L’eau bénite

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Clins Dieu sur les Contrées (VS), avril 2021

Par Thérèse Gerber
Photo: DR

L’eau bénite à la Veillée pascale invite-t-elle le croyant à rappeler son baptême ? Pourquoi et quand se signer avec de l’eau bénite ? Le temps de pandémie donne l’occasion d’apporter quelques précisions sur ce rite du signe de croix avec l’eau du bénitier à l’entrée de l’église.

Réservoir d’eau bénite, Lens.

Depuis plus d’une année, en entrant dans une église, c’est devenu naturel de prendre du désinfectant et de se frotter les mains, sans même faire le signe de croix. Se désinfecter est vraiment nécessaire, ça ne devrait pas pour autant supprimer les rites d’entrée dans un lieu saint. Certains diocèses en France ont trouvé la parade : un distributeur à pédale. En Italie, en 2009 déjà, lors de la pandémie de grippe A H1N1, Luchiano Marabese, a eu l’idée de créer un bénitier électronique, répondant aux besoins d’hygiène.

Une église est un lieu de prière et de célébration des offices liturgiques. Elle abrite le Saint Sacrement mais aussi parfois des objets de vénération, tels que des reliques de saints et martyrs ou des icônes. Il est important d’en prendre conscience au moment d’entrer. Gardons au moins le signe de la croix pour tourner son esprit vers Dieu, physiquement présent dans l’église.

« Dans l’Eglise catholique, l’eau bénite est considérée comme un sacramental, au même titre que les crucifix, médailles, images pieuses, rosaires, cendres et rameaux. Elle est utilisée pour les baptêmes, bénédictions de personnes, objets, ou lieux, mais aussi comme protection contre le démon.

Cette eau qui a reçu la bénédiction d’un prêtre est utilisée pour tracer le signe de la croix et éloigner le démon de ceux qui accomplissent ce geste avec foi, rompant avec l’agitation du monde extérieur. Le moment de tracer le signe de croix est le moment opportun pour tourner son esprit vers Dieu.

L’eau a toujours été associée à Dieu, dans la tradition biblique. C’est un élément purificateur, qui donne vie à la nature et à l’homme.

L’eau a toujours fait partie des rituels liturgiques bibliques. Jésus a été baptisé dans le Jourdain, a marché sur l’eau, a proclamé être la source d’eau vive : « Jésus lui répondit : – Quiconque boit de cette eau aura encore soif ; mais celui qui boira de l’eau que je lui donnerai n’aura plus jamais soif, et l’eau que je lui donnerai deviendra en lui une source d’eau qui jaillira jusque dans la vie éternelle » (Jean 4, 14). » 1

Tous les ans, prêtres catholiques et orthodoxes profitent respectivement des fêtes de Pâques et de Noël pour bénir leurs eaux.

Mais évidemment, il n’est pas question ici de remettre de l’eau bénite à l’entrée des églises, mais de revenir à ce rite et de le faire chez soi, à la maison, le matin en se levant, en partant pour un voyage, le soir avant d’aller se coucher, en bénissant nos enfants ou en apportant une petite bouteille à une personne malade. N’hésitons pas à demander au sacristain, à la sacristine ou même au prêtre s’il est possible d’avoir de l’eau bénite. Dans certaines églises la réserve est à disposition, vous pouvez aisément venir durant la semaine, avec votre propre bouteille et vous servir.

La parole de Dieu nous dit bien : « En vérité, en vérité, je te le dis, nul, s’il ne naît de nouveau de l’eau et de l’esprit ne peut voir le royaume de Dieu » (Jean 3, 3).

1 GAMERDINGER, Aliénor, « L’eau bénite purifie l’âme du péché et repousse le démon », Aleteia, mars 2016.

Litanies de saint Joseph

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteurs de Sierre (VS), avril 2021

PAR LÉONARD BERTELLETTO

PHOTO : RAPHAEL DELALOYE

Père céleste qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.

