Prière des mères
La foi vécue avec joie
Des jeunes de divers cantons romands profitent de cet espace de liberté pour évoquer un sujet qui les intéresse. Rencontre avec le séminariste du diocèse de Lausanne-Genève-Fribourg, Rémi Steinmyller.
Par Rémi Steinmyller | Photos : DR
Au moment de rédiger cette carte blanche, la Suisse romande compte plus de 400 inscrits qui se rendront au Portugal en juillet prochain.
Quel est leur désir profond ? Vivre un événement dans la foi, c’est-à-dire une expérience communautaire. Ce que ces jeunes vont découvrir sur place c’est que leur foi, qui peut parfois être mise entre parenthèses pendant l’année, peut être vécue avec joie. Les JMJ seront la grande respiration annuelle dont chaque croyant a besoin. Une retraite spirituelle, lors d’un voyage qui mène loin de chez soi : c’est ce qu’on appelle un pèlerinage. Jésus n’était-il pas constamment sur les routes ? Il entraîne derrière lui une foule innombrable ; à Lisbonne c’est lui qui rassemble des centaines de milliers de personnes ! Si certains y vont pour la fête, ils se rendent vite compte que Dieu mène la barque et qu’il les appelle à le rencontrer. Nombreux sont ceux qui, bouleversés par la joie qui transpire de l’événement, se rendent compte que l’Eglise resplendit de la diversité de ceux qui en font partie.
Mais ne nous berçons pas d’illusions, la grande effervescence vécue va retomber. Eh quoi ? Regardons l’évangile: alors que Jésus a disparu aux yeux des apôtres et que ceux-ci retournent à leurs occupations, il faudra que Pierre se lève au milieu des disciples, pour proposer d’aller à la pêche.
De même, il en faudra quelques-uns parmi les pèlerins de retour de Lisbonne, qui se lèvent et qui disent : « Allons ! Et engageons-nous pour Jésus-Christ. » Comment ? Il faudra créer des petites communautés vivantes qui prient. Il faudra ici des témoins qui donnent leur vie au Christ pour continuer de vivre ce qu’ils auront vécu auprès du Seigneur là-bas. Si nous souhaitons que l’esprit des JMJ continue, il faut s’engager là où le Seigneur nous le demande.
Etre pèlerin, cela consiste, de retour chez soi, à témoigner du voyage, à se souvenir des rencontres dans lesquelles nous avons vu le Seigneur et surtout à faire advenir le règne du Christ en s’engageant à un événement dans lequel la foi est impliquée. Comme Marie, levons-nous et partons en hâte vers les lieux dans lesquels le Seigneur nous appelle.
JMJ 2023: Vamos a Lisboa!
Les Journées Mondiales de la Jeunesse (JMJ) sont une formidable aventure spirituelle et humaine. La prochaine édition aura lieu en été 2023. Elles sont proposées à tous les jeunes de 16 à 30 ans qui désirent vivre cette aventure.
Par le Comité romand JMJ | Photos : WYofficial, DR
Plusieurs routes et différentes formules sont proposées au départ de la Suisse (en vélo, en passant par Lourdes, en passant par Braga). 420 jeunes Romands sont déjà en route pour l’aventure. Les jeunes pèlerins pourront découvrir le Portugal et recevront l’hospitalité des Portugais qui se préparent à recevoir les jeunes du monde entier depuis des mois. Des jeunes seront en route entre le 22 juillet et le 8 août selon les formules, ils seront tous le 31 juillet à Lisbonne pour vivre une semaine le long du Tejo du 1er au 6 août 2023 à l’invitation du pape François.
Cet évènement mondial hors du commun rassemble des jeunes venus des cinq continents. L’invitation est faite à tous. La rencontre des cultures et le vivre ensemble lors des JMJ est un riche témoignage d’humanité pour construire la paix.
