille. La circulation restreinte sera de plus en plus souvent appliquée, mais certains disposeront de plusieurs véhicules. Les produits alimentaires seront de plus en plus produits par des régions lointaines (Amazonie par exemple), mais certains auront toujours les moyens d’en importer, malgré des droits de douane de plus en plus exorbitants.

Ce que la charité nous pousse à entreprendre, le bon sens nous y invite aussi. Les exemples ci-dessus peuvent paraître évidents, mais rien n’indique que les populations favorisées aujourd’hui le seront aussi demain. Alors mettons-nous au travail et soyons équitables, tolérant-e-s et solidaires.

Une équipe Notre Dame lit l’encyclique Laudato si’

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur des Deux-Rives (VS), avril 2020

Texte par l’équipe Notre Dame – Martigny – 6 | Photo: Christine Biselx

LAUDATO SI’

1) Pourquoi le choix de ce thème ?
Le sous-titre « Le souci de la maison commune » nous a de suite interpellés.
Le cardinal G. Müller, préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, écrit d’ailleurs dans sa présentation de la Lettre encyclique 1 : « C’est la responsabilité de tous les hommes envers la terre vue comme notre maison commune qui est le thème principal. » Il précise un peu plus loin : « Tous les habitants de la terre, dans la crise écologique actuelle qui met en jeu l’avenir de l’humanité sur notre planète, doivent prendre soin de la grande et belle demeure où Dieu Créateur et Père, a donné à tous une place et un foyer. »

2) Quelles implications dans la vie concrète ?
Dans sa Lettre encyclique le pape François nous a aussi touchés par ses réflexions :
« Il ne suffit plus de dire que nous devons nous préoccuper des générations futures. Il est nécessaire de réaliser que ce qui est en jeu, c’est notre propre dignité » (Laudato si’, no 160). Ne sommes-nous pas nous-mêmes les premiers à avoir intérêt à laisser une planète habitable à l’humanité qui nous succédera ?

« Les prévisions catastrophistes ne peuvent plus être considérées avec mépris et ironie. […] Le rythme de consommation, de gaspillage et de détérioration de l’environnement a dépassé les possibilités de la planète, à tel point que le style de vie actuel peut seulement conduire à des catastrophes, comme, de fait , cela arrive déjà périodiquement dans diverses régions. » (Laudato si’, no 161)

Ceci nous incite à considérer notre façon d’agir dans des situations de la vie courante. Quelques exemples :
– opter pour des achats utiles et indispensables
– limiter au maximum l’utilisation d’emballages plastique ou en papier
– décider d’utiliser le véhicule personnel avec discernement
– privilégier, si possible,  les transports en commun
– s’engager pour une politique développant les énergies renouvelables.

3) Qu’est-ce que cela apporte à notre vie ?
La lecture de cette lettre encyclique nous apporte une vision écologique intégrale, incluant le respect de la Création tout entière et induit en nous une sérénité faite de confiance et de gratitude envers notre Créateur et Père.

Elle nous engage à suivre un chemin de vie plus exigeant certes, mais aussi plus épanouissant, qui fait naître en chacun de nous la joie et la paix selon le plan et le cœur de Dieu pour ses enfants bien-aimés.

1 Lettre encyclique « Laudato si’ » (2015), Editions Parole et Silence

Naviguez vert sur internet

On peut penser que rechercher de l’information sur internet, parce qu’on limite le papier et l’encre, est une activité entièrement écologique, mais c’est loin d’être le cas! Le numérique consomme énormément d’énergie, alors comment réduire notre consommation sur internet? Des gestes écolos qui sauvent la planète.

Par Chantal Salamin
Photo: DR
Outre la consommation électrique de nos appareils, il faut considérer celle utilisée pour maintenir constamment disponibles les différents serveurs, notamment les clouds, utilisés pour le stockage de nos données, ainsi que celle utilisée pour le transport de ces données.

Quelques gestes écologiques simples à adopter
Consommez local en stockant vos données sur votre ordinateur plutôt que sur des serveurs distants (sans oublier de faire régulièrement des sauvegardes !). Téléchargez et/ou achetez les CDs et DVDs, le visionnage et l’écoute en ligne consomment énormément d’énergie !

Réduisez vos données distantes en supprimant les mails et rendez-vous devenus inutiles, en vous désabonnant des newsletters non lues, en utilisant wetransfer.com (stockage temporaire et gratuit) pour partager vos photos et films plutôt qu’un stockage permanent comme Dropbox ou Drive.

Optez pour un moteur de recherche écologique (Ecosia ou Lilo qui finance des projets sociaux et environnementaux), tapez directement l’adresse du site internet ou des requêtes efficaces avec des critères de recherche au plus proche du résultat espéré.

Ne gardez ouvertes que les pages web que vous consultez, enregistrez les autres dans vos favoris pour les consulter plus tard.

– Sur les réseaux sociaux, partagez moins mais mieux, ne suivez que les amis qui publient des choses intéressantes.

Planter des arbres en surfant sur le web : Ecosia

Ce moteur de recherche a planté 60 millions d’arbres en moins de 10 ans d’existence et plus de 25 mios ces 7 derniers mois !

Plus il y a d’utilisateurs d’Ecosia, plus les annonceurs lui versent de l’argent pour leur publicité, et Ecosia consacre plus de 80% de ses bénéfices à planter des arbres dans des régions du monde qui en ont le plus besoin comme Madagascar, la Colombie, la Côte d’Ivoire… et bien d’autres. 

Aujourd’hui, plus d’un arbre par seconde est planté par ecosia.org grâce aux internautes. Combien grâce à vous ?

Version pour iphone
Le site: ecosia.org

Version pour Android
Le site: ecosia.org

 

 

Pâques avec le coronavirus…

Le mot de Pascal Desthieux, vicaire épiscopal

Est-ce vrai qu’il n’y aura pas de messes à Pâques, ni de célébrations pendant la Semaine sainte? La stupeur a fait place à la résignation, à la compréhension et plus encore à la responsabilité de tous: nous voulons freiner cette épidémie et sauver des vies!

Nous allons vivre des fêtes de Pâques bien particulières. Heureusement, nous pourrons suivre les offices à la télévision ou sur internet, retransmis depuis la place Saint-Pierre de Rome, de la cathédrale de Fribourg et de bien d’autres églises.