Fils, Rédempteur du monde qui êtes Dieu,

ayez pitié de nous.

Esprit Saint qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.

Trinité Sainte qui êtes un seul Dieu, ayez pitié de nous.

 

Saint Joseph, priez pour nous.

Illustre descendant de David, priez pour nous.

Lumière des patriarches, priez pour nous.

Epoux de la Mère de Dieu, priez pour nous.

Gardien de la Sainte Famille, priez pour nous.

Père nourricier du Fils de Dieu, priez pour nous.

 

Joseph très juste, priez pour nous.

Joseph très chaste, priez pour nous.

Joseph très prudent, priez pour nous.

Joseph très fidèle, priez pour nous.

 

Miroir de patience, priez pour nous.

Modèle des travailleurs, priez pour nous.

Soutien des familles, priez pour nous.

Consolation des malheureux, priez pour nous.

Espérance des malades, priez pour nous.

Terreur des démons, priez pour nous.

Protecteur de la Sainte Eglise, priez pour nous.

 

Agneau de Dieu, qui enlevez les péchés du monde,

ayez pitié de nous.

Agneau de Dieu qui enlevez les péchés du monde,

ayez pitié de nous.

Agneau de Dieu, qui enlevez les péchés du monde,

donnez-nous la paix.

 

Dieu, qui dans votre providence avez choisi saint Joseph pour être l’époux de la Mère de votre Fils, faites que l’honorant ici-bas comme protecteur, nous méritions de l’avoir comme intercesseur dans le ciel. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur. Amen.

 

Réjouissons-nous !

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur de l’Entremont (VS), avril 2021

PHOTO : DR

Le Christ est ressuscité des morts,

par la mort Il a vaincu la mort,

à ceux qui sont dans les tombeaux

Il a donné la vie !

Réjouissons-nous en ce jour de la Résurrection

car le Christ, hier accablé de moqueries,

couronné d’épines, pendu au bois,

aujourd’hui se relève du tombeau.

Réjouissons-nous car le Christ baigne

de sa clarté ceux que les ténèbres

de l’enfer retiennent captifs.

Réjouissons-nous en ce printemps de la vie,

car une espérance jaillit parmi les victimes

des guerres, des tremblements de terre,

parmi les affligés du corps et de l’âme.

Réjouissons-nous,

car par la croix toute tristesse est abolie,

et la joie inonde le monde.

Réjouissons-nous,

car le Seigneur est descendu au plus profond

de la terre, est descendu au plus profond

du cœur des hommes, où se tapit l’angoisse ;

Il les a visités, Il les a illuminés, et tourments, angoisse, enfer sont anéantis, engloutis

dans l’abîme d’amour ouvert au flanc percé

du Seigneur.

Réjouissons-nous, car Il est ressuscité le Christ,

la joie éternelle.

Père Michel Evdokimov, prêtre orthodoxe

 

Christ est ressuscité !

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur pastoral des Coteaux du Soleil (VS), avril 2021

PAR ISABELLE VOGT | PHOTO : MARIE-ANGÈLE CARRON

Il y eut la Passion, la Croix, et le tombeau.

Ils crurent que tout était perdu, ils ne comprenaient plus rien.

Ils avaient tant espéré en ce Jésus de Nazareth,

Le prophète successeur d’Elie et de Jean le Baptiste.

Et puis plus rien, le néant, la nuit, la peur.

Jusqu’à ce qu’une femme vienne leur dire :

« Il est ressuscité, le Vivant, je l’ai vu ! »

Ils ne crurent pas Marie de Magdala

et coururent à leur tour au tombeau – vide.

De cette absence, Dieu a fait une présence.

Il n’est plus là, l’homme Jésus, mais Christ, le Fils de Dieu,

est présent, hier comme aujourd’hui, tout au fond de nos cœurs.

