Assemblée générale de la paroisse: un avenir serein

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP Nyon-Founex (VD), novembre-décembre 2020

Par Geneviève de Simone-Cornet | Photos: DR, Darren Irwin, Coretra SA

Une trentaine de paroissiens avaient fait le déplacement dans la grande salle de la Colombière pour l’Assemblée générale de la paroisse de Nyon mardi 25 août, assemblée reportée en raison de la COVID-19. Un nouveau curé modérateur, une nouvelle rédactrice à L’Essentiel, l’ouverture du chantier de l’église de Gland: autant de motifs de se réjouir.En ouverture, le nouveau curé modérateur, en poste depuis septembre 2019, l’abbé Jean-Claude Dunand, a souligné que la paroisse de Nyon vit de sa diversité : des communautés francophone, espagnole, italienne, portugaise et coréenne se partagent l’église Notre-Dame dans une belle complémentarité. Conséquence : des horaires de célébration bousculés pour donner sa place à chacun en plus des mesures mises en place pour éviter la propagation de la COVID-19. L’abbé Dunand a remercié les paroissiens d’avoir accepté ces changements.

Bureaux rénovés

Dans son rapport, le président de paroisse, Gilles Vallat, a relevé, côté travaux, la réfection et la transformation des bureaux de la cure : remplacement des fenêtres et création d’un bureau d’accueil pour améliorer la sécurité du personnel. L’appartement du curé a été rafraîchi pour accueillir son nouveau locataire. Initialement prévus en 2018, les travaux de la cure ont été retardés en raison de la découverte d’amiante, qu’il a fallu enlever, et de l’âge du bâtiment. Gilles Vallat a ensuite salué « le fort engagement du curé pour la bonne marche de la vie pastorale de notre Unité pastorale (UP) ».

Il a ensuite mentionné, sujet important sur lequel l’assemblée est revenue, le projet de construction de la nouvelle église de Gland. L’année 2019 a été décisive à ce propos : obtention du permis de construire en septembre et votation du crédit de construction lors d’une assemblée extraordinaire, le 4 décembre, après l’aval de l’évêque, Mgr Charles Morerod, et de la Fédération ecclésiastique catholique romaine du canton de Vaud. En conclusion, le président a remercié tous les bénévoles « engagés dans l’ensemble des communautés ».

Quatre projets pastoraux

Les comptes sont équilibrés. La situation financière saine « permettra de faire face en partie à nos gros investissements futurs, la construction de l’église de Gland en particulier », a relevé Gilles Vallat. A souligner : une stagnation des recettes des quêtes et des troncs – les paroissiens peuvent désormais payer au moyen de l’application TWINT – et une baisse du produit de l’offrande annuelle. Celle-ci est peut-être due « aux sollicitations nombreuses de notre paroisse auprès des fidèles, notamment en faveur de la future église de Gland ». Baisse aussi du côté de la location des salles pour cause d’annulations. Le coût des travaux de la cure s’est élevé à 165’000 francs, amortis en prélevant le même montant sur le compte fonds de réserve pour entretien.

Présentant le rapport de l’Equipe pastorale, le curé a évoqué les quatre projets sur lesquels elle travaille : mieux organiser la catéchèse en harmonisant le parcours ; mieux célébrer ensemble et pour cela, par exemple, intégrer les aumôniers des communautés linguistiques dans le Conseil de l’Unité pastorale ; faire découvrir les saveurs de Dieu ailleurs qu’à la messe et par le biais des arts (voir pages 3-5) ; proposer un parcours de formation Alphalive en réponse aux questions sur le sens de la vie. Au niveau du personnel laïc, certains salaires ont été revalorisés.

Nouvelle rédactrice

Geneviève de Simone-Cornet, rédactrice responsable, a ensuite présenté le rapport de L’Essentiel, le magazine bimestriel de l’UP Nyon-Terre Sainte, élaboré avec les Editions Saint-Augustin à Saint-Maurice (VS). « Cette année, la COVID-19 a bousculé nos éditions, mais cela s’est révélé positif, a-t-elle relevé : au lieu de parler d’événements qui n’ont pas eu lieu, nous avons donné la parole aux paroissiens, publiant nombre de témoignages forts qui reflètent la vie de l’UP. Beaucoup ont dit leur satisfaction d’avoir pu vivre la messe dominicale et y participer grâce à YouTube et aux réseaux sociaux. Des bulletins différents, donc, cette année, mais colorés, à l’image de la diversité de l’UP. »

L’Essentiel a accueilli cette année Audrey Boussat, 22 ans. Elle est membre du groupe de jeunes de Nyon et est engagée dans l’organisation de la messe animée par les jeunes une fois par mois à la Colombière. Elle termine son master en droit à l’Université de Genève et désire compléter sa formation par des études dans le domaine de l’environnement. Audrey a déjà écrit deux éditoriaux. Outre le travail de coordination, elle rédige les pages consacrées aux jeunes de l’UP et les dynamise.

Mais la baisse des abonnés est constante – 900 environ aujourd’hui –, tout comme celle des annonceurs. Anne de Tréverret a d’ailleurs mis un terme à son mandat dans ce domaine. Que faire pour freiner le mouvement ? L’abbé Dunand a constitué un groupe communication de l’UP Nyon-Terre Sainte qui s’est réuni une première fois le 27 février. Son but ? Réfléchir à un nouveau bulletin, plus modeste mais entièrement confectionné au sein de l’UP. Pourquoi une nouvelle formule ? Pour limiter les frais et mieux coller à l’actualité de nos deux paroisses. Le groupe réfléchira aussi à une synergie entre les différents canaux de communication présents sur le territoire de l’UP : L’Essentiel, le site www.catho-nyon.ch, le feuillet dominical, étendu et qui donne largement la parole aux laïcs engagés sur l’UP et, pour la communauté de Saint-Cergue, « La Missive ». Et la lettre d’information hebdomadaire électronique qui propose aussi le feuillet dominical.

Nouveau conseiller

René Perruchoud, président, a présenté les projets d’ASOLAC, l’Association sociale œcuménique de La Côte : les repas communautaires, qui ont accueilli cette année 775 convives ; la permanence accueil, qui a reçu 459 personnes en quête de soutien; la permanence sociale, qui réunit 17 associations d’entraide publiques et privées. Il a souligné l’impact de la COVID-19 : accélérant la perte d’emplois et de logements, elle a entraîné une hausse de la précarité.

Le groupe Tchad Missions Nyon, a relevé son président Alain Orêve, a fait cette année un bénéfice de 36’075 francs. Il poursuit ses actions dans le diocèse de Pala, au Tchad : soins, soutien aux orphelins du sida, alphabétisation et formation. Ses membres ont pu rencontrer Sœur Josiane, Sœur Bénédicte et Sœur Angela pour un échange enrichissant. L’action de Noël aura lieu fin novembre (voir encadré). 

