Souffrir pour être sauvé ?

La théologie vit un immense renouveau durant tout le XXe siècle. Un des grands apports de cet élan est la découverte que le Christ n’est pas venu pour expier une quelconque dette que les hommes avaient à l’égard de Dieu – comme cela avait été compris jusque-là – mais pour que les hommes aient la vie et qu’ils l’aient en abondance (Jn 10, 10).

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Au Liban, l’espérance malgré tout

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP Nyon-Founex (VD), mars-avril 2021

Le groupe missionnaire a reçu une lettre de Noël de Sœur Jocelyne Joumaah, supérieure générale de la congrégation des Sœurs du Bon Service de Jabboulé, au Liban, qui prennent soin d’orphelins. Cette lettre, que nous reproduisons ci-dessous, témoigne de chrétiens pleins d’espérance malgré les difficultés quotidiennes. Un projet soutenu par le groupe missionnaire.

PAR SŒUR JOCELYNE JOUMAAH
PHOTOS : DR

Amis, joyeux Noël ! Noël n’est pas un moment qui passe. Noël, c’est un état qui nous accompagne lorsque des personnes ont besoin d’un rédempteur, c’est le désir qui habite chacun de nous d’un monde meilleur, c’est Dieu qui se penche à chaque instant sur notre misère pour nous en relever. Dieu a créé la lumière pour qu’elle parle de lui, la lumière du monde, il s’est incarné et est présent à chaque instant, surtout là où les besoins sont les plus grands.

Et notre région a grand besoin de Dieu : en effet, de nombreux événements qui ont touché le pays au cours de l’année écoulée ont accru les traumatismes chez nous, provoquant des niveaux de stress élevés. Nous avons eu des séquelles émotionnelles et physiologiques qui se sont traduites sur notre lieu de travail (colère accrue, irritabilité, performan-
ces réduites, difficultés de concentra-
tion, …). Mais nous essayons toujours de nous relever, de secouer la poussière pour que tout cela n’ait pas un impact trop fort sur notre mission, nos enfants et nos
proches.

Aux côtés d’un troupeau menacé

Chers amis, je vous envoie mes vœux de ce coin de terre le plus ténébreux, mais en même temps le plus illuminé par la joie et la convivialité que les gens s’apportent les uns aux autres, la Bekaa du Nord.

Comment ce passage des ténèbres à la lumière se fait-il chez nous ? Loin des projecteurs, de nombreuses associations déploient de gros efforts pour alléger les souffrances des plus démunis. Plus du tiers des Libanais vivent avec quatre dollars par jour, 10% avec deux dollars seulement. Dans notre région, deux tiers des habitants vivent avec deux dollars par jour; beaucoup de nos connaissances ne disposent même pas d’un dollar par
jour.

C’est pourquoi nous, religieuses de Notre-Dame du Bon Service, avons décidé, une fois de plus, de ne pas abandonner le troupeau aux loups qui le menacent de tous côtés. Nous avons lancé un appel à plusieurs organismes de bienfaisance : ils ont répondu et nous ont soutenues en nous faisant parvenir des colis de toutes sortes. Et si je vous écris cette circulaire, c’est pour partager avec vous les efforts faits et la joie vécue durant cette saison.

Des vêtements pour l’hiver

Notre premier projet fut de distribuer, dimanche 20 décembre, 150 colis aux familles à Jdeideh, Fakiha, Ras Baalbeck, Deir El Ahmar, Ain et Jabboulé. Des représentants des organismes de bienfaisance ont participé à cette action.

Les responsables de l’orphelinat ont organisé une fête pour les enfants et le Père Noël leur a offert des cadeaux qu’ils n’avaient jamais reçus dans leurs familles. A nos voisins syriens dans la détresse, nos soeurs qui travaillent dans le domaine social ont donné des vêtements d’hiver. Nous avons organisé une fête pour leurs enfants à qui nous avons offert des anoraks et des pantalons pour la saison de Noël.

Des amis sont venus me parler de quatre familles pauvres dans le village voisin d’Aïn. Elles ont des enfants handicapés qui passent leur temps allongés sur une vieille couverture, sans chauffage en hiver. Après avoir entendu cela, je suis allée chercher des tapis et des matelas au couvent, puis je les leur ai envoyés. J’ai aussi pu prélever une somme d’argent sur notre budget pour leur procurer du mazout afin qu’ils puissent se chauffer un certain temps.

Et comme le Bon Dieu nous demande de nous donner au maximum, il nous a envoyé à travers les gendarmes des nouveau-nés trouvés dans les poubelles et les rues. Maintenant, nous prenons soin de deux petites filles de cinq et six mois. Un jour, l’une d’elles a dû être opérée subitement suite à des problèmes intestinaux. Après une longue journée, j’ai dû courir à Beyrouth avec une autre soeur pour l’amener à l’hôpital de Baalbeck. Nous avons attendu toute la nuit jusqu’à ce que l’opération soit terminée.

Une joie partagée

A l’école, les élèves craignaient d’attraper le coronavirus. La mise en place des mesures sanitaires nous a demandé beaucoup d’efforts. Les enfants, eux, ne pensaient pas pouvoir se réjouir à Noël. Nous avons commencé par décorer les classes. Nous leur avons appris des chants de Noël ; nous avons mis de la musique à leur arrivée en classe et pendant la récréation.

Quand nous leur avons annoncé qu’ils pouvaient mettre leurs habits de Père Noël, certains n’ont pas cru qu’il était encore possible de faire la fête, d’autres ont sauté de joie, une lueur de vie a brillé dans leurs yeux, ils ont compris qu’avant de nous quitter pour les vacances de Noël, nous allions goûter une fois encore à la joie que nous avions l’habitude de vivre en cette saison.

Après le départ des élèves, les professeurs se sont rassemblés avec les religieuses à la chapelle pour vivre une messe. Nous avons rendu grâce pour tout ce que nous avons pu faire durant le premier semestre et pour demander à Dieu la force et la sagesse afin de rendre l’année 2021 plus fructueuse et plus bienfaisante que 2020. Nous avons prié pour tous nos bienfaiteurs et tous ceux qui dans ce pays soutiennent l’éducation et les enfants, souvent oubliés par les chefs d’Etat et ceux qui ne cherchent que le profit et la renommée.

Pendant ce temps, quelques sœurs préparaient le buffet qui nous a rassemblés ensuite. Nous nous sommes souhaité une bonne fête de Noël. C’était notre première réunion depuis le début de l’année.

Merci à vous

Au nom de tous les élèves, au nom de leurs parents, au nom des professeurs et du corps administratif de l’école, je m’adresse à vous, chers amis, avec les plus profonds sentiments de reconnaissance. Si nous pouvons continuer notre travail, c’est grâce à vos efforts et votre soutien. Si je partage la vie de chez nous avec vous, c’est parce que vous en faites partie même si vous êtes éloignés de nous géographiquement. Mais vous venez nous rejoindre dans ce dont nous avons besoin pour donner à notre vie le goût de Noël.

Que l’Emmanuel soit lumière pour toute l’humanité blessée. Qu’il assouplisse nos cœurs souvent endurcis et égoïstes et qu’il fasse de nous des instruments de son amour. Qu’à travers nos pauvres visages, il donne son sourire aux enfants du monde entier, à ceux qui sont abandonnés et à ceux qui ont subi des violences. Qu’à travers nos faibles bras, il soigne les malades. Par notre fragile compagnie, qu’il soit proche des personnes âgées et de celles qui sont seules, des migrants, des marginalisés. En ce temps de fête, qu’il donne à tous sa tendresse. Et qu’il illumine les ténèbres de ce monde.

