Rencontre avec Marguerite Carrupt…

… infirmière indépendante

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur des Deux-Rives (VS), mars 2021

TEXTE ET PHOTOS PAR VÉRONIQUE DENIS

Marguerite Carrupt est infirmière depuis plus de 35 ans. Après plusieurs années
à l’hôpital du Valais, elle complète sa
formation en soins palliatifs et en accompagnement de la personne âgée pour devenir infirmière indépendante. Elle a souhaité en quelque sorte se concentrer sur l’accompagnement des personnes
en fin de vie, car elle considère cette étape ultime primordiale pour toute personne. Un événement l’a fortement marquée :
l’accompagnement de son papa en fin de vie, il y a plus de 20 ans, en collaboration avec l’antenne François-Xavier Bagnoud. Suite à cette expérience forte en émotions, elle a entendu et répondu à cet appel : devenir infirmière indépendante.

Son choix a été aussi motivé par une prise en charge globale, pluridisciplinaire des patients à domicile, se développant sur un temps plus ou moins long, en lien étroit avec la famille et les proches.

Un mot pourrait résumer son travail : RELATION : relation d’aide, d’écoute sans jugement et dans une confiance réciproque. Marguerite précise en disant que l’essentiel de son travail, en plus des gestes techniques et des soins accomplis, consiste à être avec, à rejoindre la personne en souffrance là où elle est et l’accompagner à son rythme, jusqu’où elle veut aller. C’est une adaptation de tous les jours à vivre dans la confiance et l’abandon.

Les personnes qui arrivent au bout de leur chemin de vie sont confrontées à
une souffrance globale : douleurs physiques, souffrance psychologique, sociale (isolement, pertes des contacts) et spirituelle (Qu’ai-je fait de ma vie ?). Seule la personne peut exprimer ce qu’elle ressent. Ce qu’elle vit est parfois d’une violence extrême. Confrontée à ces situations de souffrances intenses, Marguerite se fait proche, chemine avec la personne, lui apporte ses connaissances professionnelles pour soulager, aider, anticiper, planifier les ressources disponibles. La souffrance reste un mystère, individualisé et vécu par chaque personne, de manière différente et particulière.

Croyante et ayant accompli le parcours FAME VI, Marguerite confie son travail, ses patients à la prière. Elle prie avant chaque rencontre, et elle confie à l’amour du Père les personnes décédées. Elle dit trouver dans la prière les gestes appropriés, les attitudes compatissantes pour chaque personne. A sa manière, elle témoigne
de sa foi, non par des discours, mais
par des attitudes ajustées et des actions adaptées à chaque situation.

Merci Marguerite pour le feu sacré qui t’habite : puisse ta passion d’être et de cheminer avec les personnes vers qui
tu es envoyée, se développer et te combler de joie, longtemps encore.

 

Pas un jour sans une ligne

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Unités pastorales du Grand-Fribourg (FR), mars-avril 2021

L’Essentiel Unités pastorales du Grand-Fribourg

Trois curieux avant-bras seront bientôt déposés dans les niches de molasse de la solennelle chapelle du Saint- Sépulcre, à la cathédrale Saint-Nicolas de Fribourg. Il s’agit des bras-reliquaires du patron de la cathédrale éponyme, saint Nicolas de Myre et de celui du saint patron de la Suisse, saint Nicolas de Flüe. Ces deux reliquaires actuelle- ment gardés dans le trésor de la cathédrale se verront ainsi exposés aux côtés d’un nouveau venu: le bras-reliquaire de saint Pierre Canisius, projet lauréat d’un concours inter- national organisé en 2019 par le Chapitre cathédral.

PAR DANIELE PERNET | PHOTOS : MAURICE PAGE/CATH.CH *

Saint Pierre Canisius, jésuite hollandais du XVIe siècle, grand acteur de la Contre-Réforme à Fribourg (un article lui est dédié en page 16 de ce même numéro), repose depuis près de 400 ans dans l’église du collège Saint-Michel, collège dont il fut le fondateur. En avril 2021, une partie de ses restes mortels sera déposée dans un nouvel écrin pensé et élaboré par l’architecte Marc-Laurent Naef et l’artiste Frédéric Aeby (fig. 1). Leur projet, intitulé Nulla die sine linea (signifiant « pas un jour sans une ligne ») rappelle l’importance de la prédication et de l’écriture pour cet infatigable saint, qui rédige de nombreux ouvrages dans lesquels il défend corps et âme l’attachement aux préceptes catholiques et qui participe également à la création d’une imprimerie en ville de Fribourg.

Les reliques et le reliquaire

Si les reliques sont les fragments d’ossements du corps de saints que les fidèles catholiques vénèrent, les reliquaires en sont les récipients. Souvent richement décorés, ils connaissent diverses formes et permettent la conservation des reliques. Généralement, leur forme renseigne sur les os qu’ils contiennent. Pour les cas fribourgeois de saint Nicolas de Myre et de saint Pierre Canisius, il n’en est pas exactement ainsi : le reliquaire de saint Nicolas renferme depuis le XVIe siècle l’humérus du saint évêque de Myre tandis que le bras reliquaire moderne de saint Pierre Canisius conservera des fémurs, des tibias et deux autres os (à noter que les os de sa tête resteront dans le gisant de l’église Saint-Michel).

Connaître des saints

Dès le 26 avril prochain, les trois saints se verront réunis dans un seul et même lieu et les pèlerins et fidèles pourront alors les vénérer et apprendre à les connaître davantage. Pour le chanoine Claude Ducarroz, en réunissant un éminent évêque d’Orient de l’Antiquité, un laïc suisse de la fin du Moyen Âge père de famille et un jésuite qui guida notre Église dans les voies de la Réforme après le Concile de Trente, on rassemble trois formes de la sainteté, trois grandes vocations. Il ne s’agit ainsi pas tant de vénérer l’objet religieux en tant que tel, mais de faire plus ample connaissance avec des saints de chez nous, souvent méconnus et qui peuvent devenir des exemples de foi pour chacun d’entre nous.

Une main bénissante, celle de l’évêque de Myre, une autre priante, celle du saint suisse originaire du canton d’Obwald et la main de saint Pierre Canisius tenant une plume et s’apprêtant à écrire seront déposées côte à côte (fig. 2) dans la chapelle du Saint-Sépulcre. Le projet lauréat proposé par Marc-Laurent Naef et Frédéric Aeby (fig. 3) consiste en un coffret en aluminium, moins lourd et délicat que la céramique – un tel objet étant amené à être déplacé, par exemple lors d’une procession – en verre antique et en bois (pour la plume). Les trois reliquaires seront placés dans des niches déjà existantes et protégées par des grilles de fer forgé rappelant le travail des artisans de la cathédrale et s’inscrivant ainsi dans une continuité harmonieuse.

Pour les deux artistes, le fait de placer ces reliquaires dans le mur au pied de la tour de la cathédrale est significatif ; ce mouvement vertical, de la terre jusqu’au ciel « transcende les reliques des trois saints avec le thème de la Résurrection ». Il est également très symbolique pour Frédéric Aeby, qui a réalisé dix panneaux explicatifs sur le panorama de la ville de Fribourg et qui a également dessinée l’étiquette du biscôme de la Saint-Nicolas il y a quelques années !

 

Plusieurs visites, publications, vidéos sont prévues à cette occasion, dont la fondation de la nouvelle Province d’Europe centrale des Jésuites sous l’égide de saint Pierre Canisius.

