Des jeunes !

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, décanat Sion (VS), mai-juin 2021

Les adolescents et les jeunes ont de nombreuses possibilités de vivre leur foi sur nos paroisses…

TEXTE ET PHOTOS PAR ALINE JACQUIER

… des après-midi fun et foi

Le groupe composé de jeunes dès la 8H, se retrouve un samedi après-midi par mois, à la salle paroissiale de la Cathédrale. Pour le côté « Foi », la rencontre débute par un enseignement et se termine par la célébration de la messe à laquelle les jeunes participent activement à travers les lectures. La partie « Fun » intervient en cours de route avec le goûter suivi d’un film, un bricolage ou un jeu. Un pèlerinage à Rome est agendé début 2022, affaire à suivre !

… les Relais

Il s’agit d’un mouvement issu de l’Action Catholique qui s’adresse aux adolescents (11-15 ans) et propose des rencontres sous forme d’activités, jeux, discussions, échanges et prières. Deux groupes sont actuellement actifs sur nos paroisses. Le premier, du côté de la paroisse de St-Guérin, se retrouve régulièrement depuis bientôt trois ans et planche actuellement sur un projet de jardin solidaire en lien avec l’encyclique Laudato si’ du pape François. Quant au deuxième, il regroupe des jeunes Léonardins dont le projet, lui aussi inspiré par le texte du Saint-Père, consiste à aménager un local paroissial avec du matériel de seconde main.

… des chorales

Le Chœur des Jeunes de Bramois, tout comme celui de St-Guérin, la Schola ou l’Ecole Maîtrisienne comptent dans leurs rangs des jeunes qui mettent leurs talents musicaux au service la liturgie. Nous pensons bien à toutes ces chorales réduites publiquement au silence depuis novembre dernier, en raison de la situation sanitaire. Nous espérons les retrouver très bientôt !

… des soirées Fun & God

Cinq fois par année, un peu moins cette année en raison des restrictions dues à la pandémie, des ados et des jeunes se retrouvent à la salle paroissiale de St-Guérin pour des rencontres, soirées jeux, films, témoignages… Un pèlerinage d’un jour ou deux est également au programme.

… des Jeunes Bénévoles en Eglise

Une dizaine de jeunes œuvrant comme aide animateur dans un groupe, directeur d’une chorale ou responsable des servants de messe ont suivi la formation « Jeune Bénévole » JB2 ou suivent actuellement celle du JB3. Ces parcours sont diocésains et permettent d’acquérir des compétences et d’enrichir ses expériences.

… et encore

Une présence dans les aumôneries d’école (Collège de la Planta, des Creusets, ECCG-EPP) ainsi que diverses activités organisées pour et par les jeunes dans notre diocèse et en Suisse romande : DJP, Cure Ouverte, JMJ, OpenSky…

Une de ces propositions t’intéresse ?

Tu souhaiterais obtenir plus d’informations ou soumettre une idée ?

N’hésite pas à prendre contact par e-mail jeunesse.sion@gmail.com ou par téléphone au 079 325 74 04.

 

Culture chrétienne, où es-tu ?

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, décanat Sion (VS), mai-juin 2021

PAR L’ABBÉ PHILIPPE AYMON

PHOTO : PIXABAY

Une amie polonaise m’a raconté cette histoire de la procession de Notre-Dame de Jasna Góra. Une année, sous le communisme, les autorités décidèrent d’empêcher la traditionnelle procession en obligeant le clergé à conserver l’image de la Vierge à l’intérieur du sanctuaire. Le jour de la fête, une procession aussi importante que les années précédentes se mit en route. L’icône de la Mère de Dieu resta bien à l’intérieur du sanctuaire, mais les fidèles portèrent en procession le cadre vide qui entourait habituellement le tableau. Et la Vierge fut acclamée avec autant d’enthousiasme que les années précédentes ! Notre-Dame de Jasna Góra est le fruit de la foi et de la résistance des Polonais au cours de leur histoire. Elle a façonné leur culture, et même si l’image est interdite, la foi demeure : c’est bien la foi qui modèle la culture.

Une culture aussi bien présente chez nous. En conduisant les visites de la Cathédrale, c’est cette culture chrétienne que l’on découvre au travers les œuvres d’art. Mais qu’il est triste de noter une si grande ignorance religieuse dans la découverte des vitraux, tableaux et autels. La culture se donne à voir, mais la foi n’est plus là pour la comprendre. Qui peut nommer la scène biblique d’un vitrail, les symboles représentés sur le triptyque, le pourquoi des objets qui permettent de nommer le saint qui se trouve sur le tableau ? Qu’il est difficile alors à la culture de conduire à la foi.

Au Moyen Age le peuple ne savait pas lire, mais les prédications lui permettaient de reconnaître à coup sûr ce que l’art lui donnait à voir. Et ceci à travers toute l’Europe. Aujourd’hui nous savons lire, mais notre analphabétisme religieux nous laisse silencieux devant une œuvre qui exprime la foi.

Quant à l’art religieux abstrait, il semble nous dire qu’il n’a plus rien à dire. En effet : « Culture chrétienne, où es-tu ? »

 

Les enfants et la Semaine sainte

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur de l’Entremont (VS), mai-juin 2021

PAR MICHEL ABBET | PHOTOS : BÉNÉDICTE BENDER

Semaine sainte animée pour le secteur des paroisses d’Entremont. Si les adultes doivent toujours ronger leur frein et attendre que la situation se normalise, les enfants ont pu, dans le respect des règles sanitaires, prendre conscience à travers divers ateliers de la dimension spirituelle de cette semaine à nulle autre pareille pour les Chrétiens. Ainsi, près de 80 enfants du secteur ont pu s’imprégner de la Passion, d’adoration, de fabrication de pain azyme ou ont pu transmettre en décorant des palettes la joie de Pâques dans le village d’Orsières. Et cela grâce à une quinzaine de mamans et à des jeunes qui ont offert leur temps et leur enthousiasme pour que tous ces projets deviennent réalité. Un tout grand merci et un non moins grand bravo pour la richesse des activités proposées.

 

Le tour des chapelles

La chapelle de Notre-Dame de la Garde

h5>Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur du Val d’Hérens (VS), mai 2021

PAR GISÈLE PANNATIER | PHOTOS : MONIQUE GASPOZ

Combien de sanctuaires édifiés sur le territoire de nos paroisses témoignent de la foi des habitants ! Sur un éperon rocheux surplombant les rochers et les éboulis du défilé de la Garde fut construite vers 1620 la chapelle de Notre-Dame de la Garde. C’est sur le flanc abrupt et escarpé de la vallée, au bord de l’ancien chemin muletier qui remontait jusqu’à ce replat pour relier Evolène à la partie inférieure de la vallée et à la limite naturelle qui séparait les paroisses d’Evolène et de Saint-Martin, que s’élève le sanctuaire dédié à la Vierge afin d’implorer la protection des voyageurs.