Chacun.e de nous est le corps du Christ,

Et toutes et tous ensemble, nous sommes son Eglise.

C’est ça, le message de Pâques :

Christ est ressuscité, il vit pour toujours, dans nos cœurs,

alléluia !

Tobit: enterrer les morts

PAR FRANÇOIS-XAVIER AMHERDT | PHOTO : DR

Déporté à Ninive en Assyrie, le Galiléen Tobit, père de Tobie le héros du livre qui porte son nom, se fait un point d’honneur de « récupérer » les corps de ses compatriotes exilés et tués pour les enterrer, selon les rites de leurs pères. En effet, le roi assyrien Sennakérib, de retour de Judée où il n’avait pas remporté le succès militaire escompté, entreprit de se venger en exécutant un grand nombre d’Israélites qu’il faisait ensuite jeter par-dessus les remparts de Ninive. Avant que le souverain ne pût retrouver les corps, Tobit s’empressait de les dérober pour les ensevelir.

Cette pratique de « fossoyeur clandestin », dénoncée au monarque par un Ninivite, lui valut ensuite d’être dépossédé de ses biens et le contraignit à la fuite. Mais il put revenir dans la cité assyrienne après le décès du tyran, grâce à l’intercession de son neveu Ahikar, maintenu comme échanson, garde du sceau, administrateur et maître des comptes par Asarhaddone, le fils de Sennakérib (Tobie 1, 15-22).

La fidélité de Tobit à l’Alliance se traduisait donc par l’accomplissement de démarches concrètes mettant en pratique les commandements. A côté de la sépulture procurée aux morts, il exerçait
en effet également l’aumône, remontait à Jérusalem en pèlerinage et s’acquittait de la dîme (Tobie 1, 3-9). Eloigné de sa terre et de son peuple, Tobit se maintenait donc dans « le chemin de la vérité » (1, 3) par la mise en œuvre des prescriptions prévues par la Loi, celles-ci pouvant être accomplies dans n’importe quel contexte, même en exil.

C’est tout l’enjeu de la réalisation et de l’évolution des rites. Rester attaché à ceux issus de la Tradition permet de conserver un sentiment d’appartenance et de communion : cela donne une identité, structure la foi, facilite l’expression extérieure des convictions et sentiments intérieurs. Mais en même temps, il convient de savoir les adapter aux cadres nouveaux auxquels nous sommes confrontés à chaque époque, afin que les formes renouvelées mises en place correspondent à l’esprit fondamental des rituels. Et ainsi procurer une sépulture digne a constitué dans la Tradition chrétienne issue de l’Ecriture l’une des « sept œuvres de miséricorde corporelle », quelle que soit la forme qu’elle ait prise
au long des siècles.

 

Rites à la carte

On pourrait presque polémiquer : vu le nombre important de baptêmes, mariages, confirmations célébrés pour des non-« pratiquants réguliers », ne brade-t-on pas un peu vite ces sacrements ? Essai de réponse.

PAR THIERRY SCHELLING | PHOTOS : CIRIC, DR

« Dans notre famille, explique Emma, on est tous baptisés, alors c’est important que je le sois aussi. » Les motifs qui acheminent ces jeunes adultes au secrétariat d’une cure sont divers. Et il convient d’y répondre, car l’Eglise est un service, quitte à surprendre : « Quoi, six mois de préparation ? Mais on veut juste se marier, nous ! », s’exclame Mario lorsqu’on lui explique le programme…

Sens d’un sacrement

Aux questions : « Croyez-vous en Dieu ? L’évangile vous inspire-t-il ? Priez-vous ? », les réponses sont souvent vagues : « Je crois mais je ne pratique pas… Je suis croyant, mais l’Eglise, vous savez… ». Du coup, la notion que par un sacrement « le chrétien participe au sacerdoce du Christ et fait partie de l’Eglise » 1 est un peu chahutée car souvent, baptiser, communier ou confirmer est vécu comme un « happening » sans lendemain, voire un trophée de fin de course…

