Une heure avec Fabien et Virginie Udriot

Au service de l’Église

Fabien et Virginie Udriot sont mariés et parents de trois enfants, une fille et deux garçons. Fabien sera ordonné diacre permanent le 10 septembre prochain, à 17h à l’église Saint-Paul au Schönberg. Le couple partage avec nous son parcours de vie et de foi.

PROPOS RECUEILLIS PAR VÉRONIQUE BENZ
PHOTO : DR

Fabien et Virginie se sont connus très jeunes, à l’âge de 15 ans, lors d’une montée vers Pâques (temps de retraite du Jeudi saint au dimanche de Pâques) à la Villa Vandel à Châtel-Saint-Denis. Ils se sont mariés en 2001 au Bouveret. Fabien est informaticien indépendant et Virginie enseignante à l’école primaire. Leur parcours de vie est fait de voyages et de rencontres. Quelques années après leur mariage, ils partent en Angleterre avec ATD Quart Monde pour un projet de deux ans. Puis ils vivront un an au Cambodge et un an en Afrique. Entre les différents séjours à l’étranger, la famille s’agrandit. Au Burkina Faso, Fabien lance une petite entreprise avec laquelle il continue de travailler à distance.

La foi a toujours fait partie de la vie de Fabien et de Virginie. L’appel à servir l’Église était au cœur de Fabien depuis longtemps. « Ma vocation a germé gentiment. J’ai parlé à Bertrand Georges de mon désir de me mettre au service de l’Église, mais j’étais alors trop jeune ». En effet, explique Fabien, pour être diacre permanent il faut avoir atteint l’âge canonique de 35 ans. Le temps passe et Fabien laisse ce désir s’enfouir dans son cœur. Cependant, quelques années plus tard, au détour d’une rencontre, Bertrand Georges le relance sur sa vocation au diaconat permanent. En 2018, il commence un parcours de quatre ans, un an de discernement suivi de trois ans de formation.

« C’est un cheminement dans la foi dans notre vie de couple et de famille. Fondamentalement, nous nous sommes mis en route à cinq. C’est le prolongement d’un itinéraire que nous avons débuté depuis longtemps. Nous avons toujours eu des engagements religieux plus ou moins importants selon nos voyages. »

L’ordination diaconale marque l’aboutissement d’une formation, mais c’est avant tout la continuité de quelque chose d’intérieur. C’est surtout une nouvelle aventure de foi pour le couple et la famille Udriot.

Après son ordination, Fabien restera actif dans sa branche professionnelle, il n’aura pas d’engagement professionnel en Église. Cependant, dans sa paroisse, il prendra une place particulière lors des célébrations. « Ma présence à l’autel sera différente durant la liturgie. J’aurai également un rôle d’accueil et de proximité. Le diacre est celui qui se met au service, souligne Fabien, ce service prend plusieurs formes : c’est d’abord le service de la Parole, mais c’est aussi celui de la prière, notamment la liturgie des heures et de la charité. » Le diaconat permanent est différent pour chaque personne. Chaque diacre, après avoir reçu ce sacrement, est invité à développer ses charismes et à les faire fleurir. Souhaitons à Fabien et Virginie Udriot et leurs enfants de pouvoir porter de belles fleurs au cœur de notre Église.

Marcher au rythme de la création

PAR MARIE-NOËLLE THEYTAZ, ANGELINE AMOUYE, RENÉ-PARFAIT MESSENG ET BRIGITTE BESSET
PHOTOS : JOSÉPHINE BILARDO ET BRIGITTE BESSET, JOAO CARDOSO ET DR

Voici un retour en témoignages et en images sur la matinée « Au cœur de la création » du dimanche 26 juin. Elle avait pour thème : « La création, une nature offerte pour chacun, offerte pour tous, sans distinction, une gratuité, un cadeau dont tout le monde peut profiter qui est source d’épanouissement et de réconfort ». Trois temps ont rythmé cette matinée en plein air : une marche méditative, une messe célébrée par l’abbé Zbiniew Wiszowaty et un repas partagé.

Toutes générations confondues

J’ai eu beaucoup de plaisir à partager ce moment communautaire dans la nature tout près de chez moi avec des personnes de tous âges. C’est une richesse de pouvoir vivre de tels moments avec le mélange des générations ainsi que la messe en pleine nature.

Et quel plaisir de terminer cette matinée en partageant un repas tous ensemble! Un moment tout aussi important pour mieux faire connaissance en toute simplicité et convivialité.

Une belle journée qui m’a fait beaucoup de bien.

Marie-Noëlle Theytaz

Un Dieu qui fait merveille

Marcher au cœur de la création: une petite chose… Mais je me suis sentie choyée tout au long de cette marche méditative. Me voilà au cœur du sujet.

Je prête souvent peu attention au cadre de vie extraordinaire dans lequel nous vivons : là, j’étais dans une forêt, près de petits cours d’eau, de clairières, appréciant le calme de la nature et le chant des oiseaux. Les textes bibliques qui ponctuaient notre marche étaient tellement en accord avec le paysage qui s’offrait à nous que je les ai accueillis avec la certitude que Dieu existe, que son message est vrai, concret. Et que ce que Dieu nous offre est en lien avec la Bible. Je me suis sentie comme une petite chose qui fait partie d’une création merveilleuse.

J’ai vécu ce moment comme une confirmation de ce que Dieu ne cesse de me dire : « Ne doute pas : je suis là partout et en toute chose et je ne t’abandonnerais jamais. Je suis à l’origine de merveilles et tu es une de ces merveilles ». Je suis chanceuse d’être une petite chose bien choyée par Dieu. Chanceuse d’avoir pu vivre cette matinée méditative.

Un grand merci aux organisateurs de cette marche et de cette messe en plein air. La joie, la bonne humeur, la rencontre, l’émerveillement… et l’occasion de vivre notre foi ensemble et autrement. Tout simplement merci !

Angeline Amouye

Une messe unique

Dans mon pays natal, le Cameroun, j’ai assisté à des messes en plein air ou sous des tentes dans la campagne parce que l’église n’était pas encore construite ou qu’elle était trop petite pour accueillir tous les fidèles.

Je dois avouer que je résistais à l’idée de participer à cette messe en plein air dans la forêt de Coinsins, sachant que notre belle église de Gland avait été inaugurée quatre mois plus tôt et que la météo du jour présageait une matinée pluvieuse. Pendant que je me préparais à assister à la messe par curiosité, le Seigneur m’a inspiré, me rappelant que j’avais gardé un petit piano sur lequel j’avais appris à jouer et que je pouvais m’en servir pour la messe, car il n’avait pas besoin d’électricité. D’un seul coup, la voix qui résistait a cessé de se faire entendre à l’intérieur de moi, et j’ai eu la grâce de vivre une messe extraordinaire qui a débuté par une marche méditative sur le thème de la création. Cette marche guidée et jalonnée de moments de musique et de lecture de la Parole de Dieu a été la plus belle manière de préparer une messe que j’aie jamais vécue.

