Veillée avec Thérèse dans la confiance

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP Nyon-Founex (VD), novembre-décembre 2020

Par Geneviève de Simone-Cornet | Photos: Sandrine Minniti

La veillée de prière animée le 1er octobre à la Colombière par Marie-Agnès de Matteo et l’abbé François-Xavier Amherdt a attiré près d’une centaine de paroissiens de l’Unité pastorale Nyon-Terre Sainte (UP). Un beau succès pour cette première rencontre du cycle «Saveurs de Dieu» retransmise sur YouTube qui invitait à entrer dans la prière et la spiritualité de sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus.

L’icône de Thérèse de Lisieux placée derrière l’autel ornée de fleurs et de bougies.

Derrière l’autel, une icône de sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus et de la Sainte-Face et des fleurs, en haut, projetée sur un écran, une photo de la carmélite morte de la tuberculose à 24 ans : un regard à la fois intense et doux. Dès l’entrée, les paroissiens se sentaient accueillis en ce jour de sa fête. « Nous sommes ici pour goûter la présence autrement, par les sens, de celui qui nous aime et que nous essayons d’aimer afin d’être en communion avec lui », a expliqué en introduction le curé modérateur, l’abbé Jean-Claude Dunand.

Confiance, humilité, abandon

La veillée, à deux voix alternées, a permis à chacun d’entrer dans la prière de Thérèse et de mieux comprendre sa spiritualité. Tour à tour, l’abbé François-Xavier Amherdt, professeur de pastorale à l’Université de Fribourg, et Marie-Agnès de Matteo, membre de l’Equipe pastorale, ont rendu vivante la sainte de Lisieux. La flûte, l’orgue électronique et des chants sur des paroles de Thérèse ont créé une ambiance de prière.

Née en 1873 et morte en 1897, Thérèse a été canonisée par Pie XI en 1925, déclarée patronne des missions – elle qui a passé presque toute sa vie à Lisieux, en Normandie – et proclamée en 1997 docteur de l’Eglise, « génie spirituel ». Pourquoi ? « Par sa petite voie qui mène tout droit à Dieu, sa simplicité, son humilité et son abandon. Elle a ouvert un chemin mystique, cette relation intime avec Dieu : le chemin de l’enfance spirituelle », a relevé l’abbé Amherdt. « Tout simplement en accueillant le projet de Dieu pour elle », a poursuivi Marie-Agnès de Matteo. Alors oui, elle est proche de chacun : « Nous reconnaissons notre visage en celui de Thérèse, avec notre besoin d’aimer et d’être aimés. Elle nous aide à avoir une relation vivante avec Dieu, à découvrir sa tendresse pour nous ».

La prière, un élan du cœur

Chacun était convié, comme Thérèse, à goûter la présence de Dieu dans la confiance et l’abandon. Pour cela, il convient d’adopter plusieurs attitudes : m’accepter tel que je suis, ne pas m’attribuer les vertus que Dieu me donne, ouvrir mes mains à Dieu pour qu’il y dépose son trésor, reconnaître le Christ comme le visage de l’amour jusque dans la nuit, me donner à travers d’humbles travaux pour m’unir aux autres, me lancer dans les bras du Christ, cet « ascenseur pour le ciel », dit Thérèse, devenir plus petit, avancer avec espérance à travers le brouillard, ne pas me décourager, bannir la peur, jeter mes péchés dans le brasier de l’amour et de la miséricorde.

Et prier. Pour Thérèse, la prière est « un élan du cœur, un simple regard jeté vers le Ciel, un cri de reconnaissance et d’amour au sein de l’épreuve comme au sein de la joie; enfin, c’est quelque chose de grand, de surnaturel, qui me dilate l’âme et m’unit à Jésus… ».

Goûter la présence, c’est aussi goûter la Parole de Dieu. L’abbé Amherdt a aidé chacun à méditer à partir d’un extrait de la première lettre de saint Jean. Ainsi, a relevé Marie-Agnès de Matteo, « l’amour dont nous sommes capables vient de Dieu, un Dieu qui nous aime tels que nous sommes et qui nous appelle à participer à sa vie et à son œuvre dans le monde. Alors la plus banale des vies devient féconde si elle est vécue dans l’amour et en Dieu ». Il s’agit de nous laisser aimer par Dieu, « de le laisser pénétrer nos zones d’ombre » ; comme Thérèse, « ne plus craindre, mais avoir confiance en son amour, car la confiance mène à l’amour ».

Prier, c’est aussi « donner de son temps à Dieu pour que son amour nous apaise, circule en nous et nous apprenne à aimer », a affirmé Marie-Agnès de Matteo. Ce que Thérèse a fait : « Elle savait que Dieu l’attendait, présent à l’intime d’elle-même », a dit l’abbé Amherdt.

La pastorale du parfum

Nous aussi, Dieu nous attend au-dedans de nous. A nous de faire un pas dans l’abandon. Un pas proposé durant la veillée, « car on prie avec tout son corps pour prendre contact avec Dieu ». Dix minutes ont été consacrées à « faire un acte de foi en la présence de Dieu », transformant la Colombière en une oasis de silence.

Enfin, Thérèse de Lisieux n’a cessé de demander à Dieu de l’attirer vers lui pour un cœur à cœur où elle est devenue un canal de la grâce pour autrui. La preuve ? « Son cœur à cœur a laissé une traînée de lumière », a lancé l’abbé Amherdt. « Nous courrons à l’odeur de tes parfums », aimait-elle à répéter, reprenant une phrase du Cantique des cantiques. « C’est la pastorale du parfum : sentir bon la présence et la communiquer autour de nous. Ou avoir la saveur de Dieu pour la transmettre », s’est exclamé l’abbé Amherdt. Enfin, il nous faut être lumière du monde : « Une flamme contagieuse, plus qu’un certain virus… ».

Après l’expérience de l’oraison, une démarche était proposée : écrire sur une feuille de papier ses intentions de prière, puis les déposer dans la confiance, l’abandon et l’amour dans une corbeille posée sur l’autel. Après la bénédiction finale, tous se sont retrouvés sur le parvis où le prêtre a brûlé les feuilles.

Pari réussi avec Thérèse : les paroissiens de l’UP ont goûté Dieu autrement. Avec leurs sens et tout leur corps. Merci à François-Xavier Amherdt et Marie-Agnès de Matteo pour cette initiative originale.

Veillées « Saveurs de Dieu » »

Par Marie-Agnès de Matteo et GdSC

L’Equipe pastorale de l’UP Nyon-Terre Sainte propose, tout au long de l’année pastorale, cinq veillées de prière sous le titre « Saveurs de Dieu ». Pour goûter la présence de Dieu autrement qu’à la messe, dominicale ou en semaine. Dieu passe par nos sens pour nous rejoindre, nous toucher, nous parler, nous aimer. Il le fait à travers la liturgie et les sacrements, mais aussi dans le quotidien de nos vies. Comment, dès lors, reconnaître sa présence et entrer en relation avec lui?

Après Thérèse de Lisieux et sa spiritualité, les paroissiens seront invités à entrer en résonance avec des chefs-d’œuvre de la musique classique, à contempler des œuvres d’art et des icônes et à s’émerveiller de la beauté de la création.

Autant d’expériences qui aideront chacun à se laisser traverser par le souffle de l’Esprit. N’hésitez pas à nous rejoindre pour qu’ensemble nous goûtions aux multiples saveurs de la présence de Dieu les jeudis 3 décembre 2020, 4 février, 22 avril et 3 juin 2021.

Assemblée générale de la paroisse: un avenir serein

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP Nyon-Founex (VD), novembre-décembre 2020

Par Geneviève de Simone-Cornet | Photos: DR, Darren Irwin, Coretra SA

Une trentaine de paroissiens avaient fait le déplacement dans la grande salle de la Colombière pour l’Assemblée générale de la paroisse de Nyon mardi 25 août, assemblée reportée en raison de la COVID-19. Un nouveau curé modérateur, une nouvelle rédactrice à L’Essentiel, l’ouverture du chantier de l’église de Gland: autant de motifs de se réjouir.En ouverture, le nouveau curé modérateur, en poste depuis septembre 2019, l’abbé Jean-Claude Dunand, a souligné que la paroisse de Nyon vit de sa diversité : des communautés francophone, espagnole, italienne, portugaise et coréenne se partagent l’église Notre-Dame dans une belle complémentarité. Conséquence : des horaires de célébration bousculés pour donner sa place à chacun en plus des mesures mises en place pour éviter la propagation de la COVID-19. L’abbé Dunand a remercié les paroissiens d’avoir accepté ces changements.

Bureaux rénovés

Dans son rapport, le président de paroisse, Gilles Vallat, a relevé, côté travaux, la réfection et la transformation des bureaux de la cure : remplacement des fenêtres et création d’un bureau d’accueil pour améliorer la sécurité du personnel. L’appartement du curé a été rafraîchi pour accueillir son nouveau locataire. Initialement prévus en 2018, les travaux de la cure ont été retardés en raison de la découverte d’amiante, qu’il a fallu enlever, et de l’âge du bâtiment. Gilles Vallat a ensuite salué « le fort engagement du curé pour la bonne marche de la vie pastorale de notre Unité pastorale (UP) ».

Il a ensuite mentionné, sujet important sur lequel l’assemblée est revenue, le projet de construction de la nouvelle église de Gland. L’année 2019 a été décisive à ce propos : obtention du permis de construire en septembre et votation du crédit de construction lors d’une assemblée extraordinaire, le 4 décembre, après l’aval de l’évêque, Mgr Charles Morerod, et de la Fédération ecclésiastique catholique romaine du canton de Vaud. En conclusion, le président a remercié tous les bénévoles « engagés dans l’ensemble des communautés ».

Quatre projets pastoraux

Les comptes sont équilibrés. La situation financière saine « permettra de faire face en partie à nos gros investissements futurs, la construction de l’église de Gland en particulier », a relevé Gilles Vallat. A souligner : une stagnation des recettes des quêtes et des troncs – les paroissiens peuvent désormais payer au moyen de l’application TWINT – et une baisse du produit de l’offrande annuelle. Celle-ci est peut-être due « aux sollicitations nombreuses de notre paroisse auprès des fidèles, notamment en faveur de la future église de Gland ». Baisse aussi du côté de la location des salles pour cause d’annulations. Le coût des travaux de la cure s’est élevé à 165’000 francs, amortis en prélevant le même montant sur le compte fonds de réserve pour entretien.

Présentant le rapport de l’Equipe pastorale, le curé a évoqué les quatre projets sur lesquels elle travaille : mieux organiser la catéchèse en harmonisant le parcours ; mieux célébrer ensemble et pour cela, par exemple, intégrer les aumôniers des communautés linguistiques dans le Conseil de l’Unité pastorale ; faire découvrir les saveurs de Dieu ailleurs qu’à la messe et par le biais des arts (voir pages 3-5) ; proposer un parcours de formation Alphalive en réponse aux questions sur le sens de la vie. Au niveau du personnel laïc, certains salaires ont été revalorisés.

Nouvelle rédactrice

Geneviève de Simone-Cornet, rédactrice responsable, a ensuite présenté le rapport de L’Essentiel, le magazine bimestriel de l’UP Nyon-Terre Sainte, élaboré avec les Editions Saint-Augustin à Saint-Maurice (VS). « Cette année, la COVID-19 a bousculé nos éditions, mais cela s’est révélé positif, a-t-elle relevé : au lieu de parler d’événements qui n’ont pas eu lieu, nous avons donné la parole aux paroissiens, publiant nombre de témoignages forts qui reflètent la vie de l’UP. Beaucoup ont dit leur satisfaction d’avoir pu vivre la messe dominicale et y participer grâce à YouTube et aux réseaux sociaux. Des bulletins différents, donc, cette année, mais colorés, à l’image de la diversité de l’UP. »

L’Essentiel a accueilli cette année Audrey Boussat, 22 ans. Elle est membre du groupe de jeunes de Nyon et est engagée dans l’organisation de la messe animée par les jeunes une fois par mois à la Colombière. Elle termine son master en droit à l’Université de Genève et désire compléter sa formation par des études dans le domaine de l’environnement. Audrey a déjà écrit deux éditoriaux. Outre le travail de coordination, elle rédige les pages consacrées aux jeunes de l’UP et les dynamise.

Mais la baisse des abonnés est constante – 900 environ aujourd’hui –, tout comme celle des annonceurs. Anne de Tréverret a d’ailleurs mis un terme à son mandat dans ce domaine. Que faire pour freiner le mouvement ? L’abbé Dunand a constitué un groupe communication de l’UP Nyon-Terre Sainte qui s’est réuni une première fois le 27 février. Son but ? Réfléchir à un nouveau bulletin, plus modeste mais entièrement confectionné au sein de l’UP. Pourquoi une nouvelle formule ? Pour limiter les frais et mieux coller à l’actualité de nos deux paroisses. Le groupe réfléchira aussi à une synergie entre les différents canaux de communication présents sur le territoire de l’UP : L’Essentiel, le site www.catho-nyon.ch, le feuillet dominical, étendu et qui donne largement la parole aux laïcs engagés sur l’UP et, pour la communauté de Saint-Cergue, « La Missive ». Et la lettre d’information hebdomadaire électronique qui propose aussi le feuillet dominical.