Plus d’informations sur le site jesuites.ch

 

* Les photos sont tirées de l’article de cath.ch à lire sur

https://www.cath.ch/newsf/nouveau-reliquaire-pour-pierre-canisius-a-la-cathedrale-st-nicolas/

 

Souffrir pour être sauvé ?

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur des Deux-Rives (VS), mars 2021

TEXTE ET PHOTOS PAR JUDITH BALET HECKENMEYER

Jésus a souffert sous Ponce Pilate, disons-nous en récitant le symbole des apôtres.

Nous souffrons tous. En s’arrêtant un instant dans notre quotidien, nous trouvons facilement une douleur, une souffrance physique ou morale. Certaines restent dans l’ombre, d’autres sont évidentes.

A quoi peut servir la souffrance ? Nous laissons-nous écraser par elle ? Nous inviterait-elle à un dépassement ? Nous pousserait-elle à chercher à être meilleurs ?

Je rechigne à imaginer un Dieu qui serait assis sur son nuage, se délectant de la souffrance de son peuple pour mieux l’accueillir une fois trépassé. Permettez-moi un trait d’humour :

Un homme se réfugie sur le toit de sa maison car il y a une sévère inondation. Des voisins possédant une barque viennent lui demander de se joindre à eux pour aller se mettre en sécurité. L’homme répond : « Je suis très croyant, Dieu me sauvera. » L’eau monte de plus en plus. La protection civile est mise en action et vient trouver notre homme. Il ne veut toujours pas quitter son toit et redit la même phrase. L’eau monte encore et les secours héliportés viennent lui demander de partir. Il refuse toujours, et… il meurt noyé. Arrivé devant Saint Pierre, il est furieux : « Moi, je croyais fermement en Dieu. Il n’a rien fait pour me sauver ! » Sur ce saint Pierre réplique : « Les trois moyens de secours qui sont venus à toi, tu les as refusés. C’est pourtant Dieu qui te les a envoyés ! »

Un des choix de l’homme résiderait-il dans la manière de réagir à la souffrance ? Ce bref instant où tout peut changer. On parle de résilience dans la faculté à rebondir lors de traumatismes. Et si c’était cela être sauvé ? De pouvoir continuer son existence fort des expériences vécues, les utilisant comme des tremplins pour être un peu meilleur, plus aimant, plus tolérant envers soi et envers les autres, en bref plus vivant.

 

Une opportunité de changer

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Unités pastorales du Grand-Fribourg (FR), mars-avril 2021

PAR L’ABBE PHILIPPE BLANC, CURE MODERATEUR DE L’UP NOTRE-DAME
PHOTO : DR

En ces temps qui nous paraissent incertains, nous avons besoin de repères et de lumière. Nous pouvons choisir l’abattement ou le relèvement; le fatalisme ou l’espérance ; la fermeture ou la disponibilité à l’accueil et à l’ouverture. « De cette crise, nous pouvons sortir meilleurs ou pires. Nous pouvons régresser, ou bien nous pouvons créer quelque chose de nouveau. Pour l’instant, ce qu’il nous faut, c’est l’opportunité de changer, de laisser un espace à la nouveauté dont nous avons besoin ».1

Et si nous vivions le temps du carême comme un cadeau que le Seigneur nous fait pour nous rendre disponibles à cette nouveauté qu’il veut pour nous ! Bien souvent nous hésitons devant la nouveauté parce qu’elle évoque l’inconnu, l’inattendu, le surprenant. Nous préférons parfois nos sécurités au point de nous laisser enfermer en nous-mêmes. Ces quarante jours que nous parcourons dans la confiance et la joie nous invitent à la nouveauté de la liberté des enfants de Dieu ; à la nouveauté de la guérison de nos blessures par la tendresse du Seigneur ; à la nouveauté d’une écoute de la Parole de Dieu qui soit créatrice et réconciliatrice ; à la nouveauté de relations fraternelles qui s’enracinent dans l’amour du Père pour tous ses enfants.

Et sur le chemin, la belle figure de saint Joseph nous est proposée. Comme l’écrit le pape François : « Joseph n’est pas un homme passivement résigné. Il est fortement et courageusement engagé ».2 Lui aussi a été confronté à la nouveauté du projet de Dieu et « dans chaque circonstance de sa vie (il) a su prononcer son fiat, tout comme Marie à l’Annonciation, et comme Jésus à Gethsémani ».3

Ce temps de carême, c’est une « opportunité de changer » !… C’est le temps de la nouveauté de la grâce pour un fiat libre et joyeux !

 

1 Pape François, Un temps pour changer, Flammarion, 2020, p. 16.

2 Pape François, Lettre apostolique Avec un cœur de père, Éd. du Cerf, 2020, p. 39.

3 Id., p. 32.

 

40 jours pour revenir à Dieu

La situation sanitaire ne nous empêche pas de vivre le carême, elle nous invite à le faire de manière différente. Les Unités pastorales Notre-Dame et Saint-Joseph ont préparé de nombreuses propositions Covid-compatibles pour vivre ce temps de conversion. Vous trouverez toutes les informations nécessaires sur

– Les feuilles dominicales et les feuillets au fond des églises

– La newsletter et le site décanal : www.decanat-fribourg.ch

– Le site de l’UP Notre-Dame : www.notre-dame-de-fribourg.ch

– Le site de l’UP Saint-Joseph : www.upsaintjoseph.ch

 

Souffrir pour être sauvé…

… Vraiment ?

Tiré du magazine paroixssial L’Essentiel, UP Saint-Barnabé (VD), mars-avril 2021

PAR CORINNE GOSSAUER-PEROZ, AUMÔNIÈRE (ÉGLISE CATHOLIQUE VD) ET AUTEURE DE « GARDE-MOI VIVANT ! VIEILLIR ET LE DIRE »,
PARU EN 2020 AUX ÉDITIONS SAINT-AUGUSTIN
PHOTOS : GRÉGORY ROTH / CATH.CH, CORINNE GOSSAUER-PEROZ

Aumônière dans cinq EMS de la Broye, la souffrance est au cœur de mes visites et des échanges avec les résidents. Les souffrances physiques et leur palette de douleurs anciennes, nouvelles et quotidiennes. Souffrances psychiques quand un événement, un traumatisme, une situation passée ou présente ne cesse de tourmenter l’esprit. Souffrances relationnelles parce que les proches et les contemporains sont décédés, ceux avec lesquels il était possible de dire : « Tu te rappelles… » Souffrances relationnelles quand un enfant (de 60 ans et plus !) ne donne plus de nouvelles, peu importe la raison. Souffrance et solitude commencent par la même lettre…

Pourtant, au cœur de ces souffrances, je vois et j’entends aussi le courage, la dignité, l’endurance, l’espérance et la foi. Je n’entends personne parler de ses souffrances comme une opportunité de « gagner son paradis ». Du reste, je rappellerai que « le Christ a tout accompli » (Evangile de Jean 19, 30). Il a tout porté et donné sa vie pour notre salut.

Dans l’écoute et le partage des souffrances des résidents, il nous arrive souvent de faire ce constat : la foi n’explique pas la souffrance, elle n’apporte pas de réponse et si c’était le cas, les églises seraient pleines !… La phrase de Paul Claudel me semble dire l’essentiel et le mystérieux : « Dieu n’est pas venu supprimer la souffrance. Il n’est même pas venu l’expliquer, mais il est venu la remplir de sa présence ». Jésus, le fils de Dieu, venu aimer et sauver les hommes, a aussi souffert en donnant sa vie. En ayant traversé la souffrance et la mort, Il peut comprendre l’épreuve de tout individu. Sa présence est consolation dans le cœur de tant de personnes que je rencontre.