Il faut reconnaître que dans sa bonté et son immense grandeur, Dieu nous a offert un climat agréable, sans pluie ni trop de soleil, pour profiter pleinement de ce moment de prière et de méditation dans la nature, au cœur des merveilles de sa création. A la fin, j’étais tellement ému et rempli de joie et de paix que je n’ai pas hésité à demander au prêtre s’il était possible d’organiser plus souvent des messes comme celle-ci.

René-Parfait Messeng

Eglise ensemble

PAR FABIENNE GIGON, REPRÉSENTANTE DE L’ÉVÊQUE À GENÈVE | PHOTO : CATH.CH

Chère Lectrice, cher Lecteur,
C’est un honneur et une joie de m’adresser à vous en tant que représentante de l’évêque pour la Région diocésaine de Genève. Ainsi, nous démarrons un bout d’aventure de l’Eglise ensemble. Alors n’hésitez pas à prendre contact !

Permettez-moi d’évoquer un joli événement auquel j’ai été conviée le 24 juin dernier dans l’anticipation de ma prise de fonction.
La communauté de l’Arche a coupé les rubans de ses nouveaux locaux de La Corolle, à Versoix. Des bâtiments lumineux et chaleureux, pour offrir un espace de vie, de travail (avec des ateliers de créations en tout genre, vendues sur place) et de loisirs à des personnes à besoins spécifiques.
C’est une communauté au sens large qui s’est réjouie avec les nouveaux occupants : familles, amis, éducateurs et animateurs, direction, institutions sœurs et faîtières, ainsi que des élus. J’ai apprécié les discours : « nous mettons nos talents en commun », « nos différences nous unissent ».
J’y ai appris que tous les 4 ans, l’Arche – environ 150 communautés à travers 38 pays –, se rassemble pour se donner « un mandat » : prendre les grandes décisions pour l’ensemble de la communauté.
Cela n’est pas sans rappeler la démarche synodale que notre Eglise a initiée. Le fruit premier, au-delà des décisions à venir, est la rencontre, le dialogue, la confrontation des idées pour avancer d’un pas de plus, avec humilité et confiance que le Seigneur agit à travers nous. Selon la formule de mon collègue fribourgeois (merci Claudien !), un synode, c’est « se conforter dans la foi et la charité ».
Revenons à La Corolle, « un lieu pour tous, un lieu pour chacun », mettant en avant les relations qui nous grandissent et valorisant la diversité, « signe d’une humanité plus approfondie ». La foule a été invitée à se lancer parmi des pelotes de laines de couleurs : le réseau ainsi tissé illustrait bien que nous sommes interreliés !

Cette visite me permet de témoigner de la richesse et de la qualité des lieux que nous accompagnons, dans ce cas via la Communauté œcuménique des personnes handicapées et de leurs familles (COPH), présents lors de cet événement. Des lieux qui témoignent de l’étonnante fécondité de l’accueil de nos diversités, de la rencontre et du dialogue.
Déjà, je suis heureuse de découvrir davantage le professionnalisme des collègues, prêtres et laïcs, l’implication des bénévoles et la beauté de leur engagement ! Merci, car nous sommes Eglise ensemble.
Je vous souhaite une belle « rentrée pastorale », une nouvelle année en compagnie du Seigneur. Que son souffle nous habite !

Pastorale jeunesse : une nouvelle recrue

Après une année de discernement en tant que responsable de la pastorale jeunesse de l’Unité pastorale Nyon-Terre Sainte, Charlotte Obez a laissé sa place à Thomas de la Barre. Ancien membre du groupe de jeunes, ce scout théologien et musicien se réjouit d’entrer en fonction en septembre.

PROPOS RECUEILLIS PAR AUDREY BOUSSAT
PHOTO : ARMELLE MARTINEZ

Thomas, comment vous décririez-vous en quelques mots ?

Thomas de la Barre : Créatif, entreprenant et passionné. Comme musicien, mais aussi comme scout, j’ai découvert combien j’aime bâtir des projets motivants et ambitieux qui touchent les gens.

Quel est votre parcours ?

Après ma maturité au gymnase de Nyon, je suis parti pour neuf mois à Altötting, en Allemagne, dans une école de mission tenue par la communauté de l’Emmanuel. Cette année d’apostolat vécue avec quatorze autres jeunes de dix-huit à trente ans se fonde sur une vie de communauté forte, des temps de formation, des projets missionnaires très variés et la prière quotidienne. Je suis ensuite rentré en Suisse pour commencer des études de théologie, ayant compris que le Seigneur m’appelait à travailler pour l’Eglise comme laïc. J’ai aussi eu l’occasion de travailler au sein du service de communication du Conseil œcuménique des Eglises à Genève.

Comment vivez-vous votre foi ?

J’aime vivre d’une foi joyeuse, ancrée dans la louange devant les merveilles que le Seigneur réalise chaque jour dans mon existence. Ce n’est pas une vision du monde naïve ou ingénue, mais bien un chemin exigeant que de choisir la joie véritable ! Le scoutisme m’a appris que les choses qui méritent d’être vécues ne sont pas toujours faciles. Et à avancer avec le sourire.

Pourquoi avez-vous décidé de vous engager en tant que responsable de la pastorale jeunesse ?

J’ai toujours voulu exercer un métier qui soit intimement lié à ma foi. C’est pour moi une grande chance de pouvoir travailler au quotidien à annoncer l’Evangile et partager le message de l’Eglise avec les jeunes.

Avez-vous déjà des idées de projets que vous aimeriez mettre en place dans le cadre de vos fonctions ?

J’ai toujours beaucoup d’idées de projets ! J’aimerais en particulier vivre les jours de Pâques dans un lieu fort avec le groupe de jeunes. Et, bien sûr, il y aura les Journées mondiales de la jeunesse à Lisbonne l’été prochain !

Grands-parents à l’honneur

PAR THIERRY SCHELLING 
PHOTOS : PASCAL VOIDE

Le 24 juillet, au cœur de l’été, le pape François invite les communautés paroissiales à commémorer, remercier, prier pour et penser aux grands-parents.