Nouveau conseiller

René Perruchoud, président, a présenté les projets d’ASOLAC, l’Association sociale œcuménique de La Côte : les repas communautaires, qui ont accueilli cette année 775 convives ; la permanence accueil, qui a reçu 459 personnes en quête de soutien; la permanence sociale, qui réunit 17 associations d’entraide publiques et privées. Il a souligné l’impact de la COVID-19 : accélérant la perte d’emplois et de logements, elle a entraîné une hausse de la précarité.

Le groupe Tchad Missions Nyon, a relevé son président Alain Orêve, a fait cette année un bénéfice de 36’075 francs. Il poursuit ses actions dans le diocèse de Pala, au Tchad : soins, soutien aux orphelins du sida, alphabétisation et formation. Ses membres ont pu rencontrer Sœur Josiane, Sœur Bénédicte et Sœur Angela pour un échange enrichissant. L’action de Noël aura lieu fin novembre (voir encadré). 

Les cinq communautés de la paroisse ont ensuite présenté leurs rapports annuels: après la cessation des activités durant plusieurs mois due à la COVID-19, les projets reprennent vie. Bernard Chevallay, président du comité de pilotage, a dressé l’état des lieux du projet de la nouvelle église de Gland : la réflexion porte actuellement sur l’aménagement intérieur après l’ouverture du chantier en juin. Il reste à récolter 1,2 million de francs sur 4,35 millions et l’enthousiasme du comité ne faiblit pas.

Enfin, le Conseil de paroisse a accueilli Henri-Alain Sabbah, architecte, en remplacement de Paul Würst, démissionnaire, fort applaudi. Un apéritif a clôturé l’assemblée.

Un intérieur convivial pour la future église de Gland.

Parcours Siloé: remise des diplômes

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP Nyon-Founex (VD), novembre-décembre 2020

Par Liliane Blanchard-Dauvillier, participante

Les participants au parcours Siloé ont reçu leur diplôme samedi 26 septembre à la chapelle Saint-Robert lors d’une messe présidée par le vicaire épiscopal pour le canton de Vaud, l’abbé Christophe Godel.Le parcours Siloé est une formation en Eglise sur trois ans à raison de deux soirées par mois. Il permet de se ressourcer en puisant à la Parole de Dieu et à la tradition chrétienne et invite à porter un regard neuf sur la foi et les questions d’aujourd’hui. Il s’adresse aux bénévoles actifs en pastorale, mais aussi à toute personne souhaitant suivre une formation permanente et approfondir ses connaissances. Le parcours est pris en charge par le service de formation des adultes de l’Eglise catholique du canton de Vaud (SEFA).

Un belle aventure humaine
Lorsque nous nous sommes inscrits au parcours Siloé il y a trois ans, certains d’entre nous se sont dit : « Les deux premières années d’accord, mais pour le travail final… je ne crois pas ». Et nous voilà au jour de la remise des certificats.

Ce parcours d’approfondissement de la foi fut une belle aventure humaine : des amitiés se sont forgées, se sont approfondies, ont grandi. Des événements sont advenus dans nos vies pendant ces trois ans. Certains nous ont quittés, nous avons pouponné après une naissance, et… nous avons pris trois ans de plus !

Des décisions ont mûri, ont été prises : engagement, service, mise à disposition pour l’Eglise, en Eglise. L’aventure n’est pas terminée pour la plupart d’entre nous aux niveaux de la formation, personnel, familial ou collectif. Ce parcours a été un vrai temps de discernement pour trouver notre place, oser faire le pas pour un engagement plus concret, faire s’épanouir notre foi au service des autres. Des temps forts, en Terre sainte et à Taizé, nous ont rapprochés et nous ont permis de mieux nous connaître.

La Parole est devenue une compagne de route encore plus vivante qui nous fortifie et nous permet de traverser les épreuves.

La célébration dans la chapelle de Founex nous a permis de rendre grâce pour les dons reçus. Merci à Dieu qui nous a donné la santé pour commencer et terminer ce parcours en ce temps de pandémie. Merci à nos chers animateurs : Monique, Jean- Daniel et Alain, qui se sont dépensés sans compter pour animer, chanter, jouer, écouter, nous guider, nous encourager et nous soutenir dans l’élaboration de nos travaux. Merci à vous, chers « siloistes » qui poursuivez le chemin. Dans quelques années, nous pourrons dire : « Siloé ? Oui, nous en étions, et cela a changé nos vies ».

Quoi de neuf au Conseil pastoral?

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP Nyon-Founex (VD), septembre-octobre 2020

Par Brigitte Besset | Photo: DR

Chaque Unité pastorale (UP) du diocèse compte un Conseil de l’Unité pastorale (CUP), aussi appelé Conseil pastoral. Il s’agit d’un groupe de réflexion de composition variée qui suggère des idées ou des projets à l’Equipe pastorale. Cet organe phare réfléchit de manière concrète aux aspirations des paroissiens et tend à favoriser l’action pastorale. Voici un aperçu de la dernière séance de notre CUP qui a eu lieu le 30 juin.Cette nouvelle séance du CUP, juste après le confinement, a permis de relire cet évènement et d’en tirer des enseignements pour la vie dans nos communautés et en Eglise. Par exemple, l’action solidarité qui s’est développée durant cette période est à poursuivre, la précarité risquant de durer.

Que garder d’autre de cette période sans messes ni vie de communauté ? Nous avons entrepris de mieux connaître les paroissiens, chercher et trouver les personnes en difficulté, aller vers elles, développer la solidarité, étendre le mandat des auxiliaires de l’eucharistie afin qu’ils puissent aller porter la communion à des paroissiens isolés, etc. Autant de comportements à adopter de manière définitive. Nous sortons plus riches de cette épreuve. D’autres sujets ont été abordés lors de cette séance. Les voici résumés (ci-dessous).

Envoi en pastorale

Célébrer tous ensemble et de manière festive le début de l’année pastorale à l’abbaye de Bonmont était devenu une belle habitude ! Cela fait dix ans que cette idée a germé et pris forme. L’objectif de départ était de réunir les fidèles des paroisses de Nyon et de Founex nouvellement regroupées en UP. Se retrouver tous dans un lieu neutre, et de surcroît dans un lieu historique, une abbaye, était un cadeau.

Cette année, l’abbaye de Bonmont est fermée jusqu’à fin décembre en raison de la pandémie. Un groupe de travail s’est dès lors interrogé sur l’annulation de la traditionnelle messe d’envoi, ou bien sur une autre formule pour cette année si spéciale. Le constat qui en ressort est flagrant: cette fête est à poursuivre, car elle est appréciée par chaque communauté et elle joue un rôle important pour lancer la nouvelle année pastorale.

Une nouvelle idée est retenue et un projet est donc présenté par Esther Bürki lors de la séance. Il s’agit de célébrer une messe à Notre-Dame de Nyon en présence d’un représentant de chaque communauté, conseil, missions, etc., de la filmer et de la diffuser en direct dans les communautés rassemblées pour l’occasion dans leurs églises respectives. Tous les paroissiens pourraient ainsi se rassembler en union avec ceux de l’UP, et terminer par un apéritif convivial dans chaque lieu. Cette proposition a été faite en lien avec les conditions sanitaires actuelles. La date retenue est celle du dimanche 6 septembre à 10h30 dans chaque lieu de culte de l’UP.

Nouvelle année pastorale

Les horaires des messes de Noël, la poursuite des messes UP, les messes interculturelles et la messe des peuples seront à l’ordre du jour de la prochaine séance du CUP, le 24 septembre. L’horaire actuel des messes dans l’UP, conçu en fonction des instructions de la Confédération, de la Corporation ecclésiastique catholique (CEC), du diocèse et du vicariat épiscopal, reste valable jusqu’au 20 décembre.

Projet pastoral 2020-2021

Les membres du CUP ont accueilli avec reconnaissance la réflexion menée par l’Equipe pastorale et les projets pour la nouvelle année pastorale. Marie-Agnès de Matteo a résumé cette réflexion, qui propose une découverte de la présence de Dieu par d’autres biais que l’eucharistie en la goûtant à travers l’oraison, la musique et le silence, la peinture et les psaumes, l’humour et le repas. Des soirées thématiques seront proposées d’octobre 2020 à juin 2021 (voir page 3). Et un nouveau parcours Alphalive sera offert aux paroissiens de l’UP d’octobre 2020 à mars 2021.

Passage de témoin

René Perruchoud (président d’ASOLAC) et Françoise Gariazzo (agente pastorale du département de la solidarité pour la région de La Côte) font à présent partie du CUP. C’est un pas en avant pour une collaboration qui permettra des actions au sein de l’UP. Elle verra vraisemblablement l’ouverture d’un lieu d’accueil à la Colombière.

Les membres du CUP ont remercié chaleureusement Françoise Belmont, membre du bureau, qui a mis un terme à son mandat. Le poste est vacant pour cette rentrée. Merci, Françoise, pour ta disponibilité pour la vie de l’UP, ton investissement et ta générosité. Tous nos vœux et au plaisir de te retrouver lors d’un évènement dans la paroisse.

Dynamique et engagé

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP Nyon-Founex (VD), septembre-octobre 2020

Par Audrey Boussat | Photos: DR

Voilà un an que nous avons accueilli le nouveau curé de notre Unité pastorale (UP), Jean-Claude Dunand. L’occasion de lui poser quelques questions sur lui et sur son acclimatation parmi nous.Comment vous décririez-vous en quel­­ques mots ?
Jean-Claude Dunand : Un être organisé, perfectionniste, fonceur, quelque peu sensible, un peu irritable, appréciant la table, aimant la marche.

Comment est née votre vocation ?
Je me souviens de mes débuts comme servant de messe. Je me disais qu’un jour je serais derrière l’autel comme le curé qui portait alors une belle chasuble verte. Un deuxième événement fut de me retrouver seul dans une chapelle avec une bougie allumée sur l’autel après une veillée de prière.

Quel est l’aspect de votre vocation qui vous plaît le plus ?
Il y en a deux : être avec la communauté pour célébrer l’eucharistie, les étapes de la vie de foi, mais aussi organiser des événements. 

Qu’est-ce qui vous inspire ?
Des versets bibliques : « Vous êtes le sel de la terre… Vous êtes la lumière du monde… » (Mt 5, 13-14) ; « Vous avez été intégrés dans la construction qui a pour fondations les Apôtres et les prophètes ; et la pierre angulaire, c’est le Christ Jésus lui-même… vous êtes, vous aussi, les éléments d’une même construction pour devenir une demeure de Dieu par l’Esprit Saint » (Ephésiens 2, 20-22) ; « Dieu, personne ne l’a jamais vu. Mais si nous nous aimons les uns les autres, Dieu demeure en nous et, en nous, son amour atteint la perfection » (1 Jn 4, 12).

Ce que nous sommes : Dieu nous a créés avec cinq sens ; essayons d’en vivre davantage dans notre vie de tous les jours et de les mettre à contribution pour approfondir notre foi et faire vivre l’Eglise.

Quelles causes vous tiennent particulièrement à cœur ?
Une expérience personnelle m’a permis découvrir le diocèse de Matadi, dans le Bas-Congo. Actuellement, l’Association Kimpangi, composée de jeunes qui ont séjourné là-bas, et moi-même, soutient des projets sur place. C’est une expérience concrète de l’Eglise universelle et d’entraide. 

Qu’aimez-vous faire pour vous détendre ?
Voir des amis ; faire la cuisine ; écouter de la musique classique ; m’occuper de plantes, surtout aromatiques. J’ai même eu un grand jardin autrefois.

Comment vous êtes-vous acclimaté dans notre UP ?
Relativement bien. La crise sanitaire a demandé et demande encore à chacun de vivre la pastorale autrement. Nous devrons encore envisager bien des réflexions et proposer d’autres pistes pour faire Eglise, vivre la communion dans toutes ses dimensions (eucharistique, communautaire, …). 

Quelles sont, selon vous, les particularités et les forces de notre UP ?
Elle est riche de sa multiculturalité. Il y a un sens de l’Eglise universelle à développer pour nous enrichir et rendre l’Eglise sur ce coin de terre plus vivante. Trouvons des synergies pour réaliser cela ! 

Quels sont les défis auxquels vous avez dû faire face cette année et comment vous y êtes-vous attelé ?
Le premier fut de découvrir le fonctionnement, les richesses et les personnes engagées de l’UP. Le deuxième, le coronavirus. 