Rigueur par cohérence

Comment réagir ? « La grande majorité des mariages sont nuls », avait déclaré le pape François lui-même (2016), précisant que les fiancés « ont la bonne volonté mais pas la conscience » de ce qu’ils demandent. Alors pourquoi n’osons-nous pas dire non, non par « eugénisme religieux » mais par cohérence tout simplement ? « Ah oui, la Bible, ce gros livre… Non, je ne l’ai pas lue, pourquoi, c’est intéressant ? », m’avait dit un fiancé en toute candeur…

Qui prépare aux sacrements est souvent confronté à un paradoxe : le leitmotiv de ces dernières décennies (« les églises se vident… »), vérifié certes en partie si l’on s’en tient au lieu traditionnel de célébration qui est l’église paroissiale, est contredit par les nouveaux « lieux de pratique », parfois surpeuplés, que sont les chemins de pèlerinages, les monastères, les JMJ, les communautés nouvelles, les mille et une formes de solidarités humaines – pour ne parler que du catholicisme contemporain.

Accueil, d’abord !

« La seule vraie raison, c’est Dieu qui
les attire », répond Fabienne Gapany,
formatrice en catéchèse et coordinatrice du catéchuménat sur Vaud, « tout simplement Dieu toujours déjà là, comme disait Zundel ».

La demande d’un sacrement a toujours une issue concrète : mariage prochain, devenir marraine/parrain, curiosité, recherche de sens… ; elle est une première réponse à cet appel de Dieu, « bien avant que les « demandeurs » ne prennent conscience de leur désir », précise Fabienne Gapany. « J’essaie d’être bien à l’écoute pour comprendre ce qui motive les demandes, explique Elvio Cingolani, curé modérateur de l’UP Plateau, Genève. « Il y en a une multitude: grands-parents, traditions, visions magiques… Mais Jésus n’a-t il pas commencé avec les personnes là où elles en étaient dans leur vie ? » demande-t-il.

L’importance d’un accueil sans préjugé – « positif et bienveillant », aime à dire Elvio Cingolani – permet d’entamer un dialogue, une rencontre, un échange. Les gens sont dès lors mis en route : « Ils découvrent peu à peu que leur demande est arrivée à un moment où ils sont prêts à se laisser conduire par Dieu », témoigne Fabienne Gapany. Une naissance, une déclaration d’amour, un décès sont des temps forts de la vie qui immanquablement chamboulent les personnes, corps et esprit ! Les accompagner vers un sacrement leur permet d’apprendre « à relire leur vie avec Dieu, découvrant comment il les accompagne depuis toujours ».

Accompagner

Comment comprendre la notion d’agrégation au Corps ecclésial que le sacrement implique : vaine, si aucune suite n’est donnée ? « Non, rétorque Fabienne Gapany, ce serait considérer le sacrement sous un jour « utilitaire ». Le sacrement, c’est un don purement gratuit. Dieu se débrouille avec les personnes qu’il choisit pour vivre les sacrements ; s’il veut les envoyer à la messe, il les envoie à la messe. »

Se préparer à un sacrement peut être vécu selon le schéma d’une « conversion paulinienne » 2 : un « temps fort » (demande en mariage, naissance, etc.) qui nécessite un accompagnement pour être vu à la lumière de Dieu… « Grâce à l’abbé Marc 3, puis à vous, j’ai apaisé ma peur de ne pas savoir beaucoup de choses lors de ma demande de baptême… Mais j’ai une telle foi, vous savez, et j’adore organiser les Repas solidaires ! », confiait Marie-Ange, 37 ans, baptisée le 30 janvier dernier dans la paroisse Saint-Joseph à Genève. « Mon cœur est ardent, mais vous m’avez nourri l’esprit ! » Accompagner signifie bien « aller manger le pain ensemble » 4 en prenant la cadence de l’autre. « Si les baptisés (confirmés, « eucharistiés ») viennent à la messe et fréquentent leur paroisse (ou un groupe de jeunes, ou une aumônerie, ou je ne sais quoi), tant mieux, renchérit Fabienne Gapany. Mais j’ose espérer que la vie chrétienne et ce que les sacrements nourrissent « débordent » largement la messe ».