Si la date est un tantinet malpropre – juillet est un mois de vacances… – et la canicule n’aidant pas nos aîné.e.s à sortir, Chêne a accueilli un bel échantillon pour la messe de 17h30. Notre Père Sviatoslav a présidé con gusto et conclu en musique avec son accordéon ; Sabrina et Pascal – et d’autres, certainement – ont été aux commandes de cette célébration conclue avec un bel apéro garni dans le narthex. Excellente initiative car place il y a et les fidèles sont tentés de rester… « Totale réussite, plaisir immense, joie partagée », voilà les cris d’allégresse du Peuple de Dieu. Alors, merci à vous, grands-parents, de continuer à partager avec, prier pour et écouter qui nous sommes nous, vos descendant.e.s !

Silence, on frappe !

La Compagnie la Marelle revient ! Elle sera présente à Nyon, à la salle de la Colombière, le dimanche 9 octobre à 17h, ainsi qu’à la salle communale de Vich le samedi 3 décembre à 18h, pour jouer la pièce de Jean Naguel « Silence, on frappe ! ». En plus d’un résumé, nous vous proposons des pistes de réflexion, pour identifier la violence dans notre quotidien.

PAR OLIVIER CAZELLES | PHOTO : COMPAGNIE LA MARELLE

« Dans le salon-lavoir où règne Lucia, la Sicilienne au franc-parler, on y lave son linge, mais pas que ! On y rit aussi, on y pleure parfois, en somme, on y vit !

Amandine, qui vient de se marier à un jeune homme « beau comme un dieu mais jaloux comme un chameau », tout comme Elodie, l’étudiante en architecture provocante mais studieuse, confient volontiers leurs difficultés à Lucia dont l’humour et le bon sens font du bien.

Au fil des rencontres, une amitié va se créer, avec l’envie de s’entraider quand la vie devient difficile et la conviction que la solidarité résoudra n’importe quel problème.

Et pourtant, quelques semaines plus tard…

En Suisse, toutes les deux semaines, une femme est tuée par son mari, son partenaire ou son ex-compagnon. Et chaque semaine, une femme survit à une tentative de féminicide. »

La violence peut se trouver partout, parfois même en nous, à des degrés divers :

− Le refus d’entrer en communication ou d’écouter autrui.

− La violence verbale, sous la forme de critiques, de moqueries, d’insultes, de reproches.

− La violence psychologique, par des atteintes aux émotions et à l’estime de soi d’autrui.

− La violence physique, besoin de dominer l’autre en causant de la douleur.

« Voilà un spectacle qui ose aborder un sujet de société tabou avec grâce et virtuosité. » RegArts (Avignon)

Que faire en situation de violence ?

par Françoise Gariazzo, en charge de la pastorale sociale et de rue

Il faut absolument sortir du silence ! Une manière peut être d’en parler à une personne de confiance, qui peut être un membre de votre famille, un proche, une personne de la paroisse. La Permanence accueil de Nyon se tient aussi à votre disposition (Route de l’Etraz 20, lundi de 14h30 à 17h30 et mercredi de 9h à 12h).

Il existe des centres d’écoute et de soutien spécialisés dans ce domaine :

➤ Pour les victimes : Centre de Malley-Prairie 021 620 76 76 (24h/24h) ou si urgence : Police : 117

➤ Pour aider les personnes auteures : centre de l’Ale : 021 321 24 00 (https://prevention-ale.ch)

Jeux, jeunes et humour – septembre 2022

Par Marie-Claude Follonier

Question jeune

Qui est le saint patron des soldats ?
Fêté le 22 septembre, Maurice (qui a donné son nom à l’abbaye et à la ville de Saint-Maurice) était un légionnaire romain d’origine égyptienne et un chrétien. Arrivé en Valais, l’empereur lui ordonne de tuer d’autres chrétiens et de sacrifier aux idoles, ce qu’il refuse de faire. Ses hommes et lui sont exécutés. On retient de lui sa loyauté, son courage et son obéissance à Dieu face aux ordres injustes des hommes, ce qui lui vaut d’être le patron des soldats. Comme il a beaucoup marché, on l’invoque aussi pour soulager les crampes.

par Pascal Ortelli

Humour

Radio Vatican avait mis en soumission un poste de journaliste pour les infos horaires journaliers. Un brave retraité du Nord Vaudois se décida pour faire acte de candidature. Seulement, il était atteint de gros problèmes d’élocution et il ne s’exprimait qu’en bégayant. Ses copains essayèrent diplomatiquement de l’en dissuader, mais il persista. Quelque temps plus tard, l’un des amis l’interpella :
– Alors, radio Vatican t’a embauché ?
– Non.
– On te l’avait bien dit ! Pourquoi as-tu été refusé ?
– Parce que je suis divorcé-remarié !

par Calixte Dubosson

Inviter à la rencontre

L’étymologie du mot catéchèse, « faire résonner », indique bien sa nature dialogale. Le dialogue résidant en premier lieu dans la relation, le Service de la catéchèse de l’ECR invite à la rencontre avec le Christ. Quel que soit l’âge !

PAR MYRIAM BETTENS | PHOTOS : ECR

Il n’y a pas d’âge pour recevoir le « paquetage du chrétien ». Comprenez par-là les trois sacrements d’initiation : le baptême, la confirmation et la communion. Ces sacrements marquent l’entrée dans la communauté. Et ceux qui se décident une fois adultes entendront tôt ou tard la chaleureuse et rassurante voix de Cíntia Dubois-Pèlerin. Au Service de catéchèse, elle est un peu la porte d’entrée vers ces sacrements ! La secrétaire oriente ensuite les candidats vers un des membres du service afin qu’ils soient accompagnés dans leur cheminement, par « des rencontres de groupe une fois par mois et individuelles en fonction de la demande et du besoin », détaille Sébastien Baertschi, en charge de la coordination du catéchuménat des adultes.

Pour une personne qui n’est pas baptisée, le parcours prendra entre une année et deux ans. Le temps du catéchuménat est marqué de plusieurs étapes célébratives qui rythment le cheminement. Les catéchumènes recevront ensuite les trois sacrements lors de la Veillée pascale. Il subsiste toujours un « étonnement et une grande joie de constater que de jeunes adultes entre 20 et 30 ans ont ce désir », confie Martine Bulliard, la responsable du service. « Un étonnement, car dans notre Eglise beaucoup de choses doivent changer. On pourrait donc légitimement penser qu’elle ne les intéresse pas en l’état. Malgré cela, l’Esprit est toujours à l’œuvre et nous croyons vraiment que Dieu devance cette demande », ajoute-t-elle encore.

« Nous avons tendance à penser que la catéchèse se résume à acquérir des connaissances, alors qu’il s’agit d’abord de favoriser la rencontre avec le Christ », souligne Martine Bulliard. Mandaté par l’évêque pour orienter la catéchèse, le service œuvre de manière diocésaine afin d’être en harmonie avec les autres cantons. Outre l’accompagnement personnalisé des catéchumènes adultes, le Service de catéchèse forme également ceux qui animent la catéchèse dans les paroisses genevoises. « Nous réfléchissons aux propositions de formations les plus adéquates tout en gardant la posture de celui qui découvre avec l’autre ».