 

Un aumônier devenu patient

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel,secteur Aigle (VD), mars-avril 2021

TRAVERSER LE COVID – Les rescapés du Covid ont une convalescence longue et difficile. Lorsque le patient est précisément celui qui accompagne spirituellement les malades depuis des années, cela colore sensiblement la situation…

TEXTE ET PHOTOS PAR VINCENT LAFARGUE

L’abbé Gérald Carrel est aumônier d’hôpital depuis plus de vingt-cinq ans. D’abord à Genève puis à Lausanne, il est actuellement responsable de l’équipe œcuménique travaillant à l’Hôpital Riviera-Chablais. Lorsqu’il a été testé positif au Covid en décembre, il a dû être hospitalisé aux
soins intensifs puis intubé et placé en coma artificiel pendant plus d’une semaine.

Se relier à Dieu
« Aux pires heures, je priais très simplement. » Il rit et ajoute : « Mais c’était à ras les pâquerettes, Notre Père, Je vous salue, Gloire à Dieu, Angelus… un élan vers Dieu, oui, mais depuis les profondeurs ! Je le priais parce que c’est ce qui a donné sens à toute ma vie et pour rester relié, c’est le sens du mot « religion » d’ailleurs. Je savais que je n’étais pas tout seul et j’ai peu à peu découvert le très grand nombre de personnes qui ont prié pour ma guérison. Impressionnant et très touchant ! J’insisterai désormais auprès des patients en leur disant : vous n’êtes pas seuls. »

Peur et culpabilité
Gérald Carrel découvre une peur qu’il ne connaissait pas. « Petit à petit, tu te rends compte que tu as frôlé la mort et cela fait peur. J’étais pendant quelque temps entre la mort et la vie, je ne voyais que quelques personnes, déguisées en cosmonautes. C’est angoissant. » Il découvre aussi une forme de culpabilité face à ses proches : « Il y a tout ce que j’ai subi… mais en tant qu’être de relation, je découvre aussi tout ce que je leur ai fait subir, sans en être responsable mais en étant en partie la cause de leurs tourments. »

La qualité de présence des soignants
L’abbé Gérald veut surtout mettre l’accent sur ces anges qui s’activaient autour de lui : « La qualité du personnel soignant est remarquable : soutien, optimisme, joie, humour… une attention à l’autre bien au-delà du geste médico-technique ! J’aimerais les remercier et leur dire de continuer à être empreints d’humanité. »

Humble dépendance
« J’ai aussi découvert ce que c’est que
d’être dépendant. Etre levé et lavé par d’autres, avec une immense douceur, fait naître une vraie humilité et non une humiliation, contrairement à ce que l’on pourrait croire. Une relation se crée entre le soignant et le patient mais la difficulté est de ne jamais savoir sur lequel on
va tomber, vu le roulement des équipes. Une nouvelle relation est chaque fois à reconstruire. Là encore, je comprendrai beaucoup mieux à l’avenir, pour l’avoir vécu de l’intérieur, ce que vivent les patients que je rencontre comme aumônier. »

 

Economies d’énergie : la paroisse s’engage

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP Nyon-Founex (VD), mars-avril 2021

Les paroissiens sont de plus en plus sensibles aux économies d’énergie et au respect de la nature. Le Conseil de paroisse aussi, qui s’interroge sur les immeubles de la paroisse.

PAR OLIVIER CAZELLES | PHOTO : ANNE DE TREVERRET

Cela se remarque dans les conversations et les décisions : on pense à remplacer des fenêtres, on envisage de refaire l’isolation du toit, des murs, on achète une voiture électrique. On prend davantage les transports publics. L’application TooGoodToGo est très intéressante pour les clients et les magasins : elle permet de valoriser et de consommer les invendus qui sinon finiraient à la poubelle. Mais les déchets, hélas, ne vont pas toujours à la poubelle : quel plaisir, alors, de voir un voisin qui n’est pas concierge, main gantée, ramasser spontanément des masques de protection, des canettes vides, de petits emballages en carton, des sacs plastiques écrasés et même les mégots abandonnés près de notre immeuble.

Une meilleure isolation

Le Conseil de paroisse se pose les mêmes questions quant aux immeubles appartenant à la paroisse. A chaque rénovation revient la même interrogation : « Que peut-on faire de plus ? ». La loi sur les constructions et sur les restaurations est de plus en plus précise : elle fixe de nouvelles normes, exige des travaux d’isolation et définit la qualité des matériaux à employer. Ainsi, lors de la rénovation de la grande salle, et plus tard de la cure, toutes les fenêtres ont-elles été changées pour assurer une meilleure isolation thermique.

Lors des travaux à l’église à la Colombière, le Conseil de paroisse a mandaté un ingénieur pour proposer des mesures, car le toit est mal isolé. Ce travail est trop important pour être engagé maintenant. Quant à la future église de Gland, elle tient compte des nouvelles exigences : des panneaux solaires photovoltaïques sont intégrés au projet.

Les mentalités évoluent, nos points de vue changent. Nous commençons à voir les choses autrement et ce qui était impensable devient possible. Ce n’est qu’un début !

 

Une histoire de vie marquée par la maladie Stéphanie Schmäh témoigne

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP Sainte-Claire (FR), mars-avril 2021

TEXTE ET PHOTO PAR JOËL BIELMANN

Aucune maladie d’enfance (oreillons, coqueluche, varicelle…) ne l’a épargnée. Cela a induit bien des absences à l’école. A l’âge de 19 ans, elle perd 22 kilos en deux semaines. Les médecins s’interrogent : serait-ce dû à la drogue ? Faut-il conclure à une fragilité psychique particulière ? Finalement, 33 ulcères internes sont découverts. C’est cancéreux. Les médicaments prescrits à très hautes doses, brûlent son estomac au troisième degré. Il lui est impossible de manger. Elle est nourrie grâce à une sonde une période durant.

Aujourd’hui, Stéphanie Schmäh approche des 50 ans. Depuis sa jeunesse, elle ne cesse de combattre les maladies. Cancers et autres maux se sont enchaînés. Stéphanie ne connaît pas le nombre d’interventions chirurgicales qu’elle a subies. Durant des années, elle aspire fortement à devenir mère. Après plusieurs fausses couches, des soins invasifs l’obligent à vivre le deuil de la maternité.

A 34 ans, son activité professionnelle – elle est secrétaire de direction dans une société internationale – la conduit en Chine. Une très forte fièvre, des difficultés respiratoires et l’impossibilité de se mouvoir impliquent l’appel à une ambulance. Cette dernière arrive le lendemain sur les lieux, juste au moment où Stéphanie est frappée d’un infarctus. Le plongeon dans l’inconscience amène alors un étrange rêve. « Je disais au revoir à tout le monde, dit Stéphanie : aux membres de ma famille, à mes amis, aux personnes rencontrées en Chine. Je devais me dépêcher, n’oublier personne. Et tout à coup, ce fut la nuit totale. Je me voyais dans un train qui roulait à toute allure. Le crash semblait inévitable. Subitement vint la lumière. Je me suis réveillée, ai pris un peu de temps pour réaliser où je me trouvais. Puis ce fut l’évidence : c’était Dieu, la Trinité, les anges… comment dire… la puissance du Seigneur était entrée en moi. » L’expérience relève manifestement de l’indicible. Durant tout le trajet en ambulance, Stéphanie a serré la main d’un soignant à un point tel que les os en furent brisés. Elle a été transportée par l’une des deux ambulances que comptait l’île chinoise de deux millions d’habitants. Elle a bénéficié du seul défibrillateur dont disposait l’hôpital et qui se trouvait exceptionnellement dans l’ambulance. Un vrai miracle !

Depuis lors, tout a changé pour Stéphanie. Les sacrements, la prière, l’éducation religieuse d’antan ont pris des couleurs totalement renouvelées. Dès son retour de Chine, elle a été hospitalisée durant six mois. Elle recevait alors chaque jour la communion. Elle déclare avoir demandé au Seigneur pourquoi elle a été choisie pour vivre tant d’épreuves. « J’ai compris, ajoute-t-elle, que je dois être généreuse, aider mon prochain, prier pour les malades, la justice et entre autres pour mes ennemis, garder le sourire et la joie de vivre. » Sa générosité se concrétise par divers engagements personnels. Bénévole, elle est sacristine à l’église du Saint-Sacrement à Marly et membre de l’équipe de préparation au baptême pour notre unité pastorale.