Comment se déroulent vos journées ?
Elles sont variées. Elles commencent toujours par un temps personnel de prière et de lecture. Puis se succèdent les rendez-vous (conseils, entretiens personnels), la préparation des célébrations et de différentes animations, les dossiers administratifs. 

Chaque matin, dans la mesure du possible, je vais dire bonjour à celles et ceux qui travaillent dans les bureaux de la Colombière et je prends le café avec eux à 10h. 

Qu’est-ce que vous aimeriez apporter à notre UP ?
En premier lieu, il est important de cheminer avec ce qui existe. J’aimerais que l’ensemble de l’UP puisse mieux fonctionner ensemble et voir comment les quatre axes de l’Eglise (annonce, charité, liturgie et communion) pourraient être mieux connus, surtout celui qui nous engage envers les plus faibles. Mieux vivre l’Eglise dans toutes ses dimensions donne du souffle et de l’harmonie aux communautés.

Enfin, nous devons mieux travailler avec les moyens techniques de notre époque, surtout dans le domaine de la communication.

Quelles sont vos envies pour les années à venir ?
Il y a certainement beaucoup de baptisés compétents dans bien des domaines dans notre UP. Comment les appeler ?  

Quel est votre meilleur souvenir en tant que curé de l’UP Nyon-Terre Sainte ?
C’est d’avoir été stimulé par une paroissienne que je ne connaissais pas encore pour nous lancer dans la retransmission de messes sur YouTube. Beaucoup de bénévoles se sont également mobilisés pour vivre cette expérience et donner une réalité de communion et de prière à l’UP pendant le semi-confinement.

Une anecdote amusante à partager depuis que vous faites partie de l’UP ?
Ce n’est pas un souvenir amusant mais plutôt agréable : les rencontres avec les confrères, les agents pastoraux, des bénévoles, des paroissiennes et des paroissiens sous le tilleul de la cour… parfois autour d’un bon verre de vin !

Quand il est aux fourneaux, notre curé se révèle un cuisinier hors pair.

Des nouvelles de la catéchèse

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP Nyon-Founex (VD), septembre-octobre 2020

Par Esther Bürki | Photo: Patricia Durrer

La catéchèse, c’est le département qui a pour mission de transmettre la grandeur et la beauté de la foi et de l’amour de Dieu aux plus jeunes de notre Unité pastorale (UP) et de les accompagner tout au long de leur parcours spirituel. Esther Bürki, coordinatrice de la catéchèse de l’UP, nous présente en profondeur ce qui est mis en place pour les enfants.En raison de la situation sanitaire mondiale, toutes les rencontres et sorties des quelque 700 enfants catéchisés de notre UP ont été annulées jusqu’aux vacances d’été. Néanmoins, avec l’aide du service cantonal de catéchèse, des temps à vivre à la maison ont été proposés aux familles, qui ont également été invitées à suivre les messes filmées sur notre chaîne YouTube. Par ailleurs, quelques familles de la catéchèse se sont mobilisées pour participer, de leurs foyers ou à l’église, aux lectures et aux prières universelles ainsi qu’à l’animation des chants. Cette diversité, à l’image de notre UP, a été très appréciée bien au-delà de notre territoire.

Cette situation particulière a causé bien des déceptions et de la tristesse chez les enfants qui devaient faire leur première communion au printemps. Le week-end de retraite à Saint-George est remplacé par une retraite à Nyon dans les salles sous l’église cet automne. Les célébrations se feront par petits groupes pour autant que la situation sanitaire le permette. Pour pouvoir continuer sereinement leur catéchèse dans leurs nouveaux lieux de vie, trois enfants qui ont quitté notre belle région cet été ont communié pour la première fois lors de la messe filmée du 21 juin.

Les jeunes qui se préparent à la confirmation ont eux aussi vu leur cheminement bousculé. Ils reprennent leurs rencontres en septembre et recevront le sacrement au printemps prochain après avoir vécu une retraite à Fribourg.

Nouvelle dynamique en catéchèse
L’équipe de la catéchèse réfléchit depuis deux ans à un cheminement catéchétique qui soit adapté au monde actuel. En effet, la vie des familles a beaucoup changé et la transmission de la foi ne va plus forcément de soi. Bien des enfants rejoignent la catéchèse pour se préparer au sacrement de l’eucharistie sans vraiment savoir qui est Jésus. Pour cette raison, en mars, de nouvelles orientations diocésaines ont été promulguées nous invitant à proposer une catéchèse qui ne soit plus en lien avec la célébration d’un sacrement à un âge précis, mais une catéchèse qui accueille chacun là où il en est. Car la « première des communions n’est pas un but en soi. Le but est de répondre à l’amour de Dieu qui veut se donner à nous de manière extraordinaire dans l’Eucharistie… ».

La catéchèse c’est une rencontre avec quelqu’un, Jésus, et pas seulement un savoir à intégrer. C’est aussi une expérience communautaire : on n’est pas chrétien tout seul. Pour cela il faut du temps, car pour avoir une relation avec une personne, il faut la connaître. Ainsi, à mesure que cette relation se construit naît l’envie de la nourrir par la vie sacramentelle. Cela demande de proposer des rencontres qu’un enfant ou un jeune peut rejoindre en tout temps et sans préalable et une préparation sacramentelle lorsque le désir de l’enfant aura mûri et non pas parce que l’âge est arrivé. 

Un parcours adapté à chacun
Une première sensibilisation à la foi est proposée dès l’âge de trois ans grâce à une narration en lien avec un texte biblique, des chants, des temps de prière et un bricolage. Ensuite, dès l’âge de six ans, les enfants et leurs familles découvrent les merveilles que Dieu fait dans nos vies. A l’écoute de sa Parole, les enfants apprennent à connaître Jésus et sont invités à reconnaître l’amour de Dieu pour nous. Cet itinéraire de deux ans avec l’évangéliste Luc raconte « dans l’ordre » la vie de Jésus. Les enfants ayant suivi la catéchèse familiale pourront se préparer à recevoir le pardon en 5e année, puis la communion en 6e.

Pour permettre l’intégration d’enfants qui n’ont pas suivi la catéchèse familiale dans les groupes de catéchèse existants, nous avons mis en place des rencontres qui leur permettront de découvrir les fondamentaux de notre foi (l’Alliance, l’Incarnation, la mort et la résurrection de Jésus et le don de l’Esprit Saint) qu’ils suivront en plus de la catéchèse ordinaire. L’année suivante, lorsqu’ils auront commencé à faire connaissance avec Jésus ils pourront, tout en suivant la catéchèse ordinaire, se préparer au premier pardon. L’année d’après, ils pourront se préparer au sacrement de l’eucharistie tout en suivant la catéchèse ordinaire avec les jeunes de leur âge. Ainsi nous privilégions l’intégration de chaque enfant dans le groupe de son âge tout en lui laissant le temps de cheminer à son rythme et de mûrir son désir de recevoir les sacrements.

L’équipe de la catéchèse ainsi que les bénévoles engagés dans le beau ministère de l’annonce de la Bonne Nouvelle se réjouissent de reprendre les activités dans le respect des normes sanitaires. Mais surtout de partager des moments agréables avec les familles après cette longue pause forcée.

Renseignements et inscriptions : catechese.nyon-terresainte@cath-vd.ch

Des bénévoles pour accueillir les paroissiens

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP Nyon-Founex (VD), septembre-octobre 2020

Par Olivier Cazelles | Photos: Olivier Cazelles, Jean-Claude Gadmer

Les messes ont repris à la Colombière dimanche 31 mai, pour la fête de la Pentecôte. Non sans la mise en place d’équipes de bénévoles pour accueillir les paroissiens dans le respect des règles sanitaires édictées par les autorités. Sans eux, les célébrations n’auraient pas pu reprendre.Comme le dit Dominique Perruchoud, présidente du Conseil de communauté de la Colombière, il y a eu beaucoup à faire pour assurer la reprise des messes. Il en faut du monde pour ce service et il faut penser à tout : cinq personnes pour l’accueil à chaque célébration dominicale ; condamnation d’un banc sur deux ; marquage au sol ; points verts sur les bancs pour indiquer les places. Une centaine de paroissiens peuvent être accueillis à chaque messe, soit le tiers de l’église, en respectant les mesures sanitaires.

Les bénévoles font en sorte que tout se passe bien : ils font respecter les distances, notent sur un billet le nom et le numéro de téléphone des personnes présentes (suivi en cas de contamination), comptent celles qui entrent, leur désinfectent les mains, les placent dans l’église, organisent les déplacements pour la communion et la sortie, distribuent le feuillet dominical et récoltent l’argent de la quête. Enfin, quand l’église est vide, ils désinfectent toutes les surfaces qui ont été touchées.

On a un urgent besoin de bénévoles. L’information doit circuler : il faut sensibiliser les paroissiens, l’annoncer oralement, l’écrire dans le feuillet dominical, contacter nos connaissances. Même si les inscriptions sur le Doodle créé pour permettre de s’annoncer montrent qu’il manque encore du monde pour les célébrations à venir, il faut faire confiance à l’Esprit Saint puisque nous ne sommes pas « responsables de l’engagement des paroissiens », nous ne sommes que des intermédiaires.

Quelle joie de découvrir de nouveaux visages heureux parmi les bénévoles ! A travers ce service, le Seigneur les rencontre et leur propose de faire une étape de plus. Ainsi vit et se développe notre communauté !

Stress et engagement

Quel stress ! Le Conseil de communauté de la Colombière était dans les starting-blocks depuis mai. Nous savions que le déconfinement concernerait rapidement les églises et que la sécurité sanitaire de la Colombière serait de notre responsabilité.

Avec quelle impatience nous avons attendu les directives cantonales et diocésaines ! Nous devinions l’ampleur de la tâche. Ces consignes nous sont parvenues le 27 mai et le
30 mai, les célébrations reprenaient !

Une réunion extraordinaire le 28 mai nous a permis de fixer les démarches à mettre en place, le nombre de bénévoles indispensables pour que tout se passe bien, les flux de paroissiens lors de l’entrée, de la communion et de la sortie. Autant avouer que les discussions ont été animées et à certains moments mouvementées !

Deux de nos membres ont passé la journée du vendredi 29 mai à répéter, vérifier la pertinence de nos conclusions et l’installation de l’église. Un grand merci à eux ! Deux Doodle ont été créés pour l’inscription de bénévoles pour les messes dominicales et les messes de semaine. Grâce à leur engagement, et à notre grand soulagement, les célébrations ont repris sans problème à la Colombière le 31 mai.

 Dominique Perruchoud

Une évidence

Il m’est apparu comme une évidence que je devais offrir ma disponibilité et apporter mon aide pour permettre la réouverture de l’église et la reprise des messes. Un bénévole responsable a prononcé cette petite phrase qui m’a marquée : « Pas de bénévoles, pas de messes ». Alors pas d’hésitation !

La reprise des messes à l’église était attendue avec impatience. Mais la fermeture des églises a été bénéfique : elle a aidé bon nombre de gens à reprendre le chemin de l’église avec une conscience plus aiguë de la richesse du contact et de la présence physique, pour un partage et une communion plus vivants.

Un grand merci aux prêtres qui, pendant le confinement, ont maintenu le lien avec leurs paroissiens par leur créativité et leur engagement.

Brigitte Dumas

Un don pour servir

Dans la première épître aux Corinthiens, saint Paul écrit (12, 4-6) :
« Les dons de la grâce sont variés, mais c’est le même Esprit.
Les services sont variés, mais c’est le même Seigneur.
Les activités sont variées, mais c’est le même Dieu qui agit en tout et en tous ».
Don, service, activité : au vu de ces trois mots, il me semble naturel de m’engager en tant que bénévole auprès de la paroisse en ce temps d’après la pandémie (du moins je l’espère).

Michel Habib

Du temps pour les autres

A la retraite anticipée, je dispose de pas mal de temps libre. Pour moi, c’est un plaisir de rendre service, d’avoir du temps pour les autres. En cette année spéciale, tous mes mandats en tant que bénévole ont été annulés. Alors quelle agréable surprise, en consultant le site internet de la paroisse, de découvrir que l’on avait besoin de monde pour accueillir et informer les fidèles à la messe.

Que du bonheur ! Juste ce qu’il me fallait à moi, paroissien fidèle ! Après un premier contact génial, je suis revenu avec grand plaisir quelques dimanches. Je suivrai le Doodle à l’avenir. J’ai apprécié les talents d’organisation sur l’ensemble de l’Unité pastorale: on s’est sentis soutenus dans ce temps de pandémie.

Ce fut presque un choc pour moi de voir l’église paroissiale fermée. Par hasard, une paroissienne m’a dit un jour qu’on pouvait suivre la messe sur YouTube ! Grand soulagement même si c’était curieux de ne voir que le célébrant, la soliste, le lecteur et l’organiste. Chapeau ! C’était un réconfort après un vide spirituel de quelques semaines, sans parler de la Semaine sainte et de Pâques, où l’on a vu le pape tout seul à Rome. Maintenant nous sommes heureux !