Pour célébrer la Résurrection et méditer les apparitions du Ressuscité, je vous propose les douze stations de notre chemin de joie cantonal. C’est normalement sans risque puisque chaque mosaïque est à l’air libre, bien visible à l’extérieur de nos églises. Vous pouvez aussi les voir en restant chez vous: le site chemindejoie.ch nous les présente, avec une méditation et des explications.

J’ai eu le bonheur, l’an passé, lors de l’inauguration officielle, de les parcourir avec son auteur, le père Marco Rupnik. Je l’ai vu avec émotion découvrir comment les mosaïques qu’il a imaginées et dessinées, ont été réalisées et fixées dans leur écrin. L’artiste a donné quelques indications sur son œuvre: la mandole qui entoure chaque mosaïque n’est jamais fermée, mais toujours coupée et donc ouverte vers le ciel car l’œuvre nous invite à l’élévation. Les auréoles des disciples ont une partie blanche, non finie, signe qu’ils sont toujours en route vers la sainteté. Dans la magnifique mosaïque de l’apparition au 500 (cf. 1 Co 15, 6), qui se trouve contre l’église Sainte-Marie du Peuple à Châtelaine, on ne voit qu’une trentaine de personnes de dos. En fait, m’a précisé le père Rupnik, les personnes qui regardent cette mosaïque font partie de ce tableau, de ces 500 que le Ressuscité réconforte et envoie.

Depuis chez vous, ou en allant voir les mosaïques proches de chez vous, je vous invite à méditer ce chemin de joie, à aller à la rencontre du Christ ressuscité. Que ce chemin soit celui de votre joie!

En ces temps si particuliers, en grande communion avec les personnes atteintes par ce virus, leur famille et tout le personnel soignant, je vous souhaite, malgré tout, que Pâques soit fête de joie!

L’eau de mélisse du carmel de Develier

Par Pascal Ortelli
Photos: DR

En plein cœur du Jura, le Carmel de Develier est le plus jeune monastère de Suisse. Ces dix-neuf moniales issues de sept nationalités rappellent à leur manière l’amour du Christ pour tous par une vie de solitude et de prière. Outre un service de blanchisserie, les carmélites subviennent à leurs besoins en produisant l’eau de mélisse.

Une recette connue dès l’Antiquité
L’eau de mélisse est le fruit d’un héritage pluriséculaire dont le procédé de fabrication n’a cessé de s’affiner au cours des siècles. Depuis 1802 la recette gardée secrète de cet élixir à base de mélisse, d’épices et d’herbes aromatiques passe aux mains des Dames du Saint-Sépulcre de Baden-Baden en Allemagne. N’ayant plus les forces vives pour pérenniser sa production, elles transmettent leur savoir-faire aux carmélites de Develier en 2003.

Les plantes de mélisse sont cultivées dans le jardin du monastère. Grâce à deux alambics, sœur Maïlys, chimiste de formation, assure une dizaine de distillations par année. L’eau de mélisse stimule et rafraîchit les forces vitales. En usage interne (5 à 10 gouttes sur un sucre) ou externe, elle peut être utilisée contre les maux d’estomac ou de voyage et contre les troubles du sommeil.

Une jeune communauté
Les carmélites de Develier fêteront le 14 juin prochain les quarante ans de la dédicace de leur église placée sous la protection de Notre-Dame de l’Unité – tout un programme pour le canton du Jura ! Après une histoire mouvementée qui va de Marseille à Middes dans le canton de Fribourg, la communauté a pu s’établir dès 1980 à Develier dans un monastère moderne et flambant neuf fait de brique, de bois et de béton. 

Là, elles vivent le charisme du Carmel, une famille spirituelle d’ermites apparus aux alentours du XIIe siècle en Palestine et qui se réclament du prophète Elie. Sous l’impulsion de sainte Thérèse d’Avila et saint Jean de la Croix, l’ordre connut une profonde réforme au XVe siècle. Le Carmel accorde une grande place à l’oraison (une prière silencieuse toute simple en présence du Seigneur deux heures par jour en plus des offices liturgiques). 

Pour plus d’info et point de vente

http://mocad.ch/eau-de-melisse/

Comment vivre la joie de la Résurrection quand on traverse un deuil ?

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP La Seymaz et UP Champel / Eaux-Vives, Saint-Paul / Saint-Dominique (GE), mars 2020

Le 21 mars 2020 à 16h, Mgr Gabriel Ghanoum, prêtre catholique melkite s’arrêtera à Sainte-Thérèse pour nous partager son expérience d’accompagnement face au deuil. Il nous offre lui-même un avant-goût de sa conférence.
Par Mgr Gabriel Ghanoum

Il y a effectivement un décalage entre la joie de la Résurrection – être heureux et habité par l’Espérance, célébrer en famille, avec des amis – et vivre son deuil suite à la perte d’un être cher, l’abandon d’un conjoint, un licenciement… Nous ressentons plus intensément en nous le vide, la peine, la souffrance, notre vulnérabilité en cette période de perte.
Ma conférence sur le deuil mettra en évidence les éléments importants du livre que le Dr Dezelic et moi-même venons de publier: Transcender le Deuil: Retrouver du Sens et des Outils Pratiques pour Naviguer dans le Monde de la Séparation. Nous l’avons écrit pour les personnes qui traversent un deuil, leur entourage immédiat, ainsi que le personnel médical, afin de les aider à s’adapter à leur nouvelle réalité de vie et à la comprendre. Un accent particulier est mis sur la façon de vivre les fêtes, les dates importantes et les célébrations.