L’architecture y est exceptionnelle : la blanche chapelle est érigée sur un plan hexagonal et abritée par un toit conique couvert d’ardoises. Le porche, placé à l’est, repose sur deux colonnes. A l’intérieur, l’autel de style baroque date de la seconde moitié du XVIIIe siècle et comporte au centre une grande statue de Notre Dame portant l’Enfant. Elle est vêtue d’une robe blanche et parée du tsapèlètt.

Parmi les autres statues en bois polychrome figurent celle de sainte Catherine, patronne du Valais, et celle de saint Gothard, évêque. En effet, vers 1700, la chapelle, bâtie pour protéger les voyageurs, fut aussi dédiée à ce saint. En outre, l’antependium le présente encore dans un médaillon peint sur du bois. De chaque côté de l’autel, deux huiles sur toile sont accrochées aux murs, l’une représentant saint François et l’autre saint Martin.

Depuis quatre siècles, les générations de croyants expriment leur dévotion entière à Notre Dame de la Garde et lui confient leurs demandes d’intercession et de protection. Le pèlerinage et la messe du mois de mai rassemblent toute la paroisse quand le coronavirus ne s’invite pas.

 

Culture en quête de sens

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteurs de Sierre (VS), mai 2021

Dès sa naissance l’homme est intégré dans une culture, une tradition. Celle-ci oriente sa vie et ses comportements. Chaque culture prône une philosophie et des valeurs clés. Quelles sont les valeurs de la culture chrétienne et quelle est l’influence de la Foi ?

PAR SERGE LILLO | IMAGE : LDD

La culture chrétienne met en avant les valeurs de vérité, de justice et de liberté pour la recherche avec sagesse du bien commun et de la paix.

Foi et raison au service de la vérité

La recherche de la vérité et la compréhension du monde qui l’entoure occupe
l’esprit de l’homme quelle que soit la culture dans laquelle il vit ; de la réponse aux questions de fond qui caractérisent le parcours de l’existence humaine dépend l’orientation qu’il va donner à son existence. « Qui suis-je ? D’où viens-je et où vais-je ? Pourquoi la présence du mal ? Qu’y aura-t-il après cette vie ?

Pour la culture chrétienne, cette recherche de la vérité fait appel à la raison et à la Foi, comme l’écrivait saint Jean-Paul II dans Fides et Ratio : « L’Eglise est partie prenante à ce parcours de recherche de la vérité. En effet, depuis ses débuts, Elle est en pèlerinage sur les routes du monde pour annoncer que Jésus Christ est  » le Chemin, la Vérité et la Vie  » (Jn 14, 6). » (Fides et ratio, 1-2) Il ajoutait : « la foi et la raison sont comme les deux ailes qui permettent à l’esprit humain de s’élever vers la contemplation de la vérité. C’est Dieu qui a mis au cœur de l’homme le désir de connaître la vérité et, de Le connaître lui-même afin que, Le connaissant et L’aimant, il puisse atteindre la pleine vérité sur lui-même. »

La justice n’est pas l’égalité :

Quant à la justice, l’Eglise la définit comme « la vertu morale qui consiste dans la constante et ferme volonté de donner à Dieu et au prochain ce qui leur est dû ». (CEC §1807) Pour comprendre cette définition, rien de telle que la parabole des talents, dans laquelle Dieu n’exige pas la même chose de tout le monde, mais il exige plus de ceux à qui il a donné plus. A l’image de la photo ci-contre, la justice éclairée par l’Amour, recherche donc plutôt l’équité et la complémentarité que l’égalité.

Le « oui » libre de Marie

Enfin la culture chrétienne prône la liberté. En effet, Dieu nous a créés libres pour que nous puissions répondre à ses appels de façon volontaire et sans contrainte. Et ceci tant au niveau de nos activités, que dans le domaine de la foi. Jésus dit en effet : « Qu’il te soit fait selon ta foi. »
(Mt 9, 29) Il montre ainsi que la foi appartient en propre à l’homme, puisqu’elle relève de sa décision personnelle. L’exercice de notre liberté requiert donc bon sens et sagesse, car l’homme tire également les conséquences de ses choix libres. Nous nous en rendons bien compte, lorsque nous regardons dans le rétroviseur de notre vie : de bons choix augmentent notre liberté et portent du fruit, alors que de mauvais choix nous enchaînent.

Qui mieux que Marie pour nous guider vers un bon usage de notre liberté ? En ce mois de Marie, laissons-nous inspirer par son « oui » libre à l’ange Gabriel qui a conduit à la naissance de notre Sauveur : « Voici la servante du Seigneur ; Qu’il me soit fait selon ta parole. » (Lc 1, 38) Saint Jean-Paul II concluait d’ailleurs son encyclique Fides et Ratio avec ces mots : « Puisse Marie, Trône de la Sagesse, être le refuge sûr de ceux qui font de leur vie une recherche de la sagesse ! Puisse la route de la sagesse, fin ultime et authentique de tout véritable savoir, être libre de tout obstacle, grâce à l’intercession de Celle qui, engendrant la Vérité et la conservant dans son cœur, l’a donnée en partage à toute l’humanité pour toujours ! » (Fides et ratio, 108)

 

Une communauté coréenne à Nyon

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP Nyon-Founex (VD), mai-juin 2021

Après avoir mis en lumière, dans le numéro de mars-avril, les communautés espagnole et portugaise, nous présentons la communauté coréenne de Nyon. L’occasion, tout en présentant la réalité des familles catholiques coréennes de Suisse romande, de revenir sur une Eglise à l’histoire atypique.

PAR NAHEE KIM, PRÉSIDENTE DE LA COMMUNAUTÉ CORÉENNE, TRADUIT DU CORÉEN PAR MARCELLINO SEONG | PHOTOS : HYUKWOO KWON, YONHAP NEWS

En langue coréenne

Saurez-vous identifier à quels paragraphes du texte en français correspond cet extrait en version originale ?

Cet extrait en langue coréenne correspond aux deux paragraphes en français qui suivent l’intertitre En Suisse romande.

L’Eglise catholique coréenne a été fondée au XVIIIe siècle et d’une manière unique puisqu’elle n’a pas été créée par des disciples ou des missionnaires. A l’origine, on trouve des intellectuels coréens qui ont introduit dans le pays la Bible et divers livres de théologie venus de Chine. Ainsi, l’Eglise coréenne est considérée comme la seule communauté de foi laïque autonome dans le monde, comme un «miracle de la foi».

Des siècles de persécution

Les premiers missionnaires sont arrivés sur la péninsule suite à des demandes répétées de cette communauté laïque adressées au Vatican et réclamant l’envoi de prêtres en Corée. Du XVIIIe au XXe siècle, les catholiques coréens ont connu des vagues incessantes de persécution. Des familles et des villages entiers ont été massacrés et on estime que dix mille croyants ont perdu la vie à cause de leurs convictions. Miraculeusement, la flamme de leur foi n’a jamais vacillé, et aujourd’hui la Corée compte plus de 250 saints et personnes béatifiées, des martyrs en majorité.