Les cinq communautés de la paroisse ont ensuite présenté leurs rapports annuels: après la cessation des activités durant plusieurs mois due à la COVID-19, les projets reprennent vie. Bernard Chevallay, président du comité de pilotage, a dressé l’état des lieux du projet de la nouvelle église de Gland : la réflexion porte actuellement sur l’aménagement intérieur après l’ouverture du chantier en juin. Il reste à récolter 1,2 million de francs sur 4,35 millions et l’enthousiasme du comité ne faiblit pas.

Enfin, le Conseil de paroisse a accueilli Henri-Alain Sabbah, architecte, en remplacement de Paul Würst, démissionnaire, fort applaudi. Un apéritif a clôturé l’assemblée.

Un intérieur convivial pour la future église de Gland.

Toi, Seigneur, compagnon sur toutes nos routes

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur pastoral de Martigny (VS), novembre 2020

Par Pascal Tornay | Photo: LDD

«Le cri silencieux des nombreux pauvres doit trouver le peuple de Dieu en première ligne», a exhorté le pape François dans son message publié en vue de la 3e Journée mondiale des Pauvres qui aura lieu le dimanche 15 novembre 2020. Sur ce point la Parole de Dieu ne laisse jamais tranquilles les chrétiens, a-t-il insisté, «car il ne s’agit pas d’une exhortation facultative, mais d’une condition de l’authenticité de la foi».Toi, Seigneur Jésus,
f
rère d’humanité,
compagnon discret
sur toutes nos routes,
tu te tiens fidèlement à nos côtés
malgré les obstacles et les doutes.

Ouvre nos mains pour qu’elles
portent à tous
une ferme espérance
et la joie de vivre.
Dilate nos cœurs
pour qu’ils se laissent
transformer par la voix
des plus pauvres.

Nous voici Seigneur :
e
nvoie-nous réjouis
vers tes enfants exilés, exclus
et meurtris.
Ton image en nous est écorchée
sans eux.
Guide nos regards :
qu’ils rencontrent leurs yeux.

A toi, Seigneur,
nous demandons l’audace
d’aller à ta suite,
de marcher dans tes traces,
et, en frères et sœurs,
de nous mettre au labeur,
confiants en ta présence
et libres de toute peur.

La vie après la mort.com

Lavieapreslamort.com, un site à partager largement autour de vous, avec tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur la mort sans jamais oser le demander ! C’est ainsi que le site se présente. Et effectivement, en naviguant à travers ses pages, aucun sujet ou question qu’on se pose sur la mort ne semble avoir été oublié, regroupés en grands thèmes : Rien ou quelque chose, Dieu ou pas Dieu, Jésus ou un autre, On ira tous au paradis, témoignages.

Par Chantal Salamin
Photo: DRDes questions… et des éléments de réponse !
Que de questions se posent autour de la mort, des plus fondamentales – L’univers a-t-il été créé par Dieu ? Qui est Jésus ? – au plus profondes – Qu’y a-t-il après la mort ? La mort a-t-elle un sens ? Si Dieu existe, alors pourquoi le mal ? Comment envisager l’ultime rencontre avec Dieu ? – en passant par les plus troublantes ou étonnantes – Peut-on parler avec les morts ? Magnétiseurs, voyance… est-ce anodin ? Dieu est-il mort ? Maisons hantées, fantômes, vampires : de simples légendes ? – ou pratiques – Quel est notre rapport à la mort ? Crémation ou inhumation ?

Des témoignages tous azimuts !
Des témoignages d’inconnus côtoient ceux de personnes célèbres, qu’ils vivent sur terre ou au ciel – pape François, moines de Tibhirine, Chiara Luce, des petits-enfants, des frères et sœurs, des religieux-ses, etc. 

Ainsi, l’abbé Vincent Lafargue, initiateur de cette rubrique « Eglise 2.0 », raconte son expérience de mort imminente qui l’a amené à devenir prêtre dans un podcast à écouter.

Ou encore, le poignant témoignage d’Angèle Lieby, retranscrit dans un livre « Une larme m’a sauvée », réédité en poche en 2013 : trois ans dans un coma artificiel, à tout entendre sans pouvoir hurler, un long et terrible cauchemar, même les obsèques sont programmées puis annulées… et puis une larme pour leur anniversaire de mariage coule sur la joue d’Angèle…


Le site: lavieapreslamort.com

Trois sacristains pour un!

osé Jordan aura passé près de 20 ans «dans les sacristies» de la Bâtiaz (2000), de Martigny- Croix (2008) et de la Ville (2012), succédant, pour celles et ceux qui les ont connus à Andrée Jacquemettaz, Ami Bossetti et Damien Bauza… Et, pour lui succéder, il a fallu trouver trois personnes différentes: Jean Richon à Martigny-Croix, Pierre-André Chamboyey à la Bâtiaz et Paulo Martins Au Bourg et en Ville…
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Ces deuils à vivre ensemble !

Il est certain que novembre se revêt volontiers de la couleur du deuil et, en particulier, de la mémoire d’êtres chers qui nous ont quittés. Toutefois, si l’on en croit le philosophe Jean-Michel Longneaux, l’expérience du deuil marque nos vies de façon plus fondamentale et plus permanente.
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Les offrandes de messe

Par Calixte Dubosson
Photo: DR
Lorsque des fidèles demandent à un prêtre de célébrer une messe, ils proposent une offrande en argent. Si une somme est remise au prêtre avec l’intention de messe, ce n’est pas pour la payer, car elle n’a pas de prix. Ou plutôt son prix est celui qu’a payé le Christ en se sacrifiant. On parle donc d’offrande. 

La pratique des messes célébrées à des intentions particulières, surtout pour les défunts, s’est développée et maintenue jusqu’à aujourd’hui. Au sujet des défunts, cette tradition trouve son origine dans l’Ancien Testament. 

Le 2e livre des martyrs d’Israël rapporte que, lors d’une guerre, des soldats étaient morts. En relevant leurs corps, on découvrit « sous la tunique […] des objets consacrés aux idoles de Jamnia que la Loi interdit aux Juifs. Il fut ainsi évident pour tous que c’était là la raison pour laquelle ces soldats étaient tombés ».