Les mesures de précaution à respecter peuvent sembler un peu exagérées, mais il faut rester prudent. Ainsi, tout ira bien.

Marc Duperrex

J’ai rencontré les paroissiens

Lorsque le prêtre a annoncé que la paroisse cherchait des bénévoles, je n’ai pas réfléchi à deux fois. Donner de mon temps pour permettre à tous les croyants de participer à l’eucharistie me semble une évidence, surtout après une si longue période sans communion. La participation physique à l’eucharistie nous a manqué, encore plus lors de la montée vers Pâques et de la fête de Pâques. J’imagine que les autres paroissiens ont ressenti un manque similaire. En rendant ce service, je les ai rencontrés et j’ai découvert leur reconnaissance à mon égard, car je leur permettais, à ma manière, de venir à la messe.

Les messes reprenaient enfin : quel soulagement ! La sensation fut particulière lors de la toute première : je découvrais comment les mesures sanitaires influençaient le rite et bouleversaient nos habitudes. Depuis, nous avons pris le rythme, le plus dur étant de ne pas chanter !

Enfin, participer à la messe le dimanche soir convient à notre famille. C’est un moment privilégié pour rendre grâce à Dieu pour la semaine et le week-end écoulés et lui demander de nous aider et de nous guider tout au long de la semaine à venir.

Brigitte de le Court

En selle avec l’évêque

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP Nyon-Founex (VD), septembre-octobre 2020

Par Audrey Boussat | Photo: DR

Le groupe de jeunes de l’Unité pastorale (UP) Nyon-Terre Sainte a vécu en juillet une aventure cycliste inédite avec notre évêque, Mgr Charles Morerod. Une splendide expédition riche d’efforts, de partage et d’amitié.Cette année, nous avons organisé notre habituel voyage de groupe en Suisse afin d’en apprendre plus sur notre pays et de minimiser la pollution. Nous nous sommes donc rendus de Delémont à Nyon du 18 au 21 juillet à coups de pédales. Concrètement, nous avons parcouru 225 kilomètres. Nous nous sommes arrêtés pour dormir dans de petits hôtels confortables à Mont-Soleil, à Couvet et au Sentier. Cet itinéraire escarpé nous a permis de découvrir une région magnifique et proche de chez nous : le Jura.

Foi mise en pratique
Au plan spirituel, nous avons composé avec les moyens du bord et dans l’originalité, notamment en organisant une lectio divina au pied d’une éolienne à l’heure où le ciel se pare d’orange et de rose flamboyants. Mgr Morerod a également célébré une messe dans un cadre relativement atypique puisqu’elle a eu lieu dans l’une de nos chambres d’hôtel.

Durant ce voyage, le Seigneur s’est aussi particulièrement révélé dans nos relations amicales : tout au long du parcours, chacun a donné sans compter pour rendre ce voyage des plus agréables. Nous étions toujours prêts à nous rendre service et à rire aux nombreuses blagues partagées pour nous faire oublier la fatigue ou la chaleur.

Sur nos vélos, cette dimension d’entraide était aussi présente, par exemple lorsque les cyclistes les plus rapides redescendaient des cols à peine gravis pour rejoindre et encourager ceux avec des vélos plus lourds. Armin, le plus féru de bicyclette, nous a tous impressionnés lorsqu’il poussait, en montée et de son vélo, les cyclistes à côté de lui en leur mettant une main dans le dos.

Des amis en or
J’ai vraiment vécu ces quelques jours comme une parenthèse, laissant derrière moi toute l’agitation de ces derniers temps. Après ce que nous avions traversé, l’idée derrière ces quelques jours ensemble était de passer du temps de qualité entre amis. Toutes les personnes qui ont participé à ce camp me sont chères et je les considère comme ma deuxième famille.

J’aimerais aussi souligner les qualités de Mgr Charles Morerod : il est non seulement un évêque brillant et d’une grande intelligence, mais aussi un homme accessible, drôle et d’une profonde humanité.

Je souhaite aussi témoigner ma sincère gratitude aux paroissiens qui nous ont aidés à financer ce voyage en nous achetant des tresses début juillet après les messes dominicales. C’est un peu grâce à eux que nous sommes partis, alors merci beaucoup !

Témoignages d’autres participants

Joël Perey

Ce voyage à vélo dans le Jura m’a fait découvrir des terres magnifiques et m’a permis de partager de grands moments de joie et d’amitié. Quelle chance d’avoir été accompagnés par Mgr Morerod ! Un excellent cycliste, qui plus est ! Sa présence nous a donné la force et la détermination pour vaincre les sommets et les difficultés et d’arriver au bout de ce périple.

Nous avons aussi rencontré des personnes formidables, toujours prêtes à nous aider. Qu’il s’agisse d’un contrôleur de train qui nous a prêté main-forte lorsque nous devions prendre une correspondance, d’un employé de supermarché qui nous a donné accès aux toilettes du personnel lorsque nos envies étaient trop pressantes ou d’un groupe de femmes plus âgées qui nous ont encouragés de leurs vélos électriques sur la route du col du Marchairuz, nous avons toujours accueilli cette bonté avec reconnaissance.

Après toutes ces montagnes et ces kilomètres franchis, nous sommes arrivés à Nyon avec des mollets d’acier et plein de beaux souvenirs qui nous unissent dans la foi et l’amitié.

Roxane Strohmeier

Ce que je retiens de ce voyage, c’est l’entraide dans les moments difficiles physiquement. Je m’étais entraînée et j’avais préparé mon matériel avec soin, mais mon vélo n’était pas du tout adapté. C’est en grande partie grâce aux encouragements de mes compagnons de voyage que j’ai réussi à dépasser mes limites. Ce voyage m’a aussi permis de connaître mes amis sous de nouvelles facettes.

Je garde en mémoire le barbecue improvisé du premier soir : nous avons dû traverser un champ occupé par des vaches et des chevaux peu accueillants. Je me souviens aussi de cette magnifique vue sur le lac de Joux suivie d’une baignade bien méritée après 76 km en selle. Et je n’oublie pas les fous rires partagés.

Monseigneur Charles Morerod

Durant l’été 2017, j’avais participé à une partie (quatre jours) d’un pèlerinage entre Porto et Saint-Jacques-de-Compostelle. J’avais beaucoup apprécié l’expérience, regrettant de ne pas pouvoir rester jusqu’au bout des dix jours. Lorsque deux des participantes à ce pèlerinage m’ont rendu visite, en octobre 2019, me proposant une version cycliste en Suisse durant l’été 2020, j’ai accepté sans hésiter, gardant l’élan de l’expérience portugaise avec la joie des rencontres qu’elle avait occasionnées. Je ne pouvais toutefois pas prévoir, l’automne dernier, à quel point ces quatre jours à vélo constitueraient pour moi une occasion extrêmement bénéfique de laisser de côté des soucis trop pressants dans un climat d’effort et de bienveillance.

La dimension explicitement religieuse a été moins présente qu’en 2017, celle de la détente a été déterminante. En outre, j’ai été fort surpris de voir ce que je pouvais faire sur un vélo. Au fond, ma fonction fait qu’on attend souvent de moi un soutien ; là, c’est moi qui ai reçu une aide (même si ce n’était pas le but), et j’en reste très reconnaissant aux jeunes. C’est d’ailleurs un sentiment profond en ce moment: dans la brume, je vois tant de lumières belles et apaisantes dont on ignore trop l’existence. Je les accueille comme des cadeaux pour lesquels ma reconnaissance est très vive.

C’est la rentrée!

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP Nyon-Founex (VD), septembre-octobre 2020

Par Audrey Boussat | Photo: Darren Irwin

Après le printemps particulier que nous avons traversé, j’espère que vous avez toutes et tous pu vous ressourcer durant la saison estivale. Cette année, nous avons troqué la plupart des destinations exotiques pour des lieux de vacances plus proches de chez nous, et cela a aussi du bon. Cela permet de prendre conscience que les rives du Léman n’ont pas grand-chose à envier aux plages de sable blanc de l’autre côté du globe et que nous vivons dans une région splendide. Tant qu’on est en bonne compagnie et qu’on décide d’activer le mode « détente », on peut passer d’excellents moments et créer des souvenirs mémorables. Cela a été mon cas lorsque j’ai voyagé avec le groupe de jeunes de l’Unité pastorale et Mgr Charles Morerod de Delémont à Nyon à vélo (cf. pages 4 et 5).

Dans la continuité de cette pause ensoleillée, il est temps de retrouver un semblant de normalité après les chamboulements rencontrés ces derniers mois. « Je peux tout en celui qui me donne la force. » (Philippiens 4, 13) Le Seigneur est avec nous à chaque instant de notre vie, aussi et surtout lorsque de nouveaux défis se présentent à nous. Ne laissons pas l’engourdissement de ces temps difficiles nous priver d’un heureux renouveau. Nous pouvons mettre à profit cette période riche en changements, en faire un tremplin qui nous donnera l’élan pour nous ouvrir aux autres et aux merveilles que le Père sèmera sur notre chemin.

Souvenez-vous de l’enfant que vous avez été et de la joyeuse excitation qui vous envahissait la veille de la rentrée. C’était enfin l’heure de retrouver tous vos camarades et d’en apprendre davantage sur ce monde grandiose et déroutant qui vous entourait et que vous perceviez sûrement, comme moi, avec une insouciance curieuse et un regard admiratif. Alors, au début de cette nouvelle année pastorale, je vous invite à replonger en enfance : retrouvons-nous en communauté pour grandir ensemble dans la foi et faisons preuve d’émerveillement face à ce qui nous entoure. Belle rentrée à toutes et tous !

En selle avec l’évêque

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP Nyon-Founex (VD), septembre-octobre 2020

Par Audrey Boussat | Photos: Roxane Strohmeier, Armin Dederichs, Mabel Steinemann, DR

Le groupe de jeunes de l’Unité pastorale (UP) Nyon-Terre Sainte a vécu en juillet une aventure cycliste inédite avec notre évêque, Mgr Charles Morerod. Une splendide expédition riche d’efforts, de partage et d’amitié.Cette année, nous avons organisé notre habituel voyage de groupe en Suisse afin d’en apprendre plus sur notre pays et de minimiser la pollution. Nous nous sommes donc rendus de Delémont à Nyon du 18 au 21 juillet à coups de pédales. Concrètement, nous avons parcouru 225 kilomètres. Nous nous sommes arrêtés pour dormir dans de petits hôtels confortables à Mont-Soleil, à Couvet et au Sentier. Cet itinéraire escarpé nous a permis de découvrir une région magnifique et proche de chez nous : le Jura.

Foi mise en pratique
Au plan spirituel, nous avons composé avec les moyens du bord et dans l’originalité, notamment en organisant une lectio divina au pied d’une éolienne à l’heure où le ciel se pare d’orange et de rose flamboyants. Mgr Morerod a également célébré une messe dans un cadre relativement atypique puisqu’elle a eu lieu dans l’une de nos chambres d’hôtel.

Durant ce voyage, le Seigneur s’est aussi particulièrement révélé dans nos relations amicales : tout au long du parcours, chacun a donné sans compter pour rendre ce voyage des plus agréables. Nous étions toujours prêts à nous rendre service et à rire aux nombreuses blagues partagées pour nous faire oublier la fatigue ou la chaleur.

Sur nos vélos, cette dimension d’entraide était aussi présente, par exemple lorsque les cyclistes les plus rapides redescendaient des cols à peine gravis pour rejoindre et encourager ceux avec des vélos plus lourds. Armin, le plus féru de bicyclette, nous a tous impressionnés lorsqu’il poussait, en montée et de son vélo, les cyclistes à côté de lui en leur mettant une main dans le dos.

Des amis en or
J’ai vraiment vécu ces quelques jours comme une parenthèse, laissant derrière moi toute l’agitation de ces derniers temps. Après ce que nous avions traversé, l’idée derrière ces quelques jours ensemble était de passer du temps de qualité entre amis. Toutes les personnes qui ont participé à ce camp me sont chères et je les considère comme ma deuxième famille.

J’aimerais aussi souligner les qualités de Mgr Charles Morerod : il est non seulement un évêque brillant et d’une grande intelligence, mais aussi un homme accessible, drôle et d’une profonde humanité.

Je souhaite aussi témoigner ma sincère gratitude aux paroissiens qui nous ont aidés à financer ce voyage en nous achetant des tresses début juillet après les messes dominicales. C’est un peu grâce à eux que nous sommes partis, alors merci beaucoup !

Témoignages d’autres participants

Joël Perey

Ce voyage à vélo dans le Jura m’a fait découvrir des terres magnifiques et m’a permis de partager de grands moments de joie et d’amitié. Quelle chance d’avoir été accompagnés par Mgr Morerod ! Un excellent cycliste, qui plus est ! Sa présence nous a donné la force et la détermination pour vaincre les sommets et les difficultés et d’arriver au bout de ce périple.