Au XXIe siècle, l’Eglise catholique coréenne se bat pour la démocratie et la justice sociale et environnementale et le nombre de croyants continue d’augmenter.

En Suisse romande

La communauté catholique coréenne est présente à Genève depuis 1980. Elle est guidée par des prêtres étudiants ou missionnaires qui viennent d’Italie, de France ou d’Allemagne. La paroisse de Nyon leur a ouvert ses portes en 1995. Depuis, nous avons la grâce de pouvoir célébrer la messe dans l’église de la Colombière.

Le Père Han Hyun-taek Augustino est notre curé depuis 2018. Ordonné pour le diocèse de Daejeon en 2011, il travaille dans la Congrégation pour l’évangélisation des peuples. Notre communauté célèbre la messe en coréen à Nyon tous les quinze jours et nous avons un groupe de la Légion de Marie.

Une communauté jeune et dynamique

Notre communauté est composée non seulement de familles coréennes, mais aussi de personnes travaillant au niveau international : elle reflète ainsi la diversité de l’Arc lémanique. Tous sont unis dans un amour commun pour Dieu et la culture coréenne. Les baptêmes, les premières communions et les mariages sont nombreux, car la communauté est particulièrement jeune. En moyenne, une cinquantaine de fidèles participent à la messe à la Colombière. Pendant la Covid-19, plus d’une quinzaine de foyers ont suivi la messe dominicale en ligne.

Avant la pandémie, nous partagions traditionnellement un repas coréen tous ensemble après la messe. Le menu privilégié était le « bibimbap », un savoureux plat similaire à une salade de riz composé d’une dizaine d’ingrédients alliant équilibre et harmonie. Lorsque l’épidémie sera terminée, la communauté coréenne espère vivement partager un moment festif autour d’un « bibimbap » avec toutes les communautés de l’Unité pastorale Nyon-Terre Sainte.

Le retour de Marie

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteurs de Sierre (VS), mai 2021

Il y a peu, une ancienne statue de la Vierge a retrouvé son lustre et une place à l’église Sainte-Catherine. Nous avions confié une œuvre datée de la fin du XIXe siècle en très mauvais état à la restauratrice d’art Claudia Guntern. Notre statue nous est revenue « comme neuve ». Rencontre avec celle qui a su lui redonner son aspect d’origine.

PAR LÉONARD BERTELLETTO

PHOTOS : HERBERT HEISS, LÉONARD BERTELLETTO

C’est grâce à notre confrère Herbert Heiss que nous avons pu restaurer cette statue de la Vierge. Le curé de la paroisse germanophone de Sierre connaissait Claudia Guntern pour lui avoir déjà confié du travail. Claudia habite Geschinen dans la vallée de Conches. Son atelier de restauration d’art se trouve à 3 kilomètres de là, dans le village de Reckingen, dont l’église baroque est bien connue. Claudia avait commencé sa formation à Brigue puis l’a continuée à Berne et à Rome.

Ses clients

Ses clients sont des paroisses, qui désirent rénover leur patrimoine, ou des particuliers. Claudia redonne une nouvelle jeunesse à des statues, des tableaux, des fresques, des maîtres-autels dorés à la feuille… La Vallée de Conches recèle un très vaste patrimoine religieux, qui trouve son origine dans la Contre-Réforme catholique du XVIe siècle.

Un travail d’exception

De quel travail garde-t-elle un souvenir particulier ? Sans doute de la châsse du saint pape Jean XXIII que Claudia a dorée quand elle était en stage à Rome. Cette œuvre destinée à présenter aux fidèles le corps du bon pape Jean se trouve maintenant dans la basilique Saint-Pierre. Plus proche de nous, citons la rénovation de l’autel à l’église de Ze Hoheflüe (Mörel), ou encore des travaux à l’église d’Ernen, dans le village d’origine du cardinal Schiner. Quant à la rénovation de notre statue de la Vierge, elle a nécessité 17 heures de travail. Puisse-t-elle soutenir notre dévotion et notre affection filiale envers la Mère de Jésus et notre Mère. Grand merci à notre ami Jean Formaz pour la réalisation du socle en bois.

Que le présent se fasse Présence

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP Nyon-Founex (VD), mai-juin 2021

Le carême est une période d’introspection durant laquelle nous sommes appelés à réfléchir à la place que nous accordons à Dieu dans nos vies. En ces temps tumultueux, il est ressourçant de faire le calme dans nos cœurs pour nous mettre à l’écoute du Seigneur.

PAR SYLVIE HUMBERT | PHOTO : GRAVURE DE JOHANN WOLFGANG BAUMGARTNER SUR WELLCOME COLLECTION

Lors du dernier carême, nous pouvions prendre la prière de saint Nicolas de Flüe en même temps que nous donnions notre nom en vue de la traçabilité des paroissiens au début de la messe :

« Mon Seigneur et mon Dieu,
éloigne de moi tout ce qui m’éloigne de toi.
Mon Seigneur et mon Dieu,
donne-moi tout ce qui me rapproche de toi.
Mon Seigneur et mon Dieu,
détache-moi de moi-même pour me donner tout à toi ».

Cette prière, si simple et qui résume pourtant si bien le chemin du carême, est entrée en résonance avec les textes de Maurice Zundel que j’ai relus avec émotion tout au long de la montée vers Pâques. Car, comme il le dit dans « L’Evangile intérieur » (Editions Saint-Augustin, 1997), « Dieu est une rencontre que chacun doit faire en soi. Et, en vérité, tout être est croyant qui s’efface devant cet Autre en soi, qui vaut infiniment mieux que soi et qui lui est plus intime que son âme : quelque nom qu’il donne à la Présence lumineuse qui l’habite ».

Il n’y a de place pour l’autre et le Tout-Autre en moi et dans ma vie que dans la mesure où j’ai pu me déprendre de moi-même et creuser ce silence, cet espace qui permet d’accueillir une présence, la Présence. A l’heure où chacun cherche à vivre le moment présent, puisque la plupart de nos projets tombent à l’eau, que ce qui nous semblait possible hier ne l’est plus aujourd’hui à cause d’un virus invisible, nous sommes appelés à aller encore plus loin. Que le présent se fasse Présence…

Creuser un espace en soi

La prière de Frère Nicolas appelle deux questions : qu’est-ce qui m’éloigne de la Présence ? Mon brouhaha intérieur ou une plaque de chocolat ?

Qu’est-ce qui me rapproche de la Présence ? Une balade en forêt ? Une suite de Bach ? La prière ? L’eucharistie ? Ce qui pourra pour un moment me détacher de moi-même et me rendre présent à la Présence. La réponse est différente pour chacun de nous, car Dieu nous a voulu uniques.

La montée vers Pâques nous a permis de creuser en nous cet espace pour recevoir le Tout-Autre afin que nous continuions, tout au long de cette année étrange, à nous laisser habiter par cette présence qui nous détache de nous-mêmes et nous appelle au don de soi.

Pour la fête de la Pentecôte soyons suffisamment pauvres de nous-mêmes pour accueillir l’Esprit Saint qui nous transforme !