Au service, mais comment ?

Une chose que le Service de la catéchèse et du catéchuménat accomplit et dont on ne se rend pas compte ?
Martine Bulliard :
Une des choses dont on ne se rend pas compte, ce sont les liens tissés avec un grand nombre de personnes. C’est vraiment de l’ordre de la communion, de connaître les gens qui gravitent autour de nous et cette connaissance permet d’avancer et de mieux répondre aux demandes.

Quel « service » apportez-vous aux Genevois de manière générale ?
MB : Je prendrai le biais du catéchuménat pour dire que l’on est à l’écoute de toute personne qui a envie d’aller plus loin dans sa vie, qui a envie de trouver du sens à sa vie, d’avancer, de cheminer. C’est vraiment de se dire que nous sommes ouverts à l’écoute de chacun là où il en est dans son parcours spirituel. Notre rôle c’est d’être là, d’écouter et d’avancer avec les personnes.

Mgr Morerod bénit ces jeunes adultes ayant décidé de recevoir « le paquetage du chrétien ».

Sur le chemin de Compostelle

Plusieurs membres du groupe de jeunes de l’Unité pastorale (UP) Nyon-Terre Sainte ont cheminé en juillet sur la Via Jacobi du lac de Constance à Einsiedeln pour leur traditionnelle sortie estivale. Au programme de cette semaine : randonnée, chapelet, détente. Bénédicte Sahli était du voyage. Elle partage dans ces lignes ce qu’elle a vécu sur le chemin de Compostelle.

PAR BÉNÉDICTE SAHLI 
PHOTOS : ARMELLE MARTINEZ ET CHARLOTTE OBEZ

C’est le 10 juillet, dans la ville de Rorschach (canton de Saint-Gall), au bord du lac de Constance, qu’a débuté le pèlerinage du groupe de jeunes de l’UP Nyon-Terre-Sainte. Les jeunes ont rejoint Einsiedeln à pied en empruntant le chemin suisse de Compostelle, la Via Jacobi, en l’espace d’une semaine. Ils étaient sept à prendre part à ce périple, accompagnés par Charlotte Obez, l’actuelle animatrice jeunesse de l’UP, et Thomas de la Barre, qui lui succédera en septembre (voir page 5).

Pour faire les choses dans les règles de l’art, chacun a tamponné sa crédenciale, son carnet de pèlerin, à chaque étape et dormi dans les auberges prévues pour les pèlerins de Compostelle. Nos journées étaient rythmées par la récitation du chapelet. Au quatrième jour de marche, nous avons fait une halte bienvenue au centre aquatique Alpamare, à Pfäffikon, dans le canton de Schwyz.

Des moines accueillants

Arrivés à Einsiedeln, les jeunes ont admiré les différents bâtiments composant le monastère bénédictin et s’y sont recueillis avant de déposer des intentions de prière aux pieds du Christ et de la Vierge noire. En mai, le groupe avait vendu des bougies parfumées pour financer son voyage: chaque bougie vendue offrait la possibilité à son acquéreur de glisser dans une enveloppe une intention de prière qui serait apportée à Einsiedeln.

Les moines, des bénédictins, vivent cloîtrés et les contacts avec l’extérieur ne sont pas fréquents. Vivant selon la règle de saint Benoît, ils renoncent à leurs biens et portent un habit noir, car ils meurent au monde pour renaître dans le monastère. Notre groupe a eu la chance d’échanger avec le Père-Abbé, Mgr Urban Federer, ainsi qu’avec un jeune novice genevois, Frère Alban, qui a prononcé ses vœux simples durant les laudes du dimanche 17 juillet.

D’Einsiedeln à Saint-Jacques

Saint-Jacques-de-Compostelle est l’un des pèlerinages les plus célèbres d’Europe. Ses chemins sillonnent nombre de pays et se ramifient sur le continent européen pour que chacun puisse partir de chez lui. La destination est la cathédrale de Compostelle, en Galice, dans le nord-ouest de l’Espagne, dont la crypte abrite les reliques de l’apôtre Jacques le Majeur.

Dans l’église de l’abbaye bénédictine d’Einsiedeln se trouve une statue célèbre appelée la Vierge noire. Cette statue de Marie n’avait, à l’origine, aucune raison d’être appelée ainsi. C’est à la fumée des bougies que les croyants venaient allumer à ses pieds que la statue doit sa couleur. La ville elle-même est d’autant plus connue qu’elle est une étape importante de la Via Jacobi, qui traverse la Suisse du lac de Constance à Genève.

Cette semaine passée ensemble nous a permis d’approfondir notre foi et de faire de belles rencontres. Il ne nous reste qu’à poursuivre le chemin de Compostelle.

En librairie – septembre 2022

Par Calixte Dubosson et la librairie Saint-Augustin

Des livres

La messe vécue pour les enfants
Maria Montessori

Si la pédagogie fondée par Maria Montessori est connue dans le monde entier, sa vision du catéchisme l’est beaucoup moins. Fervente catholique, elle s’est pourtant attachée à appliquer les grandes lignes de sa pédagogie à la transmission de la foi auprès des enfants. « La mère qui emmène son petit enfant avec elle à l’église, prépare un sens religieux en lui qui ne peut être suscité par aucun enseignement », déclare-t-elle notamment. Ainsi, Maria Montessori était convaincue de la grande capacité des tout petits à saisir le surnaturel, et de l’importance de leur parler de Dieu comme d’un père bienveillant et protecteur, tout amour. Dans ce livre, on retrouve l’intuition fondamentale de Maria Montessori : donner à un enfant non pas une instruction, mais un accompagnement de son développement pour s’unir au Christ.

Editions Artège

Acheter pour 26.30 CHF

Trois jours et trois nuits
Ouvrage collectif

« Les écrivains ont aimé Lagrasse. Là-bas, ils ont trouvé des amis, des conseillers, des guides, des hommes simples surtout. Personne n’était là pour convaincre l’autre. Mais le pari n’était pas gagné d’avance », écrit Nicolas Diat dans sa préface.

Que s’est-il passé dans cette abbaye des Corbières, entre Carcassonne et Narbonne ? A l’ombre de bâtiments immenses dont la fondation remonte au VIIIe siècle, quarante-deux jeunes chanoines mènent une vie de prière placée sous l’égide de la Règle de saint Augustin. Pendant trois jours et trois nuits, quinze écrivains les ont rejoints pour partager leur quotidien. Office, étude, travail manuel, promenade, repas, ils ont eu le privilège d’être sans cesse avec eux.