Avec ou sans souffrance, la foi se nourrit dans et par la prière, la Parole de Dieu et les sacrements. Les EMS ne font pas exception à ces ressources. Dans le cheminement spirituel des personnes, la prière tient une grande place. Elle est ce lieu secret où les cris, les soupirs, les questions (« Quand vas-tu me consoler ? » Psaume 118, 82) et la reconnaissance peuvent se dire. « Si je ne prie pas, je tangue », me disait une nonagénaire. Au cœur des pertes et de la vieillesse, la prière est et demeure un élément vital. « Aux jours de ma vieillesse et de mes cheveux blancs, ne m’abandonne pas, ô mon Dieu ! » (Psaume 70, 18).

 

Au Liban, l’espérance malgré tout

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP Nyon-Founex (VD), mars-avril 2021

Le groupe missionnaire a reçu une lettre de Noël de Sœur Jocelyne Joumaah, supérieure générale de la congrégation des Sœurs du Bon Service de Jabboulé, au Liban, qui prennent soin d’orphelins. Cette lettre, que nous reproduisons ci-dessous, témoigne de chrétiens pleins d’espérance malgré les difficultés quotidiennes. Un projet soutenu par le groupe missionnaire.

PAR SŒUR JOCELYNE JOUMAAH
PHOTOS : DR

Amis, joyeux Noël ! Noël n’est pas un moment qui passe. Noël, c’est un état qui nous accompagne lorsque des personnes ont besoin d’un rédempteur, c’est le désir qui habite chacun de nous d’un monde meilleur, c’est Dieu qui se penche à chaque instant sur notre misère pour nous en relever. Dieu a créé la lumière pour qu’elle parle de lui, la lumière du monde, il s’est incarné et est présent à chaque instant, surtout là où les besoins sont les plus grands.

Et notre région a grand besoin de Dieu : en effet, de nombreux événements qui ont touché le pays au cours de l’année écoulée ont accru les traumatismes chez nous, provoquant des niveaux de stress élevés. Nous avons eu des séquelles émotionnelles et physiologiques qui se sont traduites sur notre lieu de travail (colère accrue, irritabilité, performan-
ces réduites, difficultés de concentra-
tion, …). Mais nous essayons toujours de nous relever, de secouer la poussière pour que tout cela n’ait pas un impact trop fort sur notre mission, nos enfants et nos
proches.

Aux côtés d’un troupeau menacé

Chers amis, je vous envoie mes vœux de ce coin de terre le plus ténébreux, mais en même temps le plus illuminé par la joie et la convivialité que les gens s’apportent les uns aux autres, la Bekaa du Nord.

Comment ce passage des ténèbres à la lumière se fait-il chez nous ? Loin des projecteurs, de nombreuses associations déploient de gros efforts pour alléger les souffrances des plus démunis. Plus du tiers des Libanais vivent avec quatre dollars par jour, 10% avec deux dollars seulement. Dans notre région, deux tiers des habitants vivent avec deux dollars par jour; beaucoup de nos connaissances ne disposent même pas d’un dollar par
jour.

C’est pourquoi nous, religieuses de Notre-Dame du Bon Service, avons décidé, une fois de plus, de ne pas abandonner le troupeau aux loups qui le menacent de tous côtés. Nous avons lancé un appel à plusieurs organismes de bienfaisance : ils ont répondu et nous ont soutenues en nous faisant parvenir des colis de toutes sortes. Et si je vous écris cette circulaire, c’est pour partager avec vous les efforts faits et la joie vécue durant cette saison.

Des vêtements pour l’hiver

Notre premier projet fut de distribuer, dimanche 20 décembre, 150 colis aux familles à Jdeideh, Fakiha, Ras Baalbeck, Deir El Ahmar, Ain et Jabboulé. Des représentants des organismes de bienfaisance ont participé à cette action.

Les responsables de l’orphelinat ont organisé une fête pour les enfants et le Père Noël leur a offert des cadeaux qu’ils n’avaient jamais reçus dans leurs familles. A nos voisins syriens dans la détresse, nos soeurs qui travaillent dans le domaine social ont donné des vêtements d’hiver. Nous avons organisé une fête pour leurs enfants à qui nous avons offert des anoraks et des pantalons pour la saison de Noël.

Des amis sont venus me parler de quatre familles pauvres dans le village voisin d’Aïn. Elles ont des enfants handicapés qui passent leur temps allongés sur une vieille couverture, sans chauffage en hiver. Après avoir entendu cela, je suis allée chercher des tapis et des matelas au couvent, puis je les leur ai envoyés. J’ai aussi pu prélever une somme d’argent sur notre budget pour leur procurer du mazout afin qu’ils puissent se chauffer un certain temps.

Et comme le Bon Dieu nous demande de nous donner au maximum, il nous a envoyé à travers les gendarmes des nouveau-nés trouvés dans les poubelles et les rues. Maintenant, nous prenons soin de deux petites filles de cinq et six mois. Un jour, l’une d’elles a dû être opérée subitement suite à des problèmes intestinaux. Après une longue journée, j’ai dû courir à Beyrouth avec une autre soeur pour l’amener à l’hôpital de Baalbeck. Nous avons attendu toute la nuit jusqu’à ce que l’opération soit terminée.

Une joie partagée

A l’école, les élèves craignaient d’attraper le coronavirus. La mise en place des mesures sanitaires nous a demandé beaucoup d’efforts. Les enfants, eux, ne pensaient pas pouvoir se réjouir à Noël. Nous avons commencé par décorer les classes. Nous leur avons appris des chants de Noël ; nous avons mis de la musique à leur arrivée en classe et pendant la récréation.

Quand nous leur avons annoncé qu’ils pouvaient mettre leurs habits de Père Noël, certains n’ont pas cru qu’il était encore possible de faire la fête, d’autres ont sauté de joie, une lueur de vie a brillé dans leurs yeux, ils ont compris qu’avant de nous quitter pour les vacances de Noël, nous allions goûter une fois encore à la joie que nous avions l’habitude de vivre en cette saison.

Après le départ des élèves, les professeurs se sont rassemblés avec les religieuses à la chapelle pour vivre une messe. Nous avons rendu grâce pour tout ce que nous avons pu faire durant le premier semestre et pour demander à Dieu la force et la sagesse afin de rendre l’année 2021 plus fructueuse et plus bienfaisante que 2020. Nous avons prié pour tous nos bienfaiteurs et tous ceux qui dans ce pays soutiennent l’éducation et les enfants, souvent oubliés par les chefs d’Etat et ceux qui ne cherchent que le profit et la renommée.

Pendant ce temps, quelques sœurs préparaient le buffet qui nous a rassemblés ensuite. Nous nous sommes souhaité une bonne fête de Noël. C’était notre première réunion depuis le début de l’année.

Merci à vous

Au nom de tous les élèves, au nom de leurs parents, au nom des professeurs et du corps administratif de l’école, je m’adresse à vous, chers amis, avec les plus profonds sentiments de reconnaissance. Si nous pouvons continuer notre travail, c’est grâce à vos efforts et votre soutien. Si je partage la vie de chez nous avec vous, c’est parce que vous en faites partie même si vous êtes éloignés de nous géographiquement. Mais vous venez nous rejoindre dans ce dont nous avons besoin pour donner à notre vie le goût de Noël.