Parcours Siloé : enthousiasme et envie d’avancer

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP Nyon-Founex (VD), mai-juin 2021

Un parcours Siloé a été organisé à Nyon de 2017 à 2020. Cette formation sur trois ans a offert aux participants de nouveaux outils pour approcher la Bible et approfondir leur foi ainsi que des moments de convivialité enrichissants. Plusieurs d’entre eux partagent leur expérience.

PHOTOS : ESTHER BÜRKI, LILIANE BLANCHARD,
JOSÉPHINE BILARDO-PALANO ET OLIVIER CAZELLES

Un parcours en entraîne un autre

Par Esther Bürki

Lorsque mes enfants étaient petits, j’ai été invitée, comme beaucoup de mamans, à prendre en charge un groupe de catéchèse. Après bien des hésitations, je me suis dit : « Pourquoi pas moi ? ». Ce qui m’a grandement aidée dans ma décision, c’était la qualité des formations proposées par l’équipe de Nyon aux parents catéchistes. Aussi, lorsqu’un parcours Alphalive a été organisé à la Colombière, je m’y suis tout naturellement inscrite. Cette expérience m’a permis de rencontrer des paroissiens et des bénévoles engagés et pas seulement les parents d’enfants catéchisés. Le succès des soirées Alphalive repose sur la qualité des intervenants, mais également sur la convivialité vécue à travers les échanges et les repas partagés. L’accueil chaleureux des responsables et la découverte de la communauté m’ont donné envie de participer plus activement à la vie paroissiale.

Dès lors, j’ai continué à suivre mes enfants en catéchèse et à animer des rencontres avec une plus grande motivation. J’ai aussi réalisé que j’avais des lacunes qui m’empêchaient d’être tout à fait à l’aise avec les enfants qui m’étaient confiés. Cependant, les formations pour catéchistes m’étaient d’un grand soutien. Je me souviens particulièrement d’une formatrice du service de catéchèse dont les explications étaient une
véritable catéchèse d’adultes. C’est à ce moment-là que j’ai commencé à m’interroger sur le contenu de ma foi.

Le parcours Siloé est arrivé à point nommé même si m’engager pour trois ans me semblait très long. Les moteurs étaient une nouvelle fois la convivialité et les participants. Siloé m’a permis de revoir les fondamentaux de notre foi, de déconstruire certaines idées reçues et d’actualiser ma foi. J’y ai trouvé des réponses à mes doutes, ce qui m’a permis d’animer des rencontres de catéchèse en toute confiance et de m’engager dans une autre activité bénévole afin de témoigner et de partager ce que j’avais reçu.

S’il était important de recevoir cet apport théologique, ma foi a besoin d’être nourrie au quotidien. Ma nourriture c’est la Parole, la prière, la liturgie, les sacrements et la richesse de ce qui se vit dans nos communautés. Ainsi, je chemine avec le Christ tous les jours dans les moments heureux et ceux qui le sont moins.

Trois ans pour me tremper dans la piscine de la foi

Par Liliane Blanchard

Lorsque la formation Siloé a été proposée par une annonce dans le feuillet dominical, je me suis dit que ce serait sûrement intéressant, et je n’ai pas été déçue! L’approfondissement de ma foi, la découverte des différentes saveurs de la Bible, l’occasion de faire le point sur les grands dogmes chrétiens, la structure et les dernières évolutions de l’Eglise, voilà qui était assez tentant. Il y a eu des moments forts pendant ces trois ans et les plus belles expériences restent sans aucun doute les rencontres avec les participants et la qualité de nos animateurs. Passionnants, passionnés et d’une fabuleuse compétence.

Cette véritable mise en bouche m’a permis de continuer à m’engager naturellement dans ma paroisse, mais m’a aussi donné envie d’aller plus loin. C’est pourquoi je me suis inscrite à un cours mensuel sur les Pères de l’Eglise offert par le vicariat du canton de Vaud et donné par un de nos animateurs!

En résumé, Siloé c’est trois ans de bonheur fraternel, une belle découverte de soi et des autres. Ils ont passé… comme l’éclair en surfant sur la vague de l’Esprit. Si on vous le propose, il serait vraiment dommage de ne pas répondre « Fiat » !

Nourrir ma spiritualité comme mon corps

Par Joséphine Bilardo-Palano

Depuis fort longtemps, ma croyance religieuse est la source dans laquelle je puise et ma foi le pilier sur lequel je peux m’appuyer dans les moments les plus durs. Je me suis toujours dit qu’au même titre que mon corps, ma spiritualité avait besoin d’être nourrie. Cette quête de nourriture m’accompagne depuis des années et j’essaie de la transmettre par le catéchisme et le bénévolat. C’est pourquoi j’ai participé à différentes formations, conférences, réunions, étapes catéchétiques et au parcours Siloé, que j’ai suivi avec un grand plaisir. Quelle chance d’avoir pu suivre ce parcours sans trop me déplacer !

J’ai également eu l’occasion de rencontrer sur mon chemin des personnes qui m’ont donné le goût d’aller plus loin dans ma recherche spirituelle. Je ne puis qu’encourager tous ceux qui en ont envie à suivre les parcours qui nous sont proposés. Ils ont enrichi mes connaissances et raffermi ma confiance à m’investir dans ma mission de disciple. De plus, ils m’incitent à partager ma foi dans ma vie de tous les jours et en paroisse.

J’en garde un très bon souvenir. J’ai encore soif d’approfondir certains textes bibliques comme le livre de Job. Les malheurs de cet homme me paraissent toujours aussi injustes: je peine à comprendre le pourquoi de toutes les épreuves qui lui sont infligées.

Un parcours arrivé au bon moment

Par Olivier Cazelles

Il y a des moments où je ressens le besoin de mettre de l’ordre dans mon quotidien, de le dépoussiérer. Mon parcours de deux ans à l’Atelier œcuménique de théologie à Genève très proche du parcours Siloé, est tombé au bon moment : j’étais disponible. Ce furent des mois d’enthousiasme et de redécouverte de ma foi. Je me suis même surpris à souhaiter devenir un des disciples de Jésus. Enthousiasme un peu naïf ! Lire et méditer les évangiles me permettaient de retrouver en moi une certaine actualité. Les psaumes me devenaient accessibles : surmontant la difficulté du langage, je pus m’identifier au psalmiste qui se plaint, loue le Seigneur, comprend un peu l’histoire du peuple juif et donc notre histoire sainte.

Le salut proposé par Jésus perdait un peu de son caractère théorique pour devenir libération de mes faiblesses. La résurrection de Jésus après la Passion, ça me parlait. Mais pourquoi Jésus devait-il souffrir la Passion pour nous dire son amour et nous sauver ?

En paroisse, j’ai besoin de la présence des autres, d’amis qui sont en recherche comme moi. C’est pourquoi j’ai tellement de plaisir à vivre les rencontres de l’Evangile à la maison ; et j’apprécie les partages d’Esther, de Joséphine et de Liliane.