Leur chef, nommé Judas Maccabée, « ayant fait une collecte, envoya jusqu’à deux mille drachmes à Jérusalem, afin qu’on offrît un sacrifice pour le péché, agissant fort bien et noblement dans la pensée de la résurrection. Si, en effet, il n’avait pas espéré que les soldats tombés ressusciteraient, il eût été superflu et sot de prier pour les morts… Voilà pourquoi il fit faire pour les morts ce sacrifice expiatoire afin qu’ils fussent absous de leur péché ». (2 M 12, 37-45)

Parcours Siloé: remise des diplômes

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP Nyon-Founex (VD), novembre-décembre 2020

Par Liliane Blanchard-Dauvillier, participante

Les participants au parcours Siloé ont reçu leur diplôme samedi 26 septembre à la chapelle Saint-Robert lors d’une messe présidée par le vicaire épiscopal pour le canton de Vaud, l’abbé Christophe Godel.Le parcours Siloé est une formation en Eglise sur trois ans à raison de deux soirées par mois. Il permet de se ressourcer en puisant à la Parole de Dieu et à la tradition chrétienne et invite à porter un regard neuf sur la foi et les questions d’aujourd’hui. Il s’adresse aux bénévoles actifs en pastorale, mais aussi à toute personne souhaitant suivre une formation permanente et approfondir ses connaissances. Le parcours est pris en charge par le service de formation des adultes de l’Eglise catholique du canton de Vaud (SEFA).

Un belle aventure humaine
Lorsque nous nous sommes inscrits au parcours Siloé il y a trois ans, certains d’entre nous se sont dit : « Les deux premières années d’accord, mais pour le travail final… je ne crois pas ». Et nous voilà au jour de la remise des certificats.

Ce parcours d’approfondissement de la foi fut une belle aventure humaine : des amitiés se sont forgées, se sont approfondies, ont grandi. Des événements sont advenus dans nos vies pendant ces trois ans. Certains nous ont quittés, nous avons pouponné après une naissance, et… nous avons pris trois ans de plus !

Des décisions ont mûri, ont été prises : engagement, service, mise à disposition pour l’Eglise, en Eglise. L’aventure n’est pas terminée pour la plupart d’entre nous aux niveaux de la formation, personnel, familial ou collectif. Ce parcours a été un vrai temps de discernement pour trouver notre place, oser faire le pas pour un engagement plus concret, faire s’épanouir notre foi au service des autres. Des temps forts, en Terre sainte et à Taizé, nous ont rapprochés et nous ont permis de mieux nous connaître.

La Parole est devenue une compagne de route encore plus vivante qui nous fortifie et nous permet de traverser les épreuves.

La célébration dans la chapelle de Founex nous a permis de rendre grâce pour les dons reçus. Merci à Dieu qui nous a donné la santé pour commencer et terminer ce parcours en ce temps de pandémie. Merci à nos chers animateurs : Monique, Jean- Daniel et Alain, qui se sont dépensés sans compter pour animer, chanter, jouer, écouter, nous guider, nous encourager et nous soutenir dans l’élaboration de nos travaux. Merci à vous, chers « siloistes » qui poursuivez le chemin. Dans quelques années, nous pourrons dire : « Siloé ? Oui, nous en étions, et cela a changé nos vies ».

Jeux, jeunes et humour – novembre 2020

Par Marie-Claude Follonier[thb_image image= »5263″ img_link= »url:%2Fwp-content/uploads/2020/10/Jeux_novembre2020. »]

Question d’enfant

Pourquoi, en Eglise, fête-t-on Nouvel An à la fin novembre ?

Le calendrier des fêtes chrétiennes ne commence pas au 1er janvier, mais au 1er dimanche de l’Avent, cette année le 29 novembre. Le dimanche qui le précède, on fête le Christ-Roi de l’Univers qui rappelle le retour de Jésus à la fin des temps. Le calendrier chrétien suit en cela l’annonce de la venue de Jésus et le déroulement de sa mission tels que décrite dans les Evangiles : naissance à Noël, crucifixion et résurrection à Pâques puis montée au ciel à l’Ascension avec la promesse qu’il sera présent à nos côtés jusqu’à son retour. Etre chrétien, c’est donc pouvoir fêter Nouvel An deux fois !

Par Pascal Ortelli

Humour

Un curé, arpentant les allées d’un cimetière, voit une dame penchée sur la tombe de son mari.

Sur le monument est écrit « Jean Aymar (1900-1999) » avec la mention « Pourquoi si tôt ? ». Le curé est surpris et dit à la veuve que 99 ans, c’est plutôt un bel âge que la plupart n’atteignent pas. 

La veuve rétorque : « Vous n’y comprenez rien. Mon mari est décédé à 2 heures du matin et je n’ai pas réussi à me rendormir ! »

Par Calixte Dubosson

Cartes de condoléances

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur des Deux-Rives (VS), novembre 2020

Par Marie-Madeleine Bruchez | Photo: Virginia Da Silva

En mai 2012, sous l’impulsion de notre curé Bernard Maire, le conseil de communauté a décidé d’envoyer au nom de la paroisse une carte de condoléances personnalisée aux familles endeuillées. Etant native de Saxon et connaissant assez bien les gens du village, j’ai accepté de prendre la plume pour écrire des mots de consolation. Chaque courrier commence par une référence à la communauté paroissiale se joignant à moi pour apporter un message de sympathie et de soutien à la famille puis je laisse parler mon cœur. Chaque vie a été teintée de couleurs différentes, les joies et les peines ont jalonné la route de chacune des personnes qui nous ont quittés, proches ou éloignées de l’Eglise : toutes laissent une empreinte que j’aime souligner. 

Sur les cartes que j’envoie, j’ai choisi d’y mettre un extrait d’un poème d’une écrivaine et poétesse vaudoise Anne Perrier (Mme Hutter) qui a passé ses dernières années de vie aux Floralies puis aux Sources. Même prise par la maladie d’Alzheimer elle a gardé jusqu’au bout une foi vivante et profonde. La voir prier était très inspirant. Ses mots reflètent la vie dans tous ses états et la beauté de la création, j’aime offrir ce cadeau aux familles. 

Quelques années plus tard, nous avons choisi de prolonger le lien avec les familles par une carte du souvenir dont la rédaction a été confiée à notre amie Judith qui a toutes les qualités de cœur requises pour cela. A elle la parole…

Fratelli tutti

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Unités pastorales du Grand-Fribourg (FR), novembre-décembre 2020

Par Mgr Alain de Raemy, évêque auxiliaire | Photo: DR, JoÃo Carita

Mgr Alain de Raemy, évêque auxiliaire de Lausanne, Genève et Fribourg livre, au nom des évêques suisses, un premier commentaire sur l’encyclique Fratelli tutti du pape François publiée le 4 octobre 2020.Citant de manière surprenante une chanson de l’auteur-compositeur brésilien Vinicius de Moraes, avec renvoi en note à son disque de 1962 (no 215), ainsi que le cinéaste Wim Wenders (no 203), le théologien Karl Rahner (no 88), beaucoup saint Thomas d’Aquin, des philosophes reconnus tels un Gabriel Marcel (no 87) ou Paul Ricoeur (no 102) ou même le controversé Georg Simmel (no 150), le futur pape Karol Wojtyla (no 88) encore jeune évêque dans son ouvrage « Amour et Responsabilité », mais aussi un maître de spiritualité tel René Voillaume (no 193), le Pape aime surtout se référer aux saintes écritures, à ses prédécesseurs, aux conférences épiscopales du monde entier, à ses propres écrits ou interviews, et en particulier à son ami le grand imam de l’université d’Al Azhar Ahmad Al-Tayyeb, avec qui il a signé le « document sur la fraternité humaine pour la paix mondiale et la coexistence commune » à Abou Dabi en février 2019. Le Pape conclut d’ailleurs ses réflexions en reprenant leur appel commun. Mais le Pape dit aussi sa redevance à Martin Luther King, Desmond Tutu, Gandhi, et en particulier à Frère Charles de Foucauld qui inspire la prière proposée en conclusion de l’encyclique.