Voici les beaux récits de ces expériences inoubliables, pleines de péripéties et de surprises…

Editions Fayard

Acheter pour 37.50 CHF

Dieu n’est pas mort
Vance Null

Après une inspection du gouvernement local, le révérend Dave est appelé à Washington, DC pour défendre un groupe de familles chrétiennes mis en cause pour faire l’école à la maison. Convaincu que le droit d’éduquer ses propres enfants est une liberté qui vaut la peine d’être défendue, le révérend Dave s’engage dans cette affaire qui déterminera l’avenir de la liberté religieuse du pays tout entier. Après le succès des trois premiers volets, voici le quatrième de la série Dieu n’est pas mort. Ce film DVD se veut pourfendeur des idéologies dominantes qui se disséminent dans les programmes scolaires et dans les écoles, et comme le dit le révérend Dave, la Bible « barre la route au relativisme moral, à ceux qui confondent le bien et le mal ». Un film qui fait du bien en cette période afin de rappeler quelques fondamentaux.

Editions SAJE

Acheter pour 30.00 CHF

Le grand cahier de jeux catho
Camille Pierre et Sophie Mullenheim

Ce cahier de jeux est destiné à toutes les familles qui souhaitent découvrir et transmettre les grandes thématiques de la foi chrétienne en s’amusant. Chaque page propose des jeux de toutes sortes : rébus, mots fléchés, points à relier, arbres généalogiques à compléter, textes à trous, charades, devinettes… il y en a pour tous les goûts et pour tous les âges (3 niveaux). Plus de 130 jeux à réaliser seul ou en famille !

Editions Mame

Acheter pour 15.80 CHF

Pour commander

Nominations

PAR L’ABBÉ PASCAL DESTHIEUX, VICAIRE ÉPISCOPAL
PHOTOS : DR

Chères amies et chers amis des équipes pastorales et des Conseils des unités pastorales (UP) La Seymaz et Eaux-Vives-Champel,

Nous sommes très heureux de vous annoncer les nominations, pour vos deux UP, pour cette rentrée pastorale :

Mme Astrid Belperroud, animatrice pastorale, et l’abbé Sviatoslav Horetskyi, prêtre auxiliaire.

Tous les deux sont nommés sur les deux UP, avec la perspective d’un élargissement à une grande région « Rive gauche ».

Evidemment, les personnes déjà nommées, ne vont pas recevoir une nouvelle nomination, mais nous leur demandons, dès maintenant, de travailler à établir des synergies intra UP et entre UP. C’est ainsi que toutes et tous sont invités à vivre cette synergie sectorielle.

En vous remerciant de faire bon accueil à Mme Astrid Belperroud et à l’abbé Sviatoslav Horetskyi, et de continuer à apporter votre soutien à vos équipes pastorales, je vous adresse mes salutations fraternelles.

Une nouvelle jeunesse pour l’Eglise

PAR AUDREY BOUSSAT
PHOTO : JOAO CARDOSO

Réjouissons-nous, car notre Eglise est vivante, habitée par de jeunes paroissiens rayonnants d’enthousiasme. C’est l’heureux constat que j’ai dressé en préparant ce bulletin : des enfants ont récemment fait le choix d’être baptisés (p. 10) tandis que d’autres jeunes ont fait leurs premiers pas vers l’autel pour communier (pages 10, 13 et 17) ou sur le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle (page 4). Souriants et épanouis, ils sont le visage de l’Eglise de demain, composant une grande famille universelle où il fait bon vivre.

Grandir en Eglise, c’est faire des rencontres nourrissantes qui nous accompagnent sur le chemin de l’existence. C’est se construire avec des personnes qui partagent nos valeurs, qui croient en Dieu et qui l’aiment ou apprennent à l’aimer. On s’y sent bien, accueilli, valorisé, avec la certitude de pouvoir vivre sa foi en toute simplicité et sans craindre d’être jugé. Les moments de partage et de convivialité jalonnés de rires sont nombreux; mais croire en Dieu signifie aussi disposer d’un refuge dans les épreuves ou quand on ressent le besoin de pleurer ou de se confier à quelqu’un.

Une nouvelle génération se construit, épaulée avec amour et patience par les précédentes. Accompagnés par leurs proches ou des personnes engagées en pastorale qui les inspirent et les façonnent, ces jeunes portent sur l’Eglise un regard neuf et authentique. Ils appuient leur foi sur les valeurs transmises par le Christ avec une vigueur et une détermination propres à un âge où l’on s’émerveille de tout. Le poids des ans n’a pas encore ridé leur perception de cette institution solide et fiable et ils répondent à l’appel de Dieu avec confiance.

Leur sincérité et leur curiosité sont leurs forces. Ils sont ancrés dans une Eglise qui leur accorde sa confiance et tente de leur offrir des espaces pour s’exprimer et développer leurs dons. Tant mieux, car ces jeunes sont le reflet de Dieu. Jésus n’a-t-il pas dit : « Laissez les enfants venir à moi, ne les empêchez pas, car le royaume de Dieu est à ceux qui leur ressemblent » (Marc 10, 14) ?

Quelle que soit la longueur de notre vie, il nous est toujours possible de prendre exemple sur les petits qui nous entourent, véritables sources de joie. A tout âge, on peut décider d’offrir à son regard une nouvelle jeunesse. Et se laisser porter avec sérénité et foi par la belle aventure qu’est la vie du croyant.

A l’école du Christ pédagogue

Le Christ pédagogue, un modèle d’enseignant.

PAR FRANÇOIS-XAVIER AMHERDT | PHOTO : DR

Construit en parallèle de l’épisode des disciples d’Emmaüs (Luc 24, 13-35) par le même rédacteur, le troisième évangéliste Luc, le récit du cheminement du diacre Philippe avec l’eunuque de la reine Candace offre également une séquence pédagogique spécialement bien adaptée aux écoles catholiques comme à toute entreprise catéchétique et pastorale (Actes 8, 26-40).

Sortir sur les routes du monde

Il s’agit d’abord d’écouter l’interpellation de l’ange du Seigneur, qui nous invite à sortir sur les routes du monde pour y trouver des élèves potentiels en quête de sens à leur vie (1re étape).
Puis de les rejoindre dans les interrogations qu’ils portent, puisqu’ils sont déjà habités par l’action de l’Esprit, lequel toujours nous précède là où il nous envoie. « Comprenez-vous ce que vous lisez et cherchez ? », pouvons-nous demander aux jeunes et à leurs parents, à l’exemple de Philippe à l’adresse de l’intendant (2e étape).