« Il existe manifestement un registre chrétien comme un appel à faire face à la souffrance, à mystérieusement aussi s’y confronter et la vivre comme un possible espace de grâce sans pour autant la rechercher pour elle-même.1 » Stéphanie, par votre témoignage en paroles et en actes, vous nous laissez entrevoir ce « possible espace de grâce ». Merci à vous !

 

1 Dominique Jacquemin, La souffrance : une porte vers le ciel ? Revue Lumen Vitae, n° 3, 2016, p. 290.

L’œcuménisme, une réalité

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP Nyon-Founex (VD), mars-avril 2021

La Semaine de prière pour l’unité des chrétiens a été célébrée du 18 au 25 janvier sur le thème « Demeurez dans mon amour et vous porterez du fruit en abondance » (Jean 15, 5-9). A Gland, chaque soir, du 18 au 22 janvier, des membres des différentes Eglises
se sont retrouvés à la chapelle Saint-Jean-Baptiste.

TEXTE ET PHOTO PAR MARLÈNE ADAMAH

Des membres des Eglises de Gland se sont retrouvés de 19h30 à 20h15 du 18 au
22 janvier à la chapelle Saint-Jean-Baptiste pour partager et réfléchir sur un texte biblique, puis prier ensemble. Un cadeau offert par nos aînés qui ont cultivé l’œcuménisme durant ces quarante dernières années.

Œcuménisme domestique

Marlène Adamah, membre de la communauté catholique et du groupe inter-Eglises, partage ici ce qu’elle vit au sein de ce groupe et sa communion profonde avec ses frères et sœurs des autres Eglises chrétiennes.

« Je suis issue d’une famille catholique du sud-ouest du Bénin, en Afrique de l’Ouest. J’ai fait mes premiers pas dans la foi à l’église Saint-Martin de Cotonou, la capitale : catéchèse, première communion et confirmation.

Très tôt mon père, ancien séminariste, avait à cœur que ses enfants évoluent dans les groupes et mouvements de la paroisse. Il nous a inscrits dans le mouvement cœurs vaillants âmes vaillantes (CVAV). A 16 ans, je suis entrée dans le chœur des jeunes tout en continuant à accompagner des enfants au sein du CVAV.

Mes études m’ont ensuite conduite en Allemagne. J’y ai rencontré mon mari évangélique, que j’ai rejoint plus tard à Gland. Je suis devenue membre de l’Eglise catholique de Gland, mon mari membre de l’Eglise évangélique Arc-en-ciel de Gland. Mon expérience œcuménique domestique m’a permis de m’ouvrir davantage à d’autres confessions religieuses, car à Gland, nous avons la chance de collaborer avec d’autres Eglises chrétiennes – réformée, adventiste et évangélique.

Pour échanger et collaborer, les différentes communautés chrétiennes de Gland se retrouvent dans le groupe inter-Eglises. C’est un creuset œcuménique où elles vivent l’unité dans la diversité, toutes appartenant au Corps du Christ. Ce groupe collabore avec les représentants de la commune.

 

Le groupe inter-Eglises

PAR MARLÈNE ADAMAH
PHOTO : DR

Quelles Eglises sont membres du groupe inter-Eglises ?

Le groupe inter-Eglises, un groupe intercommunautaire à vocation œcuménique, regroupait jusqu’en 2018 quatre Eglises : catholique, évangélique réformée, adventiste et évangélique Arc-en-ciel. S’y sont ajoutés le Gospel Center et l’église @home.

Quelles sont les actions et les activités du groupe ?

Ses membres se rencontrent périodiquement pour échanger et réfléchir sur des projets œcuméniques qui permettent aux fidèles des Eglises de Gland de se retrouver pour s’enrichir des différences et des richesses des uns et des autres.

Chaque année, le groupe inter-Eglises prépare la Semaine de prière pour l’unité des chrétiens, au cours de laquelle une communauté accueille, du lundi au vendredi, toutes les autres communautés pour des soirées de prière. La prière du vendredi soir est dirigée par le groupe GRACE, qui rassemble les jeunes des six communautés. La semaine est clôturée, le dimanche, par une célébration œcuménique. En raison de la pandémie, cette célébration a été retransmise cette année en streaming des locaux de l’Eglise Gospel Center La Côte.

Une célébration œcuménique a lieu chaque année durant le carême. Elle réunit surtout des réformés et des catholiques qui soutiennent ensemble un projet de développement. A l’issue de la célébration, une soupe est servie.

Le dimanche le plus proche du 1er août a lieu une célébration œcuménique et patriotique à laquelle participent toutes les Eglises membres ainsi que la fanfare de Gland. La prédication est faite à tour de rôle par un pasteur et un prêtre. Le 1er août, lors de la cérémonie officielle organisée par la commune, un prêtre ou un pasteur est invité à prononcer un discours.

L’éveil à la foi est aussi œcuménique. Les enfants de 2 à 6 ans des différentes communautés chrétiennes se retrouvent pour des activités ludiques autour de passages de la Bible. Les enfants sont accompagnés par leurs parents qui restent avec eux tout au long de la rencontre. Les rencontres ont lieu quatre samedis par an de 10h15 à 12h.

Enfin, une fois par an, le groupe invite la compagnie de la Marelle pour une pièce de théâtre à thème (spirituel ou social) à l’issue de laquelle il y a un moment d’échange avec les artistes. D’autres activités ont eu lieu ces dernières années, comme la crèche vivante devant le temple en décembre 2019 et la lecture de la Bible en continu durant 96 heures.

Autant de projets qui permettent de vivre une authentique collaboration et des échanges vrais. Réalisant l’unité dans la diversité. Car nous sommes tous membres du même corps, le Corps du Christ.

 

Vivre en témoin du Christ aujourd’hui, un défi ?

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Troinex, Veyrier-Vessy et Compesières (GE), mars 2021

PAR ISABELLE HIRT
PHOTO : DR

L’humanité tout entière vient de vivre, et vit encore pour un temps, une épreuve. L’isolement, la solitude, la peur, la souffrance, l’appauvrissement, la précarité, la mort, l’acceptation d’une situation qui nous échappe.

Dans cette même période, nos communautés de Veyrier-Troinex -Compesières connaissent une mutation majeure. Notre Unité pastorale Salève se trouve unie à l’Unité pastorale Carouge-Acacias. Une évolution conséquente à laquelle nous adhérons avec plus ou moins d’enthousiasme et beaucoup d’appréhension, mais qui, néanmoins, requiert une participation active de notre
part.

Enfin, dans quelques semaines, les chrétiens du monde entier commémoreront Pâques, la Passion et la Résurrection de notre Sauveur, Jésus-Christ.

Ces trois événements nous rappellent qu’ici-bas, tout a une fin, que la vie est une succession de pertes et de ruptures, et que notre chemin sur cette terre est semé de peurs, de renoncement et de souffrances. Or, le message au cœur de notre foi, la mort et la Résurrection du Christ, ainsi que sa vie et sa Parole, nous révèle que notre Père Créateur n’est pas à la source du mal, de la souffrance ou de l’angoisse et que ces états de vie ne lui font aucun plaisir, mais au contraire l’attristent.

Quand on appréhende le mal de l’extérieur, trois possibilités s’offrent à nous spontanément : la première consiste à se résigner, la deuxième à se révolter et la troisième à désespérer. Ce sont en réalité des impasses. En bref, soit notre résignation justifie le mal pour vivre, soit on rejette la vie pour le rejeter, soit on désespère pour ne pas le justifier ni rejeter la vie ! !

Les réponses apportées longtemps par l’Eglise ne sont pas satisfaisantes non plus. On ne paie pas pour le mal provoqué par les générations antérieures, ni pour le mal que nous avons pu faire et encore moins pour gagner une vie meilleure. Jamais le message de l’Evangile n’a été tel.