On a vraiment l’impression que le pape François veut donner le fondement ou la consistance chrétienne des déclarations du document précité d’Abou Dabi, mais aussi souligner encore l’aspect social de son encyclique précédente sur les enjeux écologiques, Laudato sì’. Saint François d’Assise et la parabole du bon Samaritain, analysée en profondeur, donnent le ton, en rappelant au passage que « nous avons tous quelque chose d’un homme blessé, quelque chose d’un brigand, quelque chose de ceux qui passent outre et quelque chose du bon Samaritain » (no 69). Et de rappeler en passant que Jésus lui-même avait été conspué de « samaritain »… (selon Jean 8,48, no 83). Mais le souci du Pape pour une juste compréhension de l’apport chrétien aux problèmes de l’humanité se voit notamment dans les passages sur « le conflit inévitable, les luttes légitimes et le pardon, la vraie victoire, la mémoire » (nos 237-254). Il est question du pardon qui ne quitte pas la justice mais sort de la haine. Puis aux numéros 255-270 sont analysées et rejetées les deux façons « d’éliminer l’autre », celle qui concerne les pays, la guerre, et celle qui concerne les personnes, la peine de mort. Des pages très complètes d’une profondeur remarquable. Il y est même répété, puisque le Pape se cite lui-même : « La prison à perpétuité est une peine de mort cachée. » (no 268) Il y va de l’inaliénable dignité de tout être humain. Point. Mais justement un « point », qui dans l’esprit de l’encyclique, pour convaincre, doit rester ouvert au dialogue!

Un examen de conscience

Cette encyclique est un appel aussi passionné que raisonné lancé à tous les hommes « de bonne volonté, quelles que soient leurs convictions religieuses » (no 56), à tous les peuples, à toutes les institutions et gouvernements, en faveur d’un authentique souci post-pandémique de changement radical pour un respect actif et universel des plus petits, des plus pauvres, des plus exposés aux dangers, dont la dignité ne saurait souffrir aucune exception. « Si la disparition de certaines espèces nous préoccupe, nous devrions nous inquiéter du fait qu’il y a partout des personnes et des peuples qui n’exploitent pas leur potentiel ni leur beauté, à cause de la pauvreté ou d’autres limites structurelles, car cela finit par nous appauvrir tous. » (no 137)

Le Saint-Père y décrit ainsi le racisme comme un virus de la pire espèce « qui mute facilement et qui, au lieu de disparaître, se dissimule, étant toujours à l’affût. » (no 97), et l’individualisme radical comme « le virus le plus difficile à vaincre » (no 105).

L’amour est présenté comme le seul fondement solide, non seulement entre personnes, mais aussi entre cultures, religions et nations : « Nous avons été créés pour une plénitude qui n’est atteinte que dans l’amour. » (no 68) Tout ce qui ne serait qu’un accord ou compromis dont chacun tire profit reste fragile. Et même les vertus, « sans la charité, n’accomplissent pas strictement les commandements comme Dieu les entend ! » (no 91). Car « le plus grand danger ne réside pas dans les choses, dans les réalités matérielles, dans les organisations, mais dans la manière dont les personnes les utilisent ». (no 64) C’est la découverte de l’autre et de la différence qui permet de se compléter et donc de grandir en humanité. Pour cela, le dialogue est la voie royale et certifiée !

Il ne suffit pas de croire en Dieu

Les croyants en prennent pour leur grade : « Croire en Dieu et l’adorer ne garantit pas de vivre selon sa volonté » (no 74, no 86). Il en donne bien des exemples, tout au long de l’encyclique, qu’il s’agisse de comportements personnels ou collectifs…

Ainsi, la responsabilité personnelle est aussi soulignée : « Tout attendre de nos gouvernants serait puéril » (no 79) ! Ainsi, « si quelqu’un a de l’eau en quantité surabondante et malgré cela la préserve en pensant à l’humanité, c’est qu’il a atteint un haut niveau moral qui lui permet de se transcender lui-même ainsi que son groupe d’appartenance » (no 117). Mais surtout, à la fin de l’encyclique, le Pape rappelle qu’évincer Dieu c’est livrer l’homme aux idoles (nos 271-284).

La fraternité en humanité

Si saint François s’est bien adressé à ses frères en religion en leur disant « tous frères », et si le saint d’Assise s’est comporté envers toute femme et tout homme en frère, jusqu’auprès d’un sultan en égypte, cela remonte bien sûr à Jésus, nous dit le pape homonyme ; car en Matthieu 23, 8, Jésus dit bien : « Vous êtes tous des frères et sœurs. » (no 95) Autrement dit : vous n’y pouvez rien, c’est ainsi. C’est le fondement même de l’amitié sociale, le fondement de cette humanité qui nous est si commune. La revendication incontournable de mêmes droits pour tout être humain « découle du seul fait de posséder la dignité humaine inaliénable » (no 127). Au point d’appeler « à renoncer à l’usage discriminatoire du terme minorités » (no 131) et à agir plutôt avec et à l’écoute des autres, et notamment des pauvres, que pour eux (no 169). Être tous frères et sœurs est pour ainsi dire la plus belle des fatalités, occasion providentielle de découvrir le bonheur d’aimer et d’être aimé ! C’est ce sentiment fondamental d’appartenance à une même famille (no 230) qui ouvre au sens du bien commun. En plus, rien de ce qui est fait par amour ne sera perdu ! (no 195)

Fratelli tutti ? Un appel qui est mise en garde et prière

Le pape lance bien cet avertissement : « ou bien nous nous sauvons tous ou bien personne ne se sauve » (no 137) ! Mais il conclut, plein d’espérance, en prière, en nous en offrant une version interreligieuse et l’autre chrétienne.