En voici quelques extraits:
«Ce guide pour le deuil est destiné à vous aider tout au long de votre parcours personnel de deuil, peu importe où vous vous trouvez sur ce chemin lorsque vous prenez ce livre en main. Nous avons fait de notre mieux pour offrir des outils pratiques et des informations indispensables pour gérer tous les aspects du deuil: ce dont nous avons besoin pendant le deuil, des outils et des suggestions spécifiques (comment faire) et une compréhension plus approfondie de notre parcours personnel de deuil. Nous espérons que ce guide vous apportera un peu de guérison et d’espoir; que le terrain et les émotions douloureuses, sombres et difficiles engendrés par le chagrin s’apaiseront; et que vous retrouverez à nouveau la lumière de la vie…
Le deuil découle d’une perte de connexion et d’attache- ment à nos proches, à nos relations, lieux, objets et cir- constances chers. Il existe de nombreux types de deuils et de scénarios. Ils apparaîtront au fur et à mesure que nous serons confrontés aux changements inévitables qui accompagnent la séparation, la perte…»

Cette approche centrée sur le Sens s’ancre dans la logothérapie du Dr Viktor Frankl. Elle est comme une lampe, une balise d’espoir pour aider celles et ceux qui pleurent à naviguer tout au long de ce voyage, doux et amer, d’amour et de séparation souvent difficiles, leur permettant ainsi de trouver le chemin qui conduit à redécouvrir le Sens de leur vie et le Sens de la Vie. Comme le disait un auteur inconnu: «Le deuil n’a pas de fin, mais il change. C’est un passage, pas un lieu où séjourner. Le chagrin n’est pas un signe de faiblesse, ni un manque de foi. C’est le prix de l’amour.»

Le Christ a vécu cet état transitoire : de la séparation, la perte… de Dieu («Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné?» Mt 27, 46), à la recherche de sens («Père, entre tes mains, je remets mon esprit» Lc 23, 46 et «Tout est accompli» Jn 19, 30), à la joie de la Résurrection. Pour nous chrétiens, il est le chemin, « la Résurrection et la Vie» (Jn 11, 25).

Le fanatisme dans l’assiette

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Clins Dieu sur les Contrées (VS), mars 2020

Par Alexandre Barras | Photo: DR

Je ne pouvais qu’être désigné pour l’édito de ce mois ! Je ne m’arrêterai pas aux nombreux scandales sur l’élevage, le conditionnement et la vente des produits qui se retrouvent dans nos assiettes. Je ne parlerai pas non plus des anti-spécistes et des adeptes du véganisme: je m’en tiendrai simplement à un propos de table.

Que de fois sommes-nous à table pour manger, boire un verre, partager nos joies, nos peines, nos questions ? Il est bien rare de n’y trouver rien à grignoter ou à boire! Manger et boire font partie du vivre ensemble. Jésus a souvent partagé la table, non seulement avec ses disciples mais aussi avec de nombreuses personnes diverses et variées. Il a multiplié les pains, les poissons et même changé l’eau en vin pour rassasier et désaltérer la soif de ses frères et soeurs en humanité. Il a même « changé » la prescription mosaïque sur les aliments purs ou impurs, affirmant : « Ce n’est pas ce qui entre dans l’homme qui est mauvais mais ce qui en sort. » (Mt 15,11)

Apprécier les mets que l’on nous sert, n’est-ce pas rendre grâce à notre Créateur de nous avoir donné de si bonnes choses ? Il nous les a données pour que nous en profitions, avec modération, pour sa Gloire et notre élévation humaine et spirituelle. Donc, pas de fanatisme dans nos assiettes, mais que de l’amour et de la joie, du palais et des convives.

Bon appétit à tous.

La chapelle Saint-Joseph, une oasis apaisante

Le 19 mars, nous fêtons le patron des pères de famille, des travailleurs et de l’Église universelle. L’occasion est belle de s’arrêter un instant dans la chapelle Saint-Joseph sous l’église Saint-Pierre dans le quartier de Beauregard, à laquelle nous avions consacré notre dernier article. Aussi, après l’ample vivacité de l’apôtre, passons à présent à la présence plus discrète du père adoptif de Jésus.Par Natalie Hervieux
Photos: DR

Image 1

Entre la salle paroissiale Saint-Pierre et le petit jardin de cette même église s’étend un escalier creusé à même le bâtiment, permettant d’accéder de l’une à l’autre. C’est dans le palier intermédiaire que s’ouvre la porte de la chapelle Saint-Joseph. En entrant, on est saisi immédiatement par les couleurs chaleureuses du bois qui domine l’oratoire. Devant soi, un paravent de fines lamelles de ce même bois forme une sorte de narthex qui offre au visiteur le temps d’un sas avant d’entrer plus avant, par les côtés.

Image 2

Un ensemble polyphonique et harmonieux
La lumière provient des vitraux qui s’alignent sur la droite de la chapelle, offrant la douceur de rayons obliques à cet espace de recueillement. Lesdits vitraux sont l’œuvre du peintre Yoki qui y a symbolisé des étapes de la vie du patron des lieux. On reconnaîtra ici les deux colombes apportées lors de la Présentation au Temple de Jésus, là le lys représentant la pureté de l’époux de Marie, ailleurs encore les outils de sa profession de charpentier (image 1). La fresque derrière l’autel (image 2), du même auteur, complète cette vie de Joseph de manière plus figurale : on y voit au milieu le père adoptif de Jésus, tenant son jeune garçon sur un genou. À gauche de ce motif central, le mariage avec la Sainte Vierge et à droite, la Fuite en Égypte.

Image 3

Yoki n’est pas le seul artiste a avoir été mandaté pour le décor de cette chapelle de semaine qui fut à l’origine un local de réunion et de théâtre. Antoine Claraz a laissé une large et très belle empreinte dans ce sanctuaire : on lui doit la croix (image 3) et le tabernacle de bronze (image 4), ainsi que la Vierge à l’Enfant (image 1) que l’on peut admirer à droite de l’autel – les émaux 1 sont l’œuvre de Liliane Jordan. La statue de saint Joseph (image 5) – située, comme le saint qu’elle représente, discrètement en retrait, est également à attribuer au sculpteur. L’ensemble revêt une douce cohérence où les coloris bronze et boisés se mêlent harmonieusement. Dans les mêmes tons, on observera, en levant les yeux, le plafond à caissons de bois ainsi que ses partitions et les étoiles centrales dorées, vestige restauré des transformations de 1959.

Image 4

Un chemin d’intériorité
Par terre, une touche de rouge et de bleu qui vient répondre à la palette de couleurs des œuvres de Yoki : un tapis circulaire plus récent représentant le labyrinthe de Chartres. L’idée de ce motif médiéval de microcosme est d’inviter à un pèlerinage condensé vers le dedans, vers le Christ – une démarche qui évoque notamment les mandalas qui rejoignent tant notre sensibilité actuelle. Autre itinéraire intérieur proposé : les mystères du rosaire, œuvre en dolomie du monastère de Bethléem (Mougère, F), contre la paroi de gauche. 