Tous sont invités à vivre les Journées Mondiales de la Jeunesse. Les anciens participants, les amis, les paroisses sont invités à encourager les jeunes à participer, à prendre soin de les accompagner spirituellement et à les soutenir financièrement. Les jeunes de 16 et 30 ans sont invités à se lever et à partir pour l’aventure. Ensemble, en marche, à la suite de Marie : « Elle se leva et partit en hâte. » (Luc 1, 39)
-> Infos et inscriptions : www.jmj.ch – info@jmj.ch
La foi vécue avec joie
La prière, au-delà de la méditation
La pratique de la prière, ses liens avec la méditation sont décrits et analysés dès les débuts de l’ère chrétienne. Saint Jérôme (347-420) écrit : « Le moine se reconnaît non à ses paroles et ses discours, mais à son assise en silence. »
Mais cette « méditation chrétienne », qui peut prendre la forme d’une attitude contemplative, se situe toujours dans l’attention du croyant à la présence de Dieu comme le précise le théologien Eckhart von Hochheim (1260-1328) : « Il est très doux pour un ami d’être près de son ami. Dieu nous assiste et demeure près de nous, constant et immuable. »
Cependant, si la prière peut utiliser les méthodes de la méditation, elle prend de nombreuses formes : parole et silence, méditation sur un texte et simple disponibilité, solitude et communauté. Bien des polarités de ce type structurent le champ de la prière chrétienne.
Les bienfaits de la méditation
La science s’intéresse à la méditation en cherchant à montrer ses effets sur nos comportements, nos perceptions de notre environnement. Il apparaît ainsi que la méditation apporte de nombreux bienfaits essentiellement sur nos perceptions mentales et psychologiques :
• La méditation favorise le bien-être mental.
• La méditation stimule le cerveau.
• La méditation réduit la douleur.
Il est démontré qu’à l’issue de cinq séances de 20 minutes de méditation, la plupart des participants ont remarqué une diminution significative de leur niveau de stress au quotidien, d’anxiété, de dépression, de colère et de fatigue, et une meilleure attention. Par ailleurs, ils ont vu leur comportement s’améliorer sur le plan émotionnel, cognitif et social.
Prière silencieuse
Concrètement, l’attention portée dans la foi à la présence de Dieu se trouve facilitée par l’énonciation intérieure du Nom de Dieu. Origène (185-253) nous le rappelle lorsqu’il écrit : « Aujourd’hui encore le nom de Jésus apaise les âmes troublées, réduit les démons, guérit les maladies ; son usage infuse une sorte de douceur merveilleuse ; il assure la pureté des mœurs ; il inspire l’humanité, la générosité, la mansuétude. »
En présence de Dieu, ce que nous sommes est plus important que ce que nous faisons, « Dieu est le Dieu du présent, disait Eckhart von Hochheim. Tel il te trouve, tel il te reçoit, tel il te prend. » C’est dans cette relation de personne à personne entre le croyant et Dieu que réside la spécificité de la méditation chrétienne.
Ce qui est essentiel dans cette longue tradition d’assise silencieuse, ce n’est pas la pratique, encore moins ce qui pourrait apparaître comme des techniques, c’est la présence du Christ. C’est Lui qui donne sens à la pratique, c’est le don de son Esprit qui fait grandir l’union avec Lui.
Les Camps Voc’: un trésor à transmettre à vos enfants
Qui sont les spiritains?
Jusqu’à tout perdre par amour
Parmi les martyrs, nombreux sont ceux qui ont dû tourner le dos à leur famille et couper les liens avec elle pour suivre le Seigneur. La Coréenne Anne Pak-Agi était l’une d’entre eux.
Par Myriam Bettens | Photo : cbck
« Avez-vous encore beaucoup de vies à vivre ? », ont demandé les geôliers à Anne Pak-Agi face à son apparente insensibilité de cœur. En effet, son mari et son fils avaient été libérés alors qu’elle continuait à croupir en prison. « Il suffit d’un mot pour que vous fassiez de même. » Ce « mot » devait prendre la forme d’une apostasie et la Coréenne en rejette l’idée même : « J’ai décidé de garder ma foi et de mourir pour elle. » Une foi alors réprimée dans la Corée du XVIIIe siècle.
En 1836, elle est arrêtée en même temps que son mari et son fils aîné. Son époux avait alors de nombreux alliés à la cour. Ces derniers les incitent à apostasier pour éviter l’emprisonnement et la peine capitale. Après de multiples tortures, son mari et son fils cèdent. Anne Pak-Agi, quant à elle, reste ferme dans sa foi. Le juge alterne douceur et sévérité pour la faire ployer, en vain. Des morceaux de sa chair sont méthodiquement retirés, jusqu’à mettre ses os à nu, mais elle campe sur ses positions.