Ensuite, il convient de nous laisser inviter dans leur « char existentiel », afin de nous mettre à leur portée et de déterminer si ce que nous désirons leur offrir peut correspondre à leur attente et combler leur soif (3e étape). Si oui, un projet éducatif selon une charte respectueuse de l’identité de chacun·e peut être établi, au service d’un enseignement structuré et d’un accompagnement existentiel étoffé (4e étape). Viendront peut-être les occasions favorables où les étudiants demanderont à en savoir plus sur la figure du Fils de Dieu de manière à vivre une rencontre personnelle avec lui (5e étape), à partager ainsi la prière et les sacrements (6e étape).

Partage humain et spirituel

Quoi qu’il en soit, qu’il y ait ou non un catéchuménat sacramentel, le cheminement se termine par un effacement des éducateurs, semblable à celui du diacre des Actes, pour laisser s’en aller dans la vie les jeunes, d’où qu’ils viennent et où que se dirigent leurs orientations d’avenir, sous la conduite du Seigneur (7e étape).

Un véritable parcours d’« école buissonnière », auprès du buisson ardent du partage humain et spirituel avec d’autres, avec des formateurs et avec le Christ pédagogue.

Première pour la première des communions !

 

PAR THIERRY SCHELLING 
PHOTOS : DIVERS

Pour nos kids d’année de 1re des premières communions, ce fut… dépaysant : direction Choulex pour leur premier jour de retraite ! Idyllique hameau à l’église de pierres et de bois, à la cure libre attenante à un parc où potager et prairie se côtoient pour célébrer Mère Nature. Et échanger, prier, chanter, jouer, goûter, rire et faire silence… Programme encadré par Marianne et Anne-Marie, et votre curé Thierry S., trop contents de nous délecter de ce temps en campagne voisine.

Le lendemain, retour à St-Jo : salles du sous-sol et du premier étage, église et… Jardin Anglais, pour une 2e journée de prépa tous ensemble. L’esprit de groupe est assuré, et vers 16h, le départ à la maison des un.e.s et des autres témoigne que ce furent deux jours formateurs et ludiques tout à la fois !

Dimanche, grande fête, calme et recueillie… Les enfants avaient déjà fait une première communion en petit comité, à St-Jo (chapelle Saint-Victor) au 2e jour de la retraite, histoire de vivre l’intimité avec le Seigneur présent dans Sa Parole et Son pain. C’était donc la 2e communion, mais la première en présence des familles et de la communauté de St-Jo.

Et devinez quoi ? La troisième communion a eu lieu le mercredi suivant, lors de l’heure de caté : bilan en forme de remerciements, de gratitude, de joies et de souvenirs. Et une célébration de la Parole et de la communion a terminé, ou plutôt, envoyé, ces enfants témoigner dans leur quotidien de ce qu’ils et elles avaient reçu…

Enfants au Togo

 

TEXTE ET PHOTOS PAR L’ABBÉ JEAN-JACQUES AGBO

L’association Enfants au Togo est une association fondée en 2006 par l’abbé Jean-Jacques Agbo sur l’impulsion de quelques amis proches.

Notre but est de venir en aide à des enfants qui en ont besoin au Togo, dans les villes de Lomé ou d’Aneho. Notre volonté est de partager ce que nous avons pour permettre à ces enfants de pouvoir grandir dignement, donc d’avoir de quoi subvenir aux besoins du quotidien. Ainsi nous faisons le lien entre des familles désireuses d’être solidaires ici, en Suisse, avec les structures qui s’occupent des enfants au Togo. A Lomé nous finançons des frais d’écolage pour une centaine d’enfants et à Aneho nous soutenons principalement l’orphelinat Divine Providence qui accueille actuellement autour de 70 enfants. Nous y apportons une aide financière afin d’assurer constamment un minimum de nourriture, ainsi qu’une aide matérielle pour apporter des produits d’hygiène ou des produits plus difficile à trouver sur place.

Notre action est financée par la générosité des personnes qui nous entourent et qui nous connaissent. Nous sommes tous bénévoles et faisons en sorte de n’avoir presque aucun frais de fonctionnement afin de reverser tout ce qui nous a été confié.

Nous sommes sept personnes à faire fonctionner notre association. Nous nous réunissons tous les deux mois selon l’actualité. Cette organisation fonctionne et n’a du sens que si des personnes se sentent concernées par notre action et nous soutiennent financièrement.

Pour cela, vous pouvez retrouver toutes les informations nécessaires sur : www.enfants-au-togo.org

C’est pas d’la tarte!

PAR MYRIAM BETTENS
PHOTOS: DR

A l’origine observé par protestants comme catholiques, le Jeûne fédéral avait été instauré par la Diète fédérale en signe de «pénitence et d’Action de grâces». Même si la signification de ce lundi chômé tend à se perdre, ce week-end prolongé pour les cantons protestants de Suisse romande ne compte pas pour des prunes.

Dès le XVe siècle, l’observance de jours de jeûne est pratiquée en Suisse. C’est la Diète fédérale, assemblée des députés des cantons jusqu’en 1848, qui fixe ces journées de «pénitence et d’Action de grâces». Le premier document officiel mentionnant la «grande prière des Confédérés» date de 1517. Les épidémies de peste et les disettes ont poussé les autorités des cantons réformés à instituer ce type de journées de prière et de pénitence pour demander à Dieu de les en prémunir ou pour le remercier. Plus tard, elles ont été assorties de collectes en faveur de coreligionnaires persécutés (ndlr. les vaudois du Piémont en 1655).

Ce n’est qu’en 1639, soit durant la guerre de Trente Ans, que la Diète instaura une journée de jeûne annuel pour rendre grâce à Dieu d’avoir préservé la Suisse du conflit. A partir de 1643 les cantons catholiques instituèrent également de telles journées, mais ce n’est que le 8 septembre 1796 qu’elle fut célébrée pour la première fois d’un commun accord par catholiques et protestants. L’institution se maintiendra jusqu’en 1830, même si catholiques et protestants avaient déjà opté pour des jours différents. Loin de se distancier complètement de cette pratique, le concile Vatican II a décrété le Jeûne fédéral comme une manifestation œcuménique.

Qui dit jeûne, dit diète (pas fédérale cette fois-ci). Il était demandé à l’origine de s’abstenir de nourriture durant la journée. Les réunions à l’église se prolongeant jusqu’à tard dans l’après- midi, on n’avait pas le temps de préparer un dîner et on se limi- tait donc à une tarte de fruits de saison, préparée souvent la veille. La tradition de la tarte aux pruneaux serait aussi à chercher dans la pratique ecclésiale. Depuis le début du XIXe siècle, il était courant de conserver l’argent destiné ordinairement au repas du dimanche, pour l’offrir aux pauvres.