Image 5

On l’aura compris, la chapelle Saint-Joseph est un lieu idéal et très apprécié pour une halte passagère, que ce soit le matin à 8h30 pour la messe, l’après-midi pour un moment de solitude orante ou encore en soirée pour les diverses rencontres qui y sont proposées, notamment la très belle école d’oraison offerte par le Père Huguenin les jeudis soir. Légèrement en décalage par rapport à l’axe très fréquenté de l’avenue Beauregard menant à Villars-sur-Glâne, cette oasis vaut le léger détour qu’elle propose avant de retourner au quotidien de la vie citadine.

1 Matière fondante composée de différents minéraux, rendue très dure par l’action de la chaleur, destinée à recouvrir par la fusion le métal, la céramique, la faïence, la porcelaine à des fins de protection ou de décoration, et prenant alors des couleurs inaltérables.
www.cnrtl.fr

Remerciements :
Natalie Hervieux tient à remercier vivement Monique Pichonnaz Oggier pour ses généreuses et enthousiastes explications.

Sources :
Recherches personnelles de Monique Pichonnaz et Pierre Brasseur, service des Biens culturels.
http://www.cathedrale-chartres.org/Messe en l’honneur de saint Joseph jeudi 19 mars à 8h30 à la chapelle Saint-Joseph (paroisse Saint-Pierre), Fribourg

Le vrac c’est pas sorcier

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteurs de Sierre (VS), mars 2020

Texte et photo par Brigitte Deslarzes

Riz jasmin blanc, sauvage, basmati, carnaroli ou penne, coquillettes, et farines en tout genre… légumineuses colorées, fruits secs et oléagineux se côtoient dans l’épicerie BRÜT de David Stolfo au centre de Sierre. Peu visible et en retrait du trafic, l’enseigne sise au centre «la Terrasse» vaut le détour. Surtout si l’on cherche à limiter les montagnes de déchets générées par de trop encombrants emballages.Désormais habitués à prendre des cabas réutilisables pour aller au supermarché et à l’heure du « trier c’est pas sorcier », on peut s’essayer à franchir une nouvelle étape en amenant ses contenants dans les épiceries où les aliments sont accessibles en vrac. Depuis juin 2018, David  Stolfo propose ce concept au centre de Sierre pour le plus grand bonheur des adeptes du zéro déchet ou de produits qui sortent de l’ordinaire. 

Jouer les curieux pour admirer les savons artisanaux, shampoings solides ou crèmes à l’abricot, au miel et autres parfums qui fleurent bon la nature c’est aussi possible. Une expédition qui permet de découvrir les créations d’artisans de Sierre, comme  « Le Skali de Khatone », ou « l’arbre doré » de Crans-Montana. En flânant dans cet espace, on croise justement la jeune mère de famille descendue du Haut-Plateau apporter sa production de cosmétiques faits maison. L’emballage minimum étant de rigueur, les deux producteurs locaux proposent de simples feuilles de papier, qui, plantées en terre permettent de faire pousser des fleurs. Surprise garantie. 

Concept unique et prometteur
Gestionnaire de commerce de détail dans une grande surface et assistant socio-éducatif, David Stolfo a fait le choix de s’investir pour un concept permettant de consommer de façon plus éthique et éco-responsable. Il a misé sur un commerce de proximité, avec sa propre enseigne : BRÜT qui n’existe qu’à Sierre. Son logo inspiré du tableau périodique des éléments de Mendeleïev accroche le regard comme une invitation à revenir à un mode de vie plus simple, proche de la nature… Plutôt qu’un retour en arrière, une prise de conscience du bon sens qui régnait à l’époque de nos grand-mères mis au goût du jour. 

« Le budget nourriture se rétrécit au profit de mille et un gadgets pour lesquels on est prêt à investir des sommes importantes. La nourriture est selon moi quelque chose de vital et il est primordial d’investir temps et argent pour bien manger », confie David créateur de cette enseigne hors du temps.

Concrètement, il suffit de venir avec ses bocaux, ses contenants en plastique, ses sacs en papier ou en tissu et de les remplir avec les quantités désirées des produits choisis. Tous les contenants peuvent même être achetés sur place. La marche à suivre est inscrite d’une écriture appliquée sur des tableaux noirs, un peu comme dans la vieille école du village.

En librairie – mars 2020

Par Calixte Dubosson et la librairie Saint-Augustin

Des livres

Epeautre, fenouil et compagnie…
Marion Flipo

Avec le céleri, les châtaignes, les amandes ou encore la cannelle, ils sont les véritables stars de l’alimentation préconisée par Hildegarde de Bingen. Cette grande mystique du XIIe siècle a en effet développé une extraordinaire connaissance des aliments, au service de l’équilibre et de la santé. A partir de son enseignement, Marion Flipo nous invite à un voyage culinaire grâce à des recettes originales, pleines d’énergie et simples à réaliser, qui réveillent le corps et le cœur.
Faites entrer Hildegarde dans votre cuisine, pour votre plus grand bonheur !

Edition de l’Emmanuel

Acheter pour 27.00 CHFLa vie d’en bas
Gérald Métroz

Gérald Métroz a perdu ses deux jambes à l’âge de deux ans et demi, lors d’un accident de train à la gare de Sembrancher. Après avoir marché durant plus de trente ans avec ses prothèses, il a ensuite parcouru le monde en fauteuil roulant, comme sportif d’élite, journaliste, conférencier, manager de hockeyeurs professionnels, écrivain et chanteur. Aujourd’hui, il prend la plume pour évoquer La vie d’en bas, sa vision d’un monde dont il a dû, à sa manière, apprivoiser les codes et les contours afin de pouvoir survivre et surtout bien vivre. Des lignes passionnantes et émouvantes à mettre entre toutes les mains.

Empiric Vision

Acheter pour 29.00 CHFNos saints anges gardiens
Odile Haumonté

As-tu déjà pensé à ton ange gardien ? Cet ami invisible se tient à tes côtés, fidèlement, à chaque instant de ta vie pour te guider, te protéger, te consoler. Discrets compagnons de route, les anges sont « une vérité de foi », nous dit l’Eglise. Par ce livre illustré avec douceur et humour, à travers des prières et des épisodes de l’intervention des anges dans la vie des saints, tu vas découvrir les anges et avoir envie de les prier.