Marie dans les arbres

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Unités pastorales du Grand-Fribourg (FR), novembre-décembre 2020

Par Elisabeth Piller et Danièle Moulin | Photos: Jean-Yves Menoud

Sur le chemin de Compostelle qui traverse la forêt de Belle-Croix à Villars-sur-Glâne, un petit oratoire dédié à la Vierge Marie accueille à nouveau les promeneurs. Dans les années 2000, des catéchistes avaient demandé à la paroisse de créer un modeste lieu de pèlerinage pour les enfants des écoles, un signe discret de la présence de Marie parmi nous. Malheureusement, l’oratoire fut vandalisé il y a peu, par quelques malveillants.

Oratoire marial de Belle-Croix.

Il n’est pas rare de voir des promeneurs s’arrêter quelques instants sur le banc pour prier, déposer des soucis, demander protection à celle qui intercède pour tous les humains.

Ce petit oratoire marial perché dans un arbre de la commune de Villars-sur-Glâne n’est de loin pas un exemple isolé. En se promenant dans notre beau canton de Fribourg, parsemé de multiples églises, sanctuaires, chapelles, oratoires et croix, il est fréquent, en levant les yeux, de découvrir des statues ou des images de la Vierge Marie « accrochées » à des arbres. Durant la Contre-Réforme, dans un contexte de querelle entre catholiques et protestants à propos des images, de nombreuses légendes concernant la Vierge Marie voient le jour, avec l’intention de revivifier et de justifier le culte des images. À cette période, certains réformateurs protestants détruisent images et statues religieuses, afin de démontrer que le Christ est le seul médiateur des hommes auprès de Dieu. Pour de nombreux catholiques, les images ayant subi ces déprédations sont considérées comme de véritables martyres, ayant souffert, à l’instar de personnes vivantes, dans leur chair de toile et de bois. Ces événements susciteront de la part des fidèles catholiques une plus grande attention, une nouvelle dévotion ainsi qu’une attitude de profond respect en présence de ces images-victimes. 

Des lieux inédits
Des images de la Vierge apparaîtraient de manière miraculeuse dans des lieux inédits : à Berlens, une statue de la Vierge serait ainsi apparue au milieu d’un buisson d’aubépines. De plus, il n’est pas rare que ces images, que les fidèles tentent de déplacer dans des lieux de cultes pour diverses raisons, reviennent à leur emplacement initial. Le cas de ces Vierges « têtues » se retrouve à Berlens, à Notre-Dame de Tours à Montagny ainsi qu’à Notre-Dame du Portail à Romont. Ces phénomènes démontrent que les fidèles ne considèrent pas ces Vierges comme de simples images, mais comme des protagonistes « que l’on écoute, à qui l’on obéit et dont on sollicite l’avis » 1 . La manifestation de ces images survient le plus généralement dans la nature ou dans des lieux isolés, bien souvent dans des arbres, à l’emplacement où l’on construit ensuite des chapelles ou des sanctuaires. 

Ces dévotions à la Vierge ont un caractère très clairement populaire, dans la mesure où elles surgissent souvent en marge des lieux de cultes reconnus et officiels, et où leur mise sur pied relève souvent d’initiatives personnelles. 

Mais pourquoi Marie apparaît-elle si fréquemment dans des arbres ? D’un point de vue symbolique, la signification de l’arbre est d’une grande richesse. À la fois refuge et signe de fécondité, l’arbre est un symbole de vie, qui meurt et renaît chaque saison. Dressé vers le ciel, profondément enraciné dans le sol, l’arbre est aussi le symbole de l’homme sage qui respecte la terre et regarde Dieu. Dans la Bible, l’arbre représente également la foi : « Béni soit l’homme qui met sa foi dans le Seigneur, dont le Seigneur est la confiance. Il sera comme un arbre planté près des eaux, qui pousse vers le courant ses racines. Il ne craint pas quand vient la chaleur : son feuillage reste vert. L’année de la sécheresse, il est sans inquiétude : il ne manque pas de porter du fruit » (Jr 17, 7-8). 

Puisse Marie, sous les traits d’une jeune maman entourant de tendresse son enfant, inviter le passant à ralentir le pas… lui offrir sa présence bienveillante, un petit moment de réconfort… et lui accorder, dans un souffle de silence, la paix du cœur…

Lors de vos promenades, si vous découvrez des petits sanctuaires mariaux, n’hésitez pas à les prendre en photo et à les envoyer à communication@upsaintjoseph.ch ! D’avance un grand merci !

1 BALZAMO, Nicolas, L’Atlas Marianus de Wilhelm Gumppenberg, Neuchâtel, 2015.

Sources :
– BALZAMO, Nicolas, L’Atlas Marianus de Wilhelm Gumppenberg, Neuchâtel, 2015.
– YERLY, Frédéric, La religion populaire dans le canton de Fribourg (fin du XVIIIe – milieu du XIXe siècle : nature, caractéristique et évolution, mémoire de licence présenté à la Faculté des lettres de l’Université de Fribourg, 1990.

Plan pour trouver l’oratoire de Belle-Croix à Villars-sur-Glâne.

Quels liens avec nos morts?

La Toussaint nous invite à honorer les défunts, à prier pour eux et avec eux. Voilà l’occasion de réaliser comment ceux que nous aimons peuvent être proches de nous.  

Par Bénédicte Jollès | Photos: Pxhere, Pixabay, DR« Depuis quelques mois une entreprise grisonne transforme le carbone issu de la crémation d’un corps en diamant souvenir », s’inquiète Christian Ghielmetti entrepreneur de pompes funèbres à Neuchâtel. Aujourd’hui, les liens avec les défunts sont confus : « On a un vague sens de l’au-delà, mais déconnecté de la foi chrétienne, constate le Père Philippe Aymon, curé de la cathédrale de Sion. Dans les sépultures on se souvient du défunt, on lui rend hommage, mais on saute à pieds joints sur la question de la séparation sans s’interroger sur ce qu’il devient, ni prier pour lui. » Marlène, infirmière genevoise victime de cette confusion, a gardé contact avec sa grand-mère par le biais du spiritisme. La collègue qui l’a initiée lui a reconnu une forte sensibilité spirituelle, un don pour communiquer avec les esprits ; pendant deux ans elle les interroge. « Impossible d’oublier les prédictions, j’attendais avec impatience les séances, angoissée par les phénomènes anormaux qui les accompagnaient : en particulier des bruits métalliques et des coups inexpliqués la nuit. J’étais si mal que je suis allée parler avec le prêtre qui m’avait confirmée dix ans plus tôt. » Sur ses conseils elle stoppe tout et redécouvre la confession.

Attention danger

Tables tournantes, verres qui se déplacent, crayons ou écrans utilisés pour une écriture automatique… les façons d’entrer en contact avec les morts par le spiritisme se recoupent.