Besoin de rites

« En général je pense que nous ne devrions pas commencer par imposer nos conceptions toutes faites, mais partir de la pauvre réalité pour tendre vers plus haut, conseille Elvio Cingolani. Et à partir de là, j’ »évangélise ». Et tant pis si je dois adapter les rites officiels. » Ajuster pour se faire comprendre : « Oui, notre langage peut paraître étrange, partage l’abbé Philippe Matthey, curé modérateur des Rives de l’Arve et engagé dans la pastorale du mariage à Genève depuis 20 ans, mais ils sont curieux, « preneurs » même, alors qu’il fut un temps où l’étrange était à bannir. » Et Philippe Matthey de conclure : « Leur demande d’un mariage à l’église ou de la confirmation réveille souvent quelque chose dans leur conscience : leur bonheur est d’une façon ou d’une autre lié à Dieu. »

Une vérité de foi universelle : « Pour les personnes souffrant de toute sorte de précarités, explique Inès Calstas, responsable de la Pastorale des milieux ouverts sur Genève, les sacrements, ces gestes visibles et concrets, sont très importants : malgré l’exclusion sociale qu’elles vivent au quotidien, par notamment la célébration de leurs sacrements, elles appartiennent à la communauté humaine… » Et de conclure : « La foi qu’ils vivent en cachette peut être partagée, ils sont reconnus fils et filles de Dieu. »

Cheminer

Dès lors, à la suite d’une demande « simple » d’un baptême ou d’un mariage, selon l’accueil et la préparation, il s’ensuit parfois des questionnements, de nouvelles rencontres, voire une envie d’approfondir sa foi : « Les sacrements nous ouvrent les yeux sur l’invisible et nous révèlent la vérité des choses », conclut Fabienne Gapany. Comme pour les disciples d’Emmaüs en somme…

1 Catéchisme de l’Eglise catholique, article 1121.

2 Ananie accueille Paul, aveuglé sur le chemin de Damas, chez lui ; il reverra au bout de trois jours… cf. Ac 9.

3 Il s’agit de l’abbé Marc Passera, décédé en mars 2020, accompagnateur du catéchuménat
à Genève pendant de nombreuses années.

4 Etymologie de « ad cum panis », accompagner.

 

Une Maison pour la Diaconie et la Solidarité

Ouverte à Sion il y a déjà plus d’un an, la Maison de la Diaconie et de la Solidarité 1 est portée conjointement par le Diocèse et l’Eglise réformée. Grâce au soutien de la Fondation Casa Juan Diego 2 , ce lieu qui grouille de vie est entièrement voué au service des plus vulnérables d’entre nous.

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La joie de marcher avec les réfugiés

Formée en travail social, Clotilde Perraudin partage son activité professionnelle entre
plusieurs institutions : responsable de la halte-jeux pour la Fondation Trait d’Union, elle
est aussi engagée en pastorale de rue dans la Riviera vaudoise et, depuis quelques années,
à la paroisse de Martigny. Chargée des « mercredis » du Foyer Abraham, Clotilde s’engage pour créer du lien et favoriser la rencontre avec les réfugiés…

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La douleur transcendée

Nuria Wipfli-Parrot est une jeune femme d’origine espagnole. Je l’ai remarquée en raison d’un rayon de lumière qui a traversé son visage au moment où je l’ai aperçue… Si un jour vous vous retrouvez sur la place Centrale à Martigny et que vous remarquez la présence d’une personne au large sourire, sur sa chaise roulante avec des lunettes rondes, accompagnée d’un grand chien blanc : c’est Nuria !