Pierre Téqui

Acheter pour 19.50 CHFLéa, Hugo et la nutrition
Fabienne Criquy

Léa et Hugo sont camarades de classe. Un jour, ils réalisent que leur surpoids leur cause beaucoup de soucis dans la vie de tous les jours. Ils commencent à souffrir du regard des autres et se sentent différents malgré eux. Petit à petit, ils décident de changer et de corriger enfin leurs mauvaises habitudes alimentaires… Comme Hugo et Léa, tu peux, toi aussi, te prendre en main pour te sentir bien dans tes baskets et retrouver le sourire.

Editions du Signe

Acheter pour 12.50 CHF

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50 ans de mariage… Joie! Joie!

C’est dans la joie que Carmela et Gerardo Ianalfo ont vécu leurs 50 ans de mariage dimanche 22 décembre dans l’église de Gland devant la communauté. Un moment de joie.Par Françoise Merlo
Photo: Brigitte Besset

Joie : c’est ce mot qui caractérise le mieux ces cinquante années d’union conjugale. Il a jailli de la bouche de Carmela et Gerardo Ianalfo en chœur et de leur cœur, j’ose l’écrire. Ils ont choisi de fêter cet anniversaire en commençant par une démarche spirituelle: se retrouver devant le prêtre, au milieu de la communauté, pour revivre la bénédiction de leur alliance.

Dimanche 22 décembre dernier, la communauté de Gland a participé à leur joie et reçu un témoignage de la fidélité de notre Dieu à travers celle de Carmela et Gerardo à leur engagement l’un envers l’autre. L’abbé Jean-Claude Dunand, curé modérateur, les a accueillis devant l’autel pour rendre grâce à Dieu avec eux et lui confier la suite de leur chemin de vie.

Un couple décidé
Gerardo a quitté l’Italie à 20 ans pour échapper à de longues années de service militaire. Il est venu en Suisse avec l’intention d’y rester deux ou trois ans. Il a d’abord travaillé chez Rochat, puis comme jardinier. Il a eu la chance de rencontrer Carmela, venue de Sicile à 14 ans avec ses parents. Le projet de rentrer en Italie s’est alors transformé en désir de fonder une famille en Suisse.

Gerardo se souvient en souriant de cette question de son futur beau-père : « A part ma fille, qu’est-ce que tu veux ? » Manière très joviale d’autoriser les futurs mariés à se courtiser, car à l’époque il fallait l’autorisation des parents !

Fiançailles à l’Ascension, en mai 1969, et mariage avant Noël de la même année. Pas besoin de tergiverser : avec Carmela, les décisions sont rapides et claires. Tous deux gagnent leur vie : ils peuvent envisager le mariage plutôt que de continuer à verser leurs salaires à leurs parents.

Amour et respect
Cinquante ans de vie commune démontrent ce dont Gerardo et Carmela ont toujours eu conscience : un grand amour les unit, un grand respect l’un pour l’autre. Gerardo s’est toujours fié aux choix de Carmela et c’est ensemble qu’ils ont pris leurs décisions. D’ailleurs, aime-t-il à dire, « elle a toutes les qualités : je ne pourrais pas choisir ».

Ils se sont aussi remémoré l’immense bonheur qu’ils ont partagé à la naissance de leur fils Eugenio et, 14 mois plus tard, de leur
fille Maria Pia. Carmela et Gerardo savent profondément que la vie, si elle procure des joies immenses, peut se révéler cruelle: le décès de leur fille Maria Pia à 25 ans est une souffrance qui ne passera pas.

Engagés dans la communauté
Mais la vie continue et le couple trouve courage, force et joie dans le travail bien fait. Tous deux ont donné beaucoup de temps à la communauté de Gland. Lui s’est occupé de l’extérieur de la chapelle et des jardins, Carmela de la conciergerie. Des souvenirs très heureux que les marchés aux puces, les broches, la sangria et le tiramisu, et autant d’engagements qui ont conduit Carmela à entrer dans le Conseil de communauté. Pour tous deux, la communauté de Gland est très importante : ils y ont des amis, et surtout elle les a beaucoup soutenus dans les passages difficiles de leur existence.

Maintenant, pour Carmela et Gerardo, c’est le temps de la retraite, des voyages et des croisières avec leurs amis. Que leur souhaiter de plus si ce n’est qu’ils en profitent pleinement en continuant à cultiver de beaux moments d’amitié et de tendresse ?

Le Carême sauve la Création

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur de l’Entremont (VS), mars 2020

Texte par Danièle Cretton Faval | Photo: DR

Donc, vive le CARÊME pour mettre le doigt sur le fanatisme de la surconsommation. C’est une question d’actualité vu que depuis l’été écoulé, plus de stock. En effet, nous avons épuisé nos richesses alimentaires et autres nécessités, donc, il va falloir changer nos habitudes, notre Terre Mère est à bout. Il faut avoir la conviction d’une urgence, celle d’agir collectivement pour promouvoir une meilleure gestion des ressources.

Il est temps de laisser nos illusions, et bravo les jeunes qui nous forcent à sortir de notre cocon.

C’est ainsi que le CARÊME arrive au bon moment pour nous faire prendre conscience qu’on peut, si l’on veut, changer notre façon de vivre dans le quotidien. Il nous invite à nous inscrire dans une démarche plus vertueuse de consommation. L’idée est de consommer moins, mais mieux, et différemment, pour vivre mieux. Ce qui veut dire : acheter les légumes frais, de saison et de notre région, en vrac dans notre panier (sans sachet plastique). Ainsi que tous les autres produits alimentaires nécessaires, à préparer soi-même, ce qui favorise une économie tangible.

Eviter la nourriture transformée ou cuisinée par l’industrie, avec tous ses adjuvants empoisonnés et qui sont contraires à notre santé, TROP chère parce que déjà manutentionnée.

Notre planète a un réel besoin d’être entendue dans son cri d’angoisse pour demain. Rien qu’au niveau de l’électricité, j’ai ouï dire que si tout le monde en Suisse fermait les ordinateurs et toutes les lampes inutiles la nuit, cela économiserait une centrale nucléaire. C’est changer presque rien, pour changer presque tout.