Nous avons aussi rencontré des personnes formidables, toujours prêtes à nous aider. Qu’il s’agisse d’un contrôleur de train qui nous a prêté main-forte lorsque nous devions prendre une correspondance, d’un employé de supermarché qui nous a donné accès aux toilettes du personnel lorsque nos envies étaient trop pressantes ou d’un groupe de femmes plus âgées qui nous ont encouragés de leurs vélos électriques sur la route du col du Marchairuz, nous avons toujours accueilli cette bonté avec reconnaissance.

Après toutes ces montagnes et ces kilomètres franchis, nous sommes arrivés à Nyon avec des mollets d’acier et plein de beaux souvenirs qui nous unissent dans la foi et l’amitié.

Roxane Strohmeier

Ce que je retiens de ce voyage, c’est l’entraide dans les moments difficiles physiquement. Je m’étais entraînée et j’avais préparé mon matériel avec soin, mais mon vélo n’était pas du tout adapté. C’est en grande partie grâce aux encouragements de mes compagnons de voyage que j’ai réussi à dépasser mes limites. Ce voyage m’a aussi permis de connaître mes amis sous de nouvelles facettes.

Je garde en mémoire le barbecue improvisé du premier soir : nous avons dû traverser un champ occupé par des vaches et des chevaux peu accueillants. Je me souviens aussi de cette magnifique vue sur le lac de Joux suivie d’une baignade bien méritée après 76 km en selle. Et je n’oublie pas les fous rires partagés.

Monseigneur Charles Morerod

Durant l’été 2017, j’avais participé à une partie (quatre jours) d’un pèlerinage entre Porto et Saint-Jacques-de-Compostelle. J’avais beaucoup apprécié l’expérience, regrettant de ne pas pouvoir rester jusqu’au bout des dix jours. Lorsque deux des participantes à ce pèlerinage m’ont rendu visite, en octobre 2019, me proposant une version cycliste en Suisse durant l’été 2020, j’ai accepté sans hésiter, gardant l’élan de l’expérience portugaise avec la joie des rencontres qu’elle avait occasionnées. Je ne pouvais toutefois pas prévoir, l’automne dernier, à quel point ces quatre jours à vélo constitueraient pour moi une occasion extrêmement bénéfique de laisser de côté des soucis trop pressants dans un climat d’effort et de bienveillance.

La dimension explicitement religieuse a été moins présente qu’en 2017, celle de la détente a été déterminante. En outre, j’ai été fort surpris de voir ce que je pouvais faire sur un vélo. Au fond, ma fonction fait qu’on attend souvent de moi un soutien ; là, c’est moi qui ai reçu une aide (même si ce n’était pas le but), et j’en reste très reconnaissant aux jeunes. C’est d’ailleurs un sentiment profond en ce moment: dans la brume, je vois tant de lumières belles et apaisantes dont on ignore trop l’existence. Je les accueille comme des cadeaux pour lesquels ma reconnaissance est très vive.

Lettre à une maman confinée

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Nyon-Founex (VD), juillet-août 2020

Texte et photo par Sylvie Humbert

D’après un tableau d’Elaine Massy, la mère.

C’était déjà difficile avant, quand tu ne t’étais pas cassé le fémur et que tu marchais inlassablement parmi les pensionnaires de ton Ehpad (EMS). C’était difficile de te savoir si loin : loin de moi, loin de la femme que tu as été, peintre, sculptrice, entourée d’amis. Nous parlions de nos lectures, de poésie. Je t’admirais, j’admirais ta liberté…

Aujourd’hui, tu es enfermée dans une chambre exiguë avec une dame qui en a marre que tu répètes sans cesse les mêmes choses, attachée à ton fauteuil ou enfermée dans ton lit à barreaux parce que tu oublies que tu as la jambe cassée. C’est pire qu’en prison : il n’y a pas de visites ni d’heure de promenade.

Douloureuse impuissance
Je pleure d’être impuissante et de ne pouvoir t’entourer, car il m’est interdit de te tenir la main, interdit de te serrer dans mes bras, interdit de t’amener au restaurant alors que c’est ce qui te reste de joie : bien manger.

Au téléphone, tu ne comprends plus ce que je te dis. Alors je te dis « au revoir, maman » et tu me réponds « au revoir, ma fille » parce que ça, tu ne l’as pas encore oublié. Et je n’arrive pas à comprendre que pour vous préserver d’un virus on vous laisse crever de solitude. En raccrochant ce matin, je me disais que je ne te reverrais sans doute pas, que je ne pourrais pas t’accompagner sur le dernier bout du chemin et que tu n’avais certainement pas mérité cette fin, ni moi !

La mort est devant, toujours,
A deux pas ou à cent,
Point d’orgue qui fera résonner
La vacuité de la vie
Ou sa richesse.
Parfois les dernières mesures
Sont lentes et dépouillées.
Les silences et les rondes,
Nuages suspendus au bord des cils.
Pour ces dernières mesures te bercer doucement,
Sans un bruit.
Musique qui s’achève à six cents kilomètres dans un lit à barrières.

Je t’aime tant, maman !

Essentielle nourriture

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Nyon-Founex (VD), juillet-août 2020

Par Geneviève de Simone-Cornet | Photo: Jean-Claude Gadmer

A l’heure où j’écris cet éditorial, nous sortons du confinement imposé par le coronavirus. Nous ne savons pas encore quand les célébrations reprendront dans notre Unité pastorale. Deux mois que nous sommes privés d’eucharistie et de rassemblements, deux mois que nous faisons preuve de créativité pour maintenir le lien. Avec, notamment, la messe dominicale diffusée sur YouTube (voir page 8) – qui a mis en marche nombre de laïcs engagés de nos deux paroisses. Chacun a suivi les célébrations dominicales, mais aussi celles de la semaine sainte et de Pâques chez lui, devant son ordinateur, son téléviseur ou sa radio – merci à ceux qui nous ont permis de vivre ces moments de communion.

Ce numéro qui paraîtra au cœur de l’été est jalonné de témoignages de paroissiens de nos communautés qui disent comment ils ont vécu leur foi durant le confinement. Pour nous catholiques, habitués à nous retrouver chaque dimanche à l’église, ce fut un temps rude et plein de questionnements, mais aussi d’espérance et de fraternité. Tous nous avons été touchés par cette pandémie qui laissera des traces dans nos vies.

Car l’Eglise est d’abord communauté, rassemblement autour de celui qui se donne en nourriture pour notre vie et la vie du monde. La fraternité vécue durant la pandémie trouve sa source, pour nous chrétiens, dans l’eucharistie. Et si nous nous rassemblons pour célébrer, c’est d’abord pour sortir – le pape François parle souvent d’une Eglise qui va aux périphéries –, pour aller vers ce monde en souffrance. Nous nourrir de l’eucharistie, c’est prendre force pour rejoindre les attentes de nos contemporains. Nous nourrir de l’eucharistie, c’est nous donner en nourriture pour ce monde qui a faim. Nous nourrir de l’eucharistie c’est, comme l’a écrit la théologienne française Anne-Marie Pelletier dans « La Vie », « franchir nos enclos sacrés, libérer la Présence réelle des confinements de nos piétés, vivre la fraternité avec la profondeur mystique qu’enseigne l’Evangile », « laisser entrer largement dans l’institution le grand vent de la liberté spirituelle » pour « insuffler une nouvelle énergie à l’ensemble du corps ecclésial ».

Un souhait ? Que l’après ne soit pas comme l’avant. Que, dans nos communautés, nous donnions sa place à chacun, avec ses dons, dans une égalité baptismale vécue en vérité.

Les jeunes s’adaptent

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Nyon-Founex (VD), juillet-août 2020

Par Audrey Boussat | Photos: DR, Audrey Boussat

Le confinement ? Une occasion de fortifier ma foi et de la rendre plus vibrante. J’ai cheminé au ralenti sauf en ce qui concerne mon cursus académique. J’ai continué d’avancer avec une confiance immuable dans le Seigneur, sûre qu’il nous réserve le meilleur : nous ne saisissons pas entièrement ce qui se passe, mais lui il sait.

J’ai tout d’abord réfléchi à l’impact positif concret que je pourrais avoir. Vivre ma foi passe surtout par mon ouverture aux autres : échanges profonds et sincères avec des amis, services rendus à ceux qui en ont besoin, etc. Mon intention de rester en contact avec les autres n’a pas faibli avec le confinement, mais il m’a fallu faire preuve de créativité. Par exemple, je suis allée donner mon sang aux Hôpitaux universitaires de Genève : c’est un don que je fais aussi souvent que possible, un geste salvateur pour autrui. Pour rendre cette activité plus amusante, j’ai proposé à une amie que nous nous y rendions ensemble pour nous voir en chair et en os tout en accomplissant une bonne action. D’une pierre deux coups, comme on dit.

Sur un plan plus introspectif, je me rends régulièrement sur l’application ou le site internet « Prie en chemin » pour rester proche de la Parole de Dieu. Ce programme propose un enregistrement quotidien d’une petite quinzaine de minutes en lien avec la lecture du jour. Cet enregistrement  commence par un chant mélodieux qui favorise l’entrée dans la prière. Le texte biblique du jour est ensuite lu deux fois. Ces lectures sont entrecoupées par des questions pour stimuler notre compréhension du texte et par des moments de silence pour nous permettre de nous adresser directement au Seigneur. Même lorsque mes journées sont chargées, je trouve toujours dix minutes à consacrer à ma vie spirituelle.

De nouvelles habitudes
Depuis que j’ai quitté le domicile familial, en février, pour m’installer à Genève avec mon ami de longue date, nous avons pris l’habitude de prier sur notre balcon avec une bougie allumée tous les dimanches soir. C’est un magnifique moment de communion que nous partageons ensemble et avec Dieu en toute simplicité. Lors de ce rendez-vous hebdomadaire, je confie à notre Père la situation actuelle, mes proches, mes connaissances et toutes les personnes qui supportent mal cette période de confinement. Je prie aussi pour le respect de la création et l’avenir personnel et professionnel de ceux que j’aime. Il m’arrive de demander au Seigneur de me guider pour que je suive son exemple et devienne une meilleure version de moi-même chaque jour.

Depuis que les sorties sont déconseillées, nous essayons d’identifier tous les soirs trois joies que nous avons vécues dans le courant de la journée. Cela nous aide à prendre conscience des grâces que le Seigneur sème constamment sur notre chemin, et surtout à l’en remercier. D’une météo ensoleillée à une nouvelle opportunité professionnelle, les raisons d’être reconnaissants sont nombreuses même en cette période où le temps semble s’être arrêté. A nous d’y être attentifs et de remarquer que Dieu est partout, y compris dans le logement que nous ne quittons presque plus depuis plusieurs semaines.

Pâques chez moi
Pour le triduum pascal, j’avais prévu de me rendre à la montée vers Pâques organisée par le groupe de jeunes d’Orbe (que nous avions annoncée dans le bulletin de mars-avril). Le confinement a changé la donne, et l’équipe de préparation a réagi avec rapidité et brio, remplaçant le camp de quatre jours par une montée vers Pâques en ligne de deux semaines du dimanche des Rameaux au dimanche après Pâques !
Au programme chaque jour : plusieurs défis, vidéos YouTube et visioconférences en direct. J’ai sélectionné les thématiques qui m’intéressaient pour en apprendre davantage sur des sujets aussi différents que les addictions, les fiançailles et l’écologie.

J’ai eu beaucoup de plaisir à mémoriser les quatorze stations du chemin de croix, un défi lancé par les jeunes du séminaire diocésain de Lausanne, Genève et Fribourg le Vendredi-Saint. En élève studieuse, j’avais confectionné des cartes avec les différentes stations d’un côté et le numéro correspondant de l’autre. Après les avoir utilisées jusqu’à les connaître par cœur, j’ai demandé aux membres de ma famille de les remettre dans l’ordre pour tester leurs connaissances. Même le chien a participé, saisissant les cartes dans sa gueule – j’ai dû lui courir après pour qu’il me les rende. Après quelques négociations, il me les a toutes rendues sauf une qu’il a préféré avaler. Quel animal espiègle !

Des jeunes actifs
Compte tenu de l’amitié qui nous lie, nous membres du groupe de jeunes de La Côte, nous avons rapidement décidé de continuer à partager du temps ensemble. Nous avons organisé plusieurs visioconférences : ou nos rencontres virtuelles avaient un but spirituel, et nous nous regroupions autour d’une thématique ; ou nous organisions des appels récréatifs pour prendre des nouvelles les uns des autres et rire ensemble.