Que l’Emmanuel soit lumière pour toute l’humanité blessée. Qu’il assouplisse nos cœurs souvent endurcis et égoïstes et qu’il fasse de nous des instruments de son amour. Qu’à travers nos pauvres visages, il donne son sourire aux enfants du monde entier, à ceux qui sont abandonnés et à ceux qui ont subi des violences. Qu’à travers nos faibles bras, il soigne les malades. Par notre fragile compagnie, qu’il soit proche des personnes âgées et de celles qui sont seules, des migrants, des marginalisés. En ce temps de fête, qu’il donne à tous sa tendresse. Et qu’il illumine les ténèbres de ce monde.

 

Souffrir pour être sauvé ?

La théologie vit un immense renouveau durant tout le XXe siècle. Un des grands apports de cet élan est la découverte que le Christ n'est pas venu pour expier une quelconque dette que les hommes avaient à l’égard de Dieu – comme cela avait été compris jusque-là – mais pour que les hommes aient la vie et qu’ils l’aient en abondance (Jn 10, 10).
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En librairie – mars 2021

Par Calixte Dubosson et la librairie Saint-Augustin

Des livres

Tout savoir sur saint Joseph
Dominique Le Tourneau

L’homme silencieux, le père discret des Evangiles, l’humble travailleur de Nazareth est sans doute le saint le plus prié après la mère de Jésus. Que sait-on de lui pour autant ? Vous trouverez ici son histoire racontée à partir des Evangiles et des écrits non officiels souvent repris par les Pères de l’Eglise. Maître de vie intérieure, proche de tout travailleur et gardien des familles, Joseph accompagne chacun à sa façon. Vous découvrirez son culte à travers le monde, comment le prier et une multitude d’anecdotes étonnantes… Un ouvrage pour tous, du débutant à l’érudit, qui met au grand jour la vie cachée et la splendeur du père de Jésus.

Editions Artège

Acheter pour 25.20 CHF

Joseph – L’éloquence d’un taciturne
Philippe Lefebvre

Dominicain et bibliste de renom, Philippe Lefebvre qui vient d’être nommé par le pape François membre de la Commission biblique pontificale, nous propose un voyage dans les Ecritures pour découvrir la figure de Joseph. L’Ancien Testament jette ainsi une lumière inédite sur Joseph, tandis que l’étude approfondie des textes du Nouveau Testament nous révèle la profondeur de ce personnage. Un ouvrage de choix et de qualité, fouillé, passionnant, qui nous offre de découvrir, Bible en main, ce Joseph tant cité par l’Eglise et si silencieux en apparence.

Editions Salvator

Acheter pour 32.40 CHF

Vivre du Christ avec saint Joseph
Frère Noël-Marie Rath

Vivre du Christ est une manière de voir le monde. Un art de vivre. Une invitation à pratiquer la Bonne Nouvelle à l’instar de saint Joseph, époux de Marie, père nourricier de Jésus, gardien de sa famille dans les jours heureux et dans les épreuves. Si l’Evangile est peu disert sur ce monument de silence, l’auteur en fait cependant une relecture qui démontre la sainteté exemplaire du charpentier de Nazareth : ainsi sa docilité à l’Esprit Saint et son humilité, source de bonté. Patron de l’Eglise universelle mais aussi des travailleurs, saint Joseph est un veilleur, un gardien qui aide à vivre du Christ comme lui-même l’a vécu : en témoin et en acteur de la grâce agissante de Dieu parmi les hommes.

Editions Salvator

Acheter pour 27.60 CHF

Le Veilleur – Une vie de saint Joseph
Christophe Hadevis et Rodéric Valambois

Cette bande dessinée, aussi belle que spirituelle, nous raconte d’abord la vie de saint Joseph, en restant au plus près des Evangiles et de la réalité historique. Elle nous invite ensuite dans une famille d’aujourd’hui qui, dans ses joies et ses épreuves, se confie à Joseph. Vie, dévotion, fioretti nous dévoilent le visage de celui qui prend soin de nous comme il a pris soin de la Sainte Famille, en épousant le projet de Dieu.

Editions Emmanuel

Acheter pour 22.50 CHF

Pour commander

La louange plutôt que le fléau

Par Thierry Schelling
Photo : DR

« Ma pénitence, mon Père ? », me demande une fidèle à peine confessée. « Remercier Dieu pour vous avoir permis de comprendre ceci… »
« Mais… c’est nul, comme pénitence, ça fait pas mal du tout ! » Elle part, dépitée. Reviendra-t-elle ?

Je suis un piètre confesseur : proposer la louange de Dieu plutôt que le martinet… Accueillir la caresse de sa main maternelle, de son regard fraternel qui relève toujours, de son espérance en moi en mieux, plutôt que gainer sa courroucée désespérance de ma médiocrité en régulant sa délectation de mes « aïe ! » et de mes « ouille ! »… Pourtant, Dieu n’est scandaleusement qu’AMOUR. Et confesser cela peut être contraignant pour ma vie de chrétien.ne ! Car c’est le contraire d’un Dieu vengeur ou béatement enamouré qui laisserait tout passer… Non : n’être qu’amour inconditionnel demande qu’on s’y habitue dans la durée…

Ma pénitence ? Demeurer témoin d’un Dieu bon, juste et vrai en restant bon, juste et vrai… dans la mesure du faisable… Afin que cet incommensurable Amour transperce, tôt ou tard, la carapace (sécuritaire ?) de nos résistances nourries de culpabilisation pendant des siècles. Quelle bonne nouvelle de Car’aime !

Souffrir pour être sauvé?

Bien des gens pensent que c’est en punition à une faute qu’une maladie leur tombe dessus.

« Il faut souffrir pour être sauvé » : des soignants et des aumôniers rapportent entendre encore régulièrement cette phrase terrible dans la bouche des malades. Comme si plus l’on souffre, plus on serait proche de Dieu. Alors que le Christ est venu précisément pour nous guérir et nous libérer de tous maux. Comment faire la part des choses entre les fausses conceptions doloristes et la juste participation à la Passion du Christ ?

Par François-Xavier Amherdt
Photos : Ciric, Jean-Claude Gadmer, Pxhere, DR

Un texte fondateur

C’est au Mont des Oliviers que le Christ nous livre la clé d’interprétation : « Fléchissant les genoux, Jésus priait en disant : « Père, si tu veux, éloigne de moi cette coupe ! Cependant, que ce ne soit pas ma volonté, mais la tienne qui se fasse ! » Alors lui apparut, venant du ciel, un ange qui le réconfortait. Entré en agonie, il priait de façon plus insistante, et sa sueur devint comme de grosses gouttes de sang qui tombaient à terre. » (Luc 22, 41-44) Le Fils fait tout pour écarter la souffrance loin de lui. Ce n’est pas son vœu. Il ne reste pas seul en ce moment de combat, mais il demeure en lien étroit avec le Seigneur. Finalement, il comprend qu’il ne peut pas faire autrement. Il conserve sa totale confiance envers le Père et s’abandonne à la volonté de ce dernier. Dieu ne laisse pas Jésus seul, mais lui envoie la force d’un soutien pour lui permettre de traverser l’ultime épreuve de la sueur de sang et de la mort. Même sur la croix, le Christ crie : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » (Marc 15, 34) Et finalement, « il remet entre ses mains son esprit ». (Luc 23, 46)

Des conceptions erronées : la rétribution
« Nous savons faire de belles phrases sur la souffrance. Mais dites aux prêtres de n’en rien dire, nous ignorons ce qu’elle est. » (Cardinal Veuillot, ancien archevêque de Paris, atteint d’un terrible cancer)

Dans un sens, il vaudrait mieux que je me taise. Ce à quoi cet éclairage peut s’avérer utile, c’est à déconstruire certaines fausses conceptions continuant de « polluer » l’esprit de bien des patients.