Ses proches lui rendent visite chaque jour et la supplient d’apostasier pour recouvrer sa liberté, au lieu de quoi celle-ci leur répond : « Pour quelques jours de votre vie, vous exposerez-vous à la mort éternelle ? Au lieu de me demander de transgresser, vous devriez m’exhorter à rester ferme. Revenez plutôt à Dieu et enviez mon bonheur. »
Après trois ans de prison, Anne Pak-Agi a été condamnée à mort par décapitation. Le 24 mai 1839, « pour avoir lu des livres erronés et porté des images diaboliques », elle a été emmenée à l’extérieur des murs de la ville avec huit autres catholiques afin d’y être exécutée. Anne Pak-Agi a été canonisée le 6 mai 1984 sur la place Yoido, à Séoul, par le pape Jean-Paul II.
Soupes de Carême et fenêtre caté à Martigny-Croix
Comment comprendre la baisse des vocations en Europe
Par le Chanoine Philippe Aymon | Photo : Wikimedia Commons
Lors d’une rencontre avec trois pasteurs.es des paroisses réformées de Suisse romande, ces derniers.res partageaient leur souci du manque de relève pour le corps pastoral protestant. J’ai alors fait la proposition suivante : « Il faut peut-être autoriser le mariage des pasteurs.es ? » Mais c’était déjà fait…
J’espère que la question chez nous n’est pas celle du célibat. Dans une société où plus de la moitié des mariages finissent en divorce, sans parler des unions libres qui précèdent le mariage officiel, ne cherche-t-on pas à refiler aux prêtres et religieux « un truc qui ne marche pas » ?
Mais, comme la question est posée, il est possible que le problème ne soit pas les vocations, mais l’Europe. Que reste-t-il de la foi et de l’espérance chrétienne dans ce vieux continent marqué par le confort et la dénatalité ? Dans une société où la spiritualité n’a de valeur que comme quête d’un bien-être supplémentaire, où Dieu est une idée et plus une présence, qui aurait l’idée saugrenue d’embrasser une vocation religieuse ?
De plus, la question des vocations est le « marronnier » de l’Eglise : elle revient régulièrement et lui donne l’occasion de se regarder le nombril, au lieu de regarder la réalité. Elle compte les sorties d’Eglise et refuse de regarder ceux qui y sont sans plus y être. Comment peut-on attraper la vocation quand un enfant arrive à la confirmation, s’il y arrive, en ayant participé à une quinzaine de cours de catéchèse et un peu moins de messes ? La vocation est une rencontre avec le Christ, pas la réception d’un sacrement !
Le problème n’est pas Dieu qui oublie d’appeler ou un manque de générosité du côté de ceux qui devraient répondre. Le problème c’est notre pastorale incohérente, sociologique et vide d’une véritable rencontre avec le Christ.
En librairie – mai 2023
Par Calixte Dubosson et la librairie Saint-Augustin
Des livres
Au nom de Dieu, je vous le demande
Pape François
Pour les dix ans de son pontificat, le pape François confie son espérance pour le monde de demain, à travers dix voies majeures qui pourraient rendre le monde meilleur. Considérons le monde comme une maison commune, décidons des moyens concrets pour une humanité plus juste qui rejettera les abus, reconnaîtra la dignité de tous les individus, valorisera les femmes, n’utilisera plus jamais le nom de Dieu pour faire la guerre. Tout le réalisme du pape François jaillit de ces lignes où il manifeste sa conscience aiguë des problèmes que traversent les croyants comme les non-croyants. Un message passionnant et inspirant pour tous, à l’intérieur comme à l’extérieur de l’Eglise.
Editions Artège
Tu m’as appelé par mon nom
Herbert Alphonso
Toute personne possède le potentiel de se réaliser pleinement. Découvrir sa vocation personnelle, c’est retrouver le caractère absolument unique que Dieu nous a donné en nous appelant par notre nom. Herbert Alphonso, jésuite d’origine indienne, a accompagné un grand nombre de personnes dans la découverte de ce qu’il appelle leur « vocation personnelle ». Par sa grande expérience de l’accompagnement spirituel et sa connaissance profonde des exercices spirituels de saint Ignace de Loyola, le père Alphonso nous ouvre les portes de la connaissance profonde de soi. Guide spirituel, cet ouvrage nous envoie vers Dieu pour nous ouvrir à nous-mêmes.
Editions Saint-Paul
Un pas de côté
Stéphane Roux
Père de famille d’une quarantaine d’années parti pour une simple épopée familiale avec sa femme et ses trois enfants, Stéphane Roux découvre à la faveur de cette année sabbatique une vie nouvelle en lui. Il comprend peu à peu que cette rupture se mue en cheminement spirituel. Ce temps au désert est aussi l’occasion d’une réflexion sur la société actuelle, sur le monde du travail et, plus largement, sur l’usage de notre liberté. Récit d’un changement de vie ? Plutôt celui d’un pas de côté pour ralentir, se laisser transformer par la vie, par les autres et par Dieu.