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Des rites « à la carte » ?

Il n’est pas rare d’entendre un ancien dire, avec un brin de nostalgie : « Tout a changé. » Le changement a sans doute toujours existé, mais il est aujourd’hui plus perceptible par le fait que tout est accéléré. Parfois, nous pouvons regretter certains aspects de la vie passée et parfois nous réjouir de progrès.

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Un pasteur « Bleu Ciel »

TEXTE ET PHOTOS

PAR MYRIAM BETTENS

La Maison Bleu Ciel est un espace de spiritualité chrétienne ouvert aux «chercheurs spirituels» de toutes provenances. Actuellement au centre de Genève, elle se définit comme un rassemblement de personnes qui cheminent ensemble et partagent des démarches d’approfondissement spirituel, dans la joie de l’échange.

Rejoindre les « distanciés » des églises

« Les difficultés de vie m’ont amené à tout remettre en question. C’est au cours de ces crises que j’ai découvert des chemins et des personnes qui font partie de cet univers des chercheurs spirituels. Mon expérience nourrie de ces rencontres a donné la Maison Bleu Ciel », raconte Nils Phildius, pasteur de l’Eglise protestante de Genève (EPG) et responsable de la Maison Bleu Ciel. Initialement situé dans la maison de paroisse aux volets bleu ciel du Grand-Lancy, l’espace de spiritualité fondé en 2016 s’est aujourd’hui déplacé dans les locaux du Temple de Plainpalais. « Environ deux-tiers des participants aux activités de la Maison se distancient des églises institutionnelles ou n’ont aucune attache avec elles », détaille le pasteur. Il note aussi que de nombreux catholiques participent aux formations ou même à « l’Heure Bleu Ciel », une célébration religieuse chrétienne proposée une fois par mois.

A la jonction de deux mondes

« L’intensité de la recherche spirituelle des participants me frappe particulièrement. Ils vivent cette quête de bonheur et d’unité intérieure comme si leur vie en dépendait », relate encore Nils Phildius. Même si les attentes sont élevées, la tâche ne l’effraie pas. En toute humilité, il révèle que sa mission consiste avant tout « à chercher avec eux ». Pour ce faire, la Maison Bleu Ciel propose différents parcours à la jonction entre le monde séculier et la foi chrétienne. « Nous offrons des activités en lien avec la méditation, le théâtre, la créativité ou le travail corporel. Notre spécificité réside dans le fait de réunir ces propositions séculières avec la foi chrétienne et finalement c’est cela que les gens viennent chercher. »

Parrain et marraine, pour quoi faire ?

La mission de parrain ou marraine dans l’Eglise catholique est plus qu’une reconnaissance affectueuse, elle est aussi un engagement.

PAR BÉNÉDICTE DROUIN-JOLLÈS

PHOTO : CIRIC

Le jour où l’on vous a demandé d’être parrain ou marraine, sans doute avez-vous été flatté si vous avez accepté. Mais honnêtement, une fois la cérémonie de baptême passée, qu’est-ce que cela a changé mis à part le fait que vous ayez rajouté un nom sur la liste des destinataires de vos cadeaux de Noël ? Parrains et marraines ont plus ou moins de bonne conscience vis-à-vis de leur filleul, friand d’une relation privilégiée qu’ils tentent d’inventer. Pour le croyant, cette mission n’est pas banale.

« Pour qu’une complicité grandisse avec chacun de mes filleuls, je les ai beaucoup vus petits, je me sens un peu comme leur ange gardien, explique Rose, dynamique célibataire, deux fois marraine. Je veux les choyer et aussi les aider à regarder le Ciel. » Pour elle, répondre positivement aux questions du prêtre qui s’apprête à baptiser, c’est s’engager pour aider les parents à éduquer chrétiennement leur enfant. Aussi, en plus des cadeaux qui lui parlent, elle essaie de poser des petits gestes qui l’éveilleront à la présence de Dieu. « C’est tout simple, par exemple visiter une église pendant une balade en vacances, y allumer une bougie signe d’une prière commune, ou encore offrir un crucifix pour une première communion et pas simplement une montre », témoigne-t-elle.