Les premiers communiants

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur pastoral des Coteaux du Soleil (VS), mai 2021

La pandémie n’a pas facilité la tâche des catéchistes pour préparer les enfants à leur première communion. Elles y sont tout de même parvenues, preuve en sont les photos des futurs premiers communiants des différentes paroisses !

Les célébrations ont elles aussi dû être repensées pour respecter les directives sanitaires : plusieurs messes en petits groupes, réservées aux familles. Nous sommes loin des grandes célébrations des années précédentes, mais l’émotion des enfants qui ont déjà passé leur première communion était bien palpable, et leur joie de recevoir le corps du Christ pour la première fois a effacé tout le reste. Belle fête à celles et ceux qui passeront leur première communion ce mois-ci et un grand merci aux familles, aux catéchistes, aux prêtres et, bien sûr, à tous ces enfants !

PHOTOS : MARGUERITE CARRUPT, ANNICK VERCELLONI, MYRIAM UDRY

Atelier œcuménique de théologie

Reconstruire son lego

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP La Seymaz et UP Champel / Eaux-Vives, Saint-Paul / Saint-Dominique (GE), mai 2021

L’Atelier œcuménique de théologie (AOT) lance sa 25e volée en septembre 2021 (voir l’annonce dans le n° du mois d’avril de Vie de l’Eglise à Genève). Sur le thème « Dieu aujourd’hui ? Entre incertitudes et confiance », le parcours de formation de l’AOT s’interroge sur la place de Dieu dans notre monde.
Rencontre avec Anne Deshusses-Raemy, responsable du Service de la formation à la mission écclésiale (ForME) de l’Eglise catholique romaine à Genève, enseignante et codirectrice catholique de l’AOT.

PROPOS RECUEILLIS PAR PASCAL GONDRAND | PHOTO : DR

Anne Deshusses-Ramy, l’AOT ça sert à quoi ?
L’AOT c’est ouvrir le questionnement des gens. Donc, non, nous ne répondrons pas à cette question « Dieu aujourd’hui ? » mais nous la poserons et nous la reposerons pour que les participants y réfléchissent et que nous cherchions ensemble comment y répondre. La seule vérité du christianisme c’est le Christ. C’est un Dieu qui se compromet dans l’humanité, qui vient vivre avec nous, qui vient pleurer avec nous, qui vient manger avec nous, qui meurt et qui nous dit que la mort n’est pas la fin de tout puisqu’Il est vivant ! C’est pour moi la seule vérité. Cela étant, nous n’assénons pas cette vérité sur la tête des gens sous prétexte que c’est notre foi. Chacun peut y adhérer ou non. Notre objectif n’est pas de formater mais de faire théologie ensemble.

Que fait-on lorsque l’on achève le parcours de l’AOT au bout de deux ans ? Que retirent les gens qui ont passé deux ans à réfléchir sur les thèmes que leur propose l’AOT, est-ce que cela change leur vie ? Avez-vous reçu des témoignages de participants, certains ont-ils changé, choisi de nouvelles orientations ?
Presque la moitié des participants de l’AOT s’engagent ultérieurement dans des actions ecclésiales ou au service de la cité. Et comme réussite, c’est extraordinaire. Mais le but n’est pas de les contraindre à aller à la messe ou au culte…
Je ne veux pas parler à la place des participants, mais allez jeter un coup de l’œil sur le site web de l’AOT (aotge.ch), vous y trouverez des témoignages. Nous avons toutes sortes de participants, il n’y a pas de prérequis. Ils arrivent comme ils sont, avec ce qu’ils croient et ce qu’ils ne croient pas. Il y a des agnostiques, des athées, comme des traditionalistes, fondamentalistes, tous sont accueillis à l’AOT. La seule chose que l’AOT leur demande, c’est d’accepter de discuter de leurs convictions et de ne pas chercher à convaincre les autres. Tous arrivent avec des attentes différentes. Certains parce qu’ils ne comprennent rien à la Bible, parce qu’ils ont ouvert le bouquin et essayé de le lire dans l’ordre ; mais la Bible, ce n’est pas un livre, c’est une bibliothèque, et donc ça ne marche pas. Bien sûr, l’AOT transmet un savoir, c’est une formation, pas uniquement un débat. Nous recevons parfois des participants qui viennent pour être confortés dans leurs idées de la foi et qui doivent comprendre que notre formation bouscule les idées reçues, la pensée toute faite. Alors… si l’on a peur d’être bousculé…

Un exemple ?
Je vais témoigner d’une personne qui pendant les trois premiers mois de la 23e volée est rentrée chez elle en pleurant tous les lundis soir, et qui, en groupe, ne pouvait pas s’exprimer. A l’époque je me suis fait beaucoup de souci pour elle. Elle m’a répondu que je ne devais pas car elle-même commençait à comprendre pourquoi elle pleurait. Après ces premiers mois, elle est alors arrivée dans son groupe et a déclaré que jusqu’à présent, sa foi était un lego. Tout au long de sa vie elle avait construit son lego avec différentes pièces et elle s’était fabriqué son Dieu, sa foi, sa croyance, sa religion. Et l’AOT lui a cassé son lego. « Je me suis retrouvée comme une petite fille devant un jouet cassé. Et c’est pour cela que j’ai pleuré, m’a-t-elle dit. Mais maintenant je suis en train de le reconstruire, autrement ! » A la suite de sa formation, cette personne s’est engagée comme animatrice de groupe. Il s’agit de quelqu’un qui peut témoigner du fait que cette expérience a été très « bousculante » pour elle.

Faudrait-il recommander cette formation à toutes les personnes qui doutent ?
Oui, à ceux et celles qui doutent de leur foi, qui doutent de Dieu, de ce qu’ils entendent dans les Eglises, mais aussi aux personnes qui sont heureuses dans leurs paroisses et qui y trouvent beaucoup de choses. Et surtout, ce qui est extraordinaire, c’est que tout ce petit monde si différent se rencontre, s’écoute, discute, dans le respect. Nos groupes sont totalement mixtes. Nous équilibrons les âges, les sexes, les professions, les confessions.

Est-ce que cela ne fait pas un peu peur aux candidats de penser qu’ils vont devoir s’engager pour deux ans ? Ce n’est pas un séminaire de trois jours.
Oui et non. C’est un peu comme un cours de gym, quelquefois on est fatigué et on n’a pas envie d’y aller mais on se pousse et l’émulation se crée entre les participants. Il s’agit bien d’un engagement qu’on demande à chaque participant, un engagement qui peut paraître énorme au début. Et pourtant, à la fin, beaucoup sont très déçus que cela se termine.

Si je ne crois pas en Dieu, puis-je suivre cette formation ?
Bien sûr, mais il faut être prêt à écouter ce qui se dit dans cette formation et à en débattre dans le respect. Le mot « œcuménique » ne doit pas porter à confusion. Il faut l’entendre au sens d’un dialogue entre chrétiens. Il ne s’agit pas d’une formation interreligieuse.