La réponse à la souffrance ne se trouve pas hors de nous, mais en nous. Il n’y a pas de solution, nous sommes la solution. Le mot « martyr » vient du grec et signifie « témoin », il n’implique aucun masochisme ! Alors ouvrons-nous à cette minuscule part de l’Amour infini de Dieu qui est en chacun d’entre nous, laissons-la rayonner et aspirons uniquement à sa croissance. C’est ainsi et seulement ainsi que nous nous ouvrirons à Son véritable dessein, celui de faire de nous des êtres vivants, ses enfants dignes d’entrer dans sa Gloire. Job, Jésus-Christ et des témoins de tous les temps nous ont montré et nous montrent encore le chemin.

Le temps du courage

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP Nyon-Founex (VD), mars-avril 2021

PAR GENEVIÈVE DE SIMONE-CORNET
PHOTO : JEAN-CLAUDE GADMER

« Bon courage ! » Combien de fois, sortant de la messe, n’ai-je pas entendu cette exhortation à ne pas baisser les bras alors que la Covid-19 ne nous lâche pas, prolongeant les restrictions ? C’est que s’installe une fatigue psychologique qui rabote les bonnes volontés les plus enthousiastes.

Et voilà que nous chrétiens sommes entrés dans le temps du Carême… mais à quoi renoncer encore alors que la pandémie nous prive de relations sociales et de culture ? De quoi nous passer alors que nous peinons à retrouver la communauté, essentielle à notre vie chrétienne ? Où puiser courage pour repartir ?

Et si ce temps si étrange était propice au changement ? Le pape François en est si convaincu qu’il nous a offert, l’an dernier, ses propres réflexions sur la Covid-19 nées de conversations avec le journaliste britannique Austen Ivereigh sous le titre « Un temps pour changer. Viens, parlons, osons rêver… » (Flammarion). Un livre tonique qui invite au déplacement.

Au fil des chapitres qui le composent – un temps pour voir, un temps pour choisir, un temps pour agir –, François invite à « laisser un espace à la nouveauté » : « Soyez les créateurs de votre avenir ». Pour cela « il nous fait voir clair, bien choisir et agir correctement ». Commencer par regarder la réalité qui nous entoure, nous laisser toucher par elle et nous interroger : « Que pouvons-nous faire ? Comment puis-je aider ? » pour bâtir une culture du service et de la rencontre. Puis discerner « les chemins du bien qui mènent à l’avenir » en nous appuyant sur la dignité de la personne, les Béatitudes et la doctrine sociale de l’Eglise. Enfin, poser des gestes concrets : « Pour agir, tu dois te concentrer sur les petites actions concrètes et positives que tu peux entreprendre, en semant l’espoir ou en travaillant pour la justice ».

Beau programme ! A condition de nous ouvrir à l’action de l’Esprit pour « explorer des endroits que nous n’avions jamais remarqués auparavant ». Pour mettre en chantier des nouveautés qui « débordent de nos schémas et de nos catégories mentales ». « Laisse-toi entraîner, secouer, défier », lance le pape, décentre-toi, « ouvre des portes et des fenêtres ».

Un programme pour ici et maintenant, et pour chacun de nous. En paroisse, au travail, à la maison. Retroussons nos manches, il y a encore tant à inventer dans le tissu du quotidien ! Tant de couleurs neuves à trouver ensemble pour faire de ce temps le terreau d’une société de fraternité et de solidarité.

 

Campagne de Carême : la justice climatique

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP Sainte-Claire (FR), mars-avril 2021

PAR RAÏSSA LARROSA (VOIR-ET-AGIR.CH/INFO-CAMPAGNE)
PHOTO : FLICKR.COM

Affiche Carême 2021

La Campagne œcuménique 2021, qui se déroule du 17 février au 4 avril, braque les projecteurs sur la justice climatique […]. Les populations des pays du Sud souffrent déjà cruellement des conséquences des changements climatiques. Pain pour le prochain, Action de Carême et Etre Partenaires exigent que les pays responsables de la majeure partie des émissions de gaz à effet de serre assument leurs responsabilités […]. Nous revendiquons que la justice climatique soit rendue sans attendre ! Pour préserver la Création, il est nécessaire que nous adoptions un mode de vie plus sobre. Nous devons limiter l’augmentation de la température mondiale à 1,5° C. Pour que la justice climatique soit rendue, il est devenu indispensable que nous aspirions à consommer « moins » de ressources et que nous fassions preuve de « plus » de solidarité envers les populations qui subissent les conséquences des changements climatiques. Si, en tant qu’individus, nous sommes capables d’agir dans ce sens, les secteurs de l’économie et de la politique, ainsi que les Eglises sont, eux aussi, appelés à faire de même. […]

Le thème de notre campagne […] nous permet de révéler la face cachée de nos comportements et d’attirer l’attention sur les conséquences qu’ils entraînent dans d’autres régions du monde. Par exemple, une consommation excessive de viande nécessite une production importante de fourrage et de grandes superficies de pâturages. Cela exige entre autres de brûler la forêt tropicale pour la défricher. L’absence de forêt tropicale provoque à son tour des changements climatiques importants.

La Campagne œcuménique vous invite à plusieurs reprises à participer à la rédaction d’un scénario. C’est le cas par exemple dans le calendrier de carême (p. 15), dans les modules pédagogiques (à partir de la p. 6) ou à l’adresse justiceclimatique.ch, où vous pouvez visionner votre film personnalisé sur le thème du climat (p. 13). N’attendez plus et participez à la rédaction de ce scénario pour construire un avenir meilleur […].

 

«Souffrir pour être sauvé?»

Entretien avec l’iman Warith Deen Mohammed avant son discours à 3000 personnes dans la mosquée de Harlem (New-York) en 1997.

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Clins Dieu sur les Contrées (VS), mars 2021

Par l’abbé Etienne Catzeflis
Photo: DR

Puisse cette page participer un peu au délicat éclairage de l’abbé Amherdt dans l’Essentiel de ce mois sur le sujet de la souffrance. Il me plaît de redonner simplement diverses considérations de Chiara Lubich 1 (CL) sur la « face cachée » de la spiritualité de l’unité, prônée par le Mouvement des Focolari.

Car c’est habituellement un « château extérieur » plutôt souriant, jovial, plein d’optimisme (certains y voient même de la naïveté), que nous observons chez les membres et dans les réalisations de cette OEuvre, connue pour son dialogue à 360 degrés avec les hommes et femmes, quelles que soient leurs religions ou leurs convictions spirituelles.

Dans une série de conseils pratiques CL précise : « On ne peut pas aimer la souffrance pour elle-même, parce qu’elle est un nonêtre (…). Par contre, c’est Jésus crucifié et abandonné que nous pouvons aimer. Il est présent en toute souffrance et en toute personne qui souffre. »

« Jésus crucifié et abandonné » est l’image qu’elle garde constamment présente à son esprit et à son coeur. Le Maître est tendu vers son « heure », celle de sa Passion (Mc 14,35), qui est celle de sa glorification (Jn 17,1) ; pour Le suivre, Il nous invite à renoncer chacun à soi-même et prendre sa propre croix, Il rappelle (non sans s’émouvoir) la nécessité que le grain de blé jeté en terre meure pour porter du fruit en abondance (Jn 12,24).

Il s’agit donc de comprendre que sa croix et sa mort à Lui sont la réalité du plus grand amour. Nous nous sommes dit : « C’est dans l’abandon que Jésus a le plus souffert. Suivons-le donc là. A l’époque, ce n’était que des mots, ensuite c’est devenu la réalité. »

Pratiquement, « comment donc nous comporter lorsque la douleur se présente ? Nous pouvons nous recueillir et dire :’ Jésus, je veux Te suivre, même sur la croix, même abandonné. Or voilà que j’en ai l’occasion. Je T’offre cette souffrance, je suis heureux d’avoir cette souffrance à T’offrir. ’ Ensuite nous nous mettons à aimer le frère, ou bien nous continuons à faire la volonté de Dieu, quelle qu’elle soit. »

Convaincue par l’expérience, elle affirme : « De fait, si on se jette à accueillir, à ‘ embrasser ’ la croix, on ne trouve pas la souffrance, mais bien plutôt l’amour : on trouve Dieu, donc la joie. (…) Essayez de vivre ainsi, vous serez surpris ! » Et elle appuie : « Aimer Jésus abandonné en essayant de le faire (…) toujours, tout de suite, avec joie. Le matin je me consacre donc à nouveau à Jésus abandonné. Je veux, si possible, L’aimer encore plus fréquemment, le faire encore plus vite et ‘ avec joie ’ ».