Mgr Vernette, théologien français au parcours atypique, a pratiqué l’ésotérisme pendant sa jeunesse en Inde avant sa conversion. Il avertit : « Un chrétien ne peut communiquer avec les morts sans se mettre en danger. » En effet, dès l’Ancien Testament, le livre du Deutéronome demande : « On ne trouvera chez toi personne qui use de magie, interroge les spectres et les esprits ou consulte les morts. » (Dt 18-11)

Le Père Couette, moine cistercien de l’abbaye d’Hauterive (FR), partage la même retenue et l’explique ainsi : « La tradition chrétienne demeure très réservée face aux moyens d’entrer en contact avec les morts qui prétendent s’affranchir du lien explicite avec le Christ. Il n’existe pas d’entités médianes, si les esprits invoqués ne sont pas de Dieu, de qui sont-ils sinon de l’ennemi ? » Pour lui, ces pratiques qui ne sont ni innocentes ni indifférentes laissent des séquelles difficiles à éradiquer, elles trahissent la volonté illusoire de maîtriser ce qui nous échappe. 

Il existe un autre écueil face à la disparition de nos proches, remarque le Père Aymon : « Vouloir que nos défunts servent nos intérêts, mais ils ne nous appartiennent pas. Il nous faut accepter la séparation douloureuse apportée par la mort. » A nous d’articuler cette séparation avec la communion des défunts et des saints à laquelle nous sommes appelés. « Si Dieu permet que tel défunt ou tel saint intervienne, c’est pour nous aider à nous rapprocher de Lui », précise le curé de Sion. L’accompagnement spirituel des saints qui nous précèdent et contemplent le Seigneur est développé dans le Catéchisme de l’Eglise catholique. Il cite en particulier sainte Thérèse de Lisieux, docteur de l’Eglise, qui assure avant de mourir : « Je passerai mon ciel à faire du bien sur la terre. » 

Il peut même arriver que nos chers disparus nous aident à continuer notre pèlerinage terrestre par des signes inattendus et exceptionnels. « Va à Lourdes », demande à plusieurs reprises Elisabeth Leseur (mystique française du XXe siècle) à Félix son époux. La voix de son Elisabeth bien-aimée est ressentie avec une telle clarté que Felix, anti-clérical acharné et notoire, obéit. Au pied de la grotte, sa vie bascule, il devient dominicain quelques années plus tard. 

Quel est le bon chemin pour communiquer avec les morts ?

Intercession

En réalité, il se passe entre le ciel et la terre des échanges constants dont nous avons trop peu cons­cience. Avons-nous réalisé que les défunts décédés sans être proclamés saints, et qui ne sont pas encore en mesure de contempler la face du Seigneur (appelés âmes du purgatoire) ont besoin de notre prière pour être purifiés ? « Elle peut non seulement les aider mais aussi rendre efficace leur intercession en notre faveur détaille le Catéchisme de l’Eglise. » (CEC § 958)

Il se passe entre le ciel et la terre des échanges constants.

Double mouvement de prière

Cécile, catéchiste à Lausanne, détaille le double mouvement de prière qu’elle entretient avec les défunts : « Je prie ceux qui étaient proches du Seigneur, je leur confie mes préoccupations, mes enfants s’ils les ont connus par exemple. Quant à ceux qui n’étaient pas croyants, je demande à Dieu de se souvenir du bien qu’ils ont accompli et je fais dire des messes pour eux. » « Cette prière faite de part et d’autre est un échange d’aide mutuelle très précieux, résume le Père Couette. Ainsi s’exprime notre foi en la communion des saints qui réunit dans une même communauté spirituelle tous les sauvés, qu’ils soient encore sur terre ou qu’ils soient entrés dans l’éternité. »

Le miracle de Waldenburg, la main protectrice de saint Nicolas de Flüe

Photo: DR 

Quand les saints interviennent et nous protègent
Prié par le peuple chrétien inquiet, le saint ermite a protégé la Suisse d’une invasion nazie, le 13 mai 1940, jour de la Pentecôte. A la veille d’une invasion allemande imminente, sur la frontière, dans le canton de Bâle-Campagne, une quinzaine de personnes voient pendant une dizaine de minutes une longue main lumineuse identifiée comme la main de saint Nicolas de Flüe. Si l’apparition n’a pas été reconnue par l’Eglise beaucoup la considèrent comme un miracle. Une chapelle la commémore. L’invasion allemande annoncée n’a pas eu lieu, les troupes nazies n’ont pas traversé le Rhin mais ont filé vers les Ardennes françaises.

Nos disparus proches de nous

Extraits. Ce que nous dit la foi chrétienne, d’après le livre : Réincarnation, résurrection, communiquer avec l’au-delà, de Mgr Jean Vernette (Salvator)

La vie se poursuit au-delà de la tombe, parce que Notre-Seigneur a vaincu la mort par sa Passion, sa Croix et sa Résurrection.

Nos disparus sont des vivants, parce que l’amour est plus fort que la mort. Leur mort qui est absence pour nous est aussi nouvelle naissance pour eux.

Nos disparus nous sont présents d’une présence à la fois spirituelle et réelle, quoique invisible. Ils attendent eux aussi le moment des retrouvailles.

Nos disparus gardent leur personnalité et leurs tendresses : ils continuent de nous aimer de tout leur cœur.

Nous sommes d’autant plus proches d’eux que nous essayons d’être plus proches de Dieu, puisqu’ils vivent alors de sa vie.

Le Pape est mortel

Par Thierry Schelling
Photo: Ciric
« La question de la mort est la question de la vie », écrivait François à la Toussaint 2019. En bon jésuite, il sait que « tout est moyen vers une fin », y compris notre mortalité, qui relativise tout 1. En « franciscanisant 2 », il prie Dieu pour « notre sœur la mort corporelle », invitant à « prêter attention à chaque petite fin du quotidien, à chaque fin de mot, de silence, de page écrite… » dans un lâcher-prise que permet la foi en Christ mort et ressuscité (le kérygme), et qui prépare à l’étape finale…

Il évoquait d’ailleurs la sienne, dès son élection, en titillant les journalistes : « J’aurai un pontificat plutôt court… » Erreur ! Un septennat plus tard, c’est l’occasion pour lui d’appliquer les règles de discernement de vie et de mort quant à l’apparatus ecclésial… 

Memento mori !
Changement à la Curie, nominations épiscopales de par le monde, choix des pays et des communautés visités, ton de ses encycliques, zoom sur certaines réalités humaines plutôt que d’autres, tout concorde vers une patiente conversion, qui est une petite mort : à des habitudes, des traditions… Pour toujours mieux vivre de l’Esprit du Christ. Ce qu’il répète dans ses sermons prononcés à la « Tous-Défunts »
(2 novembre) dans les cimetières et les catacombes de Rome. Et, face à la mort, et aux persécutions contre les chrétiens, il propose les Béatitudes et Matthieu 25 (« le grand protocole », il le nomme) comme carte d’identité authentiquement chrétienne à deux faces : « heureux », et « ce que l’on fait à autrui » au nom de notre foi…

Un Pape qui sème, d’autres moissonneront, si la graine tombée en terre meurt… (cf. Jn 12, 24).