Les participants sont-ils plutôt enclins à écouter les théologiens de leur propre confession ?
Non, ceux et celles qui suivent la formation le font aussi avec une certaine curiosité des autres confessions. Ils ont une envie de découvrir, d’apprendre. Et les enseignants apprennent aussi des autres enseignants.
La volée qui s’achève a comme thème : « Découvrir la beauté de l’autre : chemins vers Dieu ? » Depuis quelques années tous les thèmes de volée contiennent un point d’interrogation.

Bonne route…

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Unités pastorales du Grand-Fribourg (FR), mai-juin 2021

TEXTE ET PHOTO PAR VÉRONIQUE BENZ

La majorité des catholiques, tout comme moi, ont été baptisés bébé et ont reçu les sacrements de l’initiation chrétienne (première communion et confirmation) entre l’enfance et l’adolescence. Notre catéchèse scolaire terminée et les sacrements reçus ne signifient pas la fin de notre cheminement de foi, bien au contraire ce n’est que le début de l’aventure. En effet, durant toute notre vie nous avons à découvrir, redécouvrir et approfondir les grâces reçues.

Nous pouvons le faire simplement par la fréquentation des sacrements et la participation aux fêtes de l’année liturgique, à l’exemple des jeunes qui ont vécu cette année la Montée vers Pâques à Saint-Jean.

Il y a également d’autres manières d’approfondir sa foi. Vous le découvrirez à travers les témoignages d’un couple du Chemin néocatéchuménal et des participants au parcours Alphalive.

Ce numéro conduira également vos pas sur les ermitages troglodytes des environs de Fribourg et des ermites pas toujours saints qui y vivaient. Enfin, en ce mois de mai, mois de Marie, nous vous proposons une vision artistique de Notre-Dame de Bourguillon, une autre manière d’aborder ce sanctuaire où de nombreux pèlerins viennent se ressourcer.

Quels que soient nos choix de vie et notre vocation, nous avons tous à faire fructifier les grâces reçues lors de notre baptême, lors de notre confirmation, lors de notre première communion, lors de notre mariage ou de notre ordination. Chacun a son propre chemin de foi, l’essentiel est de se mettre en route à la suite de Marie et des disciples.

Ethique et cultures religieuses à l’école

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur des Deux-Rives (VS), mai – mi-juin 2021

TEXTE ET PHOTOS PAR DORIS BUCHARD

Un monde en couleurs

Il fut une époque où l’enseignement religieux était donné par le prêtre de la paroisse ou une personne formée sous le titre de la « Fame ». L’enseignant faisait partie de la classe comme observateur puis faisait le prolongement. Ce type d’enseignement, basé sur le dogme catholique et sur la Bible, dit de « catéchèse », avait pour but d’approfondir la Foi et la connaissance du monde chrétien.

Et aujourd’hui ?

Le nom de la branche s’est transformé en « Ethique et cultures religieuses » afin de toucher toutes les populations de nos classes et fait partie du domaine Histoire. La partie « catéchèse » s’est transformée en « journées catéchétiques », moments hors du temps de classe où les parents sont libres d’inscrire leur enfant. Ce sont des moments appréciés par les enfants car variés avec un bricolage, un approfondissement, un geste ou une prière apprise…

Le but premier de la branche est d’étudier quelques personnages bibliques importants à travers les textes bibliques et les paraboles comme Jacob, Joseph, Esther, Ruth et Noémi, le fils prodigue, le riche insensé, les ouvriers dans la vigne, les exclus, les malades…

Ces moments racontés sous forme d’histoires ou de contes tiennent les enfants en haleine.

« J’ai appris que Joseph a été nommé ministre car il peut expliquer le rêve du pharaon avec l’aide de Dieu. »

« Comment une mère peut aimer plus un enfant qu’un autre ? »

« Comment deux frères peuvent-ils se détester au point de vouloir tuer l’autre ? »

En découlent des discussions sur les valeurs éthiques et existentielles véhiculées comme le respect, l’honnêteté, le courage, la solidarité, la responsabilité, la générosité et comment les mettre en pratique en vivant ensemble.

C’est aussi la première découverte des trois grandes religions monothéistes (judaïsme, christianisme, islam) et de leurs caractéristiques principales: fêtes, lieux de culte, personnages emblématiques, livres sacrés, l’observation d’œuvres d’art qui nous permettent de partager sur les différences et les ressemblances entre les cultures et les pratiques religieuses.

J’apprécie cette nouvelle façon de voir le monde qui nous entoure avec mes élèves car elle permet à chaque enfant d’apprendre à connaître ses propres valeurs, réfléchir sur leur sens et construire une facette de sa personnalité en respectant les convictions des autres, en ayant des connaissances acquises et ainsi de devenir un futur adulte libre de ses choix.

Retour sur la Montée vers Pâques

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Unités pastorales du Grand-Fribourg (FR), mai-juin 2021

PAR PAUL SALLES | PHOTOS : CATH.CH/MAURICE PAGE ET FJ

Du 1er au 4 avril, a eu lieu à l’église Saint-Jean une Montée vers Pâques. Dans la limite des conditions d’accueil possibles cette année, les jeunes se sont rassemblés pour vivre ces jours saints. Ils ont été accompagnés par des catéchèses des frères dominicains, l’enthousiasme des séminaristes de notre diocèse et la paternelle vigilance de Mgr Alain de Raemy.

Un grand merci à tous pour votre participation !

 

Pour aller plus loin :

  1. https://www.cath.ch/newsf/montee-vers-paques-une-foi-qui-passe-par-les-pieds/
  2. En podcast : Émission « Coin de ciel » sur Radio Fribourg le 04.04.21

Le prêtre: père et frère ?

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Unités pastorales du Grand-Fribourg (FR), mars-avril 2021

Par Emmanuel Rey avec la collaboration de Bertrand et Françoise Georges

N’est-il pas contraire à l’Évangile de dire «mon père» à un prêtre puisqu’il est mon frère? Les choses ne sont pas si simples, ainsi que l’explique le Frère Benoît-Dominique de La Soujeole dans son dernier ouvrage Paternités et fraternités spirituelles (Cerf).
Essayons d’y voir plus clair:

Comment partager sa foi ?

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP de la Champagne (GE), mai 2021

PAR PAULETTE TREMBLET | DESSIN : PIXABAY

Parler de Dieu pour un chrétien, c’est d’abord témoigner de son amour. Témoigner de l’amour de Dieu peut se faire par la parole, par des actes… en fait par la combinaison des deux, car si les actes et la parole ne concordent pas, la crédibilité est faible.

Combien de fois avons-nous essayé de parler de Dieu ou expliqué notre foi et avons-nous subi un échec ? Car même si on croit fortement, exprimer sa foi est par expérience un exercice particulièrement difficile. Nous pouvons nous rassurer en lisant les Evangiles. Jésus, malgré toute sa perfection et sa capacité à réaliser des miracles,
a également connu des échecs.

En ce temps pascal, il est peut-être plus aisé de parler librement de Celui qui est mort et ressuscité. Nous pouvons parler de Dieu avec joie, force et simplicité, Lui qui nous a tant aimés jusqu’à donner sa vie pour nous.