Nous l’expérimentons régulièrement : les vieux clichés ont la vie dure ! Il faut toute la traversée des Ecritures pour briser la fausse théorie de la rétribution, encore si présente dans le monde juif : Jésus s’oppose vigoureusement au point de vue de ses disciples qui lui demandent, en présence de l’homme aveugle de naissance : « Rabbi, qui a péché, lui ou ses parents, pour qu’il soit né aveugle ? » Le Maître leur réplique : « Ni lui ni ses parents n’ont péché, mais c’est afin que soient manifestées en lui les œuvres de Dieu. » (Jean 9, 2-3)

Dans cette ligne, bien des gens continuent de penser – parce que l’enseignement de l’Eglise l’a longuement inculqué et qu’un certain fatalisme superstitieux l’a véhiculé – que c’est en punition à une faute, visible ou cachée, qu’une tuile, une catastrophe ou une maladie leur tombe dessus : « Qu’est-ce que j’ai fait au bon Dieu pour qu’une chose pareille m’arrive ? » S’y mêlent indistinctement les influences potentielles d’un « karma » défavorable, associées aux errances d’une « vie antérieure », selon la croyance illusoire en la réincarnation, ou d’un destin aveugle inspiré de la « nécessité et de la fatalité des mythologies païennes anciennes » ou de vieux restes de notions d’équilibre cosmique : « Au fond, tout se paie un jour : il n’a que la monnaie de sa pièce, il reçoit la punition des dérèglements qu’il a provoqués par ses manigances. »

Un faux dolorisme
A cela s’est ajoutée une vision du sacrifice de la croix, selon laquelle le Christ aurait dû « satisfaire » à la colère du Père et compenser la faute des humains, depuis le péché des origines, comme si c’est dans les douleurs horribles de son Fils que Dieu aurait trouvé une « substitution » suffisante pour « apaiser son courroux » (voir le cantique de Noël « Minuit chrétien ») ou dans le sang versé par le Christ de quoi réaliser sa vengeance. Ces images parfois abominables et théologiquement contestables ont habité l’imaginaire de la chrétienté pendant des siècles et n’ont hélas pas complètement disparu. Elles ont nourri un faux dolorisme et une recherche de la souffrance, comme si celle-ci permettait de gagner le paradis à coup de douleurs.

Or, tout l’Evangile le dit, c’est par sa foi radicale envers son Père, par son espérance folle en la promesse de Dieu et par amour passionné envers l’homme opprimé que le Christ nous rachète. Ce n’est pas la souffrance en elle-même de Jésus qui sauve, mais c’est son attitude d’homme pleinement croyant, espérant et aimant au cœur de sa souffrance. Ce qui rachète ne peut être que ce qui construit la personne. Ma souffrance ne peut être rédemptrice et contribuer à sauver le monde que si je partage la même attitude que le Christ, dans l’amour et le don de moi, dans la compassion et la solidarité. Je ne puis « offrir mes souffrances » que si cela signifie : donner ma vie malgré le mal, quand bien même elle est défigurée par la douleur. Le plaisir de Dieu, c’est de voir que sa présence manifestée en son Fils par l’action de l’Esprit est capable de permettre à un homme accablé de retrouver le goût de la vie et de s’en remettre entre les mains du Père.

Car le Christ n’a jamais exalté la douleur, il ne cesse au long des quatre Evangiles de soigner les blessures : « Il a pris nos infirmités et s’est chargé de nos maladies. » (Matthieu 8, 17, accomplissant la prophétie du serviteur souffrant d’Isaïe 53, 4) C’est en dépit des souffrances et malgré le mal que nous sommes sauvés, pas en les recherchant. Nous sommes autorisés, voire encouragés, à hurler contre le non-sens du malheur, ainsi que les cris des Psaumes nous y invitent. Il s’agit de passer du pourquoi au pour quoi, du passé des explications à l’avenir d’une possible fécondité : comme le grain de blé ne porte pas de fruit s’il ne tombe en terre et ne meurt (cf. Jean 12, 24) ; comme la femme dans les douleurs de l’enfantement pressent déjà quelque chose de son allégresse future (Jean 16, 21) ; ainsi, dit Paul, « J’estime qu’il n’y a pas de commune mesure entre les souffrances du temps présent et la gloire qui doit être révélée ». (Romains 8, 18) C’est aimer et donner sa vie qu’il faut pour être sauvé, en communion avec la Passion du Christ : « Pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis. » (Jean 15, 13) Les souffrances ? Il convient de tout faire pour les écarter et, si elles deviennent inévitables, de continuer à les traverser avec amour.

A lire : 

Témoignage du vénérable François-Xavier Nguyen Van Thuan, évêque vietnamien emprisonné (Sur le chemin de l’espérance, Paris, Éd. du Jubilé, 1991)

Témoignage de Casimir Formaz, chanoine du Grand-Saint-Bernard (A l’école du Christ souffrant, Paris, Cerf, 1975) 

« Je n’ai vraiment plus envie de disserter sur la souffrance. Il n’y a plus qu’à se taire quand le mal est là. Depuis quelque temps déjà, il me tient compagnie : assis, debout, couché, c’est toujours la même chose. La fatigue, la paresse, ne me laissent plus beaucoup de réactions. C’est le moment de me ressaisir et de trouver moyen de joindre cette douleur à la douleur du Christ !

D’écrire cela, ce n’est pas difficile, mais de le vivre, à certains moments, quand la douleur ne laisse aucun répit et qu’on n’a même plus la force et l’idée de regarder un Crucifix ! Tout à l’heure je regardais le Christ en croix, je pensais que sa position était encore plus inconfortable que la mienne, je pensais qu’il n’y a rien de mieux pour nous réduire au silence, à l’adoration. Et je pensais aussi à l’éblouissante lumière qu’a apportée et qu’apporte au monde la Croix du Christ. « Par sa mort, le Christ a vaincu la mort. Alléluia ! »

Pensant à cela, je demande humblement au Christ de m’associer à sa souffrance et de faire ce qu’il a toujours fait, prendre ma souffrance sur lui, me donner force et courage pour la supporter. »

«Je complète en ma chair»

Paul veut dire qu’il est appelé à mener à terme son propre itiné­raire apostolique pour annoncer l’Evangile.

Par François-Xavier Amherdt
Photo: DR

Que voilà une parole difficile et apparemment inacceptable : « Je complète ce qui manque aux tribulations du Christ en ma chair, pour son corps qui est l’Eglise ! » (Colossiens 1, 24) D’une part, Paul n’entend pas suggérer que le Christ n’aurait pas pleinement réalisé ce que selon le dessein du Père il devait accomplir pour le salut du monde. L’apôtre n’insinue pas non plus que Jésus n’aurait pas assez souffert et que sa médiation ne serait pas parfaite, si bien que le disciple devrait porter à leur achèvement les souffrances rédemptrices.