1 Une intéressante méditation « à l’article de la mort » est proposée par Ignace dans ses Exercices Spirituels, au numéro 186.
2 Néologisme pour signifier son attrait plus que prononcé pour François d’Assise et la spiritualité franciscaine comme outil de son pontificat.

La chapelle de la Rosière (VS)

Sur la route du Grand-Saint-Bernard, Orsières offre un parcours dépaysant et spirituel qui conduit sur les traces du bienheureux chanoine Maurice Tornay, assassiné en 1949 au Tibet et mort en martyr de la foi.

Texte et photos par Bénédicte Jollès

Le chemin du bienheureux conduit de l’église d’Orsières où Maurice Tornay fut baptisé à son village natal : La Rosière. Il permet une jolie promenade à flanc de montagne au-dessus de la vallée de la Dranse. 

Itinéraire : 4 km, durée : 1h30 aller, dénivelé : 320 mètres

1. A Orsières, rentrer dans l’église et visiter au sous-sol l’espace souvenir dédié au bienheureux chanoine, entrée par l’escalier à gauche du chœur. Il contient des objets personnels, le télégramme annonçant sa mort ainsi que des panneaux présentant cette personnalité hors norme dès l’enfance.

2. Rendez-vous sur la place centrale du village, devant la pharmacie. Repérer à côté des habituelles flèches jaunes indiquant le sentier, la vignette verte du visage de Maurice Tornay, c’est elle qui vous guidera. 

3. Remonter la rue de la Commune, tourner à droite sur la rue Charrière Challant. 

4. A gauche avant le pont, prendre la route de Potdemainge. Continuer, juste au niveau de l’école, prendre à gauche un petit chemin qui monte le long d’une barrière ornée de roues de bois. 

5. En haut, traverser la route, laisser la fontaine à droite et continuer à monter quelques dizaines de mètres pour passer sous le pont.

6. Suivre le balisage qui emmène à droite. Continuer en passant Chez les Giroud et Chez les Addy.

7. A La Rosière, le hameau mérite un arrêt. La chapelle Sainte-Anne y retient l’attention, la Vierge et sa mère y sont régulièrement priées par les couples stériles. De touchants ex-voto offerts après des naissances de bébés inespérées ornent ses murs. Les vitraux colorés racontent la vie de Maurice Tornay.

8. En sortant de la chapelle, la rue à droite conduit à sa maison natale qui se visite.

Bon à savoir

Pour plus d’informations : mauricetornay.ch

Il est possible d’être hébergé en groupe à l’abri du pèlerin de La Rosière : salle de réunion (30 places), cuisine et dortoir (20 places). Réservation auprès de Sabine Lattion, tél. +41 78 628 73 55.

Le dernier samedi du mois d’août fête en l’honneur de Maurice Tornay à l’église d’Orsières.

En librairie – novembre 2020

Par Calixte Dubosson et la librairie Saint-Augustin

Des livres

Sur les traces de l’au-delà
Jean-Pierre Longeat et Monique Hébrard 

Pourquoi je vis ? Pourquoi je meurs ? Y a-t-il une autre vie après la mort ? Un enfer et un paradis existent-ils ? Beaucoup de nos contemporains, déconnectés des religions, s’interrogent sur les fins dernières de leur existence. Et ils s’en vont glaner des réponses dans les sagesses orientales ou l’ésotérisme. Dans ce livre, un moine bénédictin renommé et une journaliste reconnue proposent d’offrir à un large public des réponses tirées de la spiritualité et de l’expérience chrétiennes.
En lisant cet échange passionnant d’un bout à l’autre, on est frappé par la confiance en la vie, par l’énergie vitale qu’il diffuse. 

Ed. Salvator

Acheter pour 32.10 CHFA la vie à l’amour
Marie-Axelle Clermont – Clémentine Le Guen – Camille Canard

Trois mamans qui ont perdu un enfant témoi-gnent de ce que la vie et la mort de leurs fils leur ont appris. Chacune à sa manière, elles nous racontent comment elles ont continué à avancer, au jour le jour, dans la souffrance mais aussi l’espérance. Comment elles font le choix de la vie. Parce que la vie et l’amour peuvent gagner. Ces témoignages mettent des mots sur les maux et redonneront courage à tous ceux qui sont dans la peine.

Ed. Emmanuel

Acheter pour 25.50 CHFMgr Vladimir Ghika: vagabond apostolique
Gaëtan Evrard – Louis-Bernard Koch

« J’irai là où l’amour de Dieu me conduira. » Né dans l’orthodoxie, Vladimir Ghika est éduqué, avec ses frères et sœurs, dans les bonnes écoles françaises de l’époque : voilà de jeunes orthodoxes dans un pays catholique qui suivent leur gouvernante au culte protestant ! Agé de 80 ans, il est arrêté en novembre 1952 et torturé, sans aucun égard pour son grand âge. Mais, tel saint Paul sous les verrous, il professe encore avec douceur que « rien n’est plus honorable que d’être détenu pour la cause de Jésus-Christ ». C’est une BD en  hommage à la figure complexe d’un missionnaire laïc devenu prêtre pour le diocèse de Paris et qui a été un pont entre orthodoxie et catholicisme.

Ed. du Triomphe

Acheter pour 23.90 CHFDonne-toi le temps de vivre
Notker Wolf

Le manque de temps caractérise l’homme moderne qui vit à un rythme effréné, imposé par une société qui ne vise que le rendement et l’efficacité. Comment, dans ces conditions, prendre du temps pour soi, pour les autres, pour Dieu, pour nourrir sa vie intérieure et sa prière ? C’est à cette question que Notker Wolf tente de répondre. Dans un langage très simple, il nous donne son témoignage en tant que moine bénédictin. Confronté lui aussi au manque de temps, il nous donne des clés pour vivre le temps autrement et nous propose quelques moyens concrets comme savoir faire une pause dans sa journée de travail, redécouvrir le sens du dimanche, se rendre présent à la Présence de Dieu au milieu de ses activités.