Recette: La tarte aux pruneaux du Jeûne fédéral

Temps de préparationTemps de cuissonTemps de reposPortions
30 minutes60 minutes30 minutes8

Ingrédients

  • 9 g de sel
  • 90 g d’eau
  • 100 g de farine complète
  • 200 g de farine blanche
  • 150 g de beurre
  • 50 g de noisettes moulues (ou d’amandes) mélangées à 10 g de farine
  • 1200 g de pruneaux
La tarte aux pruneaux, un classique à déguster le jour du Jeûne fédéral.

Préparation

  1. Dissoudre le sel dans l’eau
  2. Mélanger la farine complète, la farine blanche et le beurre. Ajouter l’eau salée et pétrir légèrement
  3. Laisser reposer la pâte 30 minutes au frigo
  4. Abaisser et piquer la pâte
  5. Déposer le mélange noisettes moulues-farine sur le fond de la tarte
  6. Couper les pruneaux en deux et les déposer sur le fond de tarte
  7. Préchauffer le four à 180°C. Enfourner environ 1 heure, jusqu’à ce que la pâte soit bien dorée

Manger son chapeau

PAR MYRIAM BETTENS
PHOTOS: DR

Les jésuites n’ont pas toujours eu très bonne presse. L’image tend à changer grâce au pape François. Néanmoins, si après cet article votre dent contre eux persiste, c’est le moment où jamais d’en croquer un!

Il aura fallu attendre 473 ans pour voir un jésuite élu à la tête de l’Eglise. Une longue patience qui aura au moins permis de redorer le blason de la Compagnie de Jésus. Car, à en croire certains sites internet, l’ordre fondé en 1540 par Ignace de Loyola serait responsable de bien des maux… jusqu’au naufrage du Titanic. Et ce n’est que la pointe de l’iceberg, puisque cette éminence grise contrôlerait, en sous-marin, toutes les décisions du Vatican. Mais vous auriez bien raison de dire que cette théorie prend l’eau!

Deuxième en termes d’effectifs, derrière les franciscains et devant les dominicains, les jésuites ont la réputation d’être des intellectuels. Qualificatif qu’ils doivent à la longue formation qu’ils reçoivent. La particularité de cet ordre, outre les vœux habituels, est une obéissance absolue au pape et à Dieu. Depuis sa création, la Compagnie de Jésus s’est donné pour priorités l’éducation de la jeunesse et l’évangélisation.

Certains soutenaient un enseignement moral basé sur l’étude des cas particuliers [la casuistique, ndlr.], qui accorde une place prépondérante à la liberté individuelle face à la loi morale. Une posture «laxiste» perçue comme une manière de s’accommoder avec les choses du monde que les jansénistes brocardaient. Les jésuites sont décriés pour leur capacité à donner des réponses retorses pour étayer un argumentaire, cette controverse intellectuelle a lesté le terme d’une connotation péjorative. Il est devenu synonyme d’hypocrite.

Pour être tout à fait sincère, n’y a-t-il pas un plaisir presque littéraire à manger benoîtement un jésuite? Peut-on croquer dans un jésuite sans entendre le «Mangeons du jésuite, mangeons du jésuite!» des sauvages Oreillons du Candide de Voltaire?

Recette: Les Jésuites

Le nom de cette pâtisserie viendrait de la couverture de praline ou de glaçage au chocolat ressemblant par sa forme au chapeau à bords relevés comme des jésuites: un petit triangle de pâte feuilletée fourré à la frangipane et recouvert de praline ou de glaçage au chocolat. Plusieurs versions sur l’origine de la pâtisserie s’affrontent. L’une d’elle avance que la pâtisserie Moura à Santo Tirso aurait confectionné ces gâteaux pour la première fois en 1892. Elle doit la paternité de cette création à un de leur pâtissier ayant travaillé auparavant dans une communauté de prêtres jésuites à Bilbao, au nord de l’Espagne

Temps de préparationTemps de cuissonPortions
30 minutes40 minutes6

Ingrédients

1 pâte feuilletée abaissée, carrée de 250 g

Pour la crème pâtissière
  • 250 ml de lait
  • 25 g de fécule de maïs
  • 3 jaunes d’œufs de taille moyenne
  • 80 g de sucre en poudre
  • 1 gousse de vanille
Pour la crème d’amande
  • 80 g de poudre d’amande
  • 80 g de beurre
  • 2 oeufs de taille moyenne
  • 80 g de sucre en poudre
Pour le glaçage
  • 1 blanc d’oeuf
  • 125 g de sucre clage
  • 1 cuillère à café de jus de citron
  • 175 g d’amandes effilées
  • Sucre glace
Le nom de cette pâtisserie viendrait de la couverture de praline ou de glaçage au chocolat ressemblant par sa forme au chapeau à bords relevés comme des jésuites.

Préparation de la crème pâtissière

  1. Dans une casserole, faire chauffer le lait avec la gousse de vanille fendue en deux.
  2. Dans un bol, mélanger les jaunes d’œufs avec le sucre en poudre et la fécule de maïs.
  3. Lorsque le lait commence à bouillir, verser sur le mélange jaunes d’œufs-sucre-fécule de maïs.
  4. Reverser la préparation dans une casserole et faire cuire à feu moyen en remuant sans cesse jusqu’à obtenir une consistance assez épaisse.
  5. Sortir du feu et mettre la crème dans un bol froid, couvert de film. Laisser refroidir.

Préparation de la crème d’amande

  1. Verser le beurre ramolli dans un saladier et ajouter le sucre en poudre.
  2. Fouetter jusqu’à obtenir une consistance de crème.
  3. Ajouter la poudre d’amande et les œufs.
  4. Bien mélanger jusqu’à obtenir une pâte homogène.
  5. Ajouter la crème pâtissière et bien mélanger pour obtenir une crème frangipane à la consistance homogène.

Montage

  1. Mettre la crème d’amande dans une poche à douille.
  2. Etaler la moitié de la pâte feuilletée sur un plan de travail légèrement fariné.
  3. Tracer des triangles sur la pâte feuilletée et découper.
  4. Humidifier le bord des triangles avec un peu d’eau.
  5. Garnir chacun des triangles de crème frangipane.
  6. Mettre la seconde partie de pâte feuilletée par-dessus.
  7. Souder les bords des triangles en appuyant légèrement avec les doigts.
  8. Disposer les triangles sur une plaque à pâtisserie couverte de papier sulfurisé en les espaçant.

Glaçage et finition

  1. Mélanger le blanc d’œuf avec le sucre glace et le jus de citron jusqu’à l’obtention d’une consistance homogène.
  2. Recouvrir le dessus de chaque triangle avec le glaçage.
  3. Saupoudrer le dessus d’amandes effilées.
  4. Préchauffer le four à 180°C.
  5. Enfourner durant 35 à 40 min jusqu’à obtenir une belle couleur dorée. Sortir du four, laisser refroidir et saupoudrer de sucre glace.