Ce que Paul veut dire, c’est qu’à l’exemple du Fils de Dieu, il est appelé lui-même à mener à terme son propre itinéraire apostolique pour l’annonce de l’Evangile, quitte à devoir, bien malgré lui, passer par les épreuves. De même que Jésus a tout fait pour éloigner de lui la coupe de sa Passion, priant Dieu de l’éloigner de lui et s’abandonnant finalement à la volonté du Père (Matthieu 26, 42), de même Paul désire assumer totalement la charge que le Seigneur lui a confiée : révéler le mystère resté caché depuis des siècles et désormais manifesté pour toute l’humanité (Colossiens 1, 26-27). 

Et donc, pour annoncer le Christ parmi les hommes, l’apôtre des nations se dit prêt à « instruire tout homme en toute sagesse et conduire à la perfection tout être humain dans le Fils ». (Colossiens 1, 27-28) C’est uniquement pour cette cause supérieure à n’importe quelle autre, qu’il se déclare disposé à « se fatiguer et à lutter avec l’énergie du Christ qui agit en lui avec puissance »
(v. 29). Il sait que pour ce faire, il est contraint de passer par des tribulations, et donc de reproduire dans son propre corps ce que Jésus a enduré durant son existence jusqu’au calvaire.

C’est pour l’Evangile et pour l’Eglise que l’apôtre se prépare à un tel combat et qu’il va même jusqu’à y trouver de la joie. C’est la béatitude des persécutés pour le Royaume : rien de « masochiste » dans cette visée, mais au contraire, une participation plénière à l’offrande par amour de Jésus-Christ.

Empathie

La statue inaugurée par François en 2019 représente 140 migrants.

Par Thierry Schelling | Photo : dr

« Ignorer la souffrance des hommes, c’est ignorer Dieu ! » Le suc de l’Evangile (parabole du Bon Samaritain…) en raccourci, selon le pape François. Le disciple de Jésus est intéressé, interpellé, touché par la souffrance humaine sous toutes ses formes (maladie d’un enfant, drame des migrants en Méditerranée…) ; il déclarait même à Bogotá en 2017 : « Laissez la souffrance de votre frère vous gifler et vous faire bouger ! » ; et il tente d’y répondre : en actes, mais aussi par la prière et la présence dans tous les foyers de la souffrance humaine (hôpitaux, EMS, prisons, etc.). Bergoglio a commencé son pontificat par une visite à Lampedusa…

Sympathie
« La manière dont nous affrontons la souffrance […] est un critère de notre liberté de donner sens aux expériences de la vie, même lorsqu’elles nous semblent absurdes et imméritées », déclare-t-il lors du Jubilé des malades et handicapés (2016). Là réside le « secret » du disciple de Jésus : donner sens à ce qui fait mal. Le Crucifié est l’emblème chrétien par excellence, non pas par dolorisme, mais par son message : « Regardons le crucifix et lisons l’Evangile », suggérait-il lors du Carême 2020 en plein confinement. Revenir à la base, dans le fond…

Accueil
En 2019, il inaugure, sur la Piazza San Pietro, une imposante statue représentant 140 migrants, paradigme de la cruelle injustice des temps dits modernes. L’hospitalité, mot clé : accueillir l’étranger, le malade, « Sœur la mort » dans l’esprit de saint François, patronyme de ce pape jésuite pour qui « tout est moyen vers une fin », y compris la souffrance… dans la mesure où on l’accueille… 

Question de foi online

Par Chantal Salamin | Photo: DR

Lancé en 2018 par le service Eglise en dialogue et le magazine des paroisses de Berne, la version alémanique Glaubenssache-online.ch a réussi à toucher les cœurs et les intelligences. Comme le témoigne ce qu’en disent ses lecteurs : « Je donnerais volontiers ce texte à ma mère ou à mon grand-père. Peut-être retrouveraient-ils la foi, ou l’idée qu’ils se font de l’Eglise évoluerait-elle. » A leur demande, ces textes ont été traduits en français sur Question-de-foi.ch et en italien sur Questioni-di-fede.ch

Une autre image de la foi
C’est en effet « une autre image de la foi, une fenêtre ouverte sur une approche de la foi en phase avec l’évolution sociale » que veulent présenter ses créateurs, comme nous le dit André Flury, théologien, chef du service Eglise en dialogue (Berne) et responsable du site.

Aux questions clés de la foi, réparties en quatre grands thèmes : Dieu, Jésus, l’être humain et la création, les auteurs donnent des réponses en se basant sur les résultats les plus récents de la recherche théologique.

Ils « s’interrogent sur la signification des découvertes scientifiques pour la foi, respectent les autres religions, s’engagent en faveur de la sauvegarde de la création, de la dignité humaine, d’une réflexion et de comportements éthiquement responsables dans tous les domaines de la vie ».

Pour un dialogue interculturel
Les thèmes clés de la foi sont abordés dans un langage accessible par tous. Toute foi ou spiritualité étant enracinée dans une culture, ils sont abordés de manière à susciter des échanges entre toutes les personnes désireuses d’échanger, quelles que soient leurs origines culturelles.

Vous souhaitez entrer dans ce dialogue ? Laissez un commentaire au fond des articles ou sur Facebook (@question-de-foi.ch / @kirche-im-dialog / @questioni-di-fede.ch).

Sur le thème du mois
En lien avec le thème délicat et si important de ce mois, vous trouverez notamment des réponses aux questions suivantes : « La souffrance, une déchirure dans la création », « Entrer dans la dynamique divine de guérison », « De la mort à la vie – La foi en la résurrection dans le Nouveau Testament. »

Jeux, jeunes et humour – mars 2021

Par Marie-Claude Follonier

Question d’enfant

Pourquoi représente-t-on saint Joseph avec une fleur de lys ?
En raison de sa blancheur, les chrétiens ont très tôt fait du lys un symbole de pureté et de confiance en Dieu. Joseph est celui qui, sans tout comprendre à la conception de Jésus par l’Esprit saint en Marie, respecte l’action de Dieu. En ce sens, il est le gardien des mystères de la foi et de l’Eglise. Les six pétales du lys représentent les trois personnes de la Trinité (Père, Fils et Esprit) ainsi que la Sainte Famille (Jésus, Marie, Joseph). Une unique fleur pour symboliser la filiation divine et humaine de Jésus.

Par Pascal Ortelli

Humour

Au cours d’une promenade en montagne, un citadin se perd dans un brouillard épais. Complètement perdu, il aperçoit une cabane et frappe à la porte :
– Y a quelqu’un ?
– Oui, c’est pourquoi ?
– Pourriez-vous m’indiquer le chemin de la vallée ?
– Aucune idée, je suis un petit garçon et je n’y connais rien.
– Alors, demande à ton père.
– Je ne peux pas, il est sorti quand maman est rentrée.
– Alors à ton grand-père !
– C’est pas possible, il est sorti quand mon frère est rentré.
– Eh bien, demande à ton frère !
– Pas possible, il est sorti quand je suis rentré.
– Mais bon sang, vous n’êtes jamais en famille chez vous ?
– Ben… si, à la maison. Mais ici, c’est les toilettes ! 

Par Calixte Dubosson

Prière et aventure

Aurélie Desmet et Pauline Desmet

Le point commun entre Pékin Express et la prière : deux sœurs lilloises finalistes de la dernière saison du jeu té­lévisé emblématique. Aurélie et Pauline Desmet seront les invitées de la prochaine édition de l’OpenSky Festival à Fully. Petit avant-goût.