Jamais trop tard pour accomplir ce « job » de parrain ou de marraine, en particulier grâce à la prière. « Tous les jours, je confie mes enfants et mon filleul », reconnaît Jean, conscient qu’il n’est pas facile pour un jeune
d’intégrer les valeurs chrétiennes. « J’ai eu la chance d’avoir une
marraine débordante de bonté, de malice et de foi, je m’en inspire, c’est grâce à elle que j’ai gardé un contact avec l’Eglise. J’essaie de poursuivre cette chaîne d’amour et de foi. »

Christ glorieux…

… cimetière de Massongex (Valais)

PAR AMANDINE BEFFA | PHOTO : JEAN-CLAUDE GADMER

Représenter un Christ glorieux dans un cimetière peut surprendre. On serait tenté de dire que ce n’est ni le lieu ni le moment pour un cours de théologie et qu’on préférerait un Christ qui pleure avec ceux qui pleurent. Et pourtant…

La résurrection, aussi éclatante que Madeline Diener ait pu la représenter, implique nécessairement la mort. Contempler le Christ écarter les portes de la mort, c’est contempler un témoignage de ce « jusqu’au bout » de l’amour de Dieu.

Si le Christ peut repousser les portes de la mort, c’est parce qu’il s’y est rendu. Il n’a pas reculé devant la souffrance et le sentiment de solitude.

Nous l’avons tous déjà entendu : depuis la mort et la résurrection du Christ, nous ne sommes plus jamais seuls. Notre Dieu s’est fait homme pour habiter chacune de nos expériences et nous rejoindre dans chaque étape de notre vie. Le dire un jour ensoleillé est une chose, s’en souvenir et en être convaincu au jour de la tristesse en est une autre. Et c’est peut-être là que l’art de Madeline Diener prend tout son sens.

La voie du cœur

Le Christ glorieux n’est qu’une des œuvres que l’artiste a réalisées pour le cimetière de Massongex. La mosaïque qu’elle a créée ne cache rien de la détresse des femmes qui avaient suivi Jésus. Elle nous entraîne ainsi dans un chemin vers la consolation, nous guidant du chagrin à la joie.

Là où les mots peinent parfois à rejoindre, la beauté trouve la voie du cœur.

Ce Christ glorieux, s’il peut surprendre au premier regard, est porteur d’un sens profond. Il nous rappelle qu’aucun des gouffres dans lesquels nous pouvons tomber n’est trop profond pour notre Dieu dont les bras viennent toujours nous repêcher.

Retraité à mi-temps

Après quatre législatures au Conseil national, Dominique de Buman a pris sa retraite politique en 2019. Le « retraité à mi-temps » évoque des mandats professionnels correspondant à ses convictions, des engagements politiques qui lui tiennent à cœur et un « C » qui disparaît…

PAR MYRIAM BETTENS | PHOTOS : JEAN-CLAUDE GADMER

La retraite d’un politicien, ça ressemble à quoi ?

Ce n’est pas une vraie retraite. Les mandats purement électifs sont terminés, mais j’ai des activités professionnelles qui sont le prolongement de mon engagement politique. Proche de l’âge légal de la retraite, je n’y étais pas encore formellement et surtout pas moralement prêt. J’ai eu en amont un certain nombre de contacts afin de pouvoir poursuivre des mandats qui correspondent à mes convictions, à mon expérience et à ma vision de l’éthique dans les affaires.

La vôtre est plutôt celle d’un homme engagé, puisque vous avez prêté votre image à l’initiative pour des multinationales responsables ?