Ed. des Béatitudes

Acheter pour 27.40 CHF

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Patrick Cerchia: prier avec et pour les autres

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Unités pastorales du Grand-Fribourg (FR), novembre-décembre 2020

Par Jean-Marie Monnerat | Photo: C. Cerchia

«Nos activités pastorales ne peuvent porter un fruit qui demeure que si elles sont confiées au Père qui pourvoit à tout ce dont nous avons besoin», telle est la devise de Patrick Cerchia, diacre et chargé du ministère de prière et d’intercession pour les paroisses de Fribourg et environs. Sa vie est une succession d’étapes, parfois compliquées, qu’il surmonte avec le soutien du Seigneur dans la prière. À l’aube de ses soixante ans, il a déjà eu plusieurs expériences de vie. Voici quelques éléments de son histoire. Patrick Cerchia a vu le jour en janvier 1961 à Lausanne. C’est un enfant prématuré, né après six mois de grossesse seulement. Le temps passé en couveuse sera de deux semaines. Un temps bien trop court pour avoir une belle santé: son handicap découle de lésions irréversibles au cerveau, ce qui l’empêchera toute sa vie de se déplacer normalement. Pour lui, son handicap ne fait pas l’objet d’une importance particulière. Il le voit plutôt comme une complication dans son existence. Il s’attache à terminer une formation dans le domaine de la bureautique quand, à l’âge de 20 ans, il comprend que Dieu est au centre de sa vie. « J’ai voulu offrir aux autres ce que j’avais reçu, mais comment ? » explique-t-il. Devenir prêtre ? Trouver une autre voie ? Se marier ? Que de questions ! La réponse lui apparaîtra lors de sa formation à l’École de la foi, à Fribourg, complétée par trois ans d’études à l’Institut de Formation aux ministères (IFM), un mariage et un métier, celui d’assistant pastoral. « Notre couple est sans enfant, mais en accompagnant les jeunes dans différents domaines de la pastorale paroissiale, je peux dire que j’en ai eu des centaines » sourit-il. 

Le prochain changement important dans sa vie interviendra au cours de la quarantaine. « Jusque-là, je vivais comme si je n’avais pas de handicap, mais en fait celui-ci se manifestait de manière toujours plus importante, douloureuse et intrusive dans ma vie. Je sentais que mon corps n’arrivait plus à suivre. Par exemple, pour être en mesure de donner un cours dans une classe à 8h du matin, je devais me lever à 4h30. J’étais toujours plus fatigué et il ne m’était plus possible de continuer une activité à plein temps », poursuit Patrick Cerchia. 

Dans ma tête je n’avais pas de handicap
Il lui aura alors fallu plusieurs années pour accepter que la perte graduelle de la motricité et les efforts qu’il avait dû fournir avaient usé son corps et que désormais il ne pourrait plus garder le même style de vie. Pour tenir compte de son état, il a d’abord travaillé à mi-temps, puis à 10 %, puis pour de courtes missions ponctuelles. « Dans ma tête je n’avais pas de handicap, j’ai été obligé d’apprendre à vivre avec celui-ci, c’est-à-dire à vivre le mieux et le plus paisiblement possible, sous le regard de Dieu » explique-t-il. 

En accord avec son épouse, il a été ordonné diacre en 2002. « Je savais que je ne pourrais pas être au front de la même façon que mes confrères, mais il y a autant de manières d’être diacre que de personnes appelées. Selon une expression héritée du premier diacre permanent de notre diocèse, aujourd’hui décédé, M. Noël Aebischer, la vocation de diacre est celle d’un « serviteur inutile » et pourtant profondément essentielle à la vie ecclésiale : « inutile » parce que le travail que fait le diacre peut être effectué par d’autres personnes, assistant pastoral, laïc ou encore prêtre. Mais un diacre est encore bien davantage qu’un « serviteur inutile », sa mission est essentielle, car il se trouve au seuil de la porte de l’Église. Il fait le lien entre la communauté des fidèles et tous ceux qui se trouvent en périphérie. » C’est ainsi que Patrick Cerchia définit sa vocation. 

L’efficacité de la prière
Depuis 10 ans, c’est donc par la prière qu’il vit sa mission de diacre et de fidèle engagé dans l’Église. « Je ne prie pas d’abord pour moi, mais pour tous ceux qui en ont besoin, même si je ne les connais pas. Je crois énormément à l’efficacité de la prière. Elle est essentielle à ma vie. »

Depuis deux ans, il est devenu animateur et coordinateur du groupe des supporters priants. Des supporters ? Une allusion aux supporters des matchs de football pour la terminologie, mais des supporters qui portent dans leurs prières les intentions des paroisses. Certains d’entre eux se rencontrent une ou deux fois par mois dans la chapelle de l’église Sainte-Thérèse et tous reçoivent chaque mois une liste d’intentions, envoyées par courriel ou par poste, rédigées par Patrick Cerchia, pour lesquelles ils vont prier. Ces intentions sont tirées de la vie des paroisses: rencontre des catéchistes, baptêmes, messe en famille ou rencontre des servants de messe, pour ne citer que quelques exemples. 

Certes la situation sanitaire actuelle a pas mal modifié le fonctionnement du groupe, mais la prière reste toujours. « La prière est un chemin sûr pour donner un sens à ma vie, vivre et surtout transmettre et offrir aux autres ce que j’ai reçu. Je ne m’ennuie pas une seconde aujourd’hui » conclut Patrick Cerchia. 

La grotte de l’Ermitage de Saint-Ursanne, Jura

Par Amandine Beffa
Photo : Jean-Claude Gadmer

La position de l’ermite n’est pas sans rappeler les nativités médiévales.

Alors que se clôture l’année jubilaire des 1400 ans de la mort de saint Ursanne, il n’est pas trop tard pour affronter les près de 200 marches qui mènent à l’ermitage où il vécut. 

Dans la grotte, désormais fermée, l’ermite est représenté couché. Si elle ne semble pas spontanément inviter à un enthousiasme débordant, sa position n’est pas sans rappeler les nativités médiévales où la Vierge Marie médite sur toutes ces choses qu’elle gardait dans son cœur (cf. Lc 2, 19). Qu’est-ce que la vie érémitique, sinon se séparer du monde pour s’approcher du Christ et méditer ses mystères ?

Une statue d’ours semble veiller sur le saint. On raconte en effet qu’un ursidé ayant mangé l’âne qui lui permettait d’effectuer toutes les petites tâches de son quotidien, saint Ursanne lui aurait demandé de prendre sa place. Légende ou réalité, peu importe, l’ours fait partie des bêtes féroces qui seront rendues inoffensives et vivront sans distinction avec les animaux domestiqués. Nous lisons dans le livre d’Esaïe : « Un rameau sortira de la souche de Jessé, père de David, un rejeton jaillira de ses racines. Sur lui reposera l’esprit du Seigneur : esprit de sagesse et de discernement, esprit de conseil et de force, esprit de connaissance et de crainte du Seigneur. La vache et l’ourse auront même pâture, leurs petits auront même gîte. » (Es 11, 1-2.7) Ainsi, l’histoire de cet ours annonce la venue du Royaume de Dieu, à la fois déjà là (présent par la venue du Christ sur la terre) et pas encore.

La vie de saint Ursanne, comme celle des autres saints, nous invite à mettre nos pas dans les siens pour rechercher la proximité avec le Seigneur et nous préparer à la venue de ce Monde à venir.

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