C’est comme pour l’entretien de la maison, il suffit du savon noir naturel, d’un peu de bicarbonate et de vinaigre pour tous les nettoyages du sol au plafond et des sanitaires. Et pour la salle de bain : un bon savon de Marseille pour la douche et la toilette et une crème naturelle pour les soins du visage, et le tour est joué. En passant à la poubelle tous les produits chimiques, on ne pollue plus les eaux, ni notre environnement, ni notre air. Sans oublier l’économie qui nous réalisons, énorme!

Durant ce Carême, faisons avec bienveillance un inventaire de tous les produits utilisés dans notre maison soit dans la nourriture, soit  pour les soins de notre peau, soit pour les nettoyages et les lessives. Rien que dans une glace ou  dans un shampoing on compte entre 30 à 40 ingrédients chimiques. Le naturel doit revenir au galop.

Notre bon CARÊME vient à point nommé pour nous faire faire une étude sérieuse sur la possibilité du « moins, pour vivre mieux » et de se conformer au cri de notre pauvre planète qui n’en peut plus de notre surconsommation.  Soyons XXIe siècle. 

Christus Vivit: l’éclairage

Voici la quatrième partie de notre série sur l’exhortation Christus Vivit du pape François suite au synode sur les jeunes, la foi et le discernement vocationnel. Dans ce numéro, nous vous proposons de décrypter le septième chapitre du texte.Par Paul Salles
Photo: FJ

La première intuition que le pape ne cesse de rappeler, c’est que l’Église ne peut pas proposer une pastorale à destination des jeunes. Elle doit initier un chemin de rencontre avec les jeunes, et dans lequel les jeunes sont acteurs, sujets de la mission qui leur est adressée. Ainsi, les meilleurs évangélisateurs des jeunes sont les jeunes eux-mêmes. Nous ne devons pas proposer quelque chose pour eux, mais les accompagner de manière à ce qu’ils puissent développer leur créativité et les autres charismes que Dieu leur donne, dans l’Église. Mais nécessairement, ce sera avec leurs manières de faire qui ne sont pas forcément celles auxquelles nous aurions pensé. 

Les grandes lignes
Le pape François donne deux axes principaux de travail. Tout d’abord la recherche et l’invitation adressée aux jeunes qui n’ont pas encore fait cette expérience de l’amour de Dieu pour eux. Il s’agit d’une première annonce, celle du cœur de la foi qui mène à la rencontre personnelle avec Jésus. Cette annonce peut prendre toutes les formes, dans tous les milieux possibles, mais elle doit revêtir le « langage de la proximité » et la « grammaire de l’amour ». D’autre part, notre action doit viser la croissance et la maturation de la foi pour ceux qui ont déjà fait cette expérience. Le pape met en garde contre une formation qui resterait uniquement au niveau dogmatique ou moral. Il plaide pour un accompagnement qui leur permettrait d’approfondir l’essemble de la foi (le kérygme) et d’enraciner les expériences de la foi et de la vie chrétienne dans des propositions riches de sens et d’amour fraternel (entraide mutuelle, vie en communauté, service des plus pauvres…). Le pape souligne ainsi l’importance de développer des lieux qui soient de véritables foyers, où l’on peut faire l’expérience de la foi comme d’une vie de famille. Il demande même que l’on puisse laisser des locaux à disposition des jeunes pour qu’ils puissent créer cette vie fraternelle et prendre leur place dans la communauté ecclésiale.

Le pape cite ensuite différents domaines à renforcer : la prière et les rencontres favorisant le silence, le service du prochain, la musique, le sport ou la sauvegarde de la création, mais en soulignant que rien ne pourra jamais remplacer les fondamentaux de la vie chrétienne que sont la fréquentation de la Parole de Dieu, de l’eucharistie, du sacrement du pardon, à l’image des saints et à l’école de la longue tradition spirituelle de l’Église.

Accompagner une pastorale populaire et missionnaire
Le pape rappelle de nouveau l’importance de développer une pastorale « populaire », c’est-à-dire de ne pas se laisser enfermer dans un entre-soi qui nous fait perdre le souffle missionnaire. Il est bon de soigner la formation de jeunes leaders, passionnés par l’Évangile. Mais il ne faut pas oublier l’immense majorité des jeunes qui n’attendent (en apparence) rien de l’Église. Ce sont les brebis perdues pour lesquelles le bon pasteur ne craint pas de laisser le troupeau pour partir à leur rencontre. Il nous faut les rejoindre et créer des espaces de rencontre où chacun puisse trouver sa place. Sachons laisser aux jeunes l’initiative de créer de nouvelles formes de mission pour porter l’Évangile de façon nouvelle à leur génération. 

Enfin, le pape se fait l’écho des demandes des jeunes réunis en présynode qui demandent d’authentiques accompagnateurs. Trop souvent, ils se retrouvent seuls par manque de personnes qui puissent véritablement faire un bout de chemin avec eux, qui sachent marcher à leur rythme, être une oreille attentive. Ils décrivent ainsi les qualités de l’accompagnateur idéal : « Qu’il soit un chrétien fidèle et engagé dans l’Église et le monde, qui cherche constamment la sainteté, quelqu’un en qui l’on peut avoir confiance, qui ne juge pas, qui écoute activement les besoins des jeunes et y répond avec bienveillance, quelqu’un qui aime profondément avec conscience, qui reconnaît ses limites et comprend les joies et les peines d’un chemin de vie spirituelle. » (CV 246)

Statue de saint Amé (Roger Gaspoz, Notre-Dame du Scex)

Par Amandine Beffa
Photo: Jean-Claude Gadmer

Les mains de saint Amé semblent s’ouvrir à la fois
pour prier Dieu et pour accueillir le poids du monde.

Au début du VIIe siècle, saint Amé, un moine de l’abbaye de Saint-Maurice, reçoit un appel à aller vivre dans la solitude sous le regard de Dieu. Il choisit une anfractuosité de la falaise qui surplombe la bourgade. 

Si plusieurs édifices se succèdent dans le temps, la vocation du lieu est inchangée. La chapelle de Notre-Dame du Scex accueille depuis les chercheurs de Dieu, que ce soit pour quelques minutes ou quelques années.

En 2011, pour célébrer le 1400e anniversaire de l’installation du premier ermite, Roger Gaspoz réalise une statue d’airain à son effigie.