Selon le dictionnaire, la définition de la foi est : fidélité à tenir sa parole, confiance en quelqu’un ou quelque chose et le fait de croire en Dieu.

Il y a matière à réfléchir et à par­tager. Pour ma part, deux témoignages me touchent : une paroissienne qui récite quotidiennement son chapelet depuis des années et notre organiste qui met un terme à son engagement après 50 ans d’activité au service de nos communautés, pour agrémenter nos célébrations.

Respect et merci.

Et en ce mois de mai, mois de Marie, n’ayons pas peur de nous engager et, à son image, formulons notre « oui », afin que nos rassemblements soient un témoignage de notre foi.

 

« Parler de Dieu ?… Il y a matière à réfléchir.»

L’exigence de la culture chrétienne

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP Saint-Barnabé (VD), mai-juin 2021

Le cahier romand de L’Essentiel nous propose en ce mois de mai, sous forme interrogative, le thème de la culture chrétienne : « Culture chrétienne, où es-tu ? » C’est à ce propos que nous voulons nous poser deux questions : quelles sont les exigences de la culture chrétienne ? Ma culture est-elle chrétienne ?

PAR PATRICK CHUARD ET LAZARE PRELDAKAJ

PHOTOS : VISITE VIRTUELLE DU PALAIS FÉDÉRAL, PARLEMENT.CH, LAZARE PRELDAKAJ

Depuis des mois, le Covid et ses « nouveaux variants » déroule son cortège de souffrances et de morts. Mais le monde est ravagé par des virus encore pires. Ils ont un dénominateur commun, l’« égoïsme ». En effet, c’est à cause de ce fléau et de ses multiples variants, comme la famine en temps d’abondance, des guerres en temps de paix, des conflits en dépit des accords bilatéraux, des violences malgré un monde globalisé, que des millions d’innocents fuient leur pays et meurent chaque année dans le monde. A voir la durée de vie persistante de cette pandémie « d’égoïsme », nous serions tentés de dire que «contre ces virus, il n’y a pas de vaccin», comme l’a rappelé notre curé modérateur et doyen de la Broye, l’abbé Luc de Raemy, lors de son homélie à la veillée de Pâques.

Le « vaccin », a ajouté l’abbé Luc, existe non seulement depuis toujours, mais nous le connaissons tous, car nous le possédons. Il est capable par la seule volonté de créer « l’immunité collective » tant désiré en temps de pandémie. Ce « vaccin » se nomme « charité ». En hébreu, le mot est synonyme de justice, alors que dans la théologie chrétienne, il désigne l’amour de Dieu pour l’homme et l’amour de l’homme pour Dieu, pour lui-même et pour le prochain : « Aimer Dieu de tout son cœur, de toute son intelligence et de toute sa force, et aimer le prochain comme soi-même, vaut mieux que tous les holocaustes et tous les sacrifices » (Mc 12, 33).

Autrement dit, la charité est au cœur de la culture chrétienne, même s’il est parfois difficile de sortir de notre zone de confort. La charité a bouleversé et bouleverse en permanence le ron-ron du monde. C’est pourquoi, dans l’exhortation apostolique Evangelii Gaudium (« La Joie de l’Evangile »), le pape François écrivait qu’il « est nécessaire d’évangéliser sans cesse les cultures afin d’inculturer l’Evangile. » Chez nous, on trouve des restes de cette culture chrétienne partout. Les croix qui nous accueillent aux entrées de nos villages, de même que la croix sur le drapeau helvétique en sont des signes évidents. « La force de la communauté se mesure au bien-être du plus faible de ses membres », dit la Constitution, traduction laïque d’une valeur héritée de l’Evangile.

La culture chrétienne doit être ravivée et préservée, certes. Mais est-ce suffisant ? Si la foi n’irrigue plus la culture contemporaine, « ce n’est pas seulement à cause de la sécularisation, mais aussi de la tiédeur des chrétiens », soulignait le pape François, lors d’une conférence de presse à son retour de Suède, en 2016. Autrement dit, la vague de religiosité fleurissant depuis quelques années, les rites, les coutumes, de même que nos célébrations ne remplacent pas la foi et l’amour du prochain.

Sans vouloir tomber dans la culpabilité, laissons-nous provoquer par ces paroles de Raoul Follereau qui résonnent encore, aujourd’hui comme il a plus de cinquante ans, avec la même urgence : « La faim écrase aujour­­d’hui le monde et ne nous permet plus à nous, si nous prétendons être des chrétiens, voire simplement des hommes, un seul instant de repos ou de véritable bonheur. Est-ce que nous continuerons de manger trois fois par jour, de dormir et de rire, alors que nous savons que tout hurle, pleure et se désespère autour de nous ? » (Une bataille pas comme les autres, 1964)

 

L’humilité et la confiance dans la vie de Joseph

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Unités pastorales du Grand-Fribourg (FR), mai-juin 2021

PAR L’ABBÉ JOSEF GÜNTENSPERGER
PHOTO : V. BENZ

Le nom Joseph – de l’hébreu : ףoiי / Yosseph – veut dire il ajoutera, il augmentera ou il fera croître. Par son humilité et par la grâce de Dieu, saint Joseph crée effectivement une valeur ajoutée pour sa famille et pour le Salut de l’humanité tout entière.

Déjà, le Joseph de l’Ancien Testament – nous connaissons l’histoire du fils de Jacob, vendu par ses frères en Égypte et qui a sauvé sa tribu de la famine (Genèse 37, 50) – se comporte humblement et patiemment jusqu’à ce que Dieu le conduise, par l’interprétation d’un rêve, à la position où il peut œuvrer de manière bénéfique pour les autres. Une histoire qui montre que Dieu peut faire apparaître sa grâce dans toutes les circonstances de la vie, même les pires, et que sa bénédiction est toujours capable d’atteindre les gens. Dieu est capable d’écrire droit même sur les lignes tordues de notre vie.

Tout comme Joseph de l’Ancien Testament, saint Joseph devient lui aussi un protecteur de la famille qui lui est confiée. Lorsque nous lisons la Bible, il apparaît que Joseph n’a qu’un rôle secondaire dans le plan du Salut de Dieu, même si sa tâche n’est pas facile, mais essentielle pour l’accomplissement des Écritures. Joseph ne semble pas être un homme de grands mots, mais son comportement est marqué par une grande foi et une confiance absolue dans la grâce et la compassion de Dieu pour son peuple. Joseph reçoit ses « ordres » dans son sommeil. Il est dit : « À son réveil, Joseph fit ce que l’ange lui avait prescrit. » Une telle confiance en Dieu n’est possible que lorsque sa propre vie est marquée par une profonde humilité, une manière d’agir qui ne se met pas en avant mais qui, par le don du discernement, situe l’homme dans la réalité de son être. Seul celui qui se sait porté par Celui qui le transcende peut agir humblement et patiemment, peut faire confiance sereinement et mettre sa propre vie au service d’une tâche plus grande que lui.