L’initiative a été déposée lorsque j’étais encore à Berne. La cause me semblait juste. J’ai réalisé qu’un bon nombre d’élus manquaient de courage par rapport à cette question. Nous avons tout intérêt à ce que les mécanismes économiques soient sains et les entreprises assujetties aux mêmes règles d’éthique. Il y a bien entendu l’aspect environnemental et humain. Pour ce dernier, il me paraissait important d’offrir une protection aux laissés-pour-compte.

On a beaucoup parlé de la nouvelle étiquette du PDC (le Centre), mais qu’en est-il du contenant et du contenu ?

J’ai beaucoup hésité sur l’opportunité de changer le nom du parti. D’un côté, je trouvais que nos prises de position n’étaient peut-être pas toujours en adéquation avec l’Evangile – donc est-ce juste de se dire encore chrétien ? – de l’autre, je ne voulais pas être acteur du démantèlement d’une étiquette chargée d’histoire. Finalement, j’ai voté pour le maintien du nom. Concernant le « flacon », j’ai une petite crainte qu’il n’y ait pas de projets nouveaux. Changer l’étiquette, c’est une chose, mais il faut aussi s’occuper de la qualité du contenu.

Un nouveau nom pour un nouvel élan : voyez-vous poindre ce nouveau souffle ?

C’est trop tôt pour le dire. Il faudra voir avec le temps si cette nouvelle appellation attire vraiment le public visé. C’est-à-dire ceux qui ne désirent pas de mélange entre le politique et le religieux.

N’y a-t-il pas un risque que ce changement de nom pousse aussi à une dilution des valeurs chrétiennes du parti ?

Bien sûr ! Je crains qu’il y ait encore moins de références aux valeurs chrétiennes à l’avenir. La dilution est un risque, puisque le but avoué est d’attirer une nouvelle tranche d’électorat qui aurait eu peur d’une étiquette chrétienne. Mais si la référence chrétienne dissuade, les nouveaux arrivants risquent bien de ne pas avoir d’attachement à ces valeurs-là et donc de diluer celles qui subsistent encore.

Est-ce que cela signifie que la politique et la foi ne font pas bon ménage ?

Non, je ne dirais pas cela. Il est possible de faire de la politique avec honnêteté et conviction, indépendamment du nom du parti. La responsabilité personnelle de chacun est engagée par rapport à sa conscience. Mais la foi est très exigeante, et si on la met en œuvre, on ne peut pas se comporter dans les décisions politiques comme un non-croyant.

Après la difficile année 2020, quels objectifs devraient se fixer vos collègues en fonction pour 2021 ?

La priorité du monde politique devrait être d’assurer la cohésion sociale. Finalement, ne pas laisser les gens sur le bord de la route. Ce devrait d’ailleurs être un but en tant que tel.

Ce dont je suis convaincu en tant que croyant : cette crise doit nous inciter à prier toujours davantage. Elle nous
a donné la preuve de notre fragilité, il nous faut donc demander les forces, le comportement
adéquat et la vision juste pour assumer cette crise. La pandémie nous interpelle, mais elle doit surtout nous pousser à nous améliorer.

 

Biographie express

Dominique de Buman est né

le 28 avril 1956 à Fribourg.

Il y grandit et effectue une maturité latin-grec au Collège Saint-Michel.

Il obtient ensuite une licence

en droit à l’Université de Fribourg.

1986 : Conseiller communal de la Ville de Fribourg (-1994) et député au Grand Conseil du Canton

de Fribourg (-2003)

1988 : Secrétaire politique

du PDC fribourgeois (-1993)

1994 : Syndic de la Ville

de Fribourg (-2004)

2001 : Président du Grand Conseil

2002 : Président du Groupe PDC

du Grand Conseil (-2003)

2003 : Conseiller national (-2019)

2004 : Vice-président du PDC Suisse (-2016)

2017 : Président du Conseil national (-2018)

 

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