Les diaconesses de Saint-Loup

De nombreuses communautés sont présentes en Suisse romande, comme autant de témoins de la vitalité et de la diversité de l’Eglise. Ce mois-ci, place à l’œcuménisme et cap, du côté protestant, sur les diaconesses de Saint-Loup à Pompaples, une commune vaudoise au pied du Jura.

Fondateur: le pasteur Louis Germond, à la suite de la guérison miraculeuse de sa femme, s’inspire du pasteur allemand Theodore Fliedner qui a créé la première institution de diaconesses à Kaiserswerth en 1836.

Date de fondation: en 1842 dans une aile du château d’Echallens, l’épouse du pasteur Germond et quatre diaconesses s’engagent dans une vie de célibat, de simplicité et d’obéissance au service des plus démunis.
Persécutée tant du côté protestant que catholique, l’œuvre pionnière dans les soins donnés aux malades et aux plus pauvres s’installe sur le plateau de Saint-Loup en 1852.

Dates clés: en 1942, la communauté compte 470 diaconesses réparties dans 80 lieux en Suisse romande !
En 1977, elles réorientent leur ministère et ouvrent une maison d’accueil.
En 1984, l’hôpital de Saint-Loup passe aux mains de l’Etat.
En 2008, elles construisent la chapelle Origami, un bijou d’architecture.
En 2018, elles adoptent la vision suivante: «Saint-Loup, un lieu mis à part, de vie communautaire, où rencontrer le Christ, être accueilli et restauré afin d’aller et témoigner de l’amour du Père, par l’Esprit Saint.»

Organisation: sous forme d’association et disposant d’une fondation, la communauté de Saint-Loup accueille aujourd’hui, en plus des diaconesses, des personnes célibataires, couples et familles qui reçoivent un appel pour vivre un temps sur ce lieu. Ses activités reposent sur deux piliers: la prière et le service. Elles sont supervisées par une équipe de responsables, eux-mêmes chapeautés par un conseil, garant des valeurs et de la vision.

Mission actuelle: continuer à faire de Saint-Loup un lieu d’accueil, d’accompagnement et de formation, rythmé par des offices liturgiques, trois fois par jour, pour que des personnes en reconstruction puissent trouver là une sorte d’école de vie.

Une particularité: les diaconesses ont fait appel au pasteur évangélique Philippe Bottemanne pour les accompagner et développer à l’horizon 2025 un projet de communauté sous la forme d’un « village thérapeutique » avec l’implantation de PME impliquées dans l’accompagnement et le soin des personnes.

Pour aller plus loin: saint-loup.ch

« Etre diaconesse de Saint-Loup, c’est… »

par Sœur Claire

«Diaconesse signifie servante. Il y a 65 ans que je suis entrée à Saint-Loup à l’appel du Christ pour le servir en communauté. Autant d’années riches en expériences fort diverses et de rencontres qui ont affermi ma vocation. Aujourd’hui, dans une communauté dite « plurielle », je me sais et me sens plus que jamais diaconesse par la grâce et la fidélité de Celui qui m’appelle encore à Le servir dans une vie de partage et de prière.»

Portail du Jugement dernier…

… collégiale de Berne

PAR AMANDINE BEFFA | PHOTO : JEAN-CLAUDE GADMER

Une fois n’est pas coutume : nous franchissons la Sarine pour découvrir une œuvre unique en Suisse. La collégiale de Berne comprend non seulement le plus haut clocher du pays, mais aussi un exceptionnel portail du Jugement dernier composé de 294 figurines. Il est l’œuvre d’Erhart Küng.

Au XVe siècle, Berne est une des cités-Etat les plus importantes du nord des alpes. Il convient par conséquent qu’elle soit dotée d’une église à la hauteur de sa réputation. La première pierre est posée en 1421, mais des problèmes de financement et d’instabilité du sol ne permettent pas la fin du chantier avant 1893.

Dans la partie haute du tympan, des deux côtés de la rose se trouvent des anges trompettistes annonçant le Jugement.

Au centre de la partie basse, l’archange Michel lutte contre le dragon (Ap 12, 7s). A leurs pieds, une âme est pesée. Le tympan est partagé en deux côtés : à la droite de saint Michel se trouvent les élus et à sa gauche les damnés. Rois, évêques et cardinaux se retrouvent des deux côtés, nul n’est assuré d’être sauvé.

Le cortège informe des damnés les mène vers la fournaise où ils sont jetés tête la première. Les tourments qu’ils sont sur le point de subir sont richement illustrés.

Ceux qui sont sauvés sont revêtus de blancs et couronnés. Ils sont menés vers une porte dorée : l’entrée de la cour céleste où les attendent des figures de l’Ancien Testament et des martyrs. Il est possible de reconnaître Moïse avec les tables de la Loi, saint Laurent (ou saint Vincent) avec le grill, sainte Catherine d’Alexandrie avec la roue…

Longuement contemplé, ce portail est effrayant. Mais son but est de mettre en mouvement. En effet, les églises sont orientées. Le portail du Jugement dernier se trouve à l’ouest, du côté du soleil couchant, symbole de mort. Le fidèle est appelé à entrer dans l’église et à avancer en direction du chœur. L’autel se trouve du côté du soleil levant, symbole de résurrection. La pédagogie de l’œuvre est là : le jugement est réel, mais l’espérance de la résurrection aussi.

Jeux, jeunes et humour – juillet-août 2022

Par Marie-Claude Follonier

Question jeune

Saint Ignace est-il le patron des coiffeurs ?
Non. Fêté le 31 juillet, c’est le fondateur des jésuites, un ordre qui a révolutionné l’Eglise au XVIe siècle, tant dans l’enseignement que dans les missions. Ignace nous invite à rechercher Dieu en toute chose, au cœur de notre quotidien. Quant au patron des coiffeurs, c’est le roi saint Louis qui aurait demandé une mèche de cheveux à chacun de ses ministres afin de réaliser une perruque pour sa mère.

par Pascal Ortelli

Humour

Lors d’une cérémonie de mariage, la (autrefois) traditionnelle question « Si quelqu’un s’oppose à cette union, qu’il parle maintenant ou se taise à jamais ! » a été posée à l’assemblée. Une femme enceinte s’est levée et a commencé à marcher dans l’allée avec un enfant de trois ans. Le marié transpirait, la mariée s’est évanouie. Tous les cœurs battaient. Arrivée devant le prêtre célébrant, elle dit : « Quand on est au fond de l’église, on n’entend pas bien… »

par Calixte Dubosson

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