Aujourd’hui encore, dans nos vies compliquées, saint Joseph peut devenir un modèle et un soutien. Une attitude d’humilité et de confiance peut nous offrir des nouvelles perspectives. Lorsque nous nous savons soutenus par Dieu dans toutes les circonstances de la vie, il devient possible de persévérer même dans des situations difficiles, car nous réalisons que même si cette vie est tout ce que nous avons pour le moment, elle n’est pas la fin de tout. Il existe une espérance qui est crédible et qui dépasse nos limites temporelles. C’est précisément l’humilité vécue par saint Joseph qui est capable de créer un espace où l’amour devient possible, un amour qui ne s’enferme pas sur soi-même, mais crée la liberté et veut le bien des autres.

Demandons à saint Joseph, l’humble patron des travailleurs, d’être notre intercesseur sur la route de notre vie et de nous accompagner sur notre propre chemin vers notre Dieu et Sauveur.

Culture chrétienne, où es-tu?

De plus en plus de chrétiens choisissent la dispersion des cendres dans la nature.

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Clins Dieu sur les Contrées (VS), mai 2021

Par Pierre-Martin Lamon, enseignant en philosophie, Chermignon
Photo: DR

La question révèle un profond désarroi. La « culture chrétienne » se serait comme évaporée en Occident avec l’émergence de la modernité (autour du 16e siècle), même si dans nos régions, elle n’a vraiment commencé de s’imposer que plus tard – depuis une centaine d’années environ. Le christianisme, en effet, n’organise plus, n’inspire plus fondamentalement notre vivre-ensemble. Inculture religieuse, déplorent les profs de lettres de l’enseignement secondaire et de l’Université. Explosion exponentielle de l’indifférence religieuse, constatent les sociologues. Effondrement de la foi, sont tentés de dire les clercs et les rangs clairsemés des fidèles à l’église. Culture chrétienne, où es-tu ?

Hé, les amis ! On se reprend !

1. Tentation
Réaction première mais stérile. Maintenir le passé en l’état ; bloquer le mouvement de l’histoire en restaurant habitudes, rites et coutumes de jadis, en répétant mécaniquement les dogmes élaborés, dit-on, depuis toujours et pour toujours. On pense ainsi sauver la tradition, rester fidèle à l’esprit du Christ. Nostalgie sans avenir, hélas ! L’Evangile propose une espérance qui nous projette non pas en arrière mais au-devant de nous. La Bonne Nouvelle est sans cesse nouvelle.

2. Ouvertures
Comment, avec réalisme, raviver parmi nous et au-delà de nous l’esprit du christianisme, c’est-à-dire une forme de « culture chrétienne » ?
➢ Redécouvrir des textes évangéliques, leur puissance d’éveil, grâce à une parole qui circulerait au sein de groupes de lecture indistinctement ouverts à tous, où chacun(e) pourrait s’exprimer sans contrainte ni fausse modestie, avec confiance en soi et dans les autres. Un lieu de parole : réflexions partagées, surprenantes, innovantes.
➢ Préparer des homélies ensemble, laïcs et prêtres – par exemple à l’occasion des messes en famille. Rappel. La vie chrétienne se branche sur trois références : la Parole de Dieu, les sacrements, une éthique conforme aux perspectives de l’Evangile. « Ce qui est premier n’est pas le sacrement, mais bien la Parole de Dieu. » 1 D’où les suggestions précédentes.

N.B. : En consultant le site internet www.noble-louable.ch, le lecteur trouvera une version « annotée », étayée, étoffée, argumentée, très intéressante par les citations-choc qui en constituent la teneur essentielle. (nda).

1 Louis-Marie Chauvet, Études, mars 2021.

Les enfants ont mis le feu à l’Église

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Unités pastorales du Grand-Fribourg (FR), mai-juin 2021

Le carême venait de commencer. Mais pas de mines abattues au Schoenberg. Les 18 et 19 février, l’heure était plutôt à la fête. Les enfants de la catéchèse se sont emparés du centre paroissial de Saint-Paul pendant deux après-midi. Ils y ont mis le feu. Mais pas de flammes ni de morts : le feu des enfants fut un feu de vie et de joie. Un feu de charité. Récit.

PAR INÊS, NÜRA-JANE, MIRELLA, NICOLAS, GAUWENE, ENFANTS DE L’ATELIER
JOURNALISME, AIDÉS PAR LORIS, CATÉCHISTE | PHOTOS : DR

Le quartier du Schoenberg est un lieu de vie. Hiver comme été, difficile de s’y balader sans trouver çà et là des enfants qui jouent. C’est le quartier des familles, le quartier des cultures différentes. Que ce soit désormais aussi le quartier de l’Église. Que tous les enfants, que toutes les familles qui le souhaitent puissent trouver à la paroisse Saint-Paul une famille encore plus grande où se rassembler : la Famille-Église.

Mais pour ça, il faut que Saint-Paul soit un lieu connu, où chacun se sente accueilli tel qu’il est, où chacun se sache aimé inconditionnellement. Un lieu où tout particulièrement les enfants se sentent en confiance et heureux. Où ils savent qu’ils peuvent trouver du réconfort quand ça ne va pas trop à la maison ou à l’école. Où ils peuvent jouer, s’amuser, découvrir et se faire de nouveaux amis.

C’est dans ce sens-là que l’équipe pastorale a décidé d’élargir son offre pour la jeunesse en proposant deux après-midi d’ateliers. En février, ce fut une grande première. Et en tout cas pas une grande dernière, parce que les enfants réclament déjà d’autres après-midi et des animations à Saint-Paul.

Des animations au service de la charité

Qu’est-ce qui a tant pu plaire aux enfants dans ces animations ? Nous n’avions ni dompteur de lions ni cracheur de feu. Les activités étaient simples. Et c’est ça qui a plu aux enfants : faire quelque chose de simple, mais ensemble. Du groupe de danse qui a présenté un petit spectacle aux camarades, aux enfants de l’atelier cuisine qui ont préparé notre goûter, tous ont contribué à faire vivre ces après-midi.

Il y a eu encore l’atelier jeux, où les enfants ont pu apprendre à collaborer dans des épreuves collectives. Et puis l’atelier « contes » où ils ont pu voyager à travers des histoires aussi douces que marrantes. L’atelier « bricolage » où ils ont découvert que leurs petites mains pouvaient faire des merveilles. Et un atelier peinture
qui a fourni à Saint-Paul un très beau vitrail grand format, entièrement peint par les enfants. Même un atelier « journalisme », qui signe les quelques mots de
cet article.

Autant d’ateliers qui étaient reliés par un seul et même souffle : celui de la charité. La charité des enfants les uns envers les autres, où les plus grands aident les plus petits, où chacun veille à ce qu’aucun enfant ne soit seul dans son coin. Une charité des enfants qui a ému les quelques adultes qui étaient là pour les encadrer. Et qui a mis le feu à l’Église. Saint-Paul a brûlé de charité. Les paroissiens se remettront-ils de ce joyeux incident ?

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