Il n’est pas étonnant que de telles paroles, reposant sur la Parole de Dieu et sur la constance de la pratique, aient un fort retentissement sur diverses autres spiritualités, notamment asiatiques, qui s’interrogent sur cette dimension universelle de la souffrance.

1 Fondatrice de l’Oeuvre de Marie, nom sous lequel le Mouvement a été approuvé par l’Eglise catholique. Les citations viennent toutes du petit opuscule: Chiara Lubich, La Souffrance, Nouvelle Cité, 1998, pages 9, 63, 19, 30, 34).

Nyon, une paroisse multiculturelle

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP Nyon-Founex (VD), mars-avril 2021

Le samedi soir et le dimanche matin, l’église de la Colombière accueille, pour des messes, les communautés espagnole, portugaise et italienne de la région.
Et le dimanche après-midi, deux fois par mois, la communauté coréenne. Espagnols et Portugais prennent la plume, dans ce numéro, pour se présenter.

PAR ELVIRA RÖLLI-PEREZ, COPRÉSIDENTE | PHOTO : NÉLIDA RUIZ

La communauté espagnole de Nyon

La communauté espagnole de Nyon appartient à la Mission catholique de langue espagnole du canton de Vaud, composée des communautés de Lausanne-Renens-Morges, Vevey-Montreux-Aigle, Yverdon et Nyon. Sa finalité est d’accueillir, d’accompagner et de servir les personnes de langue espagnole résidant dans le canton de Vaud. On y trouve
trois catégories de membres : des Espagnols, des Latino-Américains et des personnes de diverses nationalités ayant vécu dans un pays hispanophone ou / et
ayant un lien familial avec un tel pays et, de ce fait, se sentant attachées à la communauté.

Ouvriers en quête de travail

Les premiers émigrants espagnols arrivent à Genève en 1957. A partir de cette date, et de manière progressive, entrent en Suisse des milliers d’ouvriers, hommes et femmes, de toutes les régions d’Espagne. Certains ont un contrat de travail fixe, d’autres en cherchent un. La majorité possède le fameux et triste permis temporaire de saisonnier. Tous arrivent en train à Genève et une fois sur le quai, ils subissent un lourd examen médical.

Le 1er août 1960 est créée l’Association de la Mission catholique de langue espagnole de Genève : la mission acquiert une personnalité juridique aux yeux de l’Etat de Genève. Les premiers prêtres à travailler au sein de cette mission sont des religieux de l’ordre des Servites de Marie. C’est ainsi que naît, cette année-là, la première mission catholique espagnole. En 1958, on trouvait déjà une présence pastorale pour les émigrants espagnols de Lausanne.

Nombreux changements

La Mission de Nyon est fondée en 1975 sous l’impulsion de l’abbé José Maria Catalán, originaire de Navarre. Il guidera la communauté espagnole de Nyon jusqu’en 2011, créant l’association des familles de langue espagnole, organisant avec elle les fêtes de fin d’année et des cours de flamenco. Puis, jusqu’à aujourd’hui, plusieurs prêtres se succèdent, apportant de nouvelles dynamiques.

Nous gardons un magnifique souvenir du Père Willinton López Vega, arrivé chez nous en 2014. Il a insufflé un bel élan de renouveau en mettant en place une catéchèse et une liturgie accessibles aux enfants avec de belles messes des familles. C’est grâce à lui que nous avons découvert Rafael Zamora, animateur de la chorale, merveilleux chanteur et guitariste.

Aujourd’hui, notre communauté traverse une période difficile, car beaucoup de personnes très engagées dans l’animation sont reparties chez elles (Amérique du Sud, Espagne). Il y a aussi eu beaucoup de changements au niveau des prêtres, ce qui ne facilite pas la continuité.

Une fois que la situation sanitaire si exceptionnelle et bouleversante que nous traversons sera passée, nous espérons pouvoir mettre à nouveau en place la catéchèse et les fêtes qui réunissaient nos fidèles: fête de Noël, kermesse et autres réunions conviviales. Nous y arriverons tous ensemble.

 

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La louange plutôt que le fléau

Par Thierry Schelling
Photo : DR

« Ma pénitence, mon Père ? », me demande une fidèle à peine confessée. « Remercier Dieu pour vous avoir permis de comprendre ceci… »
« Mais… c’est nul, comme pénitence, ça fait pas mal du tout ! » Elle part, dépitée. Reviendra-t-elle ?

Je suis un piètre confesseur : proposer la louange de Dieu plutôt que le martinet… Accueillir la caresse de sa main maternelle, de son regard fraternel qui relève toujours, de son espérance en moi en mieux, plutôt que gainer sa courroucée désespérance de ma médiocrité en régulant sa délectation de mes « aïe ! » et de mes « ouille ! »… Pourtant, Dieu n’est scandaleusement qu’AMOUR. Et confesser cela peut être contraignant pour ma vie de chrétien.ne ! Car c’est le contraire d’un Dieu vengeur ou béatement enamouré qui laisserait tout passer… Non : n’être qu’amour inconditionnel demande qu’on s’y habitue dans la durée…

Ma pénitence ? Demeurer témoin d’un Dieu bon, juste et vrai en restant bon, juste et vrai… dans la mesure du faisable… Afin que cet incommensurable Amour transperce, tôt ou tard, la carapace (sécuritaire ?) de nos résistances nourries de culpabilisation pendant des siècles. Quelle bonne nouvelle de Car’aime !

Souffrir pour être sauvé?

Bien des gens pensent que c’est en punition à une faute qu’une maladie leur tombe dessus.

« Il faut souffrir pour être sauvé » : des soignants et des aumôniers rapportent entendre encore régulièrement cette phrase terrible dans la bouche des malades. Comme si plus l’on souffre, plus on serait proche de Dieu. Alors que le Christ est venu précisément pour nous guérir et nous libérer de tous maux. Comment faire la part des choses entre les fausses conceptions doloristes et la juste participation à la Passion du Christ ?

Par François-Xavier Amherdt
Photos : Ciric, Jean-Claude Gadmer, Pxhere, DR

Un texte fondateur

C’est au Mont des Oliviers que le Christ nous livre la clé d’interprétation : « Fléchissant les genoux, Jésus priait en disant : « Père, si tu veux, éloigne de moi cette coupe ! Cependant, que ce ne soit pas ma volonté, mais la tienne qui se fasse ! » Alors lui apparut, venant du ciel, un ange qui le réconfortait. Entré en agonie, il priait de façon plus insistante, et sa sueur devint comme de grosses gouttes de sang qui tombaient à terre. » (Luc 22, 41-44) Le Fils fait tout pour écarter la souffrance loin de lui. Ce n’est pas son vœu. Il ne reste pas seul en ce moment de combat, mais il demeure en lien étroit avec le Seigneur. Finalement, il comprend qu’il ne peut pas faire autrement. Il conserve sa totale confiance envers le Père et s’abandonne à la volonté de ce dernier. Dieu ne laisse pas Jésus seul, mais lui envoie la force d’un soutien pour lui permettre de traverser l’ultime épreuve de la sueur de sang et de la mort. Même sur la croix, le Christ crie : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » (Marc 15, 34) Et finalement, « il remet entre ses mains son esprit ». (Luc 23, 46)

Des conceptions erronées : la rétribution
« Nous savons faire de belles phrases sur la souffrance. Mais dites aux prêtres de n’en rien dire, nous ignorons ce qu’elle est. » (Cardinal Veuillot, ancien archevêque de Paris, atteint d’un terrible cancer)

Dans un sens, il vaudrait mieux que je me taise. Ce à quoi cet éclairage peut s’avérer utile, c’est à déconstruire certaines fausses conceptions continuant de « polluer » l’esprit de bien des patients.