Un aspect apaisant
Les mains de saint Amé, posées sur la Bible, semblent s’ouvrir à la fois pour prier ce Dieu pour lequel il a tout quitté et pour accueillir le poids du monde. D’ailleurs, si vous passez après une averse, vous remarquerez que les mains de la statue accueillent la pluie comme le saint accueille la volonté de Dieu et les prières de ceux qui gravissent les 487 marches qui les guident jusqu’ici.

Roger Gaspoz dit lui-même de saint Amé qu’il est présence : « […] à l’autre, imprégné qu’il est des errances et des espérances de ceux et celles qui viennent se confier à lui. Présence à ce Dieu à qui l’ermite aux mains ouvertes remet tout. Il se fait offrande de cette humanité à Celui qui entend tout, qui accueille tout, au Tout-Puissant en amour. »

L’œuvre du peintre et sculpteur valaisan dégage quelque chose d’apaisant. Son visage calme et ses yeux clos nous invitent à méditer un instant à ses côtés.

Laissons à Roger Gaspoz les derniers mots : « Oui, saint Amé est à la fois solitude, recueillement et présence, canal entre Dieu et les hommes. »

Source : « Notre-Dame du Scex », in Les Echos de Saint-Maurice, n° 23, automne 2011.

Jeux, jeunes et humour – mars 2020

Par Marie-Claude Follonier[thb_image image= »4620″ img_link= »url:/wp-content/uploads/2020/02/Jeu_mars2020. »]

Question de mars

Le papa de Jésus, c’est Joseph ou Dieu ?

De fait, ce sont les deux, mais pas sous le même rapport. Nous croyons que Jésus a été conçu dans le ventre de Marie par l’action de l’Esprit-Saint, ce qui n’empêche pas Joseph d’être son véritable père humain sur le mode de l’adoption. L’important pour l’époque était de reconnaître l’enfant et de lui donner son nom, ce que fit Joseph. De plus, si Jésus était issu d’un mariage « normal », cela ne remettrait pas en cause sa filiation divine pour autant. Car elle est d’un autre ordre que les lois de la biologie. Ainsi Jésus, dans tous les cas, est 100 % Dieu et 100 % homme.

Par Pascal OrtelliDans la vie, il y a plus de joie à donner qu’à recevoir, affirme le curé dans son cours de catéchisme.

– Ah, dit le petit nouveau, ça doit être vrai. Mon père me le dit tout le temps.

– C’est bien mon petit. Et qu’est-ce qu’il fait ton papa dans la vie ?

– Il est boxeur !

Par Calixte Dubosson

Les viandes consacrées aux idoles

Par François-Xavier Amherdt
Photo: DRC’est à la liberté que nous convie saint Paul, ainsi qu’au respect des frères et des sœurs qui ne disposeraient pas de la connaissance nécessaire pour le discernement de problèmes concrets. Dans la communauté de Corinthe, la New York de l’époque, c’était le surplus des viandes offertes en sacrifice aux idoles païennes (« idolothytes ») qui faisait problème. On les vendait au marché, et les chrétiens se demandaient s’ils avaient le droit de les acheter et de les consommer, sans pactiser pour autant avec les faux dieux : un cas de conscience pour les soucieux d’une observance stricte au Dieu unique.

Le caillou qui fait tomber
Pour les « forts », aucun problème. Puisque les idoles « n’existent pas », en réalité, et qu’en Jésus-Christ, les baptisés ont acquis une pleine liberté, il n’y a donc pas de difficulté à manger ces viandes « idolothytes ». Aucune fausse loi extérieure ne doit entraver la liberté intérieure. Pour les « faibles », c’est-à-dire les scrupuleux qui se faisaient du souci et avaient peur de pactiser ainsi avec le péché, il valait au contraire mieux y renoncer, par souci de pureté.

L’apôtre des nations fait triompher le principe pastoral du « scandale des faibles ». Mieux vaut pour les « forts », par charité chrétienne, renoncer à exercer leur liberté souveraine, plutôt que de plonger les « faibles » dans un problème de conscience et provoquer leur chute – c’est le sens en grec du mot skandalon, le caillou qui fait tomber. 

Sobriété évangélique
De même, aujourd’hui, nous pouvons manger ce que nous souhaitons, en vertu de la liberté accordée par le Seigneur. Nous ne sommes soumis à aucun interdit alimentaire. Rien ne nous oblige à devenir végétariens ni véganes. Mais si nous pouvons contribuer à sauvegarder la création et à favoriser le bien-être des peuples et des paysans, contraints à la monoculture ou à l’élevage intensif sous la pression des lois du marché, si nous pouvons nous unir ainsi positivement à ceux qui prônent une sobriété heureuse, très évangélique, achetons moins de viande et consommons équitable. Notre liberté en sortira grandie !

Le fanatisme dans l’assiette

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, décanat Sion (VS), mars 2020

Par le Chanoine Lionel Girard | Photo: Indra Laferte

Le thème du fanatisme dans l’assiette renvoie-t-il au vieil adage mens sana in corpore sano? Pas si sûr…Tout d’abord, parce qu’il établit un parallèle trop rapide entre l’esprit et le corps. Et tous les sondages, statistiques ou analyses de mettre l’accent sur ce que nous avons pu expérimenter nous-mêmes : l’équilibre mental parfait, le poids idéal, bref, cette quête insatiable de l’équilibre ou du bien-être semble plus complexe que la simple résultante d’une hygiène alimentaire basée sur la diététique dont les experts peinent à donner des recettes unanimes. 

Délaissons un instant nos balances, nos calculs de calories, d’IMC ou nos analyses sanguines… oui sortons de ce nombrilisme obsessionnel pour aborder une autre nourriture. Car l’homme ne vit pas seulement de pain mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu. (Mt 4, 4)

Ainsi dès les commencements, Dieu a parlé pour créer et protéger sa création. Il nous a invités à nous nourrir des bons fruits qui prolifèrent dans le jardin, à l’exception de ceux de l’arbre de la connaissance du bien et du mal. Ainsi tout au long de la Révélation, le thème des repas se déploie tel un fil rouge ponctuant toute rencontre avec lui, souvent corrélés d’une offrande rituelle. Pensons par exemple aux visiteurs d’Abraham, à Esaü, à Elie face à la veuve de Sarepta… Quant à la nouvelle Alliance, elle s’ouvre sur la naissance du Verbe incarné déposé dans une « mangeoire » à Bethléem, se poursuit avec d’autres repas (Cana, Hérode, Marthe et Marie, multiplication des pains…) qui annoncent une réalité nouvelle : notre véritable nourriture, c’est Jésus lui-même, qui institue l’Eucharistie entouré de ses disciples. Par ce sacrement inséparable de la croix, tous les sacrifices sont récapitulés et dépassés, et cette action de grâces nous laisse entrevoir le festin des noces éternelles où l’amour seul régnera éternellement.