Editions Fidélité
Sainte Claire d’Assise
Kim Hee-Ju
Un manga pour découvrir une sainte qui choisit la pauvreté par amour du Christ. Née dans une famille de seigneurs italiens, Claire était destinée à une existence noble et riche. Mais, à l’exemple de son ami, saint François, elle choisit de renoncer à tout pour fonder la première communauté de sœurs vivant vraiment dans la pauvreté : les Clarisses. Sa jeunesse dorée dans les rues d’Assise et Pérouse, sa rencontre avec François d’Assise et son choix radical de la pauvreté : le destin d’une jeune fille au caractère bien trempé nous est livré ici dans une BD à mettre dans les mains de tous les enfants.
Editions Mame
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Au souffle nouveau de l’Esprit
Kairos – le temps favorable
Par Boleslaw Bieniek, curé des paroisses d’Anniviers | Photo : LDD
Aujourd’hui l’Eglise catholique surtout en Europe est confrontée à une grave crise du clergé et à une encore plus grave crise du christianisme. Des études sociologiques nous montrent que de nombreuses raisons ont abouti à ces deux crises. Je suis convaincu que le plus gros problème est l’identité fondamentale de la vocation sacerdotale et par conséquence son rôle dans la société moderne marquée par Chronos et même à l’intérieur de l’Eglise. Le même problème touche nos baptisés, qui sont sacramentalisés mais pas du tout évangélisés. La conséquence est la naissance au centre de l’Eglise d’un groupe appelé par les sociologues NONS. Ce sont des personnes indifférentes, découragées par la religion et en manque de confiance envers l’Eglise institutionnelle. Pour le bien de l’Eglise, je pense qu’il faut réorienter notre modèle pastoral de la paroisse territoriale vers la paroisse personnelle, comme un centre pour la vie spirituelle et sacramentelle où on prie, on cherche et on trouve le sens de la vie. Pour cela, il faudrait adapter la formation des futurs prêtres pour qu’ils deviennent des compagnons de route (à l’image du Christ sur le chemin d’Emmaüs), des conseillers spirituels, des ministres de l’eucharistie, des bergers et des confesseurs.
Les laïcs pourraient réveiller l’Eglise traditionnelle de sa sieste en se voyant confier un plus grand espace dans la pastorale et ainsi devenir le pont solide entre la société moderne et une Eglise vue comme une communauté dans laquelle on peut trouver le ressourcement spirituel et la vie sacramentelle. Pour moi, l’image de l’Eglise comme une maison où tout le monde se sent très en sécurité et où on trouve les réponses aux questions existentielles, morales, théologiques et philosophiques est à mettre en pratique.
La crise actuelle est une sorte de carrefour avec la possibilité d’une grande ouverture qui aboutira sûrement dans la douleur à une nouvelle forme de christianisme mature. Le Christianisme secoué, réveillé, touché par cette mauvaise passe pourra agir comme un médecin blessé, qui guérira le monde dont il fait partie et c’est une chance réelle pour l’avenir avec la forte conviction que : l’amour et la réconciliation sont les seules forces qui unissent sans détruire. La réforme de l’Eglise devrait être basée surtout sur la théologie spirituelle et avoir ses racines dans l’Evangile, où on trouve une proposition de vie en harmonie avec soi-même, avec la nature et avec Dieu.
Cette crise c’est aussi un Kairos, ce qui signifie la Chance, pour la société moderne marquée par Chronos (le matérialisme) qui cherche un solide point de repère afin de construire un bon avenir. Kairos, c’est aussi la chance pour l’Eglise de semer de bons grains pour transformer la société de consommation en société « Fratelli Tutti » (tous frères). Kairos, c’est enfin la chance pour ceux qui sont appelés à devenir prêtres de soigner dans l’« Hôpital de campagne » tous les blessés quelles que soient leurs blessures en étant des Bons Bergers de l’Evangile.
La vocation, ma vocation
Par Anne-marie colandrea | Photo : DR
Qu’est-ce qu’une vocation ? C’est une parole avec une certaine densité dans l’expérience commune de la vie : de la conception personnelle d’une destinée à l’intimité de la vie spirituelle. Il est commun de comprendre la vocation comme une fin en soi : avoir trouvé une position sociale, professionnelle, un engagement. Les expressions « avoir la vocation ou pas » ou exercer un métier par « vocation » font partie du langage. Le terme lui-même de « vocation » se comprend comme un « appel » ou une inclination intérieure.