Nous l’expérimentons régulièrement : les vieux clichés ont la vie dure ! Il faut toute la traversée des Ecritures pour briser la fausse théorie de la rétribution, encore si présente dans le monde juif : Jésus s’oppose vigoureusement au point de vue de ses disciples qui lui demandent, en présence de l’homme aveugle de naissance : « Rabbi, qui a péché, lui ou ses parents, pour qu’il soit né aveugle ? » Le Maître leur réplique : « Ni lui ni ses parents n’ont péché, mais c’est afin que soient manifestées en lui les œuvres de Dieu. » (Jean 9, 2-3)

Dans cette ligne, bien des gens continuent de penser – parce que l’enseignement de l’Eglise l’a longuement inculqué et qu’un certain fatalisme superstitieux l’a véhiculé – que c’est en punition à une faute, visible ou cachée, qu’une tuile, une catastrophe ou une maladie leur tombe dessus : « Qu’est-ce que j’ai fait au bon Dieu pour qu’une chose pareille m’arrive ? » S’y mêlent indistinctement les influences potentielles d’un « karma » défavorable, associées aux errances d’une « vie antérieure », selon la croyance illusoire en la réincarnation, ou d’un destin aveugle inspiré de la « nécessité et de la fatalité des mythologies païennes anciennes » ou de vieux restes de notions d’équilibre cosmique : « Au fond, tout se paie un jour : il n’a que la monnaie de sa pièce, il reçoit la punition des dérèglements qu’il a provoqués par ses manigances. »

Un faux dolorisme
A cela s’est ajoutée une vision du sacrifice de la croix, selon laquelle le Christ aurait dû « satisfaire » à la colère du Père et compenser la faute des humains, depuis le péché des origines, comme si c’est dans les douleurs horribles de son Fils que Dieu aurait trouvé une « substitution » suffisante pour « apaiser son courroux » (voir le cantique de Noël « Minuit chrétien ») ou dans le sang versé par le Christ de quoi réaliser sa vengeance. Ces images parfois abominables et théologiquement contestables ont habité l’imaginaire de la chrétienté pendant des siècles et n’ont hélas pas complètement disparu. Elles ont nourri un faux dolorisme et une recherche de la souffrance, comme si celle-ci permettait de gagner le paradis à coup de douleurs.

Or, tout l’Evangile le dit, c’est par sa foi radicale envers son Père, par son espérance folle en la promesse de Dieu et par amour passionné envers l’homme opprimé que le Christ nous rachète. Ce n’est pas la souffrance en elle-même de Jésus qui sauve, mais c’est son attitude d’homme pleinement croyant, espérant et aimant au cœur de sa souffrance. Ce qui rachète ne peut être que ce qui construit la personne. Ma souffrance ne peut être rédemptrice et contribuer à sauver le monde que si je partage la même attitude que le Christ, dans l’amour et le don de moi, dans la compassion et la solidarité. Je ne puis « offrir mes souffrances » que si cela signifie : donner ma vie malgré le mal, quand bien même elle est défigurée par la douleur. Le plaisir de Dieu, c’est de voir que sa présence manifestée en son Fils par l’action de l’Esprit est capable de permettre à un homme accablé de retrouver le goût de la vie et de s’en remettre entre les mains du Père.

Car le Christ n’a jamais exalté la douleur, il ne cesse au long des quatre Evangiles de soigner les blessures : « Il a pris nos infirmités et s’est chargé de nos maladies. » (Matthieu 8, 17, accomplissant la prophétie du serviteur souffrant d’Isaïe 53, 4) C’est en dépit des souffrances et malgré le mal que nous sommes sauvés, pas en les recherchant. Nous sommes autorisés, voire encouragés, à hurler contre le non-sens du malheur, ainsi que les cris des Psaumes nous y invitent. Il s’agit de passer du pourquoi au pour quoi, du passé des explications à l’avenir d’une possible fécondité : comme le grain de blé ne porte pas de fruit s’il ne tombe en terre et ne meurt (cf. Jean 12, 24) ; comme la femme dans les douleurs de l’enfantement pressent déjà quelque chose de son allégresse future (Jean 16, 21) ; ainsi, dit Paul, « J’estime qu’il n’y a pas de commune mesure entre les souffrances du temps présent et la gloire qui doit être révélée ». (Romains 8, 18) C’est aimer et donner sa vie qu’il faut pour être sauvé, en communion avec la Passion du Christ : « Pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis. » (Jean 15, 13) Les souffrances ? Il convient de tout faire pour les écarter et, si elles deviennent inévitables, de continuer à les traverser avec amour.

A lire : 

Témoignage du vénérable François-Xavier Nguyen Van Thuan, évêque vietnamien emprisonné (Sur le chemin de l’espérance, Paris, Éd. du Jubilé, 1991)

Témoignage de Casimir Formaz, chanoine du Grand-Saint-Bernard (A l’école du Christ souffrant, Paris, Cerf, 1975) 

« Je n’ai vraiment plus envie de disserter sur la souffrance. Il n’y a plus qu’à se taire quand le mal est là. Depuis quelque temps déjà, il me tient compagnie : assis, debout, couché, c’est toujours la même chose. La fatigue, la paresse, ne me laissent plus beaucoup de réactions. C’est le moment de me ressaisir et de trouver moyen de joindre cette douleur à la douleur du Christ !

D’écrire cela, ce n’est pas difficile, mais de le vivre, à certains moments, quand la douleur ne laisse aucun répit et qu’on n’a même plus la force et l’idée de regarder un Crucifix ! Tout à l’heure je regardais le Christ en croix, je pensais que sa position était encore plus inconfortable que la mienne, je pensais qu’il n’y a rien de mieux pour nous réduire au silence, à l’adoration. Et je pensais aussi à l’éblouissante lumière qu’a apportée et qu’apporte au monde la Croix du Christ. « Par sa mort, le Christ a vaincu la mort. Alléluia ! »

Pensant à cela, je demande humblement au Christ de m’associer à sa souffrance et de faire ce qu’il a toujours fait, prendre ma souffrance sur lui, me donner force et courage pour la supporter. »

«Je complète en ma chair»

Paul veut dire qu’il est appelé à mener à terme son propre itiné­raire apostolique pour annoncer l’Evangile.

Par François-Xavier Amherdt
Photo: DR

Que voilà une parole difficile et apparemment inacceptable : « Je complète ce qui manque aux tribulations du Christ en ma chair, pour son corps qui est l’Eglise ! » (Colossiens 1, 24) D’une part, Paul n’entend pas suggérer que le Christ n’aurait pas pleinement réalisé ce que selon le dessein du Père il devait accomplir pour le salut du monde. L’apôtre n’insinue pas non plus que Jésus n’aurait pas assez souffert et que sa médiation ne serait pas parfaite, si bien que le disciple devrait porter à leur achèvement les souffrances rédemptrices.

Ce que Paul veut dire, c’est qu’à l’exemple du Fils de Dieu, il est appelé lui-même à mener à terme son propre itinéraire apostolique pour l’annonce de l’Evangile, quitte à devoir, bien malgré lui, passer par les épreuves. De même que Jésus a tout fait pour éloigner de lui la coupe de sa Passion, priant Dieu de l’éloigner de lui et s’abandonnant finalement à la volonté du Père (Matthieu 26, 42), de même Paul désire assumer totalement la charge que le Seigneur lui a confiée : révéler le mystère resté caché depuis des siècles et désormais manifesté pour toute l’humanité (Colossiens 1, 26-27). 

Et donc, pour annoncer le Christ parmi les hommes, l’apôtre des nations se dit prêt à « instruire tout homme en toute sagesse et conduire à la perfection tout être humain dans le Fils ». (Colossiens 1, 27-28) C’est uniquement pour cette cause supérieure à n’importe quelle autre, qu’il se déclare disposé à « se fatiguer et à lutter avec l’énergie du Christ qui agit en lui avec puissance »
(v. 29). Il sait que pour ce faire, il est contraint de passer par des tribulations, et donc de reproduire dans son propre corps ce que Jésus a enduré durant son existence jusqu’au calvaire.