La première rencontre, consacrée au Notre Père, a été animée par le Père Jean-Marie Cettou. Nous avons analysé ce texte de près et l’avons prié, puis nous avons vécu un temps d’adoration devant un ostensoir. Même à distance, cette expérience m’a procuré une profonde sérénité et apporté la dose de confiance dont j’avais besoin pour continuer à avancer. Enrichis par ce moment, nous avons poursuivi notre réunion par quelques heures de discussion plus informelle sur notre perception de la situation, nos joies et nos activités. Joël, un membre du groupe qui anime la messe des jeunes et qui est aussi électricien, pompier, scout et toujours prêt à aider son prochain, nous a tous impressionnés: tout en participant activement à nos conversations il organisait, dans le cadre des scouts, des livraisons pour des personnes vulnérables.

Notre seconde rencontre par ordinateurs et autres téléphones interposés avait pour thèmes l’anthropocentrisme et l’écologie. Après une lectio divina sur la parabole des vignerons homicides (Mt 21, 33-46), Xavier Gravend-Tirole, aumônier à l’EPFL et à l’Ecole professionnelle commerciale de Lausanne, nous a entraînés dans des réflexions captivantes et terrifiantes, statistiques et preuves à l’appui, sur l’avenir de la planète Terre. Il a complété ce discours factuel par des réflexions spirituelles sur la place de l’être humain dans son environnement. Il a notamment cité le botaniste et explorateur français Francis Hallé : « Lorsqu’un chef-d’œuvre de l’homme est détruit, cela s’appelle du vandalisme ; pourquoi, quand la nature est détruite, cela s’appelle-t-il si souvent le progrès ? ».

Sa conclusion? Il nous appartient à tous de nous interroger sur ce qui compte pour nous et d’essayer de « vivre avec moins de biens et plus de liens ». Un slogan d’autant plus actuel que nous prenons tous conscience que ce qui nous manque le plus, en cette période de pandémie, ce sont les relations sociales.

Vivre sa foi en famille

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Nyon-Founex (VD), juillet-août 2020

Par Olivier Cazelles | Photo: Thomas Valea

En novembre 2008, suite à une opportunité professionnelle, les Valea sont venus s’installer à Nyon, ville dont ils sont tombés amoureux. Ils ont naturellement pris leur place dans la communauté de la Colombière. Nous avons voulu faire plus ample connaissance.Eulalia et Thomas, qui êtes-vous et comment êtes-vous arrivés à Nyon ?
Eulalia et Thomas : Nous nous sommes rencontrés à l’école secondaire. Mariés depuis vingt ans, nous avons trois enfants : Aurélie, 18 ans, Flavien, 16 ans, et Pauline, 12 ans. A l’époque de notre rencontre, en région parisienne, nous avons approfondi notre lien à travers l’aumônerie où nous étions animateurs pour les futurs confirmés et engagés bénévolement auprès des petits frères des Pauvres et de diverses associations caritatives.

Que faites-vous aujourd’hui, Eulalia ?
Educatrice de la petite enfance en crèche pendant plus d’une dizaine d’années, j’ai suspendu mon activité pour me consacrer à l’éducation de nos enfants. J’ai conservé une activité sociale et bénévole auprès des enfants à la garderie Ribambelle et dans la paroisse de Nyon pour l’animation de groupes de catéchèse.

Par ailleurs, en 2015, grâce à une paroissienne bénévole, Corinne Parodi, j’ai appris qu’on cherchait des monitrices de gymnastique pour les aînés. J’ai accepté ce nouveau défi. Je me suis formée pour permettre aux aînés de rester en forme par des cours collectifs, pour lutter aussi contre l’isolement. Dans ces deux activités, ma vie chrétienne est toujours présente, car j’y côtoie des gens qui, comme nous, vont à l’église. Cela renforce les liens.

Et vous, Thomas ?
Avocat au barreau de Paris durant quatre ans, j’ai ensuite exercé des fonctions de direction dans les domaines juridique et des ressources humaines. Puis j’ai été directeur général et commercial pour des entreprises suisses et européennes. 

Qu’est-ce qui est important pour vous deux ?
Nous avons à cœur de maintenir et de créer du lien social avec l’ensemble de notre communauté, notamment à travers la paroisse. Notre ouverture culturelle et nos capacités linguistiques nous permettent de participer à des célébrations des communautés suisses romandes et étrangères.

Il est essentiel pour nous de nous rendre à l’église à toutes les périodes de l’année, et même lorsque nous sommes en voyage, pour retrouver calme, paix et sérénité. Aider les autres fait partie de notre vie. Apporter un peu de joie autour de nous nous rend heureux !

Quels engagements vous tiennent à cœur ?
Le couple est le ciment de la famille: il nous permet d’affronter les épreuves qui arrivent au sein de notre foyer. Dans l’éducation des enfants, il n’est pas toujours facile de faire comprendre que la foi et la religion ont une place importante pour nous. Nous avons fait au mieux et nous continuons pour que nos trois enfants puissent se tourner vers Jésus et pratiquer l’amour du prochain.

La paroisse y tient une place importante. Quels moments forts avez-vous vécus à Nyon ?
Nos enfants ont fait leur première communion et leur confirmation dans la paroisse. Nous vivons les étapes liturgiques de l’année, auxquelles nous participons activement.

Nous apprécions la kermesse, qui se déroule au début de l’été à la Colombière avec les différentes communautés linguistiques : un moment convivial et festif qui nous permet de partager nos richesses cultuelles et culturelles.

Entraînée par d’autres mamans, j’organise et je participe à la liturgie des enfants qui a lieu une fois par mois, durant la messe de l’Unité pastorale. Il est triste de constater que la relève ne sera pas facile: il manque déjà du monde et l’avenir me semble compliqué dans le bénévolat.

Qu’est ce qui serait à promouvoir aujourd’hui ?
Probablement plus d’offices avec les autres communautés linguistiques catholiques et plus de démarches œcuméniques avec nos sœurs et frères chrétiens protestants, orthodoxes,…

La vie de famille est importante pour vous. Comment s’est passé le confinement ?
La vie familiale est fondamentale pour nous. Elle exige que nous fassions un travail quotidien avec et auprès de nos enfants pour la maintenir vive et riche.

Le confinement, ce fut d’abord l’occasion d’une nouvelle organisation à la maison afin de préserver l’équilibre familial et celui de chacun. Les réflexions sur l’essentiel ne sont pas toujours faciles à partager avec l’ensemble des enfants.

Cette période où chacun a dû rester chez soi était finalement un moment de partage, d’entraide et de socialisation malgré l’obligation de rester éloignés les uns des autres. Nous sommes solidaires et attentifs aux autres pour créer de nouveaux liens qui, nous l’espérons, se maintiendront après cette épreuve. Que ce passage difficile dans nos foyers et nos vies professionnelles nous rende plus solidaires, respectueux, proches de la nature, de la vie et donc du Seigneur notre Dieu.

La vie secrète des vitraux de Saint-Robert

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Nyon-Founex (VD), juillet-août 2020

Par Françoise de Courten | Photos: Lucien Kolly, Walter Hauser

En 2009, l’église Saint-Robert a connu de grands travaux de restauration,  notamment en ce qui concernait ses vitraux. Nous vous proposons de découvrir les coulisses de cette aventure haute en couleur.Comme indiqué dans le petit fascicule relatant l’histoire de notre église, le vitrail angulaire gauche du chœur représente saint Robert (patron de l’église) et l’abbaye de Cîteaux, dont il fut le premier abbé. Le vitrail central montre la Vierge Marie et l’Enfant au-dessus de la basilique de Lorette, en Italie. Le vitrail angulaire droit révèle saint Joseph et son atelier de Nazareth. Le vitrail à trois lobes situé tout en haut de la façade, au-dessus de l’orgue, représente la figure de Dieu le Père dans la Sainte Trinité. Les vitraux des parties latérales sont des dentelles de verre raffinées.

En 2009, c’était peu dire que les vitraux étaient abîmés. Protégés à l’extérieur par un simple grillage, ils enduraient directement les atteintes du temps et les déjections de volatiles insouciants. Sales, avec de nombreux petits trous et des plombs rongés, ils étaient affaissés et gondolaient comme des tissus mous. Leur minceur était une autre de leurs caractéristiques : ceux des fenêtres latérales ont une épaisseur d’un millimètre, ceux du chœur et de l’entrée sont un peu plus épais.

Le travail de restauration a été attribué à Madame Vishka Niska, spécialiste du vitrail à Morges. Cette artiste a d’abord travaillé comme ingénieure électricienne dans sa Pologne natale. Plus tard, accompagnant son mari diplomate à Hong Kong, elle a étudié l’art du verre. C’est en participant à la restauration de vitraux dans l’atelier d’un professeur dont elle était l’assistante qu’elle a entamé sa pratique, qui est devenue son métier. A cette époque, lorsqu’elle passait d’un pays à l’autre pour accompagner son mari, le contenu de ses valises était un sujet de perplexité pour les douaniers : une quantité de pièces de verre colorées !

Une nouvelle jeunesse
La restauration de vitraux est une activité qui allie force et délicatesse artistique et demande beaucoup de concentration et de rigueur. Après avoir cassé le vieux mastic, Mme Niska a sorti les vitraux (partagés en quatre ou cinq panneaux) de leur armature métallique, comme une vitre hors d’un cadre de fenêtre. Quand ils ne sont plus enchâssés, ces éléments de vitraux se révèlent très fragiles. Ils doivent être insérés précautionneusement entre des plaques de polystyrène et de bois avant leur transport.

Arrivés à l’atelier, les panneaux ont été déposés sur une table pour être nettoyés. Vu leur finesse et leur vétusté, il était exclu d’utiliser une brosse pour enlever la crasse. Chaque pièce de verre a donc été lavée en douceur à l’eau ou avec un solvant spécial qui préserve les couleurs et les éléments de décoration tels que les touches de peinture ou de grisaille (camaïeux de gris ou de bruns employés pour donner l’illusion du relief).

Les trous importants ont été bouchés par des verres colorés. La recherche d’une couleur identique ne fut pas aisée. Pour les petits trous, la restauratrice a utilisé la méthode Tiffany, des bandes de cuivre soudées.

En regardant attentivement les vitraux qui ornent l’église Saint-Robert, on remarque que les pièces de verre sont assemblées selon les formes et les couleurs déterminant les différents sujets et enchâssées dans des plombs qui en suivent les contours. Les anciens plombs ont été préservés, les parties oxydées et rongées remplacées. Un minutieux travail de sertissage.

De retour à l’église
Enfin les vitraux ont pris le chemin du retour, retrouvant leur encadrement de fer. La pose est un travail précis nécessitant le concours de bras vigoureux. Pour garantir une meilleure tenue des vitraux, Mme Niska a placé de fines attaches de cuivre sur chacune des petites barres de métal transversales. Puis mis du mastic autour. Les vitraux étaient ainsi prêts à affronter les années avec grâce et légèreté !

De plus, une vitre transparente extérieure a remplacé le vieux grillage, assurant une meilleure protection et permettant à la lumière de jouer à travers les couleurs suivant les heures de la journée.

Une question demeure : qui était le peintre-­verrier ? Modeste par rapport aux œuvres somptueuses de nos grandes cathédrales, ce trésor lumineux anime notre église comme le font toutes les personnes qui contribuent d’une manière ou d’une autre à donner à ce lieu un cœur et une âme.

La messe à distance

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Nyon-Founex (VD), juillet-août 2020

Allumer son ordinateur, cliquer sur le lien qui mène sur la page YouTube de l’UP. Apparaît notre église du 20e siècle, Notre-Dame de l’Immaculée Conception, comme protégée par le château du 13e siècle. Mettre la vidéo sur grand écran. Entendre les cloches au tintement cristallin. Contempler cet ensemble architectural comme si y on était. Entendre Olivier Borer à l’orgue… quel art !

Franchir le seuil : l’ambiance est chaleureuse, l’église inondée de la lumière qui entre par les vitraux. Emotion. Un de nos chers prêtres nous accueille de sa voix connue, amie, qui fut même parfois compatissante, consolante. Par son regard, il entre là où je suis confinée : je me sens rejointe.

Animation d’une messe dont je me sens partie prenante. Timbres de voix amies de longue date. Le Seigneur est là. Une vraie messe participative avec les photos qui nous représentent. Avec vous tous, chers amis paroissiens.

Merci du fond du cœur à celles et ceux qui se sont proposés pour accompagner nos prêtres dans cette démarche dominicale, sans omettre le Triduum pascal. Gros plan sur le cierge pascal. Merci à la réalisatrice de ces vidéos ! Quel talent !

Il y a un an, nous ne connaissions pas Jean-Claude, nous savions à peine son prénom… Comment s’appelle-t-il ? Dunand, avez-vous dit ? Avec « d » ou avec « t » ? D’où vient-il ? Huit mois après son arrivée, sa voix et sa présence nous atteignent là même où nous sommes malgré nous. Un vrai cadeau !

Seigneur, vraiment tu nous combles en nous rejoignant par tous nos sens. Sois glorifié ! 