Ce qui m’intéresse dans ce mouvement de la vocation, c’est la relation qu’elle implique. L’appel n’est-il pas le signe d’une relation ? Il y a la personne qui appelle et celle qui entend et répond. Le baptême en soi est une vocation, un appel, une promesse qui devient une vie, qui marque ce que je suis. Le Christ appelle – murmure, suggère, invite – il y a une rencontre unique entre Lui et moi qui embrasse tout ce que je suis, telle que je suis en toute liberté. Ce qu’il y a d’unique, c’est que Lui sonde mon cœur et m’offre l’occasion de vivre au centuple, au-delà même de ce que je peux projeter, au-delà même d’une forme de réponse escomptée.
La naissance offerte par nos parents est aussi un appel, un appel à la vie. Le baptême reçu est un appel du Seigneur à devenir son enfant, et frère et sœur en Eglise ; tel un appel à une double filiation. Tout est donné dans un élan d’amour. Personnellement, ma vocation est signée de visages et d’évènements qui m’ont accompagnée et m’accompagnent tout au long de mon chemin. Elle a pris un état de vie spécifique que j’ai reconnu comme étant celui que j’attendais, elle m’a offert une compagnie vocationnelle, une Fraternité, une demeure. La passion pour le Christ m’a conduite à reconnaître sa passion pour moi. Elle me donne d’être moi-même et de m’ouvrir à l’autre, dans le respect de mon tempérament et de ma liberté, de mon rythme, en faisant croître mes talents et mon affection, me rendant consciente de mes limites et vulnérabilités, de mes maladresses et incohérences. Ma vie s’accomplit à vos côtés : ma famille et mes amies et amis, mes collègues, celles et ceux de rencontres circonstancielles et ponctuelles. Alors MERCI à vous toutes et tous !
Vocation de baptisés de Lise Hudson-Bonin (Prions en Eglise)
Faut-il comprendre la baisse des vocations ?
Par l’abbé Willy Kenda | Photo : Marie-Paule Dénéréaz
Il y a plusieurs vocations : il faut d’abord considérer celle de l’Église (Mt 16, 18) – dont l’étymologie même signifie « appelée » –, puis celle de tout baptisé (1 Co 1, 2 ; Ep 4, 1.4), avant d’envisager sous ce vocable un engagement personnel dans un état de vie particulier (1 Co 12, 4-13).
De ce point de vue, prier pour les vocations, c’est d’abord et avant tout faire confiance à celui qui a dit : « Sois sans crainte, petit troupeau : votre Père a trouvé bon de vous donner le Royaume. » (Luc 12, 32)
C’est le courage de prier l’Esprit Saint qui sait agir efficacement avec la faiblesse des faibles et la petitesse des petits, afin qu’il renouvelle son Église, sa famille des petits et des humbles ; c’est en même temps le courage de ceux qui acceptent de se laisser bousculer par le Seigneur dont l’Esprit souffle où et quand il veut, le courage de ceux qui refusent de s’enfermer dans un modèle unique d’être Église !
La baisse des vocations est donc très compréhensible, à condition de ne pas restreindre ce mot « vocation » aux seules vocations des prêtres et des religieux, longtemps considérées comme les seules véritablement dignes de ce nom.
C’est certainement le mystère de renaissance de l’Église par son divin époux qui a dit : « C’est pourquoi, mon épouse infidèle, je vais la séduire, je vais l’entraîner jusqu’au désert, et je lui parlerai cœur à cœur. Et là, je lui rendrai ses vignobles, et je ferai du Val d’Akor (c’est-à-dire « de la Déroute ») la porte de l’Espérance. Là, elle me répondra comme au temps de sa jeunesse, au jour où elle est sortie du pays d’Égypte. » (Osée 2, 16-17)
La jeunesse de nos UP en chemin…
Texte et photos par Astrid Belperroud
Le printemps sonne à la porte et une foison d’activités apparait ! Un retour aux Trois-Chêne avec une nouvelle équipe de jeunes, une expérience à chaque fois enrichissante, surtout avec une belle équipe de bénévoles toujours accueillante. John Joseph, un de nos jeunes, nous témoigne de la richesse de ces personnes malgré leur maladie, leur faiblesse : « Ils gardent leur foi et une grande espérance de s’en sortir ! » Ce service que je propose aux jeunes, dans le cadre du programme En chemin vers la confirmation est un service d’humilité. Bien sûr, nos jeunes sont en pleine forme et se mettre au service du plus faible est catéchétique, mais au-delà de cela il y a un impact de cœur à cœur, une rencontre de générations, un réel partage enrichissant qui valent bien des leçons de kt. !