C’est pour l’Evangile et pour l’Eglise que l’apôtre se prépare à un tel combat et qu’il va même jusqu’à y trouver de la joie. C’est la béatitude des persécutés pour le Royaume : rien de « masochiste » dans cette visée, mais au contraire, une participation plénière à l’offrande par amour de Jésus-Christ.

Empathie

La statue inaugurée par François en 2019 représente 140 migrants.

Par Thierry Schelling | Photo : dr

« Ignorer la souffrance des hommes, c’est ignorer Dieu ! » Le suc de l’Evangile (parabole du Bon Samaritain…) en raccourci, selon le pape François. Le disciple de Jésus est intéressé, interpellé, touché par la souffrance humaine sous toutes ses formes (maladie d’un enfant, drame des migrants en Méditerranée…) ; il déclarait même à Bogotá en 2017 : « Laissez la souffrance de votre frère vous gifler et vous faire bouger ! » ; et il tente d’y répondre : en actes, mais aussi par la prière et la présence dans tous les foyers de la souffrance humaine (hôpitaux, EMS, prisons, etc.). Bergoglio a commencé son pontificat par une visite à Lampedusa…

Sympathie
« La manière dont nous affrontons la souffrance […] est un critère de notre liberté de donner sens aux expériences de la vie, même lorsqu’elles nous semblent absurdes et imméritées », déclare-t-il lors du Jubilé des malades et handicapés (2016). Là réside le « secret » du disciple de Jésus : donner sens à ce qui fait mal. Le Crucifié est l’emblème chrétien par excellence, non pas par dolorisme, mais par son message : « Regardons le crucifix et lisons l’Evangile », suggérait-il lors du Carême 2020 en plein confinement. Revenir à la base, dans le fond…

Accueil
En 2019, il inaugure, sur la Piazza San Pietro, une imposante statue représentant 140 migrants, paradigme de la cruelle injustice des temps dits modernes. L’hospitalité, mot clé : accueillir l’étranger, le malade, « Sœur la mort » dans l’esprit de saint François, patronyme de ce pape jésuite pour qui « tout est moyen vers une fin », y compris la souffrance… dans la mesure où on l’accueille… 

Question de foi online

Par Chantal Salamin | Photo: DR

Lancé en 2018 par le service Eglise en dialogue et le magazine des paroisses de Berne, la version alémanique Glaubenssache-online.ch a réussi à toucher les cœurs et les intelligences. Comme le témoigne ce qu’en disent ses lecteurs : « Je donnerais volontiers ce texte à ma mère ou à mon grand-père. Peut-être retrouveraient-ils la foi, ou l’idée qu’ils se font de l’Eglise évoluerait-elle. » A leur demande, ces textes ont été traduits en français sur Question-de-foi.ch et en italien sur Questioni-di-fede.ch

Une autre image de la foi
C’est en effet « une autre image de la foi, une fenêtre ouverte sur une approche de la foi en phase avec l’évolution sociale » que veulent présenter ses créateurs, comme nous le dit André Flury, théologien, chef du service Eglise en dialogue (Berne) et responsable du site.

Aux questions clés de la foi, réparties en quatre grands thèmes : Dieu, Jésus, l’être humain et la création, les auteurs donnent des réponses en se basant sur les résultats les plus récents de la recherche théologique.

Ils « s’interrogent sur la signification des découvertes scientifiques pour la foi, respectent les autres religions, s’engagent en faveur de la sauvegarde de la création, de la dignité humaine, d’une réflexion et de comportements éthiquement responsables dans tous les domaines de la vie ».

Pour un dialogue interculturel
Les thèmes clés de la foi sont abordés dans un langage accessible par tous. Toute foi ou spiritualité étant enracinée dans une culture, ils sont abordés de manière à susciter des échanges entre toutes les personnes désireuses d’échanger, quelles que soient leurs origines culturelles.

Vous souhaitez entrer dans ce dialogue ? Laissez un commentaire au fond des articles ou sur Facebook (@question-de-foi.ch / @kirche-im-dialog / @questioni-di-fede.ch).

Sur le thème du mois
En lien avec le thème délicat et si important de ce mois, vous trouverez notamment des réponses aux questions suivantes : « La souffrance, une déchirure dans la création », « Entrer dans la dynamique divine de guérison », « De la mort à la vie – La foi en la résurrection dans le Nouveau Testament. »

Jeux, jeunes et humour – mars 2021

Par Marie-Claude Follonier

Question d’enfant

Pourquoi représente-t-on saint Joseph avec une fleur de lys ?
En raison de sa blancheur, les chrétiens ont très tôt fait du lys un symbole de pureté et de confiance en Dieu. Joseph est celui qui, sans tout comprendre à la conception de Jésus par l’Esprit saint en Marie, respecte l’action de Dieu. En ce sens, il est le gardien des mystères de la foi et de l’Eglise. Les six pétales du lys représentent les trois personnes de la Trinité (Père, Fils et Esprit) ainsi que la Sainte Famille (Jésus, Marie, Joseph). Une unique fleur pour symboliser la filiation divine et humaine de Jésus.

Par Pascal Ortelli

Humour

Au cours d’une promenade en montagne, un citadin se perd dans un brouillard épais. Complètement perdu, il aperçoit une cabane et frappe à la porte :
– Y a quelqu’un ?
– Oui, c’est pourquoi ?
– Pourriez-vous m’indiquer le chemin de la vallée ?
– Aucune idée, je suis un petit garçon et je n’y connais rien.
– Alors, demande à ton père.
– Je ne peux pas, il est sorti quand maman est rentrée.
– Alors à ton grand-père !
– C’est pas possible, il est sorti quand mon frère est rentré.
– Eh bien, demande à ton frère !
– Pas possible, il est sorti quand je suis rentré.
– Mais bon sang, vous n’êtes jamais en famille chez vous ?
– Ben… si, à la maison. Mais ici, c’est les toilettes ! 

Par Calixte Dubosson

Prière et aventure

Aurélie Desmet et Pauline Desmet

Le point commun entre Pékin Express et la prière : deux sœurs lilloises finalistes de la dernière saison du jeu té­lévisé emblématique. Aurélie et Pauline Desmet seront les invitées de la prochaine édition de l’OpenSky Festival à Fully. Petit avant-goût.

Par Myriam Bettens
Photos: DR

Pékin Express, quels souvenirs en gardez-vous ?
Aurélie Desmet : Nous gardons surtout en tête les rencontres que nous avons faites lors de l’aventure.
Pauline Desmet : Oui, et les paysages. Ce qu’on retient aussi, c’est tout ce qu’on apprend sur soi et son binôme. On pourrait t’en parler des heures, mais Aurélie doit rentrer chez elle avant le couvre-feu (rires). (Un couvre-feu est instauré à 18h dans plusieurs départements français pour lutter contre la propagation du coronavirus, ndlr.)
Aurélie Desmet : J’avais encore oublié cette histoire !

Revenir dans la vie civile après une telle aventure, cela se passe comment ?
PD : Ce n’est psychologiquement vraiment pas évident. C’est tellement beau ce que tu vis là-bas que le retour à la vie réelle est un peu compliqué. C’est un peu comme vivre une vie parallèle pendant un temps.
AD : On rencontre des gens qui n’ont rien et qui te donnent tout. Au retour, tu réalises combien tu es privilégié ici. En plus, lorsque tu es maman et chef d’entreprise, tu mets un peu ta vie personnelle entre parenthèses. A Pékin Express, tu peux être vraiment toi. Tu ne peux d’ailleurs compter que sur toi-même…
PD : Non, tu comptes aussi sur l’autre ! (Rires)
AD : Oui, bien sûr ! Mais tu te recentres vraiment sur toi-même en fait.