Francine Baumgartner

Vivre sa foi autrement

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP Nyon-Founex (VD), juillet-août 2020

Photos: DR, Céline Vernet

Comment les catholiques de Gland ont-ils vécu le confinement, qui a signifié absence de toute liturgie et activité pastorale? Quelques-uns d’entre eux témoignent: ils n’ont pas baissé les bras et ont fait preuve de créativité. Ils partagent ici leurs activités et leurs questions.

Aller annoncer la Bonne Nouvelle

Ce confinement m’a fait réaliser une chose : à quel point les messes et les célébrations de la Semaine sainte, des Rameaux au dimanche de Pâques, m’ont manqué. J’ai suivi la messe en ligne, mais il y manque la communauté, les prières récitées ensemble, cette foi collective qui porte chacun de nous individuellement et le fait de prier les uns pour les autres.

Privé de tout cela, j’ai pris conscience qu’on ne peut pas vivre sa foi tout seul. Que la foi se pratique et se vit en communauté avec tous les êtres humains autour de nous, au cœur de notre société.
Dans le Nouveau Testament, Jésus se retirait pour prier, mais il agissait en lien avec ses disciples et le monde qui l’entourait.
Ce verset de l’évangile de Matthieu me parle particulièrement : « En effet, quand deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis là, au milieu d’eux. » (Mt 18, 20)

Certes, méditer, prendre le temps de réfléchir sur les textes des évangiles est une chose importante. Mais garder tout cela pour nous n’est certainement pas ce que Dieu nous demande ou nous donne comme mission sur terre. Mais plutôt d’aller partager et annoncer la Bonne Nouvelle qui de plus est, en ce moment où nous le célébrons, le Vivant !

Haja Ranaivo

Un jour après l’autre

Le coin prière pour se retrouver en famille durant la pandémie.

Photo : Leticia Nicolet

Durant cette période si spéciale, chacun de nous porte ses difficultés, ses inquiétudes, et ses peurs. Nous avons vu la nécessité de porter en famille ce que nous devions vivre et de mener un combat, celui du confinement, unis dans la prière.

Cette photo montre le coin prière que nous avons aménagé à la maison : en effet, en plus de suivre la messe par internet les dimanches et jours de fête, nous avons pris le temps de prier chaque soir en compagnie de la Sainte Vierge en récitant le chapelet. Chaque passage de la vie de Jésus médité dans les mystères nous donne la force nécessaire pour nous soutenir les uns les autres et renforcer dans nos cœurs notre union avec lui.

Nous avons récité cette prière chaque jour : « Merci, Seigneur, de prendre soin de nous, de nos familles, de nos amis, de notre communauté, et de nous donner tout ce dont nous avons besoin un jour après l’autre ! ».

Leticia Nicolet

Avance au large !

Nous sommes des êtres de contact. Je suis une personne qui aime la convivialité, les rencontres en famille, les repas entre amis. Tout cela me manque, comme à bien d’autres. Quel régal de goûter aux câlins de mes petits-enfants et surtout de ma dernière petite-fille, 6 ans, qui est encore assez jeune pour les offrir en abondance !

Cette période de confinement nous prive de ces moments si bons, mais nous fait prendre conscience, en même temps, de leur valeur inestimable. Ne dit-on pas que c’est quand on perd quelque chose qu’on en mesure l’importance ? Triste constatation. Il y a bien sûr le téléphone, les photos, les messages, les dessins : c’est déjà énorme et on ne s’en prive pas. C’est vital tant pour les grands-parents que pour les petits-enfants.

Notre vie de foi est elle aussi bousculée : les célébrations sont suspendues, souvent les églises sont fermées, il n’est plus possible d’allumer une bougie même seul dans la chapelle. Heureusement ma vie spirituelle, ma vie de foi, ne s’arrête pas aux gestes que je ne peux plus faire, mais elle invente de nouveaux rituels. La vie de foi n’est pas « une vie particulière » : c’est la vie, c’est ma vie de tous les jours.

Je reconnais que ce temps de pandémie bouleverse mes habitudes. Le Seigneur lui-même me dit : « Va, quitte le rivage, avance au large. Regarde tout ce temps qui t’est donné pour qu’on se rencontre et qu’on se connaisse mieux ». L’Esprit me fait prier davantage, je l’admets, car j’ai besoin de Dieu, j’ai besoin qu’il me redise qu’il tient le monde dans ses mains. J’ai besoin qu’il habite mes peurs et les transforme.

J’ai beaucoup de temps pour méditer la Parole, prier, entre autres, avec les chanoines du Grand-Saint-Bernard et leur chaîne de prière. Et j’ai la chance de partager beaucoup de ces moments avec mon mari. Dans ce confinement que personne n’aime, il existe aussi des moments de grâce: la prière à deux pour nos familles, nos amis, nos connaissances, nos communautés de vie.

Un temps de désert durant les semaines qui nous menaient à Pâques pour retrouver le sens du passage : Vie-Mort ; Mort-Vie ! Une Semaine sainte qui prenait un sens particulièrement fort : notre solitude, bien sûr, mais surtout la solitude des malades, des personnes âgées confinées dans les EMS, des soignants et de leurs responsabilités, des personnes qui devaient surmonter leur angoisse pour continuer à travailler, la solitude des parents avec leur enfant handicapé, des chefs d’Etat face à des décisions difficiles, la solitude des enfants qui meurent chaque jour non du coronavirus, mais de la faim, et qu’on oublie si souvent.

Image forte sur nos écrans : le pape François choisit de marcher « seul » pour rejoindre toutes ces solitudes lors d’un Chemin de croix sur une place Saint-Pierre vide. Une sobriété qui crie la souffrance de ce monde.

Toutes ces semaines particulières dans nos vies qui aiment et recherchent la sécurité, toutes ces semaines qui s’ajoutent, dans mon existence personnelle, à des mois de lutte silencieuse contre la maladie.

Pour arriver au jour de Pâques et faire eucharistie chez nous, sans messe communautaire ; faire eucharistie pour partager la solitude et la souffrance ; faire eucharistie pour partager le pain du quotidien et les soucis de chaque jour; faire eucharistie pour rendre grâce avec le vin qui donne la joie et l’espérance ; faire eucharistie pour croire en sa présence réelle en chacune de nos vies : « Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde » (Mt 28, 20).

Promesse que le Seigneur adresse à tous ses enfants de la Terre et que ce temps de retraite, de silence, me permet d’entendre avec mon cœur. Merci, Seigneur. J’ai confiance en toi.

Françoise Merlo

Mains et croix

Tout au long de cette période de confinement, vidéos, photos et méditations ont passé d’un natel à l’autre. Envoyées comme témoignages de solidarité, reçues avec reconnaissance. Comme chacun, j’en ai reçu tous les jours, aimant découvrir ce que l’ami proche ou moins proche partageait. Pour L’Essentiel, j’ai choisi cette photo envoyée par une amie qui exprime  la solidarité si forte en cette période de confinement : des mains qui s’unissent et qui, ensemble, forment une croix, signe de l’amour du Christ. A travers cette image, un rappel : le secret de la vie est d’être en relation profonde avec le Père, mais aussi avec les autres. Dieu nous y invite maintenant et après cette période si spéciale.

Brigitte Besset

Un temps propice au jeûne

J’étais absente en début d’année, mais heureusement je suis rentrée en Suisse quelques jours avant le confinement. Je dis heureusement, car ici on a quand même une petite marge de manœuvre : même si je fais partie du groupe à risque, comme j’habite Gland, il m’est facile de me promener dans la forêt sans croiser beaucoup de monde.

Comme je ne peux pas voir des amis ni manger au restaurant, j’ai aussi profité de ces mois pour prendre du temps pour moi et me nourrir autant spirituellement que physiquement. Je jeûne une fois par an avec un groupe œcuménique de Gland depuis plus de dix ans et je trouve cette expérience, durant laquelle je réduis mes contacts et mes achats, très propice à l’intériorité et à la lecture ; elle me permet aussi de me recentrer sur moi-même. J’ai réalisé que le confinement était justement le moment idéal pour jeûner quelques jours.

J’ai aussi beaucoup aimé suivre les messes diffusées par la paroisse de Nyon via YouTube le dimanche à 10h15. Je suis sûre que ce n’était pas évident à réaliser. Merci à l’abbé Jean-Claude Dunand et aux autres prêtres pour cette initiative ainsi qu’à tous les participants qui nous ont offert la possibilité de continuer à faire communauté malgré le confinement.

Cecilia Nizzola

Carême et nouveau cierge pascal

Comme Françoise Merlo le fait en temps ordinaire, chaque fin de semaine, j’ai eu plaisir à me rendre à la chapelle durant ce confinement pour apporter une touche de beauté à ce lieu momentanément désert. En créant des compositions florales différentes au gré du temps liturgique, j’ai réalisé combien les paroissiens étaient présents dans ce lieu pourtant si vide. C’est ce que je peux appeler la communion.

C’est bien unie à vous tous, paroissiens de la communauté et de l’Unité pastorale, que j’ai pris chaque fois un temps de silence et de prière à la louange de Dieu qui fait de nous un peuple, une Eglise, une communauté, une famille. Ci-contre, le nouveau cierge pascal, allumé lors de la veillée pascale à Nyon par l’abbé Jean-Claude Dunand, curé modérateur.

Brigitte Besset

Nourris quand même

Photo : Céline Vernet

Une  photo de notre petite installation de ce matin. La communion sacramentelle et les liens de charité fraternelle nous manquent !

Mais avec tout ce qui nous est proposé sur internet par l’Unité pastorale et d’autres paroisses ou communautés, notre vie spirituelle continue à être nourrie quand même.

Céline Vernet

Au milieu des épreuves

Cette période de confinement a fait revivre en moi un souvenir : durant la dernière guerre mondiale, une période de trois jours et trois nuits dans la cave, avec des obus tombant sans interruption,  qui avait provoqué peur et faim ! En ce moment aussi, la peur rôde dans notre vie, heureusement sans la faim !

Durant cette guerre, des actes héroïques ont été accomplis. Aujourd’hui également, les soignants se dévouent sans compter et partout des actions de partage et des services de toutes sortes nous aident à supporter les soucis générés par cette période de pandémie.

On se rend alors compte que dans les pires épreuves, l’homme manifeste sa solidarité. Il n’est jamais seul pour aller de l’avant, et cette évidence m’aide à traverser les moments d’incertitude.

Josette Guyaz

Méditation: De quoi sera fait demain?

Dis-moi, Seigneur,
de quoi sera fait demain,
mon demain à moi,
celui de ceux que j’aime ?
Tous ces demain semés d’espérances
qui attendent de germer,
les vois-Tu, Seigneur ?

Les vois-tu ces espérances enfouies
au plus profond de nos jardins secrets,
là où personne n’entre
sinon Toi et Toi seul ?
Dis, les feras-tu éclore un jour
nos espérances en graines,
nos rêves, nos projets ?

De quoi sera fait demain ?
Après tout, qu’importe,
puisque Ta présence, Seigneur,
m’accompagnera au cœur de mes déserts
comme au plus fort de mes joies.
Ta présence qui m’invite déjà
à vivre aujourd’hui
comme pour mieux réaliser demain.
Non, ne me dis pas, Seigneur,
de quoi demain sera fait.

Dis-moi seulement que Tu es là.                                                                           

Robert Riber

Une solidarité contagieuse

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP Nyon-Founex (VD), juillet-août 2020

Par Olivier Cazelles et Geneviève de Simone-Cornet | Photo: DR

Confinement oblige, toutes les messes et les activités pastorales ont été suspendues dans nos deux paroisses durant plusieurs semaines. Mais les paroissiens de la Colombière ont fait preuve de créativité et de solidarité. Plusieurs ont pris la plume pour dire comment ils ont vécu leur foi durant la pandémie. Une mosaïque d’initiatives réjouissantes.

Ils ont fait nos courses

Dans notre immeuble, les « civilités d’escalier » sont devenues de plus en plus brèves. Mais dès le début du confinement du « club des plus de 65 ans », quelle n’a pas été notre surprise de voir immédiatement une feuille affichée sur le lieu de passage par un jeune couple que nous croisions épisodiquement pour offrir l’un ou l’autre service! Cette sympathique missive nous proposait de faire appel à eux pour de menus services, par exemple pour faire les courses. Elle se terminait par un numéro de portable. Nous avons immédiatement répondu par une petite carte de remerciement qui a été bien reçue.
Par chance, mon mari et moi sommes les deux seuls habitants de l’immeuble à être membres de ce fameux « club ». Nos autres jeunes voisins, parents d’enfants en bas âge, se sont, eux aussi, immédiatement proposés pour faire nos courses, aller à la déchetterie pour les sacs de déchets de jardin ou se rendre à la pharmacie. Ce qui nous a été bien utile, car nos enfants étaient en quarantaine pour cause de Covid-19… Comme quoi c’est dans l’adversité que les tempéraments se révèlent vraiment.