Par Myriam Bettens
Photos: DR

Pékin Express, quels souvenirs en gardez-vous ?
Aurélie Desmet : Nous gardons surtout en tête les rencontres que nous avons faites lors de l’aventure.
Pauline Desmet : Oui, et les paysages. Ce qu’on retient aussi, c’est tout ce qu’on apprend sur soi et son binôme. On pourrait t’en parler des heures, mais Aurélie doit rentrer chez elle avant le couvre-feu (rires). (Un couvre-feu est instauré à 18h dans plusieurs départements français pour lutter contre la propagation du coronavirus, ndlr.)
Aurélie Desmet : J’avais encore oublié cette histoire !

Revenir dans la vie civile après une telle aventure, cela se passe comment ?
PD : Ce n’est psychologiquement vraiment pas évident. C’est tellement beau ce que tu vis là-bas que le retour à la vie réelle est un peu compliqué. C’est un peu comme vivre une vie parallèle pendant un temps.
AD : On rencontre des gens qui n’ont rien et qui te donnent tout. Au retour, tu réalises combien tu es privilégié ici. En plus, lorsque tu es maman et chef d’entreprise, tu mets un peu ta vie personnelle entre parenthèses. A Pékin Express, tu peux être vraiment toi. Tu ne peux d’ailleurs compter que sur toi-même…
PD : Non, tu comptes aussi sur l’autre ! (Rires)
AD : Oui, bien sûr ! Mais tu te recentres vraiment sur toi-même en fait.

Votre foi se vit-elle à l’image de l’émission télévisée : comme un voyage ?
AD et PD : (en chœur) Ben oui, c’est carrément ça !
PD : Effectivement, l’aventure de Pékin Express représente totalement notre foi, parce qu’il y a toutes les valeurs qu’on a apprises comme l’amour, le partage, l’entraide. Et c’est possible de vivre toutes ces choses positives aussi chez nous avec nos amis et notre famille.

Avez-vous souvent eu recours à la prière lors du jeu ?
AD : Je pense qu’on est les seules candidates à prier autant sur l’aventure. Prier nous donne encore plus de force et d’espoir. Je pense que dans la foi il y a aussi l’espoir et la prière est une manière d’extérioriser tous les sentiments qui se trouvent en nous.

Quelle place occupe-t-elle au quotidien ?
AD : On l’utilise de la même manière. Il n’y a pas de vraie différence entre l’aventure et notre quotidien à ce niveau. La foi fait partie intégrante de notre vie. Elle nous fait avancer.

Comment avez-vous « atterri » à l’OpenSky Festival ?
AD : Cela fait partie des rencontres que l’on peut faire grâce à Pékin Express.
PD : On a la chance d’être accompagnées avant, pendant et après l’aventure et c’est aussi comme ça qu’on a été contactées pour devenir les égéries de ce festival.
AD : Certains vont vous dire que la foi est un truc de « vieux » et ce festival prouve tout le contraire ! Nous n’avons d’ailleurs pas beaucoup réfléchi avant d’accepter. Quand on nous a expliqué le concept, nous nous y sommes totalement identifiées.

Biographie plus express que le tournage de Pékin

Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Aurélie Desmet : Je te laisse commencer. T’entendre me donne de l’inspiration.
Pauline Desmet (rires) : Nous sommes des sœurs jumelles…avec 5 ans d’écart ! Je suis la cadette, Pauline, commerciale dans notre entreprise familiale. J’ai deux enfants, Batiste 14 ans et David 12 ans. J’ai participé à deux Pékin Express avec ma sœur en 2008 et 2020. On a perdu en finale, mais peut-être que la 3e participation pour moi sera la bonne !
AD : Et je suis donc l’aînée, Aurélie. J’ai participé trois fois à Pékin Express et suis arrivée deux fois en finale avec ma sœur Pauline. Je suis maman de Rachel 10 ans et Gabriel 8 ans. Je suis aussi dirigeante de l’entreprise de menuiserie familiale avec mon frère et ma sœur. Elle se trouve à Orchies, tout près de Lille.

Pour ceux qui n’ont pas la télé…

Pékin Express est une émission de téléréalité française. Des équipes s’affrontent lors d’une course. Avec pour seul budget un euro par jour et par personne, le binôme doit faire de l’auto-stop et trouver gîte et couvert chez l’habitant pour rallier le point d’arrivée. Les étapes sont longues et donc découpées en plusieurs jours de tournage. Le but étant pour chaque équipe d’arriver en pole position à l’issue de chaque étape et ainsi amasser des amulettes pour espérer gagner une certaine somme d’argent en finale. Les derniers risquent l’élimination.

Aurélie et Pauline doivent être les grandes invitées et marraines de la 4e édition d’Opensky, prévue le 30 mars à Fully. A l’heure de mettre sous presse et vu l’incertitude liée à la pandémie, les organisateurs réfléchissent à la forme qu’ils donneront à la manifestation. Des détails sur : www.opensky-fully.ch/

Les vitraux de Cingria, chapelle Saint-Jean-Baptiste, Perly (GE)

Le vitrail fait référence à un miracle survenu en 1494.

Par Amandine Beffa | Photo : Jean-Claude Gadmer

Très critiqués à leur création, les vitraux d’Alexandre Cingria ont dû leur entrée dans la chapelle de Perly à une intervention de l’évêque de l’époque, Mgr Besson. Il est vrai qu’à première vue, leur style peut surprendre. Mais sont-ils réellement contraires à la foi et aux mœurs comme le soutenaient leurs détracteurs ou simplement une traduction moderne de la tradition ?

Le vitrail de la Vierge est appelé Notre-Dame de Ré. Il fait référence à un miracle survenu en 1494 dans un village italien situé à quelques kilomètres de la frontière suisse. La façade de l’église du village comportait une fresque de la Vierge Marie allaitante. Un jour, mécontent d’avoir perdu au jeu de palets, un garçon en lance un contre le mur de l’église, atteignant la Vierge Marie au front. Peu de temps après, les villageois constatent que la Vierge saigne. Cingria rappelle cet événement par la petite goutte de sang figurée sur le front de Marie.

Tradition ancienne
Représenter la Vierge Marie allaitant peut nous surprendre aujourd’hui, mais il s’agit d’une tradition très ancienne. On en trouve les premières traces dans les catacombes de Rome. L’apogée se situe entre les XIIIe et XVe siècles, amenant de grands peintres comme Raphaël ou Van Eyck à en proposer des versions. Peut-être sommes-nous dérangés par un accès à une grande intimité. Nous savons que la Vierge Marie est mère et que le Christ est fils, l’art nous permet peut-être de prendre conscience de ce que cela signifie réellement.

Rayonnant et saignant
Le thème du second vitrail est le Sacré-Cœur. Le Christ présente son cœur à la fois rayonnant et saignant. Traditionnellement, le cœur ne se résume pas au symbole de l’amour. Il représente le tout de la personnalité. Le Christ offrant son cœur offre en réalité tout son Etre.

Les deux vitraux de Cingria présentent ce Dieu qui nous rejoint dans l’intime de notre humanité pour nous donner la vie. Une vie qui certes n’échappe pas à la souffrance, les vitraux ne la dissimulent pas, mais qui rayonne de quelque chose en plus.