Incompatible donc avec tout fanatisme puisque le don par excellence est au cœur du mystère, l’assiette peut nous conduire à l’amour, si nous décidons de choisir comme régime quotidien, celui qui consiste à fréquenter, méditer, contempler la Parole vivante. Là est notre véritable régime capable de transformer nos cœurs et nos corps en offrandes saintes à sa gloire.

Saint-Ursanne (JU)

Par Pascal Ortelli
Photos: DR
[thb_image lightbox= »true » image= »4653″]Le jubilé du 1400e anniversaire de la mort de saint Ursanne est l’occasion de (re)découvrir le riche patrimoine de cette cité médiévale, perle du Jura. A cet effet, un circuit secret sera inauguré en avril pour « faire parler les pierres »…

Circuit secret : deux heures à pied.

1. Rendez-vous à l’Office du tourisme et téléchargez gratuitement l’application mobile qui vous permettra de découvrir l’histoire de la ville à votre rythme. Une version payante donne accès à plusieurs endroits insolites, mis en scène par des animations son et lumière et de la réalité augmentée.

2. Poursuivez jusqu’à la collégiale après avoir franchi plusieurs postes qui vous font découvrir la vie du saint ermite irlandais. Là, vous verrez son sarcophage.

3. Gravissez ensuite les 180 marches menant à la grotte de l’ermite. Un ours vous y attend ! Laissez-vous surprendre par la symbolique mythique de cet animal, tout en contemplant la ville.

4. Redescendez par le sentier de la Tourelle en passant par la porte Saint-Pierre, l’une des trois portes de la ville toutes encore debout, pour vous rendre à la statue de la sirène. Laissez-vous charmer par sa légende.

5. Regagnez votre point de départ en ne manquant pas de faire une halte sur le pont Saint-Jean pour vous recueillir devant la statue de saint Jean Népomucène, protecteur des ponts.

Plus d’infos sur: https://www.ursanne1400.ch/st-ursanne/Decouvrir-St-Ursanne/Circuit-Secret.html

Saint-Ursanne est la perle du Jura.

«Je suis une œuvre à la Lumière de l’Evangile»

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Unité pastorale de Notre-Dame de Tours (FR), mars 2020

Par Marco Cattaneo | Photo: DR

«La campagne de Carême de cette année 2020 aborde la problématique des semences, source de vie. Les étudiants sont aussi des semences, des semences d’humanité. D’où ce témoignage du Directeur de Saint Justin.J’ai pour mission d’offrir à des hommes et des femmes venant de pays émergeants, un environnement leur permettant d’acquérir une formation afin de faire ultérieurement bénéficier leur pays d’origine des connaissances acquises en Suisse. Grâce à l’aide de ces jeunes retournés chez eux, j’ai développé des aides dans leurs pays, ce qui m’a permis d’aller vers des personnes n’ayant pas forcément accès aux hautes écoles de leurs pays et surtout d’augmenter le nombre d’aides, car le coût est entre cinq et sept fois inférieur au coût d’une aide en Suisse.

J’ai aussi pour mission de promouvoir dans mes foyers de Fribourg, Zurich et Genève, une école de vie, où tolérance, respect et égalité de droit s’exercent dans un esprit démocratique. Ces maisons ne sont pas des ghettos, elles ressemblent à un village, ouvert à tous les peuples, à toutes les religions et à toutes les cultures. Ensemble nous nous efforçons de réaliser à notre niveau un monde plus pacifique et plus juste. Nous cultivons des relations fraternelles durables.

J’entends éveiller la compréhension de l’Eglise universelle comme communauté solidaire de foi. Dans cet esprit, je pense que les personnes en formation devraient être capables d’aider à résoudre les lancinants problèmes de leurs pays d’origines. Je soigne et encourage également le dialogue interculturel et interreligieux afin que les paroles, les gestes et les regards deviennent des pierres angulaires de l’édifice du « Monde en paix ». 

Nous espérons être des partenaires ayant les mêmes droits. Pour nous il n’y a plus, « ni Juifs, ni chrétiens, ni esclaves, ni hommes libres, ni hommes, ni femmes, car vous êtes tous UN dans le Christ Jésus. » (Gal. 3, 28)

Jésus-Christ et sa Bonne nouvelle, telle qu’elle vit dans l’Eglise, sont les bases de mes actions. Avec le Magistère de l’Eglise et en accord avec les principes qui régissent l’engagement universel de toutes les Eglises, je mets l’accent sur le respect de la dignité humaine, la justice sociale et la solidarité, le respect de la Création, la responsabilité et l’espérance. Voilà dans quel esprit j’avance dans cette mission depuis maintenant plus de 90 ans grâce à cette folle vision de mon père fondateur, Mgr François Charrière.

Toutes les personnes associées à mon œuvre doivent pouvoir s’identifier à cette mission et son esprit : ils sont des instruments de gestion du personnel. Toutes les personnes concernées prennent part au processus de planification et de décision selon les responsabilités qu’elles exercent. Cela implique une information adéquate et qu’elles s’efforcent d’aborder honnêtement et ouvertement les différences d’opinions et les conflits. De plus, elles utilisent de façon responsable les ressources disponibles (immeubles, finances, énergie, etc.) sachant qu’elles n’en sont que les gestionnaires. 

Seule, mon œuvre ne peut avancer, elle compte sur la responsabilité de chacun et chacune, selon ses convictions, afin que mon œuvre puisse continuer sa mission d’aide à la formation pour un monde meilleur. Vous, hommes et femmes de ce monde, vous pouvez m’aider par un geste de solidarité et de joie envers ceux qui souhaitent se former mais ne peuvent pas par faute de moyen. MERCI de votre partage.

« Donner de la joie, ici et ailleurs. »

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