Le lilas a fleuri. Je sens que je vais en offrir plusieurs bouquets.

Liliane Blanchard

Restons en contact

Confinement ne signifie pas enfermement ! Tout s’arrête : réunions, groupe de marche, cours, tables d’hôtes,… Mais les gens ne disparaissent pas pour autant !

Une chaîne téléphonique a été organisée au niveau de mon groupe de marche, ce qui m’a permis de découvrir des personnes que je n’avais pas encore repérées. Nos échanges se sont avérés tout de suite très profonds.

J’ai téléphoné aux participants à nos tables d’hôtes : ils étaient touchés que je prenne contact avec eux, d’autant qu’ils étaient pour la plupart reclus à domicile. Certains ne sont pas sortis de chez eux depuis le début de la crise sanitaire. C’est dire qu’un appel est précieux.

Enfin, je n’ai pas lâché les courses auprès d’une personne âgée dont je m’occupais auparavant. Cela suppose un certain équipement : gants et masque. Habillée ainsi, je ressemblais sans doute à une Babibouchette, mais le but a été atteint : la solitude était moins lourde à porter pour cette personne.

Dominique Perruchoud

Par visioconférence

Je fais partie du groupe de Prière des Mères de la paroisse. Nous avons l’habitude de nous réunir le mercredi soir pour prier ensemble. Dès le moment où le confinement a été mis en œuvre, nous avons bien entendu arrêté nos rencontres.

Après deux semaines, le besoin de nous retrouver s’est fait sentir. Pour y répondre, nous avons organisé nos rencontres par visioconférence (devenant presque des expertes en informatique). Quelle émotion de nous revoir la première fois ! Puis les habitudes sont revenues naturellement.

Durant la Semaine sainte, nous nous sommes portées mutuellement dans la prière et nous avons échangé des idées à partager en famille. Plus humblement, sachant que chacune vivait ce temps chez elle. Nous étions unies dans nos démarches.

Stéphanie Sahli

Quel cadeau!

J’ai de nouveaux voisins depuis quelques mois. Lors de notre première rencontre, j’ai prononcé par mégarde une phrase un peu maladroite qui ne leur a pas plu. Elle n’était pas blessante, mais elle a déclenché une réponse un peu ironique. Depuis, nous nous saluions à peine et je n’étais pas à l’aise avec eux.

La semaine de Pâques, en plein Covid-19, Madame m’a offert une magnifique tresse maison avec un grand sourire. Quel cadeau ! J’en ai été très touchée et l’en ai beaucoup remerciée. Nos bonjours ont maintenant davantage de chaleur ! 

Josette

Avec les petits commerçants

En cette période de Covid-19, en dehors des courses pour nos parents, nous avons voulu exprimer plus largement notre solidarité avec les petits commerces, qui souffrent particulièrement de cette crise.

Concrètement, cela s’est fait grâce à une plateforme internet spécialement dédiée à ce problème (direqt.qoqa.ch). Nous avons pu non seulement faire de petits dons à certains, mais encore payer des bons d’achat chez les commerçants locaux que nous avons choisi d’aider, bons que nous utiliserons dès que possible. De plus, pour chaque bon acheté, le commerçant reçoit 20 % supplémentaires grâce à un fonds d’aide créé par deux sponsors.

Puisqu’on dépense moins qu’avant depuis le début du confinement, autant que les économies réalisées puissent être utilisées pour un geste solidaire et local.

Ianthé et Alex Iselin

La messe à distance

Allumer son ordinateur, cliquer sur le lien qui mène sur la page YouTube de l’UP. Apparaît notre église du 20e siècle, Notre-Dame de l’Immaculée Conception, comme protégée par le château du 13e siècle. Mettre la vidéo sur grand écran. Entendre les cloches au tintement cristallin. Contempler cet ensemble architectural comme si y on était. Entendre Olivier Borer à l’orgue… quel art !

Franchir le seuil : l’ambiance est chaleureuse, l’église inondée de la lumière qui entre par les vitraux. Emotion. Un de nos chers prêtres nous accueille de sa voix connue, amie, qui fut même parfois compatissante, consolante. Par son regard, il entre là où je suis confinée : je me sens rejointe.

Animation d’une messe dont je me sens partie prenante. Timbres de voix amies de longue date. Le Seigneur est là. Une vraie messe participative avec les photos qui nous représentent. Avec vous tous, chers amis paroissiens.

Merci du fond du cœur à celles et ceux qui se sont proposés pour accompagner nos prêtres dans cette démarche dominicale, sans omettre le Triduum pascal. Gros plan sur le cierge pascal. Merci à la réalisatrice de ces vidéos ! Quel talent !

Il y a un an, nous ne connaissions pas Jean-Claude, nous savions à peine son prénom… Comment s’appelle-t-il ? Dunand, avez-vous dit ? Avec « d » ou avec « t » ? D’où vient-il ? Huit mois après son arrivée, sa voix et sa présence nous atteignent là même où nous sommes malgré nous. Un vrai cadeau !

Seigneur, vraiment tu nous combles en nous rejoignant par tous nos sens. Sois glorifié ! 

Francine Baumgartner

La Semaine sainte chez soi

Comment vivre la Semaine sainte confiné chez soi ? La Bible ouverte au texte du jour, un crucifix, des bougies, des plantes. Le Jeudi-Saint, une cruche d’eau pour rappeler le lavement des pieds. Le Vendredi-Saint, une rose. Le Samedi-Saint et le dimanche de Pâques, une statue de la Vierge à l’Enfant. Et, chaque jour, la célébration du pape François dans la basilique Saint-Pierre et sur le parvis retransmise en direct par la télévision.

C’est aussi simple que recueilli. Voilà comment Virginia Mitrione, ancienne sacristine et paroissienne de la Colombière, a marqué, cette année, la montée vers Pâques. Comme la majorité d’entre nous en l’absence de célébrations publiques. Merci pour ce témoignage !

GdSC

L’Eglise confinée

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP Nyon-Founex (VD), juillet-août 2020

Par Marie-Josée Desarzens | Photo: DR

C’est avec stupeur que les chrétiens du monde entier ont accueilli cette triste réalité en plein carême : la fermeture des églises. Cela a résonné comme une punition pour certains, comme un appel au rapprochement pour d’autres. Qu’en est-il réellement ? Nul ne peut y répondre avec certitude.

Dans l’histoire de l’humanité, une telle situation est inédite. Même pendant les périodes difficiles qui nous ont précédés, telles que les guerres, jamais les églises n’avaient verrouillé leurs portes. Elles restaient plutôt les seuls endroits ouverts, où l’on pouvait se réfugier pour trouver paix, calme, sérénité et espoir.

Vivre le Triduum pascal et fêter la résurrection du Christ virtuellement et sans confession est une situation sans précédent ! De même que célébrer la fête de la divine Miséricorde sans pouvoir se rendre à la messe était inimaginable jusque-là.

Communion spirituelle
Cette triste réalité nous secoue tous, nous catholiques. Nous avons dû réapprendre à prier, à nous confesser et à vivre notre foi autrement. Ainsi, pour la confession, le pape a appelé les fidèles à parler directement et sincèrement à Dieu en récitant l’acte de contrition avec conviction et en promettant fermement de recourir à la confession sacramentelle dès qu’ils le pourraient.

Quant aux différentes célébrations entourant la fête de Pâques ainsi que les messes, les fidèles les ont vécues virtuellement. Pour la communion, ils sont appelés à ouvrir leur cœur pour accueillir la communion spirituellement en récitant la prière suivante et en méditant sur le message profond de l’acte de communion spirituelle :

« Mon Jésus,
Je crois que tu es réellement présent dans le très Saint-Sacrement de l’autel.
Je t’aime par-dessus toute chose et je désire ardemment te recevoir.
Puisque je ne peux pas te recevoir sacramentellement maintenant,
viens au moins spirituellement dans mon cœur.
Et comme tu es déjà venu,
je t’adore et je m’unis entièrement à toi.
Ne permets pas que je sois séparé de toi. »

Temps fort du pardon: un rendez-vous d’amour

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP Nyon-Founex (VD), mai-juin 2020

Texte et photos par Patricia Durrer

Pour la sixième année consécutive, l’équipe de catéchèse de l’Unité pastorale (UP) a proposé aux enfants se préparant à la première communion ainsi qu’à ceux des parcours 7P, 8P et 9S de recevoir le sacrement de la réconciliation pendant le Carême.

Lors de l’atelier bibliodrame, les différents protagonistes du passage biblique du fils prodigue sont répartis dans la pièce.

Cette année, le coronavirus a menacé le maintien de ce temps fort. Après mûres réflexions, et en conformité avec les recommandations de l’OFSP et celles de l’évêché, la rencontre a eu lieu samedi 7 mars. L’équipe de catéchèse a eu la joie d’accueillir quelque 160 enfants accompagnés d’un parent et répartis en plusieurs volées sur toute la journée. En plus des confessions, des ateliers pour parents et enfants étaient au menu de cette rencontre de 2h15.

Faisons le bien autour de nous
Une première réflexion sur leurs talents et leurs qualités a suscité un vif échange entre parents et enfants. La prise de conscience que Dieu nous aime, qu’il nous a faits à son image, que nous sommes des merveilles, qu’il veut notre bonheur, est un aspect fondamental de la confession. La projection d’un extrait du film « Jésus de Nazareth » a montré ensuite le Sermon sur la montagne, dans lequel Jésus nous donne, avec les Béatitudes, une « charte de la vie chrétienne ».

Si nous mettons nos qualités au service de Dieu et de notre prochain, si nous faisons le bien, nous pouvons vivre heureux ; nous en avons tous fait l’expérience.

Un Dieu de tendresse
Mais il nous arrive d’abîmer la merveille que nous sommes, d’abîmer l’image de Dieu que nous sommes. La tentation nous guette souvent. Elle nous séduit et nous n’arrivons pas toujours à y résister. Nous nous laissons entraîner à faire le mal, nous manquons d’amour pour Dieu, pour notre prochain et pour nous-mêmes. Tristesse et blessures peuvent alors encombrer notre cœur. Confesser nos péchés, demander le pardon de Dieu et recevoir le sacrement de la réconciliation enlèvent un poids sur notre cœur, nous guérit pour que nous soyons en paix, nous donne la force pour aimer mieux. C’est une rencontre avec Dieu, plein de tendresse et de miséricorde : il ne nous juge pas, mais nous aime tels que nous sommes, avec nos faiblesses et nos manques d’amour.

Un programme diversifié et enrichissant
Après un petit examen de conscience, un premier groupe s’est rendu à l’église pour se confesser. Le deuxième groupe a été  accueilli dans deux ateliers, l’un pour adultes, l’autre pour enfants.

A l’église, sept prêtres attendaient les enfants et les parents. La présence du Christ dans le Saint-Sacrement invitait chacun à se recueillir dans une ambiance apaisante favorisée par une musique méditative. Les enfants ont été invités à se confesser en premier ; puis vient le tour des parents qui le souhaitaient. Plusieurs parents en ont témoigné : la démarche de leur enfant a provoqué en eux le désir de se confesser. Quel bel élan et quelle joie ! « Dieu nous embrasse, Dieu fait la fête chaque fois que nous nous confessons », nous rappelle le pape François.

Dans leur atelier, les parents ont expérimenté un « bibliodrame », soit une manière originale de se mettre à l’écoute de la Parole de Dieu. Grâce à la parabole du fils prodigue, dans  l’évangile de saint Luc, ils ont pu, en se mettant dans la peau des différents personnages, laisser résonner la Parole dans leur propre vie et partager entre eux leurs interrogations, leur vécu et leur foi.

L’atelier des enfants leur a permis de prendre conscience que de céder à une tentation peut devenir un péché qui, comme un tourbillon, entraîne toujours plus profondément dans le mal. 

Pour clôturer la rencontre, tout le monde s’est retrouvé à l’église pour un moment d’action de grâce.

Un gâteau au chocolat dur à digérer

Ainsi s’intitulait l’atelier pour les enfants. Emmanuel Milloux, l’animateur de l’atelier, nous décrit son but : « Les enfants ont pu découvrir, à travers une histoire symbolique, qu’il y a deux chemins possibles pour accéder au bonheur : le bon et le mauvais. Le premier, c’est se délecter du gâteau que notre maman a confectionné spécialement pour nous. Le second, c’est manger une part réservée à un autre membre de notre famille.

Si finalement l’expérience est la même (manger une bonne part de gâteau), celle-ci n’a pourtant pas le même goût dans les deux cas. La première est légitime et l’expérimenter nous rappelle une chose fondamentale : Dieu veut vraiment notre bonheur. La seconde est celle du péché et l’expérimenter ne nous procure pas la même satisfaction. Pour un court moment de plaisir volé, elle se transforme vite en réelle tristesse avec des conséquences désagréables. C’est pour toutes les fois où il nous arrive de nous tromper de chemin que nous sommes invités à demander pardon. »

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