Votre foi se vit-elle à l’image de l’émission télévisée : comme un voyage ?
AD et PD : (en chœur) Ben oui, c’est carrément ça !
PD : Effectivement, l’aventure de Pékin Express représente totalement notre foi, parce qu’il y a toutes les valeurs qu’on a apprises comme l’amour, le partage, l’entraide. Et c’est possible de vivre toutes ces choses positives aussi chez nous avec nos amis et notre famille.

Avez-vous souvent eu recours à la prière lors du jeu ?
AD : Je pense qu’on est les seules candidates à prier autant sur l’aventure. Prier nous donne encore plus de force et d’espoir. Je pense que dans la foi il y a aussi l’espoir et la prière est une manière d’extérioriser tous les sentiments qui se trouvent en nous.

Quelle place occupe-t-elle au quotidien ?
AD : On l’utilise de la même manière. Il n’y a pas de vraie différence entre l’aventure et notre quotidien à ce niveau. La foi fait partie intégrante de notre vie. Elle nous fait avancer.

Comment avez-vous « atterri » à l’OpenSky Festival ?
AD : Cela fait partie des rencontres que l’on peut faire grâce à Pékin Express.
PD : On a la chance d’être accompagnées avant, pendant et après l’aventure et c’est aussi comme ça qu’on a été contactées pour devenir les égéries de ce festival.
AD : Certains vont vous dire que la foi est un truc de « vieux » et ce festival prouve tout le contraire ! Nous n’avons d’ailleurs pas beaucoup réfléchi avant d’accepter. Quand on nous a expliqué le concept, nous nous y sommes totalement identifiées.

Biographie plus express que le tournage de Pékin

Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Aurélie Desmet : Je te laisse commencer. T’entendre me donne de l’inspiration.
Pauline Desmet (rires) : Nous sommes des sœurs jumelles…avec 5 ans d’écart ! Je suis la cadette, Pauline, commerciale dans notre entreprise familiale. J’ai deux enfants, Batiste 14 ans et David 12 ans. J’ai participé à deux Pékin Express avec ma sœur en 2008 et 2020. On a perdu en finale, mais peut-être que la 3e participation pour moi sera la bonne !
AD : Et je suis donc l’aînée, Aurélie. J’ai participé trois fois à Pékin Express et suis arrivée deux fois en finale avec ma sœur Pauline. Je suis maman de Rachel 10 ans et Gabriel 8 ans. Je suis aussi dirigeante de l’entreprise de menuiserie familiale avec mon frère et ma sœur. Elle se trouve à Orchies, tout près de Lille.

Pour ceux qui n’ont pas la télé…

Pékin Express est une émission de téléréalité française. Des équipes s’affrontent lors d’une course. Avec pour seul budget un euro par jour et par personne, le binôme doit faire de l’auto-stop et trouver gîte et couvert chez l’habitant pour rallier le point d’arrivée. Les étapes sont longues et donc découpées en plusieurs jours de tournage. Le but étant pour chaque équipe d’arriver en pole position à l’issue de chaque étape et ainsi amasser des amulettes pour espérer gagner une certaine somme d’argent en finale. Les derniers risquent l’élimination.

Aurélie et Pauline doivent être les grandes invitées et marraines de la 4e édition d’Opensky, prévue le 30 mars à Fully. A l’heure de mettre sous presse et vu l’incertitude liée à la pandémie, les organisateurs réfléchissent à la forme qu’ils donneront à la manifestation. Des détails sur : www.opensky-fully.ch/

Les vitraux de Cingria, chapelle Saint-Jean-Baptiste, Perly (GE)

Le vitrail fait référence à un miracle survenu en 1494.

Par Amandine Beffa | Photo : Jean-Claude Gadmer

Très critiqués à leur création, les vitraux d’Alexandre Cingria ont dû leur entrée dans la chapelle de Perly à une intervention de l’évêque de l’époque, Mgr Besson. Il est vrai qu’à première vue, leur style peut surprendre. Mais sont-ils réellement contraires à la foi et aux mœurs comme le soutenaient leurs détracteurs ou simplement une traduction moderne de la tradition ?

Le vitrail de la Vierge est appelé Notre-Dame de Ré. Il fait référence à un miracle survenu en 1494 dans un village italien situé à quelques kilomètres de la frontière suisse. La façade de l’église du village comportait une fresque de la Vierge Marie allaitante. Un jour, mécontent d’avoir perdu au jeu de palets, un garçon en lance un contre le mur de l’église, atteignant la Vierge Marie au front. Peu de temps après, les villageois constatent que la Vierge saigne. Cingria rappelle cet événement par la petite goutte de sang figurée sur le front de Marie.

Tradition ancienne
Représenter la Vierge Marie allaitant peut nous surprendre aujourd’hui, mais il s’agit d’une tradition très ancienne. On en trouve les premières traces dans les catacombes de Rome. L’apogée se situe entre les XIIIe et XVe siècles, amenant de grands peintres comme Raphaël ou Van Eyck à en proposer des versions. Peut-être sommes-nous dérangés par un accès à une grande intimité. Nous savons que la Vierge Marie est mère et que le Christ est fils, l’art nous permet peut-être de prendre conscience de ce que cela signifie réellement.

Rayonnant et saignant
Le thème du second vitrail est le Sacré-Cœur. Le Christ présente son cœur à la fois rayonnant et saignant. Traditionnellement, le cœur ne se résume pas au symbole de l’amour. Il représente le tout de la personnalité. Le Christ offrant son cœur offre en réalité tout son Etre.

Les deux vitraux de Cingria présentent ce Dieu qui nous rejoint dans l’intime de notre humanité pour nous donner la vie. Une vie qui certes n’échappe pas à la souffrance, les vitraux ne la dissimulent pas, mais qui rayonne de quelque chose en plus.

Via Jacobi: Autigny-Romont

Les vitraux de la Fille-Dieu

Texte et photos par Pascal Ortelli

Le mythique chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle traverse la Suisse romande, de Fribourg à Genève. Au-delà des sentiers battus, la Via Jacobi regorge de curiosités. Chaque mois, L’Essentiel prend son bâton de pèlerin et en réalise un tronçon sous forme d’une balade familiale à faire sur la journée. Aujourd’hui, cap sur Romont pour une étape tout en goudron.

Départ depuis le parking à côté de l’église d’Autigny, 3h05 aller simple, 12,4 km

1. Prenez à droite jusqu’à la zone alluviale où la Neirigue se déverse dans la Glâne. Longez cette dernière puis bifurquez à gauche. 

2. A Chavannes-sous-Orsonnens, la chapelle Saint-Jean-Baptiste vaut le détour. Sur l’autel latéral gauche, un tableau représente saint Jacques botté et saint Christophe, invoqués pour traverser les rivières. Sur la fresque à droite, l’inscription « Jacobus minor » est fautive : il s’agit bien d’une représentation de Jacques le Majeur avec la coquille et le bâton de pèlerin.

3. Quittez ensuite un instant la Via Jacobi pour monter à Orsonnens afin d’y découvrir le monastère Notre-Dame de Fatima. Vous le contournerez par la droite avant de descendre sur la route principale, à longer sur une centaine de mètres. Après avoir traversé la Neirigue, prenez à gauche pour rejoindre le tracé officiel qui surplombe la rivière jusqu’au croisement de la route de Massonens.

4. Là, cap à droite pour rejoindre l’abbaye cistercienne de la Fille-Dieu, l’une des plus anciennes à être encore habitée depuis sa fondation en 1268.

5. Poursuivez jusqu’à la gare de Romont, d’où, pour le retour, il est facile de prendre le train jusqu’à Cottens.

6. De là, prenez le petit chemin sous l’église et attaquez la montée avant de descendre en lisière du bois de Pertet pour rejoindre Autigny, en 50 minutes. 

Curiosité

Les vitraux de la Fille-Dieu
Un ensemble remarquable pour ses jeux de lumière, créé en 1996 par l’artiste britannique Brian Clarke. 

Coup de cœur

Le tofu des moines cisterciens d’Orsonnens.

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