Action humanitaire, John Joseph et quelques camarades de classe, Emmanuel, Ben et Sophie ont organisé une vente de pâtisseries délicieuses pour soutenir l’association Zara Sou à Madagascar. Un beau succès, des paroissiens généreux et des jeunes engagés, enthousiasmés !
Journée cantonale des confirmands ! Sacré défi que notre Pastorale Jeunesse et la Pastorale des Chemins nous mettent en place chaque année… avec, parait-il, chaque année du mauvais temps ! Près de 340 jeunes étaient présents et notre groupe des deux UP, Eaux-Vives / Champel et La Seymaz était quasi complet ! Quelques échos glanés de-ci de-là : « Je ne me suis pas ennuyé », « C’était finalement super ! » « On est nombreux… »
Je remercie infiniment nos jeunes, qui répondent présents malgré tout leur programme scolaire et autre… une belle équipe qui ne manque pas de ressort et de bonne humeur et une grande soif de foi !
A bientôt pour de prochaines aventures…
Et voici le joli mois de mai !
« Tout est accompli »
Par Fabienne Gigon, représentante de l’évêque à Genève | Photo : cath.ch
Chère Lectrice, cher Lecteur,
« Tout est accompli ». Ces paroles sont les dernières de Jésus, en croix, dans l’évangile de Jean (Jn 19, 30). Les prochaines seront celles du Ressuscité, méconnaissable, et s’adresseront à Marie de Magdala : « Femme, pourquoi pleures-tu ? Qui cherches-tu ? » (Jn 20, 15).
Le désir de notre cœur serait de sauter hâtivement de l’une à l’autre, de l’effroi et du déchirement de la croix au réconfort de la présence du Christ.
Pourtant, c’est bien la croix, le symbole de notre foi. Celle qui, peut-être, orne une porte de notre foyer. Celle qui scintille à notre cou en un bijou précieux reçu pour une occasion spécifique. Celle que nous signons sur notre corps à l’entrée d’une église, notamment, et lors des célébrations en communauté, d’un seul cœur. Celle des sommets de nos clochers et de nos montagnes. Celle qui déplace notre regard et souvent nous fait lever les yeux.
C’est pour cette raison que, il y a de nombreuses années, lors d’une retraite dans l’abbaye cistercienne de Hauterive et devant de petites aquarelles d’un moine souhaitant rester anonyme, je choisis entre une superbe Annonciation et un Christ en croix cette dernière. J’acquière ainsi mon premier tableau : un carré de 18 cm au cadre doré et vieilli apportant une douce lumière à ce Jésus crucifié. Corps et croix bleus sur fond ocre, stigmates bordeaux, halo tenu entourant le frêle corps et un visage « ouvert » sur le support de papier granuleux que j’interprète, malgré une tête inclinée, comme une représentation d’un Christ glorieux, ressuscité, qui élève mon regard.
« Tout est accompli ». Vraiment ?
Cette parole, qui m’accompagne de longue date, vient me déranger bien souvent tant ma vie et le monde m’apportent maintes occasions de vérifier que tout n’est guère achevé et que le salut est ô combien nécessaire. Si parfois je l’oublie, prise dans un quotidien effréné, ce tableau réactive mon questionnement. Certes, « tout est accompli » du point de vue de l’Ecriture (Jn 19, 28), pourtant la portée des paroles du Christ, déjà opérantes est encore à venir. Et c’est là le terreau de notre confiance et espérance : par son incarnation, sa mort et sa résurrection, le Seigneur nous rend participatifs du salut de nos vies et du monde. Il nous offre l’Esprit Saint (Jn 20, 22), que nous célébrerons tout particulièrement le 28 mai prochain lors de la fête de la Pentecôte.
« Tout est accompli ». Du Vendredi saint à la Pentecôte, que ce temps pascal nous fortifie dans l’assurance d’un Seigneur présent dans notre quotidien, quelles que soient les situations que nous expérimentons, au cœur de nos vies, nous offrant son Esprit pour être au monde selon son exemple.