Via Jacobi: Autigny-Romont

Les vitraux de la Fille-Dieu

Texte et photos par Pascal Ortelli

Le mythique chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle traverse la Suisse romande, de Fribourg à Genève. Au-delà des sentiers battus, la Via Jacobi regorge de curiosités. Chaque mois, L’Essentiel prend son bâton de pèlerin et en réalise un tronçon sous forme d’une balade familiale à faire sur la journée. Aujourd’hui, cap sur Romont pour une étape tout en goudron.

Départ depuis le parking à côté de l’église d’Autigny, 3h05 aller simple, 12,4 km

1. Prenez à droite jusqu’à la zone alluviale où la Neirigue se déverse dans la Glâne. Longez cette dernière puis bifurquez à gauche. 

2. A Chavannes-sous-Orsonnens, la chapelle Saint-Jean-Baptiste vaut le détour. Sur l’autel latéral gauche, un tableau représente saint Jacques botté et saint Christophe, invoqués pour traverser les rivières. Sur la fresque à droite, l’inscription « Jacobus minor » est fautive : il s’agit bien d’une représentation de Jacques le Majeur avec la coquille et le bâton de pèlerin.

3. Quittez ensuite un instant la Via Jacobi pour monter à Orsonnens afin d’y découvrir le monastère Notre-Dame de Fatima. Vous le contournerez par la droite avant de descendre sur la route principale, à longer sur une centaine de mètres. Après avoir traversé la Neirigue, prenez à gauche pour rejoindre le tracé officiel qui surplombe la rivière jusqu’au croisement de la route de Massonens.

4. Là, cap à droite pour rejoindre l’abbaye cistercienne de la Fille-Dieu, l’une des plus anciennes à être encore habitée depuis sa fondation en 1268.

5. Poursuivez jusqu’à la gare de Romont, d’où, pour le retour, il est facile de prendre le train jusqu’à Cottens.

6. De là, prenez le petit chemin sous l’église et attaquez la montée avant de descendre en lisière du bois de Pertet pour rejoindre Autigny, en 50 minutes. 

Curiosité

Les vitraux de la Fille-Dieu
Un ensemble remarquable pour ses jeux de lumière, créé en 1996 par l’artiste britannique Brian Clarke. 

Coup de cœur

Le tofu des moines cisterciens d’Orsonnens.

Misez sur les anges gardiens

L’ange gardien, vu par Pietro da Cortona.

La Bible nous parle régulièrement du monde invisible qui nous accompagne. Redonnons leur place aux anges chargés de nous protéger.

Par Bénédicte Drouin-Jollès 
Photo: DR

Entre les chrétiens qui doutent de leur existence et ceux qui les oublient, les anges sont souvent négligés, particulièrement les anges gardiens. Combien de fois vous faites-vous du souci pour vos enfants ou petits-enfants ? Et combien de fois vous tournez-vous vers leurs anges gardiens ? Si pour cette dernière question votre score est proche de zéro, changez ! Vous avez gros à gagner ! 

Dans notre schéma mental, nous avons du mal à intégrer l’existence du monde invisible ; et pourtant invisible ne veut pas dire irréel. C’est le livre de l’Exode dans la Bible qui nous révèle l’existence des anges gardiens. « Voici que je vais envoyer devant toi un ange pour te garder en chemin et te faire parvenir au lieu que je t’ai préparé. Respecte sa présence, écoute sa voix. » (Exode 23, 20-21) La mission de cette créature céleste est claire : nous protéger sur terre et nous conduire sur le chemin de la vie éternelle. Elle est à la fois un ami, un guide et un conseiller… et ce d’autant plus que nous nous mettons à son écoute, que nous essayons de discerner.

Les saints les mentionnent régulièrement. Catherine Labouré, dans son couvent de la rue du Bac, fut guidée par son ange gardien au pied de la Vierge qui lui confia la médaille miraculeuse, Padre Pio appelait le sien « le petit compagnon de son enfance ». Quant à sainte Françoise romaine, mystique italienne du XVe siècle, elle éprouvait pour lui une grande affection. 

Nous avons tout intérêt à prier le nôtre et celui de nos proches, en particulier quand ils traversent des difficultés. Et quand les relations se tendent avec l’un ou l’autre, pourquoi ne pas demander à notre ange gardien de faciliter les relations ? 

Une belle habitude consiste à confier les tout-petits avant leur naissance à leur ange gardien dans la prière familiale. L’invocation « nos saints anges gardiens, veillez sur nous » peut la conclure judicieusement. Le petit enfant au cœur plus simple que l’adulte accueille facilement les réalités célestes, il a une affinité quasi naturelle avec son ange gardien ; celui-ci deviendra vite son compagnon et protecteur, d’autant plus que nous lui rendons sa place.

L’icône «participative» des Sœurs de Schoenstatt

Accueillir une icône quelques jours chez soi.

Par Myriam Bettens
Photo : Jean-Claude Gadmer

L’icône participative, vous con­naissez ? Non, il n’est pas question d’acquérir une image sacrée en financement commun, mais plutôt d’en accueillir une chez soi quelques jours par mois gratuitement. En Suisse, sous l’impulsion des Sœurs de Schoenstatt, 700 images partent en pèlerinage dans vos maisons. Découverte.

Un cercle de prière
Chaque mois durant trois ou quatre jours, des personnes reçoivent Jésus et Marie à travers un « sanctuaire itinérant ». Les visites régulières de l’icône de la « Mère pèlerine » permettent un partage avec Dieu, fortifient la vie religieuse et prodiguent soutien mutuel. Les familles participantes forment un cercle que le « sanctuaire pèlerin » parcourt. La première famille l’apporte à la suivante et ainsi de suite. Le mois suivant il revient durant les mêmes jours. Cette visite mensuelle invite à une rencontre avec Dieu et les autres. Un petit livret d’accompagnement donne des inspirations pour quelques instants de silence et de prière.

Un rayonnement international
Le mouvement de Schoenstatt est né de la volonté de fonder une « alliance d’amour avec Marie ». Créé en 1914 par le Père Joseph Kentenich, il réunit religieux et laïcs. Le petit noyau de fidèles constitué en Allemagne essaime ensuite dans le monde entier. En Suisse romande, les sœurs de Marie de Schoenstatt sont moins connues. Aujourd’hui, seul le Valais accueille cette communauté dédiée à Marie, à laquelle les religieuses vouent une véritable dévotion. Son rayonnement repose en grande partie sur le projet de « sanctuaire itinérant de la Mère pèlerine », dont l’une des 200 chapelles se trouve à Brigue.

La Mère Trois fois Admirable
L’initiative de la Mère pèlerine remonte à João Luiz Pozzobon (1904-1985). Ce père de famille et diacre vivait au Brésil. En 1950, il reçoit une image itinérante de « la Mère Trois fois Admirable de Schoenstatt » afin de visiter avec elle des familles durant deux mois. Il observe les nombreuses grâces que ces visites de la Sainte Vierge répandent dans les lieux où il se rend. Cette constatation assoit sa décision de développer les visites à plus grande échelle.

« On est croyant… mais jusqu’à un certain point »

Prononcées en chambre d’hôpital, certaines paroles résonnent intensément en moi. Offerts en deux temps distincts car séparés par un silence, voici les mots d’une personne ne percevant aucune issue favorable face à sa maladie : « Vous savez, on est croyant… mais jusqu’à un certain point. » Une simple parole mais dont le silence intermédiaire s’apparente à un gouffre.
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